CHAPITRE III -
LA POSTE EN PÉRIL
Le rapport précité de votre commission et du
groupe d'études sur l'avenir de la Poste et des
Télécommunications, auquel votre rapporteur pour avis a l'honneur
d'appartenir, a si remarquablement et si complètement traité le
sujet de l'avenir de la Poste qu'il ne semble pas utile de s'étendre
à nouveau trop longuement, dans le présent avis, sur ce point.
Votre rapporteur pour avis souhaite néanmoins dresser un
bref
bilan
de la situation de l'opérateur, avant d'indiquer
les
principales menaces
qui pèsent sur son avenir et de rappeler les
propositions
formulées par votre commission pour répondre
à ces défis.
I. LA POSTE : ACTIVITÉ ET SITUATION FINANCIÈRE
A. L'ACTIVITÉ COURRIER ET FINANCIÈRE
L'activité courrier représente 63 milliards de francs du chiffre d'affaire de l'opérateur, contre 20 milliards pour les services financiers.
1. Le courrier
Notons que l'analyse de l'activité courrier pour
l'année 1996
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*
)
est faussée par deux événements exceptionnels : la
suppression de la franchise postale à partir du
1er janvier 1996 et l'impact des grèves de
décembre 1995 qui ont conduit à un " stock "
écoulé en début d'année 1996.
En 1996, la correspondance a enregistré une hausse globale en volume de
2,5 % (baisse de 3,6 % en 1995), avec un écart important entre
le taux de croissance de la lettre ordinaire (+ 2,8 %) et celui de
l'écopli (+ 15,2 %), dû au transfert du trafic en
franchise postale vers l'Ecopli. Toutefois, si l'on considère
l'évolution de la correspondance et des plis de service en franchise,
hors paquets ordinaires et journaux, on constate
une diminution de trafic de
3,55 % entre 1995 et 1996.
Le Postimpact
(publicité adressée) augmente en volume de plus
de 1,5 % (- 2,8 % en 1995) et le
Postcontact
(publicité non adressée) ne progresse que de 5,6 %, contre
+ 6,8 % l'année précédente. Avec un taux de
progression de + 4,3 %,
la prospection commerciale
reste
toujours le principal moteur de croissance de l'activité courrier.
La messagerie
chute, à 302,2 millions d'objets, contre
307,5 millions en 1995, sur un marché extrêmement
concurrentiel où les prix pratiqués sont en diminution constante.
L'érosion tendancielle de l'activité courrier se poursuit donc,
comme l'indique le graphique ci-dessous :
Source : La Poste