III. LES CRÉDITS DE LA DISSUASION NUCLÉAIRE : APRÈS UNE FORTE DÉCRUE, UNE REMONTÉE LIÉE À LA RÉALISATION DES GRANDS PROGRAMMES DE MODERNISATION DE NOS FORCES NUCLÉAIRES
La
diminution des ressources consacrées à la dissuasion
nucléaire au cours de la dernière décennie découle
logiquement de la révision de notre posture nucléaire. Ainsi, la
part du budget de la défense consacrée à la dissuasion
nucléaire, qui représentait encore 31,4 % du titre V en 1990, est
appelée à se stabiliser autour de 20 %.
Votre rapporteur a souligné au cours des trois dernières
années que cette diminution avait été beaucoup plus rapide
que ne le prévoyait la loi de programmation militaire 1997-2002. De
fait, en 2001, les crédits du nucléaire avaient atteint leur
point historiquement le plus bas, ne représentant plus que 18,7 % d'un
budget d'équipement de la défense lui-même inférieur
au niveau attendu.
Le projet de budget inverse la tendance, traduisant un fort redressement des
crédits lié à l'entrée en phase de
réalisation de nos principaux programmes.
A. L'ÉVOLUTION GÉNÉRALE : DES CRÉDITS EN REDRESSEMENT
Le
projet de budget pour 2002, par ailleurs en recul pour ce qui concerne
l'ensemble des crédits du titre V, se caractérise par un
vif
redressement des dotations consacrées à la dissuasion
nucléaire
:
- les autorisations de programme progressent de 22,9 % et
s'élèvent à 2,5 milliards d'euros ;
- les crédits de paiement approchent 2,7 milliards d'euros, soit 13 % de
plus qu'en 2001.
Le développement des programmes de missiles M51 et
ASMP-amélioré, la réalisation du laser Mégajoule,
le maintien en condition opérationnelle des SNLE ou encore la
réalisation des programmes de propulsion navale se conjuguent pour
justifier cette forte augmentation des besoins financiers, tant en
autorisations de programme qu'en crédits de paiement, pour 2002.
Ce redressement très significatif des dotations doit être
replacé dans
le contexte de la dernière dizaine
d'années écoulées
: celui d'une
décrue
rapide
et spectaculaire
des crédits affectés à la
dissuasion nucléaire
.
Évolution des dotations consacrées au
nucléaire depuis 1990
dans les lois de finances initiales
(en millions de francs courants)
|
Autorisations de programme |
% du titre V |
Crédits de paiement |
% du titre V |
1990 |
4 774,7 |
27,0 |
4 891,9 |
31,4 |
1991 |
4 776,7 |
27,0 |
4 736,0 |
30,1 |
1992 |
3 992,0 |
25,5 |
4 557,6 |
29,0 |
1993 |
3 227,1 |
21,2 |
4 031,8 |
25,7 |
1994 |
3 125,5 |
22,0 |
3 303,1 |
22,8 |
1995 |
2 967,3 |
20,5 |
3 162,5 |
21,9 |
1996 |
2 817,1 |
20,8 |
2 965,4 |
21,9 |
1997 |
3 066,7 |
22,7 |
2 919,3 |
21,6 |
1998 |
2 516,6 |
20,4 |
2 534,9 |
20,5 |
1999 |
2 033,1 |
15,5 |
2 534,3 |
19,3 |
2000 |
2 808,6 |
21,1 |
2 417,1 |
19,1 |
2001 |
2 049,4 |
15,9 |
2 373,3 |
18,7 |
2002 |
2 518,1 |
19,4 |
2 681,2 |
20,9 |
Ce
tableau montre qu'en monnaie courante, les crédits du nucléaire
demeureront en 2002 très sensiblement inférieurs à leur
niveau de 1997 et que leur remontée n'apparaît forte qu'en raison
du niveau très bas qu'ils avaient atteint en 2001.
Si l'on tient compte de l'érosion monétaire, on observe qu'en
2001, les autorisations de programme représentaient moins de 40 % de
leur niveau dix ans plus tôt, c'est-à-dire en 1991, la proportion
étant de 44 % pour les crédits de paiement. Les autorisations de
programme de 2001 ne représentaient que 70 % de celles de 1996, la
proportion étant de 76 % pour les crédits de paiement.
La forte augmentation de 2002 ne fera que replacer les crédits du
nucléaire à leur niveau de 1998, année où avait
été opérée une forte diminution par rapport au
budget précédent.
Il convient également de rappeler que la réduction des
crédits du nucléaire enregistrée ces dernières
années avait été beaucoup plus forte que ne le
prévoyait la loi de programmation.
Dès 1998, les crédits inscrits en loi de finances initiale
avaient nettement décroché par rapport à la loi de
programmation.
Au cours de l'exercice 1998, le nucléaire avait contribué pour
plus du quart à « l'encoche » opérée
dans les crédits d'équipement du budget de la défense. Un
abattement supérieur à 300 millions d'euros avait
été opéré, avec les conséquences
suivantes :
- pour la FOST, le décalage d'un an du 3e SNLE-NG, l'étalement de
l'adaptation opérationnelle des SNLE de génération
actuelle ainsi qu'une réduction des travaux et rechanges, un moratoire
d'un an sur le programme d'adaptation des SNLE-NG au missile M 51 et sur le
développement du missile lui-même,
- pour la direction des applications militaires du CEA, le ralentissement des
opérations de démantèlement de l'usine de production
d'uranium enrichi de Pierrelatte et de la récupération des
matières nucléaires, la réduction des programmes de
recherche-amont et des programmes de simulation effectués avec les
matériels actuels, ainsi que le décalage d'un certain nombre
d'expérimentations (non-nucléaires) liées à la mise
au point des charges de renouvellement.
Une
réduction de crédits supplémentaire
représentant pour les quatre annuités restant à courir de
la loi de programmation (1999-2002), une
économie globale de 518
millions d'euros
a été décidée dans le cadre de
la « revue de programmes ». Cet abattement a
représenté près de 5 % de l'enveloppe prévue
en programmation pour ces quatre annuités, ce qui ajouté à
"l'encoche" pratiquée en 1998 aboutissait à réduire de
5 % par rapport à la loi sur l'ensemble de la période
1997-2002, les crédits consacrés au nucléaire.
L'essentiel des économies résultait cependant d'une
optimisation des programmes SNLE-NG et M 51
, dont les calendriers
avaient été réaménagés.
La « revue de programmes » s'est également traduite
par une
réduction supplémentaire imposée aux
crédits de maintien en condition opérationnelle
et surtout
une
diminution de 20 % des crédits d'études amont
(hors CEA) consacrées à la dissuasion.
Votre rapporteur s'était inquiété de cette diminution plus
forte que prévue des crédits, notamment des conséquences
à moyen terme, des coupes réalisées dans le financement de
la recherche, qui ont conduit à une réduction de la gamme des
études. L'étalement des opérations d'assainissement des
usines de la vallée du Rhône ne lui paraissait pas opportun du
point de vue du coût pour les finances publiques.
En dépit de ces abattements, les échéances majeures
liées à nos grands programmes, et notamment à la mise en
oeuvre de la simulation, n'avaient pas été affectés.
Il faut donc aujourd'hui se féliciter que le budget pour 2002 prenne en
compte les besoins financiers liés à ces programmes majeurs.
Ce budget 2002 s'approche du niveau moyen (2,9 milliards d'euros par an) retenu
par le projet de loi de programmation militaire 2003-2008 pour les
crédits du nucléaire à partir de 2003.
Le redressement amorcé en 2002 devra donc être poursuivi et
conforté après 2003 pour préserver la cohérence
d'ensemble des différents axes de modernisation des forces militaires.
S'il n'y a pas lieu aujourd'hui de douter du respect, après 2003, de ces
impératifs, votre rapporteur ne peut passer sous silence deux motifs
d'inquiétude :
- le premier porte sur l'avenir même de la programmation militaire
2003-2008, les choix opérés, en matière de crédits
d'équipement, en 2002, rendant très difficile la transition entre
l'actuelle et la future loi de programmation ;
- le second porte sur le risque, déjà en partie
réalisé, de voir la préservation des crédits du
nucléaire s'opérer au prix de coupes très
sévères dans les crédits d'équipement classique.
Cette évolution défavorable du contexte financier de la
défense appelle, s'agissant de la dissuasion nucléaire, une
vigilance tout particulière.
B. LES DOTATIONS CONSACRÉES AUX FORCES NUCLÉAIRES EN 2002
Les dotations consacrées aux forces nucléaires sont, pour l'essentiel (plus de 98 %), regroupées au sein du chapitre 51-71, une part résiduelle figurant au chapitre 52-81 « Etudes », ainsi qu'au chapitre 54-41 « Infrastructures ». Elles sont réparties entre quatre gouverneurs de crédits : l'Etat-major des armées, la délégation générale pour l'armement, la Marine et l'armée de l'Air, une partie conséquente des crédits relevant de l'EMA et de la DGA étant cependant transférée au Commissariat à l'énergie atomique.
Evolution des dotations consacrées aux forces nucléaires
(en millions d'euros)
|
AP 2001 |
AP 2002 |
% |
CP 2001 |
CP 2002 |
% |
Armée de l'air |
84,8 |
206,4 |
+ 143,5 |
93,0 |
96,3 |
+ 3,6 |
Marine |
635,7 |
712,4 |
+ 12,1 |
600,1 |
665,0 |
+ 10,8 |
dont programme SNLE-NG |
289,8 |
280,6 |
- 3,2 |
295,3 |
282,6 |
- 4,3 |
FOST Hors SNLE |
316,8 |
218,6 |
- 31,0 |
268,3 |
166,6 |
- 37,9 |
DGA |
821,5 |
1 037,1 |
+ 26,3 |
820,4 |
851,6 |
+ 4,0 |
dont armement et propulsion nucléaires |
778,4 |
992,8 |
+ 27,5 |
778,4 |
809,4 |
+ 4,0 |
Etat-major des armées |
507,4 |
562,2 |
+ 10,8 |
859,8 |
1 068,4 |
+ 24,3 |
dont charges nucléaires |
227,6 |
225,0 |
- 1,1 |
218,5 |
217,9 |
- 0,3 |
missiles stratégiques |
159,3 |
165,1 |
+ 3,6 |
193,2 |
170,7 |
- 11,6 |
programme M51 |
53,9 |
71,7 |
+ 32,9 |
350,5 |
551,0 |
+ 57,2 |
Total |
2 049,3 |
2 518,1 |
+ 22,9 |
2 373,3 |
2 681,2 |
+ 13,0 |
1. Les crédits transférés au Commissariat à l'énergie atomique
Les
crédits transférés au Commissariat à
l'énergie atomique (CEA) sont destinés à financer trois
types de missions :
-
la conception, la fabrication et la maintenance des armes,
qui
constituent l'essentiel de l'activité militaire du CEA et comportent la
production de la tête nucléaire TN75 équipant les SNLE-NG,
le maintien en condition opérationnelle des têtes équipant
la FOST et la composante aéroportée, le retrait des têtes
de la composante sol-sol et des TN71 des SNLE de génération
actuelle, le développement des futures têtes nucléaires
océanique et aéroportée et enfin le développement
de la simulation et des grands équipements associés (laser
mégajoule, machine radiographique AIRIX),
- la
fourniture de matières
et surtout l'assainissement et le
démantèlement des anciennes usines de production de
matières fissiles de Marcoule et Pierrelatte.
- la mise au point des
systèmes de propulsion nucléaire
équipant les sous-marins et le porte-avions nucléaires.
Ces crédits sont exclusivement inscrits au titre V alors qu'il couvrent
pour une large part des dépenses de fonctionnement. Le CEA se trouve
donc placé, pour ses activités militaires, dans la même
situation qu'un industriel fournisseur des armées, alors que ses
activités civiles sont financées à la fois par des
crédits du titre III et des dépenses en capital.
Les crédits transférés au CEA pour les trois missions
armes, matières et propulsion navale, s'élèveront en 2002
à
1,3 milliard d'euros en autorisations de programme (+ 22,5 %)
et
1,1 milliard d'euros en crédits de paiement (+ 7,3 %).
Ce
relèvement significatif fait suite à plusieurs années
marquées par des moyens inférieurs d'environ 270 millions d'euros
à ceux prévus par la loi de programmation pour les missions
« armes » et « matières »
(« encoche » de 1998 et « revue de
programmes »).
La direction des applications militaires (DAM) du CEA a entrepris depuis 1996
une
profonde restructuration
et a réduit ses effectifs de
5 700 agents en 1996 à 4 500 aujourd'hui. Cette
réduction d'effectifs de 1 200 postes a essentiellement
concerné les sites de la région parisienne, les centres de
Vaujours, Monthléry et Limeil ayant été fermés,
seul subsistant, en Ile de France, le site de Bruyères le Chatel,
employant environ 2000 agents. Plus de la moitié des agents seront
désormais répartis sur les trois centres de province (Valduc, Le
Ripault et le Barp) où sont implantés les moyens lourds
d'expérimentation et de fabrication.
Le coût total de cette restructuration, qui a impliqué
plus de
2000 mobilités
, dont 1 500 à caractère
géographique, est évalué à 120 millions
d'euros. L'économie réalisée sur les dépenses de
soutien s'élèvera, pour 2001, à 44 millions d'euros,
la réduction cumulée des frais de soutien depuis 1996
s'élèvera à 183 millions d'euros, soit un gain
déjà très nettement supérieur au coût de la
restructuration.
Depuis le 1
er
janvier dernier, la DAM s'est vue rattachée la
gestion des programmes et activités de propulsion nucléaire
navale conduites par le service technique mixte des chaufferies
nucléaires de propulsion navale (STXN). Centrée dans un premier
temps sur les SNLE, cette activité s'est étendue aux sous-marins
nucléaires d'attaque et au porte-avions Charles-de-Gaulle.
Pour 2002, le budget transféré au CEA se répartira comme
suit :
- pour la
mission « armes »
, 802 millions d'euros en
autorisations de programme (+ 12,6 %) et 714 millions d'euros en crédits
de paiement (+ 3,1 %) ;
- pour la
mission « matières »,
246 millions
d'euros en autorisations de programme (+ 25,1 %) et 193 millions d'euros en
crédits de paiement (- 7,1 %) ;
- pour la
propulsion navale
, 253,7 millions d'euros en autorisations de
programme (+ 65 %) et 214,7 millions d'euros en crédits de paiement
(+ 47,7 %).
La préparation de la construction du bâtiment destiné
à abriter le laser mégajoule, les opérations de
démantèlement des usines de la vallée du Rhône et la
réalisation du réacteur à essais RES sont à
l'origine de cette augmentation des dotations.
S'agissant de l'
usine
de Marcoule
, qui assurait la production de
plutonium pour les programmes militaires mais également le retraitement
de combustibles de réacteurs civils, le démantèlement est
assuré par Cogema, la contribution financière du ministère
de la défense s'établissant au prorata des activités
passées réalisées à son profit, soit 40 %. Pour un
coût global des opérations de démantèlement et
d'assainissement évalué à 5,6 milliards d'euros hors
taxes, la part pesant sur le budget de la défense
s'élèverait donc à 2,3 milliards d'euros. Pour 2002, les
dotations prévues au budget de la défense
s'élèveront à 65,4 millions d'euros en autorisations de
programme et 40,2 millions d'euros en crédits de paiement.
En ce qui concerne les
usine d'enrichissement d'uranium de Pierrelatte
,
toutes les opérations de mise à l'arrêt définitif se
sont terminées fin 2000. Les opérations de
démantèlement doivent entrer en phase de réalisation
industrielle en septembre 2002, avec l'objectif de terminer les grands travaux
en 2007. Le coût total du programme est évalué à 478
millions d'euros. Pour 2002, les dotations s'élèveront à
66 millions d'euros en autorisations de programme et à 39,3 millions
d'euros en crédits de paiement.
Sur les deux sites de Marcoule et Pierrelatte, les personnels de la COGEMA ont
été reconvertis, dans la mesure du possible, dans les
opérations de démantèlement et d'assainissement, mais ils
demeurent aujourd'hui en nombre très supérieur au niveau
réel d'activité des sites, si bien que
les frais fixes
pèsent considérablement sur le coût des
opérations
. C'est la raison pour laquelle votre rapporteur regrette
que le parti ait été pris, pour des raisons budgétaires,
d'étaler ces opérations dans le temps alors qu'une bonne gestion
des fonds publics exigerait qu'elle soit accélérée, y
compris en engageant des financements autres que budgétaires.
En matière de propulsion navale, votre rapporteur insiste à
nouveau sur
le programme de réacteur à essais
(RES)
destiné à remplacer, au centre d'études nucléaires
de Cadarache, l'actuel réacteur d'essais (réacteur de nouvelle
génération : RNG), qui arrivera en fin de vie à
l'horizon 2004.
Un tel réacteur à terre est nécessaire pour
développer de nouveaux composants pour les chaufferies futures, dont, en
premier lieu, la chaufferie du sous-marin d'attaque futur Barracuda, et pour
qualifier les combustibles nucléaires ainsi que les
évolutions techniques des chaufferies nucléaires en service,
évolutions rendues nécessaires par l'expérience acquise
lors de l'exploitation, notamment pour améliorer la sûreté
des réacteurs.
Le RES doit être mis en service en 2007, date cohérente avec la
qualification des principaux composants de la chaufferie du Barracuda, dont
l'admission au service actif du premier exemplaire est prévue vers 2010.
Ce calendrier permettra la continuité des prestations actuellement
fournies par le RNG, dont l'arrêt définitif interviendra entre
2004 et 2006.
Ce programme, dont le coût global avoisinera 600 millions d'euros, se
voit affecter, en 2002, 102,3 millions d'euros d'autorisations de programme (+
204 %) et 53,8 millions d'euros de crédits de paiement (+ 56,9 %). Cette
forte progression des dotations est cohérente avec la montée en
puissance des besoins financiers liés à ce programme.
2. Les crédits consacrés à la force océanique stratégique et à la composante aéroportée
Les
crédits de paiement affectés à la
Force
océanique stratégique
, qui relèvent de la Marine,
s'élèveront à
665 millions d'euros
pour 2002, soit
une progression de 10,8 % et seront principalement consacrés à la
poursuite du
programme de construction des SNLE-NG
, qui absorbera
283
millions d'euros
de crédits de paiement en 2002 et aux
crédits d'entretien programmé du matériel de la FOST, de
l'ordre de 188 millions d'euros.
Les autorisations de programme progresseront pour leur part de 12,1 % et
s'élèveront à 712,4 millions d'euros, la dotation
d'autorisations de programme consacrée à la construction des
SNLE-NG, représentant 281 millions d'euros compte tenu du lancement
de la construction du Terrible, qui mobilisera 177 millions d'euros
d'autorisation de programme.
Les crédits de paiement relevant de l'
Armée de l'Air
et
consacrés au nucléaire se monteront à
96,3 millions
d'euros
en 2002
, contre 93 millions d'euros en 2001. Ces
crédits sont essentiellement consacrés à la maintenance et
à l'adaptation des appareils de la force aérienne
stratégique et de leurs systèmes de transmission, en particulier
les Mirage 2000-N.
En ce qui concerne
les systèmes d'armes
(hors têtes
nucléaires), les crédits de paiement prévus en 2002 au
titre du missile M45 s'élèvent à 9 millions d'euros
alors que
le développement du M51
bénéficiera de
71,7 millions d'euros d'autorisations de programme et de 551 millions
d'euros
de crédits de paiement.
Aucune dotation en autorisation
de programme pour l'affermissement de la première tranche conditionnelle
pour le missile M51 n'est prévue en 2002, la mise en place des
autorisations de programme nécessaires, qui s'élèvent
à 1,2 milliards d'euros, devait s'opérer début 2003 alors
que l'échéance contractuelle portait sur fin décembre
2002. L'ASMP amélioré sera doté de 44,2 millions d'euros
en autorisations de programme et de 104,2 millions d'euros en
crédits de paiement, dont 15,3 millions d'euros au titre du programme
VESTA.
Les
crédits d'études-amont de la DGA
consacrés au
nucléaire s'élèvent pour leur part à 39,2 millions
d'euros, soit
3,2 % de moins que l'an passé.
Par rapport
à 1999, la diminution de la dotation annuelle atteint 28 %. Votre
rapporteur rappelle que la « revue de programme » avait
abouti à une
réduction de 20 %
de ces dotations de
1999 à 2002.