II. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU THÉÂTRE PUBLIC
A. LES THÉÂTRES NATIONAUX
1. Les subventions de fonctionnement
Les
théâtres nationaux, aujourd'hui au nombre de 5, sont
constitués, pour certains depuis une date relativement récente,
en établissements publics à caractère industriel et
commercial. Si ces établissements assument une même mission de
service public, chacun d'entre eux s'est vu attribuer une vocation artistique
particulière.
La Comédie française
, seule institution à disposer
d'une troupe permanente, présente des oeuvres du patrimoine mais
également des pièces contemporaines admises à son
répertoire par son comité de lecture. Au-delà, elle joue
un rôle indéniable de conservatoire vivant de tous les
métiers artistiques, artisanaux et techniques du spectacle vivant.
Le théâtre national de Chaillot
doit rassembler un
très large public par une programmation diversifiée et remplir
ainsi une mission de grand théâtre populaire.
Le théâtre national de la Colline
se consacre à la
création d'oeuvres du XXème siècle et en particulier
d'auteurs vivants.
Le théâtre national de l'Odéon
est devenu
" théâtre de l'Europe " en 1990 afin de produire,
coproduire ou diffuser de grands spectacles européens classiques ou
contemporains et d'accueillir des artistes européens.
Le théâtre national de Strasbourg
, seul
théâtre national créé à ce jour en
région, a pour vocation la recherche théâtrale
contemporaine. Il comprend une Ecole supérieure formant des
comédiens, des scénographes et des régisseurs.
Relevant de la responsabilité directe de l'Etat, ces
établissements jouent un rôle déterminant dans la politique
conduite par le ministère de la culture dans le domaine du
théâtre. Pour cette raison, votre rapporteur considère
comme particulièrement opportune l'instauration à partir du
1
er
janvier 2000 d'un tarif unique fixé à 50
francs le jeudi. Il forme le voeu que cette initiative soit suivie dans
l'ensemble des réseaux de la diffusion dramatique. L'incidence de cette
mesure, évaluée à 7 millions de francs, fait l'objet comme
on l'a déjà indiqué d'une compensation sur la subvention
de fonctionnement des théâtres nationaux.
En 2000, les
subventions de fonctionnement accordées
aux
cinq
théâtres nationaux s'élèvent,
à structure
budgétaire constante à
368,35 millions de francs
,
soit une progression de
4,3 %
par rapport à 1999.
Le tableau suivant retrace l'évolution des subventions d'exploitation
des cinq théâtres nationaux :
Théâtres dramatiques nationaux |
1997 |
Variations
|
1998 |
Variations
|
1999 |
Variations
|
2000 |
Variations 1999-2000
|
Comédie Française (1)(2) |
136,72 |
- 2,2 |
140,21 |
+ 2,6 |
142,55 |
+ 1,66 |
148,053 |
+ 3,86 |
Théâtre de Chaillot (1) |
61,10 |
- 0,4 |
61,16 |
+ 0,1 |
63,15 |
+ 3,23 |
66,151 |
+ 4,75 |
Théâtre de l'Europe (1) |
51,81 |
- |
54,81 |
- |
54,63 |
+ 4,8 |
57,193 |
+ 0,6 |
Théâtre de la Colline (1) |
38,92 |
+ 2,2 |
39,66 |
+ 1,9 |
41,97 |
+ 5,7 |
45,37 |
+ 8,1 |
Théâtre de Strasbourg (1)(3) |
46,77 |
+ 1,3 |
50,25 |
+ 7,4 |
50,59 |
+ 0,67 |
51,58 |
+ 1,9 |
TOTAL |
335,42 |
- 0,5 |
345,56 |
+ 4,7 |
352,89 |
+ 2,12 |
368,35 |
+ 4,3 |
(1)
Subventions d'exploitation des crédits du chapitre 36.60
(2) et caisse de retraite
(3) Subventions du théâtre et de l'école nationale de
Strasbourg
L'augmentation des subventions de fonctionnement résulte pour
moitié de la compensation de l'instauration d'un tarif unique le jeudi.
L'estimation du coût de cette mesure est fonction à la fois de la
jauge du théâtre, de son taux de fréquentation et du tarif
moyen actuellement constaté.
Le coût de la mise en place d'un tarif unique à 50 F tous les
jeudis dans ces établissements a été estimé comme
suit en année pleine :
Théâtre national |
en millions de francs |
Comédie-Française |
2,41 |
Théâtre national de Chaillot |
2,01 |
Théâtre national de la Colline |
8,5 |
Théâtre national de l'Odéon |
1,56 |
Théâtre national de Strasbourg |
0,17 |
TOTAL |
7 |
Hors compensation tarifaire, la répartition de ces crédits, comparable à celle constatée en 1999, fait apparaître une priorité marquée en faveur du théâtre de la Colline dont les moyens de production artistique sont renforcés (+ 6 %). Les crédits des théâtres de Chaillot, de l'Odéon et de la Comédie française progressent également mais dans une moindre mesure ; soit respectivement de + 1,58 %, + 1,8 % et 2,16 %. Le théâtre national de Strasbourg ne connaît qu'une faible augmentation de ses dotations (+ 0,55 %).
2. Les crédits d'équipement
En 2000,
les crédits d'investissement consacrés aux théâtres
nationaux s'éléveront :
- pour le titre V, à 12,8 millions de francs en autorisations de
programme ;
- et pour le titre VI, à 26 millions de francs en autorisations de
programme.