CONCLUSION GÉNÉRALE
Sans volonté des élus et de l'Etat, l'extension
progressive et désordonnée de la ville au détriment de
l'espace rural se poursuivra. Prenons garde aux conséquences
urbanistiques et sociales de cette extension en tâche d'huile : face
à la facilité du " laissez-faire ", les pouvoirs
publics doivent choisir l'exigence d'un développement
équilibré.
La voie est étroite et les contraintes nombreuses. Il ne saurait
être question de rejeter hors de la cité les entreprises et les
infrastructures (transport, énergie) indispensables aux besoins des
habitants et au développement économique. La politique de
l'espace périurbain nécessite le concours des acteurs
économiques et sociaux, dans le cadre d'un plan d'ensemble
déterminé par les autorités démocratiquement
élues.
A quel échelon cette politique doit-elle être conduite ?
Pour votre rapporteur, le concours de l'Etat et des collectivités
territoriales est nécessaire. C'est pourquoi, il préconise, d'une
part, la signature d'une charte d'objectifs et de l'autre, la création
d'agences régionales environnementales. En dernière analyse, seul
l'Etat doit assurer la cohérence nationale d'une politique globale, les
choix stratégiques et la coordination de l'action des services
déconcentrés (agriculture, équipement, environnement, en
liaison avec la délégation interministérielle à la
ville).
La " boîte à outils " décrite dans le
présent rapport est d'ores et déjà assez abondamment
dotée. Elle doit simplement s'enrichir de quelques nouveaux instruments.
Afin de tester l'efficacité des uns et des autres, votre rapporteur
estime qu'une expérimentation serait nécessaire sur quelques
sites emblématiques des difficultés rencontrées par
l'espace périurbain : les Boucles de la Marne et de l'Ourcq semblent
répondre à cette problématique. Dans ces espaces, les
collectivités locales et l'Etat pourraient ainsi engager une
démarche de classement en " terroirs urbains et paysagers ".
Les acteurs locaux attendent une réponse à leurs problèmes
quotidiens et sont désireux d'agir. L'Etat commettrait une erreur en
n'assumant pas sa part de responsabilité et en " renvoyant la
balle " aux régions, qui ne sont pas dotées des
compétences institutionnelles appropriées.
Le Gouvernement commettrait une erreur en perdant à
délibérer le temps qui lui reste pour agir...