B. L'IMPACT PSYCHOLOGIQUE

1. Une responsabilité délicate à déterminer

a) La multiplicité des intervenants

Comme dit précédemment, le traitement des bagages fait intervenir tous les acteurs travaillant sur la plateforme :

- la compagnie aérienne , qui est seule responsable vis-à-vis de ses passagers de l'acheminement de leurs bagages. Sur l'aéroport, elle peut assurer leur traitement avec ses propres moyens, hors inspection de sûreté et contrôles sanitaire et douanier. Elle peut également choisir de faire appel pour ce faire à des prestataires d'assistance en escale, qui peuvent être d'autres compagnies aériennes, l'exploitant de l'aéroport ou encore des entreprises indépendantes ;

- l'exploitant de l'aéroport, qui fournit aux compagnies aériennes et aux assistants en escale l'infrastructure et les équipements lourds nécessaires au traitement des bagages en zone terminale. Il s'agit principalement des banques d'enregistrement, des convoyeurs, des dispositifs de tri et des salles de livraison. Il est par ailleurs responsable, avec ses sous-traitants, de l'organisation et de l'exécution de l'inspection-filtrage des bagages au titre de la sûreté ;

- les prestataires d'assistance en escale , qui assurent pour le compte des compagnies aériennes et à leur demande, le traitement, hors sûreté et contrôles sanitaire et douanier, des bagages à l'intérieur de la zone terminale, le transport des bagages entre l'aérogare et l'avion, le chargement et le déchargement des avions. Ils disposent en général pour ce faire de leur propre matériel (chariots à bagages, tracteurs, élévateurs) ;

- les sociétés de sûreté , sous-traitantes de l'exploitant d'aéroport, qui exécutent le contrôle de sûreté des bagages de soute ;

- les services de l'État , qui vérifient l'application des mesures de sûretés, et qui réalisent les contrôles sanitaires et douaniers.

Dans ces conditions, il a été jusqu'à présent impossible de mettre au point un suivi complet des bagages permettant d'évaluer les taux d'échecs (retard ou perte) et d'analyser leurs causes exactes. La mise en place de nouveaux systèmes automatisés de traitement de bagage et le recours aux technologies de communication les plus modernes devraient permettre, d'ici une dizaine d'années, la mise en place d'une véritable traçabilité des bagages. A défaut, les différents acteurs en sont réduits à des estimations.

b) Le taux de retard des bagages à Roissy-CDG et Orly

Les compagnies aériennes, par leur contact direct avec le passager, disposent des évaluations les plus précises quant aux retards des bagages.

TAUX DE BAGAGES RETARDÉS, PAR MILLIER DE PASSAGERS,
POUR L'ENSEMBLE DES COMPAGNIES MEMBRES DE L'AEA

Année

Orly

CDG

2000

5,8

42,5

2001

6,0

47,6

2002

8,1

62,1

2003 (janvier-juin)

13,5

46,8

Source : AEA

Ces chiffres permettent de dégager des ordres de grandeur, et quelques tendances d'évolution. On voit ainsi l' impact des modifications des procédures, suite au 11 septembre 2001 , avec un doublement des retards à Orly entre 2001 et 2003, et une augmentation de 30 % de 2001 à 2002 à CDG, avant un retour à la normale en 2003. La différence considérable de situation entre Orly et Roissy-CDG s'explique d'une part par la nature de hub de CDG et, d'autre part, par les importants travaux en cours sur la plateforme.

Sur le moyen terme, et en se fiant à ces estimations, on peut donc considérer que 5 % des passagers voient leurs bagages arriver en retard à CDG , ce qui constitue naturellement un taux d'échec considérable. Il faut noter toutefois que la nature et la durée du retard ne sont pas spécifiées dans ces estimations.

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