B. LE DYNAMISME DE LA PRODUCTION NATIONALE
1. Des résultats encourageants pour le cinéma français
Parallèlement à l'augmentation de la
fréquentation, la production cinématographique connaît un
essor significatif.
En 1998,
183 films ont reçu l'agrément d'investissement
délivré par le CNC,
contre 163 films en 1997. De tels
chiffres n'avaient pas été atteints depuis 1980, année au
cours de laquelle 189 films avaient été agréés.
Cette progression résulte essentiellement du dynamisme des films
français (+20 %) alors que les coproductions à
majorité française connaissent un essor plus modéré
(+18 %) et que les coproductions à majorité
étrangère enregistrent un léger recul (- 3 %).
Cette vitalité de la production s'est traduite par une augmentation de
7 % du montant des capitaux investis dans les films agréés,
soit 4,9 milliards de francs contre 4,6 milliards de francs en 1997.
En dépit de cet accroissement sensible des investissements, l'inflation
des coûts de production constatée au cours des années
précédentes ne s'est pas poursuivie en 1998. Le coût moyen
des films a diminué en 1998 de 9,5 %, s'établissant à
28,6 millions de francs. En effet, l'essor de la production résulte
pour une large part de l'augmentation du nombre des longs métrages
produits avec des budgets moyens (soit entre 15 et 25 millions de francs).
Il faut également relever
l'important renouvellement de la
création nationale.
Le nombre de premiers films atteint en 1998 un niveau inégalé au
cours des deux dernières décennies
: 39,2 % des
films français. Par ailleurs, une augmentation soutenue du nombre de
seconds films semble indiquer également que le cinéma offre
aujourd'hui aux jeunes talents des opportunités sensiblement meilleures
que dans le passé. Cette évolution imputable pour une part aux
mécanismes de soutien public résulte aussi d'une diversification
des sources de financement des jeunes cinéastes, et notamment d'un
engagement plus large des chaînes de télévision : en
1998, Canal Plus a préacheté 44 premiers longs
métrages contre 40 en 1997 et les chaînes hertziennes sont
intervenues en faveur de 26 premiers films contre 22 en 1997. Par ailleurs,
TPS, nouvel acteur dans le financement du cinéma, a
préacheté quatre premiers longs métrages en 1998.
2. La stabilité des sources de financement de la production cinématographique
Les
principales évolutions qui ont marqué la structure du financement
des oeuvres cinématographiques au cours de la décennie se sont
poursuivies en 1998.
•
L'affirmation du rôle prépondérant des
chaînes de télévision dans le financement de la production
cinématographique
Au cours des dernières années, la part des chaînes de
télévision dans le financement du cinéma a fortement cru,
passant de 19 % en 1989 à 38,5 % en 1999, les conduisant ainsi
à se substituer aux producteurs et aux distributeurs. Cette
évolution apparaît encouragée pour l'heure par le
développement de nouvelles chaînes de télévision.
En 1998, la participation des chaînes de télévision a
continué à progresser ; elle s'élève à
38,5 %, contre 35,9 % en 1997. Cette évolution résulte d'une
croissance significative des investissements des chaînes en clair (+
20 %) et d'une progression plus modérée de ceux consentis
par Canal Plus (+ 8,6 %).
• La légère augmentation de
l'apport des producteurs
français
constatée en 1997 n'est pas
confirmée
en 1998. Renouant avec la tendance enregistrée depuis dix ans, leur part
recule à nouveau, s'élevant à
27,4 % en
1998
contre 39,7 % en 1987.
• Bien qu'elle demeure très inférieure à celle
qu'ils apportaient jusqu'au début des années 80,
la part des
distributeurs connaît une forte progression
, passant de 3,5 % en
1997 à 6,8 % en 1998. La reprise de la fréquentation, qui
incite les distributeurs à participer plus largement à la
production des oeuvres qu'ils diffusent, explique cette augmentation des
à-valoir qui ne concerne cependant, dans les faits, que quelques
long-métrages à gros budgets.
•
Les autres sources de financement du cinéma restent
proportionnellement stables
comme l'indique le tableau
ci-après :
STRUCTURE DE FINANCEMENT DES FILMS D'INITIATIVE
FRANÇAISE
(1988-1998)
(en pourcentage)
|
Apports des producteurs français |
SOFICA |
Soutien automatique |
Soutien sélectif |
Chaînes de télévision |
Cession droits vidéo |
A-valoir des distribu-teurs français |
Apports étrangers |
|
|
|
|
|
|
Copro-ductions |
Pré-achats |
|
|
|
1988 |
39,7 |
8,9 |
7,6 |
4,1 |
4,7 |
14,5 |
0,7 |
5,6 |
14,2 |
1989 |
36,2 |
7,5 |
9,5 |
4,7 |
3,6 |
14,2 |
1,8 |
1,9 |
20,6 |
1990 |
42,0 |
6,7 |
7,6 |
5,4 |
3,9 |
15,9 |
0,4 |
2,8 |
15,3 |
1991 |
33,0 |
5,9 |
7,6 |
4,7 |
4,6 |
18,9 |
0,7 |
4,4 |
20,2 |
1992 |
36,2 |
6,1 |
5,8 |
4,6 |
5,4 |
24,7 |
0,3 |
5,4 |
11,5 |
1993 |
33,1 |
5,2 |
7,7 |
5,5 |
5,6 |
25,2 |
0,3 |
5,1 |
12,3 |
1994 |
29,0 |
5,3 |
7,5 |
6,7 |
6,5 |
27,4 |
0,3 |
5,0 |
12,3 |
1995 |
26,6 |
5,6 |
8,7 |
5,7 |
6,8 |
30,1 |
0,2 |
4 |
12,3 |
1996 |
24,2 |
4,8 |
8,3 |
4,9 |
10,3 |
31,7 |
0,1 |
5,5 |
10,2 |
1997 |
33,0 |
4,5 |
7,7 |
5,2 |
7,2 |
28,7 |
0,4 |
3,5 |
9,8 |
1998 |
27,4 |
4,3 |
7,8 |
4,4 |
7 |
31,5 |
0,5 |
6,8 |
10,3 |