C. LA PROCÉDURE DES TROISIÈMES CONTRATS DE PLAN POURRAIT AVOIR INFLÉCHI L'ALLOCATION DES DÉPENSES PUBLIQUES, AU PROFIT NOTAMMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES

1. La procédure de contrat de plan pourrait infléchir l'allocation des dépenses publiques

Dans quelle mesure la procédure de contrat de plan tend-elle à infléchir l'affectation des dépenses de chacun des partenaires ?

La réponse à cette question est a priori évidente : la procédure d'élaboration et de négociation devrait infléchir significativement l'allocation des ressources publiques.

En effet, comme l'indique une Région, les contrats de plan devraient d'une manière générale " permettre aux cocontractants de concentrer leurs efforts, et donc leurs moyens financiers sur un certain nombre de priorités et notamment sur plusieurs projets structurants ", la procédure " se caractérisant par une concentration de crédits et par une réallocation stratégique des engagements financiers des partenaires ".

Néanmoins, comme le montrent les développements rassemblés dans les chapitres II à IV, cet objectif de réallocation stratégique n'a pas toujours été atteint en pratique, et les partenaires de la contractualisation n'ont d'ailleurs pas transmis à votre rapporteur d'exemples de politiques qui ont été abandonnées ou dont les crédits ont été réduits à la suite de l'élaboration des contrats de plan.

• S'agissant de leur propres dépenses, les Régions fournissent d'ailleurs des réponses contrastées à la question précédente.

Une Région indique ainsi : " le contrat de plan, en soi, ne doit pas modifier beaucoup l'allocation des ressources. S'il n'existait pas, d'autres formes permettraient de répondre aux besoins (exemple : U 2000 s'est bien mis en place hors contrat). Le cas de dépenses qui seraient exclusivement liées au contrat paraît marginal ".

De même, selon une autre Région, le montant des dépenses résultant de la procédure de contrat de plan " n'est pas très significatif ", et concerne surtout l'accueil des personnes âgées.

En revanche, plusieurs Régions soulignent que  la procédure de contrat de plan " amène la Région à s'engager sur des compétences qui ne sont pas les siennes ", et que " ces dépenses supplémentaires importantes grèvent ainsi leurs marges de manoeuvre financière ".

• En raison du déséquilibre de la négociation, l'impact des contrats de plan sur l'allocation des dépenses publiques est sans doute encore plus limité pour l'Etat.

Par exemple, selon le ministère de l'Agriculture, " le contrat de plan modifie à la marge la nature des dépenses de l'Etat. En effet, les actions qui n'auraient pas été financées hors contrat de plan sont spécifiques à certaines régions. C'est particulièrement le cas pour les opérations dans les départements d'outre mer et en Corse. On peut également mentionner les actions interrégionales dont le financement hors contrat de plan serait difficile ".

Cet effet est d'ailleurs d'autant plus limité que, comme le souligne la Cour des Comptes 148( * ) , l'Etat utilise " abusivement ", la règle de l'annualité budgétaire pour remettre en cause ses décisions et ses engagements antérieurs.

Néanmoins, selon la DATAR, " dans le cadre des contrats de plan 1994-1999, l'Etat a du s'engager davantage pour les secteurs de l'emploi et de la formation professionnelle, des routes, de l'environnement, du commerce et de l'artisanat ", même si " ces secteurs étaient déjà pourvus ".

En particulier, la procédure des troisièmes contrats de plan pourrait avoir favorisé les dépenses routières

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