b) La question de l'autorité collectrice des informations et de ses destinataires finaux demeure posée
La
question des destinataires et de l'ampleur de la diffusion des informations
demeure à ce jour contestée : celle-ci doit-elle être
essentiellement destinées aux institutions internationales ou à
l'ensemble des acteurs du marché ? Lors de son audition par le
groupe de travail, M. Gérard Pfauwadel a estimé que la
transparence devait s'adresser surtout aux autorités, afin
d'éviter qu'un excès de transparence n'entraîne des
surréactions de la part des marchés. Il a par ailleurs
indiqué que, même avec davantage de transparence, il
n'était pas certain que les positions agrégées de chaque
acteur et de chaque marché soient connues.
Joseph Stiglitz, chef des économistes à la Banque mondiale,
considère que "
la plupart des informations qui aideront au
contrôle de la situation financière de divers pays peuvent
être efficacement recueillies s'il y a une coopération
internationale, de sorte que les informations venant des pays prêteurs,
des pays emprunteurs et des institutions internationales, peuvent être
rapprochées. Reste que l'on peut se demander si ces informations ne
devraient pas être recueillies par une agence indépendante
internationale de statistiques, plutôt que par une agence
opérationnelle, pour éviter de réels et visibles conflits
d'intérêts...
"
51(
*
)
.
Le groupe de travail considère que la BRI devrait logiquement, de par
ses compétences, être l'organe collecteur des informations en
provenance des banques centrales. Cependant, de très nombreux pays ne
sont pas membres de cette institution, ce qui limite considérablement
ses capacités d'action.
La création d'une " centrale des risques internationaux "
pourrait également être envisagée, mais risquerait de
compliquer inutilement, dans un premier temps, l'architecture des institutions
internationales.
Par conséquent,
il conviendrait que le FMI assure la diffusion des
informations, dans le cadre de son rôle de surveillance et de
prévention des crises
. Le FMI pourrait ainsi " mettre sous
surveillance " les pays qui connaissent des afflux importants de capitaux,
et une détérioration de leur endettement à court terme,
notamment en monnaie étrangère, et accroître les signaux
d'alerte dans le cadre de la prévention des crises. De telles
informations auraient été précieuses, en particulier dans
la phase qui a précédé le déclenchement des
difficultés en Thaïlande en 1997.