Lancé à la rentrée 2020 au lendemain de la crise sanitaire, le programme des 30 minutes d’activité physique quotidienne à l'école vise à lutter contre la sédentarité qui touche les élèves dès le plus jeune âge. Depuis la rentrée 2022, ce programme est généralisé à toutes les écoles primaires.
Après avoir souligné lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2022 le manque de moyens pour la mise en œuvre par l’éducation nationale d’un renforcement de la pratique du sport à l’école, loin du discours ministériel volontariste, la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport a souhaité, dans le cadre de ses pouvoirs de contrôle, vérifier l’effectivité de la mise en œuvre de ce programme, lancé en partenariat de Paris 2024 et avec le mouvement associatif, qui doit constituer l’un des héritages des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Pourquoi ce contrôle ?
Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants du premier degré pour la mise en œuvre de ce programme ? Ont-ils bénéficié d’un appui spécifique de la part de leur ministère ? Comment les collectivités territoriales et notamment les communes et intercommunalités, souvent sollicitées au quotidien pour acheter du petit matériel sportif ou propriétaires des infrastructures sportives, ainsi que le mouvement sportif ont-ils été associés ?
C’est à ces questions que la mission d’information, pilotée par Mmes Laure Darcos et Béatrice Gosselin, entend répondre.
Quels constats et recommandations ?
Contrairement aux déclarations officielles, seuls 42 % des écoles appliquent l’APQ pour la majorité de leurs élèves, un chiffre bien en deçà des 90 % annoncés par le Président de la République. Ce déploiement partiel s’explique par un manque de coordination entre les différents acteurs impliqués et des objectifs confus, oscillant entre renforcement du sport à l’école et politique de santé publique.
Alors qu’elles sont des actrices incontournables du déploiement du dispositif, de nombreuses communes n’ont jamais entendu parler de ce dispositif. Quant aux enseignants, à peine une école sur quatre indique avoir bénéficié d’un accompagnement.
Pour que cette initiative survive aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la commission propose 6 recommandations qui visent à :
- renommer ce dispositif pour rappeler son objectif de prévention de la sédentarité et éviter toute confusion avec l’EPS. A cet égard, la commission déplore que l’EPS soit devenue un enseignement « strapontin » et rappelle l’impératif du respect des 3 heures hebdomadaires prévues par les programmes ;
- mieux accompagner les enseignants ;
- associer davantage les collectivités territoriales ;
- renforcer la sensibilisation des parents.