3. Intensifier les contacts entre la ferme et la ville et favoriser l'apparition de nouvelles activités

La relation très ancienne qui existait entre la ville et les terres qui l'entourent s'est progressivement distendue. Longtemps, l'agriculture périurbaine fut à la fois la fille et la nourricière de la ville. Les producteurs approvisionnaient la cité et retraitaient ses déchets. Cet équilibre a disparu à l'heure où le marché agricole est mondialisé.

Il est d'autant plus souhaitable, dans ces conditions, de renforcer les relations économiques et humaines entre la cité et son hinterland .

Accroître les contacts entre agriculteurs et citadins

Plusieurs exemples témoignent de l'intérêt d'établir des relations entre les fermes et la ville. Nombre de communes ont d'ailleurs d'ores et déjà créé des " fermes pédagogiques " destinées à accueillir des enfants d'âge scolaire pour les familiariser avec des savoirs et des pratiques inconnus des citadins.

Le cadre des actions conduites en direction des jeunes peut également s'élargir à des fermes appartenant à des exploitants privés.

C'est ainsi, par exemple, que dans l'Isère, une association dénommée " Les Fermes Buissonnières ", créée voici quatre ans, regroupe neuf exploitations et accueille les enfants des écoles et des centres de loisirs pour leur faire découvrir l'exploitation agricole et le métier d'agriculteur. De même, dans le Vexin normand, la ferme de la Bergerie, qui appartient à la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme reçoit, en liaison avec l'association " Ebullition " de l'Ile-Saint-Denis, les habitants (et non pas seulement les enfants) du quartier sud de cette commune. Cette relation durable a pris la forme d'un " jumelage ". Il en est de même pour la Bergerie nationale qui, avec les organisations agricoles, organise l'accueil d'enfants aux origines lointaines à la ferme pour des séjours d'une semaine. Selon les animateurs de ce projet, l'objectif final vis à vis des citadins est de renforcer le lien avec une zone rurale proche .

Votre rapporteur souhaite que ce type de " jumelages " entre les quartiers urbains et des zones rurales proches de la ville soit financièrement encouragé dans le cadre de la politique de la ville. Ces jumelages constituent un trait d'union entre l'agglomération et l'espace périurbain.

Il serait en outre souhaitable de rémunérer cette activité d'accueil des enfants et des adultes qui constitue un service annexe aux fonctions proprement agricoles.

" Ouvrir l'espace rural " à proximité des agglomérations


Les champs situés aux abords des agglomérations sont souvent marqués par un paysage ouvert, et leur parcellaire limite les contacts positifs entre les citadins et la campagne, faute de chemins, de haies ou de bosquets.

Il serait envisageable de conditionner des aides spécifiques à l'ouverture d'un minimum de mètres de chemins ouverts au public par hectare, ainsi qu'à la plantation de haies, pour autoriser des cheminements le long de vergers, de terres cultivées ou de prairies, tout en assurant leur protection contre toute divagation.

Comme il a été indiqué plus haut, dans le cadre de leur politique " espaces naturels sensibles ", les départements incluant des zones périurbaines pourraient financer ce type d'aménagement.

Ceci répondrait à l'objectif d'ouverture des espaces au public, tout en permettant le maintien d'une activité agricole et en assurant l'entretien de ces espaces.

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