Nommé secrétaire général de la Présidence en 1876, Albert Sorel remplit à deux reprises les fonctions de greffier de la Haute Cour de justice, lors des procès Boulanger en 1889 et Déroulède en 1899.
Ce Normand, natif d'Honfleur, fut au début de sa carrière attaché au ministère des affaires étrangères, puis secrétaire d'ambassade. En 1872, il est nommé professeur d'histoire diplomatique à l'École libre des Sciences politiques. Il collabore à diverses revues, parmi lesquelles figurent la Revue des deux mondes et la Revue politique. En 1887, il publie une Histoire diplomatique de la guerre franco-allemande puis, en 1888, L'Europe et la Révolution française.
Président de la commission supérieure des Archives nationales, membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1889, il est élu en 1894 à l'Académie française au fauteuil d'Hippolyte Taine. Un journaliste trace alors le portrait de cet érudit, amateur d'art, qui pour se distraire fait des pastiches des vers héroïques de Victor Hugo :
« Il évolue dans un milieu où la gravité du ton, la prudence dans l'expression des jugements, le ménagement des convenances, l'habitude de ne jamais fermer complètement la porte derrière soi, l'habilité à formuler un non de manière à ce qu'il puisse, au premier besoin, se changer d'un trait de plume en oui, et réciproquement, sont les qualités indispensables et qui priment tout. » (B.-H. Gausseron in Revue encyclopédique année 1894).