ROYAUME-UNI
Il
existe peu de dispositions législatives et réglementaires
destinées spécifiquement à garantir la
sécurité des transactions réalisées par carte
bancaire : le
règlement sur la protection
des
consommateurs
, adopté en 2000 pour transposer la directive 97/7,
comprend quelques mesures, mais elles valent seulement pour les ventes à
distance.
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I. LES DISPOSITIONS LÉGISLATIVES ET RÉGLEMENTAIRES
1) Le cadre général
À la suite de l'adoption, au cours de l'année 2000, de la loi régissant les pouvoirs d'enquête ( Regulation of Investigatory Powers Act ), qui a modifié les règles applicables à l'interception des communications, une force de police spécialisée dans la lutte contre les infractions commises grâce à Internet a été créée. Cette force de police est notamment compétente pour prévenir et détecter les fraudes à la carte bancaire.
2) Les relations entre les établissements financiers et les titulaires de cartes bancaires
Pour l'essentiel, elles sont définies dans le code de bonne conduite, et non dans un texte législatif ou réglementaire.
3) Les transactions individuelles
a) Le
délai de rétractation
Le règlement sur la protection du consommateur en matière de
vente à
distance
, adopté en 2000 pour transposer la
directive 97/7, prévoit un délai de rétractation de
sept jours
.
b) Le remboursement de tout débit injustifié
Le règlement sur la protection du consommateur en matière de
vente à
distance
dispose que le consommateur peut demander
l'annulation des transactions réalisées frauduleusement à
l'aide de sa carte. Son compte doit ensuite être recrédité
du montant des achats. C'est à l'établissement financier qu'il
appartient de prouver que la transaction a été
réalisée de façon régulière lorsque le
titulaire de la carte demande l'application de cette mesure.
4) Les mesures pénales
La
loi de 1981 sur la contrefaçon et la falsification
prévoit
explicitement le cas des cartes bancaires
:
le fait de détenir sciemment de fausses cartes, avec l'intention de les
utiliser ou de faire en sorte qu'un tiers les utilise, constitue une
infraction, tout comme le fait de détenir du matériel
destiné à fabriquer de fausses cartes.
Cette infraction, nécessairement jugée sur acte d'accusation
(5(
*
))
, est sanctionnée d'une
peine de prison
, dont la durée maximale peut atteindre dix
années.
II LES AUTRES MESURES
1) Les mesures prises par le secteur bancaire
a) Le
code de bonne conduite des banques
Il inclut plusieurs dispositions, qui, dans les autres pays, font l'objet d'une
loi, en particulier les dispositions sur la limitation de responsabilité
des titulaires de cartes bancaires.
La limitation de la responsabilité des titulaires de cartes
bancaires
Dans la mesure où le titulaire d'une carte respecte les règles de
précaution qui lui ont été communiquées et ne
commet aucune fraude, sa responsabilité ne peut pas être
engagée pour plus de 50 £.
En effet, le code de bonne conduite limite la responsabilité des
détenteurs de cartes bancaires à 50 £ (soit environ
80 €) en cas d'utilisation du code secret par un tiers avant que le
détenteur de la carte n'ait indiqué la perte ou le vol de
celle-ci à sa banque. Ce plafond s'applique à l'ensemble des
opérations effectuées par le tiers, et non pas à chacune
des transactions.
De plus, le code de bonne conduite exclut toute responsabilité du
titulaire dans les deux cas suivants :
- la carte a été utilisée avant qu'il ne l'ait
reçue ;
- les données de la carte ont été utilisées
pour régler un achat fait en dehors de la présence du
détenteur.
En revanche, en cas de grossière négligence, le titulaire de la
carte voit sa responsabilité engagée sans limite.
Cette limitation de la responsabilité est assortie d'une clause sur la
charge de la preuve : pour que la responsabilité du titulaire de la
carte soit engagée sans limite, il revient à
l'établissement signataire du code de bonne conduite de prouver que le
titulaire n'a pas agi avec le soin requis ou qu'il a fraudé.
La mise en garde des titulaires de cartes bancaires
Le code de bonne conduite se fixe pour objectif de fournir aux clients toutes
les informations requises dans un langage «
clair
».
Il attire l'attention des titulaires de cartes bancaires sur la
nécessité de prendre des
précautions
(ne pas
communiquer son code secret à un tiers, ne pas l'écrire,
prévenir sa banque le plus vite possible en cas de vol...).
b) Les autres mesures prises par le secteur bancaire
Préoccupée par le développement de la fraude aux cartes,
qu'elle estimait à 165 millions de livres pour 1992, à
317 millions pour 2000 et à 411,4 millions pour 2001,
l'APACS
(
Association for Payment Clearing Services
), qui regroupe
la plupart des banques et des établissements financiers, s'efforce de
lutter contre ce phénomène, notamment en collaborant avec la
police, le ministère de l'Intérieur et tous les organismes
chargés, à un titre ou à un autre, de la prévention
des infractions.
Elle a également développé l'information sur la fraude.
Ainsi, son site Internet
www.cardwatch.org.uk
comporte des
renseignements pratiques destinés aux détaillants, aux
consommateurs et aux forces de police.
L'APACS a progressivement imposé la multiplication des autorisations
préalables aux règlements par carte : elles
représentaient 10 % de toutes les transactions
réalisées par carte bancaire au début des années 70
et sont passées à 90 % actuellement.
De plus,
au cours de l'année 2002
,
elle a pris
deux
mesures
importantes
: elle a décidé le
remplacement progressif des cartes à piste magnétique par des
cartes à puce
et a contribué à la création,
en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, d'un
corps
de police spécialisé
.
La modernisation des cartes bancaires
En février 2002, l'APACS a annoncé le remplacement progressif des
quelque 100 millions de cartes bancaires en circulation dans le pays par des
cartes à puce. L'opération devrait être achevée en
2005
.
Cette mesure vise principalement à réduire la fraude consistant
à recopier les pistes magnétiques, qui s'est
particulièrement développée. Son coût, estimé
à 107,1 millions de livres pour 2000 et à
160,4 millions pour 2001, a été réduit à
148,5 millions en 2002.
La création d'un corps de police spécialisé
En avril 2002,
un corps de police spécialisé dans la lutte
contre la
fraude aux moyens de paiement, la
DCPCU
(
Dedicated Cheque and Plastic
Crime Unit
), a été
créé à titre expérimental pour deux ans.
La DCPCU n'opère que sur le territoire de l'Angleterre et du Pays de
Galles. Elle est financée à hauteur de 75 % par l'APACS.
Elle rassemble des officiers de police et des experts issus de la banque.
À l'issue de la période d'expérimentation, une
évaluation sera conduite. Cette unité spécialisée
pourrait alors être créée définitivement.
2) Les mesures prises par les autres professionnels
En 1999,
le gouvernement a demandé aux organismes de défense des
consommateurs et aux fournisseurs de biens et de service en ligne
d'élaborer une charte répondant aux besoins des consommateurs
désireux de faire leurs achats sur Internet.
Une association sans but lucratif,
TrustUK,
a été
créée avec l'appui du gouvernement. Elle délivre son
agrément aux sites Internet qui se conforment à ses
critères, parmi lesquels la
sécurité des paiements
.