Si la France entretient avec son cinéma une histoire d’amour au long cours, il n’a jamais paru si questionné et menacé, alors qu’il peine encore à se remettre de la crise pandémique.
Dans ce contexte, la commission de la culture a créé une mission d’information sur la filière cinématographique, chargée d’effectuer un constat mais surtout d’établir des perspectives pour cet art majeur. Son rapport a été adopté le 24 mai 2023.
Cette mission d'information a abouti au dépôt d'une proposition de loi.
Pourquoi ce contrôle ?
Alors que le cinéma en France vivait une période presque euphorique, avec des fréquentations en salle proches des records, la crise pandémique s’est brutalement imposée comme un sujet majeur, posant une question existentielle à tout un secteur. L’année 2022, avec une baisse de près de 30 % par rapport à 2019, n’a pas levé toutes les inquiétudes.
Aussi, la mission d’information vise à :
- identifier les différents métiers du cinéma, cerner les visions du secteur et ses perspectives, leurs problématiques et les éventuels points d’amélioration ;
- étudier l’économie du cinéma, son modèle de financement, spécifique au cinéma français, l’impact de l’arrivée des nouveaux diffuseurs que sont les plateformes et les problèmes posés par la chronologie des médias ;
- évaluer la fréquentation des salles : la résilience du 7ème art dans notre pays, très spécifique par rapport à nos voisins européens qui ont au contraire vu une forte décroissance des salles et des entrées. Elle interrogera les diffuseurs sur la place de la salle de cinéma dans leur stratégie mondiale ;
- et s'interroger sur la dimension territoriale en rencontrant des élus intéressés par cette question.
Quels constats et recommandations ?
La mission rappelle que notre création cinématographique doit être maintenue à haut niveau, afin de lui donner les moyens de briller aujourd’hui comme demain, en particulier dans un monde marqué par une évolution rapide des technologies et des canaux de diffusion.
Pour permettre à notre cinéma et à nos salles de s’adapter et de poursuivre leur double vocation artistique et populaire, la mission a formulé 14 recommandations opérationnelles, regroupées en cinq axes :
- adapter les mécanismes de soutien pour assurer des productions mieux financées ;
- promouvoir une meilleure diffusion et une meilleure connaissance des films sur le territoire ;
- faciliter les conditions de l’exploitation en salle ;
- mieux associer le cinéma aux politiques publiques comme le respect de l’environnement ;
- enfin, renforcer les acteurs français dans une chronologie des médias.
Les rapporteurs envisagent le dépôt prochain d’une proposition de loi pour mettre en application le plus rapidement possible les préconisations qui nécessitent des modifications législatives.