3. Vers une plus grande légitimité des institutions de Bretton Woods
La
légitimité politique du FMI et de la Banque mondiale doit
être renforcée par une plus grande transparence des processus de
décision
, et notamment, une plus grande visibilité de
l'implication des Etats-membres dans ce processus et de la
responsabilité des institutions vis-à-vis de ceux-ci. Au niveau
local, la communication de ces organisations doit être
développée, de même que leurs rapports avec la
société civile. Ces réformes permettront d'atténuer
l'image bureaucratique du FMI notamment.
Il est indispensable que les pays émergents soient davantage
représentés et entendus au sein du FMI et de la Banque mondiale.
En effet,
s'il apparaît normal que les principaux actionnaires des
institutions exercent le plus d'influence sur la définition de leurs
politiques, les pays émergents et les pays en voie de
développement, qui constituent les principaux
bénéficiaires des aides de ces institutions, doivent pouvoir
faire entendre leur voix sur leurs modalités d'intervention.
La
légitimité du FMI a pu être mise en cause par certains pays
du fait de la protection que ses interventions pouvaient accorder aux banques
occidentales au cours de la crise asiatique, notamment en défendant trop
longtemps les taux de change fixes. Ces critiques considèrent que le FMI
et la Banque mondiale ont été pris en otage par leurs principaux
actionnaires et sont devenus l'instrument de la politique
étrangère en général et américaine en
particulier
49(
*
)
. Ces accusations
apparaissent outrancières mais montrent les doutes qui planent sur
l'action du FMI.
Une réforme du mode de calcul des quotes-parts et des droits de vote
qui y sont associés en faveur des pays hors OCDE devrait permettre une
meilleure prise en compte de leurs points de vue.
Cette réforme se
ferait sans doute au détriment des droits de vote détenus par les
pays européens, qui sont importants en comparaison avec ceux
détenus par les Etats-Unis, compte tenu du poids économique et
financier relatif des deux ensembles.
Par ailleurs, l'Europe doit s'efforcer d'agir davantage de concert au sein du
FMI. Elle ne possède déjà pas une influence en proportion
de ses droits de vote, en raison de la dispersion des interventions de ses
membres. La montée en puissance de l'euro sur la scène
internationale doit donc encourager l'Union européenne à
mobiliser davantage ses ressources au sein des institutions internationales.