2. Des débouchés incertains
Les
premiers éléments d'information sur le devenir des emplois
jeunes, collectés par les inspections générales, sont
préoccupants.
Un an après la mise en place du dispositif, le nombre de sorties du
système éducatif ne représente que 5 % de l'ensemble
des aides éducateurs, selon les estimations du chef de service de
l'IGAEN, qui a précisé à la commission que leurs projets
personnels s'orientaient massivement vers les carrières de
l'éducation nationale.
Alors que les effectifs des élèves subissent les effets de la
baisse démographique, les perspectives d'intégration des aides
éducateurs dans l'éducation nationale apparaissent
irréalistes.
3. Une source de financement compromise
Les
20 % des salaires et charges des aides éducateurs supportés
par le budget de l'éducation nationale s'élevaient en 1998
à 731 millions de francs et les 258 millions de francs
d'économies réalisées sur le chapitre budgétaire
destiné à financer les heures supplémentaires ont permis
d'assurer plus du tiers de cette dépense nouvelle.
Le coût des charges et salaires des aides éducateurs est
estimé pour 1999 à 1,07 milliard de francs. La loi de finances
pour 1999 a prévu l'inscription de 984,49 millions de francs de mesures
nouvelles, destinées au financement des aides éducateurs dans les
établissements publics, et de 78,6 millions de francs de mesures
nouvelles, pour les aides éducateurs dans l'enseignement privé.
Ces mesures nouvelles ont été en partie gagées par
l'économie de 774 millions de francs réalisée sur
les crédits alloués au financement de HSA.
Les économies réalisées ainsi sur les heures
supplémentaires ont donc permis de financer à hauteur de
72 % la dépense pesant sur le budget de l'éducation
nationale au titre des aides éducateurs.
Pour une période de cinq ans, qui est la durée du contrat des
emplois jeunes, la charge budgétaire au titre des aides
éducateurs est estimée à 5,5 milliards de francs.
Compte tenu de la décision récente du ministre de rétablir
le pouvoir d'achat des heures supplémentaires, la commission ne peut que
s'inquiéter des modalités de financement des emplois jeunes que
proposera la prochaine loi de finances.