II. TROIS DOMAINES OÙ LA COOPÉRATION EST INDISPENSABLE
A. LES PROBLÈMES D'IMMIGRATION
La France accueille la plus forte communauté chinoise en Europe et doit faire face à une immigration illégale croissante .
Les facultés d'adaptation des organisations chinoises leur permettent de renouveler leurs itinéraires et leurs méthodes afin de s'adapter aux diverses contraintes survenant dès l'apparition d'un problème (modification des législations, démantèlement d'un maillon du réseau, nouveaux documents de voyage à présenter, amélioration des contrôles sur un aéroport...).
Elles maîtrisent les différents trajets : la voie aérienne, depuis la Chine vers un aéroport de l'espace Schengen, ou vers un pays africain ou sud-américain, avec un transit dans un aéroport de l'espace Schengen ; la voie aérienne-terrestre via la Thaïlande, la Russie puis la Suisse ; la voie terrestre par l'Asie et l'Europe de l'Est.
Elles sont capables de changer immédiatement les voies d'acheminement des irréguliers en cas de danger.
De plus, au vu des dernières affaires réalisées, il apparaît clairement que les filières chinoises n'hésitent plus à recourir à la « sous-traitance » par l'intermédiaire de passeurs étrangers (britanniques, iraniens, roumains).
Les méthodes utilisées pour faire arriver les immigrants clandestins s'appuient soit sur une arrivée légale, sous un faux prétexte (tourisme, études, stage en entreprise...) avec un maintien illégal de leur présence au-delà de la période de validité du visa, soit sur une arrivée irrégulière avec des documents contrefaits. Ces organisations fournissent, en effet, des faux documents de grande qualité à leur clientèle, notamment à celle qui emprunte la voie aérienne.
Les filières connaissent très bien les réglementations et souvent les utilisent à leur profit. Ainsi, sachant qu'en France, les mineurs non accompagnés ne sont pas reconductibles et sont pris en charge par l'Etat (hébergement, apprentissage du français), elles les font arriver sous couvert de prétextes plausibles, tels que des stages linguistiques.
Le nombre d'immigrés clandestins chinois en France est, par définition, impossible à connaître. On peut en évaluer l'importance en citant un simple exemple : récemment, la brigade mobile de recherche de Nice a découvert l'existence d'une filière illégale chinoise. Après avoir interpellé deux passeurs et quatorze clandestins, les enquêteurs ont pu retracer le trajet utilisé par cette filière qui aurait fait transiter 1 500 à 2 000 clients chaque année.
Il est évident que l'augmentation du nombre d'immigrants clandestins est néfaste pour notre pays. On peut noter qu'elle nuit également à l'image de la Chine : par exemple, le nombre croissant « d' étudiants » arrivant dans nos universités par le biais d'officines qui leur fournissent de faux diplômes ne peut que renforcer la méfiance à l'égard de l'ensemble des étudiants chinois qui souhaitent étudier en France.
Une collaboration permettant de juguler ces migrations est utile pour les deux pays.