IV. SUIVI DE L'ADMISSION AU COURS DE LA PREMIÈRE ANNÉE

En Autriche , quelle que soit la filière, à quelques exceptions près, il est prévu pendant le premier semestre une phase d'entrée dans les études et d'orientation ( Studieneingangs- und Orientierungsphase - STEOP ), destinée à donner un aperçu du cursus, à vérifier si le contenu des études est en adéquation avec les attentes des étudiants et s'ils peuvent atteindre les exigences de ce parcours (§66 Universitätsgesetz 2002 ). Les cours intégrés dans la STEOP représentent entre 8 et 20 ECTS. Ils donnent lieu à des examens : l'étudiant doit avoir réussi tous les examens de la STEOP pour pouvoir continuer ses études au semestre suivant. Après un premier échec, les épreuves peuvent encore être repassées trois fois, après quatre échecs à la STEOP, l'admission dans la filière est révoquée et il faut attendre trois semestres avant de pouvoir éventuellement se réinscrire.

Aux Pays-Bas , à la fin de la première année d'étude ( propedeuse ), chaque étudiant reçoit un avis contraignant sur ses études ( bindend studieadvies - BSA). Un avis négatif entraîne la fin du parcours ; il peut toutefois être contesté. À titre expérimental, jusqu'en 2018-2019, les universités peuvent mettre en place une procédure d'avis à la fin de la deuxième année avec les mêmes conséquences.

Un contrepoint extraeuropéen : l'Argentine

En Argentine, la Constitution (art. 75 al. 19) 89 ( * ) et la loi sur l'enseignement supérieur garantissent la gratuité 90 ( * ) des études de licence ( grado ) et l'autonomie 91 ( * ) des universités publiques 92 ( * ) .

L'Argentine est attachée au principe d'accès sans restriction ( ingreso irrestricto ) à l'Université publique. Toutefois, en droit, lorsqu'en 2015 ce principe fut inscrit dans la loi de l'Enseignement supérieur, le Tribunal compétent l'a jugé inconstitutionnel et contraire à l'autonomie des universités. Les universités publiques en Argentine disposent donc de l'autonomie suffisante pour déterminer des critères de sélection . Dans la pratique, la plupart des universités appliquent un accès libre à toute formation sans examen d'entrée. La seule condition est d'avoir fini ses études secondaires.

Une particularité du système d'enseignement supérieur argentin est que l'accès sans restriction concerne l'inscription à l'université mais pas à la faculté (UFR). Les étudiants sont libres de s'inscrire à l'université, mais pour certaines formations, la faculté peut imposer un examen d'entrée, des notes éliminatoires, des cours d'été.

Le modèle le plus commun et répandu en Argentine demeure toutefois celui de l'université de Buenos Aires (UBA) qui a mis en place depuis 1982 un cycle de base commun ( CBC - Ciclo Básico Común ) à l'entrée. Ce cycle est obligatoire pour tous les étudiants avant d'entamer la première année de la formation. L'objectif est que l'étudiant acquiert les connaissances minimales requises pour suivre la formation souhaitée et qu'il puisse choisir à la fin du cycle une autre formation qui lui convient. Le CBC conjugue remise à niveau et orientation.

Le CBC de l'université de Buenos Aires est composé de six matières obligatoires :

- deux matières communes à toutes les filières : « introduction à la connaissance de la société et de l'État » et « introduction à la pensée scientifique » ;

- deux matières spécifiques selon trois grandes orientations « sciences sociales et humanités », « biologie et santé » ou « sciences exactes, technologie et design » ;

- deux dernières matières propres à la licence visée.

L'étudiant doit valider toutes les matières du CBC et peut passer deux fois chaque matière. Seulement 35% des étudiants inscrits obtiennent le CBC du premier coup à la UBA, ce qui soulève la question d'une réforme vers plus de souplesse.


* 89 http://servicios.infoleg.gob.ar/infolegInternet/anexos/0-4999/804/norma.htm

* 90 Art. 2 bis Ley de Educación Superior n°24.521 http://servicios.infoleg.gob.ar/infolegInternet/anexos/25000-29999/25394/texact.htm

* 91 Art. 29 Ley de Educación Superior n°24.521

http://servicios.infoleg.gob.ar/infolegInternet/anexos/25000-29999/25394/texact.htm

* 92 En Argentine, 55 des universités sont publiques et 50 privées.

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