AUDITION DE M. CHRISTIAN FORESTIER,
RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE VERSAILLES

(3 FÉVRIER 1999)

AUDITION À HUIS CLOS

Présidence de M. Adrien GOUTEYRON, président

AUDITION DE M. Gérard VAYSSE,
président de la Conférence des directeurs d'IUFM

(3 février 1999)

M. Adrien Gouteyron, président - Nous poursuivons nos auditions. Nous allons maintenant entendre M. VAYSSE, qui est le président de la conférence des directeurs des IUFM. Cette conférence s'est constituée sur le modèle de la conférence des présidents d'université quand celle-ci s'est mise en place.

Le président lit la note sur le protocole de publicité des travaux de la commission d'enquête et fait prêter serment à M. Gérard VAYSSE.

M. Le Président - Voulez-vous faire un propos introductif, court car nous avons pris du retard et je ne voudrais pas priver mes collègues de questions ? En effet, les questions nous permettent bien souvent, de clarifier les choses.

M. Gérard Vaysse - Monsieur le Président, comme vous l'avez introduit, il y a 29 instituts universitaires de formation de maîtres en France. Ils accueillent, dans le cadre de la formation initiale des enseignants de tous les corps d'enseignants. Il y a de l'ordre de 80 000 à 90 000 personnes en formation dans les 29 IUFM parmi lesquelles sortiront titularisés environ 25 000 jeunes enseignants par an. Ces jeunes sont formés durant deux années. Ils entrent dans ces établissements en étant détenteurs d'un diplôme de niveau bac + 3 délivré par un des Etats de la Communauté européenne (pour nous, c'est la licence). Les IUFM doivent former de l'ordre de 80 types d'enseignants.

Il y a donc un IUFM par académie. Une seule académie en est dépourvue si l'on fait allusion aux Antilles-Guyane.

M. Le Président - Nous passons donc aux questions. Nous nous sommes aperçus au fil des auditions que le recrutement des enseignants, le volume et le profil de ces recrutements sont une des clefs du dispositif. Avez-vous votre mot à dire sur le nombre d'enseignants que devez former, dans tel ou tel IUFM ?

M. Gérard Vaysse - En deuxième année, ils sont des fonctionnaires stagiaires. Le budget de l'Etat fixe le nombre de stagiaires en deuxième année, selon le nombre de postes ouverts aux concours. Aussi, nous n'avons pas d'influence sur ce nombre.

En revanche, en première année, ils ont un statut d'étudiant et les textes réglementaires indiquent que l'établissement peut accueillir les étudiants en fonction de sa capacité d'accueil. Ce sujet, en effet, pose problème parfois car la demande sociale d'admission en première année d'IUFM est énorme : il y a trois à quatre fois plus d'étudiants souhaitant rentrer en première année d'IUFM que l'ensemble des établissements n'en accueille.

De plus, en raison du fait que la fin de la première année s'achève par un concours, nous estimons qu'il n'est peut-être pas nécessaire de disperser la formation sur un nombre de jeunes dont la probabilité d'admission au concours est relativement faible.

En conséquence, il y a environ 50 000 étudiants dans les IUFM et, comme je disais, il y a, suivant les années, entre 20 000 et 25 000 lauréats à ces concours.

M. Francis Grignon, rapporteur adjoint - La prospective est-elle prise en compte au niveau de l'IUFM ? Y a-t-il des plans pluriannuels de formation en fonction des besoins ?

Les élèves que vous recrutez, en principe, sont spécialisés dans une discipline. Est-ce un frein à la polyvalence ou pouvez-vous introduire cette polyvalence à l'IUFM ? Est-ce souhaitable ou pas ?

Vos élèves stagiaires pourraient-ils être utilisés pour des remplacements ? Est-ce bon ou mauvais ? Quelle marge de manoeuvre cela donnerait-il ?

Enfin, anticipez-vous les départs à la retraite qui interviendront dans les années à venir ?

M. Gérard Vaysse - Je réponds sur l'aspect polyvalence dans un premier temps, car la polyvalence est un terme consacré pour les enseignants du premier degré. Elle signifie que l'enseignant est à la fois littéraire et mathématicien, qu'il enseigne les langues étrangères en même temps qu'il familiarise les jeunes avec les sciences. Il s'agit là de l'enseignant du premier degré.

Or, dans les cycles universitaires, il n'y a pas de formation universitaire centrée de façon monocaténaire sur la préparation de jeunes à devenir des enseignants du premier degré. On peut prendre l'exemple du droit qui est une discipline qui ne s'enseigne pas dans le premier degré. Tout étudiant détenteur d'une licence peut être candidat.

Une sélection est faite à l'entrée des établissements. Je parle au nom des IUFM, mais ils sont autonomes et une politique d'établissement est définie par chaque établissement. Je donne donc une idée de la variabilité des éléments, mais il n'y a pas de procédure nationale. Chaque établissement évalue ses capacités d'accueil et tient compte du vivier étudiant local.

S'agissant de compléter la formation, des plans de formation prévoient, en effet, de compléter la valence que la formation universitaire a déséquilibrée. La fin de l'année s'achève par un concours. Il ne s'agit donc pas d'un complément de formation de pure forme puisqu'à la fin de l'année, tout candidat se présente aux mêmes épreuves. Ces épreuves démarrent par des épreuves de français et de mathématiques, puis se poursuivent par l'histoire, la géographie, la biologie, l'éducation physique, etc.

En conséquence, le complément de formation est en fait une préparation à des épreuves communes du concours. J'espère avoir répondu à votre question sur la polyvalence.

L'accueil des étudiants se destinant au professorat des écoles, c'est-à-dire à l'enseignement dans le premier degré ne représente qu'une fraction de notre population. En effet, la diversité des filières d'enseignement du second degré, de l'enseignement général, technique et professionnel, génère plus d'étudiants de première année et même plus d'emplois au total, que ne le fait le premier degré.

Dans ce contexte, on ne parlera donc pas de polyvalence, mais vous avez aussi employé le terme de bivalence. Certes, il y a des enseignants bivalents, comme un professeur d'histoire et de géographie. On accède à ce métier en n'ayant fait qu'une licence en histoire ou une licence de géographie. Le professeur de physique-chimie est également bivalent. On accède à ce métier en ayant fait une licence de physique ou une licence chimie.

En effet, dans l'enseignement général, il y a quelques métiers d'enseignants bivalents, mais c'est l'exception. En revanche, les enseignants qui dispensent l'enseignement général (l'histoire, la géographie, les mathématiques, le français) dans l'enseignement professionnel (dans un établissement où l'on fait du génie électrique, du génie mécanique, du secteur tertiaire), sont bivalents.

Ils arrivent dans nos établissements avec une forte valence. Ils ont une licence d'anglais ou de mathématiques et nous complétons leur formation pour leur faire acquérir une bivalence qu'atteste un concours national où ils sont en compétition, tous IUFM confondus, pour se présenter à des épreuves.

Le complément de formation de première année n'est donc pas une teinture destinée à compléter une formation universitaire déséquilibrée, mais une préparation aux épreuves d'un concours national.

L'épreuve de mathématiques d'un professeur de physique-chimie est la même, que l'on ait été à l'origine détenteur d'une licence de mathématiques ou de physique. Cette formation bivalente est de niveau important.

L'utilisation des stagiaires pour des remplacements est une hypothèse de réflexion vers laquelle le ministre nous a entraînés dans l'instant.

M. Le Président - Cela vous choquerait-il ?

M. Gérard Vaysse - Je ne pense pas que ce soit choquant. C'est une hypothèse de réflexion qui peut être prise en compte. Les professeurs stagiaires, passent le concours en juillet et, dès le 8 septembre, les lauréats du concours sont en pleine responsabilité des classes dans un lycée professionnel, technique, etc.

Il y a ceux qui ont suivi une première année d'IUFM en ayant déjà eu une teinture pédagogique. Ils ont fait des stages en établissement et connaissent un peu la réalité du métier d'enseignant. En revanche, tous les candidats libres, ainsi que les lauréats de l'agrégation n'ont pas été nécessairement confrontés à des tâches d'enseignement en préalable.

La personne passe donc directement du statut d'étudiant à celui de professeur, en pleine responsabilité de sa classe, sans tuteur. C'est très formateur mais cela nécessite une prise en main de soi. Ce jeune enseignant est face aux demandes des parents, à celles de ces collègues et il a donc une pleine responsabilité.

Nous pouvons nous interroger pour savoir si, ce professeur n'étant soumis qu'à des tâches de remplacement, plus limitées dans le temps donc de moindre responsabilité dans le cadre de l'orientation des élèves, ce serait pénalisant pour les élèves ? Je ne le pense pas. Est-ce enrichissant pour leur propre formation ? Cela assurerait que dès la première année, ils aient deux ou trois expériences contrastées dans des établissements divers, cela repousserait à l'année suivante leur expérience de pleine responsabilité d'une classe, c'est-à-dire prendre les élèves le premier jour pour les conduire jusqu'à une orientation finale de fin d'année.

Cette hypothèse ne choque pas mes collègues directeurs. C'est une hypothèse de réflexion, nous essayerions de mettre ces éléments en forme si cela devait se muer en une décision.

M. Francis Grignon, rapporteur adjoint - Les départs massifs à la retraite dans quelques années, les anticipez-vous ?

M. Gérard Vaysse - Nous y réfléchissons. Notre capacité d'accueil permettrait d'avoir et plus étudiants et plus de professeurs stagiaires. Nous sommes dans un petit creux de vague. Dans les années 92/94, nous avons eu plus d'usagers que depuis deux ou trois ans, donc, nous ferions face, sans difficulté, à une reprise de recrutement plus important.

M. Francis Grignon, rapporteur adjoint - Pourquoi en avez-vous moins ?

M. Gérard Vaysse - Parce qu'il y a moins de places aux concours. La pyramide des âges n'est pas une courbe très lissée, elle présente quelques inflexions. Je connais mal ces mécanismes car je ne les ai jamais gérés. Des formules d'assouplissement et d'incitation de départ à la retraite peuvent, par ailleurs, année par année, générer tel ou tel phénomène. Nous savons que nous aurons une reprise des recrutements plus importante dans trois ou quatre ans.

M. André Vallet, rapporteur adjoint - Je ne vais m'écarter qu'apparemment des objectifs de notre mission car en écoutant M. VAYSSE, il me revient à l'esprit ce qu'a dit le Professeur DE GENNES que nous entendions ce matin à la commission des finances. Il nous disait que notre jeunesse est très mal formée à l'économie et à l'entreprise parce que les enseignants eux-mêmes sont mal formés à cela. Il souhaitait que les enseignants, mêmes ceux en exercice, puissent avoir un moment sabbatique, qu'il évalue à au moins six mois, pour exercer des responsabilités dans une entreprise.

D'après lui, ce n'est que par une présence dans le monde économique que l'on peut appréhender tous les problèmes liés au XXI e siècle. Il a une réflexion un peu dure en disant que les enseignants d'aujourd'hui sont plus du XIX e siècle que du XXI e . Pourriez-vous nous donner votre appréciation sur cette réflexion ?

M. Gérard Vaysse - On ne peut être que flatté qu'un prix Nobel reconnaisse le rôle éminent des enseignants dans le parcours professionnel de la jeunesse. Il dénonce un certain nombre de faits que nous pouvons tous déplorer.

C'est la tradition française d'une formation plus conceptuelle que pratique. Il l'a dénoncé par ailleurs dans beaucoup d'ouvrages de vulgarisation.

Quels sont les obstacles actuels ? Tout d'abord, un certain nombre d'enseignants ont un stage obligatoire en entreprise. Tous les enseignants qui se destinent à l'enseignement technique et professionnel ont au moins un stage de trois mois en entreprise.

Par ailleurs, dans le public se destinant aux métiers de l'enseignement, beaucoup de personnes ont préalablement exercé une activité professionnelle en entreprise. Ce n'est donc pas le désert complet.

En revanche, il est exact que dans le cadre de l'enseignement général, suivi par la majorité des élèves, les enseignants n'ont pas d'obligation d'être familiarisés avec le monde de l'entreprise.

Parmi les obstacles majeurs, le moindre n'est pas le type de concours de recrutement de la fonction enseignante. On ne devient professeur de mathématiques que parce que l'on sait très vite résoudre des problèmes de mathématiques dans un délai donné. On ne devient professeur de latin que parce que dans le délai du concours, on rend une copie convenable.

Il faudrait que le mode de recrutement des enseignants soit changé. Cependant, si le passage souhaité en entreprise ne donne lieu à aucun type d'épreuves au concours, comment allons-nous discriminer des étudiants qui y ont consacré du temps par rapport à d'autres qui n'ont fait qu'un stage superficiel ?

Une réflexion est probablement à entreprendre concernant la nature des épreuves du concours. Les concours ne nous permettent pas de nous assurer que nous recrutons des futurs enseignants. Ils nous assurent que nous recrutons des jeunes ayant une bonne maîtrise des savoirs conceptuels diffusés à l'université.

Nous savons organiser ce genre de concours et nous sommes enviés par divers pays pour cela. En revanche, nous n'avons pas d'épreuves proprement pédagogiques : nous ne sommes pas assurés que les jeunes recrutés seront des enseignants pouvant s'adapter aux situations que traverse le système éducatif aujourd'hui.

Je n'ai pas d'hostilité à ce qui a été dit. Il convient probablement que les enseignants se préoccupent de ce qui se passe dans la société. Cependant, tout les conduit à ne penser qu'en termes disciplinaires leur entrée dans le métier. Puis, les premières années leur font tomber les écailles des yeux quand ils sont affectés dans des établissements où le social pèse beaucoup plus que le disciplinaire. C'est à la faveur de cette expérience que l'adaptation au métier se fait.

M. Le Président - Elle est parfois rude.

M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint - Premièrement, où enseignent les enseignants qui sortent des IUFM ?

Deuxièmement, chaque établissement évalue ses capacités d'accueil. Quels sont les critères d'évaluation ? Est-ce la capacité physique d'accueil de l'établissement, les besoins de l'académie et à quel terme ?

Troisièmement, vous avez dit que les enseignants qui sortent des IUFM sont formés à une certaine bivalence ? Sont-il opérationnels pour assurer celle-ci quand ils sont affectés dans un établissement ?

Enfin, sur la formation des enseignants et notamment leur stage ou leur passage dans l'entreprise, j'ai compris que tous les enseignants qui allaient enseigner une discipline professionnelle suivaient un stage dans une entreprise, ce qui semble tout à fait souhaitable. Ce stage en entreprise ne serait-il pas souhaitable pour tous les enseignants qui passent dans les IUFM ?

En effet, l'enseignant dans le primaire est celui qui prend le relais après les parents et sa connaissance de l'économie, notamment locale, influera sur le jeune. Certes, l'orientation ne se décide pas en primaire ou au collège, mais elle commence là.

Or, comme le disait notre prix Nobel, les enseignants ont peut-être une vison faussée ou fausse d'un certain nombre de métiers qui fait qu'aujourd'hui, nous avons cette inadéquation entre les besoins de l'économie et les orientations des jeunes.

M. Gérard Vaysse - L'affectation des professeurs stagiaires est assurée par les services du ministère. Lorsque le professeur stagiaire est titularisé, à la fin de la deuxième année de l'IUFM (à bac + 5 au minimum) ; s'il est un enseignant du second degré, jusqu'à cette année, il était affecté par le ministère dans une académie et dans un établissement.

Le mouvement est un peu modifié à la rentrée prochaine : il sera affecté dans une académie au sein de laquelle le recteur l'affectera dans un établissement, si c'est un professeur du second degré.

En revanche, si c'est un professeur du premier degré, il a été recruté au titre d'un département géographique et c'est l'inspecteur d'académie de ce département qui l'affectera dans une école.

Autrement dit, il n'appartient pas à l'IUFM de les affecter. Nous sommes une école de formation, mais le corps de fonctionnaires reste au service du ministre. C'est le ministre qui affecte ou délègue au recteur à partir de la rentrée prochaine.

Nous ne savons toujours pas quel sera le département d'affectation du jeune formé dans nos établissements.

Jusqu'à présent, je n'ai parlé que du rôle de formation initiale, mais nous avons aussi un rôle dans la formation continue.

Revenons sur la capacité d'accueil : vous avez raison, les locaux sont un facteur de réponse. Le deuxième élément est le vivier local. Par ailleurs, nous avons un regard sur le type de recrutement précédent.

Par exemple, nous savons que des milliers de jeunes se destinent aux activités physiques et sportives (STAPS). Nous avons un cursus universitaire sur ces activités et nous serons probablement, dès cette année, assaillis par des centaines, voire des milliers de lauréats d'une licence d'éducation physique et sportive en France. Le budget de l'Etat n'a pas suggéré au ministre de créer des centaines d'emplois de professeurs d'éducation physique et sportive. Nous aurons donc, ici ou là, des frictions. Il nous faudra plus élargir que nous ne pensions le faire pour accueillir ces centaines de jeunes détenteurs de cette licence de STAPS.

Il y a donc une question de capacité pédagogique. Puis désormais, nous avons sept ans d'expérience. Dirigeant moi-même un établissement, je connais à peu près d'une année sur l'autre, nos effectifs de lauréats à tel concours. Faut-il prendre plus de trois fois cette estimation de lauréats au concours, sachant que l'on fait perdre une année complète à un jeune s'y préparant ? Certes, il est souhaitable que la République se ménage un vivier plus important pour ses corps de fonctionnaires, mais est-il nécessaire de disperser des milliers de jeunes et de leur faire perdre du temps et des deniers ?

M. Le Président - Sur la deuxième question posée par M. CARLE, vous nous avez expliqué que l'établissement avait une marge de manoeuvre relativement importante pour le recrutement en première année. Il lui appartenait donc d'adapter ce recrutement à sa capacité d'accueil, au vivier et aux possibilités de recrutements par la voie du concours.

Alors, le fait que les établissements recrutent "librement" en première année ne constitue-t-il pas, pour le ministre qui arrête les postes au concours, une espèce de contrainte ?

Autrement dit, si la masse des étudiants admis à l'IUFM en première année est très importante, le ministre se trouve devant une situation politiquement difficile à gérer. De ce fait, ne peut-il pas être conduit à mettre au concours plus de postes que n'en exigeraient les besoins de l'enseignement ?

M. Gérard Vaysse - Comme je n'ai jamais exercé cette charge, j'ai du mal à savoir comment se font les choix. J'ai tendance à penser le contraire car nous avons parfois trompé les étudiants, quand par exemple nous apprenons en février-mars que le nombre de postes au concours va être réduit de moitié dans une discipline, alors que nous avons des étudiants depuis septembre. Cela génère un tel tapage dans nos maisons que si le M. le ministre pouvait prendre sa décision un an plus tôt, cela nous arrangerait.

Pour vous répondre, il n'y a pas de lien entre les deux.

M. Le Président - A quel moment est prise la décision ?

M. Gérard Vaysse - Aussitôt que l'Etat a voté son budget.

M. Le Président - A quelle date recevez-vous la notification des postes ouverts aux concours ?

M. Gérard Vaysse - Janvier-février, alors que nous avons des étudiants depuis septembre et qu'ils se sont pré-inscrits depuis janvier dernier. Nous ouvrons actuellement le registre des étudiants pour la rentrée prochaine, alors que nous ne saurons combien de postes seront mis au concours qu'en juin 2000, quand le Parlement l'aura adopté.

Je vois bien que lorsqu'il y a une forte pression à la marge, il est rajouté une petite poignée de postes. Il n'est pas étonnant que quelques postes soient rajoutés, alors qu'il y a eu beaucoup de bruits dans les STAPS cette année, mais c'est de l'ordre du symbole et non pas une logique de gestion.

La bivalence : il faut être modeste ; nous n'avons pas la prétention d'avoir totalement formé les enseignants en deux années. Il y a la formation permanente et continue. Il serait illusoire qu'un enseignant imagine que, parce qu'il vient d'être titularisé en juin, il possède son bagage pédagogique pendant 37 ans.

Nous attirons l'attention de ces jeunes professeurs sur un certain nombre de fragilités, dans l'aspect disciplinaire du point de vue de la bivalence et nous les préparons à la réalité du métier qui est très éloignée de la représentation qu'en font les études universitaires.

Dans les études universitaires, et c'est leur fonction, pendant trois ans (par exemple le temps de la licence), voire au-delà, il y a un centrage sur un savoir disciplinaire et, à notre avis, le concours caricature encore plus cet aspect des choses.

Une quatrième année est consacrée à bien maîtriser le savoir disciplinaire. C'est un travers mais aussi une qualité des enseignants français par rapport à d'autres qui ont fait beaucoup plus de pédagogie et sont moins sûrs de leurs bases disciplinaires.

La deuxième année, ils sont professeurs stagiaires, c'est-à-dire qu'ils exercent le tiers des charges de service d'un enseignant statutaire, tandis que nous assurons un complément de formation dans les deux tiers du temps.

La bivalence va-t-elle suffisamment loin ? Probablement pas, mais nous essayons d'attirer l'attention sur ses faiblesses.

M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint - Un professeur d'histoire-géographie sortant de chez vous, peut-il être opérationnel pour faire des remplacements en histoire, par exemple ?

M. Gérard Vaysse - Oui bien sûr, mais sera-t-il susceptible de se voir confier une classe préparatoire ? Peut-être pas. Nos enseignants sont, d'emblée, affectés dans des classes de BTS. Cela se saurait s'ils étaient tous défaillants. Bien évidemment, nous leur conseillons la modestie et leur disons que le métier s'acquiert.

Vous avez parlé du passage à l'entreprise : la préoccupation d'une ouverture sur la société et sur le secteur économique doit accompagner le cheminement de l'élève. Le professeur, s'adressant à des adolescents que l'insertion professionnelle commence à préoccuper, devrait être plus réaliste sur cet aspect, mais je ne suis pas assuré qu'il faille absolument que tous les enseignants aillent en entreprise.

En effet, nous ne pouvons pas avoir un plan de formation qui soit le cumul arithmétique de toutes nos missions : la violence, l'insertion professionnelle, la parité hommes/femmes, etc. Certes, il faut y consacrer du temps. Ceux qui ont vocation à insérer des élèves dans la vie professionnelle (c'est le cas de l'enseignement technique et professionnel) doivent avoir cette teinture. Le faut-il pour tous les enseignants ? Je reste plus mesuré.

Mme Hélène Luc - Je voulais vous demander ce que vous pensiez du recrutement des élèves en IUFM et vous y avez en partie répondu. Les premières années, il a fallu donner des allocations pour encourager des élèves à rentrer. Ensuite, cela n'a plus été nécessaire car il y avait trop de candidats. L'académie de Créteil, par exemple, a vu venir des médecins, des ingénieurs très hautement formés, qui ne venaient que parce qu'ils ne trouvaient pas d'emploi ailleurs.

Cela a changé et il y a maintenant un nombre de places plus en rapport avec les demandes. Cependant, pour avoir de bons enseignants, il faudrait que nous ayons des enseignants encore plus motivés.

Ils le sont déjà plus maintenant qu'ils l'étaient il y a cinq ou six ans, car c'est difficile et ceux qui veulent y arriver sont même déjà un peu " militants ".

Alors, ne devrait-on pas encourager des personnes qui ont vraiment envie d'être enseignants et qui n'en ont pas les moyens ? Je ne dis pas pour l'ensemble, mais au moins pour une partie.

M. Gérard Vaysse - En première année ?

Mme Hélène Luc - Oui.

Par ailleurs, j'évoquerai le problème de la parité dans l'enseignement : j'aimerais qu'il y ait plus d'hommes dans l'enseignement. Y fait-on attention dans le recrutement ? En effet, le fait qu'un élève n'ait jamais eu d'homme comme instituteur constitue un problème, d'autant plus si cet élève n'a pas de père chez lui.

Nous avons déjà parlé de la bivalence, mais dites-nous votre sentiment personnel : pensez-vous que c'est bien ?

Ensuite, quelles implications voyez-vous de la déconcentration ? Enfin, comment se fait l'intégration des MAFPEN dans les IUFM ?

M. Le Président - Je voudrais compléter une des questions de Mme LUC. Vous nous avez expliqué que le professeur de physique peut enseigner la chimie et que le professeur d'histoire peut enseigner la géographie, qu'ils étaient formés pour cela. Pensez-vous qu'il est envisageable que le professeur de français enseigne l'histoire et inversement, que le professeur de mathématiques enseigne la physique-chimie et inversement, enfin, que le professeur de technologie enseigne la physique et inversement ?

Mme Hélène Luc - Comme les universités élisent leur président (parce qu'elles sont autonomes), le temps ne serait-il pas venu que les IUFM élisent leur président ? La nomination par le ministre me pose un problème.

M. Gérard Vaysse - A propos de la motivation, en effet, lorsqu'en 1991 les IUFM ont été créés, la France manquait de certaines catégories de professeurs. Nous ne trouvions pas de professeurs de mathématiques, par exemple. C'étaient souvent des étudiants maghrébins, qui sont de très bons mathématiciens, qui en assuraient l'enseignement.

Cependant, ils étaient de mauvais locuteurs en français, aussi, les élèves n'avaient pas de difficulté à suivre les mathématiques, mais avaient du mal à écouter le professeur.

A ce moment-là, les allocations ont parfaitement répondu à ce pourquoi elles étaient destinées, à savoir, aider les étudiants nécessiteux et diriger vers l'enseignement des jeunes que la nécessité d'activité professionnelle écartait de cette possibilité.

Ces allocations ont été supprimées globalement, dès lors que le nombre de candidats a été suffisant. Néanmoins, cela s'est fait de façon aveugle car il reste des filières, notamment de l'enseignement professionnel ou technologique, pour lesquelles le recrutement va recommencer à devenir difficile. La reprise économique est peut-être un facteur de cette raréfaction, ce qui est légitime, mais cela peut mettre l'éducation nationale en difficulté de recrutement.

En conséquence, cette mesure pourrait être aménagée par les directeurs d'IUFM pour quelques filières de l'enseignement technique.

Par ailleurs, les préparations de concours sont aléatoires et les étudiants boursiers, qui le restent en première année d'IUFM, se voient la plupart du temps supprimer la bourse à la suite d'un échec au concours. Or parfois, le niveau de l'étudiant est bon et seule la limitation des places aux concours est la cause de l'échec. Il faudrait donc assouplir le système des bourses pour que les étudiants puissent se représenter une deuxième fois au concours.

La motivation est là, mais elle n'est pas facile à évaluer. Dans les textes régissant l'admission en première année d'IUFM, il y a une lettre de motivation, mais maintenant, l'on trouve des lettres-types éditées sur des manuels et ce n'est plus un facteur discriminant.

Toutes les fois que nous faisons passer un entretien à ces étudiants, nous nous faisons une opinion, mais c'est une métrique aléatoire.

Il faudrait recruter davantage d'hommes et c'est un véritable problème car c'est une entorse à un concours national que d'instaurer des quotas. C'est un débat d'actualité dans d'autres domaines. En termes d'égalité républicaine, c'est difficile.

Pour le concours de professeur des élèves instituteurs dans les années 80, il y avait deux concours parallèles et parfois, on prétendait que tel concours était plus simple que l'autre et c'était tout à l'honneur des dames.

Il est exact que nous ne redressons pas ce " sex-ratio " qui reste encore très déséquilibré, avec un spectre disciplinaire variable : en génie électrique et mécanique, il y a davantage d'hommes, en revanche, en lettres, le corps enseignant est encore féminin et les petits garçons ont des difficultés de transfert, comme vous l'évoquiez, Madame.

La bivalence, est-ce bien ? Est-ce mieux ? Pour l'intérêt de l'élève, c'est mieux dans des classes qui suivent la scolarité primaire.

J'ai été pendant cinq ans professeur de science naturelle au début de ma carrière. Etait-il préférable que j'aie des élèves une heure par semaine, étant purement disciplinaire, plutôt que d'enseigner deux disciplines ? Je crois qu'il vaudrait mieux, au niveau du collège, que les enseignants puissent être bivalents. Ce serait dans l'intérêt de l'élève : on passe d'un enseignant unique à quatre, cinq ou six enseignants.

Cela permet de rééquilibrer les déformations qu'induit chaque enseignant, sans pour autant passer à une dizaine d'enseignants dont certains n'enseignent qu'une heure par semaine ; cen'est pas forcément un bien pour l'élève.

En revanche, nous pouvons estimer qu'au lycée, l'enseignement disciplinaire doive être maintenu, compte tenu du niveau auquel il doit être enseigné.

Par ailleurs, cela apporterait de la souplesse en matière de gestion des personnels. En effet, dans bien des régions, certains établissements scolaires sont ramenés à une classe de sixième ou de cinquième et cela devient un exploit que d'établir un emploi du temps pour des enseignants en si petit nombre. D'ailleurs, dans les faits, un certain nombre d'enseignants s'accommodent de cette bivalence.

Quelles seront les conséquences de la déconcentration ? Elles seront réduites pour les IUFM à la rentrée prochaine. La déconcentration pourrait cependant donner lieu, dans le futur, à des recrutements à réalité plus académique ou inter-académique, bien qu'étant nationaux.

Si tel était le cas, cela mériterait d'être analysé, mais puisque vous me demandez mon avis, je ne crois pas que cela se traduirait par un affaiblissement du niveau. Le recrutement des enseignants du premier degré est bien académique ; de même, jadis les sujets du baccalauréat étaient académiques et personne ne venait à dire dans telle académie, que le niveau était plus faible qu'ailleurs.

Nous pouvons avoir un recrutement académique quand cela a un sens. Des disciplines recrutent 1 500 professeurs dans l'année et un recrutement académique ménagerait un niveau. D'autres disciplines recrutent 30 enseignants, il est évident que le concours doit rester national. Cela dépend de l'effectif. Ai-je répondu à votre question ?

Mme Hélène Luc - La déconcentration signifie-t-elle que les élèves formés dans l'académie iraient dans les départements de l'académie ?

M. Gérard Vaysse - L'affectation est nationale. Comme l'an dernier, les étudiants de l'académie de Créteil s'en remettront à l'ordinateur national pour leur affectation dans une académie. En revanche, au sein de l'académie, seul l'ordinateur du recteur les affecte, et non plus l'ordinateur national.

Je réponds à votre question sur le transfert des MAFPEN. Cela se fait dans de bonnes conditions pédagogiques. Il n'y a pas non plus de difficulté sur les aspects de plan de formation, seulement, les moyens correspondants n'ont pas été transférés avec la mission. Pour l'essentiel, ces moyens sont restés dans les rectorats et les IUFM sont en difficulté sur ce plan.

Mme Hélène Luc - Les moyens sont restés dans les rectorats ?

M. Gérard Vaysse - Oui, le budget de l'Etat les a toujours affectés dans les rectorats.

Par ailleurs, les emplois qui géraient la MAFPEN restent rattachés, pour l'essentiel au recteur de l'académie, qu'il s'agisse d'enseignants ou d'administratifs. Pour le second degré, ce transfert ne s'est pas accompagné d'un transfert bien équilibré des ressources humaines et financières. Cela peut ne pas être encore définitif car si tel était le cas, cela placerait nos établissements en difficulté pour la formation continue du premier degré prévue à la rentrée prochaine.

M. Le Président - Il faudra que nous regardions cela.

Mme Hélène Luc - Et l'élection des présidents ?

M. Gérard Vaysse - Notre désignation se fait en deux tours. Le conseil d'administration doit proposer au ministre trois noms. Ce n'est pas le propre des IUFM, c'est le cas de tous les établissements publics à caractère administratif.

Le conseil d'administration fait une proposition de trois noms, classés au non, et le ministre ne peut pas suggérer un quatrième nom, mais il n'est pas obligé de désigner le premier nom classé par le conseil d'administration.

Nous sommes, pour partie, issus d'une élection au sein d'un conseil d'administration et, pour partie, nommés par le ministre.

Cette situation n'est pas comparable à la présidence d'une université, mais ce n'est pas un inconvénient majeur pour un EPA car nous formons les acteurs du ministère. Il peut être souhaitable pour un ministre d'avoir une part dans la désignation du responsable de l'établissement. Nous n'avons, certes, qu'une courte expérience, mais les ministres ont très souvent suivi le classement du conseil d'administration.

M. Serge Lagauche - Avez-vous mis au point un système d'évaluation avec les inspections pour les enseignants que vous formez ?

En outre, ne pensez-vous pas qu'il serait nécessaire au bout d'un certain temps (trois ou quatre ans peut-être) d'envisager de recycler les enseignants au cours d'un long stage obligatoire ? Cela permettrait de faire à la fois des évaluations individuelles et peut-être des mises à niveau ?

M. Gérard Vaysse - Rarement des établissements ont été plus évalués que les IUFM. Le Sénat a produit deux rapports, l'académie des sciences également, ainsi que l'inspection générale que vous évoquiez. Nous avons été, tous les ans, sous des vocables différents, passés à l'analyse extérieure. Cela nous a été très utile.

L'inspection générale de l'éducation nationale a déjà réalisé plusieurs expertises sur les IUFM, notamment sur le produit fini. C'était le rapport de l'inspection générale de 1996 diligentée en 1995. Cette enquête a été conduite sur des jeunes professeurs qui, ayant terminé leur formation en IUFM, étaient affectés sur le territoire national. Au-delà de la performance de ces enseignants, on a analysé la différence par rapport à des professeurs formés dans d'autres conditions. Ces rapports d'inspection générale indiquent que les résultats sont plutôt meilleurs.

Il y a donc un suivi. La Direction de l'évaluation de la prospective, en son temps, dans notre propre ministère nous avait également expertisés.

Quant au recyclage que vous évoquez, c'est tout l'objet de la réflexion du ministre actuel. Quand il a souhaité que la formation continue des enseignants soit placée dans les IUFM, c'est pour ne plus avoir de coupure entre une formation initiale et le démarrage d'une formation continue.

Antérieurement, il fallait qu'il s'écoule réglementairement un certain nombre d'années avant qu'un jeune enseignant puisse revenir en formation continue, puisqu'il avait bénéficié d'une formation initiale.

Maintenant, c'est l'inverse. La formation, désormais, ne s'achève pas. Les enseignants quittent l'IUFM, mais dès l'année suivante, ils ont des stages de formation. Le caractère obligatoire, dans l'instant, n'a pas été imposé aux fonctionnaires. La formation continue reste encore une démarche individuelle.

Cela peut évoluer, mais les statistiques montrent que des enseignants passent entre les mailles de la formation continue et, à l'inverse, d'autres sont tous les ans en formation continue, peut-être exagérément. C'est une liberté laissée aux fonctionnaires.

M. Jean-Léonce Dupont, vice-président - Vous aviez dit qu'il y avait environ 50 000 étudiants dans les IUFM et que vous en sortiez 20 000 à 25 000 par an. Sur deux ans, en fin de première année, tout le monde passe.

M. Gérard Vaysse - Non, en fin de première année, au mieux, la moitié passe entre les mailles. Par exemple, à Toulouse, nous avons 10 000 candidats par an. Nous en admettons 2 500 et nous sommes très contents quand 1 500 professeurs stagiaires l'année suivante ont franchi le cap des concours, à la fin de la première année.

M. Jean-Léonce Dupont, vice-président - Il y a des pertes de 80 %.

M. Gérard Vaysse - Non, nationalement, c'est le tiers. C'est variable. Il peut arriver des années où nous n'avons que 1 000 lauréats. Il y a eu des périodes très difficiles et d'autres plus simples. Les concours sont difficiles actuellement.

M. Jacques Legendre - Sur la question récurrente de la bivalence, je voulais rappeler que dans le passé, il y avait un CAPET de lettres et d'histoire. Cela ne choquait pas à l'époque.

M. Gérard Vaysse - Cela reste vrai. On recrute toujours.

M. Jacques Legendre - Il faut le rappeler.

M. Le Président - J'ai cité des exemples tout à l'heure, mais vous n'avez pas répondu. Pourriez-vous former des bivalents lettres-histoire, mathématiques-sciences, technologie-physique ?

M. Gérard Vaysse - Nous en fabriquons tous les ans, mais dans l'enseignement technique et professionnel, pas dans l'enseignement général.

M. Jacques Legendre - Aujourd'hui, en quoi la composition de l'encadrement et des professeurs d'IUFM leur donne-t-elle une spécificité ou une expérience professionnelle particulière qu'ils peuvent transmettre aux futurs élèves professeurs ?

M. Gérard Vaysse - Les formateurs permanents d'IUFM doivent être de l'ordre de 4 000 parmi lesquels 800 enseignants chercheurs. Les autres appartiennent, pour l'essentiel, au corps d'enseignants du second degré, des agrégés, des capésiens, mais aussi des " capétiens ", des collègues titulaires PLP1 au PLP2. Tous les corps d'enseignants sont représentés. Il y a par ailleurs des corps d'inspection, des conseillers principaux d'éducation.

En conséquence, le spectre des permanents est assez diversifié, mais le corps majeur est celui des enseignants du second degré. Je parle là des formateurs permanents.

A ces formateurs permanents sont adjoints des formateurs occasionnels que nous appelons les formateurs associés. Ce sont des instituteurs maîtres formateurs, c'est-à-dire soit des enseignants du premier degré qui, pour former des maîtres du premier degré, consacrent un tiers de leur temps à l'IUFM, soit des professeurs de lycée et collège, conseillers pédagogiques dont un tiers de la charge d'enseignant est consacré à former des professeurs.

Tous les professeurs stagiaires de deuxième année ont un conseiller pédagogique de ce type, impliqué dans leur formation. Chacun est sous la responsabilité d'un professeur conseiller pédagogique.

Par ailleurs, interviennent les universitaires des universités voisines.

Il faut donc concevoir nos établissements avec un corps limité de formateurs permanents et un nombre beaucoup plus important de formateurs occasionnels qui viennent soit de l'université pour compléter les apports disciplinaire, soit du terrain pour apporter la dimension professionnelle du métier.

M. Le Président - Merci beaucoup Monsieur le Président. Vous avez répondu à nos questions et aussi apporté des éléments de réflexion.

M. Gérard Vaysse - Merci.