C. ...DANS UN CONTEXTE CONCURRENTIEL TRÈS VIF

La fusion de Boeing et McDonnell-Douglas, intervenue il y a deux ans -et qui faisait elle-même suite au rachat de Rockwell par l'avionneur américain- a fait de ce nouveau groupe aérospatial -le plus puissant du monde, avec un chiffre d'affaires de 49,8 milliards de dollars en 1997 et 238.000 salariés- une menace pour l'existence même de son concurrent européen.

Malgré des résultats fléchissants de Boeing, pour la première fois, en 1997, votre commission pour avis persiste à penser que la taille et la stratégie d'exclusivité de ce constructeur aéronautique sont une sérieuse menace pour le consortium européen Airbus, même si on ne peut que se féliciter que ce dernier représente désormais la moitié du marché mondial.

En effet, Boeing n'a pas profité de l'excellente conjoncture mondiale. Pour la première fois depuis 50 ans, l'avionneur a affiché une perte de 180 millions de dollars, en dépit d'une hausse de 29 % du chiffre d'affaires, liée à la fusion avec McDonnell Douglas. Cette perte résulte de provisions (3 milliards de dollars) résultant d'ajustements de stocks liés à la fusion, ainsi que d'une accélération mal maîtrisée des cadences de production. Un vaste programme de restructuration a été engagé, devant conduire à l'abandon de certains programmes et à une réduction de 8,5 % des effectifs.

Pour autant, il ne faut pas s'attendre à un quelconque répit dans la concurrence acharnée qui caractérise ce secteur. Votre commission pour avis souhaite, par conséquent, qu'Airbus soit doté des moyens d'affronter cette concurrence, et en particulier :

- que le consortium soit transformé en société de plein exercice dans un terme proche ;

- que le lancement définitif du programme de construction du gros porteur A3XX intervienne rapidement et soit fermement soutenu par les pouvoirs publics français.

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