AUDITION DE MME HÉLÈNE BERNARD,
DIRECTEUR DE L'ADMINISTRATION
AU MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE,
DE LA RECHERCHE ET DE
LA TECHNOLOGIE
(27 JANVIER 1999)
Le
président lit la note sur le protocole de publicité des travaux
de la commission d'enquête et fait prêter serment à
Mme Hélène Bernard.
M. Adrien Gouteyron, président -
Madame, nous vous
écoutons pour un propos introductif avant de vous poser des questions.
Mme Hélène Bernard -
Je suis en charge de la
direction de l'administration au ministère de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie. Cette direction a en charge,
d'une part, tout ce qui concerne l'administration centrale, la gestion des
emplois de l'administration centrale du ministère, la gestion des
personnels affectés sur ces emplois et travaillant à
l'administration centrale, ainsi que la gestion du fonctionnement et de
l'investissement du ministère, entendu comme administration centrale.
Par ailleurs, la direction de l'administration regroupe un service de pilotage
des services académiques. A ce titre, une sous-direction gère les
moyens, les emplois des personnels ATOS des services déconcentrés
et des établissements, les moyens de fonctionnement des académies
et des services académiques, ainsi que les dossiers d'investissement, de
construction ou de maintenance des bâtiments administratifs.
Cette direction a également en charge les questions informatiques pour
l'ensemble du ministère. Je mets à part l'informatique
pédagogique qui relève de la direction de la technologie. Mais
une sous-direction de l'informatique de gestion et de communication assure une
maîtrise d'oeuvre assez générale sur les grandes
applications nationales et de gestion des personnels, notamment du
ministère.
Cette direction a été substantiellement modifiée dans ses
structures à l'issue de la réorganisation conduite par le
ministre et issue des décrets de décembre 1997. A
quitté la direction de l'administration, une sous-direction qui
était en charge de la gestion des personnels déconcentrés
ATOS, personnels d'administration scolaire et universitaire, maintenant
rattachée à la direction de Mme Gille.
La direction de l'administration s'est vu rattacher la direction de la
communication, petite structure de communication du ministère.
Cette direction a vocation générale à suivre la
modernisation de façon transversale. Je suis chargée de la
modernisation représentant le ministère. Nous avons
également un département de la modernisation qui suit ces
questions de façon transversale, entre directions.
On peut distinguer l'administration centrale et les personnels des services
déconcentrés. Quant à la section universitaire dont les
moyens en emplois sont gérés par la direction de l'enseignement
supérieur, elle n'est pas dans ma direction. J'ai le champ du scolaire,
centrale et services déconcentrés. Sur ces emplois, ma direction
gère 168 343 emplois : 4 203 emplois à
l'administration centrale et 164 140 pour les services
déconcentrés.
Je peux détailler ce qui relève de ces deux domaines. S'agissant
de l'administration centrale, aux 4 203 emplois, se sont vu ajouter
environ 300 emplois au budget 1999, pour comparer les chiffres, en
raison des regroupements des moyens de l'ancienne administration de la
recherche. Au budget 1999, la totalité de l'administration centrale
du ministère est donc regroupée sur un seul budget.
M. le Président -
Ils sont dans les 4 203.
Mme Hélène Bernard -
Si l'on veut donner une
idée de l'évolution des effectifs budgétaires de
l'administration centrale, depuis 1994, une succession de mesures de
suppression d'emploi se sont succédé lors de chaque budget. Au
final, nous avons eu 100 suppressions d'emploi l'année
dernière et 111 au budget 1999. Si l'on remonte dans le temps,
depuis 1985 à champ constant, l'administration centrale a perdu un
peu plus de 800 emplois, ce qui, sur environ 4 000, donne environ
20 % de diminution des effectifs de l'administration centrale.
Dans ces 4 203 emplois, figurent 185 emplois du ministère
de la jeunesse et du sport. Ce sont les seuls qui n'ont pas été
transférés au ministère de la jeunesse et du sport. Il
s'agit d'emplois correspondant à des fonctionnaires de corps de
centrale. Compte tenu de l'importance réduite de ce ministère, il
n'y a pas de corps propre ministériel. Ce sont des attachés, des
secrétaires d'administration, des administrateurs civils de
l'éducation nationale qui sont à la jeunesse et sports qui, par
ailleurs, dispose d'autres corps spécifiques et qui a maintenant ses
emplois pour ses services déconcentrés. Ils étaient
encore, jusqu'en 1991 ou 1992, inscrits au budget de l'éducation
nationale. Il y a eu ce transfert pour les services déconcentrés,
mais il nous reste 185 emplois au titre de la jeunesse et du sport.
S'agissant des services déconcentrés, qui représentent
plus de 164 000 emplois, la répartition à la
rentrée budgétaire 1999 est la suivante : les
personnels administratifs présents dans les services académiques,
les rectorats, les inspections d'académie et les établissement
représentent un tiers des personnels ATOS, soit 53 536 emplois.
57,8 %, soit 94 850 emplois, sont les personnels ouvriers et de
service des établissements scolaires. Les personnels de laboratoire sont
au nombre de 6 111 et les personnels de santé et sociaux,
9 643.
Au total, si l'on fait la distinction entre les structures et non pas entre les
catégories de personnels, sur ces 165 000 emplois, 20 000
sont implantés dans les services administratifs des rectorats et des
inspections d'académie, et 140 000 sont des emplois assurant le
potentiel des établissements scolaires du second degré.
S'agissant des emplois titulaires et contractuels, la quasi totalité
sont titulaires à 99,7 %. Seuls 0,3 % sont contractuels,
essentiellement de catégorie C. Les personnels non titulaires sont,
pour une grande part, implantés sur des emplois
rémunérés d'emplois de titulaires.
Quelques mots sur la répartition académique des emplois ATOS
entre les académies. Chaque année, nous procédons à
une répartition lors des créations d'emplois budgétaires.
En cas de non créations, on procède à des
redéploiements, voire à une répartition des suppressions
comme cela a pu être le cas dans les années récentes. On
note une rupture de tendance car, depuis le budget 1998, des emplois ATOS
sont créés pour les services déconcentrés,
essentiellement pour les établissements et les personnels de
santé scolaire.
Un classement des académies est établi, fondé sur
l'analyse comparée entre une situation réelle -la dotation
effective en emplois- et un classement théorique calculé sur la
base de certains critères de charge des académies tenant de la
démographie scolaire, du nombre d'établissements scolaires et de
leur nature, ce qui permet d'établir des ratio. Un certain nombre de
critères les plus objectifs possibles nous permettent de classer les
académies. Nous essayons ensuite de rapprocher ce qui résulte de
ce classement théorique, fondé sur l'appréciation la plus
fine possible de charge, et la situation de fait qui est une répartition
qui n'est, aujourd'hui encore, pas considérée comme optimale des
moyens entre les académies.
En effet, des académie sont considérées comme relativement
bien dotées. Elle ne le sont pas forcément en moyens ATOS. On
peut dire que la Corse, par exemple, est l'académie la mieux
dotée selon les critères que nous avons établis par
rapport à ces charges. A l'inverse, la Guyane, académie
départementale, est la plus déficitaire.
Nous essayons chaque année de répartir au mieux les
créations d'emploi quand il y en a, mais également de conduire
des redéploiements entre académies. Cela devient de plus en plus
difficile car les charges de travail ont tendance à s'accroître et
on crée des établissements nouveaux.
On arrive à la limite des possibilités de redéploiement.
On peut continuer, mais on sent qu'il sera difficile d'aller très loin
pour effectuer des redéploiements massifs d'une académie à
l'autre, en l'état actuel des charges académiques.
M. le Président -
La parole est au rapporteur.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Vous
avez indiqué des chiffres concernant les personnels utilisés par
les services déconcentrés, vous avez parlé d'ATOS, de
personnels sociaux, de laboratoire, et d'ouvriers de service. Ces personnels ne
sont-ils pas également des ATOS ?
Mme Hélène Bernard -
Tous ces personnels sont
administratifs, techniques, ouvriers de service (ATOS), mais vous avez
également les personnels de santé et sociaux. Sont compris dans
cette catégorie, tous les personnels non enseignants. N'y sont pas
compris les corps d'inspection, en dehors de deux inspections
générales -pour mémoire, 245 emplois à la
centrale- et les chefs d'établissement.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- L'ensemble des personnels ATOS est sous votre responsabilité.
Mme Hélène Bernard -
Pour ce qui concerne la
gestion des emplois, l'ensemble de ces personnels ATOS est sous ma
responsabilité. Je répartis les moyens budgétaires, je
gère les enveloppes académiques, j'établis au moment de la
préparation de la loi de finance les demandes budgétaires, en
liaison avec les autres directions concernées et la direction des
affaires financières. Mais je ne gère plus les personnels ATOS
déconcentrés.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Par
conséquent, seule une partie des personnels ATOS est sous votre
responsabilité.
Mme Hélène Bernard -
Si on s'intéresse
à la gestion budgétaire, ils sont tous sous ma
responsabilité, sauf ceux de l'enseignement supérieur. Si on le
considère du point de vue de la gestion des personnels, du recrutement,
des avancements, des notations et des mutations, je gère les ATOS de
l'administration centrale, mais cette direction ne gère plus les corps
des services déconcentrés. Ceux-là sont
gérés par la direction des personnels administratifs, techniques
et d'encadrement.
M. Francis Grignon, rapporteur
- Vous avez
avancé des chiffres très intéressants du budget 1988.
Pouvez-vous nous les donner sur plusieurs années ? Je ne sais pas
si cela a déjà été demandé par écrit,
mais nous aimerions voir l'évolution sur dix ans, par tranche de cinq
ans, pour voir la tendance et l'évolution des emplois
créés par les moyens mis en oeuvre dans le budget. Ne sont pas
compris non plus les personnels de surveillance, si j'ai bien compris. Vous
n'intégrez pas les problèmes locaux ou sociologiques
rencontrés ici ou là, mais uniquement l'intendance.
Mme Hélène Bernard -
Les personnels infirmiers
et médecins en font partie.
M. le Président -
Les moyens budgétaires sur lesquels sont
payés les personnels ATOS contribuent bien au rôle des agents
d'entretien, par exemple.
Mme Hélène Bernard -
Nous ne définissons
pas l'intendance en ce sens. Ce ne sont pas des moyens pédagogiques, ni
d'encadrement direct des élèves. Mais nous gérons tous
ceux qui contribuent, dans les établissements, à la
sécurité, au gardiennage, à la qualité des locaux,
à l'entretien mais aussi à l'administration.
M. Francis Grignon, rapporteur
- Vous avez
parlé des moyens budgétaires et des critères qui vous
permettent de les affecter par académie. Tenez-vous compte des
remontées des académies, de leurs souhaits, afin d'assurer le
pilotage de ces moyens ?
Vous avez dit aussi que vous étiez en charge de la communication. A quel
niveau se situe cette communication et pour quels sujets ?
Enfin, vous avez mentionné une mission informatique de gestion de ce
personnel. Cela concerne-t-il l'ensemble du personnel, auquel cas nous aurons
d'autres questions sur ce point ?
Mme Hélène Bernard -
Je fournirai les
éléments chiffrés concernant l'évolution des
dotations budgétaires. De manière générale, on peut
dire que l'administration déconcentrée a perdu environ 1 500
emplois pour l'administration -je ne parle pas des personnels ou des ouvriers
d'établissements- sur les quinze dernières années.
Parallèlement, nous avons beaucoup déconcentré les
gestions de l'éducation nationale. Cela a été rendu
possible parce que l'on a redéployé, mais aussi
informatisé ces gestions.
A propos de la communication, il s'agit d'un service de communication
essentiellement nationale, interne et externe, qui comprend également le
service de presse. Ce service, qui dans la plupart des ministères est
très proche du cabinet du ministre, s'attache également à
développer une communication interne au sein de cette immense maison de
l'éducation nationale.
M. Francis Grignon, rapporteur
- Y a-t-il autre
chose dans la communication ?
Mme Hélène Bernard -
Ce service a
créé, l'an dernier, un nouveau journal "XXIème
Siècle", diffusé à la totalité des personnels
enseignants. Il a donc vocation à intéresser l'ensemble des
personnels de l'éducation nationale sur l'ensemble du champ
ministériel. Cette mission va développer des supports de
communication plus institutionnels.
M. le Président -
Pourriez-vous en fournir un exemplaire à
tous les parlementaires ?
Mme Hélène Bernard -
En principe, il est
envoyé au Parlement.
M Serge Lagauche
- J'ai écrit et je l'ai
reçu.
M. Francis Grignon, rapporteur
- Huit cents
exemplaires de plus, dans le cadre de votre budget...
Mme Hélène Bernard -
Nous en publions
1,2 million d'exemplaires.
M. Francis Grignon, rapporteur
- Vous avez dit que
l'informatique était utilisée pour gérer les personnels.
Pouvez-vous nous donner un instantané, et une photo sur cinq et dix ans,
de l'ensemble des personnels de l'éducation nationale, et nous indiquer
jusqu'à quel degré de précision vous pouvez aller ?
S'agit-il d'approches purement budgétaires ou pouvez-vous dire ce qu'il
font et où ils sont ?
Mme Hélène Bernard -
La question est vaste. Je
crois que cela a été évoqué avec certains de mes
collègues. Les systèmes d'information...
M. Francis Grignon, rapporteur
- Je parlais de la
gestion des personnels.
Mme Hélène Bernard -
Les systèmes
d'information sont relativement intégrés et fonctionnent comme
des progiciels dans la mesure où ils ont des structures communes.
Que ce soit pour les personnels enseignants du second degré, les
personnels ATOS ou les personnels du premier degré, la gestion des
personnes, des emplois budgétaires et des moyens correspondants est
assurée par ces systèmes informatiques. Je peux vous communiquer
les fiches décrivant, de façon synthétique et claire, ces
dispositifs qui gèrent des nomenclatures et assurent la gestion
informatisée, collective et individuelle, des personnels.
La plupart des gestions étant maintenant déconcentrées, ce
sont les recteurs qui ont en charge ces gestions individuelles. Toutefois, nous
sommes en mesure de faire remonter les informations, ce que nous ne faisons pas
chaque jour car cela supposerait des remontées lourdes par
télétransmission. On le fait à l'instant T. De plus,
un système de remontées d'informations des bases
académiques permet de mettre en cohérence les informations que
l'on a sur les personnes, sur les moyens budgétaires. Ces outils
permettent de contrôler l'utilisation des moyens. Cela ne signifie pas
que, chaque jour, on peut savoir ce qu'il en est. Je peux vous donner le
descriptif.
M. Francis Grignon, rapporteur
- J'ai ici un
questionnaire envoyé à chaque académie. Pouvez-vous
répondre à ce questionnaire au niveau national ?
M. Jean-Philippe Lachenaud
- Vous avez parlé
d'effectifs budgétaires. Est-ce à dire que vous pensez qu'il
existe un décalage entre effectifs budgétaires et la
réalité, ce que l'on a parfois constaté, dans la gestion
des personnels ?
Vous avez évalué une réduction des effectifs de
l'administration centrale à environ huit cents emplois au cours des
dernières années. Pensez-vous qu'on puisse aller plus loin,
notamment dans le mouvement de déconcentration ? Peut-on
réduire encore les effectifs de l'administration centrale ?
Ma troisième question concerne un point très sensible sur le plan
de la géographie scolaire, à savoir les inégalités
entre académies. Vous avez mentionné qu'il y avait des
inégalités. Sont-elles importantes ? Vont-elles de un
à trois par exemple ? Avec vos critères et vos
systèmes d'évaluation des inégalités, un tableau
pourrait-il être rendu transparent et public et mesurer des
éléments que chacun d'entre nous, dans nos diverses
régions, ressentons mais que nous ne sommes pas en mesure
réellement d'apprécier ?
Mme Hélène Bernard -
Y a-t-il un décalage
entre les moyens budgétaires et la réalité des personnels
affectés des effectifs ? En ce qui concerne les moyens ATOS, il n'y
a pas de surnombre ni de dépassement, que ce soit à
l'administration centrale ou dans les services académiques. Cela a
été très exceptionnellement le cas au début des
années 90, mais résorbé depuis.
Par contre, des personnels dans les académies sont sur des emplois
vacants, faute d'avoir été pourvus par les concours. Il y a donc
des non titulaires sur emplois, mais il n'y a pas surnombre. Il n'y a pas
d'emploi vacant. Ils sont tous utilisés, mais peut-être y en
a-t-il ici ou là pendant l'année.
Vous m'avez demandé si nous prenions en compte les demandes
académiques lors de l'établissement des répartitions. Nous
le faisons bien évidemment dans la mesure des moyens disponibles et de
la capacité des redéploiements. On tient compte des classements
et des demandes académiques lorsque les académies ont à
faire face à certaines difficultés. Il n'est pas toujours facile
de redéployer d'un département à l'autre ou entre les
collèges et les lycées, en fonction du réseau des
établissements.
Il y a non seulement une gestion quantitative, mais aussi qualitative. Nous
avons alors besoin des académies, de façon assez contractuelle,
sur la base de leurs demandes de transformation d'emploi. Nous menons une
politique, depuis plusieurs années, d'amélioration de la
structure des emplois de nature à améliorer l'efficacité
globale des services. Il y a, par exemple, des demandes soit de requalification
pour les gestionnaires, soit d'amélioration au cas par cas par
catégorie ouvrière dans les établissements, des demandes
d'évolution de structures d'emploi. Nous avons également des
demandes d'amélioration de la couverture en personnels informaticiens ou
techniciens informatiques.
Des échanges importants se font avec les académies. Dès
cette année, nous allons essayer d'approfondir ces échanges avec
les recteurs, dans le cadre d'une politique plus contractualisée. Ce
travail est mené de façon transversale, avec les directions qui
gèrent les moyens, à savoir la direction de l'enseignement
scolaire et ma direction pour les académies, de manière à
avoir une meilleure connaissance des contraintes et des projets
académiques et à leur donner une marge de manoeuvre pour
globaliser les moyens.
Concernant l'administration centrale et la question de savoir si l'on peut
aller plus loin, les efforts ont été importants. Les chiffres
donnés sont importants en proportion. Si on compare cette administration
centrale, eu égard à l'importance des champs de services publics
qu'elle gère, à d'autres ministères, le ministère
de l'éducation nationale n'est pas surdoté.
En revanche, on peut tout à fait continuer à réduire ces
effectifs en fonction de l'effort de déconcentration qui sera
mené cette année et les années qui viennent. Le travail
demandé par le ministre consiste à identifier des champs de
déconcentration, de manière que l'administration centrale ne
garde plus que des fonctions de pilotage, d'évaluation, de
répartition de moyens budgétaires. C'est le cas, cette
année, avec la déconcentration du mouvement national
engagé qui permet de dégager quelques moyens.
Nous pourrons procéder à ces réductions d'effectifs au fur
et à mesure que seront déconcentrées les tâches sur
les services académiques.
M. Jean-Philippe Lachenaud
- Qu'en est-il des
degrés d'inégalité ?
Mme Hélène Bernard -
Je peux vous communiquer le
classement inter académique. Nous ne sommes pas dans une situation de 1
à 3. Je citais la Corse et la Guyane. Ce sont des différences
relatives. Que signifie 30 % d'excédent relatif ? Nous avons
fixé une situation académique moyenne. Par rapport à cette
estimation moyenne et aux charges calibrées de l'académie, on
considère que la Corse a un excédent relatif de 30 % par
rapport à la dotation normale moyenne constatée. Cette
dernière évolue, chaque année, en fonction des dotations
d'emploi annuelles.
Si la Guyane est en retard de 15 ou 16 %, c'est par rapport à cette
moyenne. Pour cette petite académie, cela signifie, en valeur absolue,
un déficit très important pour elle. Mais je vous fournirai tous
ces éléments de comparaison.
M. Serge Lagauche
- Dans le cadre de l'informatique, j'ai
entendu parler de serveurs dans chaque académie permettant à
chaque établissement, par un système Intranet, de correspondre
plus rapidement. Cette mise en place assez complexe, y compris dans les
établissements, entraîne-t-elle des redéploiements ou
à des créations d'emplois ?
Dans le cadre de la déconcentration, on a mentionné cette
publication destinée à l'ensemble des enseignants et qui semble
avoir été bien reçue. Le ministère envisage-t-il de
faire, par académie, ce même type d'information, en dehors des
notes de service et autres bulletins officiels, et éventuellement avec
quels moyens ?
Mme Hélène Bernard -
Il est intéressant
de noter qu'à l'occasion de la déconcentration de mouvements,
nous allons doter les établissements d'outils de communication,
d'information sur la gestion même de ce mouvement de 1999 avec des
techniques Intranet. Cela suppose un minimum d'équipement. Nous avons
demandé aux recteurs d'équiper en priorité les
établissements pour faire en sorte d'avoir un micro-ordinateur avec la
configuration adéquate, l'accès au système Internet
étant garanti par le rectorat, pour les liaisons Renater ou autres. Cela
dépend des régions, des rectorats...
Cela a été une priorité. L'objectif est que la
totalité des établissements soit équipée, car il
est important que les enseignants puissent être informés
directement dans l'établissement et accéder à ce nouvel
outil de communication. Pour ce faire, nous avons financé ces
équipements, sur les budgets informatiques du ministère.
Dans les établissements scolaires, les équipements n'ont pas tous
été financés par l'Etat. Certains d'entre eux se sont
équipés en micro sur leurs fonds propres et avec des financements
fournis par les collectivités.
M. le Président -
Il faut quand même dire que
certains recteurs demandent, pour cette opération, une participation aux
collectivités.
Mme Hélène Bernard -
Il a été dit
aux recteurs que, pour cette opération, ils utilisaient une dotation
prioritaire qui leur était affectée. 30 millions de francs
sur les crédits informatiques sont consacrés à cette
opération, à charge pour eux de l'utiliser en fonction des
besoins.
Cela ne signifie pas que tous les établissements auront
démultiplié les points d'accès Internet cette
année. Tout du moins, on souhaite que tout fonctionne, y compris dans
les collèges ruraux où l'on rencontre des difficultés.
Ces 30 millions de francs sont des dotations complémentaires. Au vu
des remontées des recteurs en fin d'année pour cette
opération, de l'équipement existant dans les
établissements sur la base des configurations indiquées, nous
avons estimé que les équipements complémentaires pour
aboutir à 100 % nécessitait un complément d'environ
30 millions de francs pour acheter des micros supplémentaires,
voire procéder à des câblages. C'est un complément,
ce n'est pas une dotation pour l'ensemble.
S'agissant des emplois pour cette opération, nous n'avons pas de
dotations particulières d'emplois dans les établissements, hormis
celles prévues pour l'opération de déconcentration du
mouvement. La déconcentration du mouvement, dans les
établissements scolaires, n'emporte pas de tâches de gestion.
L'établissement scolaire, en dehors de la remontée des postes et
de sa structure d'emploi, n'a pas de gestion particulière nouvelle plus
importante à faire que les années précédentes.
C'est dans le rectorat que le travail de déconcentration a un impact.
En revanche, il fallait, dans les établissements, installer les outils
de consultation du logiciel Siam, qui a été élaboré
et qui a commencé à fonctionner. Le service a été
ouvert ce lundi.
M. Serge Lagauche
- Vous installez un réseau
complexe avec des personnes peu compétentes. Certains
établissements sont en retard. On le voit au niveau des
collectivités territoriales. Ne prévoyez-vous, dans chaque
académie, une équipe chargée de veiller à la mise
en place de ce réseau ? Si cette équipe a été
prévue, à combien correspond-elle d'emplois
redéployés ou créés ?
Mme Hélène Bernard -
Bien évidemment,
dans chaque académie, des équipes sont en charge du
déploiement de ce nouveau système d'information, étant
entendu que l'élément le plus important est que le système
de gestion déconcentré soit en place dans les équipes
académiques. Il y a eu des plans de formation et d'accompagnement.
Les équipes sont mobilisées dans les rectorats pour suivre cela.
S'agissant des établissements, il s'agit pour l'essentiel de
l'implantation d'un logiciel d'information interactif qui ne nécessitait
pas d'implantation de moyens en emplois spécifiques.
De manière générale, la déconcentration et le
développement de nouvelles technologies font que, tant les services
académiques que les établissements, nécessitent des
techniciens, des informaticiens, des gestionnaires de réseau et c'est
dans ce domaine que nous rencontrons quelques difficultés. C'est bien
l'objet des dotations en emplois. Elles ne sont pas toujours à la
hauteur des besoins académie par académie. Nous devons recruter
un certain nombre de personnels techniciens et informaticiens.
Concernant l'opération de déconcentration du mouvement, tous les
moyens nécessaires ont été prévus pour que cela
fonctionne dès cette année. La question est plus
générale.
M. Serge Lagauche
- J'aurais aimé avoir des
chiffres.
Mme Hélène Bernard -
Je ne peux pas vous donner
de chiffres particuliers pour cette opération identifiée. Je peux
vous donner les chiffres de créations d'emplois donnés au
budget 1999.
M. Serge Lagauche
- La modernisation, l'informatisation, le
programme annoncé par le ministre -car cela ne s'arrête pas
uniquement aux problèmes que l'on a vus- appellent une politique
ambitieuse. Les collectivités territoriales sont d'accord pour
participer à l'équipement des établissements, sous
réserve que cela ne corresponde pas à des ordinateurs qui servent
de machine à écrire aux chefs d'établissement.
M. le Président -
Mme Bernard traite du
réseau informatique qui participe ou qui sert à l'administration
des établissements et permet des relations plus faciles entre le
rectorat, les inspections académiques et les établissements, bien
entendu. C'est bien ce dont vous parliez...
M. Serge Lagauche
- Je ne parlais pas de pédagogie
mais de la mise en place de ces moyens d'information.
Mme Hélène Bernard -
Je peux par ailleurs
préciser qu'au budget 1999, ont été
créés au-delà des emplois de santé sociaux,
216 emplois ATOS pour les académies alors qu'il y avait eu, l'an
dernier, 620 créations d'emplois d'ATOS, en dehors des
infirmières et des assistantes sociales. En deux ans, plus de
800 emplois ont été créés pour les services
académiques et les établissements.
Je rappelle que ces gestions sont déconcentrées ; on
répartit les dotations académiques. Ensuite, c'est au recteur de
répartir sa dotation académique au sein de ses
établissements et de ses services, en tenant compte des priorités
nationales et des contraintes particulières de son académie.
Ce n'est pas à l'administration centrale de dire que ces emplois sont
fléchés pour telle ou telle opération. Heureusement, les
recteurs sont en mesure d'apprécier les redéploiements
nécessaires et les répartitions qu'ils font eux-mêmes dans
leur académie.
M. le Président -
Selon vos responsabilités,
vous ne gérez que les moyens budgétaires affectés aux
académies. Comment se fait la répartition entre les services
administratifs et les établissements ? Sur la dotation que vous
attribuez au recteur, stipulez-vous que sur 30 postes donnés par
exemple, cinq sont pour les services administratifs et 25 pour les
établissements, ou fait-il lui-même sa répartition avec
l'enveloppe que vous lui accordez ?
Mme Hélène Bernard -
On lui
délègue une enveloppe académique qui n'est pas
indifférenciée. On peut déléguer en fonction de ce
qui existe au budget, des créations si ce sont des créations. On
peut avoir des emplois de catégories A ou B, d'ouvriers etc.
Le recteur procède lui-même à la répartition de
cette enveloppe. La coloration des emplois que nous déléguons
peut déterminer pour une part les implantations qu'il en fera. Il ne
mettra pas d'ouvriers professionnels dans les services administratifs.
Par contre, si ce sont des catégories B, par exemple, c'est
à lui de faire ces répartitions. Cela étant, il y a aussi
un minimum de transparence dans les gestions académiques. A la suite de
cet exercice, le recteur présente aux personnels et à leurs
partenaires, lors des CTP académiques, la politique d'affectation et de
redéploiement des moyens de son académie. Il y a débat.
Actuellement, il est vrai que les implantations des emplois ATOS,
créés par exemple aux deux derniers budgets, ont plus
bénéficié aux personnels ouvriers de service des
établissements qu'aux services académiques administratifs sur le
moyen terme. Les répartitions se sont faites plus au profit des
établissements scolaires que des services administratifs. Je vous
communiquerai les chiffres. Cela étant, le recteur est responsable de sa
gestion académique.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Les
personnels ATOS ont un rôle important dans le fonctionnement des
établissements, que ce soit dans le fonctionnement matériel ou la
pédagogie. Or, dans de nombreux établissements, la situation est
tendue, voire déficitaire, même s'il y a des
inégalités comme entre la Guyane et la Corse.
En dehors de la seule inflation budgétaire, la solution la plus simple,
en dehors du redéploiement -dont on voit les limites- pour
améliorer la situation ne serait-elle pas que cela passe par des
contractualisations avec les collectivités locales ? Celles-ci
construisent, rénovent, améliorent les bâtiments mais,
ensuite, ces bâtiments ne sont pas toujours entretenus comme il serait
souhaitable.
Ne faudrait-il pas, dans des missions périphériques telles que la
restauration, l'hébergement, l'entretien, chercher des solutions
innovantes, comme l'ont fait un certain nombre d'entreprises, dans lesquelles
ces activités étaient intégrées et qui sont
aujourd'hui faites différemment ?
Mme Hélène Bernard -
C'est un sujet
extrêmement sensible pour le bon fonctionnement du service public du
point de vue des personnels et des syndicats qui les représentent.
Quand il y a eu transfert des compétences en 1985 aux
collectivités, on n'est pas allé jusqu'au bout et on n'a pas
transféré, par exemple, les personnels ATOS qui étaient
chargés de l'entretien. Cela rend la gestion quelque peu
compliquée.
Vous avez raison, il y a des perspectives dont la plus simple est d'imaginer
des créations d'emploi supplémentaires dans un cadre de plus en
plus contraint. Il sera difficile de répondre à tous les besoins.
Vous parliez de la contractualisation. Je n'ai pas, à ce jour, de
planification particulière, ni de décision arrêtée.
Le ministre a pris des contacts avec un certain nombre de responsables de
collectivités territoriales et les présidents de région,
pour engager un dialogue sur ces questions et étudier dans quelle mesure
les collectivités pourraient participer au financement d'embauche de
personnel supplémentaire.
Des contacts ont été pris, mais je n'ai aucune information pour
vous dire que l'on va dans telle ou telle direction. Il faut être deux
dans un dialogue et une négociation pour se mettre d'accord.
La sous-traitance est déjà engagée pour certaines
fonctions. Pour la restauration, une enquête nationale est actuellement
lancée pour faire le point des situations, qui sont fort diverses :
les cuisines centrales gérées par les collectivités, les
restaurations classiques gérées avec des personnels de l'Etat.
Mais il existe des pistes d'externalisation pour un certain nombre de fonctions
ou de maintenance.
C'est aussi un sujet très sensible pour les personnels. On ne peut pas
traiter ce problème au cas par cas, au fil de l'eau. Il faut avoir des
positions claires, après avoir fait un point de la situation sur le
territoire.
Une autre piste, plus marginale et limitée, relève d'une
meilleure gestion académique. Il y a encore des possibilités
d'amélioration de l'utilisation des moyens. La mutualisation de
certaines fonctions par plusieurs établissements, au niveau d'un bassin
d'emploi ou de formation, pourrait être examinée et des recteurs
réfléchissent à de possibles mutualisations. Cela existe
déjà pour certaines fonctions ouvrières.
M. le Président -
Pour les équipes
d'entretien ?
Mme Hélène Bernard -
On songe à
développer les EMOP (équipe mutualisée d'ouvriers
professionnels). Dans le cadre de la contractualisation avec les
académies, c'est un thème que l'on souhaite mettre en avant, car
il y a peut-être des manières plus efficaces encore et plus
intelligentes de répartir les moyens. Cela demande également un
effort de la part des établissements, car chacun essaie de garder ses
moyens propres et de ne pas partager. On est toujours d'accord pour les autres
et jamais quand il s'agit de répartir ses propres moyens.
Ce sont des évolutions plutôt difficiles à mener, car on a
moins de marge de manoeuvre, mais on peut aussi approfondir cette piste de la
mutualisation, dans un cadre contractuel avec les recteurs. Au niveau de
l'administration centrale, nous pouvons les accompagner, y compris en
crédits, s'ils nécessitent des aides pour financer telle ou telle
opération, pour développer ces équipes mutualisées
ou ces mutualisations de moyens entre établissements scolaires.
M. le Président -
Y a-t-il déjà eu des
instructions données aux recteurs ?
Mme Hélène Bernard -
Dans la circulaire de
rentrée, en vue de la préparation de la rentrée suivante,
en même temps qu'on affiche et qu'on leur notifie les moyens dont ils
disposeront pour leur gestion l'année prochaine, il était
indiqué que l'on souhaitait qu'ils développent ces gestions et
que nous étions à leur écoute pour accompagner cette
action de modernisation.
M. le Président -
Vous avez parlé de faire le
point sur les questions d'externalisation. Quand ce point sera-t-il
terminé et inclura-t-il des études de coûts comparés
des différentes formules ?
Mme Hélène Bernard -
Nous allons procéder
à un état des lieux. Une enquête est en cours au niveau
national. Dans deux ou trois mois, nous aurons les premiers résultats de
cette enquête, qui nous permettront d'apprécier la part de ce qui
est ou non externalisé, les catégories d'établissement
concernées, avec au-delà -je n'ai pas en tête tout ce qui
figure dans l'enquête- la nécessité d'évaluer les
différente formules, de manière à apprécier
l'intérêt de telle ou telle...
M. le Président -
Si vous avez ce résultat d'ici
deux mois, pourrions-nous en bénéficier ?
Mme Hélène Bernard -
Si nous l'avons avant
l'achèvement de vos travaux, nous vous le communiquerons.
M. le Président -
Le rapport sera publié
début mai. Il faut que nous disposions des éléments un
mois plus tôt si nous voulons les intégrer.
Mme Hélène Bernard -
Cela risque d'être
trop court. Si j'avais des éléments même partiels, je vous
les communiquerai.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Sur
l'académie de Lyon ou de Grenoble, l'externalisation de la restauration
avait été décidée d'un commun accord avec le
recteur. Il y a là quelques pistes et quelques expériences pour
tirer des enseignements.
Mme Hélène Bernard -
Nous avons aussi des
situations dans lesquelles la région ou le département
souhaitent, à l'inverse, abandonner ce qu'ils finançaient et
sous-traitaient. Nous devrons donc alors examiner avec le recteur comment
prendre en charge des gestions nouvelles pour des établissements qui
étaient gérés différemment auparavant. Nous avons
à faire face à toutes les situations.
M. le Président -
Précédemment, vous avez
parlé d'environ 800 postes qui avaient été
supprimés. Vous nous donnerez le chiffre précis. Vous avez
également parlé des conséquences de la
déconcentration ou de la décentralisation. On ne peut pas ne pas
penser aux constructions scolaires, lorsque ce ministère se flattait de
construire un collège par jour, le tout étant géré
par le ministère lui-même, avec les relais des DDE et des services
de construction du rectorat. Cet objectif affiché, par certains
ministres, d'un collège par jour était considérable.
Est venue la décentralisation. La responsabilité des services de
l'Etat, dans la construction des établissements -je ne parle pas ici des
Universités- est actuellement réduite à très peu de
choses. Ce sont les régions ou les départements qui construisent.
A votre avis, a-t-on tiré toutes les conséquences possibles de
cette décentralisation très importante à tous les niveaux,
que ce soit central et à celui des services déconcentrés
de l'Etat ? Dans les rectorats, n'y a-t-il pas encore des
ingénieurs des constructions qui font je ne sais quoi ? N'y a-t-il
pas encore, dans ce domaine, des choses à faire ?
Inversement, la situation des établissements n'exige-t-elle pas que vous
fassiez un effort particulier et massif sur les postes à
caractère social (assistantes sociales), médical
(infirmières, médecins), sur tous ces postes qui permettent de
suivre les élèves et ceux qui en ont le plus besoin, dans les
établissements très difficiles ?
Mme Hélène Bernard -
Concernant la
décentralisation de 1985, l'impact au ministère a
été réel et effectif, car la direction des constructions a
été supprimée, non pas du jour au lendemain, mais
progressivement, puis transformée en sous-direction, puis finalement
supprimée. Quand j'ai dit qu'il y avait eu des suppressions d'emplois
à l'administration centrale, il y en a eu du fait de la
décentralisation.
M. le Président -
Combien d'emplois cela
représentait-il ?
Mme Hélène Bernard -
Je ne voudrais pas vous
donner de chiffres inexacts, mais entre cinquante et cent personnes,
absorbées dans les suppressions d'emplois plus importantes que j'ai
citées précédemment à l'administration centrale.
Au niveau des services académiques, il existe un réseau
d'ingénieurs de l'équipement, ingénieurs TPE ou
ingénieurs urbanistes, qui sont dans les rectorats et qui, au coup par
coup, dans certaines académies, en accord avec les régions ou les
départements, sont mis à disposition. On rencontre toutes les
situations. Il s'agit d'un tout petit effectif qui, aujourd'hui, n'est pas du
tout inutilisé, mais travaille à un plan de charge assez lourd.
Ils ont deux responsabilités : la gestion des bâtiments de
l'Etat que sont les bâtiments académiques. Les recteurs ont tous
le souci de regrouper ou d'étendre leurs services, souvent
éparpillés dans les villes centres. De plus, ils ont en charge
les dossiers de développement universitaire. Ils sont les relais des
recteurs en relation avec l'administration centrale. Quand
Université 2000 a été engagé, ces services de
construction des rectorats avaient une très lourde charge de travail.
Les perspectives du plan U3M les occuperont tout autant.
Je ne crois pas qu'il y ait là beaucoup de marge de transfert pour les
collectivités.
Cela avait été expertisé par la Cour des comptes.
L'évaluation de ce qu'auraient pu représenter les transferts
d'emplois vers les collectivités était d'environ
500 emplois, non pas au titre des constructions mais au titre de la
gestion du fonctionnement. Il y a eu des mises à disposition
ponctuelles, locales, et ce sujet n'est pas revenu.
Par contre, concernant les besoins en personnels médico-sociaux, je
rappelle les créations importantes du budget 1998. Ce sont bien des
compétences d'Etat : 600 emplois l'an dernier,
400 emplois au budget 1999 ; 1 000 emplois en deux ans
pour les infirmières et les assistantes sociales, et 30 emplois de
médecin cette année. Il y a un réel effort du budget de
l'Etat sur les fonctions médico-sociales.
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Concernant les équipements pédagogiques, n'y a-t-il pas
des chevauchements entre certains services des rectorats ou des
académies, et certains services régionaux ou
départementaux quant au choix de ces équipements ? Il y
aurait peut-être une meilleure coordination possible et des "gains"
à trouver.
Mme Hélène Bernard -
Je ne dis pas le contraire.
Il s'agit là d'organisation des services académiques et
d'organisation du travail avec les régions. Sur ces questions
particulières, je ne suis pas directement en charge de ce dossier...
M. Jean-Claude Carle, rapporteur adjoint
- Tout
cela étant géré par l'argent du contribuable !
Mme Hélène Bernard -
...hormis ce qui
relève de l'organisation académique, qui est parfois dans mon
champ de compétence.
M. le Président -
Avez-vous un schéma
général d'organisation des niveaux académiques, des
inspections académiques et des niveaux départementaux ? Tous
les rectorats de France, de Navarre et d'outre-mer sont-ils bâtis sur le
même modèle administratif ?
M. Jean-Philippe Lachenaud
- A effectifs comparables.
Mme Hélène Bernard -
De fait, pratiquement oui.
Certains rectorats sont plus ou moins lourds. On ne peut comparer le rectorat
de Créteil à celui de Limoges, mais de fait, oui. On constate que
les rectorats sont organisés avec des divisions gestionnaires de
personnels et de paie, pour les enseignants et les non enseignants. Dans chaque
rectorat, des divisions d'organisation scolaire gèrent les moyens des
établissements, en termes de structures et d'offres de formation. Dans
chaque rectorat, il existe une division des examens et des concours, et un
service de formation continue pour les personnels ATOS.
Les appellations ne sont pas forcément les mêmes, mais la
structure académique est pratiquement homogène. Idem pour les
inspections académiques, car les missions exercées sont les
mêmes. Les compétences sont homogènes. L'organisation tient
compte de la taille de l'académie, mais elle est homogène. Pour
autant, on ne fonctionne pas comme le ministère de l'intérieur
avec des catégories de préfecture où il y a trois ou
quatre directions. Là, en l'occurrence, le nombre de divisions n'est pas
fonction de la taille de l'académie, mais des missions exercées.
Ce sont des services lourds, même dans les régions les moins
peuplées. Il est vrai que les rectorats sont les services
régionaux les plus importants des services de l'Etat. Mais
l'organisation est assez homothétique.
M. le Président -
Nous vous remercions.
Mme Hélène Bernard -
Nous vous ferons parvenir
tous les éléments que vous avez demandés.
M. le Président -
Surtout n'oubliez pas le désir
exprimé par mes collègues de recevoir la publication
destinée aux enseignants...
Mme Hélène Bernard -
J'en ai pris bonne note. Je
peux même vous faire parvenir le dernier numéro.