B. LES " GRANDS ENSEMBLES " PÉRIURBAINS
La périphérie des agglomérations est
fréquemment " le refuge " de populations
paupérisées et marginalisées. Les " grands
ensembles " périurbains : barres et tours, fruits trop souvent
d'une conception de l'urbanisme que votre rapporteur a qualifié de
" quasi-totalitaire " dans un précédent rapport
constituent le symbole de l'enfermement de quartiers qui sont encore, dans un
rapport freudien, -paradoxalement repliés sur eux-mêmes dans un
espace cependant ouvert tel la plaine-, malgré les efforts menés
depuis quinze ans pour les ouvrir sur la ville et les communes avoisinantes.
La
laideur a un tropisme pour la laideur
: il est frappant et paradoxal
de constater que, pour créer une infrastructure à la
périphérie des villes,
on épargne plus volontiers une
forêt ou un espace naturel qu'un quartier d'habitat social
. C'est
ainsi qu'à Bron, le quartier de Parilly est divisé en deux
parties séparées par huit voies routières où
circulent des dizaines de milliers de véhicules par jour. Il en va de
même dans la commune de Plaisir où une ligne à haute
tension passe à proximité de certains immeubles, tandis qu'un
autre ensemble de logements bâti en bordure d'un champ a pour vis
à vis ...une usine d'incinération d'ordures
ménagères !
Dès 1992, votre rapporteur a dénoncé un urbanisme qu'il
qualifiait, à cette époque, de " criminogène ".
A n'en pas douter, la
violence de la laideur
ou de l'anonymat
qui
caractérise certains grands ensembles périurbains a une incidence
directe sur la violence qui s'y exprime aujourd'hui. C'est pourquoi le
rétablissement d'un "
droit au beau " pour les
citoyens
et d'un "
devoir du beau "
pour les
élus
doit constituer une priorité de la politique de
reconquête des espaces périurbains.