M. Adel Ziane. Les crédits affectés à l'action n° 08, « Acquisition et enrichissement des collections publiques », du programme 175, « Patrimoine », font l'effet d'une remarquable stabilité, puisque ce budget est bloqué sous le seuil des 10 millions d'euros, un montant totalement inadapté – tout le monde s'accorde à le dire – face à l'inflation du marché de l'art.

On nous répond souvent que les mécènes peuvent aider les musées à enrichir leurs collections, mais, le plus souvent, ce sont les grands établissements qui bénéficient de ces aides.

Cet amendement vise à doubler cette ligne budgétaire, afin d'accompagner l'enrichissement des collections des musées en région, qui ont cruellement besoin, pour améliorer leur attractivité, de proposer à leurs visiteurs des œuvres bien souvent inaccessibles même à l'aide de mécénat local.

M. le président. L'amendement n° II-1571 rectifié, présenté par MM. Daubet et Bilhac, Mme Briante Guillemont, MM. Cabanel, Fialaire, Gold, Grosvalet, Guiol et Roux et Mme Pantel, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

5 289 689

5 289 689

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

5 289 689

5 289 689

TOTAL

5 289 689

5 289 689

5 289 689

5 289 689

SOLDE

0

0

La parole est à M. Henri Cabanel.

M. Henri Cabanel. Cet amendement a le même objet que celui de mon collègue Ziane, mais nous proposons l'affectation de 5 millions d'euros de crédits.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Vincent Éblé, rapporteur spécial. La commission sollicite le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis serait défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Défavorable.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-815.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-1571 rectifié.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. L'amendement n° II-814, présenté par Mmes Brossel, Monier et Daniel, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

9 646 535

9 646 535

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

9 646 535

9 646 535

TOTAL

9 646 535

9 646 535

9 646 535

9 646 535

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Colombe Brossel.

Mme Colombe Brossel. Cet amendement a pour objet l'enseignement artistique et culturel (EAC).

Je mesure l'importance de la parole publique et politique, ainsi que son effet d'entraînement. Madame la ministre, depuis votre nomination, vous portez haut et fort les couleurs de la culture pour tous et défendez l'importance de l'éducation artistique et culturelle.

Toutefois, la politique ne peut être seulement un exercice performatif ; ce ne peut être que des mots, cela doit aussi être des actes ! Or ces derniers, justement, c'est la baisse des crédits affectés à l'EAC. Nous savons pourtant que l'éducation artistique et culturelle est un levier indispensable pour éviter l'assignation à résidence et permettre l'égalité réelle.

Par cet amendement, nous proposons donc de revenir aux crédits antérieurs à leur amputation.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Rambaud, rapporteur spécial. Les auteurs de cet amendement veulent augmenter les moyens de l'EAC à hauteur de 10 millions d'euros.

Bien sûr, nous pouvons souscrire à une telle proposition, mais ce PLF soutient déjà l'EAC. Au-delà du pass Culture, le soutien à la démocratisation de l'éducation artistique et culturelle s'élève à 102 millions d'euros, contre 107 millions d'euros en 2024, cette diminution pouvant s'expliquer en grande partie par des évolutions de périmètre.

La commission sollicite donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Madame la sénatrice, les moyens de l'éducation artistique et culturelle sont en forte progression.

Je ne prendrai pas Paris comme exemple en matière de désengagement des collectivités sur l'éducation artistique et culturelle,…

Mme Rachida Dati, ministre. … mais, dans certaines collectivités, la part collective du pass Culture compense en grande partie cette évolution.

En outre, les crédits de l'éducation artistique et culturelle augmentent depuis 2017, vous ne pouvez pas dire le contraire. M. le rapporteur vient d'en apporter la démonstration.

Mme Colombe Brossel. Heureusement que le Gouvernement est revenu sur la suppression des postes d'enseignants !

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-814.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement n° II-818 est présenté par Mme Monier, MM. Éblé et Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L'amendement n° II-1480 est présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mme Corbière Naminzo et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

8 000 000

8 000 000

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

8 000 000

8 000 000

TOTAL

8 000 000

8 000 000

8 000 000

8 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l'amendement n° II-818.

Mme Marie-Pierre Monier. L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est un acteur majeur et central du modèle français de l'archéologie préventive. Il est confronté durant la période récente à une dégradation de sa santé financière liée aux mesures de revalorisation des agents publics déployées en 2023 et à l'annulation de 3 millions d'euros de crédits intervenue par décret en février 2024.

Dans ce contexte de fragilité budgétaire, le montant des subventions pour charges de service prévu par le PLF 2025 apparaît comme insuffisant pour permettre à l'Inrap de mener dans de bonnes conditions les diagnostics qui lui incombent. En effet, il correspond à la réalisation de 50 000 jours de diagnostics, soit une baisse de 40 % par rapport aux réalisations constatées en 2022 et 2023 ou à celles qui sont projetées pour 2024.

En conséquence, une telle baisse entraînerait un allongement significatif – deux ans au moins – des délais de réalisation des projets d'aménagement menés dans les territoires concernés par une prescription de diagnostics archéologiques préventifs. En bout de chaîne, les élus locaux seraient pénalisés dans la réalisation de leurs projets.

Le présent amendement vise donc à augmenter de 8 millions d'euros la subvention attribuée à l'Inrap, afin de lui permettre de réaliser au moins 70 000 jours de diagnostics en 2025.

M. le président. La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour présenter l'amendement n° II-1480.

M. Pierre Ouzoulias. Il est défendu, monsieur le président.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Vincent Éblé, rapporteur spécial. La commission sollicite le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis serait défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Défavorable.

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-818 et II-1480.

(Les amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président. L'amendement n° II-812, présenté par Mmes Daniel, Brossel et Monier, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

3 400 000

3 400 000

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

3 400 000

3 400 000

TOTAL

3 400 000

3 400 000

3 400 000

3 400 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Colombe Brossel.

Mme Colombe Brossel. Prenons tout de même quelques minutes pour parler des musiques actuelles.

Nous en avions beaucoup discuté l'année dernière et, grâce à un travail approfondi et inscrit dans la durée de la commission, nous étions parvenus à compléter, à hauteur de 3,4 millions d'euros, le budget de la création, afin d'étayer des structures particulièrement fragilisées par la crise sanitaire, l'inflation et les coûts liés à la venue des artistes, tout cela entraînant, pour certaines scènes de musiques actuelles (Smac), une augmentation de 15 % à 20 % de leurs coûts.

Comme un collègue l'a rappelé lors de la discussion générale, ce secteur est toujours fragile. Aussi nous semble-t-il nécessaire de continuer de l'accompagner, à hauteur de ce qui manquait dans l'amendement de compromis que nous avions adopté tous ensemble l'année dernière, soit le complément à hauteur de 3,4 millions d'euros.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Rambaud, rapporteur spécial. En 2024, ces crédits avaient déjà été largement augmentés, à hauteur de 3,68 millions d'euros.

La commission sollicite donc le retrait de cet amendement.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Non seulement il y a eu une forte augmentation en 2024, mais ces actions ne seront pas à l'abandon en 2025, puisque le plan France Ruralités contribue fortement au soutien des Smac, de même d'ailleurs qu'une partie des financements du programme Mieux Produire, mieux diffuser.

J'émets donc un avis défavorable sur cet amendement.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-812.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement n° II-817 est présenté par Mme Monier, MM. Éblé et Kanner, Mme Brossel, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L'amendement n° II-1573 rectifié ter est présenté par Mme Billon, MM. Lafon et Levi, Mme Antoine, MM. Bleunven, Cambier, Delcros, Duffourg, Fargeot, Haye et Perrion et Mmes Perrot, Saint-Pé, Sollogoub et O. Richard.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

2 000 000

2 000 000

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

2 000 000

2 000 000

TOTAL

2 000 000

2 000 000

2 000 000

2 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Marie-Pierre Monier, pour présenter l'amendement n° II-817.

Mme Marie-Pierre Monier. Cet amendement a pour objet le fonds incitatif et partenarial (FIP), qui intervient dans des communes de moins de 2 000 habitants, à hauteur de 80 % des chantiers soutenus.

Ce dispositif constitue, depuis son instauration en 2018, un appui financier précieux pour les communes rurales à faibles ressources, qui se retrouvent souvent dans l'incapacité d'assurer seules l'entretien, la restauration et la mise en valeur de leurs monuments historiques, alors qu'elles concentrent près de la moitié de l'ensemble des immeubles protégés au titre des monuments historiques.

Entre 2018 et 2023, ce sont 843 interventions, soit 150 opérations par an, qui ont été diligentées dans le cadre de ce fonds, auquel participent les régions et 60 départements. Au cours des dernières années, ce fonds a été revalorisé à plusieurs reprises, passant de 15 millions d'euros à sa création à 16 millions d'euros en 2022, puis à 18 millions d'euros en 2023 et à 20 millions d'euros en 2024.

Cette trajectoire doit être poursuivie. C'est pourquoi je propose d'augmenter les crédits de ce programme de 2 millions d'euros.

M. le président. La parole est à M. Pierre-Antoine Levi, pour présenter l'amendement n° II-1573 rectifié ter.

M. Pierre-Antoine Levi. Je le considère comme défendu, monsieur le président.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Vincent Éblé, rapporteur spécial. La commission souhaite entendre l'avis du Gouvernement sur ces amendements.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Défavorable.

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-817 et II-1573 rectifié ter.

(Les amendements sont adoptés.)

M. le président. Je suis saisi de deux amendements identiques.

L'amendement n° II-365 est présenté par Mme Daniel, au nom de la commission de la culture.

L'amendement n° II-1442 est présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

1 600 000

1 600 000

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

1 600 000

1 600 000

TOTAL

1 600 000

1 600 000

1 600 000

1 600 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme la rapporteure pour avis, pour présenter l'amendement n° II-365.

Mme Karine Daniel, rapporteure pour avis. Cet amendement de la commission de la culture vise à consentir un effort en faveur des étudiants boursiers, afin que ceux-ci accèdent plus facilement aux écoles d'art territoriales.

Cela permettra d'effacer l'inégalité entre les boursiers des écoles nationales et ceux des écoles territoriales. Le montant de 1,6 million d'euros proposé permettra de compenser l'exonération des frais d'inscription des boursiers dans ces écoles.

M. le président. La parole est à Mme Monique de Marco, pour présenter l'amendement n° II-1442.

Mme Monique de Marco. Il est défendu, monsieur le président.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Rambaud, rapporteur spécial. La question de l'alignement des étudiants boursiers sur un seul statut se pose de façon récurrente.

Il est vrai que les frais d'inscription des écoles nationales sont compensés, tandis que ceux des écoles territoriales ne le sont pas. La raison en est simple : les écoles territoriales sont des établissements créés et principalement financés par les collectivités, tandis que l'État n'assure que 14 % environ de leur financement, hors ressources propres.

La commission demande donc le retrait de ces amendements, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Même avis.

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-365 et II-1442.

(Les amendements sont adoptés.) – (Mme Colombe Brossel applaudit.)

M. le président. L'amendement n° II-813, présenté par Mmes Daniel, Brossel et Monier, MM. Kanner, Chantrel et Lozach, Mme S. Robert, MM. Ros et Ziane, Mme Artigalas, MM. Chaillou, Pla, Redon-Sarrazy, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

600 000

600 000

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

600 000

600 000

TOTAL

600 000

600 000

600 000

600 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Colombe Brossel.

Mme Colombe Brossel. Je me réjouis de l'adoption par le Sénat de l'amendement précédent, qui était présenté par la commission de la culture.

Madame la ministre, avec cet amendement du groupe SER, nous poursuivons notre échange sur les musiques actuelles.

Vous indiquiez en réponse à un précédent amendement, madame la ministre, que le plan Mieux Produire, mieux diffuser permettrait de soutenir, au-delà de l'abondement budgétaire de l'année dernière, les structures de musiques actuelles. C'est une excellente nouvelle.

Pour rendre cette bonne nouvelle plus concrète encore, le groupe socialiste vous propose d'abonder de 600 000 euros la part des crédits du plan Mieux Produire, mieux diffuser destinés aux musiques actuelles, afin que cette esthétique puisse bénéficier d'un soutien accru.

Ce faisant, nous proposons de conforter l'engagement que vous venez de prendre devant nous.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Rambaud, rapporteur spécial. Ce budget a déjà augmenté de près de 30 % entre 2023 et 2024, grâce à un abondement supplémentaire dans la loi de finances pour 2024, qui est conservé en 2025.

La commission demande donc le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Augmentation sur augmentation ? J'émets un avis défavorable sur cet amendement.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-813.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. L'amendement n° II-1583 rectifié quater, présenté par Mme Billon, MM. Lafon et Levi, Mmes Antoine et Berthet, M. Canévet, Mmes Chain-Larché et de Marco, M. Lemoyne, Mme Perrot, M. Ros et Mmes Vermeillet et O. Richard, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

300 000

300 000

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

300 000

300 000

TOTAL

300 000

300 000

300 000

300 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Jocelyne Antoine.

Mme Jocelyne Antoine. Cet amendement est soutenu par le groupe d'études Métiers d'art.

Le budget de l'Institut pour les savoir-faire français comporte quatre axes, dont trois sont déjà financés par le ministère de la culture à hauteur de 900 000 euros. Néanmoins, aucun financement n'est prévu pour les journées européennes des métiers d'art, son quatrième axe.

Dans ce contexte, le présent amendement a pour objet d'y allouer 300 000 euros, afin de sauver l'organisation de cet événement majeur pour les filières des métiers d'art.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Didier Rambaud, rapporteur spécial. Je rappelle qu'il existe déjà une importante dépense fiscale en faveur des métiers d'art : le crédit d'impôt y afférent, prolongé cette année, représente un coût de 50 millions d'euros par an.

La commission demande le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Même avis, pour les mêmes raisons.

Mme Jocelyne Antoine. Je le retire, monsieur le président !

M. le président. L'amendement n° II-1583 rectifié quater est retiré.

L'amendement n° II-1481, présenté par MM. Ouzoulias et Bacchi, Mme Corbière Naminzo et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

1

1

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

1

1

TOTAL

1

1

1

1

SOLDE

0

0

La parole est à M. Pierre Ouzoulias.

M. Pierre Ouzoulias. Il est défendu, monsieur le président.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Vincent Éblé, rapporteur spécial. Il s'agit d'un abondement d'un euro…

La commission demande le retrait de cet amendement, faute de quoi elle émettrait un avis défavorable.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Avis défavorable.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-1481.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. L'amendement n° II-1592 rectifié, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. Benarroche, G. Blanc, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme :

Fonds de préfiguration d'un revenu de remplacement pour les artistes auteurs

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

+

-

+

-

Patrimoines

Création

Transmission des savoirs et démocratisation de la culture

Soutien aux politiques du ministère de la culture

dont titre 2

1

1

Fonds de préfiguration d'un revenu de remplacement pour les artistes auteurs

1

1

TOTAL

1

1

1

1

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Monique de Marco.

Mme Monique de Marco. Les dispositions de cet amendement d'appel se fondent sur la proposition de loi transpartisane relative au revenu de remplacement des artistes auteurs, qui a été également déposée à l'Assemblée nationale.

Je propose à tous les collègues de cosigner cette proposition de loi tendant à garantir un revenu minimal aux artistes auteurs.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Vincent Éblé, rapporteur spécial. Il s'agit d'un amendement d'appel, visant également un montant d'un euro. J'en demande le retrait.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, ministre. Mes services travaillent actuellement à l'adaptation du revenu de solidarité active (RSA) pour ce type de public.

Je demande donc le retrait de cet amendement.

M. le président. Madame de Marco, l'amendement n° II-1592 rectifié est-il maintenu ?

Mme Monique de Marco. Non, je le retire, monsieur le président.

M. le président. L'amendement n° II-1592 rectifié est retiré.

Nous allons procéder au vote des crédits de la mission « Culture », figurant à l'état B.

Je n'ai été saisi d'aucune demande d'explication de vote avant l'expiration du délai limite.

Je mets aux voix ces crédits, modifiés.

(Les crédits sont adoptés.)

M. le président. Mes chers collègues, nous avons achevé l'examen des crédits de la mission « Culture ».

Médias, livre et industries culturelles

Audiovisuel public

Compte de concours financiers : Avances à l'audiovisuel public

M. le président. Le Sénat va examiner les crédits des missions « Médias, livre et industries culturelles », « Audiovisuel public » et du compte de concours financiers « Avances à l'audiovisuel public ».

La parole est à M. le rapporteur spécial. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean-Raymond Hugonet, rapporteur spécial de la commission des finances. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je vous présente aujourd'hui, non pas une, comme à l'accoutumée, mais deux missions, ainsi qu'un compte de concours financiers. Le PLF 2025 prévoit en effet la création d'une mission budgétaire finançant l'audiovisuel public ; j'y reviendrai.

Je commencerai mon intervention en évoquant les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles ».

Le projet de loi de finances prévoit pour 2025 une baisse de 12 millions d'euros par rapport à 2024. La quasi-totalité de cette diminution est absorbée par le soutien aux radios locales. Le fonds de soutien à l'expression radiophonique locale (FSER), qui aide 750 radios associatives non commerciales, voit en effet son montant amputé de 10 millions d'euros.

Cette baisse met dans l'embarras un grand nombre de petites radios, qui sont précieuses dans nos territoires. Nous avons donc été nombreux à déposer des amendements sur le sujet ; la commission des finances elle-même en a déposé un. Le Gouvernement a manifestement entendu cet appel et devrait y être favorable.

Au-delà des radios, la moitié des crédits de la mission est fléchée vers le soutien au secteur de la presse écrite. Cela suscite un commentaire principal : la réforme des aides à la presse est devenue indispensable, vous en conviendrez, cher Michel Laugier… (Sourires.)

Alors que le secteur est très fragile et que les ventes de la presse écrite au numéro sont en chute libre, la réforme des aides à la distribution attend toujours. Les États généraux de l'information, qui ont rendu leurs conclusions en septembre dernier, n'ont pas directement suggéré une rationalisation d'ensemble des aides à la presse ; celle-ci paraît pourtant plus que nécessaire.

La mission comporte également une partie des crédits de l'État en faveur du livre et de la lecture, à hauteur de 327 millions d'euros.

Ces crédits sont pour l'essentiel destinés aux grandes bibliothèques, en particulier à la Bibliothèque nationale de France (BNF). Les bâtiments sont, pour certains, vieillissants, et ils font l'objet d'investissements continus. L'essentiel des dépenses de la BNF se concentre sur sa masse salariale, dont la croissance est essentiellement liée aux mesures générales concernant l'ensemble de la fonction publique, lesquelles n'ont d'ailleurs été que partiellement compensées.

J'en profite pour rappeler que ces crédits sont limités, en comparaison de la dépense des collectivités en faveur de la lecture. Les collectivités territoriales ont ainsi dépensé pour les bibliothèques près de 1,4 milliard d'euros en 2022.

J'en viens à la mission « Audiovisuel public ». Voilà quelques semaines, nous avons adopté la loi organique du 13 décembre 2024 portant réforme du financement de l'audiovisuel public, qui permet de pérenniser le système antérieur du compte de concours financiers financé par l'affectation d'une fraction de TVA.

En conséquence, la mission « Audiovisuel public », qui avait été créée pour anticiper l'hypothèse où la loi organique ne serait pas adoptée, n'a plus de raison d'être.

Le Gouvernement a logiquement déposé un amendement tendant à abonder les recettes du compte de concours financiers pour un montant correspondant à celui qui avait été adopté par le Sénat en première partie du PLF. La commission a alors déposé un sous-amendement, afin de préciser la répartition des crédits.

Mais voilà que nous parvient, la nuit dernière, un nouvel amendement du Gouvernement, qui, lui, ne respecte pas le montant adopté par le Sénat en première partie ! Faire et défaire, c'est toujours travailler, me direz-vous. Aussi vous présenterons-nous un nouveau sous-amendement, visant à entrer dans un cadre rationnel…

Je tiens à préciser que l'abondement du compte de concours financiers aura pour corollaire le rejet de la mission « Audiovisuel public », afin de ne pas financer deux fois cette activité, ce qui serait un comble.

En conséquence, nous serons défavorables à tous les amendements déposés sur ladite mission, non par principe, mais parce qu'ils sont amenés à devenir sans objet du fait du rejet de la mission.

En ce qui concerne le niveau du financement accordé, le montant des crédits prévus initialement pour 2025 était stable par rapport à l'année précédente, au cours de laquelle on avait connu une forte augmentation.

Dans le contexte actuel, il est pourtant légitime que l'audiovisuel public prenne sa part de l'effort général d'économies. Le Sénat a donc adopté, lors de l'examen de la première partie du projet de loi de finances, un amendement ayant pour objet de prévoir 65 millions d'euros d'économies. Je souligne d'ailleurs que, ce faisant, le montant versé en 2025 serait égal à celui qui a été versé en 2024, dans la mesure où les crédits ont été diminués l'année dernière, en cours de gestion.

Je l'ai déjà indiqué, je suis certain que la seule piste d'économies durables est celle d'une réorganisation générale de l'audiovisuel public. La pseudo-stratégie de mutualisations « par le bas » se hâte avec lenteur et ne saurait suffire. La priorité est à la réforme de l'audiovisuel public, et nous avons entendu le Premier ministre reprendre, sur votre impulsion, madame la ministre, cette initiative dans son discours de politique générale. Comme quoi, tout finit par arriver…

Mes chers collègues, la commission des finances vous propose donc d'adopter les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », ainsi que les crédits du compte de concours financiers « Avances à l'audiovisuel public », tels qu'ils seront modifiés par l'amendement du Gouvernement et notre sous-amendement. Cela impliquera bien sûr de rejeter les crédits de la mission « Audiovisuel public », qui, je le répète, n'a plus lieu d'être. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Michel Laugier applaudit également.