II. LES PROPOSITIONS DU GROUPE DE TRAVAIL
A. RÉORGANISER LES COMPÉTENCES AU SEIN DU SYSTÈME INTERNATIONAL
1. Le développement des compétences régionales au service de la régulation et de la prévention
a) Des réseaux implantés localement au service des institutions internationales
Les
banques régionales de développement ont considérablement
accru leur action en matière de financement de projets d'infrastructures
au cours des dernières années. Des liens institutionnels
fréquents unissent ces banques et la Banque mondiale pour la
définition des critères de financement de ces projets, afin que
les différentes institutions prennent des décisions
cohérentes vis-à-vis des pays des régions
concernées. Cependant, il conviendrait de développer cette
coopération en associant étroitement les banques
régionales de développement aux décisions et à la
mise en oeuvre de celles-ci par la Banque mondiale, notamment en faisant
davantage bénéficier cette dernière de leur expertise. Les
banques régionales pourraient se constituer en un réseau
permettant, de par leur proximité avec les pays de leur région,
de développer l'information des institutions internationales.
Les critiques exprimées envers le FMI soulignent parfois la connaissance
imparfaite de l'environnement politique et social des pays auxquels le FMI
prête de l'argent, et les habitants de ces pays s'indignent des missions
des administrateurs du fonds, qui décident en quelques jours de l'avenir
de leur pays lors de discussions avec les représentants du gouvernement.
Afin de prendre en compte ces critiques, le FMI a décidé la
création d'un bureau régional pour l'Asie et le Pacifique
à Tokyo, chargé d'entretenir le dialogue entre le Fonds et les
responsables de la politique économique en Asie dans le cadre des
instances régionales et de faciliter les activités de
surveillance régionale. Il analyse le comportement des marchés de
capitaux dans la région, pour permettre au FMI d'avoir une meilleure
compréhension de l'évolution de la situation économique
dans la région. Ce bureau assure également le secrétariat
du
" Manilla Framework Group ",
constitué de
représentants des ministères des finances et des banques
centrales de quatorze économies de la région, afin de
renforcer la surveillance, développer la coopération et
promouvoir la stabilité financière.
La " décentralisation " des institutions internationales et
la constitution de réseaux régionaux doivent permettre une
meilleure surveillance des économies, ainsi qu'une plus grande
proximité culturelle et institutionnelle de ces institutions avec les
pays.