B. UN NÉCESSAIRE EFFORT DE COHÉRENCE
La capacité d'action du porte-avions Charles de Gaulle ne pourra être pleinement exploitée que si le bâtiment est intégré dans un système complet et cohérent, permettant une action permanente à partir de la mer dans des conditions de sécurité. Ce n'est pas encore le cas, en raison de nombreux décalages budgétaires, qui ont obéré les programmes visant à moderniser ou renouveler les capacités du groupe aéronaval, révélant ainsi certaines insuffisances.
1. Des capacités incomplètes ou vieillissantes
a) Un seul porte-avions disponible à 60 % du temps d'ici 2012
La
principale lacune du système français est la
non-permanence du
groupe aéronaval depuis 1997
, année du retrait du service
actif du porte-avions
Clemenceau
. La France ne dispose plus que d'un
porte-avions, le
Foch
aujourd'hui, puis, demain, le
Charles de
Gaulle,
pendant seulement 60 % du temps environ, soit
200 jours de mer
par an
.
En effet, plusieurs facteurs limitent la disponibilité,
a priori
presque permanente, du porte-avions
Charles de Gaulle
. Celui-ci dispose
d'une autonomie énergétique d'environ 7 ans et demi,
correspondant à la durée de vie des coeurs des réacteurs.
Ainsi, tous les sept ans et demi, le porte-avions devra être placé
en
indisponibilité périodique pour entretien et
réparation
(IPER) de 15 mois, où seront changés ces
coeurs. Par ailleurs, une indisponibilité pour
entretien
intermédiaire
(IEI), d'une durée de six mois, est
prévue entre chaque période d'entretien majeur. Il faut enfin
compter sur une indisponibilité cumulée de 70 jours par an pour
l'entretien courant.
Ainsi,
d'ici 2012, le
Charles de Gaulle
devrait connaître trois
périodes d'indisponibilité, durant lesquelles notre pays ne
disposera plus de porte-avions
: 6 mois en 2002, 15 mois à
partir de 2004 puis à nouveau 6 mois en 2008. En l'absence de mise en
chantier d'un second porte-avions susceptible d'être admis au service
actif en 2012, une quatrième interruption de la permanence du groupe
aéronaval interviendrait alors cette année-là, pour 15
mois supplémentaires.
La première grande période d'indisponibilité pourrait
intervenir dès le premier semestre 2004, une visite des cuves
étant nécessaire six ans après la première
utilisation des chaufferies. Des études sont toutefois en cours pour
retarder cette visite et la réaliser en même temps que la
première IPER, afin de limiter au strict minimum le temps
d'immobilisation. La seconde IPER interviendrait donc au plus tôt fin
2012.
Cycles
d'entretien comparés
des
Foch
et
Charles de
Gaulle
Charles de Gaulle (1 ère utilisation des chaufferies en 1998 et essais à la mer en 2000 - entretien tel que prévu à l'origine) |
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2002 |
|
2004 |
|
2008 |
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2012 |
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Activité |
IEI |
Activité |
IPER |
Activité |
IEI |
Activité |
IPER |
Activité |
||||||
Mois |
24 |
6 |
24 |
15 |
42 |
6 |
42 |
15 |
42 |
||||||
Cumul des périodes d'activités et d'entretien |
24 |
6 |
48 |
21 |
90 |
27 |
132 |
42 |
174 |
||||||
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216 |
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Taux d'indisponibilité : 19, 4 % |
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Porte-avions classique type Foch |
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Activité |
IPER |
Activité |
IEI |
Activité |
IPER |
Activité |
IEI |
Activité |
||||||
Mois |
20 |
6 |
23 |
3 |
20 |
6 |
23 |
3 |
20 |
||||||
Cumul |
20 |
6 |
43 |
9 |
63 |
15 |
86 |
18 |
106 |
||||||
|
|
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|
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|
124 |
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Taux d'indisponibilité : 14,5 % |
Il
ressort de l'examen des cycles d'entretien que le maintien en condition d'un
porte-avions nucléaire est finalement plus lourd et plus rigide,
nécessitant des immobilisations plus longues. Celles-ci pourraient en
partie être compensées par l'absence de refonte à mi-vie.
L'utilisation opérationnelle d'un tel bâtiment est par ailleurs
plus souple car les périodes d'immobilisation sont plus espacées.
Les catapultes du
Charles de Gaulle
ayant un potentiel beaucoup plus
important, les périodes d'immobilisation nécessaires à
leur remise à niveau seront en outre moins fréquentes que pour le
Foch
.
Les indisponibilités du
Charles de Gaulle
seront néanmoins
handicapantes.
Pendant ces périodes, la France ne disposera d'aucun
porte-avions
et n'aura donc pas de groupe aérien à la mer,
affectant d'autant nos capacités de réaction.
b) Des faiblesses dans l'aviation embarquée et les bâtiments d'accompagnement
Les
faiblesses du dispositif français concernent également
l'aviation embarquée
. La France ne dispose plus d'avions
d'interception pour assurer la défense aérienne de son
porte-avions. Les
Crusader
, âgés de plus de 34 ans, ont
été retirés du service fin 1999. Leur état de
vétusté n'avait d'ailleurs pas permis de les aligner au Kosovo.
Dans cette crise, la France a dû s'en remettre partiellement à des
avions mis à la disposition de l'OTAN par des pays alliés. Dans
l'attente des
Rafale
au Standard F1, qui devraient entrer en service en
2001, nous ne disposeront d'aucune solution alternative, comme l'avait
d'ailleurs souligné à de multiples reprises votre rapporteur lors
de l'examen annuel du budget de la Marine.
En outre, les avions d'assaut
Super Etendard
sont vieillissants -plus de
19 ans en moyenne- et la Marine a entrepris de les moderniser pour pallier le
retard du
Rafale
au standard F2, doté d'une capacité
air-mer et air-sol. La modernisation des
Super-Etendard
a
débuté en 1992 et s'est achevée en 1999.
Les avions embarqués |
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Type |
en
|
en ligne |
âge moyen |
retrait du service |
remplacement |
F8 P (Crusader) |
9 |
8 |
34 A 9 M |
31.12.99 |
Rafale M (à partir de 2001) |
SEM (Super Etendard) Standard 3 |
52 |
28 |
20 A |
2007/2012 |
Rafale M standard F2 (à partir de 2006) |
E4PM (Etendard Reco) |
5 |
4 |
35 A |
01.08.00 |
Super Etendard modernisé équipé d'un châssis de reconnaissance |
ALH (Alizé) |
9 |
8 |
38 à 10 M |
2000 |
Hawkeye |
E-2C (Hawkeye) |
2 |
2 |
2 A |
Livraison du dernier en 2003 |
3 appareils prévus au total |
RFM (Rafale Marine) Standard F1 (interception) |
2 |
0 |
- |
Livraison à partir de 2000 |
60 appareils prévus constitution de la première flottille en 2001 |
S'agissant des
frégates antiaériennes
, la
France dispose actuellement de quatre unités, dont seulement deux sont
adaptées à des missions dans des zones à haut risque. Les
deux plus anciennes, le
Suffren
et le
Duquesne
, sont d'ores et
déjà confinées à des missions de moindre
intensité, leur armement et leur système d'arme n'étant
plus suffisamment performants. Leur remplacement est l'une des priorités
de la prochaine loi de programmation. En outre, le conflit du Kosovo a
montré qu'il était difficile, avec quatre frégates,
d'accomplir deux missions simultanées. Si la Marine ne devait plus
disposer que de trois frégates, elle ne pourrait plus accomplir que des
missions nationales, liées directement à la protection des
bâtiments français. Une cinquième frégate, cible
prévue par le modèle 2015, donnerait une marge de manoeuvre
utile. A titre de comparaison, les Britanniques en possèdent douze.
Enfin, deux des quatre TCD français, l'
Orage
et l'
Ouragan
,
sont déjà très anciens, leurs capacités de
transport sont insuffisantes au regard des nouveaux besoins des
opérations extérieures.
Il apparaît donc que la France dispose d'un système de force
important, mais dont les capacités réelles d'action et
l'indépendance sont limitées par l'ancienneté ou
l'insuffisance de certains équipements.
Bâtiments composant un groupe aéronaval français
|
Admission au service actif |
Retrait du service actif |
Groupe
aérien
|
Refontes |
Porte-avions Foch |
Juillet 1963 |
2000 |
|
Révision et modernisation de septembre 1975 à
mai 1976
|
Frégates lance-missiles
|
1968
|
2006
|
|
Le retrait du service actif de ces bâtiments interviendra à l'admission au service de chacune des quatre frégates Horizon |
Frégates anti-sous-marines
|
1974
|
|
2 hélicoptères Lynx par bâtiment (lutte anti-sous-marine) |
Seul un traitement des obsolescences est prévu pour ces frégates qui seront remplacées par la " composante frégate " à partir de 2008, à raison d'une frégate multimissions tous les 8 mois |
Pétrolier ravitailleur
|
1980
|
2010
|
1 hélicoptère léger par bâtiment |
|
2. Le renouvellement nécessaire de la flotte de surface, des sous-marins et de l'aviation embarquée
L'enjeu financier de la construction d'un second porte-avions doit être examiné au regard des autres priorités de la Marine, c'est-à-dire la modernisation et le renouvellement de la flotte de surface, de la flotte de sous-marins et de l'aviation embarquée.
Le modèle Marine 2015
- 4 SNLE
- 2 porte-avions (le second si les conditions économiques le
permettent) ;
- 4 TCD
- 6 sous-marins nucléaires d'attaque
- 4 frégates antiaériennes
- 8 frégates anti-sous-marines
- 14 frégates multirôles
- 6 frégates de surveillance
- 16 bâtiments antimines dont un de soutien et de commandement
- 4 pétroliers-ravitailleurs
- 2 bâtiments de soutien logistique
- 5 bâtiments de transport léger
- 11 patrouilleurs
- 60 RAFALE
- 3 HAWKEYE
- 38 hélicoptères de combat
- 22 aéronefs de patrouille maritime
- 10 avions de surveillance maritime
- 5 commandos " marine " dont un de nageurs de combat
a) La flotte de surface
La
plupart des bâtiments de la flotte de surface doivent être
remplacés d'ici 15 ans : les frégates antiaériennes,
les frégates anti-sous-marines, les avisos et une partie des TCD.
- Le chantier le plus urgent est le remplacement des
frégates
antiaériennes
actuellement en service. Les frégates
Suffren
et
Duquesne
doivent être remplacées d'ici
2006 quand leur armement sera en état d'obsolescence, de même que
les frégates
Cassard
et
Jean-Bart,
plus modernes, en
2011-2013.
Le remplacement de quatre frégates antiaériennes dans les 15
prochaines années repose sur le programme de frégates
Horizon
, mené en coopération avec l'Italie et, pour le
système d'armes PAAMS (Principal anti air missile system), avec le
Royaume-Uni.
Cette nouvelle frégate sera fortement automatisée permettant
d'envisager un équipage limité à 200 personnes.
Les deux premiers exemplaires doivent être commandés dans
l'actuelle loi de programmation militaire (1997-2002), la première en
2000, grâce à la mobilisation de 5 milliards de francs
d'autorisation de programme dont 2 provenant du budget de l'armée de
l'air, et la seconde en 2001. Leur construction devrait commencer dès
2001 à Lorient, la maîtrise d'oeuvre étant assurée
conjointement, pour la première fois, par Thomson et DCN. La
première frégate devrait entrer au service actif en 2006. Les
suivantes devraient être livrées en 2008, 2011 et 2013.
- Le deuxième grand programme est celui
des frégates
multimissions (FMM),
en cours de définition. Il vise au remplacement
de trois bâtiments différents, les frégates
anti-sous-marines
F 67
Tourville
, les
F 70
Dupleix
et les avisos
A 69
d'Estienne d'Orves
ou
" frégates de second rang ", par une série unique de
navires permettant de faire d'importantes économies de construction et
de maintenance. Ce nouveau type de frégates devrait permettre de
disposer des moyens adaptés à l'action de la Marine, en mer et
contre la terre, à partir d'une base commune, " la composante
frégate ", qui formerait l'ossature des bâtiments d'escorte
et de combat. Au total, ces frégates d'un nouveau type devront couvrir
le large éventail des missions habituellement dévolues aux
bâtiments de haute mer.
Les
frégates anti-sous-marine
(FMM-ASM) rempliront les missions
de protection et de sécurisation du déploiement de la force
océanique stratégique (FOST) ou d'une force navale dans le cadre
d'une opération de projection ou de voies de communication. Les
frégates d'action vers la terre auront pour mission l'appui et le
soutien des opérations de projection de forces, grâce à une
capacité de frappe dans la profondeur, par le tir de missiles de
croisière. Ces deux types de frégates seront dotés
d'hélicoptères
NH 90
dans sa version de combat.
- La Marine doit enfin assurer le remplacement des éléments les
plus anciens de sa flotte de transport,
les Transports de chaland de
débarquement
(TCD), et les adapter aux besoins accrus de projection
de forces dans des opérations interalliées.
b) Les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) " Barracuda "
Ce
programme vise à remplacer les six SNA de la génération
actuelle à partir de 2010, par six nouveaux sous-marins
nucléaires, construits au rythme d'un tous les 18 à 24 mois.
Les missions de ces sous-marins resteront identiques à celles des SNA
actuels : soutien et sécurisation du déploiement de la force
océanique stratégique (FOST) et protection du groupe
aéronaval en opération, comme lors du conflit du Kosovo. Ils
devraient en outre être dotés d'un missile de croisière
leur permettant d'opérer des frappes dans la profondeur des terres
à l'exemple des SNA américains ou britanniques.
Le programme
Barracuda
demeure actuellement au stade de la conception,
le coût unitaire de chaque SNA étant estimé à
4 milliards de francs.
c) L'aviation embarquée
L'aviation embarquée va connaître un profond bouleversement, le Charles de Gaulle devant mettre en oeuvre dans les dix prochaines années un groupe aérien presque totalement renouvelé.
(1) l'achèvement de la modernisation des Super Etendard
La modernisation des Super Etendard doit se poursuivre pour assurer la jonction avec les livraisons de Rafale et connaîtra deux étapes. Un standard 4 doit leur permettre de reprendre en 2000 et 2001 les missions de reconnaissance des Etendard IV - P en service dans la Marine depuis 1964. Un standard 5 doit être appliqué, de 2002 à 2004, sur tous les Super Etendard afin de leur donner une capacité de tir de précision tout temps.
(2) Le Rafale Marine
Le
Rafale Marine
constituera, à terme, l'essentiel du groupe
aérien embarqué à bord du porte-avions
Charles de
Gaulle
. Le
Rafale
y a réussi son premier
appontage-catapultage en juillet 1999.
Fin 2002, les dix premiers
Rafale Marine
de série auront
été livrés dans le standard " F1 ",
c'est-à-dire d'interception et de défense aérienne. Ils
constitueront une première flottille, à bord du
Charles de
Gaulle,
qui disposera enfin d'avions d'interception, les derniers
Crusader
, opérant à partir du
Foch
, ayant
été retirés du service en 1999. Ces
Rafale
seront
notamment armés de missiles Magic 2 et MICA EM.
A partir de 2005, les 15
Rafale
suivants seront livrés en version
" F2 ", ajoutant aux capacités de défense
aérienne les capacités d'assaut contre la terre et à la
mer. Leur entrée en service permettra le remplacement progressif des
Super Etendard
qui, jusque là, assumeront ces missions, les
derniers
Super Etendard
n'étant retirés du service qu'en
2012. Ces
Rafale
devraient être dotés de missiles Mica
infrarouges, de bombes autopropulsées AASM, des missiles Apache et Scalp.
Les 35 derniers
Rafale
, au standard " F3 ", permettant la
polyvalence complète, devraient être livrés à partir
de 2009 et jusqu'en 2012.
La Marine recevra ainsi
60 Rafale
pour un
coût total de
45 milliards de francs
. Au fur et à mesure des nouvelles
versions, les appareils plus anciens déjà livrés seront
rénovés de telle sorte qu'en 2014 tout le parc de
Rafale
soit porté au standard F3.
Performances comparées des
Super Etendard
et du
Rafale
Marine
|
Super Etendard |
Rafale Marine |
Longueur |
14,3 m |
15,3 m |
Hauteur |
3,8 m |
5,2 m |
Envergure |
9,6 m |
11,2 m |
Poids à vide |
7 t |
10,5 t |
Poids en charge |
11,9 t |
21,5 t (dont 9 t d'armement) |
Vitesse maximale |
Mach 1,3 |
Mach 1,8 |
Autonomie |
750 M |
1000 M |
(3) Le E-2 C Hawkeye
Le E-2 C Hawkeye est la troisième version de l'avion E-2 lancé au début des années 1960. Il est en service dans l'US Navy depuis 1974. Sorte de " mini- Awacs ", il est utilisé pour assurer l'alerte aérienne lointaine à partir d'un porte-avions. Commandés en 1995, les deux premiers Hawkeye ont été livrés à la Marine nationale en 1998 et 1999. Le troisième appareil doit être commandé en 2001 et livré en 2003, la commande d'un quatrième Hawkeye ayant été abandonnée. Deux Hawkeye seront présents en permanence à bord du porte-avions Charles de Gaulle afin d'assurer la permanence de la mission de guet aérien.
3. Un second porte-avions : le choix de la cohérence
Au
regard des éléments qui précèdent, il
apparaît que la construction d'un second porte-avions ne saurait
constituer la seule priorité de la Marine pour les années
à venir, compte tenu de la nécessité de renouveler nombre
de ses composantes. Pour autant, cet effort de renouvellement perdrait une
partie de son sens si se prolongeait, au-delà des 15 années
déjà prévisibles, la situation de disponibilité
très partielle du porte-avions.
La cohérence de notre Marine, comme celle des choix financiers qui ont
conduit à des investissements de l'ordre de 70 milliards de francs pour
l'ensemble du groupe aéronaval, impose que cette situation ne soit pas
prolongée.
Il ne serait pas concevable, en renonçant à un investissement
évalué entre 12 et 14 milliards de francs pour la construction
d'un second porte-avions, de priver d'une large part de leur efficacité
les investissements déjà réalisés ou
programmés dans la construction du
Charles de Gaulle
, et dans
l'acquisition des
Rafale
et des
Hawkeye
,
Ainsi,
la mise en chantier du second porte-avions ne saurait
apparaître comme une alternative au renouvellement des autres composantes
de la Marine mais bien comme une condition indispensable à la
cohérence de l'ensemble.