B. LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX INDUSTRIES CINÉMATOGRAPHIQUES
Le centre national de la cinématographie gère, sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication, l'ensemble des moyens consacrés à la politique du cinéma. Ces crédits sont affectés, d'une part, au soutien financier aux sociétés de production, de distribution, d'exploitation cinématographique, afin d'accompagner leur développement industriel tout en préservant la diversité de la création, et, d'autre part, à des actions culturelles consacrées notamment à la préservation et à la promotion du patrimoine cinématographique, à la formation aux métiers du cinéma et à la promotion du cinéma en France et à l'étranger.
1. Le soutien à la production, à la distribution et à l'exploitation : un renforcement du soutien automatique à la distribution
•
L'évolution générale des crédits
Le tableau suivant détaille l'évolution des crédits du
compte de soutien affectés à l'industrie cinématographique
entre la loi de finances initiale pour 1999 et le projet de loi de finances
pour 2000.
DÉPENSES POUR 1999 DE LA SECTION CINÉMA
DU
COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE N° 902-10
(en millions de
francs)
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Variations en valeur |
Variations en % |
Art. 10 - Subventions et garanties de recettes |
276,76 |
283,25 |
+ 6,5 |
+ 2,34 |
Art. 20 - Soutien sélectif à la production : avance sur recettes |
145 |
145 |
- |
- |
Art. 30 - Subventions et garanties de prêts à la production, la distribution et l'édition sur support vidéographique de films de long métrage |
506,32 |
547,28 |
+ 40,96 |
+ 8 |
Art. 40 - Subventions et garanties de prêts à l'exploitation |
353,94 |
359,21 |
+ 5,27 |
+ 1,48 |
Art. 50 - Frais de gestion |
61,81 |
64,36 |
+ 2,55 |
+ 4,1 |
TOTAL |
1 343,8 |
1 399,1 |
+ 55,3 |
+ 4,1 |
L'augmentation des crédits de 4,1 %, soit 55,3 millions
de
francs, doit permettre de financer les mesures nouvelles suivantes :
- à l'article 30 : 40,96 millions de francs viennent abonder les
crédits destinés au retour automatique vers les producteurs et
les distributeurs, sachant que la dotation du soutien automatique
consacrée aux distributeurs passera de 60 millions de francs en
1999 à 100 millions de francs en 2000.
- à l'article 40 : 5,27 millions de francs sont destinés
à couvrir les droits nés au bénéfice des
exploitants ;
- à l'article 50 : 2,55 millions de francs majorent les frais de
gestion sans que le taux de prélèvement à ce titre sur le
compte ne soit modifié par rapport à 1999.
•
Un renforcement du soutien automatique à la
distribution
Le tableau ci-après indique la répartition des crédits de
la section cinéma par type d'aides et par secteur :
DU COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE N° 902-10
(en millions de francs) |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Soutien automatique |
786,7 |
832,99 |
Producteurs |
410,81 |
411,78 |
Distributeurs |
60 |
100 |
Exploitants |
302,94 |
308,21 |
Editeurs vidéo |
13 |
13 |
Soutien sélectif |
508,24 |
514,75 |
|
|
|
Total hors frais de gestion |
1 281,99 |
1 334,74 |
TOTAL |
1 343,8 |
1 399,1 |
Source : CNC
L'augmentation des crédits de la section cinéma du compte de
soutien profite dans sa quasi-totalité au soutien automatique et en son
sein au soutien à la distribution.
En effet,
le soutien automatique à la production
s'élève en 2000 à 411,78 millions de francs, en
très faible progression.
En revanche, les crédits destinés au
soutien automatique
à la distribution
progressent significativement
(+ 40 millions de francs). Cette progression résulte de la
hausse des taux de retour prévue par l'arrêté du
28 mai 1999. Cette mesure est destinée à assurer une
meilleure exposition des films nationaux.
Les crédits affectés au
soutien automatique à
l'exploitation
(308,21 millions de francs) demeurent stables.
Les dotations réservées aux
procédures
sélectives
ne progressent que modérément
(+1,28 %). On relèvera toutefois que ces dotations
n'intègrent pas les remboursements des avances sur recettes
accordées depuis 1996. Ces remboursements, dont le montant a
augmenté à la suite de la réforme de l'avance sur
recettes, sont désormais rattachés directement en gestion
à la dotation " avance sur recette " et permettent donc
d'accroître les crédits disponibles ; en 2000, leur montant
devrait atteindre 10 millions de francs.
2. Les actions en faveur du patrimoine, de la formation et de la promotion du cinéma
a) L'action patrimoniale
Le CNC
conduit la politique du ministère de la culture et de la communication
en matière de patrimoine cinématographique.
Outre les actions spécifiques qu'il mène lui-même, il
assure également la tutelle, le soutien financier et la coordination de
l'action des grandes institutions patrimoniales consacrées au
cinéma : cinémathèque française,
bibliothèque du film, cinémathèque de Toulouse et Institut
Lumière de Lyon.
L'action patrimoniale s'oriente autour de deux axes : d'une part,
l'enrichissement et la conservation et, d'autre part, la valorisation et la
diffusion du patrimoine.
•
La conservation et l'enrichissement des collections
*
La conservation des collections
Depuis la loi du 20 juin 1992 et le décret du 31 décembre 1993,
le CNC a en charge la responsabilité du dépôt légal
des films sur support photochimique et assure, à ce titre, la
conservation et le catalogage des collections de films.
A ce titre, le CNC doit gérer des collections qui atteignent
désormais plus de 15 000 titres et croissent à un rythme de
plus de 1 000 titres par an.
En 2000, les
crédits consacrés au plan de restauration des
films,
qui a déjà permis d'assurer la sauvegarde de plus de
10 000 oeuvres, s'élèvent à
44 millions de
francs
, soit un niveau sensiblement équivalent aux crédits
inscrits dans la loi de finances initiale pour 1999.
Au-delà des problèmes techniques posés par la restauration
de films, les principales difficultés rencontrées par le CNC
résident dans le manque de locaux et de personnels dont il dispose pour
accomplir cette mission patrimoniale. On rappellera, à cet égard,
que le transfert du dépôt légal des films au CNC ne s'est
pas accompagné que d'un accroissement symbolique de ses moyens de
fonctionnement.
En 2000, aucune création d'emplois n'est prévue. En ce qui
concerne la maintenance des locaux existants et l'agrandissement des espaces de
conservation, le projet de loi de finances pour 2000 prévoit seulement
d'affecter 1,5 million de francs à la poursuite des travaux de mise aux
normes de sécurité des bâtiments du service des archives et
du dépôt légal et un million de francs à la
création de nouveaux espaces de conservation des films acétate.
*
L'enrichissement des collections
Le CNC mène une politique d'acquisition de collections de films, de
documents ou d'objets se rapportant au cinéma qui, pour certains,
contribuent à enrichir les collections des institutions dont il assume
la tutelle grâce à une politique de dépôt dont
bénéficient notamment la bibliothèque du film (BIFI) et la
cinémathèque française.
En 2000, 6 millions de francs seront consacrés à l'enrichissement
des collections en vue de l'ouverture de la future Maison du Cinéma.
•
La valorisation et la diffusion du patrimoine
La valorisation du patrimoine cinématographique était
assuré traditionnellement par des institutions prestigieuses telles que
la cinémathèque française, le musée du
cinéma ou encore la bibliothèque du film, institutions qui
devraient être fédérées à l'occasion de la
création de la "
Maison du cinéma
".
Cette institution -dont la réalisation a été maintes fois
reportée- s'installera dans le XIIe arrondissement de Paris dans les
locaux construits par l'architecte Franck Gehry pour l'American Center, dont le
réaménagement permettra de mettre à la disposition du
public des espaces de projection et des ressources documentaires.
Au-delà de ces missions, elle constituera le centre du réseau
cinéphile en France par les liens qui l'uniront notamment aux deux
cinémathèques régionales d'intérêt national
de Toulouse et Lyon mais également aux salles de cinéma
classées " recherche ", aux universités et à
l'édition cinématographique.
L'enveloppe consacrée au réaménagement et à
l'équipement du bâtiment s'élève à 160
millions de francs. En 2000, le projet de budget prévoit des
autorisations de programme d'un montant de 102 millions de francs,
inscrites sur les crédits de l'établissement public de
maîtrise d'ouvrage des travaux culturels qui conduira les travaux.
b) L'enseignement du cinéma
•
L'initiation
En matière d'initiation, le ministère de la culture a mis en
place, en collaboration avec le ministère de l'éducation
nationale, dans le cadre de la section L du baccalauréat, des
enseignements obligatoires relatifs au cinéma qui sont aujourd'hui
proposés dans 107 lycées à près de 9 000
élèves. Le ministère de la culture prend en charge la
rémunération des professionnels du cinéma qui participent
avec les enseignants à l'encadrement des élèves.
En outre, en partenariat avec le ministère de l'éducation
nationale et les collectivités locales, sont mis en oeuvre dans le cadre
scolaire des programmes spécifiques de sensibilisation aux oeuvres
cinématographiques. Ces programmes qui ont pour objectif de donner au
jeune public une culture cinématographique diversifiée ont
concerné en 1998 plus de 600 000 élèves. Ces
dispositifs devraient être étendus en 2000 : " Ecole et
cinéma " bénéficiera à 60 départements,
contre 54 en 1999 ; " Collège au cinéma "
s'étendra à 80 départements, contre 75 en 1999 et, enfin,
" Lycéens au Cinéma " concernera 15 régions,
contre 12 en 1999.
En 1999, 25 millions de francs ont été consacrés par
le CNC à ces programmes.
•
L'enseignement professionnel
L'enseignement professionnel du cinéma relève de l'école
nationale supérieure des métiers de l'image et du son (ENSMIS),
établissement public à caractère industriel et commercial
qui a succédé en 1998 à la FEMIS, qui avait
elle-même pris la suite de l'IDHEC en 1987.
Le budget global de l'ENSMIS s'est élevé en 1999 à 57,1
millions de francs, financé pour 60 % par une subvention du
ministère de la culture, pour 12 % par la taxe d'apprentissage et
pour 28 % par des ressources diverses (ressources propres,
mécénat, droits de scolarité...).
En 2000, la subvention de fonctionnement de l'Etat s'élèvera
à 34,47 millions de francs, soit une diminution de 1,9 % par
rapport à 1999.
Les missions de l'ENSMIS, désormais installée dans les locaux
rénovés des anciens studios Pathé à Paris, ont
été fixées par le décret n° 98-371 du 13
mai 1998. Au-delà de sa vocation première d'établissement
d'enseignement, lui est reconnue une responsabilité en matière de
diffusion de la culture cinématographique et de recherche
pédagogique.
Compte tenu de la technicité croissante des métiers du
cinéma, la qualité aujourd'hui unanimement reconnue de
l'enseignement dispensé par l'ENSMIS exige un effort particulier
d'adaptation et de modernisation des équipements pédagogiques,
faute de quoi les diplômes délivrés seront
dévalués. Votre rapporteur sera donc particulièrement
vigilant à l'effort d'équipement consenti en ce domaine dans les
années à venir.
c) L'appui accordé aux initiatives locales
Le CNC
soutient les initiatives locales en faveur du cinéma grâce aux
conventions qu'il passe avec les collectivités territoriales mais
également aux concours qu'il accorde à l'Agence pour le
développement régional du cinéma, association dont la
mission est de veiller au maillage cinématographique du territoire.
•
La politique de partenariat conduite par le CNC
Les collectivités territoriales ont depuis plusieurs années fait
du soutien au cinéma un des axes de leurs politiques culturelles.
Tournées d'abord vers l'animation culturelle, leurs interventions visent
désormais à faire du cinéma un véritable pôle
de développement économique.
Néanmoins, compte tenu des contraintes auxquelles elles se heurtent en
ce domaine -notamment celles liées aux contraintes juridiques dans
lesquelles sont insérées leur action- et du rôle
incontournable qu'il joue dans l'économie de ce secteur, le CNC demeure
un appui déterminant et un partenaire incontournable dans la mise en
place de politiques locales de soutien au cinéma.
Le CNC mène depuis 1989 une politique conventionnelle destinée
à renforcer la coopération entre les collectivités
territoriales et l'Etat. A ce jour, 147 conventions ont été
signées avec près de 80 collectivités territoriales.
Principalement axées sur des opérations de promotion des oeuvres
cinématographiques et d'initiation du public, elles ne concernent encore
que marginalement le soutien à la production.
Les crédits consacrés par le CNC à cette politique
demeurent modestes, environ cinq millions de francs par an, et leur
évolution ne correspond guère au soutien croissant apporté
par les collectivités territoriales au cinéma.
Si le montant des aides versées en ce domaine par les
collectivités locales n'est pas connu avec précision faute de
renseignements statistiques suffisants, tout laisse à penser que bien
qu'inégalement réparties sur le territoire, ces aides ont
significativement progressé au cours des dernières années.
Selon les chiffres de la dernière enquête périodique
réalisée par le ministère de la culture sur les
dépenses culturelles des collectivités territoriales, les
régions avaient dépensé pour le cinéma environ 74
millions de francs, les départements, 60 millions de francs et les
communes, près de 222 millions de francs. Ce dernier chiffre est
à considérer avec précaution dans la mesure où
l'étude a été réalisée à partir d'une
étude exhaustive des dépenses des villes de plus de 80 000
habitants et de sondages pour les villes de 10 000 à 80 000
habitants ; par ailleurs, il est fort probable que les communes de moins
de 10 000 habitants non prises en compte dans l'enquête
interviennent également. Compte tenu de ces observations
méthodologiques, les dépenses des communes pourraient être
estimées à environ 300 millions de francs, ce qui porte
à 434 millions de francs le montant total des dépenses des
collectivités territoriales en faveur du cinéma, soit un montant
bien supérieur à celui des crédits du CNC (hors compte de
soutien).
Le rôle des collectivités locales est particulièrement
déterminant dans le secteur de l'exploitation. En effet, la couverture
du territoire en équipements cinématographiques résulte
pour une large part de l'initiative des collectivités territoriales qui
ont permis, dans un contexte de baisse de la fréquentation, de
préserver dans des régions peu équipées un parc de
salles. En 1997, sur les 4 650 salles actives, 28 % étaient
exploitées par des collectivités locales, soit en régie
directe, soit à travers une gestion associative.
Par ailleurs, la loi du 13 juillet 1992 relative à l'action des
collectivités territoriales en faveur de la lecture publique et des
salles de spectacle cinématographique dite loi Sueur permet aux
collectivités locales de subventionner des entreprises d'exploitation
cinématographique de taille modeste, c'est-à-dire celles dont les
établissements réalisent moins de 2 200 entrées
par semaine. Ces dispositions qui, au demeurant, pourraient être
modifiées dans le sens d'un relèvement des seuils sont toujours
d'actualité.
Dans le domaine du soutien à la production cinématographique pour
laquelle elles témoignent un intérêt de plus en plus
marqué, l'action des collectivités territoriales se heurte aux
dispositions limitant leurs interventions économiques. Le cadre
juridique actuel permet difficilement de trouver une forme comptable
légale pour les aides qu'elles seraient amenées à verser
à des sociétés de production, sauf à conclure une
convention avec l'Etat à l'image de celle conclue entre l'Etat et la
région Rhône - Alpes. En attendant une modification des
dispositions législatives en vigueur qui pourrait intervenir à
l'occasion de l'examen du projet de loi sur les interventions
économiques des collectivités territoriales en cours d'examen
intergouvernemental qui assimile le soutien à la production
cinématographique à un investissement immatériel, le CNC
encourage le développement des activités de production en
régions. Ainsi, les actions de soutien à la production et
notamment d'accueil de tournages figurent désormais de plus en plus
fréquemment au rang des opérations prévues dans le cadre
des conventions conclues avec les collectivités locales.
•
Le rôle de l'Agence pour le développement
régional du cinéma
L'Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC),
par sa mission de soutien à la diffusion et à l'exploitation,
concourt également à l'animation des politiques locales en faveur
du cinéma en assurant le maintien d'une offre cinématographique
dans les villes petites et moyennes.
Depuis la clarification de ses missions intervenue en 1998 à la suite de
critiques exprimées par la Cour des Comptes sur son fonctionnement, elle
est désormais principalement chargée de soutenir, par la mise en
circulation de copies de films et l'organisation d'opérations
d'animation, l'activité de diffusion des salles de cinéma des
zones rurales et des villes petites et moyennes. Le soutien à la
diffusion repose sur deux types d'aides destinées à
l'édition de copies de film, la première concernant les salles
des zones rurales et des petites villes qui réalisent moins de
35 000 entrées par an, et l'autre bénéficiant aux
établissements des villes moyennes. Au 9 août 1999, l'ADRC avait
pris en charge le tirage de 1 743 copies, dont 822 pour des salles rurales ou
situées dans de petites villes, et 651 pour des salles situées
dans des villes moyennes. Le nombre total de copies commandées sur
l'ensemble de l'année devrait avoisiner 2 500, contre 1 460 en
1998. Ces chiffres attestent du renforcement de cette mission qui, jusque
là réservée aux films " porteurs ", a
été élargie aux films du répertoire
cinématographique.
Dorénavant, l'instruction des dossiers de demande d'aide
sélective aux salles relève du CNC, l'ADRC ne jouant plus en ce
domaine qu'un rôle d'expertise et de conseil en matière
d'architecture et d'implantation pour les collectivités et les
exploitants qui le souhaitent.
d) La promotion du cinéma français
•
La promotion
En liaison avec les professionnels, le CNC mène des actions en faveur de
la promotion du cinéma, en particulier à travers un concours
actif apporté à la création des festivals de cinéma
ou par la participation à des opérations de promotion telles que
la fête du cinéma. En 1999, le CNC a consacré 15 millions
de francs à ces actions qui ont concerné près de
45 manifestations.
La mission de promotion du cinéma français est également
assurée par des associations bénéficiant du concours
financier du CNC, à l'image de l'association du festival international
du film qui organise le festival de Cannes.
•
L'exportation
L'exportation constitue un enjeu essentiel pour le dynamisme du cinéma
français. Pour cette raison, on ne peut que se féliciter des
résultats encourageants obtenus en 1997
par les films
français sur le marché international.
Le chiffre d'affaires annuel lié aux ventes de longs métrages
à l'étranger est passé de 663 millions de francs en 1996
à 1,11 milliard de francs en 1997, soit une croissance de 67 %.
Cette croissance sans précédent résulte pour l'essentiel
de la très forte progression des ventes de longs métrages
français qui ont doublé grâce au succès du film de
Luc Besson, le " Cinquième élément ". Les
recettes réalisées grâce à la réexportation
de films étrangers dont les droits sont détenus par des
sociétés nationales ont enregistré une hausse moindre mais
qui reste significative (+ 31 %).
Si l'on excepte les recettes liées au film de Luc Besson qui
représentent plus de 50 % des recettes à l'exportation des
films français, on constate, au-delà de la stabilité du
montant du chiffre d'affaires, une progression du nombre de titres pouvant
être qualifiés de succès à l'étranger. Le
nombre de films ayant réalisé plus d'un million de francs de
recettes à l'exportation est passé de 47 en 1995 à 73 en
1997. Il s'agit là indéniablement du signe d'une exportation plus
diversifiée et plus dynamique qui est pour une part imputable à
l'apparition de sociétés exportatrices plus puissantes et au
renforcement du réseau de distribution.
Si l'on excepte l'effet " Cinquième
élément ",
la répartition des recettes à
l'exportation des films français par zone géographique demeure
stable
en 1997. L'Europe demeure le principal débouché des
films français : elle représente 46 % du total des
ventes à l'exportation (54 % hors " Cinquième
élément ").
EVOLUTION DES RECETTES À L'EXPORTATION DES FILMS
FRANÇAIS
(en millions de francs)
|
Exportation de films français |
Exportation de films étrangers |
Total des exportations |
1988 |
353 |
46 |
399 |
1989 |
436 |
65 |
501 |
1990 |
395 |
65 |
460 |
1991 |
359 |
125 |
484 |
1992 |
423 |
149 |
572 |
1993 |
367 |
209 |
576 |
1994 |
368 |
232 |
600 |
1995 |
361 |
224 |
585 |
1996 |
412 |
251 |
663 |
1997 |
820 |
330 |
1110 |
(Source CNC)
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES RECETTES
D'EXPORTATION
POUR 1997
(en millions de francs)
|
1996 |
1997 |
Europe |
227 (55 %) |
374 (45,6 %) |
Amérique du Nord |
53 (13 %) |
184 (22,4 %) |
Asie |
78 (19,5 %) |
172 (20,9 %) |
Amérique latine |
13 (3,2 %) |
34 (4,1 %) |
Océanie |
5 (1,2 %) |
23 (2,8 %) |
Afrique |
7 (1,6 %) |
6 (0,7 %) |
Divers |
29 (7 %) |
27 (3,5 %) |
TOTAL |
412 |
820 |
•
Unifrance
, association type " loi de 1901 ",
fédérant producteurs et exportateurs, joue un rôle central
dans la politique de développement de l'exportation conduite par le CNC.
Le budget d'Unifrance est financé à 80 % par une subvention
du CNC et à 20% par des ressources propres.
La contribution du CNC au budget de l'association a connu une forte progression
entre 1994 et 1997, qui s'est stabilisée depuis. Elle s'élevait
en 1999 à 49 millions de francs, soit une augmentation de 3,95 %
par rapport à 1997. En 2000, elle devrait être maintenue au
même niveau qu'en 1999.
Les missions d'Unifrance s'articulent autour de trois axes : la promotion,
la communication et l'information autour des films français. Les actions
très diverses que mène l'association vont de l'organisation de
manifestations annuelles consacrées au cinéma français
(festivals d'Acapulco et de Yokohama) à l'élaboration
d'opérations de communication, en passant par la mise en place d'un
suivi des résultats obtenus à l'étranger par les films
français. Par ailleurs, Unifrance est associée par le CNC
à la gestion des aides à l'exportation des films français
à l'étranger.
• Depuis 1997, le CNC a mis en place un dispositif d'aides directes
à l'exportation. Les crédits destinés à financer
ces aides s'élevaient en 1999 à 18 millions de francs,
contre 14 millions de francs en 1998.
Ce dispositif s'articule autour de deux aides :
- une aide sélective destinée à soutenir les
stratégies des producteurs et des exportateurs français par le
financement de matériel de prospection (sous-titrage,
plaquette...) ;
- une aide sélective à la distribution destinée aux
distributeurs étrangers qui souhaitent améliorer la diffusion des
films français à l'étranger.
Plus marginalement, il existe également une aide prenant la forme
d'attribution de copies gratuites pour les distributeurs des pays de l'Est,
d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine.