ESPAGNE
La
loi 31/1995 sur la prévention des risques professionnels
a permis
non seulement de transposer la directive 89/391/CEE, mais aussi de moderniser
le droit espagnol en matière d'hygiène et de
sécurité au travail.
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I. L'EXERCICE DE LA MEDECINE DU TRAVAIL
1) La place du médecin du travail dans l'entreprise
Les
services de prévention, prévus par la loi de 1995 et qui
remplacent les services médicaux d'entreprise qui existaient
précédemment, peuvent, d'après le décret royal de
1997, prendre plusieurs formes.
- Dans les entreprises les plus petites, le chef d'entreprise peut assumer
lui-même les activités de prévention, à l'exception
de celles qui se rapportent à la surveillance de la santé des
travailleurs.
- Le chef d'entreprise peut désigner des travailleurs chargés de
s'occuper des activités de prévention, à l'exception de
celles qui supposent une compétence particulière.
- Il doit créer un
service interne de prévention lorsqu'il y a
plus de 500 salariés,
lorsqu'il y en a entre 250 et 500 et que
l'entreprise exerce ses activités dans un secteur dangereux, ou lorsque
l'administration compétente le lui a demandé.
Le service
interne doit comporter au moins deux spécialistes de l'une des
disciplines suivantes : médecine du travail, sécurité
du travail, hygiène du travail, ergonomie et psychosociologie
appliquée.
- Il doit recourir à un (ou plusieurs)
service(s) de
prévention externe(s) agréé(s)
lorsque la
désignation de délégués à la
prévention est insuffisante, mais que la taille de l'entreprise ne
justifie pas la création d'un service interne. Le service externe peut
être organisé par la Mutuelle des accidents du travail et des
maladies professionnelles.
Les services externes doivent comporter au moins
un expert de chacune des disciplines suivantes : médecine du
travail, sécurité du travail, hygiène du travail,
ergonomie et psychosociologie appliquée.
- Plusieurs entreprises d'un même secteur d'activité ou d'une
même zone géographique peuvent se grouper pour créer un
service commun, doté ou non de la personnalité morale. Ces
services communs doivent répondre aux mêmes critères que
les services propres à une entreprise.
En tout état de cause,
les services de prévention qui ont des
activités de " surveillance et de contrôle de la santé
des travailleurs " doivent comporter un médecin spécialiste
en médecine du travail ou diplômé en médecine
d'entreprise
, ainsi qu'un " aide technique sanitaire ",
c'est-à-dire un infirmier d'entreprise.
a) Le statut juridique du médecin du travail
Le médecin du travail est toujours salarié : de l'entreprise, du service de prévention externe ou de la Mutuelle des accidents du travail et des maladies professionnelles.
b) L'indépendance et le secret professionnel
Malgré la nécessité de coordonner les travaux des différents membres des services de prévention, la confidentialité des données médicales personnelles doit être assurée. Comme n'importe quel autre médecin, le médecin du travail est tenu au respect du secret professionnel.
2) La formation du médecin du travail
Deux
types de diplômes, accessibles en fin d'études médicales,
permettent d'exercer la médecine du travail : le diplôme de
médecin d'entreprise
et celui de
spécialiste en
médecine du travail
.
- Le premier est obtenu après un an de scolarisation à raison de
trois heures par jour. L'enseignement, essentiellement technique, est
réalisé sous la tutelle de l'Institut national d'hygiène
et de médecine du travail (qui est l'organisme qui dépend du
ministère du Travail et qui est chargé de l'élaboration de
la réglementation en matière d'accidents du travail et de
maladies professionnelles).
- Le second permet d'accéder à la spécialité
reconnue que constitue la médecine du travail. La qualification de
médecin du travail s'obtient en trois ans. Pendant cette période,
les étudiants suivent des cours théoriques adaptés
(ergonomie, législation et organisation du travail, traumatologie et
réadaptation, toxicologie, pathologies liées au travail...),
ainsi que des enseignements pratiques dans les laboratoires de la
faculté, en milieu hospitalier et à l'occasion de visites dans
des entreprises. La troisième année se déroule
essentiellement sous forme de stages. Le futur spécialiste doit en
réaliser au moins trois dans des entreprises qui ont des
activités différentes.
II. LES INSTANCES DE CONTROLE
La
sécurité et l'hygiène du travail font traditionnellement
partie des compétences de
l'inspection du travail
.
De plus, la loi de 1995 a créé
la Commission nationale de
sécurité et de santé au travail
. Composée de
représentants de chacune des communautés autonomes et de
l'administration nationale, ainsi que des organisations patronales et
syndicales, cette commission est chargée de coordonner les actions de
toutes les administrations en matière de prévention des risques
et de faire des propositions pour améliorer la politique et la
réglementation relatives à la santé et à la
sécurité au travail.