CHAPITRE III -
LES PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE ET DU BUDGET DU
COMMERCE EXTÉRIEUR
I. LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
La politique du commerce extérieur menée par le Gouvernement s'inscrit, tant en matière de réforme des organismes d'appui du commerce extérieur que de soutien au développement international des PME, dans la continuité de l'action menée par le Gouvernement précédent.
A. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Initiée en 1996 par le précédent
Gouvernement,
à la suite du rapport établi par M. Jean-Claude Karpeles, la
réforme des organismes d'appui au commerce extérieur s'est
poursuivie en 1998.
Si le Gouvernement a, pour l'instant, renoncé à créer
une structure juridique unique regroupant le Comité français des
manifestations économiques à l'étranger (CFME), l'Agence
pour la coopération technique industrielle et économique (ACTIM)
et le Centre français du commerce extérieur (CFCE), les grandes
orientations de cette réforme semblent maintenues.
1. Le regroupement du CFME et de l'ACTIM
Le
regroupement du Comité français des manifestations
économiques à l'étranger (CFME) et de l'Agence pour la
coopération technique, industrielle et économique (ACTIM) au sein
d'une structure unique de promotion internationale a été
opéré en 1997 par l'extension des statuts de l'ACTIM aux
activités du CFME.
La nouvelle association dénommée " CFME-ACTIM, Agence pour
la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises " est placée sous la tutelle de la Direction des
relations économiques extérieures.
Un an et demi après cette fusion, le bilan de cette fusion
apparaît satisfaisant.
Au niveau opérationnel, le regroupement a permis de mieux orienter les
opérations réalisées auparavant par le CFME autour des
salons spécialisés et des grandes expositions avec les actions de
l'ACTIM en matière de communication, d'organisation de colloques, et de
relations avec les anciens stagiaires de l'ACTIM.
Au niveau du fonctionnement, le budget du CFME-ACTIM pour 1998 a
regroupé pour la première fois l'ensemble des activités
des deux associations. La CFME-ACTIM est ainsi financée à
46 % par une dotation de l'Etat, le restant étant assuré par
des ressources propres dont la participation des entreprises à la
gestion des coopérants du service national en entreprise (CSNE). Le
système de cotisation et de facturation des entreprises a, par ailleurs,
été revu à l'occasion du regroupement des deux
associations. Le nouveau système comporte une cotisation proportionnelle
au chiffre d'affaires de l'entreprise à laquelle s'ajoute un
système de facturation des services.
Ce regroupement s'est traduit, en 1998, par une augmentation des
dépenses opérationnelles et par une réduction des
dépenses de fonctionnement réalisée sur les charges de
personnel.
2. Une nouvelle définition des missions du CFCE
Conformément aux orientations du rapport établi
par
M. Jean-Daniel Gardère, le Gouvernement a souhaité
redéfinir les missions du CFCE. Dans cette perspective,
une nouvelle
convention d'objectif a été signée en 1998 entre le
secrétaire d'Etat au commerce extérieur et le directeur
général du CFCE.
Cette réforme devrait se traduire par un recentrage de l'activité
du CFCE autour des missions de repérage, de collecte, de promotion et de
diffusion des informations sur les marchés étrangers et par un
renforcement des liens entre le CFCE et les autres structures participant au
dispositif d'appui au commerce extérieur.
Dans ce but, le CFCE s'est fixé trois objectifs :
- accroître la qualité, l'exhaustivité et la
réactivité de la chaîne de l'information par une nouvelle
articulation des responsabilités entre les postes d'expansion
économique et le CFCE. Dans cette perspective, sont prévus un
nouvel organigramme, un catalogue commun de prestations, la conception de
nouveaux moyens d'accès à l'information, une programmation des
actions resserrée sur des actions phares et une plus grande coordination
avec la CFME-ACTIM ;
- garantir aux entreprises une prestation d'ensemble cohérente et
orienter les logiques et les comportements de travail en réseau vers la
satisfaction de la clientèle. Cet axe de travail se traduira notamment
par un renforcement de la politique de communication externe, la mise en oeuvre
avec la CFME-ACTIM de dispositifs de fidélisation de la
clientèle et d'une démarche qualité ;
- exploiter toutes les synergies possibles avec les autres intervenants du
dispositif d'appui au commerce extérieur par la recherche d'une
véritable politique de partenariat sur des programmes concrets :
relais des centres régionaux de diffusion de l'information (CRDI),
opérations de promotion de la CFME-ACTIM, projet de mise en place d'un
numéro téléphonique national, soutien à la
création de sites internet dans les entreprises.
3. Le rapprochement de la CFME-ACTIM et du CFCE
Tout en
s'inscrivant dans les orientations du rapport de M. Jean-Claude Karpeles
qui prônait la réunion au sein d'un seul organisme des structures
chargées de l'information et de la promotion, le Gouvernement a
souhaité adopter une démarche progressive et procéder dans
un premier temps à un rapprochement opérationnel qui pourrait
à terme déboucher sur la création d'une structure
juridique unique.
Il est ainsi apparu plus adapté de ne pas fusionner
les deux structures avant de procéder à un rapprochement des
équipes et des méthodes de travail.
Dans cette perspective,
une convention de rapprochement a été
signée le 2 juillet 1998 entre les instances dirigeantes de la
CFME-ACTIM et du CFCE
par laquelle les deux organismes s'engagent
à :
- coordonner systématiquement la programmation de leurs actions
afin de proposer aux entreprises des gammes de prestation
cohérentes ;
- mettre en place un guichet commun d'orientation ;
- élaborer de manière concertée leurs actions de
communication ;
- proposer aux entreprises des programmes associant des prestations
confectionnées à partir de services appartenant aux deux
structures ;
- rapprocher les conditions d'accès à leurs prestations ;
- négocier de manière commune ou coordonnée, dans
tous les domaines où cela est possible, les accords qu'ils passeront
avec leurs fournisseurs et partenaires.
La convention prévoit également une harmonisation des
systèmes d'information et des fichiers d'entreprises ainsi que la
réalisation en commun d'appels d'offres. Des échanges de
personnel et des réunions communes des dirigeants et de leurs
collaborateurs devraient être organisées pour assurer une bonne
information réciproque sur tous les sujets d'intérêt
commun. Un aménagement des statuts devrait également être
étudié en vue de permettre une représentation
réciproque des instances dirigeantes dans l'un et l'autre organisme.
Le ministère envisage enfin un regroupement physique des deux
entités sur un site commun. Cette opération permettrait de
renforcer la coopération entre les services et d'obtenir des
économies budgétaires par la mise en place de services communs et
la contraction des dépenses de fonctionnement.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la poursuite de la
réforme des organismes d'appui au commerce extérieur. Il souligne
que l'enjeu de cette réforme de structure, qui doit aboutir à la
création d'un guichet unique du soutien à l'exportation, est de
simplifier l'accès des entreprises aux appuis du réseau public.
B. LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS DES PME
L'appui au développement international des PME constitue depuis quelques années une priorité de notre politique de soutien du commerce extérieur. Si la participation des PME françaises au commerce international s'accroît, elle reste, en effet, encore insuffisante .
1. L'encouragement des PME à l'exportation, un enjeu majeur de la politique du commerce extérieur
A
côté de quelques 300 grandes entreprises qui réalisent
53 % des exportations françaises, il existe des milliers de PME
engagées à divers degrés dans une stratégie de
développement international.
Par rapport à la situation prévalant voici une dizaine
d'années où notre commerce extérieur dépendait
très largement des grands contrats conclus par quelques grands groupes
français, l'émergence d'une classe de PME exportatrices est
incontestablement un progrès appréciable.
On observe toutefois que sur les 47 % d'exportations
réalisées par les PME, 45 % sont le fruit d'une cohorte de
40.000 PME engagées de façon durable dans une
stratégie internationale.
Pour le reste ce sont 140.000 exportateurs plus ou moins occasionnels
qui ne participent aux exportations françaises qu'à hauteur de
3 %. Ces PME constituent un potentiel de développement des
exportations françaises que les pouvoirs publics se doivent
d'exploiter.
Nos exportations sont, en effet, réalisées par un nombre encore
trop restreint d'entreprises. D'après une étude du cabinet Exco
& Grant Thornton International sur les PME européennes, 49 %
des PME françaises interrogées étaient exportatrices,
contre 54 % en moyenne dans l'Union européenne, 56 % en Italie
et 52 % en Allemagne.
Il faut également relever que la proportion des PME françaises
pour lesquelles l'exportation constitue une part marginale du chiffre
d'affaires est en France relativement élevée. 38 % des PME
exportatrices françaises génèrent moins de 5 % de
leur chiffre d'affaires sur les marchés extérieurs, contre
29 % en moyenne pour les PME exportatrices de l'Union. Seules 42 %
d'entre elles génèrent plus de 10 % de leur chiffre
d'affaires à l'exportation, contre 52 % des PME européennes
exportatrices.
Les origines de cette situation sont complexes et tiennent pour une part
à l'histoire industrielle de notre pays. Les obstacles au
développement international des PME sont, en outre, variables selon les
secteurs et les situations ; certains obstacles sont communs à
l'ensemble des PME qui n'exporte pas encore sur les marchés
étrangers. Les plus fréquemment cités étant :
- la difficulté d'accès à une information lisible,
utile et fiable sur les marchés étrangers ;
- l'absence de moyens humains suffisants pour développer des
démarches à l'exportation ;
- l'absence d'appui sur place pour accompagner les premières
démarches commerciales à l'étranger du représentant
de l'entreprise ;
- les difficultés financières tant en matière de
trésorerie que de couverture des risques liés aux
opérations d'exportation ;
- la réticence de certains chefs d'entreprises à rechercher
des nouveaux clients hors de l'Hexagone.
Après avoir longtemps privilégié les grands contrats,
la politique française du commerce extérieur doit se recentrer
sur l'accompagnement des PME dans leur développement international afin
de les aider à surmonter ces obstacles.
2. Les orientations de la politique d'appui des PME aux exportations
Dans la continuité de la politique menée par le précédent Gouvernement, le Secrétariat d'Etat au commerce extérieur souhaite, d'une part, faciliter l'accès des PME aux dispositifs d'appui aux exportations et, d'autre part, adapter les aides financières à leurs besoins.
a) Faciliter l'accès des PME aux réseaux d'appui aux exportations
Faciliter l'accès des PME aux réseaux d'appui aux
exportations suppose notamment de mieux coordonner les actions des
différents intervenants de la politique du commerce extérieur au
niveau régional.
Comme l'a montré un récent sondage réalisé en 1998
par CSA opinion pour le Secrétariat d'Etat au commerce extérieur,
46% des PME ne savent pas clairement à qui s'adresser lorsqu'elles
recherchent un appui pour se développer à l'international.
Les PME bénéficient pourtant d'un réseau d'appui au
commerce extérieur composé d'une multiplicité
d'intervenants implantés dans chaque région.
Le réseau consulaire pour l'appui des entreprises à
l'international comprend, outre les cellules export des Chambres de commerce et
d'industrie, le réseau des Chambres de commerce et d'industrie
françaises à l'étranger.
Les directions régionales du commerce extérieur (DRCE) disposent
quant à elles, d'un accès privilégié à
l'ensemble des informations récoltées par les postes d'expansion
économique et mettent en oeuvre les politiques initiées par la
Direction des relations économiques extérieures.
Les PME peuvent également s'adresser au réseau de la COFACE qui
dispose de 22 directions régionales.
D'autres services d'Etat participent en région au développement
international des entreprises. C'est notamment le cas des Directions
régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement
(DRIRE).
Les collectivités territoriales disposent enfin de plus en plus
fréquemment de services chargés du soutien au
développement international des entreprises locales.
La multiplicité des intervenants permet certes de mobiliser des
ressources financières et humaines importantes. Elle nuit cependant
à la cohérence d'ensemble du dispositif. Le sondage
précité illustre l'absence de lisibilité du réseau
d'information et son manque de stratégie commune
.
C'est pourquoi, le Gouvernement projette-t-il avant tout de mieux coordonner
les dispositifs existants au niveau régional, notamment par le
biais :
- du regroupement, lorsque c'est possible, des organismes de promotion du
commerce extérieur ;
- de la conclusion de conventions régionales à l'exportation
(COREX). Celles-ci permettent de coordonner les différentes actions de
promotion et d'information entreprises au niveau régional, à
travers une programmation négociée entre les principaux
organismes régionaux d'appui au commerce extérieur.
- de la mise en place de procédures de détection et
d'accompagnement des PME, en coordination avec plusieurs directions
régionales du commerce extérieur (DRCE), des organismes
régionaux et des partenaires privés.
Une expérimentation a ainsi été initiée entre
quatre DRCE : l'Alsace, l'Aquitaine, la Bretagne et l'Ile-de-France, et
huit PEE. Les DRCE expérimentales s'engagent à détecter
avec l'ensemble de leurs partenaires régionaux, des PME à fort
potentiel international. Les PEE pilotes s'engagent à les accompagner
sur leurs marchés avec l'ensemble de leurs partenaires. Le parrainage
régional des PME est ainsi relayé par un accueil
personnalisé au sein des PEE ;
- du développement des nouvelles technologies de l'information et
la création de sites Internet dédiés aux PME .
Votre commission souligne la nécessité de poursuivre dans
cette voie. Le réseau d'appui aux exportations est
apprécié par les PME qui l'utilisent. Il convient aujourd'hui de
le rendre plus accessible, plus connu et mieux coordonné.
Comme l'a souligné le rapport d'information de M. Francis Grignon
sur les enseignements à tirer pour l'aide aux petites et moyennes
entreprises françaises du rôle joué par la Small Business
Administration aux Etats-Unis
3(
*
)
l'efficacité d'un
dispositif d'aide aux PME découle en effet de l'accessibilité des
structures administratives qui en ont la charge.
b) Adapter les procédures d'appui aux besoins des petites et moyennes entreprises
Les PME
qui souhaitent amorcer le développement de leurs exportations peuvent
bénéficier de plusieurs types d'aides :
- Les aides des contrats de plan Etat/région
Ces aides semblent connues et appréciées des entreprises. Le
bilan pour 1997 en témoigne : près de 1.200 aides ont
été délivrées l'année dernière. Le
niveau de consommation des crédits est élevé, traduisant
la forte demande des PME, et notamment des plus petites d'entre elles, qui
constituent les trois-quarts de la clientèle.
Ces aides peuvent soutenir le démarrage d'une démarche export, le
recrutement de personnel chargé des exportations et l'implantation
d'une structure commerciale légère à l'étranger.
- L'assurance prospection, qui reste un des principaux outils à
la disposition des PME pour leur développement international
Cette procédure aide l'exportateur à faire face à ses
dépenses de prospection sur les marchés étrangers et
l'indemnise en cas d'échec commercial. Trois produits sont
proposés : l'assurance foire pour une participation à une
manifestation commerciale à l'étranger ; l'assurance
prospection simplifiée (APS) pour repérer les
débouchés les plus porteurs ; l'assurance prospection
normale (APN) pour prospecter des zones plus ciblées et souvent plus
lointaines.
Le bilan 1997 témoigne du succès de ces procédures
auprès des entreprises ; 2.100 nouveaux contrats ont
été souscrits par des sociétés de taille souvent
modeste, 91 % d'entre elles réalisant un chiffre d'affaires
inférieur à 100 millions de francs.
Cette procédure a connu des améliorations récentes pour
répondre aux besoins des PME :
- dans le cadre d'un contrat d'assurance prospection simplifiée,
les entreprises qui souhaitent prospecter majoritairement les pays de l'Union
européenne peuvent désormais bénéficier d'un
troisième exercice de garantie ;
- l'assurance foire a été élargie aux dépenses
de participation à certains salons de rayonnement international
organisés en Union européenne, y compris en France.
- l'assurance prospection normale couvre désormais, dans le cadre
d'une démarche commerciale globale, les dépenses relatives
à la préparation d'implantations industrielles dans les pays hors
Union européenne ;
-
Les garanties de la BDPME
La Banque de développement des PME (BDPME) a été mise en
place, fin 1996, pour devenir l'instrument privilégié du soutien
apporté par l'Etat aux petites et moyennes entreprises.
Regroupant deux structures qui fonctionnaient jusqu'alors de façon
séparée, le Crédit d'équipement des PME (CEPME) et
la SOFARIS, la BDPME intervient systématiquement en partenariat avec les
banques et les établissements financiers ou à l'initiative de ces
derniers.
Son activité à l'international est liée au Fonds de
développement international de la SOFARIS qui se décline en deux
volets principaux : garantie de cautions export et garantie de prêts
bancaires. Dans tous les cas, la BDPME garantit le banquier contre le risque de
défaillance de l'entreprise française.
Le volet " cautions export " incite les banques à accorder des
cautions aux entreprises ayant obtenu des contrats à l'exportation.
Cette procédure est la plus utilisée à
l'international : 419 entreprises en ont
bénéficié en 1997, représentant un montant de
concours garantis de 1,4 milliard de francs.
Le volet " prêts bancaires " soutient les opérations de
financement liées au développement international d'une PME.
172 projets ont été acceptés en 1997 pour un montant
de concours garantis de 279 millions de francs.
Ces instruments ont, en outre, été complétés par
de nouveaux outils destinés à favoriser l'implantation des PME
à l'étranger :
Une entreprise en phase de préparation d'une implantation à
l'étranger peut désormais bénéficier de plusieurs
nouveaux appuis financiers, notamment communautaires:
- le financement partiel de l'étude de faisabilité à
la création d'une co-entreprise hors Union européenne, dans le
cadre des programmes européens ECIP (European Community Investment
Partners) ;
- le financement partiel de l'étude de faisabilité, des
dépenses d'évaluation et de montage d'un partenariat avec une
entreprise européenne, dans le cadre des programmes communautaires en
faveur des PME ;
- la garantie des dépenses de préparation de
l'investissement, dans le cadre d'une assurance prospection, si le projet
d'implantation s'inscrit dans un programme stable de prospection et
présente des retombées positives pour l'économie
française ;
- le financement partiel de l'étude de faisabilité, dans le
cadre du Fonds d'études et d'aide ou Secteur privé (FASEP), si le
projet concerne un pays en développement ou en transition,
présente un caractère de coopération, et si des
retombées positives sont envisageables pour l'économie
française.
En matière d'investissement, une nouvelle procédure d'appui
aux entreprises se substituera désormais à celle
gérée par le Comité de développement
extérieur (CODEX)
.
Parallèlement à la réforme du dispositif de
coopération, le Ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie a décidé une réforme des protocoles
financiers, dans une perspective de renforcement de l'appui apporté au
développement international des entreprises françaises et
à leur présence dans les pays émergents.
Le Fonds d'études et d'aide au secteur privé (FASEP),
créé en 1996, va ainsi être renforcé, avec notamment
la mise en oeuvre d'un volet " Appui au secteur privé " qui se
substitue aux différents outils d'aide à l'investissement
existants, dont le CODEX.
Ce nouveau volet du FASEP prendra la forme d'un fonds de garantie qui pourra
intervenir en appui d'opérations d'apports en fonds propres
d'entreprises à leurs filiales étrangères, de
participation de sociétés de capital-risque dans les filiales
françaises à l'étranger ou de prêts consentis
à des entreprises étrangères à participation
française.
C. LA RÉFORME DU SERVICE NATIONAL ET L'AVENIR DES COOPÉRANTS DU SERVICE NATIONAL
Les
formes civiles de service national de la coopération ont jusqu'à
présent fourni un soutien important à la promotion du commerce
extérieur que ce soit au sein des postes d'expansion économique
ou des entreprises implantées à l'étranger.
La direction des relations économiques extérieures a
disposé, en 1997, de 260 coopérants du service national en
administration (CSNA) affectés dans les postes d'expansion
économique, qui ont apporté une contribution très
appréciée dans l'accompagnement des entreprises. Le nombre de
coopérants du service national en entreprise (CSNE) s'est
élevé, quant à lui, à 3.570. Cette procédure
constitue également un puissant instrument de soutien au
développement international des entreprises.
C'est pourquoi, la mise en oeuvre de la loi du 28 octobre 1997, qui
suspend le service obligatoire pour les jeunes gens nés après le
31 décembre 1978, constitue un enjeu important pour les
années à venir.
Les jeunes hommes nés avant le 1er janvier 1979 sont
incorporables jusqu'en 2002, mais la décrue progressive de ces effectifs
rend indispensable l'organisation, au plus tôt, du régime du
volontariat. D'ores et déjà, les jeunes nés après
cette date ne disposent plus, au sein du dispositif public, de support leur
permettant d'effectuer une expérience longue à l'étranger.
Pour combler cette lacune, il a été proposé au Premier
ministre un avant-projet de loi portant création d'un service national
fondé sur le volontariat, notamment dans le domaine international.
L'avant-projet de loi devrait répondre, s'agissant du volontariat
international, à un double souci : préserver et adapter un
outil existant et utile aux acteurs économiques, conserver un pouvoir
d'attraction auprès des jeunes malgré son caractère
volontaire et non plus obligatoire. A cet effet, quelques principes et
conditions ont été proposés :
- les jeunes hommes et jeunes filles de 18 à 30 ans
accompliraient leur mission dans le cadre d'un statut public auprès des
postes d'expansion économique ou des entreprises françaises ;
- la durée du volontariat s'échelonnerait selon le cas entre
12 et 24 mois, au lieu de 16 mois dans le cadre actuel ;
- les volontaires recevraient, en dehors de toute
rémunération, une indemnité nécessaire à
leur subsistance et à leur équipement. Cette indemnité
comprendrait une partie commune à tous et une part variable selon le
pays d'affectation. Son niveau devrait permettre de couvrir aussi justement que
possible le coût de la vie dans chaque pays, tout en ne pesant pas de
manière excessive sur le budget des entreprises ou de l'Etat ;
- les volontaires bénéficieraient d'une protection sociale
contre les principaux risques afférents à leur mission.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur les conséquences de la
réforme du service national pour les entreprises françaises
implantées à l'étranger et pour les postes d'expansion
économique. Il souhaiterait que le Parlement puisse disposer
d'estimations sur l'évolution des effectifs de CSN après la
réforme.
II. LE BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le
budget du commerce extérieur français est réparti dans
trois fascicules budgétaires :
- celui des services financiers, qui retrace les crédits mis
à la disposition de la Direction des relations économiques
extérieures (DREE) et des services et organismes placés sous sa
tutelle ;
- celui des charges communes, qui contient les crédits
destinés au financement de garanties et subventions du commerce
extérieur ;
- celui des comptes spéciaux du Trésor sur lesquels sont
imputés les crédits affectés à des consolidations
d'emprunts et à des prêts d'aide publique au développement.
Au total, les crédits affectés aux interventions de l'Etat
dans le domaine du commerce extérieur s'élèvent dans le
projet de loi de finances pour 1999 à 2,89 milliards de francs en
crédits de paiement, en diminution de 47 % par rapport aux 5,47
milliards de francs figurant dans le budget initial pour 1998. Il est
également prévu 4,7 milliards de francs en autorisations de
programme, soit une diminution moindre de 10,4 %.
Cette diminution des crédits résulte exclusivement de la baisse
des crédits affectés aux mécanismes d'aides aux
exportations, les crédits affectés aux services et aux organismes
de soutien au commerce extérieur enregistrant, quant à eux, une
augmentation.
A. LES SERVICES ET ORGANISMES CHARGÉS DE LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Les
crédits destinés à la Direction des relations
économiques extérieures (DREE) pour 1999 s'élèvent
à 1,3 milliard de francs en crédits de paiement et
autorisations de programme, en augmentation de 8 % par rapport au budget
voté pour 1998.
S'appuyant sur 166 postes d'expansion économique, sur
24 directions régionales du commerce extérieur ainsi que sur
l'ensemble des organismes de promotion du commerce extérieur, la DREE a
pour mission d'assurer :
- la diffusion aux pouvoirs publics et à l'ensemble des acteurs du
développement international des informations économiques et
commerciales collectées dans le monde entier ;
- la promotion des exportations de biens et de services ;
- le développement des investissements français à
l'étranger ;
- la préparation des accords commerciaux et financiers
internationaux.
1. Les services de l'expansion économique
Les
crédits destinés aux postes d'expansion économique
à l'étranger et aux directions régionales du commerce
extérieur s'élèvent à 1,03milliard de francs de
crédits de paiement, en progression de 7,5 % par rapport à
1998
.
Cette progression recouvre des évolutions contrastées :
- les dépenses de personnel (774,1 millions de francs)
augmentent de 9,7 % ;
- les dépenses de fonctionnement (242,5 millions de francs)
diminuent de 1,9 % ;
- les dépenses d'investissement immobilier (20 millions de
francs en crédits de paiement) progressent de 66,6 %.
SERVICES FINANCIERS
BUDGET DES SERVICES DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
Nature des crédits |
PLF 1998 |
PLF 1999 |
% LFI 1999/98 |
Chap 31-90 et suite Dépenses de personnel |
706,7 |
774,76 |
+ 9,73 % |
Chap 3498 Matériel et fonctionnement courant |
221,30 |
213,63 |
- 3,47 % |
Chap 3495 Informatique |
21,10 |
24,00 |
+ 13,74 % |
Chap. 3794 Frais de justice et de réparation civile |
0,10 |
0,10 |
0,00 % |
TITRE III |
948,57 |
1 012,43 |
+ 6,74 % |
Chap. 57-90 Immobilier AP |
17,00 |
20,00 |
+ 17,65 % |
CP |
12,00 |
20,00 |
+ 66,67 % |
Total budget des services financiers (DO+AP) |
965,57 |
1 032,49 |
+6,93 % |
Total budget des services financiers (DO + CP) |
960,57 |
1 032,49 |
+ 7,49 % |
Effectifs (hors CSN) |
1 168 |
1 148 |
- 1,71 % |
Source
: PLF 1999
Le plan de redéploiement du réseau de l'expansion
économique devrait se poursuivre en 1999, avec toutefois quelques
inflexions pour tenir compte de la crise asiatique.
La réduction des effectifs dans les pays de l'OCDE sera poursuivie avec
cependant un ralentissement du déploiement en direction des pays
émergents. Les postes de Khartoum, Gaborone et de Stuttgart seront
fermés ou rattachés à d'autres postes existants. Des
antennes seront ouvertes au Turkmenistan et à Poznam en Pologne.
Votre commission invite le Gouvernement à ne pas diminuer ses efforts
en direction des pays émergents. La crise actuelle ne doit pas nous
faire oublier que cette zone dispose pour les décennies à venir
d'un des plus forts potentiel de croissance au monde. Il est donc
nécessaire que nos entreprises puissent dés la reprise de la
croissance dans ces pays bénéficier de tous les soutiens
nécessaires et en particulier de l'appui des postes d'expansion
économique.
Ces redéploiements s'accompagneront d'un effort de réduction
d'effectifs qui se traduira en 1999 par la suppression de 20 emplois, soit
1,7 % des effectifs budgétaires de 1998.
Votre rapporteur pour avis souligne la nécessité de veiller
à ce que la réduction des effectifs et leur redéploiement
ne conduisent pas à vider les postes d'expansion économique de
personnel disposant d'une compétence spécifique dans le domaine
agro-alimentaire. Ce secteur qui constitue un enjeu considérable pour le
commerce extérieur français exige, en effet, une attention
particulière et des connaissances techniques et commerciales
approfondies.
2. Les organismes de promotion du commerce extérieur
Le
montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur pour 1999 s'élève à 280 millions de
francs de crédits de paiement, contre 245,6 millions de francs en
1998, soit une augmentation de 14,2 %.
Depuis la fusion du Centre français des Manifestations à
l'étranger (CFME) et de l'Agence pour la coopération technique,
industrielle et économique (ACTIM), cette dotation est répartie
entre le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et l'Agence
pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises, la CFME-ACTIM.
Cette augmentation recouvre deux mouvements opposés :
- les moyens destinés au CFCE augmentent de 6,6 % passant
de 120 à 128 millions de francs. Cette augmentation s'inscrit dans
le cadre de la modernisation de l'établissement et du renforcement de
ces moyens de communication ;
- les crédits attribués à la CFME-ACTIM passent de
125 millions de francs à 116,3 millions de francs soit une
diminution de 6,8 % par rapport à 1998.
Cette année, le programme d'action du CFME-ACTIM prévoit
175 opérations de promotion sur les foires et salons, 4 grandes
expositions à Djakarta, Tokyo, Manille et Moscou.
Le programme pour 1999 se caractérise par une augmentation du nombre
total d'opérations, qui passerait de 175 à 201, et par un
rééquilibrage entre les activités de foires et salons et
les opérations de coopération technique. Les principales
caractéristiques de la répartition géographique des
programmes demeurent inchangées : maintien de la prédominance de
l'Asie en dépit du contexte de crise ; renforcement des
opérations en Afrique, accroissement de notre présence dans les
PECO.
Il convient d'observer que les moyens de la CFME-ACTIM sont en diminution alors
même que le nombre des opérations programmées augmentent.
Votre commission espère que la CFME-ACTIM parviendra à remplir
ces objectifs avec des moyens ainsi réduits. Il rappelle qu'en 1996, le
rapport de M. Nicolas Forissier, député de l'Indre, sur le
dispositif d'appui au développement international des entreprises
soulignait déjà que l'effort consenti en France pour la
participation des entreprises françaises aux foires et salons à
l'étranger était en moyenne deux fois moins élevé
qu'en Allemagne et en Italie.
Votre commission souhaiterait que le Gouvernement réaffirme la
priorité qu'il entend accorder à ce type d'actions, qui sont
essentielle au développement international des PME
.
B. LES MÉCANISMES D'AIDE OU DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS
Les
dotations des procédures d'aide à l'exportation dispersées
dans le fascicule des " charges communes " et dans les comptes
spéciaux du Trésor s'élèvent pour 1999, à
1,5 milliard de francs de crédits de paiement, contre 4,2 milliards
de francs en 1998, soit une diminution de près de 63% et à 3,4
milliards de francs en autorisations de programme, soit une baisse de 16 %.
Cette diminution affecte tant les dispositifs de soutien au commerce courant
que de soutien aux grands contrats.
1. Le soutien au commerce courant
Pour
1999, les crédits affectés aux trois principaux dispositifs qui
concourent au soutien au commerce courant s'élèvent à
322 milliards de francs, soit une diminution de 35,6 % par rapport
à 1998.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS AU COMMERCE
COURANT
En millions de francs |
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Variations en % |
Assurance prospection |
400 |
265 |
-33,7% |
Codex |
56 |
10 |
-82,1 % |
Contrat de plan |
44 |
47 |
-6,8 % |
TOTAL |
500 |
322 |
-35,6% |
Source : DREE
a) L'assurance prospection
L'assurance prospection de la COFACE prend en charge pendant la
période de garantie, une partie des dépenses engagées par
les entreprises par leur prospection à l'étranger. Le
remboursement intervient plus tard lorsque les entreprises développent
un courant d'affaires à l'exportation. En 1997, plus de 2000 entreprises
ont bénéficié de ce dispositif :
-
l'assurance prospection simplifiée (APS) :
en 1997, cette
assurance a représenté 38,3 % des contrats signés.
Plus de la moitié des entreprises bénéficiaires de ce type
de contrat réalise un chiffre d'affaires inférieur à 10
millions de francs ;
-
l'assurance prospection normale (APN) :
en 1997, cette assurance
a représenté 16,5 % des contrats conclus. 80 % des
entreprises auxquelles un contrat d'APN a été
délivré, ont réalisé un chiffre d'affaires
inférieur à 100 millions de francs ;
-
l'assurance foire (AF)
permet de couvrir à hauteur de
65 %, les frais engagés par une entreprise sur un salon
organisé dans les pays hors Union européenne et depuis 1997, sur
quelques manifestations situées en Union européenne, y compris en
France. Cette procédure rencontre un vif succès auprès des
entreprises, en particulier les plus petites d'entre elles. Sa clientèle
est constituée à 90 % de sociétés
réalisant un chiffre d'affaires inférieur à
100 millions de francs. En 1997, 941 contrats ont été
signés contre 630 en 1996, soit 45,2 % du nombre total des contrats.
Le nombre de contrats d'assurance prospection toute catégorie confondue
s'est accru passant de 6.218 en 1997 à 6.557 en 1998 sans que le
coût budgétaire de la procédure n'en soit cependant
affecté.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS A L'ASSURANCE PROSPECTION
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
PLF 1999 |
Nombre de demandes |
2 227 |
2 266 |
2 598 |
2 472 |
2 313 |
2 041 |
- |
- |
Nombre de contrats |
1 466 |
1 452 |
1 775 |
1 775 |
1 728 |
2 081 |
- |
- |
Crédit évaluatif |
415 |
340 |
400 |
400 |
415 |
400 |
400 |
270 |
Résultat comptable |
332 |
352 |
314 |
314 |
345 |
243 |
290 |
|
Source
: DREE
Le résultat comptable de l'assurance prospection devrait, en effet, se
situer en 1998 aux environs de 290 millions de francs en augmentation par
rapport aux 243 millions de francs de 1997 mais en deçà du
résultat de 1996 : 345 millions de francs.
Pour 1999, les crédits affectés à l'assurance
prospection s'élèvent à 265 millions de francs,
contre 400 millions de francs en 1998, soit une diminution de près
de 1/3 des crédits.
Les service du ministère attribuent cette diminution à un
alignement du montant des crédits évaluatifs sur le
résultat comptable de la procédure qui se réduit en raison
d'une diminution du montant des budgets garantis et d'une augmentation des
remboursements.
Votre rapporteur pour avis exprime le souhait que cette diminution des
crédits ne conduise pas la COFACE à mener une politique
d'engagement plus restrictive. L'assurance prospection est un des principaux
instruments de soutien au développement international des PME. Dans un
contexte de diminution de la demande mondiale, il convient plus que jamais de
les soutenir dans leurs efforts pour conquérir des marchés
étrangers.
b) Les aides des contrats de plan Etat-Région
Les
aides des contrats de Plan Etat-Région s'adressent aux PME disposant de
produits compétitifs, peu ou pas exportatrices et ayant besoin d'un
soutien public pour développer leurs exportations. En 1997, 76 %
des entreprises bénéficiaires de ce dispositif avaient moins de
cinquante millions de francs de chiffre d'affaires et employaient moins de
50 salariés.
Trois catégories d'aides, d'un montant modeste, de 50 à
60 000 francs en moyenne, ont pour objectif d'amorcer le
développement international d'une entreprise :
- l'aide au conseil, qui permet la réalisation, par des
consultants, de " plans-export " et d'études de
marchés. En 1997, 115 aides de cette catégorie ont
été attribuées ;
- l'aide à la participation à des foires et salons,
essentiellement européens. Plus de 200 aides de ce type ont
été accordées en 1997 ;
- l'aide aux investissements immatériels, qui participe au
financement de traduction de documentation en langue étrangère,
de dépôt de brevets et de formation. Près de 400 aides
ont été attribuées dans ce cadre en 1997.
Deux autres catégories d'aides plus conséquentes ont pour but
d'accompagner le développement international des entreprises :
- l'aide à l'importation, qui prend en charge pendant un an une
partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou
d'une filiale à l'étranger. En 1997, 94 aides de cette
catégorie ont été accordées pour un montant moyen
de 200 000 francs ;
- l'aide au recrutement de personnel chargé des exportations qui
prend en charge une partie du coût du salarié pendant sa
première année d'activité. Cette aide a permis en 1997 le
recrutement direct de 300 salariés.
Le coût budgétaire de ces aides s'est élevé à
44 millions de francs en 1998. Ce dispositif fait actuellement l'objet
d'une étude d'impact afin de préparer les négociations des
contrats de plan Etat-Région pour la période 2000-2004.
Pour 1999, le montant des crédits affectés au volet commerce
extérieur des contrats de plan Etat-Région s'élève
à 47 millions de francs, en augmentation de 6,8 % par rapport
à 1998.
2. L'aide aux grands contrats
a) L'assurance crédit gérée par la Coface
Le
résultat de l'assurance crédit qui recouvre les activités
de couverture par la Coface du risque politique et commercial des
opérations d'exportation a connu en 1997 une nette amélioration.
Après avoir atteint l'équilibre en 1995, le résultat
comptable est passé de 5,1 milliards de francs en 1996 à
8,1 milliards de francs en 1997. Ce redressement résulte d'une
diminution des indemnisations et d'une sélectivité accrue de la
politique de crédit qui se réoriente vers des marchés
solvables.
b) Les procédures de soutien à l'exportation gérées par Natexis Banque
Cette
procédure permet aux exportateurs et aux banques françaises de
proposer à leurs clients des crédits à taux fixe. Le
coût de la différence entre ce taux et le taux du marché
est ainsi pris en charge par le budget du commerce extérieur au titre
des charges communes.
Au total, cette procédure a enregistré en 1997 un excédent
de 510 millions de francs en 1997, en raison du niveau très bas des
taux d'intérêts. Un excédent de 30 millions de francs
est attendu en 1998.
c) Le recentrage des protocoles financiers d'aide au développement et de coopération
La
réforme du dispositif d'aide au développement de
coopération annoncée le 4 février 1998 par le
Premier ministre a conduit à un recentrage des interventions publiques.
Les aides au développement sont désormais réparties en
deux zones :
-
une zone de solidarité prioritaire
regroupant des anciens
pays de " champ de coopération " et certains des pays les
moins développés. Les interventions dans cette zone
relèveront uniquement d'une logique d'aide au développement.
Elles seront définies par le Comité interministériel pour
la coopération internationale et le développement et
gérées par l'Agence française de développement ;
- une zone de partenariat,
dans laquelle les enjeux sont
principalement commerciaux. Cette zone sera le champ d'intervention
privilégié des procédures du ministère des finances
qui gère ces protocoles au sein de la " réserve pays
émergents " (RPE).
Dans le cadre de cette réforme, les programmations a priori par pays
seront remplacées par des interventions au cas par cas en fonction des
projets. La liste des pays émergents dans lesquels des projets peuvent
bénéficier de l'aide est définie par arrêté
du Ministère de l'économie et des Finances.
Pour 1998, 14 pays sont éligibles : la Chine, l'Inde, les Philippines,
l'Indonésie, la Thaïlande, l'Egypte, la Turquie, la Colombie, le
Brésil, le Kazakhstan, le Vietnam, la Tunisie, le Maroc et l'Afrique du
Sud.
Le but principal de la " réserve pays émergents " est
de soutenir les exportations françaises, l'impact sur le
développement demeurant important, mais ne justifiant pas, à lui
seul, la mise en place d'un financement.
Ce recentrage des protocoles se traduit financièrement par une
diminution importante des crédits qui y sont affectés. La
dotation en autorisations de programme des prêts aux Etats
étrangers imputée sur le compte spécial du Trésor
n° 903-07 s'élève à 1 550 millions de
francs, contre 1 800 millions de francs en 1998, soit une diminution
de 13,8 %. Compte tenu des crédits non consommés en 1998,
aucun crédit de paiement n'est prévu pour 1999.
Cette diminution des crédits affectés aux protocoles
résulte en grande partie de l'application de la réforme des
règles de financement des exportations engagée dans le cadre de
l'OCDE, qui prévoit un recentrage des financements publics sur les
secteurs non-concurrentiels.
d) Le Fonds d'aide aux études et au secteur privé (FASEP)
Favorisant la promotion d'opérations porteuses de
retombées pour les entreprises françaises, le volet étude
du FASEP est devenu le principal instrument de financement d'études et
de coopération institutionnelle en amont des projets. Il s'est
substitué aux protocoles de don pour le financement des études,
au Fonds d'aide à l'ingénierie et au Fonds pour les pays de
l'Est.
La dotation du FASEP " études " a été en 1998 de
230 millions de francs pour 1998.
En 1999, le FASEP devrait, comme il a été indiqué,
être complété par la mise en oeuvre d'un volet " Appui
au secteur privé " qui se substituera aux différents
d'outils d'aide à l'investissement existant. Son champ d'application
concernera les entreprises de moins de 3 milliards de francs de chiffre
d'affaires, et les pays hors OCDE, le Mexique ainsi que les pays OCDE d'Asie.
Ce nouveau volet du FASEP prendra la forme d'un fonds de garantie, doté
de 300 millions de francs, qui interviendra en appui des opérations
suivantes :
- apports en fonds propres des entreprises à leurs filiales
étrangères ;
- participation de sociétés de capital-risque dans les
filiales d'entreprises françaises à l'étranger ;
- prêts consentis à des entreprises étrangères
à participation française.
Un opérateur financier devrait être sélectionné en
1999 pour instruire les dossiers par délégation. Il devrait
être opérationnel au cours du second semestre 1999.
Cette réforme répond ainsi à deux objectifs :
- moderniser les modes d'intervention en confiant la gestion de
l'instrument à un opérateur financier ;
- simplifier le dispositif existant, en substituant un instrument unique
aux nombreuses procédures de soutien à l'investissement
existantes (CODEX, protocoles de partenariat, fonds PECO de la SOFARIS, lignes
PME).
Pour 1999, les crédits affectés au FASEP s'élèvent
à 300 millions de francs de crédits de paiement, en recul de
plus de 51 % par rapport à 1998. Là encore, un souci
d'économie et la volonté d'ajuster les crédits sur les
dépenses réelles conduit à diminuer la dotation d'un
instrument dont on souhaite, par ailleurs, diversifier les missions.
*
* *
Au
total, la diminution des crédits consacrés au commerce
extérieur s'explique en grande partie par la réduction des
crédits des protocoles financiers que la France, comme les autres
membres de l'OCDE, s'est engagée à recentrer sur les secteurs non
concurrentiels. Elle correspond également à la prise en compte du
coût réel de certaines procédures et des crédits non
consommés en 1998.
Votre commission veut croire qu'il ne s'agit pas d'une réduction de
l'effort des pouvoirs publics en faveur de nos exportations. Ce n'est pas, en
effet, au moment où les entreprises françaises devront faire face
à la diminution de la demande mondiale et à une concurrence
accrue sur les marchés internationaux qu'il faut diminuer les soutiens
publics au développement international de nos entreprises.
*
* *
Suivant l'avis de son rapporteur pour avis, la commission des Affaires économiques a donné un avis favorable à l'adoption des crédits inscrits en faveur du commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 1999.