C. L'EFFORT EN FAVEUR DE LA RÉHABILITATION DU PARC PRIVÉ EST CONFIRMÉ
La
dernière enquête logement de l'INSEE réalisée en
1997 montre que les besoins en matière de réhabilitation restent
importants.
Malgré une importante amélioration au cours des quinze
dernières années, le parc privé de logements existants
nécessite encore des besoins importants à la fois
d'amélioration du parc inconfortable et de remise à niveau de
logements achevés dans les années 50 et 60.
L'enquête logement fait ressortir que le nombre de logements auxquels il
manque un des éléments de confort tel que eau, installations
sanitaires et chauffage central est de 2.315.000. Parmi eux, 388.000 sont
jugés très inconfortables, c'est-à-dire qu'ils ne
disposent d'aucune installation sanitaire. Le parc de logements sans confort
comprend 935.000 résidences principales, soit environ 4 % du parc
des résidences principales.
La politique de réhabilitation est une composante importante de la
politique sociale du logement.
D'une part, ce sont souvent les
ménages les plus modestes qui vivent dans un habitat
dégradé. D'autre part, les instruments de la politique de
réhabilitation tendent de plus en plus à inclure des clauses
sociales : plafonds de ressources, plafonds de loyers, conventionnement...
Le budget pour 1999 témoigne d'un important effort en faveur de la
réhabilitation du parc privé. Les dispositifs traditionnels sont
reconduits et de nouvelles incitations fiscales sont mises en place.
1. La reconduction des dispositifs existants
a) Les primes à l'amélioration de l'habitat
La prime
à l'amélioration de l'habitat est une subvention
réservée aux propriétaires occupants dont les ressources
ne dépassent pas 70 % des plafonds de ressources des anciens PAP.
Le taux de base de la subvention est de 20 % (25 % dans les
opérations programmées d'amélioration de l'habitat). Le
taux est majoré à 35 % lorsque les ressources sont
inférieures à 50 % des plafonds PAP, le tout dans la limite
d'une dépense subventionnable de 70.000 francs par logement.
Mais ce régime général comporte de nombreuses exceptions :
le taux de la subvention et le plafond des dépenses subventionnables
peuvent être majorés en fonction des caractéristiques du
ménage (personnes handicapées par exemple) et du cadre de
réalisation de la PAH (opération programmée
d'amélioration de l'habitat par exemple).
Bilan des PAH depuis 1990
|
Nombre de primes accordées |
Montant total des primes
|
Montant moyen unitaire
|
1990 |
49.663 |
505,5 |
10.179 |
1991 |
47.234 |
507,9 |
10.755 |
1992 |
52.276 |
559,0 |
10.694 |
1993 |
60.802 |
646,8 |
10.638 |
1994 |
68.771 |
728,9 |
10.599 |
1995 |
55.909 |
591,4 |
10.578 |
1996 |
72.510 |
767,0 |
10.578 |
1997 |
66.623 |
718,9 |
10.791 |
Source : Secrétariat d'Etat au logement
Le budget pour 1999 prévoit une reconduction des dotations
budgétaires : 800 millions de francs qui pourraient permettre de
financer 80.000 réhabilitations.
Constatant le caractère très social de la PAH et observant l'aide
importante qu'apporte cette prime à des propriétaires occupants
souvent modestes, votre commission prend acte du maintien des crédits
budgétaires à ce niveau.
b) L'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH)
L'ANAH a
pour objet d'aider à l'amélioration des logements locatifs
appartenant à des propriétaires privés.
A cet effet, l'ANAH reçoit une dotation du budget de l'Etat et attribue
des subventions aux propriétaires privés qui réalisent des
travaux d'amélioration dans les logements locatifs de plus de quinze ans
et qui s'engagent à les louer pendant dix ans à titre de
résidence principale.
Après travaux, les logements doivent être loués à
titre de résidence principale pendant dix ans et être assujettis
au versement de la taxe additionnelle au droit de bail, mais ils peuvent
être exonérés de celle-ci en raison du faible montant des
loyers.
En règle générale, le taux de subvention est égal
à 25 % d'un montant plafonné de travaux subventionnables. Il
peut être porté à 35 % lorsque le logement
situé dans une opération programmée d'amélioration
de l'habitat (OPAH) fait l'objet d'une convention passée entre l'Etat et
le bailleur rendant obligatoire un plafond de ressources pour les locataires,
ainsi qu'un plafond de loyer. Dans le cadre d'un Programme social
thématique (PST) destiné au logement des personnes
défavorisées, le taux de subvention peut alors atteindre
70 % moyennant certaines conditions. De plus, dans les OPAH, le taux de
subvention peut être porté de 35 à 40 % sous
réserve qu'une collectivité locale accorde une subvention
complémentaire au taux de 5 %.
L'article 54 de la loi du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre
économique et financier a étendu le champ d'intervention de
l'ANAH aux zones de revitalisation rurale (ZRR) pour financer la transformation
en logements locatifs d'immeubles non initialement affectés à
l'habitation.
Activité et financement de l'ANAH depuis 1994
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Subventions engagées (en millions de francs) |
2.724 |
2.731 |
2.595 |
2.338 |
Nombre de logements subventionnés |
143.600 |
126.500 |
111.800 |
107.600 |
Votre
commission juge le bilan de l'ANAH très positif à deux
égards.
D'une part, l'ANAH, dans le cadre des OPAH, joue un rôle fondamental en
milieu rural.
Les OPAH constituent en effet l'instrument
privilégié pour la mise en oeuvre des politiques locales de
l'habitat. Votre commission observe notamment que les subventions de l'ANAH
contribuent très fortement à la revitalisation des centres bourgs.
D'autre part, les interventions de l'ANAH, et plus particulièrement
dans le cadre des PST, favorisent de manière très sensible
l'accès au logement des personnes défavorisées.
Elles
permettent en effet de remettre sur le marché au profit des plus
démunis des logements dégradés restés vacants avant
réhabilitation (
cf. infra IV
).
Le budget pour 1999 prévoit une augmentation de 35 millions de
francs des subventions d'investissement de l'ANAH. Elles atteindront
2,14 milliards de francs en 1999 permettant de financer environ
100.000 opérations de réhabilitation.
Observant que cette légère progression des crédits se
double d'une mesure nouvelle en matière fiscale, votre commission prend
acte de cette évolution des crédits.