III. LA POLITIQUE DE SOUTIEN À LA CRÉATION ET À LA DÉCOUVERTE DE NOUVEAUX TALENTS
Plusieurs types d'aides sont accordées aux compagnies dramatiques indépendantes, aux théâtres privés et aux auteurs dramatiques.
A. L'AIDE AUX COMPAGNIES DRAMATIQUES
En
1999, le montant des crédits affectés aux compagnies dramatiques
indépendantes s'est élevé à
174 millions de
francs
, contre 160 millions de francs en 1998, soit une progression de
8,75 %.
En 2000, elles devraient bénéficier d'une mesure
nouvelle de 12 millions de francs
destinée à accompagner la
mise en oeuvre de la réforme de l'aide aux compagnies.
L'aide aux compagnies joue un rôle central dans la politique du
théâtre. En effet, outre leur contribution déterminante
à la création théâtrale et à son
renouvellement, les compagnies participent aux différents aspects de
l'action conduite par le ministère, qu'il s'agisse du partenariat avec
les établissements scolaires, des projets en faveur des publics
défavorisés ou des efforts d'aménagement culturel du
territoire.
Reposant traditionnellement sur trois types d'aide (aide annuelle au
fonctionnement, aide au projet, conventionnement pluriannuel), le dispositif de
soutien mis en place au début des années 1980 puis modifié
une première fois en 1991 afin de garantir aux compagnies les plus
expérimentées un financement plus stable s'est
révélé trop rigide. Insuffisamment sélectif, il
favorisait un certain émiettement de l'intervention de l'Etat
préjudiciable à son efficacité. Au cours des
dernières années, on avait pu constater, dans un contexte de
stagnation, voire de régression, des crédits une augmentation
régulière du nombre de compagnies aidées. Une
réflexion avait été engagée avec les professionnels
afin de tirer les conséquences de ce constat. La sensible progression
budgétaire dont a bénéficié le spectacle vivant en
1999 a été l'occasion d'engager une réforme des
modalités d'attribution du soutien de l'Etat aux compagnies.
Les grands axes de la réforme consistent dans la suppression de l'aide
au fonctionnement annuel
10(
*
)
,
qui n'était pas suffisamment incitative, au profit d'un recentrage du
système sur deux types d'aides :
- une aide à la production dramatique, sur projet, qui peut ne pas
être renouvelée ;
- une aide sous forme de conventionnement sur trois ans réservée
aux compagnies dont le rayonnement, la régularité de la
production, les capacités de recherche, de création et de
diffusion ont été relevées par les comités
d'experts travaillant auprès des directions régionales des
affaires culturelles.
Il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif de cette
réforme qui, au demeurant, sera mise en oeuvre de manière
progressive. Le nombre des compagnies aidées, qui s'établit en
1999 à 624, demeure supérieur à la moyenne des cinq
dernières années ; on relèvera que le nombre des
compagnies aidées au titre de l'aide au fonctionnement a sensiblement
diminué (107 contre 220 en 1998) et qu'à l'inverse le nombre des
aides à la production et des compagnies conventionnées a
nettement progressé (respectivement 261 et 215 contre 227 et 163 en
1998). On ne peut qu'espérer que ces chiffres témoignent de
l'évolution vers un système de subventionnement plus facile
à piloter au regard des priorités de la politique culturelle.