DANEMARK
La
loi du 29 janvier 2001 sur la compensation apportée aux
handicapés en matière d'emploi
, qui coordonne des
dispositions législatives adoptées antérieurement,
comprend plusieurs mesures destinées à pallier les
difficultés que ces personnes rencontrent sur le marché du
travail. Elle prévoit en particulier
une priorité d'emploi au
bénéfice des handicapés dans le secteur public
.
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Les mesures analysées ci-dessous ne s'appliquent pas à toutes les catégories de handicapés. Les bénéficiaires de chacune d'elles sont donc précisés au fur et à mesure.
1) Les obligations des employeurs
a) L'obligation d'emploi
Les
handicapés bénéficient d'une priorité d'emploi dans
le secteur public, dans la mesure où ils remplissent les conditions
requises pour occuper les postes vacants
:
l'État, les
collectivités locales, les personnes morales de droit public, les
sociétés d'économie mixte où les capitaux publics
sont majoritaires et les associations dont les dépenses sont
financées à hauteur d'au moins 50 % par des fonds publics
ont l'obligation de donner la préférence à un
handicapé lorsqu'ils doivent recruter un salarié.
Cette préférence bénéficie aux personnes
handicapées qui «
éprouvent des difficultés
à trouver un emploi sur le marché du travail
».
C'est l'agence locale pour l'emploi qui estime si une personne entre ou non
dans le champ d'application de la disposition, tandis que l'employeur
détermine si elle est apte à occuper le poste vacant. Si la
personne handicapée n'est pas retenue, l'employeur doit indiquer
à l'administration les motifs de sa décision. Il doit attendre
l'accord de l'administration pour recruter quelqu'un d'autre.
La règle de préférence s'applique également aux
concessions pour certains petits commerces (kiosques à journaux,
débits de tabac...) ainsi que pour les licences de taxi.
b) Les autres obligations
Les employeurs n'ont pas le droit de prendre de mesures discriminatoires fondées sur le handicap.
2) Les incitations à l'emploi de salariés handicapés
a)
L'embauche de handicapés inexpérimentés
Les employeurs qui recrutent un salarié handicapé qui a
terminé moins de deux ans auparavant un cycle de formation,
théorique ou pratique, d'au moins dix-huit mois peuvent obtenir la prise
en charge de la moitié du salaire, pendant six mois dans la limite
de 11 000 couronnes par mois, (c'est-à-dire
1 500 €). Dans certains cas exceptionnels, l'aide peut
être accordée pendant neuf mois.
Cette disposition permet aux handicapés d'acquérir une
expérience professionnelle. Tout comme la priorité d'emploi, elle
bénéficie aux personnes qui éprouvent des
difficultés à trouver un emploi sur le marché du travail.
b) Le salaire des personnes qui assistent les handicapés
Lorsqu'un salarié handicapé a besoin de l'aide d'un tiers pour
fournir les mêmes prestations qu'un autre salarié, l'entreprise
peut demander que le salaire de l'assistant, lui-même salarié de
l'entreprise, soit pris en charge par la collectivité dans la limite de
20 heures hebdomadaires. Dans certains cas exceptionnels, la prise en
charge peut être plus importante. Cette mesure est applicable quelle que
soit la nature du handicap (surdité, handicap physique gênant les
déplacements, maladie chronique requérant des soins sur le lieu
de travail...).
L'assistant aide le handicapé dans tous les aspects pratiques de son
travail, mais il ne participe pas à l'exécution de celui-ci.
Une assistance peut également être fournie dans les mêmes
conditions aux handicapés en formation ou qui cherchent un emploi, ainsi
qu'à ceux qui ont une activité professionnelle libérale.
c) Le remboursement partiel du salaire des handicapés
Lorsque la capacité de travail d'une personne handicapée est
tellement réduite qu'elle ne peut pas fournir les mêmes
prestations que les autres salariés, l'employeur peut, dans la mesure
où cette situation est définitive, faire prendre en charge par la
commune la moitié ou les deux tiers des charges salariales. Le
degré de prise en charge dépend de la gravité du handicap.
Le salaire des personnes handicapées est en effet
déterminé par accord avec l'employeur sur la base des accords
collectifs du secteur, indépendamment de toute considération
relative au handicap.
d) L'adaptation des postes de travail
Certaines dépenses d'adaptation des postes de travail peuvent être
financées par les agences pour l'emploi, qui disposent d'un budget
à cet effet. Les dépenses susceptibles d'être prises en
charge à ce titre sont les outils, le petit matériel et les
adaptations mineures du poste de travail.
3) Le statut particulier des handicapés dans l'entreprise
Les handicapés ne bénéficient pas d'un statut particulier. Ils sont en principe recrutés et employés dans les mêmes conditions que les autres salariés, les mesures prises en leur faveur visant précisément à compenser les difficultés qu'ils rencontrent sur le marché du travail.