C. L'ACTIVITÉ AÉRIENNE
Traditionnellement, deux paramètres budgétaires permettent de mesurer le niveau de l'activité aérienne, principal critère d'appréciation non seulement de la possibilité d'entraînement des pilotes mais également de la disponibilité des aéronefs. Ces deux critères sont l'entretien programmé des matériels d'une part, et le coût des carburants aéronautiques d'autre part.
1. Les crédits d'entretien programmé des matériels
- Des crédits insuffisants pour faire face aux
besoins
Crédits |
1997 |
1998 |
Ecart 1998/1997 |
Ecart en %
|
Titre III |
948,7 |
889,2 |
- 59,5 |
- 6,27 % |
Titre V CP |
4 453 |
4 757 |
+ 304 |
+ 6,83 % |
Les crédits d'entretien programmé du
matériel sont répartis sur le titre III et le titre V. En effet,
ces crédits permettent de rémunérer la main-d'oeuvre
chargée d'entretenir ou de réparer les appareils, soit chez les
constructeurs eux-mêmes, soit dans les ateliers industriels de
l'aéronautique (AIA) dépendant de la DGA (Titre III ou EPM), ou
d'acquérir les pièces de rechange (Titre V).
L'apparente augmentation de la dotation 1998 au titre V en crédits de
paiement par rapport à 1997 n'est malheureusement pas suffisante
comparée aux besoins exprimés lors de l'actualisation du
référentiel de programmation (- 196 millions de francs). En
effet, les faibles niveaux d'engagements constatés sur ce poste en 1996
puis 1997 ont entraîné des reports dans les programmes de
révision des aéronefs : 20 reports de 1996 à 1997, et 14
reports de 1997 sur 1998. Par ailleurs, le vieillissement et l'accroissement de
la flotte de Mirage 2000 nécessiteront à eux seuls 9
révisions supplémentaires -sur un total de 147 révisions
programmées en 1998 pour la totalité des aéronefs (avions,
hélicopètres) de l'Armée de l'air.
- La question des pièces de rechange
Les pièces de rechange nécessaires aux réparations et
à l'entretien des appareils sont fournies par les constructeurs. Leur
acquisition par l'armée de l'air est tributaire des contrats
passés entre eux et la DGA. Or, celle-ci, soucieuse d'obtenir des
fournisseurs des réductions de prix, est conduite à
différer les passations de marché. Au total, l'armée de
l'air se trouve confrontée à un réel problème : ne
disposant pas en temps utile des pièces nécessaires, soit elle
les prélève sur d'autres appareils, soit elle reporte leur
réparation. Dans les deux cas, cela aboutit à une
indisponibilité accrue des avions. Ainsi en 1998, comme en 1997, ce sont
quelque 26 Mirage 2000 qui seront indisponibles.
2. Les crédits destinés aux carburants opérationnels
L'an passé, votre rapporteur avait, avec d'autres,
relevé le caractère plus qu'irréaliste d'une dotation pour
carburants opérationnels qui, pour 1997, avait été
reconduite sur la base de 771 MF, identique à 1996. La
sévère revalorisation du dollar a donc renchéri le prix du
m
3
de carburant dans des conditions qui ont placé
l'Armée de l'air, dès le premier semestre, dans une situation
délicate.
Fort heureusement, la prévision pour 1998 est davantage réaliste,
qui se base sur un tarif prévisionnel à 1 200
F/m
3
, à comparer à un tarif moyen constaté,
jusqu'en août 1997, à 1 231 F//m
3
. La dotation en
carburants est donc portée de 771 MF en 1997 à 904 MF pour 1998.
A titre indicatif, l'évolution des prix des carburants
opérationnels a été la suivante depuis 1995 :
Dotation MF |
Tarif prévisionnel
|
Tarif moyen constaté
|
|
1995 |
810,6 |
960 |
968 |
1996 |
770,8 |
890 |
1 184 |
1997 |
770,8 |
1 010 |
1 231 |
1998 |
903,5 |
1 200 |
3. L'entraînement des pilotes
L'ensemble de ces paramètres a une incidence directe
sur l'entraînement des pilotes. Ainsi, comme le décrit le tableau
ci-après, les écarts entre les prévisions de coûts
de carburants et leur coûts réels ont souvent conduit à
réduire l'activité aérienne et le nombre d'heures de vol
par pilote, que l'Armée de l'air entend ne pas voir passer en
deçà de 180 heures.
Années |
Ecart tarif prévisionnel et tarif moyen du carburant opérationnel |
Nombre d'heures de vol dans l'année |
1990 |
12 % |
171 |
1991 |
20 % |
165 |
1996 |
32 % |
172 |
1997 |
22 % (1) |
180 (2) |
(1) Ecart constaté en août 1997.
(2) Le collectif budgétaire 1997 devrait permettre d'accorder les
ressources correspondantes nécessaires à la réalisation de
l'objectif des 180 heures.