II. UN SOUTIEN MAINTENU EN FAVEUR DE LA JEUNESSE, DE LA FORMATION ET DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE

La rapporteure souhaite cette année mettre en lumière deux dispositifs d'aide au tissu associatif des quartiers et de formation et d'insertion professionnelle des jeunes.

A. LE FONJEP, UN ATOUT POUR LES QUARTIERS

Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep) est un organisme cogéré par l'État, les collectivités territoriales et les associations. Il a été créé en 1964. Il a pour mission de renforcer le développement des projets associatifs de jeunesse et d'éducation populaire.

Dans le cadre de la loi du 23 mai 2006, il assure la gestion, le versement et le suivi de subventions aux associations pour le compte et à la demande de l'État, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics.

C'est-à-dire qu'il verse ces subventions pour le compte de la direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), du commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), du ministère de la culture, et de l'agence française de développement (AFD) déléguée par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Les décisions relatives à l'attribution des subventions (associations bénéficiaires, montant de la subvention, procédure d'attribution...) relèvent de chaque financeur.

Les postes Fonjep sont des aides de 7 000 euros à 8 000 euros versées par l'intermédiaire du Fonjep pour le compte de l'État à des associations loi 1901 de jeunesse et d'éducation populaire. Ces aides viennent soutenir un projet qui nécessite l'emploi d'un salarié qualifié, et sont attribuées pour trois ans renouvelables deux fois.

En 2018, 5 301 postes Fonjep ont été financés, dont 207 par des collectivités territoriales, pour un montant total de près de 47 millions d'euros de subventions (76 % État, 24 % collectivités territoriales) selon le tableau ci-après :

Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse (DJEPVA et CRIB)

26 557 344

Collectivités (toutes collectivités confondues)

10 974 839

Ministère de l'éducation nationale (DJEPVA-DGCS)

4 722 188

Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET)

3 851 680

Ministère de la culture

417 240

Agence française de développement

360 000

Total

46 883 291

En 2019, dans le cadre de la mobilisation nationale pour les habitants des quartiers, un soutien aux acteurs de terrain et à la vie associative a été apporté par le doublement du nombre de postes Fonjep de coordonnateurs associatifs dans les quartiers prioritaires, soit 1 520 postes au lieu de 760. Par ailleurs, la subvention de chaque poste a été portée de 5 068 à 7 164 euros.

Dans son avis budgétaire pour 2019, la rapporteure s'interrogeait sur le réalisme de cet objectif, malgré sa modestie, car la subvention Fonjep ne couvre qu'une petite partie du coût qui oscille entre 40 000 et 80 000 euros, charges comprises, selon la qualification du poste. Il s'agit en effet d'emplois d'encadrants dont la finalité est de structurer le tissu associatif. Le titulaire d'un poste Fonjep a en moyenne 41 ans et est une femme dans 58 % des cas.

Lors de son audition, la présidente du Fonjep, Mme Nadine Dussert, a indiqué que ces postes allaient être pourvus d'ici à la fin de l'année, ce qui est une très bonne chose. Au 28 juin dernier, 386 postes ont été créés, 1 146 sur les 1 520 (75,4 % de la cible). Leur répartition géographique est la suivante :

Territoires concernés

Création de postes
au 31 décembre 2019

Guadeloupe

6 postes

Mayotte

11 postes

La Réunion

7 postes

Polynésie

10 postes

Haut de France

53 postes

Auvergne-Rhône-Alpes

56 postes

Ile de France

6 postes

Normandie

22 postes

PACA

41 postes

Pays de la Loire

11 postes

Franche-Comté

28 postes

Bretagne

10 postes

Corse

1 poste

Occitanie

57 postes

Centre

23 postes

Nouvelle-Aquitaine

32 postes

Leur mise en place prend inévitablement du temps car il convient de mobiliser les différents financeurs, d'identifier les postes, puis d'opérer les recrutements.

Toutefois, dans bien des cas, les nouveaux postes ne correspondront pas à de nouveaux emplois mais l'objectif d'aider le tissu associatif sera bien atteint. Un poste Fonjep va au-delà de l'aide financière sur un poste donné. C'est un label, une reconnaissance et permet à l'association de s'inscrire dans une perspective de long terme puisque le poste est attribué pour trois années renouvelables deux fois, soit neuf ans.

La rapporteure se félicite donc de la bonne exécution de ce projet et souligne qu'il serait possible d'aller encore plus loin pour aider le tissu associatif des quartiers, d'autant que peu de personnes nouvelles seront au contact des populations du seul fait de ces financements.

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