C. LE RENCHÉRISSEMENT DES ASSURANCES

Outre le fléchissement de la demande, les compagnies ont eu à subir, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, le renchérissement du coût des primes d'assurance et celui des mesures de sûreté , pour des montants respectivement estimés à 180 et 145 M€ par la Commission européenne. Les assureurs ont rapidement résiliés leurs garanties « responsabilité civile » applicables aux risques de guerre, avant de proposer une nouvelle couverture partielle, avec des primes nettement accrues.

L'augmentation considérable des primes d'assurance pour la couverture des actes de terrorisme et de guerre avait incité les Etats membres de l'Union européenne à octroyer des aides à leurs compagnies. Les Etats ont ainsi pris en charge la couverture de ces risques ou l'augmentation des primes d'assurance . Dans ce cadre, le ministère de l'Economie et des Finances français avait mis en place une prise en charge, via la Caisse centrale de réassurance, des conséquences qu'un attentat ou un acte de guerre auraient sur des tiers, pour des sinistres supérieurs à 50 millions de dollars. Ces mécanismes ont pris fin le 31 octobre 2002 pour la plupart des Etats membres de l'Union Européenne, la France prolongeant son dispositif d'un mois, jusqu'au 30 novembre 2002.

Dès le Conseil économique et financier (Ecofin) du 22 septembre 2001, des « lignes directrices » avaient été établies pour encadrer ces aides. Mais cette possibilité n'a pas été reconduite au-delà du 31 octobre 2002, ce que déplore votre rapporteur pour avis . La Commission européenne entend désormais examiner au cas par cas chaque aide en ce domaine.

Votre rapporteur pour avis souhaite insister sur la gravité de cette situation, le renchérissement des primes rendant plus difficile encore le retour des compagnies aériennes à la rentabilité. Les assureurs ont pu paraître vouloir se défaire de ce risque, ce qui a encouragé le développement de projets de fonds mutualisés de réassurance, au niveau régional ( Eurotime ) ou mondial ( Globaltime ). Mais dans l'attente de la mise en place de ces fonds, les compagnies sont confrontées au très fort relèvement des primes d'assurance.

Pour le groupe Air France, le coût des assurances a ainsi atteint environ 91 M€ sur l'exercice 2002/2003, clos le 31 mars 2003, contre un montant de 85 M€ sur l'exercice 2001/2002 et de 40 M€ sur l'exercice 2000/2001. Votre rapporteur pour avis note que, selon la DGAC, les primes devraient désormais se stabiliser.

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