Les audiences de la Haute Cour se déroulent dans la salle des séances. Pour adapter celle-ci à ses nouvelles fonctions, on procède à quelques aménagements.
Pour le procès Boulanger, l'absence des accusés limite les transformations : la tribune des orateurs, où siègent le procureur général et ses deux substituts, est maintenue. Mais pour les autres procès, la tribune est enlevée et le fauteuil et le bureau du président abaissés. En outre, deux barres sont installées, l'une pour les avocats, l'autre pour les témoins, de manière que ceux-ci soient visibles des juges et du président.
Lors du procès Déroulède, le nombre des accusés - quinze - exige des arrangements complémentaires.
La partie gauche de l'hémicycle est vidée de ses fauteuils et dotée de chaises rivées au sol pour qu'y soient installés les prévenus, ainsi placés derrière leurs avocats, auxquels est réservé le banc des ministres. Une barrière sépare les prévenus des témoins, assis derrière eux. Les sièges des 85 sénateurs délogés sont installés dans le couloir qui encercle la salle, la répartition se faisant par tirage au sort. Les audiences étant publiques, les tribunes sont ouvertes aux journalistes et aux personnes invitées par les parlementaires. Leur fréquentation lors des procès est beaucoup plus assidue qu'à l'ordinaire.