SERVICE DES ETUDES JURIDIQUES (Janvier 2004)
GRANDE-BRETAGNE
Au
niveau national, le placement et l'indemnisation des chômeurs
relèvent de la même agence du ministère de l'Emploi et des
Pensions,
Jobcentre Plus,
créée en avril 2002. Cette
nouvelle agence résulte du regroupement du
service public
de l'emploi et d'une partie de l'agence nationale pour les prestations.
Localement, la fusion des services devrait être achevée en 2006.
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1) L'indemnisation des chômeurs
De
même que toutes les autres prestations en espèces,
les
allocations
de chômage
sont financées par des
cotisations patronales et salariales. Ces allocations
sont
gérées par
Jobcentre Plus
, une
nouvelle agence du
ministère de l'emploi et des pensions
, lui-même
récemment créé. Ce ministère est en effet issu de
la fusion, réalisée en juin 2001, d'une partie du
ministère de l'Éducation et de l'Emploi et de l'ancien
ministère de la Sécurité sociale.
Les partenaires sociaux ne participent donc pas à la gestion de
l'assurance chômage.
Jobcentre Plus
résulte du regroupement du service public de
l'emploi
(
Employment Service
), qui dépendait du
ministère de l'Éducation et de l'Emploi
et d'une partie de
l'agence pour les prestations
(
Benefit Agency
), qui dépendait
du ministère de la Sécurité sociale. L'agence pour les
prestations a été démembrée, et toutes les
prestations susceptibles d'être versées à des personnes en
âge de travailler sont désormais gérées par
Jobcentre Plus
.
Avant la création de
Jobcentre Plus
,
l'Employment Service
administrait la principale des allocations de chômage, l'allocation de
recherche d'emploi (
Jobseeker allowance
)
(12
(
*
))
, tandis que l'agence pour les prestations
gérait les autres prestations sociales, en particulier l'allocation
d'aide sociale.
Au niveau local, le regroupement des
jobcentres
issus de l'ancien
Employment Service
et des bureaux de sécurité sociale pour
former les nouveaux
jobcentres plus
(au nombre d'un millier),
commencé en 2002, devrait être achevé en 2006. Entre temps,
ce sont les bureaux locaux de sécurité sociale qui versent les
prestations de chômage.
En tant qu'agence,
Jobcentre Plus
négocie ses objectifs annuels
et son budget avec le ministère. Les objectifs annuels s'inscrivent dans
un plan pluriannuel, qui lui-même est inclus dans le programme du nouveau
ministère de l'Emploi et des Pensions.
Jobcentre Plus
pratique
une gestion par objectifs
: ceux-ci sont formalisés et
quantifiés. Leur réalisation est vérifiée au moyen
d'indicateurs chiffrés, des comptes rendus de réalisation des
objectifs étant adressés chaque mois au ministre. Pour faciliter
le changement des méthodes de travail, l'agence a recruté du
personnel issu du secteur privé
. C'est notamment le cas de la
direction nationale de
Jobcentre Plus,
qui
comporte plusieurs
anciens cadres supérieurs de grandes entreprises privées.
De la même façon, les onze directions régionales de
Jobcentre Plus
(neuf en Angleterre, une au Pays de Galles et une en
Écosse) négocient leurs programmes avec la direction de l'agence.
Chaque région est subdivisée en une dizaine de districts. Ceux-ci
sont au nombre de 90.
2) Le placement des chômeurs
a) Les structures publiques
Auparavant assuré par les
jobcentres
de
l'
Employment
Service
, le placement des chômeurs
relève désormais de la compétence de
Jobcentre
Plus
.
Le placement constitue d'ailleurs la priorité de la
nouvelle agence
, dont l'objectif premier est d'aider toutes les personnes
sans emploi et en âge de travailler à avoir une activité
professionnelle.
Les nouveaux
jobcentres
plus
seront donc des
guichets
uniques
, d'autant plus qu'ils ont vocation à accueillir
toutes
les personnes qui sont en âge de travailler et qui
n'ont pas de
revenus professionnels
, qu'il s'agisse de chômeurs
stricto
sensu
ou de bénéficiaires de l'aide sociale.
Un entretien permet d'analyser la situation de toutes les personnes qui
demandent une prestation, avant de les orienter ou non vers le marché du
travail.
Tout comme l'
Employment
Service
auparavant, la nouvelle agence
Jobcentre Plus
gère les programmes nationaux de reclassement
professionnel.
C'est en ce moment le cas du programme
New Deal,
destiné aux demandeurs d'emploi qui risquent d'avoir des
difficultés particulières à retrouver un emploi (personnes
de plus de 50 ans, chômeurs de longue durée...).
Les chômeurs à la recherche d'un emploi ne sont pas obligés
de recourir aux structures publiques. Ils peuvent chercher un emploi par leurs
propres moyens. Cependant, les bénéficiaires de l'allocation de
recherche d'emploi doivent être inscrits au bureau local de
Jobcentre
Plus
. Les employeurs ne sont pas non plus tenus de signaler les postes
vacants. Pour fluidifier le marché du travail,
Jobcentre Plus
développe progressivement l'utilisation d'Internet par les employeurs,
les salariés et les demandeurs d'emploi, afin que le réseau
informatique de l'agence soit aisément accessible partout (y compris par
exemple dans les prisons et les supermarchés) en 2007.
b) Les agences privées
Elles
ont toujours existé, mais
leur activité n'est plus libre
depuis juillet 1973
, date de l'entrée en vigueur de la
loi sur
les agences pour l'emploi
.
Depuis 1994, les agences privées de placement n'ont plus besoin de
l'agrément ministériel
qui avait été introduit
par la loi de 1973. Cependant, elles restent soumises au contrôle d'un
service d'inspection
ad hoc
du ministère du Commerce et de
l'Industrie, qui peut faire prononcer à leur encontre une interdiction
d'exercice d'une durée d'au plus dix ans.
La loi de 1973 fixe des grands principes
, en particulier
l'interdiction de faire payer
aux demandeurs d'emploi le fait de leur
trouver un emploi (à la différence d'autres prestations, comme la
réalisation de bilans de compétences), et laisse au ministre le
soin de déterminer les règles précises encadrant
l'activité des agences privées de placement.
Les règles actuellement en vigueur ont été
approuvées en 1976 et sont en cours de révision.
c) La collaboration entre les structures publiques et privées de placement
Elle
existe, aussi bien pour le placement
stricto sensu
que pour le
reclassement, mais n'est pas institutionnalisée.
Depuis le milieu de l'été 2003, la direction de
Jobcentre Plus
se livre à un examen critique de toutes les prestations qu'elle
fournit. Cette réflexion devrait se traduire par l'externalisation de
plusieurs services et par la multiplication de partenariats ponctuels, aussi
bien avec d'autres agences nationales qu'avec des collectivités locales
ou des opérateurs privés.
3) Les liens entre l'indemnisation et la recherche d'emploi
L'allocation de recherche
d'emploi est versée aux
seuls chômeurs capables de travailler, disponibles et qui recherchent
activement un emploi.
Un règlement de 1996 précise le sens de tous ces termes. Ainsi,
sauf cas particulier, le qualificatif « disponible »
s'applique aux personnes susceptibles de commencer à travailler
immédiatement au moins 40 heures par semaine. De même, la
« recherche active » caractérise des
démarches comme la rédaction d'un
curriculum vitae
ou de
lettres de candidature, la lecture des petites annonces ou l'inscription
auprès d'une agence privée de placement. En revanche, le fait de
suivre une formation ne constitue pas la manifestation d'une recherche active.
Pour percevoir l'allocation de recherche d'emploi, il faut signer un
« contrat de recherche d'emploi », c'est-à-dire un
accord avec le bureau local pour l'emploi
et s'engager à
respecter un programme sur mesure (pouvant inclure l'obligation de suivre une
formation) qui doit permettre à l'intéressé de retrouver
un emploi.
Les bénéficiaires de l'allocation de recherche d'emploi doivent
se présenter tous les 15 jours pour évaluer les
démarches entreprises avec un conseiller du bureau local pour l'emploi.
Après 13 semaines de chômage, ils ont l'obligation
d'élargir leurs recherches, d'une part, sur le plan géographique
et, d'autre part, à des emplois ne correspondant pas
nécessairement à leur qualification et leur ancien niveau de
rémunération.
Le versement de l'allocation peut être suspendu si les
bénéficiaires ne se soumettent pas aux obligations contenues dans
le contrat de recherche d'emploi.
* (11) Ce texte régit également les conventions entre l'INEM et les opérateurs publics ou privés considérés comme participant au service public de l'emploi compte tenu notamment de leurs activités de formation.