II. LE BUDGET DU CINÉMA POUR 2000
A. LES CRÉDITS INSCRITS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES
Le
budget du cinéma pour 2000 s'élève à
1 686,2
millions de francs, en progression de 2,7 %
par rapport aux
crédits inscrits dans la loi de finances initiale pour 1999.
Sur ce budget, 1 399,1 millions de francs sont issus des recettes de la section
" cinéma " du compte d'affectation spéciale du
Trésor n° 902-10 destiné au soutien financier de
l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes
audiovisuels et 287,1 millions de francs correspondent aux dotations
budgétaires du ministère de la culture destinées au
financement des missions d'animation culturelle et de conservation et de
diffusion patrimoniale.
L'augmentation modeste du budget global consacré au cinéma
résulte d'une évolution divergente de ces deux composantes, comme
l'illustre le tableau suivant :
Crédits
|
1999 |
2000 |
2000/1999
|
Section cinéma au compte de soutien |
1 343,8 |
1 399,1 |
+ 4,1 |
Dotation du ministère de la culture affectée au cinéma (1) |
297,4 |
287,1 |
- 3,4 |
Budget du cinéma |
1 640,94 |
1 686,2 |
+ 2,7 |
(1)
en dépenses ordinaires et crédits de paiement
Compte tenu de l'importance relative des deux sources de financement de la
politique du cinéma, la croissance très nette des recettes de la
section " cinéma " du compte de soutien (+4,1%) fait plus que
compenser la diminution de la dotation versée par le ministère de
la culture au CNC (- 3,4 %).
1. Les recettes de la section " cinéma " du compte de soutien de l'industrie cinématographique et audiovisuelle poursuivent leur progression grâce à un contexte économique favorable
Les
recettes de la section cinéma devraient s'établir à
1 399,1 millions de francs, en progression de 4,1 % par rapport
à 1998.
Cette progression recouvre une évolution contrastée du produit
attendu des divers prélèvements alimentant le compte de soutien.
L'augmentation significative des recettes provenant de la taxe sur le chiffre
d'affaires des chaînes de télévision et celle plus
modérée du produit de la taxe spéciale additionnelle sur
le prix des places de cinéma font plus que compenser le recul des
recettes issues de la taxe sur les vidéogrammes.
•
Les recettes de la section cinéma du compte de soutien
bénéficieront :
- d'une
majoration du produit de la taxe spéciale additionnelle (TSA)
perçue sur le prix des places de cinéma de 2,7 %
. Son
montant est évalué à 629 millions de francs en 2000,
contre 612 millions de francs en 1998. Le rendement de cette taxe qui
bénéficie entièrement à la section cinéma
continue de progresser grâce à la poursuite escomptée de
l'augmentation de la fréquentation.
- et d'une
progression sensible (+ 7,3 % ) des recettes des taxes
et prélèvements opérés sur le chiffre d'affaires
des sociétés de télévision
au titre de la
redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements. Son
produit, évalué à 1 890 millions de francs pour 2000,
sera affecté selon la même clé de répartition qu'en
1999 pour 36 % à la section cinéma du compte de soutien
(soit 680,4 millions de francs). Les chaînes thématiques
auxquelles la taxe s'applique pour la totalité de leurs recettes
d'abonnement devraient en 2000 contribuer à cette recette pour un
montant d'environ 100 millions de francs.
•
En revanche, les prévisions d'encaissement de la
taxe
sur les encaissements réalisés sur la commercialisation des
vidéogrammes
sont ramenées à 90,5 millions de francs,
contre 100 millions de francs en 1999.
Cette taxe comme en 1999 bénéficie à concurrence de
85 % à la section cinéma et de 15 % à la section
" audiovisuel " du compte de soutien.
2. Les dotations directes du ministère de la culture
Les
crédits inscrits au budget du ministère de la culture en faveur
du cinéma s'établissent en dépenses ordinaires et
crédits de paiement à
287,1 millions de francs, soit une
diminution de 3,4 %
par rapport à la loi de finances pour
l'année 1999.
Au sein de ce total, si les crédits d'intervention progressent, afin
notamment de renforcer les moyens consacrés aux programmes
d'éducation à l'image, les crédits d'investissement
reculent sensiblement.
- la
dotation de fonctionnement
du CNC s'établit
à 12,697
millions de francs, en très
légère diminution par rapport à la dotation prévue
par la loi de finances initiale pour 1999 (13,101 millions de francs) en
raison d'un transfert de crédits concernant les frais de fonctionnement
des conseillers cinémas en DRAC.
- les
crédits d'intervention
affectés au CNC pour le
secteur cinématographique
augmentent de 2,2 %
pour
s'établir à
219 millions de francs.
Sur cette enveloppe, la part des crédits d'intervention
gérés à l'échelon déconcentré
progresse : elle s'élèvera à 17 % en 2000,
contre 11,3 % en 1999.
- les
crédits d'équipement
gérés par le CNC
s'établissent en crédits de paiement à 55,5 millions de
francs, soit une
diminution de 20,6 %.
Ces crédits sont destinés aux opérations suivantes :
- pour 44 millions de francs, à la poursuite du plan de restauration des
films anciens ;
- pour 6 millions de francs, à l'enrichissement des collections
destinées à la Maison du Cinéma et aux
cinémathèques régionales ;
- pour 3 millions de francs au renouvellement des équipements de
l'ENSMIS (école nationale supérieure des métiers de
l'image et du son) ;
- pour 2,5 millions de francs aux travaux de sécurité et de
conservation réalisés au service des archives du film
situées à Bois d'Arcy.