C. LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS MATÉRIELS ET MORAUX DES ANCIENS COMBATTANTS À L'ÉTRANGER

Votre rapporteur au cours de ses travaux a souhaité adopter une démarche comparatiste en étudiant de manière approfondie la façon dont peuvent être défendus dans d'autres grands pays les intérêts matériels et moraux des anciens combattants. Il a, à ce titre, attentivement examiné la situation de deux grands pays : la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

1. L'exemple de la Grande-Bretagne

a) L'absence de ministère des anciens combattants

Contrairement à la France, il n'existe par de ministère des anciens combattants en Grande-Bretagne, qui centraliserait la gestion de toutes les questions relatives aux anciens combattants.

Les affaires sont traitées, selon les thèmes, par plusieurs administrations. Sont ainsi compétents le service de la sécurité sociale et l'agence des pensions de guerre du ministère de la défense. C'est ce dernier service qui est chargé de déterminer l'importance du handicap pour le versement des pensions d'invalidité.

Par ailleurs, le traitement des retraites des soldats et des décorations est réparti entre les services de l'armée de l'air, de l'armée de terre et de la marine.

Selon les informations obtenues par votre rapporteur, le montant des compensations versées en cas de préjudices subis varie fortement selon la nature de la guerre . Ainsi, l'indemnisation d'un dommage physique ou moral causé en Irlande du Nord serait relativement importante, alors qu'elle serait très réduite si le même dommage intervenait en Bosnie.

En outre, la reconnaissance due aux anciens combattants est moins bien garantie en Grande-Bretagne qu'en France. Ainsi, il n'existe pas de carte d'ancien combattant et, a fortiori, de retraite du combattant . Seuls les anciens soldats bénéficient d'une retraite, dont le barème est calculé en fonction du nombre d'années passées sous les drapeaux et du grade. Les médailles et les décorations semblent également être distribuées avec beaucoup plus de parcimonie qu'en France.

Le traitement matériel des demandes des anciens combattants et des militaires de carrière a cependant été amélioré depuis le 5 octobre 1998 avec la création d'un numéro unique d'appel pour répondre à toutes les questions ayant trait au monde combattant. La plupart de ces appels concernent les pensions. Les agents chargés de réceptionner les appels les analysent, font les recherches nécessaires et orientent, le cas échéant, leurs interlocuteurs vers les services compétents pour leur répondre.

b) La Royal British Legion : une personne morale au service des personnes ayant servi dans l'armée

La British Legion, créée en 1921 par la fusion de quatre associations et devenue la Royal British Legion en 1971, poursuit les objets suivants :

" - promouvoir la satisfaction des besoins et l'éducation de tous ceux qui sont susceptibles d'être membres ordinaires de la Legion ainsi que leurs épouses, leurs enfants et leurs personnes à charge ;

- satisfaire les besoins, garantir et protéger l'équilibre moral et sentimental des femmes et des enfants laissés par ceux qui seraient tombés pendant le service ;

- délivrer des souffrances, des privations et de la détresse les épouses et les personnes à charges de ceux qui servent dans la marine, dans l'armée de terre et dans l'armée de l'air en tant que soldats de métier, réservistes ou auxiliaires, en raison de l'absence de ces derniers ;

- promouvoir et défendre des programmes pour la réinsertion, la réadaptation, la formation et l'emploi protégé de tous ceux qui sont susceptibles d'être membres ordinaires de la Legion ainsi que leurs épouses, leurs enfants et leurs personnes à charge ".


Elle ne reçoit pas de subventions du Gouvernement et son fonctionnement est entièrement financé par les cotisations de ses 700.000 adhérents . Il existe deux sortes de cotisations :

- une cotisation de base , commune à tous les membres ; son montant est de 5,5 livres par an (soit 55 francs environ) qui est utilisé pour le fonctionnement de la Fondation ;

- une cotisation par branche , dont le montant est défini par le bureau local.

Au total, la Royal British Legion dispose de 400 millions de francs, dont 170 millions de francs tirés des ventes des " Coquelicots " financent les missions sociales.

Son organisation est assurée, d'une part, par des bénévoles , et, d'autre part, par un personnel salarié (800 personnes au total, y compris le personnel de maisons de retraite ; 100 salariés sont employés au siège social).

La Royal British Legion se caractérise par une structure à trois niveaux :

- les bureaux locaux : il en existe 3.200 au Royaume-Uni ;

- les bureaux départementaux (County Level) ;

- le Conseil national.

En outre, 86 bureaux sont recensés à l'étranger.

Il existe également 871 clubs qui se situent parfois dans le même immeuble. Leur chiffre d'affaires total s'élève à 1,3 milliard de francs. Les bénéfices réalisés sont conservés par chaque club.

Seuls les membres d'un bureau local peuvent aller dans un club. Tous les clubs ont une franchise " Royal British Legion ". Ils doivent respecter certains critères, notamment en matière de normes de sécurité, de gestion et d'hygiène. Pour exercer leur activité, il leur faut également une licence du Gouvernement local. Ils fonctionnent sous forme de coopératives.

Le réseau des clubs est géré par la centrale de la Royal British Legion à Londres afin de garantir la qualité de leur gestion. Le siège social exerce également trois sortes d'activités.

D'une part, il gère les adhérents , en veillant notamment à recruter continuellement de nouveaux membres pour compenser la diminution du nombre des ressortissants.

D'autre part, il coordonne les actions sociales .

Enfin, il est responsable de la collecte des fonds qui permettent à la Royal British Legion d'exécuter ses missions.

Le siège social est en charge également de la gestion de cette fondation, des relations publiques et des ressources humaines.

Par ailleurs, la Royal British Legion propose des cours de formation pour les gestionnaires bénévoles et organise des activités, notamment sportives, en direction des jeunes.

Les membres de la Royal British Legion sont :

" - tout homme ou femme servant ou ayant servi en tant que soldat de métier, réserviste ou auxiliaire dans l'armée pendant au moins sept jours ;

- toute personne ayant servi dans la flotte de la marine marchande dans des mers ennemies en tant que membre des forces de police civiles alliées ;

- tout membre des sociétés d'aide volontaire qui a servi à plein temps et en uniforme en lien direct avec les forces armées du Royaume-Uni ;

- tout sujet britannique qui a servi au moins sept jours dans les forces des nations alliées ou dans une organisation de résistance des nations alliées pendant les conflits dans lesquels les forces armées du Royaume-Uni étaient engagés ".

c) L'action sociale de la Royal British Legion

Les actions en matière sociale reposent, en grande partie, sur le bénévolat. Il s'agit d'apporter une aide financière et morale aux anciens militaires et aux anciens combattants qui vivent des périodes difficiles. Chaque année, 305.000 cas sont traités.

Six millions de personnes sont potentiellement concernées par cette aide. Il s'agit de tous les hommes et les femmes ayant servi dans l'armée britannique en tant que soldat de métier, réserviste ou auxiliaire ou pouvant prétendre à la qualité de membre de la Royal British Legion.

La Royal British Legion gère 7 maisons de retraite et 3 maisons de convalescence . En raison du vieillissement de la population, ces maisons ont de plus en plus besoin d'être médicalisées. A long terme, la question du maintien des maisons de retraite dans le champ des compétences de la Royal British Legion se posera dans la mesure où elles absorbent une part grandissante des crédits de cette fondation.

La Royal British Legion assure également la réinsertion professionnelle de ses ressortissants . Ses aides sont variées, elles peuvent par exemple prendre la forme de conseils pour monter une entreprise individuelle. De même, une école de rééducation a été financée par l'Union européenne qui est gérée conjointement par la Royal British Legion et le ministère de la défense. La Royal British Legion est également responsable de la gestion de centres de formation.

La Royal British Legion, à travers le " village de la légion ", organise également des pélerinages sous forme de visites de cimetières et de nécropoles à l'étranger.

Par ailleurs, il existe un département des pensions qui apporte une aide juridique aux ressortissants et les représente devant les tribunaux et les services du Gouvernement . Ce département travaille en collaboration avec les associations d'anciens combattants afin de mieux être informé sur toute éventuelle modification de la législation concernant les pensions d'invalidité.

De nombreux problèmes n'ont pas encore été résolus, concernant notamment la surdité des anciens de l'artillerie, les victimes de tests nucléaires et les anciens combattants ayant fait l'objet de mauvais traitements dans les camps japonais ou à Singapour.

Il existe, au Royaume-Uni, 250 associations d'anciens combattants , y compris les associations de régiment. Ce chiffre est à comparer aux 50.000 associations d'anciens combattants répertoriés en France.

Dans la mesure où la Royal British Legion ne reçoit aucune subvention, il lui faut financer ses actions grâce aux dons et legs qui lui sont faits. La campagne de collecte des fonds ne concerne pas uniquement les 700.000 adhérents de la Royal British Legion mais vise le grand public.

60 % des actions de cette fondation sont financés par la campagne des " Coquelicots " (poppy appeal), ce qui représente 17 millions de livres (soit 170 millions de francs).

Chaque année, 300.000 personnes se mobilisent pour mener cette campagne à travers tout le Royaume-Uni.

Parallèlement à cette collecte de fonds traditionnelle, la Royal British Legion développe de nouveaux moyens pour lever des fonds : donations de la part de sociétés, legs, grandes manifestations, loteries dans l'ensemble des clubs... Cette dernière action permet de récolter 50.000 livres par an et a un fort potentiel de développement puisque seulement 5 % des membres de la Royal British Legion jouent pour l'instant.

Chaque année, une course à vélo est organisée, qui relie Londres à Paris. En 1998, 300 personnes y ont participé et 200.000 livres ont été ainsi récoltées.

En 1995 le montant total des sommes recueillies s'est élevé à 11 millions de livres (110 millions de francs). Il était de 17 millions de livres (soit 170 millions de francs) en 1999.

La Royal British Legion mène également une campagne active pour attirer les jeunes. Ainsi, 30.000 publications ont été envoyées dans les écoles.

Enfin, chaque année, celle-ci organise une grande campagne de promotion au Royal Albert Hall. Cette manifestation est retransmise à la télévision et constitue une action très efficace en matière de relations publiques.

2. L'exemple de l'Allemagne

a) Le poids du passé

Le ministère du travail et des affaires sociales est l'instance qui, au niveau fédéral, est chargée des questions liées aux anciens combattants (Kriegsveteranen). Il n'existe donc pas de ministère des anciens combattants.

Toutefois, ce sont les Länder qui gèrent les pensions. La comptabilité distingue toujours les nouveaux des anciens Länder et, à l'Est, le montant des prestations ne s'élève qu'à 85 % du montant des pensions versées à l'Ouest.

La réunification allemande a cependant eu un impact positif sur la reconnaissance des victimes de guerre. En effet, jusqu'en 1989, les soldats et ayants-cause de l'ex-RDA étaient considérés comme des anciens criminels ayant envahi l'ancienne URSS. Ils ne bénéficiaient donc d'aucune allocation.

Les crédits nécessaires pour le financement des pensions sont inscrits annuellement au budget fédéral. Les calculs sont effectués par le ministère du travail et des affaires sociales et l'argent est conservé au Trésor (Bundeskasse). Les Länder ont un droit de tirage sur cette caisse, correspondant à leurs besoins.

Le terme " anciens combattants " est très peu utilisé. En effet, ces derniers ne bénéficient d'aucune reconnaissance sociale en Allemagne. En conséquence, il n'existe ni titre d'ancien combattant ni retraite du combattant contrairement au système français.

En outre, depuis 1976, on ne distingue plus les causes de handicap sur le titre qui est octroyé à chaque personne handicapée. Auparavant, il existait la mention " handicapé de guerre " (Kriegsbehinderte).


Il existe cependant un jour de deuil national (Volkstrauertag) au cours duquel une gerbe est déposée.

En réalité, les anciens combattants allemands ne reçoivent d'indemnités qu'en tant que victimes de guerre , au même titre que la population civile ayant subi des blessures lors de la deuxième guerre mondiale.

L'assistance aux victimes de guerre correspond exclusivement à une indemnisation du sacrifice fait en terme de santé . La loi fédérale sur l'assistance aux victimes de guerre (Bundesversorgungsgesetz) est fondée sur l'importance de l'atteinte à la santé. Un ancien militaire n'ayant subi aucune atteinte à sa santé n'a droit à aucune compensation.

Par ailleurs, n'est pas pris en compte le temps passé sous les drapeaux s'ils étaient appelés ou militaires de carrière. En revanche, la durée de service de guerre pour les autres catégories d'anciens combattants est prise en compte pour le calcul de leur retraite (un an sous les drapeaux équivaut à un an d'activité).

A l'heure actuelle, les chiffres concernant les victimes de guerre sont les suivants :

-  400.000 mutilés de guerre (Beschädigten) ;

-  520.000 survivants (Hinterbliebenen).

L'exposition sur les crimes de guerre de la Wehrmacht a confirmé la persistance du malaise des Allemands vis-à-vis de leurs anciens combattants. Cette exposition montrait que les soldats engagés dans la seconde guerre mondiale n'ont pas été seulement des victimes, mais également des criminels.

Toutefois, les prestations versées aux victimes de guerre constituent, par leur montant, une véritable reconnaissance.

Ainsi, en 1998, 11,35 milliards de DM (soit près de 40 milliards de francs), ont été consacrés aux victimes de guerre, dont 10,2 milliards dans les anciens Länder et 1,15 milliard dans les nouveaux Länder.

La nature des aides et des prestations est liée à la nécessité de compenser les préjudices subis en raison d'atteintes à la santé.

Il existe deux sortes d'aides, les aides forfaitaires et les aides calculées en fonction de leur coût réel. De plus, certaines prestations sont soumises à des conditions de ressources.

Le nombre des bénéficiaires est en diminution constante. Toutefois, les militaires actuels, qu'ils soient militaires de carrière, réservistes ou appelés s'ajoutent aux bénéficiaires actuels s'ils sont victimes de blessures en service entraînant une pension d'invalidité.

b) Les associations d'anciens combattants en Allemagne

Les anciens combattants sont regroupés dans plusieurs associations, qui font partie de fédérations européennes ou mondiales d'associations d'anciens combattants.

Leur rôle a évolué ces dernières années. Elles ont longtemps milité pour la reconnaissance et pour la dignité des anciens membres de la Wehrmacht. Toutefois, en l'absence de soutien de la part et des hommes politiques et de la population, elles ont dû prendre une certaine distance avec ces revendications.

Par ailleurs, alors qu'elles s'attachaient à l'origine à obtenir des pouvoirs publics des dédommagements substantiels pour leurs adhérents, elles ont modéré leurs demandes et coopèrent désormais étroitement avec l'administration, jouant le rôle de conseiller et de partenaire.

Toutefois, le fait le plus marquant est l'ouverture des associations allemandes d'anciens combattants à d'autres publics, au point que ces derniers sont devenus minoritaires.

La VdK (fédération des victimes de guerre)

Cette ouverture a été parfois la condition imposée par les alliés pour autoriser la création d'une association d'anciens combattants. C'est le cas pour la VdK (Verband der Kriegs- und Wehrdienstopfer, Behinderten und Sozialrentner Deutschlands e.V.) qui compte aujourd'hui 1,1 million de membres.

En 1945 le but premier de la VdK était d'assurer une assistance immédiate aux anciens combattants. Or, jusqu'en 1948, l'Allemagne était occupée par les quatre puissances victorieuses. Comme les Américains ont toujours refusé aux anciens combattants allemands le statut de victimes de guerre, la VdK, avant de pouvoir s'appeler la fédération des victimes de guerre, s'est nommée la fédération des handicapés physiques. A partir de 1955, elle a pris le nom de fédération des victimes de guerre et du service militaire.

La VdK est l'association qui regroupe le plus grand nombre de victimes et d'handicapés de guerre. 53 députés du Bundestag en sont également membres. Celle-ci entretient des relations importantes avec le ministère du travail et des affaires sociales.

Depuis sa création, le champ d'activité de la VdK s'est peu à peu élargi. A l'origine, elle s'occupait des victimes de guerre qui avaient des besoins d'assistance. Puis, elle a contribué à leur réinsertion professionnelle. S'est ensuite posée la question des compensations des préjudices subis par le biais d'une diminution des taxes et des impôts. Peu à peu, un nombre croissant de personnes handicapées s'est affilié à la VdK.

Par ailleurs, 50 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, la part des victimes de guerre dans cette association a fortement diminué puisqu'elle est passée de 98 % à 20 %, entraînant un changement dans la nature de la VdK.

Aujourd'hui, les adhérents de cette association se composent des victimes de guerre et du service militaire, des personnes handicapées ou victimes de maladies chroniques et des pensionnés.

La VdK a développé des services juridiques importants
. Aujourd'hui, elle gagne 40 % des contentieux contre l'administration, tandis que 20 % des contentieux aboutissent à des compromis.

Pour bénéficier des services de la VdK, ses membres paient une cotisation de 7 DM (soit environ 24 francs) par mois. En revanche, ils n'ont à payer aucun frais lié aux procès.

La VdK exerce une grande influence sur l'évolution des lois, notamment lorsque la pratique révèle l'inadaptation de ces dernières. Le fonctionnement de la VdK repose sur le bénévolat .

Cette association possède :

- 14 établissements de cures et de repos ;

- 2 centres de rééducation professionnelle (Berufsforderungswerke) ;

- des ateliers pour handicapés (Werkstätte für Behindete) ;

- des crèches pour enfants.

La VdK possède également une entreprise de construction de logements.

En ce qui concerne les ressources de la VdK, celle-ci ne reçoit aucune subvention de l'Etat. Ces ressources proviennent de donations et des services qu'elle assure dans le domaine de l'assurance.

Elle entretient des relations étroites avec le ministère du travail et des affaires sociales. En tant que " lobby ", elle exerce une influence décisive sur le processus législatif, notamment lorsqu'une loi a des conséquences négatives pour une personne handicapée.

Étant une association d'utilité publique, elle ne paie pas d'impôt. En contrepartie, elle n'a pas le droit de verser d'allocation financière à ses membres . En conséquence, son activité consiste essentiellement à inciter le Gouvernement à améliorer et à développer le système d'aide et d'allocation aux personnes handicapées. Celle-ci n'est toutefois pas encore parvenue à faire voter un système d'allocation aux grands invalides aussi favorable que le dispositif français. En revanche, les ayants-cause disposent d'un très bon système d'indemnisation.

En ce qui concerne l'avenir de la VdK, celui-ci est assuré même si le nombre de victimes de guerre tend à diminuer (aujourd'hui 200.000 victimes de guerre sont membres du VdK). En effet, l'association a enregistrée 100.000 nouveaux membres depuis 2,5 ans.

La Sozialverband Reichsbund
L'autre grande association d'anciens combattants, la Sozialverband Reichsbund, a connu une évolution similaire à la VdK.

La Reichsbund est la plus vieille des associations sociales. Elle a été créée en 1917 pour satisfaire les revendications des soldats souhaitant bénéficier des mêmes prestations que les officiers.

Tournée à l'origine vers les victimes de guerre, elle s'est rapidement occupée des handicapés civils et des personnes âgées. Elle ne peut donc plus être considérée comme une association défendant exclusivement les intérêts des anciens combattants.

Elle compte 500.000 membres (dont seulement 30 à 40 % de victimes de guerre) et le nombre d'adhésions s'accroît chaque année.

Elle a servi de modèle à la création de la VdK. En effet, les alliés avaient interdit à toute association l'utilisation du terme Reich. La Reichsbund ne pouvait donc s'installer dans le sud de l'Allemagne. Pour palier cet inconvénient, a été créée la VdK.

Comme la VdK, la Reichsbund est une association disposant de moyens importants . Ainsi, elle possède :

- des sociétés immobilières ;

- un hôtel de 100 chambres à Berlin sur le Kufurstendam ;

- une entreprise de construction de logements à Hanovre.

Elle construit également un bâtiment à Berlin dont le coût est estimé à 30 millions de francs qui comportera des bureaux et contiendra le siège social de l'association.

La Reichsbund possède 2 centres de rééducation professionnelle qui forment les jeunes handicapés, un atelier de travail pour handicapés et des hôtels de cure dans chaque Land.

Les activités de la Reischsbund sont nombreuses. Ainsi, elle est en charge :

- de l'assistance juridique en direction de ses ressortissants ;

- de la protection de leurs droits sociaux contre une cotisation de 6 ou 7 DM par mois ;

- de la lutte pour le renforcement de la politique sociale en relation avec la 21 e commission du Bundestag (commission des affaires sociales) ;

- de la publication de chiffres et de brochures .

Ces missions ont pour objectif l'amélioration de la situation des personnes âgées et des handicapés et le renforcement de l'assistance aux victimes de guerre.

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