2. L'Union européenne a ainsi obtenu la possibilité de former une " bulle " au regard du protocole de Kyoto
Lors des
négociations de Kyoto, l'Union européenne a demandé, et
obtenu, la possibilité pour un groupe de pays de prendre un
engagement solidaire
au regard du protocole de Kyoto, c'est-à-dire
de former ensemble une "
bulle
".
Les parties qui souhaitent ainsi satisfaire à leurs obligations de
manière conjointe doivent établir un
accord
séparé
portant nouvelle répartition des engagements
individuels des États membres. Ainsi, la France et l'Allemagne qui se
sont toutes deux dans un premier temps engagées à Kyoto sur un
objectif de - 8 % pour 2008-2012 par rapport à 1990, ont vu
leurs objectifs ramenés respectivement à 0 % et
- 21 % dans le cadre d'un accord interne à l'Union
européenne.
L'accord créant une bulle doit être déposé au moment
de la ratification ou de l'entrée en vigueur du protocole, et doit
rester valide sur la durée entière de la période
d'engagement. En cas de défaillance collective, la
responsabilité
de l'Union européenne et des États
membres serait
conjointement
engagée.
Comme le souligne le Conseil d'analyses économiques
60(
*
)
, ce mécanisme
"
répond aux préoccupations européennes, mais il
ouvre des perspectives qui peuvent être saisies par toutes les autres
parties. Des bulles opportunistes, ne reposant pas sur un lien
géographique, économique et politique fort, peuvent donc
être constituées
".
Cette possibilité emportait ainsi
de facto
la
reconnaissance
du principe des
marchés
de permis : si
l'Union européenne refuse ce principe ou si elle souhaite en limiter
l'utilisation, rien n'empêchera les pays qui le souhaitent de former une
bulle " opportuniste " pour échanger des permis entre
eux.
3. Le protocole de Kyoto reconnaît également la possibilité de marchés internationaux de permis d'émissions, et le principe de la " mise en oeuvre conjointe "
Le
protocole de Kyoto autorise le
négoce
des quotas
d'émissions entre les pays qui ont pris des engagements chiffrés,
c'est-à-dire les pays industrialisés et en transition. Les
États qui parviendront à un niveau d'émissions
inférieur à la quantité qui leur était
attribuée pourront ainsi revendre une partie de leurs quotas
d'émission à d'autres États.
Des
opérateurs privés
pourront accéder à ces
marchés internationaux, mais sous la responsabilité de leur
État d'origine : si les autorités françaises
attribuent une partie du quota national à une entreprise
française, celle-ci pourra vendre des permis d'émission, qui
viendront en déduction du quota alloué à la France.
Inversement, si un opérateur privé achète des permis sur
les marchés internationaux, ceux-ci s'ajouteront au quota de son pays.
La
mise en oeuvre conjointe
constitue une forme particulière du
négoce de droits d'émission au niveau du projet
61(
*
)
. Les parties à l'annexe I
de la convention pourront entreprendre, avec d'autres parties à
l'annexe I, des projets (par exemple la substitution de combustible d'une
centrale thermique, la construction d'une centrale nucléaire, le
développement d'une infrastructure ferroviaire), qui se traduiront par
une réduction supplémentaire des émissions dans le pays
où se déroule le projet.
Ces réductions augmenteront d'autant le quota de la partie qui finance
le projet, tout en étant défalquée du quota du pays
où se déroule le projet. La mise en oeuvre de ce mécanisme
d'application conjointe suppose donc un
accord intergouvernemental
. Il
s'agit en fait d'une
forme particulière du négoce
,
où les quotas sont
troqués
en contrepartie d'un appui
technique ou financier à certains projets.
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EXEMPLES DE MISE EN oeUVRE DU MÉCANISME D'APPLICATION CONJOINTE |
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1. Dans le cadre d'un accord intergouvernemental, la France finance la modernisation de centrales thermiques en Pologne |
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2.
Baisse des émissions de la Pologne par rapport au scénario sans
aide.
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3. Le
quota de la France est augmenté de 1 million de tonnes
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ou |
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1. Une entreprise française modernise une cimenterie en République Tchèque, dans le cadre d'un protocole entre la France et la République Tchèque |
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2.
Baisse des émissions de la République Tchèque
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3. Le
quota de la France a augmenté de 500.000 tonnes par an :
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