2. Les conséquences du vieillissement de la population
La
véritable rupture démographique, que connaîtront la France
et l'Europe, représente un challenge pour l'enseignement
supérieur à un double titre :
- il lui faudra assurer le remplacement de ses propres enseignants ;
- il lui faudra, parallèlement et plus généralement,
veiller à dispenser les formations permettant d'assurer, en quelque
sorte, la « relève » des
générations.
a) Le renouvellement des enseignants
Près de 85 500 enseignants exerçaient leur
activité dans les établissements d'enseignement supérieur
durant l'année universitaire 2001-2002.
Les enseignants-chercheurs titulaires ou stagiaires en fonctions
représentent plus des 3/5
e
de l'ensemble. Ils se
répartissent entre 35,1 % de professeurs des universités,
62,3 % de maîtres de conférences et 2,6 % d'assistants
titulaires.
Dans les dix ans, près de la moitié des professeurs des
universités et plus d'un quart des maîtres de conférences
devraient partir à la retraite
.
Chez les premiers, ceci représente une moyenne d'environ
895 personnes par an. Les disciplines les plus concernées sont les
lettres, les sciences et l'odontologie pour plus de 50 % de l'effectif de
référence.
Pour les seconds, la moyenne annuelle est d'environ 850 départs.
Seule la discipline droit, regroupant les disciplines juridiques, les sciences
politiques, économiques et de gestion, a un taux inférieur
à 20 %.
En outre, selon les régions, les établissements sont
inégalement concernés, les régions Ile-de-France,
Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Languedoc-Roussillon étant
principalement touchées.
Le développement d'une gestion prévisionnelle des emplois
s'avère donc crucial
, pour assurer l'important renouvellement des
effectifs et améliorer l'encadrement des établissements
d'enseignement supérieur.
Deux points sont à mettre au crédit du ministère à
cet égard :
- la réduction du nombre de corps gérés
(depuis 1999) ;
- la création d'un répertoire des métiers : un
référentiel des emplois-types de la recherche et de
l'enseignement supérieur (REFERENS). Depuis 2002, il est
utilisé pour le recrutement et la mobilité des personnels de la
recherche et de la formation, afin de répondre aux besoins en termes de
compétences et d'améliorer l'adéquation entre poste et
personne.
b) Le défi de la baisse globale de la population active
Le
phénomène est aujourd'hui connu : la France connaîtra
une brutale augmentation du nombre de ses retraités à partir
de 2006, suivie quelques années après d'un mouvement
important et régulier de baisse de la population active.
Ainsi que le relève un récent rapport de l'Institut
Montaigne
9(
*
)
:
«
La France est placée face à la perspective d'un
déclin sans précédent de sa population active, d'environ
0,2 % par an, dans les prochaines années et
jusqu'en 2025.
»
Pour votre commission, l'enseignement supérieur est au premier chef
concerné par cette évolution de notre société, qui
constitue l'horizon dans lequel doivent s'inscrire les réflexions sur sa
modernisation. L'enjeu économique et social est d'importance.