ESPAGNE
Un
projet de loi
organique réglementant
la
justice
des mineurs
a été déposé au Congrès des
députés le 3 novembre 1998.
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I. LE DEVELOPPEMENT DE NOUVELLES MESURES
Ces
mesures, variables en fonction de la gravité du délit commis, de
l'âge des jeunes délinquants, de leur personnalité et de
leur maturité, sont constituées par des peines alternatives
à la prison, des peines privatives de liberté et des mesures de
réparation.
Elles concernent les mineurs âgés de treize à dix-huit ans,
mais peuvent également être appliquées aux majeurs de
dix-huit à vingt et un ans lorsque les faits reprochés ne sont
pas trop graves.
1) Les peines alternatives à la prison
a) Le retrait du permis de conduire les cyclomoteurs ou les véhicules à moteur
Le retrait, ou l'interdiction, d'obtenir le permis de chasser ou de conduire les cyclomoteurs ou les véhicules à moteur, ou l'interdiction d'utiliser des armes, peut être imposé comme peine accessoire lorsque le délit a été commis en utilisant un cyclomoteur, un véhicule à moteur ou une arme.
b) L'admonestation
Le juge explique de façon concrète et claire au jeune délinquant les conséquences inacceptables de l'infraction commise et lui demande de ne pas récidiver.
c) La réalisation de travaux socio-éducatifs
La mesure vise à favoriser la socialisation du jeune délinquant. Celui-ci est tenu de participer à un programme, déjà existant ou adapté spécialement à son cas par les professionnels.
d) Les travaux d'intérêt général
Le mineur doit effectuer gratuitement des travaux au bénéfice de la communauté ou de personnes en situation de précarité. La durée de ces travaux varie entre 50 et 200 heures en fonction de la gravité de l'infraction.
e) Le placement dans une famille d'accueil ou un groupe éducatif
Le mineur est placé dans une famille d'accueil ou un groupe éducatif dont le rôle est de le sociabiliser. La durée du placement est déterminée par le juge.
f) La liberté surveillée simple
Le mineur reste dans son milieu habituel chez ses parents, son tuteur, son gardien, mais il est surveillé par un professionnel qui doit s'assurer qu'il suit bien ses cours ou qu'il est présent sur son lieu de travail, et qui doit l'aider à ne pas récidiver.
g) La liberté surveillée avec contrôle intensif
Le mineur doit respecter scrupuleusement un programme de travail socio-éducatif spécialement adapté à sa personnalité, qu'il effectue sous la surveillance étroite d'un professionnel chargé de le suivre. Cette mesure peut être assortie d'une ou plusieurs obligations (fréquenter l'école, se soumettre à un programme de formation, résider en un lieu déterminé) ou d'interdictions (se rendre dans certains endroits, s'absenter de son lieu de résidence sans autorisation préalable).
h) La permanence de fin de semaine
Le
mineur doit obligatoirement rester à son domicile du vendredi soir au
dimanche soir. Il ne peut s'absenter que pour effectuer les travaux
socio-éducatifs qui lui ont été imposés par le juge
pour des infractions plus graves.
La durée de cette sanction est de quatre semaines pour les plus petites
infractions, mais elle peut atteindre seize semaines pour les infractions
plus graves.
i) La présence dans un centre de jour
Le mineur, qui réside dans son milieu habituel, doit passer une grande partie de la journée dans un centre de jour où se pratiquent des activités socio-éducatives qui compensent les carences du milieu familial.
j) Le traitement ambulatoire
Cette mesure est destinée aux mineurs nécessitant un traitement médical, notamment pour subir une cure de désintoxication.
2) Les peines privatives de liberté
a) L'internement thérapeutique
Les mineurs alcooliques, drogués, ou présentant des troubles psychiques, ainsi que ceux dont l'état ne permet pas de bénéficier d'un traitement ambulatoire, sont soumis à un internement thérapeutique dans un centre spécialisé.
b) L'internement en régime ouvert
Le délinquant, qui réside dans le centre pour mineurs, doit remplir les obligations qui lui ont été imposées dans son projet éducatif (aller à l'école, suivre une formation professionnelle...).
c) L'internement en régime semi-ouvert
Le délinquant réside dans le centre pour mineurs et, chaque fois que cela est possible, effectue en dehors de ce centre les activités imposées par son projet éducatif.
d) L'internement en régime fermé
Le
mineur reste dans le centre pour effectuer toutes les activités qui lui
sont imposées. Cette mesure ne s'applique qu'aux mineurs ayant commis
une infraction caractérisée par la violence ou l'intimidation.
Les mesures d'internement ne peuvent excéder deux ans pour les mineurs
de moins de seize ans et peuvent atteindre cinq ans pour les mineurs de plus de
seize ans. Elles sont suivies d'une période de liberté
surveillée.
3) Les mesures de réparation
Les
poursuites contre le mineur sont arrêtées lorsqu'il trouve un
accord avec la victime et répare les dommages qu'il a causés, ou
s'engage à suivre les activités éducatives
proposées par l'équipe technique.
Cet accord ne peut être conclu que si le mineur se repent du dommage
causé, qu'il s'excuse auprès de la victime et que cette
dernière accepte ses excuses. Il doit également effectuer des
travaux soit au profit de la victime, soit au profit de la communauté.
La conclusion d'un tel accord peut éventuellement mettre fin aux mesures
précédemment imposées au mineur.
Cette mesure n'est pas applicable aux mineurs ayant commis des infractions
caractérisées par la violence ou l'intimidation.
II. LA RESPONSABILISATION DES PARENTS
Lorsqu'un mineur de moins de dix ans commet une infraction, ses parents, ses tuteurs ou des gardiens sont responsables solidairement des dommages causés. Les assureurs doivent assumer ce risque à concurrence du montant maximal d'indemnisation prévu au contrat d'assurance responsabilité civile des parents, des tuteurs ou des gardiens.