et de Gérard LESAGE
Adjoint au Directeur
Ministère de l'Education
nationale
Résumé : 1.000 établissements scolaires sont aujourd'hui connectés au réseau mais ces expériences ne sont pas généralisables : c'est plus d'un dispositif expérimental que le fruit d'une démarche cohérente et réfléchie. La demande des enseignants étant très forte, il faut donc rapidement construire cette démarche, autour de quelques idées force: ne pas séparer la problématique des contenus pédagogiques de celle des tuyaux; élaborer des outils communs à toutes les Académies; y créer des centres de ressources; trouver une solution aux problèmes de la maintenance des équipements dans chaque établissement; dispenser une solide formation à tous les enseignants. Autre défià relever: financer le développement de contenus multimedia pédagogiques. Le succès des expériences en cours prouve qu'il faut aller de l'avant.
1. Aujourd'hui
,
20 des 28
Académies
sont connectées sur le réseau avec un
serveur, ce qui représente 1.000 établissements - lycées
et collèges. Les serveurs ont, d'ores et déjà, une
fonction relativement riche à la fois
d'information
et
de
lieux d'échanges
pour les communautés
pédagogiques; c'est-à-dire qu'autour des serveurs se
créent des fonctions d'animation, des groupes, des forums, des
échanges de produits pédagogiques;
2. Ces serveurs
sont à la fois le lieu d'accès à la
messagerie électronique
, à des fonctions de
forum
;
c'est la porte d'entrée sur Internet; cependant, il ne s'agit encore que
d'un dispositif expérimental et ils ne sont pas
généralisables en l'état; par contre, je crois qu'il
faudra rapidement savoir ce que l'on veut faire: soit conserver un serveur par
Académie, soit mettre en place un réseau de serveurs dans les
Académies avec des fonctions de "centres de ressources" et autres;
l'important est que chaque serveur fonctionne comme
lieu
d'échanges de contenus
, permettant le repérage de sites
Internet existant dans une discipline scientifique et permettant de faire des
"ponts" avec ces sites.
3. Ces serveurs
préfigurent des fonctions qui - demain -
devraient être assurées par un
ensemble de fournisseurs
d'accès spécifiques au monde de l'Education
qui sont,
d'une certaine façon, des fonctions d'échanges dans la
discipline, des fonctions de circulation d'informations au sein de cette
discipline, de mise à disposition du contenu, de validation de contenus
existants sur le réseau;
4. Il n'existe pas
, au sein du Ministère, d'organisation
permettant de former les enseignants se destinant eux-mêmes à
devenir les gestionnaires de tous ces serveurs. Cependant, il y a,
auprès de chaque
Recteur
, une
personne responsable des
nouvelles technologies et des réseaux
en charge de l'animation
de ce dispositif et, d'autre part, un
comité de pilotage
chargé d'animer ce dispositif de manière à éviter
toute dispersion. Le but était d'éviter que les IUFM, les MAFPEN,
les CRDP ne travaillent d'une façon isolée; aujourd'hui,
honnêtement, ce dispositif est plus ou moins "piloté" selon les
Académies: cela dépend de la qualité du conseiller
pédagogique; au total,
nous disposons plus d'une couche
d'expériences que d'une démarche académique
cohérente
, à l'exception de quelques Académies
où l'on constate une progression en termes de connexion
d'établissements et de choix pédagogiques négociés
et validés auprès de collectivités territoriales. Mais
beaucoup d'Académies en restent à la phase expérimentale.
5. Je sens
une
montée en puissance très
forte
au niveau de l'implication des responsables concernés -
Recteurs, Inspecteurs d'académie,...: mais là où les
choses avancent le plus rapidement, c'est lorsqu'il y eu - en amont - une
action de sensibilisation
; donc, certains recteurs - celui de
Versailles
, celui de
Strasbourg
- en ont fait des
enjeux de fond; l'Académie de Strasbourg a ainsi connecté la
totalité de ses lycées et collèges en une année
dans le cadre d'un plan global négocié avec les
collectivités territoriales;
6. Le rôle du Ministère
aujourd'hui est de faire en sorte
qu'il y ait un
travail méthodologique
des Recteurs
permettant d'atteindre ce but, en liaison avec les collectivités
territoriales. Mon sentiment est que
l'on ne peut pas scinder les deux
aspects de la question
: d'un côté le monde
pédagogique, et de l'autre les problèmes de tuyaux pris en charge
par les collectivités territoriales: il faut qu'il y ait un lieu
où se discutent les stratégies pédagogiques et permettant
d'avancer de façon cohérente. Notre objectif est d'ailleurs de
faire élaborer des outils qui soient des
outils communs
.
7. Il y a deux ou trois
problèmes essentiels. D'abord celui de la
formation
: dès que, au sein d'une Académie, le
nombre d'établissements devient très important, se pose un
problème de formation des chefs d'établissement; car, à
l'heure actuelle, de nombreuses situations restent dépendantes de la
nature des chefs d'établissement et il est arrivé qu'à
l'occasion d'une mutation, des dispositifs mis en place aient disparu. Autre
problème
: la structuration, sur le territoire, des "centres de
ressources"
. On s'aperçoit ainsi que, si l'on n'a pas une
structuration dans les Académies d'un certain nombre de centres de
ressources, les dispositifs mis en place ont tendance à rapidement
s'épuiser. Or, cette fonction n'est pas très bien
esquissée aujourd'hui. Troisième problème: celui
de
la maintenance
dans les établissements
; dans un
lycée, il n'y a pratiquement jamais de personnel technique; or, il y a
un minimum de fonctions de proximité supposant un minimum de
précautions et de technicité; donc, s'il n'y a pas d'enseignant
acceptant de prendre en charge ce genre de problèmes, ça ne
fonctionne pas.
8. Les contenus
: Je pense que nous avons un vrai problème tant au
niveau du
développement
des contenus que de
l'accès
à des contenus existants, qui est donc un
problème de
structuration
: d'où l'idée des
"centres de ressources" permettant de faire en sorte que l'on
puisse
accéder à des contenus pas trop chers et dans des conditions de
droits garanties
, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. De même,
il faut approfondir la réflexion sur le moyen de
financer le
développement de contenus multimedia pédagogiques
, assez
proches des programmes classiques. Je pense qu'il y a un certain nombre
d'enseignants sur lesquels on "mordra" si on développe des contenus de
ce type, car aujourd'hui, nous disposons de contenus qui supposent que les
enseignants aillent les chercher puis les réutilisent dans des processus
pédagogiques traditionnels, ce qui est très complexe. De la
même façon, je pense qu'il y a une
attente des
familles
pour un certain nombre de produits permettant de faire
travailler les enfants en dehors de la classe, du genre "banques
d'exercices";