II. RÉPONDRE À L'ÉVOLUTION DES BESOINS DE LA SOCIÉTÉ ET DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISES
Plus que jamais, dans une France confrontée au vieillissement de sa population, l'enseignement supérieur constitue -avec la recherche- un moteur fondamental de la croissance. Le défi pour l'avenir ne consistera plus à développer quantitativement l'offre de formation, mais à l'adapter afin de garantir l'insertion professionnelle d'un nombre désormais stabilisé d'étudiants et, parallèlement, de contribuer à la formation continue d'un nombre croissant de personnes amenées à exercer une « seconde carrière ».
A. TIRER PARTI DES ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES
1. A brève échéance : une stabilisation des effectifs d'étudiants
a) La projection à dix ans
• Une légère augmentation entre 2000 et
2004
La légère croissance des effectifs, enregistrée depuis
2000, devrait se poursuivre jusqu'en 2004.
La rentrée 2003 permet d'escompter 2 248 000 étudiants,
soit 38 800 de plus qu'en 2002, cette hausse concernant tant les
universités que les autres établissements de l'enseignement
supérieur, à savoir :
1 327 000 étudiants (+ 17 300) dans les
universités (hors IUT) et assimilés (+ 1 % en premier cycle,
+ 1 % en 2
e
cycle et + 2,7 % en 3
e
cycle) ;
320 300 étudiants de classes supérieures, avec une
progression de 3,2 % pour les CPGE (classes préparatoires aux
grandes écoles) et une stabilisation des STS (sections de techniciens
supérieurs) ;
394 700 étudiants (+ 4,5 %) dans les autres
établissements publics et privés (autres ministères
compris), lesquels accueillent un nombre croissant d'étudiants depuis
cinq ans (écoles d'ingénieurs, de commerce, écoles
paramédicales et sociales, d'architecture, artistiques...)
• Une stabilisation des effectifs ensuite
D'après les prévisions à dix ans effectuées par le
ministère, les effectifs devraient connaître une moindre
progression après 2004, conséquence directe de la baisse du
nombre de bacheliers (évaluée à - 5 % sur la
période). D'ici 2010, les quatre principales filières
(formations universitaires longues, IUT, STS et CPGE) devraient compter entre
7 000 et 30 000 étudiants supplémentaires. On est donc
loin de l'expansion démographique du début des
années 1990.
b) Des conséquences sur les filières et les formations
Cette
évolution bénéficiera inégalement aux
différentes filières et risque d'exacerber la concurrence entre
formations et entre établissements.
Globalement, l'accès aux premiers cycles devrait fléchir, au
profit des filières sélectives des IUT, STS et CPGE. Il pourrait
cependant être compensé par un accès renforcé aux
deuxième et troisième cycles des étudiants issus des
filières professionnalisantes.
Votre rapporteur relève que cette évolution devrait encourager
les établissements à adapter leur offre de formation sur le plan
qualitatif, mais qu'elle pourrait poser le problème de la
viabilité de certains d'entre eux
, en particulier de certaines
antennes délocalisées.