C. L'EUROPE DOIT ÊTRE PLUS COMBATIVE
L'Union européenne doit se montrer plus combative si elle souhaite faire face à la concurrence des pays extérieurs. La meilleure voie à suivre est sans doute, ici, celle dictée par le pragmatisme et l'adaptation permanente de son comportement à la situation particulière des secteurs et des pays partenaires.
1. Eradiquer les obstacles non tarifaires aux échanges
Pouvant
encore être taxée de naïveté en la matière
,
l'Union n'a pas toujours su faire face à l'usage d'obstacles non
tarifaires aux échanges par ses partenaires.
Il semble, toutefois,
qu'une récente prise de conscience puisse inciter à plus
d'optimisme. Ainsi, le 14 février 1996, la Commission a
présenté au Conseil, au Parlement européen, au
Comité économique et social et au Comité des
régions, une communication intitulée :
" Le défi
global du commerce international : une stratégie d'accès aux
marchés pour l'Union européenne " (53(
*
)).
Ce document est un signe encourageant de la prise en compte des lacunes
européennes en la matière ; a contrario, il manifeste du retard
accumulé par l'Union dans le domaine commercial.
Son objectif est de proposer aux pays membres une stratégie globale pour
rendre l'accès aux marchés plus aisé, les leurs comme ceux
des pays tiers. Dans une approche dont on soulignera le caractère plus
réaliste que celle en vigueur d'ordinaire, il souligne la
nécessité d'une ouverture
réciproque
des
marchés.
L'Europe reste en effet souvent démunie face à la mise en oeuvre,
par ses partenaires, d'obstacles non tarifaires aux échanges. Les
exemples en sont multiples, qu'il s'agisse des pics tarifaires
américains -notamment sur le textile, le cuir, la joaillerie, la
céramique ou le verre
(54(
*
))
- ou du recours systématique aux
normes techniques au Japon.
L'Union semble vouloir régler cette difficulté, afin de favoriser
ses exportateurs, en chargeant la Commission de dresser l'inventaire des
obstacles aux échanges mis en oeuvre par les Etats tiers, et pour ce
faire de constituer une base de données informatiques accessible par
Internet. Dans cet objectif, il est demandé aux Etats membres et aux
entreprises européennes confrontées à de telles
difficultés de les signaler, afin de pouvoir engager des
procédures, le cas échéant, à l'encontre des
partenaires agissant en violation des règles du commerce international.
Cette initiative n'est pas dénuée d'intérêt. Sir
Leon Brittan la qualifie même
d'
" élément-clé de l'action de la Commission d'ici
la fin du siècle "
(55(
*
))
.
Si l'on ne peut exclure que sa mise
en oeuvre soit longue et lourde pour recenser des pratiques somme toute
déjà connues, il est souhaitable que le Gouvernement
français y participe aussi efficacement que possible.
LES OBSTACLES PAR PAYS RENCONTRÉS PAR LES ENTREPRISES FRANÇAISES DANS LEURS INVESTISSEMENTS À L'ÉTRANGER
1.
ÉTATS-UNIS
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Entre le lancement de cette stratégie et novembre 1997, la Commission a recensé plus de 450 nouvelles barrières aux échanges sur les marchés étrangers, répertoriés par secteurs et par pays. Débordée par le volume d'informations transmises, elle n'a pu assurer de réponse immédiate aux problèmes soulevés par les exportateurs européens.