D. L'ENSEIGNEMENT DE L'ART DRAMATIQUE
Le
ministère de la culture contribue à la formation de futurs
professionnels en soutenant les écoles spécialisées et les
classes d'art dramatique des conservatoires mais favorise également
l'accès du plus grand nombre à la pratique de l'art dramatique.
•
La formation professionnelle
Pour assurer cette mission, le ministère conduit plusieurs types
d'actions.
En matière
d'initiation et de sensibilisation
, le
ministère de la culture a mis en place avec le ministère de
l'éducation nationale un baccalauréat " théâtre
et expression dramatique " (série L). Pour l'année scolaire
1998-1999, le nombre de lycées dispensant cet enseignement
s'élevait à 115, ce qui représente un effectif de
12 842 élèves. Les crédits destinés à
assurer la rémunération des équipes artistiques assurant
en collaboration avec les enseignants l'encadrement de cet enseignement
s'élevaient en 1999 à
11,7
millions de francs.
Par ailleurs devraient être progressivement
généralisés dans les lycées des ateliers
d'expression artistique qui ne s'adressent pas seulement aux
élèves suivant les enseignements obligatoires et optionnels. Ces
ateliers seront animés par des intervenants extérieurs,
encadrés par des enseignants, dont la rémunération sera
prise en charge par les ministères de la culture et de
l'éducation nationale.
• De manière générale, force est de constater que
l'enseignement du théâtre apparaît comme l'un des moins
structurés et des moins développés des enseignements des
différentes disciplines artistiques relevant du ministère de la
culture et se trouve, de fait, largement assuré par des initiatives
privées.
La
formation des jeunes comédiens
est dispensée par les
conservatoires nationaux de région, les écoles nationales de
musique, de danse et d'art dramatique et les écoles municipales de
musique, dont le rôle, outre la mission d'initiation, est de
préparer aux concours des écoles supérieures.
Au sein de ces établissements dont le financement ressort principalement
des collectivités locales, l'enseignement dramatique n'occupe qu'une
place réduite et apparaît, avec environ 1 800
élèves, fort mal représenté.
Compte tenu de la faiblesse des débouchés au sein de cette
filière, le ministère de la culture n'avait d'ailleurs pas
éprouvé depuis 1993 la nécessité d'organiser de
sessions de certificat d'aptitude aux fonctions de professeur d'art dramatique
permettant de se présenter aux concours de la fonction publique
territoriale.
Seuls les conservatoires nationaux de régions et les écoles
nationales de musique bénéficient de subventions de
fonctionnement du ministère de la culture. Le montant global de ces
subventions s'élèvent en 2000 à 181,9 millions de
francs (soit + 4,6 % par rapport à 1999). Les informations fournies
par le ministère ne permettent pas d'identifier la part de ces
crédits bénéficiant au seul enseignement du
théâtre.
L'enseignement supérieur
du théâtre est
principalement assuré par deux écoles nationales d'art
dramatique, le conservatoire national supérieur d'art dramatique et
l'école du théâtre national de Strasbourg.
- le
conservatoire national supérieur d'art dramatique
dispense
un enseignement gratuit de formation au métier de comédien. Il
bénéficie en 2000 d'une subvention de fonctionnement de
13,962 millions de francs, dont la progression résulte des mesures
de résorption du nombre de vacataires.
-
l'école supérieure d'art dramatique du théâtre
national de Strasbourg
, intégrée au théâtre de
Strasbourg, dispense également une formation destinée aux
comédiens professionnels et aux techniciens du spectacle
(régisseurs et décorateurs - scénographes).
D'autres enseignements à caractère professionnel sont
cofinancés par l'Etat et les collectivités locales, par voie de
convention. Il s'agit :
• des ateliers dramatiques des centres dramatiques nationaux de Rennes
et de Saint-Etienne ;
• des classes professionnelles des départements d'art dramatique
des conservatoires nationaux de région de Bordeaux et de
Montpellier ;
• des écoles du théâtre national de Bretagne et de la
comédie de Saint-Etienne ;
• de l'école régionale d'acteurs de Cannes ;
• et d'organismes divers comme l'école supérieure de la
marionnette.
En 1999, le montant total des crédits consacrés par le
ministère de la culture et de la communication à l'enseignement
dramatique spécialisé à vocation professionnelle
s'élevait à 46,22 millions de francs. Cette enveloppe sera
reconduite en 2000 ; des redéploiements permettront la mise en
place d'une nouvelle formation professionnelle de l'acteur en région
Nord-Pas-de-Calais et l'organisation d'un deuxième examen pour
l'accès au certificat d'aptitude aux fonctions de professeur d'art
dramatique dans les écoles de musique contrôlées par l'Etat.
En dépit du soutien accordé par l'Etat à l'enseignement
dramatique, il apparaît qu'une large part de l'enseignement public de
l'art dramatique est financée par les collectivités locales.
Cette situation se traduit par des charges souvent très importantes pour
les communes et par de grandes disparités géographiques dans
l'offre de formation, disparités bien plus importantes que celles
constatées pour l'enseignement de la musique.
•
La pratique amateur
La répartition des compétences entre l'Etat et les
collectivités locales en matière d'enseignement de l'art
dramatique, conjuguée au fait que la tutelle du théâtre
amateur relève non du ministère de la culture mais du
ministère de la jeunesse et des sports, n'a pas permis la mise en place
d'une réelle politique du théâtre amateur, ce dernier ne
bénéficiant pas, à la différence de ce qui
prévaut pour la musique, d'un véritable réseau. Or, le
développement de la pratique amateur apparaît comme une des
conditions d'une politique de théâtre plus ambitieuse et plus
proche du public.
Votre rapporteur s'était félicité l'an dernier de la
volonté exprimée par la ministre de la culture et de la
communication de développer le soutien accordé aux
activités artistiques amateur. Pour l'heure, les bonnes intentions ne se
sont traduites que par des avancées modestes.
Un groupe de travail commun au ministère de la culture et de la
communication et au ministère de la jeunesse et des sports, dont les
conclusions devraient être prochainement rendues publiques, a
été constitué afin de clarifier les compétences
respectives des deux administrations et de préciser les
possibilités de partenariat.
Par ailleurs, conformément aux dispositions de la circulaire du
15 juin 1999 qui a posé les objectifs de la politique du
ministère de la culture en ce domaine devraient être
élaborés en 2000 par les DRAC des plans régionaux de
développement des pratiques amateurs dont la mise en oeuvre repose sur
les services déconcentrés du ministère.