Des pyramides du pouvoir aux réseaux de savoirs - Tome 2
René Trégouët, Sénateur
Rapport d'information 331 - 1997 / 1998 - Commission des Finances
Table des matières
- I. AUDITIONS
- Audition de Jean-Luc ARCHAMBAULT
- Audition de Messieurs De La BAUME et BERTOLUS
- Audition de Jean-Michel BILLAUT
- Audition d'Antoine BEAUSSANT et de M. ROS de LOCHOUNOFF
- Audition de Michel BON
- Audition de monsieur Daniel BOUGNOUX
- Audition de Jean-Manuel BOURGOIS
- Audition de Claude BOURMAUD
- Audition de monsieur BOUTINET
- Audition d'Alain BOUVIER
- Audition de Gilles BREGANT
-
Audition de Monsieur Francis BRUN-BUISSON
-
Directeur du SJTI
(Service juridique et technique de l'information et de la communication, Services du Premier ministre)accompagné de monsieur BARRY- Résumé : Une condition indispensable au développement de la société de l'information, à l'utilisation de ses technologies et de ses réseaux, est l'existence d'une offre de services et de contenus. Il faut la soutenir, l'accompagner, voire la susciter au plan national. Les medias dits traditionnels comme " la presse écrite et les chaînes de radio et de télévision, les services d'information en général, ont un rôle essentiel à jouer dans la constitution de cette offre, mais aussi les administrations, institutions et services publics, via leurs fonds de données, de documents et d'éditions ou leurs prestations de services.
- La convergence entre les secteurs des télécommunications et de l'audiovisuel s'observe actuellement principalement au niveau des technologies utilisées. Elle doit être exploitée pour développer de nouveaux usages économiques, des pratiques sociales et culturelles renouvelées et pour contribuer à la création d'emplois.
- Elle ne doit pas être le prétexte d'une déréglementation incontrôlée de l'ensemble des services mis à la disposition du public. La réglementation, qui reste indispensable, doit être définie en fonction de la nature des services et non de leurs modalités techniques de distribution. En matière de promotion des contenus sur les nouveaux réseaux, l'intervention des pouvoirs publics restera nécessaire mais pourra prendre de nouvelles formes dans un contexte largement internationalisé.
- 1. Sur le SJTI :
- 2. Sur le développement de la société de l'information :
- 3. Sur l'enjeu essentiel que sont les contenus :
- 4. Sur la mise à disposition des données publiques :
-
Directeur du SJTI
- AUDITION DE Madame Louise CADOUX
- Audition de Jérôme CLEMENT
- Audition de Monsieur Bernard CORNU
- Audition de monsieur Michel COSNARD
- Audition de Jean-Philippe COURTOIS
- Audition de Jean-Louis DELAFRAYE et Loïc LE GUISQUET
- Audition de M. Pierre DELLIS
- Audition de Jacques DOUCEDE
- Audition d'Alain DUCRAY
- Audition de Bernard DUFAU
- Audition de Monsieur DURPAIRE
- Audition de Bernard DIZAMBOURG
- et de Gérard LESAGE
- Audition de Michel FENEYROL
- Audition de Michel FERRIER
- Audition de Luc FERRY et Pierre SAGET
-
Audition de monsieur FIGER
- Vice-président de CAP GEMINI
-
Audition de Paul-Louis GIRARDOT, Jean-Pascal TRANIE,
Stéphane TREPPOZ et Marie-Thérèse SUART-FIORAVANTE - Audition de Roger-François GAUTHIER
- Audition de Philippe GILBERT et de Pierre COL
-
Audition d'Alain LE GOURRIEREC
-
Directeur de la coopération scientifique et technique
Ministère des affaires étrangères
-
Directeur de la coopération scientifique et technique
- Audition de Xavier GOUYOU-BEAUCHAMPS
- Audition de Gilles GRANIER
- Audition de M. Jean-Louis GUIGOU
- Audition de Marc GUILLAUME
- Bernard FLEURY
- Audition d'Abdallah HITTI
- Audition de Jean-Michel HUBERT
-
Audition de Monsieur André HUSSENET
-
Directeur de l'INRP
- Résumé : L'utilisation d'Internet à des fins pédagogiques peut constituer une révolution en ce sens que la relation entre l'enseignement et l'élève peut en être profondément modifiée.Tout se passe aujourd'hui comme si l'accès à la compréhension du monde passait nécessairement par la parole du maître. La perspective pour le professeur de devenir un guide qui facilite l'accès de l'élève au savoir demeure inquiétante et le cours magistral pendant lequel l'élève prend des notes reste un modèle très prégnant.
- La formation des maîtres est une question majeure. J'ai formulé des propositions devant les directeurs d'IUFM :
-
· penser la formation des enseignants sur une durée plus longue en articulant formation initiale et continue de début de carrière, -
· mettre l'accent sur la formation des jeunes professeurs, -
· organiser partiellement la formation des maîtres par les technologies nouvelles plutôt que d'offrir des formations aux technologies nouvelles.
-
Directeur de l'INRP
- Audition d'Alain JOFFRIN
- Rémy BOYER-CHAMMARD
- Audition de Bernard LARROUTUROU
- M. KOTT
- Audition de Michel LARTAIL
- Audition de Bruno LASSERRE
-
Audition de Suzanne LAVERDIERE
- Directrice générale du Cinéma et de la Production télévisuelle
- Province du QUEBEC
-
Audition de Daniel LEGENDRE et de Elisabeth COUFFIGNAL
-
LBB Communication
- Résumé : Les européens n'ont pas encore compris que s'ils ne sont pas dans les contenus très rapidement, ils ne maîtriseront pas les évolutions en cours, qui sont très rapides ; il faut que l'ensemble de la société se mette en réseau, il faut que tout devienne transversal et non plus pyramidal : si nous ne le faisons pas, nous deviendrons rapidement des acheteurs de produits anglo-saxons ; si l'on reste bloqués, nous risquons d'avoir un réveil très dur dans quelques années.
- Dans les applications des nouvelles technologies de 3D, nous sommes déjà les sous traitants des américains et des Japonais.
-
LBB Communication
- Audition d'Yves LEON
- Audition de monsieur LEPAS
- Audition de Pierre LESCURE
- Marc-André FEFFER,
- Alain LE DIBERDER,
- Audition d'André-Jean-Marc LOECHEL
- Audition de Philip LOEB
- Audition de Didier LOMBARD
- Audition de Jean-Claude MAILHAN
- Audition de Bernard MANIGLIER
- Audition d'Alain MASSÉ
- Audition de Laurent MAURIAC
- Audition de Meryem MARZOUKI
- Michel DAVIDOV
- Audition d'Henri de MAUBLANC
- M. Gérard LADOUX
- Audition de Lydia MERIGOT
- Audition de Roger MEZIN
- Madame SPALLETTI
- Joël PERON
- Audition de Thierry MILEO
- Audition de Jean MIOT
- Audition de Jean-Marc MONTEIL
- Mme Anne PICARD
- M. ABECASSIS
- Audition de M. Olivier MURON
- Audition de Monsieur Pierre MUSSO
- Audition de Bruno OUDET
- Audition de François PETIT
- M. CALVET
- Audition de M. PRADA
- Audition de Madame Anne de la PRESLE
- Audition d'Alain PRESTAT
- Audition de M. Jacques-André PREVOST
- M. REVENU
- Audition de Philippe QUEAU
- Audition de Christophe RALITE
-
Audition de Jean-Marie RAUSCH
- Sénateur-Maire de METZ
- Résumé : Le changement de société que nous vivons en passant de la société industrielle à la société de l'information transforme radicalement le comportement des hommes, et la société verticale et hiérarchique va être remplacée par une société beaucoup plus transversale sous forme de réseaux ; la nouvelle société va s'administrer de par la volonté, l'espoir et l'esprit des gens, donc d'une manière totalement différente de la société industrielle ; or, l'Etat, le Gouvernement, l'état d'esprit français, restent complètement ou presque basés sur le système de la société industrielle; Si on veut changer tout cela, il faut s'attaquer aux thèmes suivants : toutes les formes d'éducation, de formation, d'accès à la culture, d'ouverture au monde ; cela passe aussi par une beaucoup plus grande association des femmes aux pouvoirs ; même s'il est vrai qu'il entraîne un certain retard vis-à-vis du développement d'Internet, il ne faut pas sacrifier le Minitel mais le laisser tel quel car il reste encore et par beaucoup d'aspects, le système le plus rapide ;
- Audition de Maurice REMY
- Audition de François REINER
- Audition de Francis REVERSE
- Audition de Jacques RICHARD
- Audition de Nancy RISACHER
- Audition de Joël de ROSNAY
- Audition d'Alain ROSSET
- Audition de Philippe-Olivier ROUSSEAU
- Audition d'Anita ROZENHOLC
- Audition de Monique SASSIER
-
Ghislaine CASTILLON
- UNAF
- Audition de Christian SCHERER
- Audition de Fabrice SERGENT
- Audition de Michel SERRES
-
Audition de Franck SERUSCLAT
- Sénateur
-
Membre de l'Office parlementaire d'évaluation
des choix scientifiques et technologiques -
Auteur d'un rapport sur les techniques de l'information
et de la communication - (audition effectuée avant la publication du rapport)
- Audition de Jean-Marc STEFFANN
- AUDIENCE DE Monsieur Jean STOCK
-
Audition de Jean-Pierre TEYSSIER
et de - Bernard STIEGLER
- Audition de Gérard THERY
- Audition de Jean-François TOURNU
- Mission TREGOUET
- Audition de M. André TRUONG
-
M. Thierry DASSAULT
-
actionnaire de référence d'APCT
et responsable du multimédia au sein du groupe DASSAULT
Advanced PC Technologies (APCT)- Résumé : On assiste à un changement radical du monde de l'informatique ces derniers temps: toutes les certitudes sont remises en cause, à cause du développement d'Internet ; dans cette évolution, qui laisse notamment apparaître l'impossibilité de transporter sur le réseau des gigas octets d'informations, APCT travaille sur un nouveau concept de terminal multimédia, simple d'utilisation et diffusable à très grande échelle : il s'agit d'une machine dans laquelle est incorporée un lecteur de CD ROM et un lecteur de cartes à puces sécurisant les informations disponibles sur ce dernier ; cette machine marie les qualités du Network Computer avec celles du Minitel.
- Dans le domaine de l'Education, il faut aller au delà de l'incitation, nécessaire, des maîtres à s'équiper d'outils performants et s'évertuer à les convaincre que l'utilisation de ces derniers ne remettra fondamentalement pas en cause leur autorité magistrale .
- DASSAULT Automatismes et Télécommunications développe déjà des outils performants dans le domaine éducatif, en coopération avec la Cinquiéme ; la mise en place d'un système de connexion au réseau générant évidemment des coûts, on peut songer à sa généralisation par ondes hertziennes.
-
actionnaire de référence d'APCT
-
Audition de Jean-Noël VEYRENC
-
Société d'Encouragement à l'Industrie Nationale (S.E.I.N)
- Résumé : Depuis sa création, la Société d'encouragement pour l'Industrie Nationale (S.E.I.N) a pour vocation la promotion des technologies nouvelles et l'encouragement des industries d'avenir.
- Elle a été fondée en 1801 par Chaptal et de nombreux autres savants, ingénieurs et hommes d'Etat de l'époque. A son actif, la compréhension et l'encouragement d'inventions et découvertes telles que : le métier à tisser (Jacquart), la photographie (Niepce et Daguerre), le moteur à quatre temps (Beau de Rochas), le cinématographe (les frères Lumière), l'ampoule à incandescence (Claude), etc....
-
Société d'Encouragement à l'Industrie Nationale (S.E.I.N)
- Audition de Bernard VERGNES
-
Audition de Jean-Pierre VERJUS
-
Directeur INRIA Rhône-Alpes
Professeur à l'INPG (Grenoble)
Membre du conseil supérieur de la recherche et de la technologie
-
Directeur INRIA Rhône-Alpes
- Audition de Robert VERRUE
-
II. MESSAGES DES INTERNAUTES
- Dominique LEMONNIER
- Alexandre Le Rouvillois
- Campagnolle Laurent
- Frédéric Cogne
- N'GOUAT Dominique
- Morel Sogorb Irène
- Eric Langlet
- Gilles POLIN
- SANFO
- Gilles Chabré
- Thomas Jean-Claude
- Christian GESCHWIND
- Pascal BLANCANEAUX
- PAYANT Jean-Philippe
- Philippe Contal
- Dartus Franck
- Tristan SCHMURR
- ROMAN Daniel
- H. STREF
- Moyne Julien
- Hervé GALMICHE
- Fabrice Chable
- Jean Pierre Lacon
- Gilles LUCATO
- Luc VILLEVIEILLE
- Jean Faget
- Herve Normand
- David Rondeau
- BURON
- René Le Marec
- Fabrice Portes
- Claude Stabile
- Bernard ROCHIER
- Yves LEON
- Gérard MARCON
- Armelle Mercier
- Yves Bernard
- Pierre-Yves DUCAS
- Yves Lefebvre
- Philippe VACHEYROUT
- Pascale Araujo
- Rolez
- Hariot
- Patrick GICQUEL
- Michel TURIN
- Didier Lebrun
- Gaudron Marcel
- Stéphane Sésé
- Philippe LEROI
- Philippe Bergelin
- Bruno MELINE
- Rondinaud Stéphane
- Joseph Cordaro
- Nicolas Ganivet
- Courault Jean-Louis
- Christophe Delsaux
- Eric Binger
- Hervé BIGAL
- Patrick Pollet
- Olivier Perrichon
- Franck NALLET
- Jean Laurin
- Nudick
- Jean TERS
- Jacques Tinchant
- Christophe GUILLARME
- LORRAIN FRED
- Ghislain
- François Wilhelm
- Nathanaël BIZERAY
- Clément-Bernier
- ZEKKOUT Gilbert
- Christian Mingot
- Francis Chalanset
- el houat
- Jean-François Baylocq
- Eric-Charles CHAPRON
- CARASSO-ROITMAN
- Nicole Bréaud
- Ludovic Loudière
- Didier MAURICE
- Christian COSTE
- Jean Maillet
- Lescoffit Francois
- Jean Christophe CARON
- III. CONSULTATION DES INTERNAUTES
-
IV. examen
par la commission des finances
I. AUDITIONS
Audition de Jean-Luc ARCHAMBAULT
Directeur du SERICS
(serv. des industries de communications et de
services
ministère de l'industrie)
Résumé : Si la France dispose de nombreux atouts dans l'univers des NTIC, on reste sur l'impression qu'elle est retard par rapport à ses principaux partenaires, notamment dans leurs utilisations quotidiennes ; il faudrait donc, pour rattraper ce retard, dissiper les craintes de français et augmenter leur intérêt pour celles-ci ; ainsi, les services publics présents sur le Minitel pourraient-ils donner l'exemple en migrant sur Internet, la gratuité faisant la différence ; des mesures fiscales seraient efficaces ; développer la pratique du paiement électronique est possible si on met à profit " l'économie de la carte à puce ", unique au monde, bien insérée dans notre législation, et qui pourrait servir de base à une législation universelle en cette matière ; les entreprises prenant le problème de l'utilisation des NTIC sous un mauvais angle, celui de la " réduction des coûts ", l'angle décisif étant celui de " l'apport des fonctionnalités " qui augmente leur efficacité, il faudrait faire connaître les expériences réussies par certaines d'entre elles, aux autres.
1. Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication
: on peut avoir l'impression générale
selon laquelle la France est dotée de beaucoup d'atouts, tant du
côté des usages (le Minitel par exemple) que de celui de l'offre
(les équipements de télécommunications ;
présence d'acteurs de poids) ; ceci dit
, on reste sur une autre
impression : celle de l'avance prise par nos principaux partenaires
.
2. L'enseignement
: il y a deux façons de voir les nouvelles
technologies de l'information dans l'enseignement :
· celle de ces technologies en tant qu'outil pour la
pédagogie : mettre au point des versions multi media de certains
programmes, etc.
· celle qui se limite à apprendre aux élèves
à s'en servir ;
A moyen terme, je pense qu'il faut qu'on utilise au maximum tout le potentiel
des nouvelles technologies de l'information pour l'Education, sans pour autant
en faire une fin en soi ; trois aspects sont à retenir :
a)
En termes
d'équipements techniques
, nous pensons
qu'ils serait intéressant de mettre au point une sorte de typologie des
besoins dans quelques catégories simples et de faire des propositions,
ou plutôt de donner des conseils d'équipements pour
répondre aux besoins de chacun : ainsi, on peut imaginer qu'une
seule connexion à Internet puisse suffir dans un petit lycée,
alors que les solutions seraient différentes dans les
établissements plus importants ;
b)
La maintenance des machines
sur place : on a un
peu le sentiment que, s'il n'y a pas de cahier des charges global, ou quelque
chose qui définisse assez précisément la justification
technique de ce qui permettra que tout ça fonctionne, on risque d'aller
vers des problèmes de diffusion et de maintenance, parce que je ne pense
pas que la maintenance pourra être faite au niveau le plus bas de
l'échelon, c'est-à-dire celui de l'école ;
c)
Le problème du coût
: il faut étudier
de très près le coût des communications pour accéder
au réseau ; ceci devrait faire l'objet de négociations avec
France Telecom et ses concurrents : pour un usage pédagogique, il
faudrait que les tarifs soient adaptés aux besoins des
écoles ;
3. Le grand public
: il faudrait d'abord
dissiper les craintes
des Français
et augmenter l'intérêt qu'ils peuvent
avoir pour les nouvelles technologies de l'information ; il faudrait
trouver les modalités d'une bonne campagne
promotionnelle (plaquettes, colloques,etc.) ;
Le Minitel : il y a un problème éditorial assez fort
aujourd'hui sur le Minitel : beaucoup de services payants devraient
être gratuits : par exemple, consulter les horaires de train sur le
serveur SNCF, alors que si vous allez dans une gare, la consultation sur borne
est gratuite ;
Donc, les services publics devraient montrer l'exemple en offrant un service
analogue à celui qu'ils offrent sur Minitel, payant, sur Internet,
gratuit ; la
gratuité
serait une façon de donner un
avantage à Internet, de stimuler son décollage dans le grand
public ; il faut bien étudier la succession que l'on va imaginer au
Minitel : une des clés de son succès a été sa
proximité avec le téléphone ;
Le paiement électronique : actuellement, lorsque l'on veut payer
quelque chose sur Internet, les solutions existantes ne sont pas pleinement
satisfaisantes ; il faudrait donc imaginer un système de paiement
électronique plus sécurisé et fiable, étant entendu
que la France dispose, avec son " écono-mie " de la carte
à puce, unique au monde, des possibilités réelles ;
le paiement par carte à puce est aujourd'hui parfaitement
inséré dans nos moeurs et notre législation ; cette
dernière pourrait servir de base à la mise au point d'une
législation universelle pour le paiement électronique ;
Les incitations à s'équiper : il faudrait prendre des
initiatives incitatives en matière fiscale : on pourrait jouer sur
la TVA par exemple, ou alors sur la réduction d'impôt sur le
revenu ; tout ceci pour faciliter l'équipement et la connexion des
ménages ;
4. Les entreprises
: il y a en France un problème
d'état d'esprit général des entreprises vis-à-vis
des nouvelles technologies : en gros, quand une
grande entreprise
a
un problème, elle pense plus rapidement " plan social "
qu'autre chose pour améliorer sa compétitivité et son
efficacité et trouver de nouveaux marchés ; ainsi, les
entreprises les plus efficaces ne sont pas forcément celles disposant du
plus gros budget informatique ; il faudrait réussir à
démontrer qu'investissement dans les NTIC et amélioration de la
compétitivité sont liés ; il faudrait donc mettre en
place un système d'échange des expériences
réalisées en ce domaine par le biais des associations et chambres
de commerce, bref,
de faire connaître ces expériences
réussies et donc probantes
;
A l'endroit des
PME
, le ministère étudie les mesures les
plus appropriées pour aider à la diffusion et l'usage des
NTIC : nous réflechissons par exemple à des mesures fiscales
incitatives, telle que la réduction de la durée de
l'amortissement de l'investissement informatique, aujourd'hui trop long eu
égard notamment aux évolutions techniques incessantes en ce
domaine ; le ministère étudie également la mise en
place de serveurs Web aux contenus intéressants, directement utilisables
par les PME dans leurs métiers (déclarations fiscales et
sociales par exemple) ; on a peu l'impression qu'il y a beaucoup
d'étapes difficiles à franchir, au premier chef d'ordre
psychologique ;
les entreprises ont en fait pris le problème
sous l'angle " réduction des coûts " et non
" apport de fonctionnalités " alors que c'est la
fonctionnalité supplémentaire qui augmente
l'efficacité
;
Audition de Messieurs De La BAUME et BERTOLUS
Auteurs de "La révolution sans visage"
Résumé : Internet est aujourd'hui chargé de toutes les peurs: l'ouverture sur le monde, la mondialisation; internet ne marchera à terme que s'il y a du contenu: en France, il est très mauvais, ce qui explique largement la faible connexion des français; il faut donc apporter de véritables services aux consommateurs; alors, ils répondront.
1.
Il existe des centaines de milliers de sites
aujourd'hui. A terme il va y avoir quelques carrefours importants qui, seuls,
capteront la publicité. C'est le moment de créer ces grands
carrefours.
Ce qui est le plus frappant en France, c'est que les deux premiers fournisseurs
d'informations sur Internet soient
Microsoft
et
Infonie
,
c'est-à-dire un ancien
miniteliste
et un américain,
éditeur de logiciel. Ce n'est pas normal que presque aucun acteur de
l'édition classique n'investisse dans le contenu éditorial, c'est
une aberration.
2.
Ce qui est fondamental dans ces
nouvelles
technologies
,, ce n'est pas le "plus", "plus"
d'ordinateurs dans les
écoles, dans les foyers, mais c'est
l'environnement
dans lequel
ça sert: on peut toujours mettre plus d'ordinateurs dans les
écoles, comme les professeurs ne sont pas formés, on risque de
revenir aux errements du plan "informatique pour tous", avec ce
sentiment, chez
les professeurs, d'avoir un outil dont on ne sait pas très bien pour
quoi il est fait.
Internet
est aujourd'hui
chargé de toutes les peurs qu'on
peut avoir
: l'ouverture sur le monde, la mondialisation. Dans les
entreprises, les salariés voient cet outil un peu avec frayeur et avec
une certaine raison: parce que là aussi, toutes les notions liées
à
Internet
, la souplesse,etc... eh bien certains estiment que ca
peut se retourner contre eux.
Mais il évident que les NTIC sont un formidable booster dans
l'évolution du travail et des relations du travail, du monde de
l'entreprise: il faut donc apporter de véritables services aux
consommateurs et les consommateurs répondront.
3.
Internet ne marchera à terme que s'il y a
du
contenu
; une des raisons pour lesquelles Internet ne marche pas en
France, c'est que le contenu en langue française est absolument nul,
à 95 %. Sur Internet, il n'y a que des rapports annuels de
sociétés, des brochures de députés, de conseils
généraux. En gros, il n'y a que des brochures. Ca n'a aucun
intérêt. Les brochures, on les prend dans les bureaux et on les
met à la poubelle en sortant
. Tant qu'il n'y aura pas de contenus,
il n'y aura pas de clients français sur Internet
. C'est comme si
sur la télévision publique il n'y avait que des brochures et les
rapports annuels de toutes les sociétés françaises: on ne
regarderait pas la télévision. Pour qu'il y ait des contenus
,
il faut qu'il y ait des fabricants de contenus
.
Il faut quand même qu'on facilite un tout petit peu la vie des fabricants
de contenus, ce n'est pas grand chose. Ce qui marche aujourd'hui sur
Internet ? : 50 % des sites visités sont des sites de
"cul". Pour les autres connexions, les gens vont un peu partout, mais
l'information est un des secteurs qui marche le mieux. En France quasiment
personne ne fabrique de l'information. Les journaux existants plaquent leurs
éditions sur le Net, sans plus, sauf rares exceptions. Il n'y a donc
quasiment aucune création
ex nihilo
de journaux.
4.
On critique beaucoup le
Minitel
, mais récemment, je
m'entretenais avec quelqu'un d'IBM qui m'expliquait qu'en fait IBM se nourrit,
pour sa stratégie sur Internet, de toutes les études qu'il y a pu
y avoir sur le Minitel, notamment en terme de consommation.
Audition de Jean-Michel BILLAUT
Directeur de l'Atelier télématique de la Compagnie Bancaire
Résumé : Le développement d'Internet est vital: déjà, aux Etats-Unis, l'économie se réorganise autour du phénomène, qui se développe très rapidement ; le risque pour les français, qui " iront " à Internet, est qu'ils le fasse tardivement ; pendant ce temps, les américains, ayant rodé les nouvelles chaînes de valeur ajoutée liées à son développement, organiseront les nouveaux marchés à leur façon ; il faut donc, au plus haut niveau de l'Etat, que les responsables les plus en vue donnent un coup de pouce, qu'ils montrent simplement leur volonté d'y aller : la force de l'exemplarité jouera beaucoup ; nous entrons dans un nouveau type de démocratie, animée par des politiques remplis d'humilité et travaillant en réseau ; ce changement s'inscrit parmi d'autres, le plus significatif étant l'apparition d'une nouvelle forme de commerce, le commerce on line ; même s'il nous semble que nous n'en sommes qu'à l'orée, cette époque arrive à grands pas ; il faut donc se bouger sinon quoi nous sortiront du circuit.
1.
Internet
est vital ; aux Etats-Unis,
toute l'économie est en train de se réorganiser autour de
cela ; c'est un phénomène qui va beaucoup plus vite qu'on ne
le croit ; cela va avoir pour nous deux conséquences :
· les autres pays vont devoir suivre, sinon ils sortiront du
circuit ;
· la création d'un nouveau media entraîne toujours de
nouvelles chaînes de valeur ajoutée, et c'est ce qui est en train
de se produire pour Internet ;
2. Ma crainte
est que le citoyen français, qui ira à
Internet, le fera tardivement et, pendant ce temps, les américains
auront rodé chez eux ces nouvelles chaînes de valeur
ajoutée ; le risque est donc
que les américains
organisent les marchés à leur façon ;
3. Ce qu'il faut faire en France ?
Que les plus hautes
autorités de l'Etat rebondissent sur le sujet,
qu'elles montrent
simplement leur volonté d'y aller
; et ceci à
l'instar
de ce qui s'est passé lors de la création de
l'Atelier de la Compagnie Bancaire, il y a vingt ans : sa création
n'aurait pas abouti si, au sommet, notre Président n'avait pas
donné son feu vert. Il faut qu'on se bouge.
4. La Compagnie Bancaire
est
pragmatique
au sens anglo-saxon du
terme et
consensuelle
au sens japonais du terme et l'Atelier, en son
sein, est un groupe informel : il accepte tout le monde, si tant est qu'il
s'intéresse aux nouvelles technologies
; notre structure est en
réseau, et pas du tout hiérarchique
;
5.
L'avenir
: On rentre dans une
nouvelle
société
, on va vers un
nouveau type de
démocratie
beaucoup plus répartie où les hommes
politiques auront beaucoup plus d'humilité, où ils travailleront
plus en réseau que par le passé ; l'avenir est plus à
des groupes d'hommes qui ensemble réfléchissent pour apporter des
solutions et qui emploient tous les outils avec détermination pour faire
en sorte que ces idées prennent ;
Le problème qui risque de se poser est
que nous ne voyons pas arriver
les nouveaux commerçants
on line
: vont en effet se
créer de nouvelles structures commerciales
on line
qui seront, au
départ en tout cas, pas forcément françaises ;
imaginez
Federal Express
se lançant dans la vente de machines
à laver
on line
au niveau mondial... Pour le moment cependant, il
n'y a pas véritablement de
marché Internet
, il n'y a pas
les outils pour ; il y a la bonne volonté, les gens sont contents
de prendre contact les uns avec les autres, mais on n'est pas à
l'époque de
l'économie Internet
. Mais celle-ci arrive
à grands pas.
Audition d'Antoine BEAUSSANT et de M. ROS de LOCHOUNOFF
GESTE
Résumé : Le GESTE a cette double dimension typiquement française d'être historiquement très " Minitel " et en même temps délibérément tourné vers les développements Internet et services en ligne ; notre préoccupation particulière est la question des contenus et de l'édition ; il y a deux conditions au développement de l'utilisation des NTIC : l'existence d'un parc de terminaux qui permette de se connecter, et l'existence de contenus intéressants ; le paradoxe étant que sur Internet il n'y a pas de système économique pour financer l'édition et les contenus ; les grands secteurs d'offres qui peuvent intéresser le grand public sont, au-delà du mail, application n°1, la bourse, le sport, le turf ; les jeux et loisirs devraient se développer. Concernant le champ de la culture, historiquement l'un des promoteurs de l'Internet aux USA, il est frappant de constater le retard français : on ne trouve aucune thèse universitaire sur Internet par exemple ; de même, un étudiant étranger ne peut accéder aux Universités françaises depuis son pays, contrairement au système américain ; il faut donc impulser une sorte d'obligation pour le rayonnement de notre culture, et la promouvoir sur Internet. Il faut mettre en ligne gratuitement le contenu de la BNF.
1. Le GESTE
a aujourd'hui 80 adhérents. Sa
particularité est de s'intéresser aux
contenus
.
C'est le
groupement des éditeurs de services en ligne
: le
Monde, l'AFP, Libération, TF 1, sont des adhérents
historiques ; Microsoft, Compuserve, America On Line nous ont rejoints et
sont membres actifs. Le GESTE a aujourd'hui cette double dimension typiquement
française d'être historiquement très
"
Minitel
" et en même temps
délibérément tourné vers les développements
Internet et services en ligne. Notre préoccupation particulière
est donc la question des contenus et de l'édition ; si on
réfléchit aux conditions qui peuvent permettre le
développement des NTIC, en particulier de l'Internet, dans un pays comme
le notre, il y a en a deux principales à mon sens :
Premièrement, l'existence d'un parc de terminaux qui permette de se
connecter. Nous avons deux grands parcs existants : le
téléphone, autour duquel tous les développements
extraordinaires, et le parc Minitel qui représente à peu
près 7 millions de terminaux ; puis, le parc de micro ordinateurs
qui reste peu développé dans les foyers : estimé
à 1 million, on pense atteindre 3 millions de foyers en l'an 2000. Il va
falloir organiser toute l'assistance des foyers équipés qui vont
se retrouver très rapidement avec des problèmes de formation, de
virus, de pannes, etc... Les opérateurs de mobiles ont bien compris que
le développement d'un nouvel espace de communication passe ;
premièrement et avant tout, par le développement du parc.
Le deuxième facteur clef de développement est l'existence de
contenus intéressants ; dans le cadre d'Internet, la
première application reste le mail, même pour les gros
utilisateurs et d'ailleurs plus à titre professionnel qu'à titre
privé. Dès qu'on a une activité de groupe, de club, le
mail est parfaitement adapté ; actuellement, la
" Charte de l'Internet" s'élabore de façon très
constructive en grande partie grâce à Internet. Nous avons des
contributions atteignant des niveaux de qualité et de précision
tout à fait remarquables. Le mail, c'est vraiment l'application centrale
d'Internet ; que peut-elle donner dans le grand
public français ? Je ne sais pas.
Il y a tous le développement de contenus de type éditoriaux
où on est, pour l'instant, face à un paradoxe en particulier
en France : c'est l'absence de système économique pour
financer l'édition et les contenus ; aux Etats-Unis, il y a une
forte tradition de contenus gratuits, mais cela fait qu'il n'y a pas beaucoup
de bases de données. Il y a tous les contenus universitaires qui sont
très riches et très développés, beaucoup plus que
chez nous ; mais en termes de grands sites éditoriaux, il n'y a pas
encore beaucoup de choses ; il y a beaucoup de sites marchands qui se
développent ; mais, faute de moyens de paiement pour les contenus,
on n'a pas vu de grands sites éditoriaux ; des américains
ont fait le pari d'un financement par la publicité mais ils ont en train
de déchanter en se rendant compte que de part la prolifération du
nombre de sites, l'audience est complètement
éclatée ; à part de très grands sites comme
Yahoo, Nomade,... il est très difficile de motiver les annonceurs sur de
telles audiences.
En ramenant cela à l'échelle française, ce n'est
même pas la peine d'imaginer un financement par la publicité.
C'est un modèle qui ne peut pas fonctionner. Il y a actuellement 3
à 400.000 abonnés, mais même à l'échelle de 2
ou 3 millions, ce n'est pas suffisant pour permettre de développer un
marché publicitaire. On ne l'a d'ailleurs pas connu sur Minitel sauf
pour l'annuaire électronique, on ne le verra pas non plus sur Internet
mis à part quelques sites majeurs. Aux USA ils sont déjà
en situation d'interrogation forte alors qu'ils sont déjà
à 50 ou 60 millions d'utilisateurs ; il faut donc trouver un autre
modèle de financement pour développer une offre
intéressante sur Internet qui ne peut être que du paiement soit
à l'acte, soit par des systèmes de porte-monnaie
électronique ou par des systèmes kiosques comme France Telecom
l'a développé pour le Minitel ;
2. Les grands secteurs d'offres
qui peuvent intéresser le grand
public : si on se réfère aux expériences connues de
Télétel
,
d'Audiotel
et
d'Internet
, on
retrouve les mêmes aspirations du public : le
mail
,
application numéro 1
, ensuite, la
Bourse
, qui est une
grosse motivation d'appel, le
sport
et le
turf
. Les
loisirs
et les
jeux
devraient se développer. Il y a aussi
le champ de la culture
, au sens le plus large, qui est un point
très important : l'Université, la recherche, etc... Aux USA,
c'est historiquement un des promoteurs d'Internet. En France, nous sommes
restés assez timides
; il y a très peu
d'universitaires qui utilisent intensivement Internet
; on ne
trouve pas, à ma connaissance, les thèses de nos thésards
disponibles sur Internet ;
il faut impulser une sorte d'obligation pour
le rayonnement de la culture française
; c'est impressionnant
de penser à l'éspèce d'OPA qu'a fait la culture
américaine sur le monde entier : un étudiant en Inde aura
accès à toutes les Universités américaines, et pas
aux nôtres ; il est terrifiant de voir la crainte des conservateurs
de Musées, de la Bibliothèque Nationale de France par exemple,
face à Internet : or, il est important que notre culture puisse
rayonner. Il faut sans hésiter mettre en ligne gratuitement le contenu
de la BNF, des musées français,...
3. L'un des axes essentiel de travail
autour de l'élaboration de
la " Charte
de l'Internet" sont les problèmes de
sécurité
sur l'Internet : il faut que les
utilisateurs, y compris les chefs d'entreprises, qui sont souvent aussi mal
informés qu'un particulier, aient le sentiment que tout ça est
organisé, fonctionne.
Audition de Michel BON
Président de France-Telecom accompagné
de
madame PELTIER-CHARRIER et de M. Philippe BERTRAN
Résumé : Relier les écoles au réseau Internet est nécessaire, mais, pour ce faire, il faut laisser l'initiative partir de la base, c'est-à-dire inciter les lycées et collèges à s'organiser eux-mêmes pour bâtir quelque chose, plutôt que d'attendre qu'un programme " tombe " d'en haut, c'est-à-dire du Ministère de l'Education Le financement d'une telle opération au travers de l'élargissement de la notion de " service universel ", qui est un impôt, pourrait, en termes de concurrence, s'avérer néfaste. En lançant Wanadoo, France Telecom contribue à créer un surcroît de marché, sans prendre le marché des autres : les problèmes liés à son démarrage, difficile, semblent se résorber rapidement. Depuis peu érigé en priorité dans la politique de France Telecom, Internet la conduit à travailler en direction des Internautes, notamment afin de leur faciliter l'accès au réseau. L'Eldorado que ce dernier représente, plus particulièrement pour les fournisseurs de services du Minitel, nous incite à imaginer une migration de ceux-ci vers Internet. Une réflexion économique commune reste cependant à mener sur ce point, ainsi qu'un gros effort pédagogique.
1. La notion de service universel et son éventuel
élargissement afin de relier les écoles : .
1.1
La France et l'Allemagne se ressemblent ; ces deux pays ayant
des monopoles finissant ainsi que des tarifications encore un peu
élevées. C'est dans ce cadre que Deutsche Telekom et France
Telecom ont réfléchi à un programme Internet
destiné aux écoles. Or, si les Allemands sont parvenus à
convaincre 30.000 établissements scolaires, seules 100 écoles
françaises semblaient partantes. Pourquoi ? Parce que les
allemands, plutôt que d'offrir internet à toutes les
écoles, l'ont offert à celles qui manifestaient de
l'intérêt : il y avait donc une éspèce de base
contractuelle, l'école disant ce qu'elle voulait faire avec
Internet ; d'autre part, la question du public visé par ce
programme ne s'est pas posée : il s'agissait des étudiants.
Or, ce qui a marché chez eux n'a pas marché en France,
l'Education Nationale, par un tropisme qui n'apparaît pas anormal, ayant
considéré qu'elle devait se situer au coeur du projet, en en
contrôlant l'application.
Il faut donc vraiment trouver le moyen de
faire en sorte, en France, et pour qu'un tel projet réussisse
, que
les lycées et collèges trouvent intérêt à
s'organiser eux-mêmes pour bâtir quelque chose
, plutôt
que d'attendre qu'un projet tombe " tout cuit " de la Rue
de Grenelle
(ils ne l'utiliseraient en effet pas aussi bien que s'ils l'avaient construit
eux-mêmes).
1.
Une autre question se pose à cet égard, c'est celle du
coût
d'un tel programme : en partant d'un enveloppe de 10.000
Francs par établissement, somme multipliée par 100.000, on arrive
donc à 1 milliard de Francs ; l'Education Nationale peut
trouver ce financement sans difficulté ; mais alors, afin
d'optimiser la mise en place d'un tel programme, plutôt qu'une
organisation " par le haut ", il faut imaginer d'emblée une
piste beaucoup plus opportune : tenter de voir comment on peut permettre
à l'établissement scolaire qui voudrait se lancer dedans de faire
librement des arbitrages dans ses dépenses. Ceci lui permettrait de
choisir, d'acheter un micro plutôt que de renouveler le stock des cartes
géographiques murale, que sais-je encore ; bref
, laisser
l'initiative partir de la base
.
1.3
Sur l'élargissement éventuel de la notion de
service universel
, il faut
rester très
prudent
:il ne faut pas oublier que le service universel est un
impôt ; cet
impôt
, que nous avons mis en place dans la
perspective de la fin du monopole, nous handicape d'ores et déjà
par rapport à nos voisins ; l'élargir nous mettrait encore
un peu plus à l'écart des autres pays. Or, n'oublions pas non
plus qu'il existe toutes sortes de méthodes permettant de joindre un
interlocuteur à travers d'autres canaux que le passage par un
commutateur " national " ; tout cela pourrait, au bout
du
compte, s'avérer néfaste.
2. Wanadoo
: il a commencé de façon très
difficile, mais les problèmes de démarrage sont maintenant
surmontés et nous gagnons à peu près 1 point/1 point
et demi de parts de marché par mois. Tout ceci est l'indice que,
finalement, le produit ne doit pas être si mauvais. D'autre part, il faut
bien voir que le monde Internet paraît un peu comme la jungle à la
majorité du public actuel (un jargon anglais, des fournisseurs
américains,...). Or, la marque France Telecom, elle, est rassurante.
Donc, en offrant notre propre service,
l'on contribue à
créer un surcroît de marché, sans prendre le marché
des autres
. N'oublions pas non plus qu'Internet n'a vraiment
commencé à préoccuper France Telecom que depuis deux ans,
et que ce n'est que depuis 1997 qu'Internet est devenu l'une de nos
priorités majeures.
3.
Le tarif réduit de France Telecom
: nous avons eu
le tort, lors de la dernière modification tarifaire, de ne pas annoncer
fortement la simplification des plages horaires. De même que nous aurions
du bâtir quelque chose de spécifique pour les Internautes. Mais
nous étudions le moyen de corriger notre démarche,
peut-être en leur proposant des
forfaits
applicables à des
heures " impossibles ", par exemple 1 heure/5 heures du
matin. En
consultant les forums, j'ai constaté, même si, objectivement, la
nouvelle tarification ne leur est pas défavorable, que les Internautes
nous critiquaient très vivement.
4. L'embouteillage du réseau
: l'éventuel passage
à la forfaitisation ne doit pas nous faire oublier la situation
américaine : au fond, la forfaitisation mise en place là-bas
est à relier à un autre phénomène :
l'embouteillage du réseau
. Pour tenter de le
désembouteiller, les américains procèdent aujourd'hui
à des investissements si considérables qu'ils n'en trouvent pas
la rentabilité dans les abonnements locaux. Ces investissements massifs,
d'autre part, les empêchent d'investir ailleurs : ils doivent
impérativement désengorger le réseau sinon quoi l'ensemble
de leurs services pourrait s'effondrer. Ils réflechissent à la
mise en place d'un réseau
ad hoc
pour les internautes, qui bien
évidemment engagerait des sommes monumentales. Pour le moment, aucune
solution n'a été dégagée.
5. La politique de France Telecom vers les Internautes
: il faut
garder, à la fois dans les tarifs mais aussi dans notre approche
technique, une flexibilité très grande.On peut imaginer
l'architecture suivante : une liaison Numeris avec un système de
forfait à destination d'un numéro particulier. Nous y
travaillons, mais sur le réseau RTC.
6. La migration des services du minitel
: Dans l'ensemble, le
Minitel a créé de mauvaises habitudes. Il faut donc penser
à la migration, que l'on peut prendre par plusieurs bouts : la
migration, ce peut être d'abord habituer les utilisateurs du Minitel
à
un courrier électronique
; on vient de
lancer ce service d'ailleurs, et il semble démarrer de façon
plaisante.
La migration, c'est aussi le
kiosque-micro.
Et puis, la migration,
c'est aussi la migration dans la tête des fournisseurs de services en
observant le phénomène suivant
: l'augmentation du volume
et la baisse des coûts
. Il y a donc un gros effort de
pédagogie à fournir, une réflexion économique
commune à conduire avec les fournisseurs de services pour qu'il
comprennent qu'un
Eldorado
existe encore, même s'il a tendance
à s'éloigner.
Audition de monsieur Daniel BOUGNOUX
Professeur à l'Université STENDHAL de
Grenoble III
Auteur de " La communication contre
l'Information"
(Hachette Livre 1995 - coll. " questions de
société ")
Résumé : Nous vivons l'effondrement des pyramides et le problème est de pouvoir accueillir les nouvelles technologies de l'information et de la communication sans décapiter le temps lent de l'oeuvre et de la culture. Il y a érosion des vieux donjons - qui symbolisent la verticalité - rongés par la marée générale. La verticalité lutte avec l'horizontalité, et cette dernière est de plus en plus forte car elle permet un accès beaucoup plus libre au savoir et à la connaissance. Le retard de la France est peut-être un atout : on assiste souvent à des retournements complets de situation.
Q
. Comment analysez-vous l'impact des nouvelles
technologies de l'information et de la communication dans notre
société ?
R
. Nous vivons l'effondrement des pyramides et le problème est de
pouvoir accueillir les nouvelles technologies de l'information et de la
communication sans décapiter le temps lent de l'oeuvre et de la culture.
Car, actuellement, autant les " formes fixes " - la
graphosphère - assurent une forme d'autorité au savoir, autant
Internet ne le permet pas : ce qui garantit les livres, c'est le filtre
éditorial, ce qui est sans équivalent sur le Net. Ceci dit, nulle
part le savoir ne se capitalise totalement pyramidalement : aujourd'hui,
on a dé-capitalisé et dé-hiérarchisé le
savoir et on perd - en conséquence - en autorité et en lieux
instiutionnels. En revanche, on gagne à la fois en pertinence,
mobilité et personnalisation (car il n'est jamais nécessaire de
tout connaître : tout est dans la méthode).
Q
. L'écran va-t-il tuer le livre ?
R
. Les deux choses sont différentes : le livre est un lieu
de recueillement et de savoir, il est consulté à son propre
rythme, c'est un outil de culture que l'on n'est pas prêt pas de
remplacer.
Le livre n'est pas et ne sera pas ruiné par les nouvelles technologies
de l'information et de la communication. Il a façonné cinq
siècles de culture occidentale. La graphosphère a encore de beaux
jours devant elle. La grande question est celle de l'interactivité. Nous
sommes certes à un tournant, mais rien n'est joué.
Q
. Comment voyez-vous évoluer le monde de l'Education au milieu
de toutes ces évolutions ?
R
. Il y a érosion des vieux donjons, rongés par la
marée générale (le système du mandarinat à
l'Université, les doctorats). Le donjon symbolise la verticalité.
Il y a une lutte entre verticalité et horizontalité, cette
dernière étant de plus en plus forte. L'horizontalité
permet un accès beaucoup plus libre au savoir et à la
connaissance.
Lorsque les nouvelles technologies de l'information et de la communication
auront pénétré le monde de l'Education,
l'élève sera le Soleil : le savoir tournera autour. Il
s'agira donc d'une révolution
copernicienne
(c'est-à-dire
une inversion complète des paradigmes).
Q
. Vous n'hésitez pas à parler de " crise de
l'université "...
R
. En effet. Aujourd'hui, les étudiants sont parfois plus experts
que les professeurs. Pour conserver leur autorité, ces derniers doivent
donc aller sur le réseau (c'est un peu moins vrai en philosophie car il
y a une espèce d'éternité du questionnement).
Q
. Quelle regard portez-vous sur le retard pris par la France dans
l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la
communication ?
R
. La culture du retard a parfois des atouts : on assiste souvent
à des renversements complets de situation. En France, la technophobie
est le vieil héritage d'un Etat orgueilleux. Il reste toujours
aujourd'hui cet
imperium
de la pensée pure et magistrale. Alors
que l'on constate que, dans les " petits pays " - tels les
Pays-Bas -
qui sont menacés culturellement - l'utilisation des nouvelles
technologies de l'informa-tion et de la communication y est fortement
développé. Ceci est certainement lié à cela.
Audition de Jean-Manuel BOURGOIS
Directeur Général des Editions
MAGNARD-VUIBERT
Groupe ALBIN-MICHEL
Résumé : C'est l'édition spécialisée (clientèle juridique, médicale) qui, pour l'instant a le plus été changée par le développement de l'édition électronique ;pour le reste, il y a une très grande différence entre le discours et la réalité : on s'en tient à des opérations-pilotes ; Pourquoi ? parce que, pour l'édition scolaire proprement dite, les nouvelles technologies, qui recèlent des avantages certains (meilleur emploi de l'image que dans un livre, possibilité de faire du remedial), présentent de nombreux inconvénients dont le premier est le coût (qualité des outils ; coût de développement) ; autres inconvénients : la formation à ces nouvelles technologies. Il y a un blocage de générations, les maîtres étant souvent décalés par rapport à leurs élèves, nés avec la révolution informatique et opérationnels ; il faudrait imaginer des formules permettant aux seconds de former les premiers, utilement. D'une façon générale, l'édition électronique scolaire est girondine et on ne peut pas l'attaquer par des moyens jacobins : l'essentiel de l'effort d'adaptation de l'Education Nationale consiste à convaincre les maîtres que ces nouvelles technologies sont nécessaires ;
1.
Je dirige les activités scolaires du
groupe ALBIN-MICHEL
: notre activité essentielle est le
livre, mais nous offrons aussi des produits para-scolaires, d'assistance
à la maison, sur des supports CD-ROM ;
Le secteur qui, pour l'instant, a été le plus modifié par
l'édition électronique
est celui de l'édition
spécialisée : celle liée aux livres et
périodiques s'adressant à une clientèle comme la
clientèle juridique, la clientèle médicale, la
clientèle financière ; ces éditions sont toutes
extrêmement focalisées et pointues ;
Pour le reste, honnêtement,
il y a une très grande
différence entre le discours et la réalité
: il
se passe beaucoup de choses mais il s'agit généralement
d'opérations de développement, d'opérations-pilotes ;
pourquoi ? parce que, dans l'édition scolaire, les nouvelles
technologies ont certes des
avantages
mais également de gros
inconvénients
:
Les avantages : il s'agit d'abord d'un bien meilleur emploi de l'image que
dans le livre ; dans ce dernier, l'image est " gelée ",
pas très facile à manier ; il s'agit ensuite des moyens de
contrôle continu des connaissances, de paramétrage :
l'utilisateur des nouvelles technologies peut beaucoup mieux suivre et se
placer par rapport à la norme immédiatement supérieure et,
au-delà, faire des rattrapage, faire du remedial ; il y a une
souplesse, dans l'édition électronique scolaire, tout à
fait remarquable ;
Les inconvénients : il y a d'abord le coût : le
coût lié à la qualité des outils, et le coût
de développement, qui est très important ; il y a ensuite,
problème spécifiquement français, la lourdeurs des
investissements nécessaires, qui ne sont pas toujours faits, et qui
aboutit à la situation suivante : dans les annéesqui
viennent, le principal éditeur scolaire sera peut - être
MICROSOFT.
Et ceci pose d'autres problèmes, de normes de globalisation par
exemple ;
2.
Il y a encore un autre problème, celui de
la formation
à ces nouvelles technologies
: en France, j'ai pu constater
la lourdeur et la lenteur du passage à une nouvelle technique
d'enseignement ! il y a un
blocage de
générations
; c'est LE problème au niveau des
enseignants : les structures de formation que je vois se mettre en place
ne me paraissent pas adaptées : elles sont trop pyramidales :
pour employer une image, on veut faire travailler des
cuirassés
alors que l'édition électronique exige des moyens de
corsaires
; c'est une information de
" guérilla ",
avec des chemins de liberté, éclatés et qui se prête
mal à des plans directifs, à des actions
centralisées ; l'édition électronique scolaire est
girondine
et on ne peut pas l'attaquer par des moyens
jacobins
;
Autre
handicap
pour l'école : les nouvelles technologies
sont des moyens de désocialisation : devant un écran, le
dialogue se fait d'une façon totalement différente de ce qu'a
été jusqu'à maintenant la vie à l'école, qui
sont les enfants, la discussion, l'ouverture. Face à un écran, on
est frappé par le silence des enfants, c'est quelque chose
d' "
Orwellien
" : on est en présence d'un
Maître qui est devenu une sorte de super-contrôleur...
3.
Quelles solutions ?
On pourrait imaginer une
formule de monitorat
aboutissant à inverser une partie des
rôles dévolus aux élèves et aux enseignants :
les premiers, nés avec la révolution informatique et beaucoup
plus compétents et opérationnels, formeraient les seconds,
étrangers à ce monde nouveau qui a émergé ;
cela poserait des problèmes de hiérarchie, mais il faudrait
étudier cette formule ; il y en a une autre : faire venir dans
les écoles des formateurs de l'extérieur : ils viendraient
disons une heure par jour dans l'établissement le plus proche de leur
domicile pour aider les élèves et les enseignants à se
mettre sur leurs machines.
Il faut, pour employer une autre image, que cette grande maison qu'est
l'Education Nationale apprenne à
faire du judo
,
c'est-à-dire à tomber avec l'adversaire, sinon quoi la relation
enseignant-élève risque d'être sérieusement mise
à mal, avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer ;
mais, face à une situation nouvelle, il faut trouver une solution et
établir de nouveaux liens au sein de ce monde ;
l'essentiel
est de convaincre le maître et non de le contraindre ;
Audition de Claude BOURMAUD
Président de LA POSTE
accompagné de
monsieur Patrick ROMAGNI
Résumé : Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication constitue autant une menace qu'une opportunité pour La Poste ; télécopie et e-mail se substituent pour partie à des envois physiques mais le commerce électronique peut accroître les besoins de livraisons et Internet favoriser le développement de nouveaux services. Les grands concurrents mondiaux de La Poste tirent ainsi déjà beaucoup de bénéfices de ces nouvelles technologies. La Poste, soucieuse de la couverture de ses charges fixes (réseau, personnel), veut faire des technologies de l'information un outil naturel de son développement. Déjà présente dans les domaines du courrier hybride et de l'échange de données informatisées, La Poste entend participer activement à la révolution de l'Internet.
1. La situation de La Poste aujourd'hui
:
l'ensemble du groupe La Poste, filiales comprises, réalise un chiffre
d'affaires de 86 milliards de francs dans trois grands secteurs
d'activités :
· le courrier, représentant 56 milliards de francs de chiffre
d'affaires ;
· l'activité colis, secteur très concurrentiel,
représentant 10 milliards de francs de chiffre d'affaires ;
· les services financiers, représentant, en termes de produit
net bancaire, 20 milliards de francs de chiffre d'affaires ;
En conséquence, 40 % de activités de La Poste sont dans le
secteur concurrentiel.
Le
réseau
de La Poste représente 17.000
établissements : 14.000 bureaux de Poste et 3.000 agences
postales. La majorité des implantations est toutefois située en
zones rurales puisque 12.000 établissements y déservent
26 % de la population alors que 1.500 bureaux réalisent 80 % du chiffre
d'affaires de La Poste.
2. La Poste et les nouvelles technologies de l'information :
Pour le courrier, les nouvelles technologies de communication offertes avec
beaucoup d'imagination aux entreprises, provoquent une substitution certaine au
papier. L'échange est plus rapide et souvent moins coûteux. Le
seul développement de la télécopie représente un
manque à gagner de 4 milliards de francs par an pour La Poste. Une
partie de notre réponse réside dans l'accroissement continue de
notre efficacité, tant en matière de qualité de service
que de productivité. La lecture optique automatique du courrier en est
l'illustration, puisque nous sommes aujourd'hui en mesure d'acheminer et de
trier automatiquement le courrier jusqu'au niveau du point de remise
- c'est-à-dire rue par rue et n° de voie par n° de voie.
La généralisation de ces techniques ouvre des perspectives
considérables puisqu'un facteur passe par exemple 30 % de son temps
à préparer et à trier le courrier qu'il doit distribuer.
La Poste peut donc espérer améliorer encore la qualité de
ses services - c'est à dire essentiellement la proportion de courrier
prioritaire livré le lendemain de son jour de remise - sans augmenter
ses tarifs d'affran-chissement.
Nous utilisons par ailleurs ces nouvelles technologies pour développer
notre offre de service, à travers le suivi d'objet (
tracing &
tracking
), notamment pour des produits particuliers comme les
recommandés ou les sacoches inter-sites des entreprises et des
administrations.
Pour l'activité colis, le développement d'Internet bouleverse la
donne : nos concurrents (DHL, Federal Express, United Parcel Service)
proposent la préparation et le " tracing &
tracking " des envois sur leurs sites Web. Les clients peuvent
non
seulement trouver la trace de leurs colis mais peuvent également, en
périphérie de cette information, cheminer dans une galerie
marchande de manière à nouer d'autres transactions ; la
technologie est ici porteuse de choix et de valeur ajoutée. La
dématérialisation des échanges n'est qu'apparente puisque
le commerce électronique peut être un facteur de
développement considérable de la vente par correspondance. Depuis
longtemps déjà, CHRONOPOST, la filiale express de La Poste,
fournissait un service de suivi d'objet par Minitel. Aujourd'hui La Poste en
fait autant sur Internet avec son service DILIPACK pour les petits colis
inter-entreprises.
Pour nos service financiers : l'informatique constitue aujourd'hui le
moyen de production de l'activité bancaire. La Poste a 20 millions de
clients, disposant soit d'un compte chèque postal d'un livret
d'épargne ou de produits de la Caisse Nationale de Prévoyance.
Cette activité en concurrence totale nous conduit, là aussi,
à rechercher l'offre de service la plus complète au meilleur
coût. La Poste offre ainsi depuis longtemps des services
télématiques à ss clients et proposera ceux-ci
bientôt aussi sur Internet. En interne, La Poste déploiera
prochainement un Intranet pour ses conseillers financiers. Les services
financiers de La Poste ne peuvent qu'utiliser les nouvelles technologies de
l'information pour développer leur efficacité et leur
productivité. A défaut, l'importance de notre réseau et
les charges fixes qu'il représente - le " coût du
guichet " - pourrait nous conduire à devoir envisager des mesures
au coût économique et social extrêmement fort pour la
collectivité.
Pour la gestion de son réseau, La Poste fait également appel aux
technologies de l'information les plus évoluées ; Les
établissements de La Poste sont en effet équipés d'une
informatique de guichet performante et utilisent le plus grand réseau
privé de télécommunication de France constitué
à partir de liaisons louées. L'extension de ce réseau
pourrait d'ailleurs permettre à La Poste de devenir prestataires de
service de télécommunication, notamment pour couvrir des besoins
similaires aux siens en matière de capillarité. Comme toute
entreprise moderne, La Poste utilise ces moyens pour ses échanges
internes et sa messagerie privative, " SUMER " qui accueille
4.000 boites aux lettres et irrigue l'ensemble de son réseau. Un
tel réseau contribue à l'efficacité de notre gestion,
puisqu'il permet par exemple de consolider plus rapidement nos comptes, qui
auront été certifiés cette année dès le 15
avril.
3. Les dernières initiatives de La Poste :
L'évolution des technologies de l'information a pour première
conséquence l `usage quasi-universel de l'informatique pour
concevoir des documents. Les courriers ou publications physiques envoyés
par les services postaux sont presque toujours d'abord conçus sous forme
électronique avant d'être imprimés, mis sous enveloppe puis
expédiés. DATAPOSTE, filiale majoritaire de La Poste, prend en
charge chez ses clients leurs documents sous forme électronique pour
assurer ensuite ces étapes physiques préalables à
l'acheminement postal. La création de plusieurs sites de production en
France permet même à DATAPOST de fabriquer ses envois au plus
proche des sites de destination : le courrier est ainsi transporté
sous sa frome électronique. Ce courrier " hybride " -
d'abord
électronique puis physique - répond aux besoins des grands
émetteurs qui se concentrent sur la réalisation du contenu et
sous traitent la fabrication et l'expédition du contenant.
La service TELEPOSTE constitue enfin une offre globale de courrier
électronique. La même interface va en effet permettre des
échanges de données informatiques (EDI) sécurisés,
de la messagerie protégée ou non, par courrier
électronique via Internet, Minitel, radiomessagerie ou courrier
physique. L'abonné à TELEPOSTE bénéficie ainsi
d'une plateforme de télécommunication transparente quant au mode
d'accès à ses interlocuteurs. Un même message peut
être envoyés sous des formes différentes à plusieurs
interlocuteurs en fonction des modalités les plus appropriées
pour le contacter. Une des particularités intéressantes du
service TELEPOST réside dans la possibilité de transformer un
e-mail en courrier physique lorsque son destinataire n'a pas de boite aux
lettres sur le Web (ou ne la consulte pas !). Ce même service offre
aux professionnels et aux particuliers la possibilité de faire produire
et expédier leurs courriers par DATAPOST
Audition de monsieur BOUTINET
Président de l'AFUI
Résumé : D'une façon générale, il faut stimuler l'interconnexion entre le réseau français et le reste du monde car, autant cela est simple pour une entreprise, autant est-ce bien plus difficile pour un particulier ; les pouvoirs publics seraient donc bien inspirés d'agir d'abord sur le points d'interconnexion s'ils souhaitent aider au développement de l'utilisation d'Internet. Car la demande est forte, particulièrement en province ; il faudrait donc, dans le même temps, faire un effort de stimulation en faveur de l'installation des fournisseurs d'accès dans les régions ; enfin, il faut agir sur le contenu et favoriser le contenu de proximité on a encore trop tendance, en France, à centraliser l'information, même sur Internet ; nous concevons donc ce dernier comme un véritable outil de décentralisation et de désenclavement.
Notre association travaille essentiellement sur trois
axes :
Stimuler l'interconnexion entre le réseau français et le reste
du monde
: autant les entreprises peuvent facilement se connecter au
reste du monde, autant cela est-il bien plus difficile pour les
particuliers ; il faudrait donc que la France investisse sur les
" épines dorsales " de l'Internet, en
agissant sur les
points d'interconnexion
; cet effort, à la base en faveur des
particuliers, profiterait dans le même temps aux entreprises du monde
entier, qui accèderaient plus facilement au réseau
français.
Favoriser le désenclavement en ce qui concerne l'accès
à Internet
: les fournisseurs d'accès sont trop
loin ; hors France Telecom, il n'y a point de
salut...Résultat : bien trop de gens ont des difficultés
à se connecter. Cela passe par la dérégulation mais
également par un effort de stimulation en faveur de l'installation des
fournisseurs d'accès dans les régions ; la majeure partie de
nos adhérents vivant en province, cette demande là est
très forte ;
L'aspect contenu
: nous avons une
demande très forte
pour pouvoir accéder à un contenu local : autant nos
adhérents sont très sensibles au fait de pouvoir accéder
au site du Gouvernement, autant ils ne comprennent pas pourquoi on ne peut pas
accéder au site de leur chambre de commerce ou de leur chambre
d'agriculture ; il faut mettre en exergue le fait
qu'il existe un
Internet au sens local
; le contenu local est d'ailleurs doublement
intéressant : il permet de justifier et de favoriser la connexion
des particuliers qui, localement, pensent que l'information ne viendra encore
une fois que de façon centralisée et, d'autre part, pare que
ça permet de faire connaître les diversités
régionales et la culture française ; du seul point de vue
économique, exprimer localement des besoins tant au niveau d'une
entreprise qu'au niveau associatif permet d'enrichir véritablement le
contenu d'Internet
; favoriser un contenu, un véritable contenu
riche, c'est favoriser un contenu de proximité
; ce sont les
régions qui savent le mieux parler d'elles-mêmes, et qui sauront
se vendre et se montrer sur Internet ; on a encore trop tendance, lorsque
l'on parle d'Internet, de parler des sites du monde de l'entreprise ou d'un
musée parisien qui vient de s'intégrer ;
Internet est ici conçu comme un outil de désenclavement, de
décentralisation ;
Audition d'Alain BOUVIER
Directeur de l'IUFM de Lyon - Président de la Conférence des IUFM
Résumé : Les raisons pouvant expliquer la faible pénétration des nouvelles technologies à l'école sont connues : tendance de l'enseignant à enseigner comme il a lui-même été formé ; qualité de l'offre des logiciels éducatifs mis à leur disposition ; crainte d'abandonner le " pouvoir " aux informaticiens. Changer cette situation est possible en suivant quelques pistes : faire un gros effort sur la formation des futurs maîtres en trouvant le moyen de proposer des activités de formation qui amènent naturellement à travailler sur outil informatique ; et surtout, ce qui ne figure pas au programme apparaissant comme accessoire, intégrer une épreuve des concours de recrutement dans l'enseignement au travers des nouvelles technologies. De la même façon, lier le point d'évaluation de l'enseignant à l'ardeur qu'il aura mise à utiliser les nouvelles technologies dans sa pratique pédagogique ; à observer la nouvelle génération d'enseignants, on peut être optimiste ;
1.
Je suis très surpris du fait que le
minitel
se soit développé autant en France ; ceci
dit, son manque d'interactivité et les outils qu'il met à
disposition des usagers donnent de lui une vue finalement assez négative
de l'outil informatique ;il a certes contribué à faire
pénétrer l'écran au domicile des gens, mais il n'a pas
réussi à évoluer aussi vite que son propre
environnement ;
2.
Pourquoi les
nouvelles technologies
n'ont elles pas
pénétré suffisamment l'école ? Pourquoi
n'ont-elles pas bouleversé les
pratiques
pédagogiques
? Il y a plusieurs raisons :
Un enseignant a toujours eu et a toujours tendance à enseigner comme il
a lui-même été formé ; or, même si il a
la connaissance du maniement de l'outil informatique, il a tendance à le
mettre sur le même plan que la diapo que, dans en temps en temps l'on
projette, ou encore à le considérer comme le labo, là,
à côté, que l'on utilise de temps à autre ;
donc, on ne peut pas dire que l'apprentissage, que l'information
pédagogique soient conçus à partir de l'outil informatique
et des nouvelles technologies ;
Si, sur une année d'enseignement, dans une discipline donnée, un
enseignant sait qu'en mettant les choses au mieux il pourra utiliser certains
logiciels mis à sa disposition durant trois ou quatre heures, parce
qu'il trouve que ces logiciels ne sont, dans l'ensemble, pas dignes
d'être plus souvent utilisés, il ne fera pas d'effort pour les
intégrer davantage dans son enseignement ; il y donc un
problème au niveau de l'offre des logiciels éducatifs, qui
restent en nombre limité ;
Même si les enseignants ayant beaucoup d'idées novatrices sont
très nombreux, reste présente l'idée, ancienne, qu'il ne
faut surtout pas laisser le " pouvoir " aux
informaticiens ;
donc, les enseignants ont tendance à bricoler avec deux ou trois
collègues compétents en informatique les logiciels, qui sont
relativement élémentaires, plutôt que d'élaborer des
scenarii qui pourraient être mis à disposition de
professionnels ;
3. Que faire ?
L'idéal serait d'agir à la fois sur la formation initiale et sur
la formation continue dans le milieu enseignant : actuellement, la seconde
se fait par des stages de courte durée dont l'impact n'est pas toujours
considérable ; il faudrait réfléchir à un
véritable investissement dans ce domaine, c'est-à-dire en
intégrant l'aspect " retour sur investissement " ; il
faut trouver le moyen de proposer des activités de formation qui
amènent naturellement à travailler autrement qu'avec du papier et
un crayon ;
Il faudrait arriver à ce que l'une des épreuves des concours
d'entrée aux IUFM se fasse au travers des nouvelles technologies :
je peux vous garantir que cela changerait tout ; car actuellement, ce qui
n'est pas au programme apparaît comme accessoire ; à
l'inverse, si un enseignant sait que lorsqu'il sera inspecté telle
pratique sera récusée, et telle autre encouragée, et que
cela joue un rôle déterminant en ce qui concerne le point
d'évaluation et les concours, alors tout ira très vite ;
4. Les IUFM
: Parmi les formateurs oeuvrant au sein des IUFM, on
trouve 15 %
d'enseignants-chercheurs
, 15 à 20 %
d'instituteurs et professeurs des écoles, le reste étant
constitué de certifiés et d'agrégés ; on
constate une
évolution sensible du profil
de ces formateurs ces
dernières années : les nouvelles promotions ont
enseigné 5 à 10 ans en Lycée, ils sont en pleine phase de
développement, souhaitent intégrer le supérieur ;
ajoutez à cela le nombre de candidats par postes offerts, qui rend la
concurrence acharnée, on peut donc s'appuyer sur une
génération qui en veut et s'adaptera très rapidement aux
nouveaux outils ; ce qui n'a pas réussi ces dix dernières
années peut donc réussir maintenant car les conditions sont bien
plus favorables ; la balle est dans le camp des recteurs et Inspecteurs
d'académie : à eux d'être offensifs en la
matière.
Audition de Gilles BREGANT
Responsable du groupement " Régulation
nationale
Direction des Relations extérieures France
TELECOM
Résumé : Il y a une différence sensible entre l'ATM et le TCP/IP : l'un fonctionne en mode " circuit " et garantit des transmissions en temps réel, l'autre fonctionne en mode " datagramme " et se contente d'infrastructures plus légères. La question est de savoir quelle solution prédominera à cinq ans. L'utilisation intensive du câble pour la téléphonie soulève également des interrogations.
1. L'Internet et l'ATM
: L'Internet repose sur
des
artères à haut débit ; or, le protocole ATM est de
plus en plus utilisé par les opérateurs de
télécommunications pour leurs artères à haut
débit, car il est très flexible. Mais l'ATM peut aussi être
traité par les terminaux multimédia : on parle alors d'ATM
" natif " et cette technique est actuellement
expérimentée en plusieurs endroits en France, notamment à
la Cité des Sciences et de l'Industrie.
Un débat est donc apparu sur les mérites respectifs de l'ATM et
du protocole TCP/IP utilisé par l'Internet. Les deux protocoles sont
différents : alors que TCP/IP fonctionne en
mode datagramme
(chaque paquet de données trouve seul son chemin à travers le
réseau), l'ATM utilise un
mode circuit
(chaque paquet suit un
circuit pré-établi, ce qui permet de garantir le débit).
Les deux protocoles peuvent se combiner : l'ATM peut transporter des
données en TCP/IP, mais c'est alors TCP/IP qui dicte sa loi et lon
perd la garantie de temps-réel.
Actuellement, les opérateurs introduisent des équipements ATM
pour faciliter l'exploitation, mais sans délivrer l'ATM jusqu'aux
terminaux. Parallèlement, avec le développement d'applications
téléphoniques ou graphiques sur Internet, les exigences de
temps-réel se font plus fortes et, de ce fait, des évolutions de
TCP/IP apparaissent et améliorent la garantie du débit. La
question est donc de savoir laquelle des solutions " tout
ATM " ou
" TCP/IP amélioré " prédominera au moment
où les applications multimédia rendront nécessaires des
garanties de débit. Cette question a des implications de politique
industrielle, puisque les cartes de raccordement des terminaux - mais
aussi les logiciels - dépendent du protocole retenu.
2. Le câble
: le câble, ça marche un peu comme,
en chimie, la théorie des
solutions diluées
:
tant que les messages transmis par le câble sont dilués par
rapport à la
bande passante
disponible, c'est parfait ;
dès qu'on arrive à des concentrations très fortes, les
lois classiques ne s'appliquent plus aussi bien et le câble sature ;
donc, il faudrait déterminer quelle bande passante est réellement
disponible en regard des applications qu'on y prévoit.
En fait, les limites apparaissent non pas dans la " voie
descendante " (des serveurs vers les abonnés), mais dans la
" voie de retour ". Cette dernière est assez étroite,
et la configuration en arbre de la plupart des réseaux
câblés provoque des concentrations qui en limiteront la
capacité. Au-delà d'une certaine proportion d'abonnés au
câble utilisant des applications interactives (Internet, mais surtout
téléphone), des problèmes risquent d'apparaître.
Audition de Monsieur Francis BRUN-BUISSON
Directeur du SJTI
(Service juridique et technique de
l'information et de la communication, Services du Premier
ministre)accompagné de monsieur BARRY
Résumé : Une condition indispensable au
développement de la société de l'information, à
l'utilisation de ses technologies et de ses réseaux, est l'existence
d'une offre de services et de contenus. Il faut la soutenir, l'accompagner,
voire la susciter au plan national. Les medias dits traditionnels comme
" la presse écrite et les chaînes de radio et de
télévision, les services d'information en général,
ont un rôle essentiel à jouer dans la constitution de cette offre,
mais aussi les administrations, institutions et services publics, via leurs
fonds de données, de documents et d'éditions ou leurs prestations
de services.
La convergence entre les secteurs des
télécommunications et de l'audiovisuel s'observe actuellement
principalement au niveau des technologies utilisées. Elle doit
être exploitée pour développer de nouveaux usages
économiques, des pratiques sociales et culturelles renouvelées et
pour contribuer à la création d'emplois.
Elle ne doit pas être le prétexte d'une
déréglementation incontrôlée de l'ensemble des
services mis à la disposition du public. La réglementation, qui
reste indispensable, doit être définie en fonction de la nature
des services et non de leurs modalités techniques de distribution. En
matière de promotion des contenus sur les nouveaux réseaux,
l'intervention des pouvoirs publics restera nécessaire mais pourra
prendre de nouvelles formes dans un contexte largement internationalisé.
1. Sur le SJTI :
Le SJTI est un service du Premier Ministre qui constitue
l'administration centrale du département ministériel
chargé de la Communication : à ce titre, il est à la
disposition du ministre de la Culture et de la Communication. D'une
manière générale, il est chargé de
l'élaboration et de la mise en oeuvre du régime juridique,
économique et technique des medias (presse écrite, radio,
télévision) et des services d'information et de communication (en
ligne, multimedia...).
Le SJTI, qui fonctionne sous un double plan, interministériel et
ministériel, a été réorganisé il y a
quelques années pour être mieux à même de conseiller
le Gouvernement, en fonction des évolutions majeures qui affectent
depuis quinze ans nos systèmes de communication et qui conditionnent le
développement de la société de l'information : la
rénovation technologique du numérique, l'internationalisation des
marchés, la diversification des investissements. C'est ainsi qu'une
troisième sous-direction, chargée du développement des
services de communication, a été instituée, aux
côtés des deux autres sous-directions, chargées de la
presse écrite et de l'information, d'une part, et de la communication
audiovisuelle d'autre part. Par ailleurs, une mission d'observation
statistique, d'études économiques et de documentation sur les
medias y a été créée.
A ces différents titres, le SJTI est donc impliqué dans
l'élaboration de la politique gouvernementale relative aux nouvelles
technologies et aux nouveaux services, ainsi que dans de multiples
négociations internationales qui les concernent, tant communautaires
que du Conseil de l'Europe, de l'OCDE, de l'UIT, de l'OMC, etc.
2. Sur le développement de la société de l'information :
Une remarque préalable : la société
de l'information ne se limitera pas uniquement à l'internet, qui,
d'ailleurs, est un " réseau de réseaux ". Les
progrès techniques bénéficieront également aux
supports et réseaux audiovisuels informatiques et de
télécommunications, qui pourront offrir des services de plus en
plus élargis, enrichis et interactifs.
Internet offre cependant l'opportunité aux entreprises et aux
prestataires de services d'unifier autour de standards et d'ergonomie
cohérentes leurs outils techniques d'échanges et de diffusion
ainsi que leurs applications informatiques internes et externes.
Si on assiste ainsi à une convergence technologique, à partir des
technologies informatiques utilisées par les secteurs des
télécommunications et de l'audiovisuel, la convergence des usages
est moins certaine. D'une part, il convient de distinguer le marché des
entreprises de celui des ménages, qui ont leur propre cycle d'adoption
et d'implantation des nouveaux produits, d'ailleurs larges, surtout si les
produits et les services liés sont innovants. D'autre part, il est
probable que sur le modèle des évolutions actuellement
constatées dans le téléphone, les fabricants de terminaux
proposeront des produits diversifiés, adaptés à des
catégories et à des contextes d'usages différents.
C'est au demeurant la raison pour laquelle l'information et la formation des
différentes catégories d'utilisateurs à ces nouvelles
technologies est un élément fondamental de développement
de leur usage et de la consommation des services dont elles conditionnent
l'offre.
La convergence technique ne doit pas être le prétexte d'une
dérégulation incontrôlée des services de
communication qui serait présumée suivre
" naturellement " la
" déréglementation "
affectant la gestion des réseaux de télécommunication. Or,
une régulation des services de communication est indispensable, d'abord
pour assurer le respect de principes fondamentaux d'ordre public. Il s'agit,
notamment, de la nécessité de protéger les mineurs de
certains contenus qui
leur seraient préjudiciables, de combattre
la diffusion de contenus illicites comme le négationisme ou
lapédophilie, de protéger des données personnelles, de
préserver les droits de propriété industrielle,
intellectuelle et artistique. Il convient également d'offrir aux
différents intervenants en matière de services
électroniques en ligne le cadre juridique, fiscal, douanier,
indispensable au bon déroulement et à la sécurité
des échanges et des prestations.
D'autres règles, d'une nature plus économique et culturelle,
s'avèrent sans doute utiles pour assurer le respecct de
l'intérêt général et du public ou du pluralisme et
de la concurrence. Elles concerneront aussi les conditions d'accès au
réseau, la cryptologie, le numérique, etc. Evidemment, par
rapport à l'encadrement réglementaire actuel des activités
de production et de diffusion audiovisuelles, des adaptations, des
assouplissements ou des allègements sont à concevoir.
3. Sur l'enjeu essentiel que sont les contenus :
Il s'agit d'un enjeu majeur, à la fois commercial et
industriel mais également culturel. Nos amis québécois ont
très bien compris ces enjeux et sont largement présents sur les
nouveaux réseaux.
Comme en témoigne le rapide développement de la
télévision numérique, les mediq dits
" traditionnels " joueront un rôle essentiel dans le
développement d'une offre de contenus et de services. Je citerai ainsi
la presse écrite qui, comme elle a su le faire pour le minitel, doit
devenir l'un des principaux acteurs en matière de services
électroniques. Ce doit être l'un des objectifs poursuivis par la
presse écrite dans sa modernisation. La télévision peut
également fournir de nouveaux services, en particulier éducatifs,
sur le modèle de la banque de programmes et de services de la
Cinquième.
Il conviendra également d'éviter, à l'inverse de ce que
souhaitent certains de nos partenaires internationaux, de réglementer
les contenus en fonction de leur support technique de distribution. Ce qui
importe, c'est la nature même de ces contenus et non leur mode diffusion,
d'autant qu'à terme les mêmes offres seront accessibles sur
plusieurs types de réseaux.
Pour les nouveaux services, notamment à la demande, il conviendra de
définir des modes de promotion et de soutien adaptés des
contenus, tout en veillant à prendre en compte l'objectif d'une
diffusion ou d'une exploitation sur les marchés internationaux. Le
développement de mécanismes de financement adaptés
à la prise de risque sur de nouveaux marchés ( de type fond de
garantie ou/et capital-risque par exemple) doit être ainsi exploré.
4. Sur la mise à disposition des données publiques :
Les administrations publiques sont également des
producteurs de contenus. Celles-ci, qui poursuivent leur modernisation en s
dotant de réseaux et de serveurs de communication externe, se posent
également la question de la mise à disposition du public et des
professionnels de leurs données internes, voire de leur
commercialisation.
Ce dossier est d'autant plus important que les administrations publiques ont un
rôle essentiel dans la mise à disposition de contenus et de
services qui peuvent stimuler le développement des services
électroniques en ligne, et en particulier l'utilisation d'internet.
Or, la commercialisation des données publiques n'est pas sans soulever
un certain nombre de questions. Le financement de la mise à disposition
des données doit-il être assuré par l'impôt ou par
les recettes de leur commercialisation ? Les administrations doivent-elles
assurer elles-mêmes la valorisation éditoriale de ces
données ou la confier à des tiers ? Dans ce cas, comment
garantir le respect des missions de service public ? Comment
définir les rôles respectifs dans la commercialisation des
données publiques du secteur public et du secteur privé, en
particulier celui de la presse écrite ou électronique ?
Ce dossier fait actuellement l'objet de multiples réflexions au sein des
administrations et avec les professionnels. Toutefois, il me semble que l'on
s'oriente effectivement vers une plus large ouverture des fonds publics au
public et aux professionnels.
AUDITION DE Madame Louise CADOUX
ancien Vice-président délégué de la CNIL
Résumé : Le leitmotif actuel consiste à dire que l'informatique ne doit plus être considérée comme une dépense mais un investissement. Bien qu'en accord total avec cette idée la réalité est très différentes. En effet, la place de l'informatique dans les entreprises tend à diminuer. Non dans l'utilisation de cette dernière, mais dans son rôle de concentration des énergies permettant la croissance au sein d'une société. L'exemple le plus marquant est la diminution du rôle du directeur informatique dans les grandes sociétés. Souvent enfermé dans son système, il n'a pas su faire comprendre l'intérêt de son secteur en ne justifiant pas les investissements. La conséquence de cette diminution des pouvoirs des directeurs informatiques a provoquées leurs éloignements des décisions stratégiques de l'entreprise, empêchant par la même, le nécessaire rapprochement de tous les secteurs pour une bonne utilisation des autoroutes de l'information.
L'autre idée d'actualité nous vient des
américains. Ceux-ci ne cessent de clamer que la France possèdent
d'immenses compétences pour créer mais que nous sommes parfois
incapables de transformer une invention en produit finalisé apte
à être commercialisé.
Ce constat est d'autant plus amère que nous disposions d'un outil
inventé et commercialisé en France qui n'a pas su
évolué. Le Minitel est déjà entré dans les
foyers depuis une dizaine d'années et il a démontré qu'il
pouvait s'adapter aux besoins de toutes les classes d'âge. Alors,
pourquoi n'en tirons-nous pas les conséquences pour favoriser la
migration vers l'Internet plutôt que d'encourager une polémique
stérile en mettant l'ensemble d'un système de communication et
d'information qui a fait ses preuves au panier?
Concernant la CNIL, nous sommes très conscients de la
nécessité de développer l'Internet. La difficulté
vient de l'aspect mondial du réseau. Le Ministre
délégué à la Poste, aux
Télécommunications et à l'Espace a bien posé le
problème en stipulant qu'il sera impossible de traiter de façon
franco-française tous ces problèmes de droit.
De fait, pour l'instant le but de la CNIL est de ne surtout pas détruire
les expérimentations qui sont faites. Il reste que nous devons nous
interroger sur le respect de l'individu à travers ces réseaux.
Principalement dans les cas où l'atteinte à la vie privée
est patente.
Audition de Jérôme CLEMENT
Président d'ARTE
accompagné de monsieur
JOACHIM
Résumé : On peut faire autre chose que de la simple télévision commerciale : on peut utiliser la télévision pour des besoins fondamentaux tels que les besoins du savoir, d'une certaine culture, et qui ne trouvent pas leurs réponses sur le marché ; la place de la télévision étant aujourd'hui considérable dans la société, bien l'utiliser me paraît fondamental ; avec l'explosion des bouquets numériques, l'enjeu est de savoir comment utiliser certains instruments nouveaux en faveur de notre culture et de notre mode de pensée ; le service public a donc une carte très importante à jouer dans l'avenir : il faudrait développer des chaînes thématiques, avoir une action dynamique afin de concurrencer efficacement le secteur privé ; il faut s'organiser au niveau européen pour empêcher Internet et d'autres modes de communication de faire voler en éclat toutes les règles internes ; le rôle de l'Etat est de bien définir les missions du service public et ensuite de lui donner les moyens. Si on veut faire pénétrer les NTIC dans les écoles, il faut faire en sorte que leur utilisation par les enseignant joue un rôle significatif dans les évolutions de carrière.
1.
On peut tirer partie de façon
intéressante
du rapprochement des mondes de la
télévision, des télécommunications et de
l'informatique ;
l'essentiel, c'est de montrer qu'on peut utiliser
la télévision d'une autre façon que commerciale,
laissée comme instrument aux sein du marché avec comme seul souci
la rentabilité, dégager du profit avec des émissions qui
sont le plus à même de satisfaire les goûts
élémentaires du public. On peut faire autre chose que
cela
; on peut utiliser la télévision pour des besoins
non exprimés, non tangibles ou non suffisamment sensibles, qui sont des
besoins fondamentaux
: les besoins du savoir, d'une certaine culture,
et qui ne trouvent pas leur réponse sur le marché ;
Il faut aussi une politique de la part des pouvoirs publics qui puise aboutir
à la diffusion d'une offre de programmes qui corresponde à cela.
2.
La place de la télévision est en effet aujourd'hui
considérable
: son rôle dans la société
est flagrant, la vision qu'a la société sur elle-même,
celle que les citoyens ont du monde, son poids dans la vie démocratique,
dans la vie sociale, la formation des esprits, y compris la
pensée ; son importance est capitale. Donc, bien l'utiliser me
paraît fondamental dès l'instant où l'on veut
maîtriser son destin.
3. Les évolutions technologiques
rendent cette analyse plus
nécessaire que jamais ; le marché ne cessera de segmenter
grâce à la multiplication des capacités
technologiques (bouquets numériques, l'évolution du
câble, les liaisons avec les ordinateurs
) ; l'enjeu est donc
aujourd'hui, plus qu'hier, de savoir comment on peut utiliser certains
instruments à la fois pour maîtriser notre culture, disons
nationale, un mode de pensée qui nous est propre, les
éléments de référence qui sont celles de notre
culture occidentale, qui sont l'humanisme de la société, et peut
être aller un peu plus loin en ce qui concerne
notamment le savoir et
la connaissance.
4. Si en Allemagne
le bouquet numérique " Kirsch " a
échoué, cela tient au fait que le câble y est
déjà très développé ; en
France
,
le retard du plan câble donne une ouverture évidemment
inespérée à la diffusion du
bouquet
numérique
. On a donc à faire face à la fois à
des systèmes qui vont s'adapter en fonction des circonstances locales,
des législations, des technologies mais qui conduiront toutes à
une confusion des programmes. Il s'agit de voir comment on agit par rapport
à ça. Je pense malgré tout, comme aux Etats-Unis, que les
grandes chaînes hertziennes continueront quand même pendant de
nombreuses années à être incontournables et à
constituer une part importante du marché ;
5. La mission
qu'on peut avoir est de conforter, de
prendre appui
sur les réseaux hertziens
. Ce faisant, on peut préparer
l'avenir et en particulier par des produits dérivés, par un
certain nombre d'actions, d'émissions, on peut prendre pied et
maîtriser un peu ce qui se passera avec les différents modes de
technologies.
On a donc une carte à jouer très importante
du côté du service public
en étayant sur une
idée claire ce que nous faisons. Je suis très partisan
qu'aujourd'hui le service public développe des
chaînes
thématiques
, spécifiques, qu'on ait une action dynamique,
qu'on se constitue comme un pôle de réunions avec des objectifs et
qui puisse concurrencer ce qui se fait par ailleurs dans le privé et qui
répond à une autre logique.
6. Toutes les législations
volent en éclat sous
l'impulsion des nouvelles technologies, ce qui va supposer d'ailleurs une
énorme adaptation sur la plan juridique
; il
faut s'organiser au niveau européen
pour empêcher
Internet
et les autres modes de communication de faire voler en
éclat pratiquement toutes les règles internes. On peut, à
ce niveau européen, essayer de conserver un espace dans lequel on puisse
agir en fonction des valeurs que nous défendons et de la culture qui est
la nôtre. A cet égard
, le rôle de l'Etat est surtout de
bien définir les missions et ensuite d'en donner les moyens
. Il y
là aujourd'hui un problème de remise en ordre dans la
clarification des objectifs politiques qui sont définis à la fois
par le Gouvernement et les Parlementaires lorsqu'ils déposent des lois
de finances ou des projets de loi. En Allemagne, les télévisions
publiques disposent d'une visibilité budgétaire sur quatre
ans ; en France, ce sont six mois : on ne peut ainsi définir
de stratégie clairement affirmée.
7. L'Education
: équiper les écoles est certes utile
et nécessaire mais pas suffisant : tant qu'on intègrera pas,
dans le système de notation et d'avancement des enseignants,
l'utilisation des nouvelles technologies, ces dernières ne
pénètreront pas vraiment efficacement dans les
écoles
. L'utilisation des NTIC doit jouer dans les
évolutions de carrières
. C'est fondamental car on voit
bien que demain les pays qui sortiront leur épingle du jeu sont ceux
qui domineront la connaissance
; or la France a des atouts
formidables : un fonds culturel considérable, un appareil
pédagogique, scientifique et culturel au sens large du mot, très
important ; on a un outil, un trésor ; il faut l'utiliser au
mieux.
Audition de Monsieur Bernard CORNU
Directeur de l'IUFM de Grenoble,
Maître de
Conférences de mathématiques, Ancien président de la
Conférence des Directeurs d'IUFM, Membre de l'IFIP, élu d'une
petite commune de la périphérie grenobloise.
I - Réflexions sur le système
éducatif
Le développement concomitant des techniques de l'information et des
technologies de la communication (multimédia, réseaux) nous
oblige à engager une réflexion approfondie sur l'enseignement et
les pratiques pédagogiques. La France a trop longtemps
négligé la recherche dans le domaine de l'éducation ; une
politique en ce domaine est pourtant nécessaire.
Vient de se créer un " comité national de coordination de la
recherche en éducation ", dont M. CORNU est membre.
Les nouvelles technologies ne sont pas simplement un outil
supplémentaire pour l'enseignement. Elles influent sur les savoirs
eux-mêmes, sur les disciplines elles-mêmes. On est en train de
passer :
· d'un savoir papier à un savoir numérisé,
· d'un savoir statique à un savoir dynamique, évolutif.
Cette évolution va bousculer les hiérarchies, dans la
société et dans le système éducatif.
Le système éducatif ne doit pas rater ce virage et la
réflexion engagée est du même type dans tous les pays :
· le métier d'enseignant va évoluer : de distributeur de
savoir, l'enseignant va devenir conseil, tuteur,
· l'élève change lui aussi bien sûr,
· au sein des établissements d'enseignement, il faudra sans
doute un meilleur partage des responsabilités et des compétences
avec d'autres métiers (ingénieurs, techniciens) ; l'enseignant ne
peut pas être chargé de toutes les compétences,
· l'établissement scolaire devra s'adapter à toutes ces
évolutions : nouvelle organisation, nouveaux modes de travail (plus de
flexibilité, plus de travail en équipe,....).
Il n'y aura sans doute pas un modèle unique d'établissement.
II - IUFM de Grenoble
L'IUFM, c'est 2 600 étudiant, 200 formateurs, 5 sites
éloignés reliés actuellement par un réseau interne.
3 des centres vont être prochainement raccordés à
Rénater, grâce à l'aide de la région. Se pose
cependant le problème du câblage interne, l'IUFM n'ayant pas pour
l'instant de crédits suffisants pour cette opération.
L'IUFM a été le premier à inclure dans son contrat
d'établissement (1995-1996) un volet nouvelles technologies.
Les deux maîtres-mots sont généralisation et
intégration :
· généralisation : il y eu jusqu'à présent
de nombreuses expériences sophistiquées et de nombreux
enseignants volontaires, il s'agit désormais de
généraliser à toute la communauté, quitte à
viser moins haut,
· intégration : les nouvelles technologies ne sont pas à
traiter comme une discipline supplémentaire dans les programmes, un
chapitre de plus dans les livres, une salle en plus dans les
établissements ; elles doivent être intégrées
totalement dans toutes leurs dimensions à l'ensemble des disciplines et
à l'ensemble des composantes de la formation.
L'effort principal à l'IUFM doit porter d'abord sur les 200
formateurs : ceux-ci ont plus besoin d'une pratique
régulière et réelle que de cours sur les nouvelles
technologies.
Pour M. CORNU, il y a 4 niveaux dans l'introduction des nouvelles technologies
à l'IUFM :
· 1
er
niveau : introduction de l'outil bureautique
(équipement en ordinateurs et logiciels de traitement de texte)
· 2
e
niveau : intégration des nouvelles technologies
dans les disciplines
· 3
e
niveau : réseaux
· 4
e
niveau : production d'outils (CD-Rom, outils
multimédia)
L'IUFM de Grenoble mène une expérience intéressante de
suivi de stage à distance, par courrier électronique et par
visioconférence, avec France Télécom et dans le cadre d'un
projet européen SOCRATES et cette expérience est
extrêmement positive. De plus, elle évite nombre de
déplacements pour les maîtres de stage.
Des équipes de recherche se penchent également sur les nouvelles
technologies et leur influence sur l'enseignement.
A la question de M. TREGOUET " comment généraliser ? ",
M. CORNU pense qu'on ne peut pas répondre simplement par la
contrainte. Pour que chaque futur enseignant utilise les nouvelles
technologies, il faut d'abord que chaque formateur d'IUFM les utilise dans la
formation, il faut également changer la " culture ", changer
la conception du métier même d'enseignant. Et il faut bien
sûr que les formateurs et les établissements soient
équipés de matériels adaptés. Compte tenu de
l'héritage de l'IUFM, compte tenu de la culture enseignante, il ne lui
parait pas possible dès à présent de contraindre chaque
étudiant à s'équiper d'un micro, lors de son entrée
à l'IUFM. Ce devra pourtant être le cas dans quelques
années !
Audition de monsieur Michel COSNARD
Directeur du laboratoire informatique de l'Ecole
Normale
Supérieure de Lyon
Résumé : La méconnaissance de l'informatique étant en France très grande, il faut que les français, dès leur plus jeune âge, puissent disposer d'une formation ; cette discipline, incluant les sciences et technologies de l'information, doit donc être reconnue à part entière, ce qui passe par la création de diplômes correspondant au niveau du CAPES et de l'Agrégation ; il faut ensuite que l'accès à l'informatique devienne extrêmement large, ce qui peut passer par l'installation de terminaux informatiques dans les nombreuses médiathèques, bibliothèques et autres centres de formation au sein des lycées, l'infrastructure étant déjà relativement abondante ; l'approche éthique de l'utilisation de l'outil, enfin, est capitale et mérite la plus grande attention ; il faut développer les passerelles entre recherche publique et industrielle : il est inconcevable que les chercheurs restent cloisonnés au sein du même organisme toute leur carrière : on pourrait même inscrire l'obligation de mobilité dans leur statut ; afin d'aider à la prise des décisions, il est indispensable que les politiques s'entourent de l'avis des professionnels de terrain : il faut donc développer la pratique des groupes d'experts ;
Le laboratoire dont je m'occupe travaille essentiellement
dans
le domaine du calcul parallèle, c'est-à-dire l'utilisation
d'ordinateurs à plusieurs processeurs ; il n'est donc pas
directement concerné par le domaine des réseaux mais il l'est en
partie, ces ordinateurs travaillant à plusieurs pouvant être
connectés par réseaux ;
1.
Le problème
:
la très grande
méconnaissance de l'infor-matique en France
: sous le terme
informatique, on regroupe des notions extrêmement différentes et
qui n'ont souvent rien à voir entre elles ; cela aboutit
très souvent à la confusion entre
l'informatique
et les
mathématiques
; il est donc tout à fait important
que, dès leur plus jeune âge, les jeunes français puissent
avoir une formation en informatique, tout comme il est nécessaire
d'apprendre l'anglais et les mathématiques ; je milite donc pour
que cette
discipline soit reconnue à part entière
, et,
quand je parle informatique, j'inclus toutes les
technologies de
l'information
;il ne s'agit pas d'apprendre aux élèves
à écrire uniquement des programmes ou à faire des
algorithmes, mais de les sensibiliser au fait qu'il s'agit d'une
création humaine et évolutive ;
On ne peut pas enseigner une discipline sans avoir un minimum de connaissances
dans cette discipline: il faut donc rapidement
créer des
diplômes
correspondant en informatique, au CAPES et à
l'Agrégation ; les efforts allant dans ce sens, chez nous, ne se
font pas dans un cadre assez rigoureux et cohérent: si, depuis peu,
on créé des options en informatique en seconde et en
première, ainsi qu'en terminale, ces programmes sont constitués
de listes de thèmes, ce qui ouvre des possibilités
d'interprétation très variées ; de même, il n'y
a pas de corps professoral désigné pour enseigner.
2. Les solutions
: il faut donc réagir vite, car on ne peut
pas accepter cette démarche. Et plus l'on tarde, plus l'on rend le
problème difficile ; imaginez qu'il y a deux ans, les classes
préparatoires scientifiques françaises n'avaient pas
d'enseignement en informatique : c'est-à-dire qu'à Bac + 2,
les futurs ingénieurs, la future élite scientifique, a 20 ans,
n'avait encore jamais eu d'enseignement d'informatique, ce qui est
inconcevable ;
Très concrètement,
on doit
réserver
une partie des postes ouverts à l'agrégation (par exemple parmi
les 400 de mathématiques) pour recruter des enseignants en
informatique
; il en va de même pour nos nombreux IUT, dont
ceux d'informatique : on ne peut pas nommer de professeurs
agrégés d'informatique car ça n'existe pas. On a tendance
à nommer des agrégés de mathématiques. Donc, si on
laisse les choses mal évoluer, on va creuser un déficit qui va
aller s'amplifiant ;
Enseigner une discipline que l'on connaît mal à des jeunes gens
qui la connaissent mieux est, pour un enseignant, une situation très
difficile : il faut absolument remédier à cette situation en
considérant les sciences et technologies de l'information comme
discipline en tant que telle, et former l'ensemble des jeunes français
à cette discipline ;
Il faut ensuite que l'accès à l'informatique soit
extrêmement large ; ce qui pose le problème des moyens ;
or, ce n'est pas le plus grand des problèmes : il suffit de
libéraliser l'accès à nos nombreuses bibliothèques,
à nos centres de formation au sein des Lycées, tout en les
équipant au mieux bien entendu ; on peut imaginer, à
l'instar des médiathèques et discothèques, des
" informathèques " ;
L'aspect éthique, enfin, est capital ; il faut une approche
éthique de l'utilisation de l'outil ; c'est d'ailleurs l'un de mes
premiers cours actuellement.Rentrer dans le serveur de la CIA ou dans celui de
la BNP, à l'inverse du braquage d'une banque, est trop perçu
aujourd'hui comme un exploit sportif ou intellectuel ; il y a là
vraiment une déformation éthique très grave.Pourquoi ne
pas élaborer une charte informatique qui, à l'instar du serment
d'Hippocrate, engagerait les informaticiens à se comporter
correctement :
2. Les réseaux :
Je suis tout à fait favorable à un accès très
commun aux réseaux informatiques ; mais il faut alors
développer très vite les infrastructures pour que cet
accès de masse se fasse avec des performances raisonnables : si,
à l'heure actuelle, on ouvrait largement l'accès à
Internet, le réseau actuel ne le supporterait pas ;
Il ne faut pas que, dans l'esprit des gens, circulation et accès
à l'information soient synonymes de gratuité, l'aspect coût
restant attaché à l'achat du matériel informatique ;
3. Recherche publique et recherche industrielle
: on souffre
historiquement en France de la séparation entre écoles
d'ingénieurs et Universités ; la plupart des
ingénieurs ou dirigeants d'entreprises sont issus des grandes
écoles ; or, ce n'est que très récemment, une dizaine
d'années, qu'elles se sont équipées de laboratoires de
recherche ; d'où les phénomènes
d'étanchéité avec les entreprises ; il faut donc
développer la mobilité thématique, géographique et
professionnelle des chercheurs, les pousser vers l'industrie, ne pas les
cloisonner toute leur carrière du même organisme. S'il faut des
mesures incitatives, les mesures contraignantes peuvent être
nécessaires : il faut pousser les gens à la
mobilité ; je souhaiterais qu'il y ait une obligation de
mobilité ; en Allemagne par exemple, il est rarissime que quelqu'un
devienne professeur sans avoir effectué une partie de sa carrière
dans l'industrie ;
En
définitive
, le corps politique en France n'a pas assez de
liens avec le domaine de la recherche ; il serait tout à fait
souhaitable que des groupes de travail se réunissent et planchent sur
certains thèmes, à soumettre ensuite aux politiques : il est
essentiel que les professionnels de terrain puissent apporter leur aide dans la
prise des décisions ;
Audition de Jean-Philippe COURTOIS
Directeur Général, MICROSOFT
France
Vice-Président, MICROSOFT Europe
Résumé : La France est en retard tant en ce qui concerne le marché des logiciels que par le nombre de ses internautes, retard s'expliquant d'une part, par un blocage culturel dans l'évolution du rapport à l'information et, d'autre part, par un faible taux d'équipement en PC multimedia interactifs ; y remédier est impératif si l'on ne veut pas voir nos entreprises mises à l'écart des nouveaux marchés que, déjà, cet outil engendre ; plus généralement, Microsoft est très soucieux de la mise en place d'un corpus de règles éthiques et légales permettant l'utilisation optimale d'Internet ; son projet "Graine de Multimedia" en matière éducative part d'expériences originales ayant toutes comme objectif d'intégrer internet au coeur de l'enseignement avec le souci permanent de valoriser la création de contenus, à partir du savoir existant, qui est grand. La première chose à faire est de doter chaque enseignant d'une adresse de messagerie électronique.
1.
Je travaille chez Microsoft depuis 13 ans ;
à cette époque, les marchés du logiciel, en Europe,
étaient de taille tout à fait égale ; depuis, un
décalage s'est creusé et s'accélère nettement
depuis 5 ans : le marché allemand est aujourd'hui près de
deux fois plus important que le nôtre (en nombre de PC vendus par an),
celui du Royaume-Uni, 40 % plus important ; même constat pour
Internet : la France se situe au
dixième rang
en terme de
proportion
d'Internautes
par rapport au potentiel d'habitants ;
nous en sommes à peu près à 1,2 millions (fin Juin 97 -
4,3 millions en Allemagne et 3,1 millions au Royaume-Uni) et environ 13.000
sites
Web
en Juin 97 quand on en compte 80.000 au Royaume-Uni et 45.000
en Allemagne. La messagerie est dans l'ensemble le premier catalyseur ;
2. Le retard français
peut s'analyser ainsi :
La culture messagerie :
c'est-à-dire le rapport des
français avec l'information, et plus particulièrement
l'information électronique. Ce n'est pas la problématique
technique qui est la plus délicate ; la plus délicate, c'est
la problématique d'organisation et, finalement, le rapport de pouvoir
à l'information : encore trop nombreux sont les dirigeants
d'entreprises qui voient cet outil comme étant un outil
machiavélique qui va permettre finalement à chaque collaborateur
de lui envoyer un message, de balayer au bout du compte, au moins dans leur
esprit, les hiérarchies, encore très souvent pyramidales en
France.
Donc, un facteur très névralgique consisterait à
démystifier ce rapport à l'information
, à la
technologie qui est derrière ; car maintenir ce rapport
" conservateur " auprès de ses collaborateurs, c'est le
reproduire forcément à l'extérieur vers les clients, et
donc prendre du retard sur les entreprises non seulement américaines,
mais européennes, qui utilisent ce média nouveau pour faire du
commerce, entretenir des relations avec leurs clients ; réellement,
la messagerie devrait être la couche de base de transport de
l'information et qui doit irriguer le plus grand nombre d'entreprises et de
personnes.
Le taux d'équipement en PC multimedia et équipés d'un
modem dans le grand public :
qui reste très faible, aux
alentours de 620.000 PC (sur 2.7 millions de PC dans le grand
public) ; il faut donc un mouvement fort et une incitation pour
améliorer cette situation ; il viendra aussi bien d'un
marché Télécoms plus ouvert, par la
dérèglementation, et par des impulsions très fortes
d'opérateurs tels que France Télécom .
3. Autres éléments de discussions :
La
cryptologie
: Les États doivent démanteler les
contrôles à l'exportation sur les technologies de cryptage,
éliminer les interdictions de cryptage et les procédures
d'enregistrement, et aboutir à des réglementations sur le
cryptage qui soient homogènes au plan international.
Pour que l'Internet devienne un vecteur reconnu du commerce
électronique, les entreprises auront besoin des technologies de cryptage
suffisamment puissantes pour protéger les communications et les
transactions sensibles.
La France et quelques rares Etats imposent encore une lourde procédure
de déclaration ou d'autorisation, voire prohibent purement et simplement
les logiciels permettant le cryptage. Ces pays s'intéressent
également à diverses formes de systèmes dits de "
dépôt " ou de " décodage " de clés de cryptage.
Selon cette approche, un ou plusieurs organismes (les " tiers de confiance
")
se verraient confier les clés de cryptage des utilisateurs ou des
informations sur les mesures de sécurité relatives à ces
clés, de sorte que l'État pourrait, si nécessaire, obtenir
ces clés et déchiffrer les données ou les communications.
Les idées traditionnelles qui servent de fondement à la
réglementation des moyens de cryptage sont cependant
dépassées. De puissantes technologies de cryptage sont
désormais disponibles au-delà des frontières de tout pays
particulier et sur l'Internet dans le monde entier. Par conséquent, les
contrôles relatifs aux technologies du cryptage n'ont pour effet que de
créer un désavantage dans la concurrence au détriment des
producteurs nationaux, par rapport à leurs homologues situés dans
d'autres pays qui peuvent ainsi produire des systèmes plus
sécurisés et protéger leurs données confidentielles
plus efficacement. De surcroît, les particuliers et les
commerçants respectueux des lois sont peu enclins à confier
à des tiers ou à leurs États leurs clés de cryptage
ou à recourir à des procédures administratives lourdes et
coûteuses qui peuvent différer d'un pays à l'autre.
Les problèmes d'éthique :
Les États devraient s'attaquer au problème du contenu illicite de
l'Internet en incitant l'industrie de l'Internet à s'autoréguler.
Cette autorégulation devrait constituer principalement la tâche
des prestataires de service sur l'Internet et en ligne. Ceci pourrait
comprendre notamment l'engagement, de la part des prestataires, d'informer des
données illégales dont ils auraient connaissance les
autorités nationales (et, si besoin est, étrangères)
chargées de l'application des lois; l'adhésion à un Code
de bonne conduite; la mise en place de permanences téléphoniques
destinées à recevoir les réclamations du public; et la
mise en oeuvre de procédures en vue d'instruire et d'arbitrer ces
réclamations. Des efforts déployés en faveur de ce type
d'autorégulation ont abouti dans certains pays d'Europe et sont en cours
en France. La poursuite de ces démarches devrait être
encouragée.
Il existe en France aujourd'hui un gros problème de piratage, qui prend
des proportions considérables comparé à d'autres
pays : le problème est que l'on ressent chez nous plus qu'ailleurs
le
non-respect de l'immatériel
. Il faut savoir que le logiciel
est le secteur le plus touché par
la contrefaçon
, devant
la confection, le luxe (Cartier, et autres), il représente un manque
à gagner de 2,4 milliards de francs en 1996 pour l'ensemble des
éditeurs de logiciels en France, avec un taux de piratage de 44 %.
4. L'Education :
Nous travaillons sur ce domaine depuis très longtemps et avons
lancé une initiative, longue à mettre en place,
" Graine
de Multimedia "
: il s'agit d'un programme moyen/long terme
(deux
à trois ans) : nous avons choisi 11 écoles primaires
dans des régions très différentes (l'Ile de
Ré ; St Ouen l'Aumône, et d'autres encore) :
l'idée est d'abord de doter ces classes de PC multimedia avec un
partenaire constructeur qui donne les matériels ; ces PC sont
connectés en réseaux ; lesquels sont ensuite
connectés à Internet ; sur Internet, nous avons mis en place
un site Web avec une compétence de mise en scène de programmation
de contenu pour nourrir, aider à animer tout le contenu qui va
être créé par les enseignants et les enfants. Le but est
d'avoir une expérience et de voir dans le temps comme les enseignants,
que l'on forme, utilisent ce nouveau concept ; on forme donc les
enseignants : sur les 11 enseignants sélectionnés, 8
n'avaient jamais vu d'ordinateur ; on a constitué, avec eux, un
Comité Pédagogique qui valide et suit les
expériences
; le but est d'intégrer Internet au coeur
de l'enseignement
. Les enseignants créent des séries
d'exercices et de fiches pédagogiques, recherchent sur Internet de
l'information ;
Ces expériences rejoignent l'idée qu'il y a, derrière ces
NTIC, un phénomène fort qui est celui de
l'efficacité
collective
: faire travailler des personnes ensemble au sein d'une
entreprise, entre plusieurs entreprises, des entités économiques
qui communiquent entre elles et effectuent une prestation pour un client de
manière transparente. Pour l'Education, je crois qu'il y a une
réelle opportunité :
valoriser le corps enseignant
par
cette mission de préparation de la société
française de l'information, en formant les jeunes français
à cet outil qui est omniprésent dans la vie économique et
qui le sera toujours plus; et qui peut être un facteur d'exclusion si on
ne le maîtrise pas, et ensuite de valoriser la création de
contenus numériques ;
L'important est ici d'avoir une cohérence sur les choix des plate-formes
technologiques qui seront faites et de
ne pas partir sur des choix en
rupture avec l' existant
;
-
- · Les contenus : c'est dans le contenu on- line que réside une partie de la solution : c'est-à-dire une construction itérative qui se fait au quotidien en structurant un peu les créations de contenu pédagogique et en associant auss bien les enseignants, que d'autres professionnels ; dans tous les cas, la première chose à faire est de donner une adresse de messagerie électronique à chaque enseignant non pas pour faire beau sur une carte mais afin de l'utiliser en lui communiquant, par exemple, toute la correspondance du Ministère.
La formation : elle est aujourd'hui faible ; la mesure prioritaire
serait d'avoir une formation importante pour les nouveaux venus et, pour les
autres, trouver une motivation à la faire ;
La communication : il faut que les parents soient motivés et
convaincus, ainsi que les élus, qui votent les budgets ; il faut
instaurer un grand débat public et rechercher l'expression de l'ensemble
de ces intervenants pour communiquer très positivement sur la vision que
la France doit avoir en la matière.
Audition de Jean-Louis DELAFRAYE et Loïc LE GUISQUET
respectivement Directeur général adjoint
et directeur Marketing et alliances d'ORACLE France
Résumé : Internet est un facteur de développement des entreprises, permettant de les faire communiquer entre elles, de créer de nouveaux marchés et produits ; l'objectif d'ORACLE est, dans ce cadre, d'aider à l'explosion du nombre de ses utilisateurs ; mais pour que cela se produise, il faut trouver des solutions aux temps d'attente trop longs lorsque l'on se connecte et agir tant sur l'infrastructure réseau que sur les fournisseurs d'accès ; cependant, la généralisation d'Internet prendra du temps, notamment celui que les opérateurs Télécoms utiliseront pour investir dans les hauts débits ; tout ceci à condition que les équipements soient peu chers à l'achat, simples à utiliser et fiables, à l'instar du Minitel. Celui-ci a une grande vertu, qui devrait être celle d'Internet : un accès pour tous ; à partir de quoi il faut réussir à convaincre les utilisateurs du premier de la meilleure économie du second dans tous les domaines ; se former sur Internet est le grand défi : les pouvoirs publics devraient mettre en place un plan d'informatisation des écoles tout en imaginant une architecture évitant le piège de l'obsolescence des équipements.
1. ORACLE
est une société
américaine, créée il y a 20 ans, et qui a
réalisé un chiffre d'affaires de 4,2 milliards de $; elle
regroupe 30.000 collaborateurs. L'année fiscale écoulée se
solde par une croissance de 42 %.Nous sommes présents dans 90
pays ; notre chiffre d'affaires est à 50 % composé de ventes
de logiciels, et à 50 % de ventes de services, cette dernière
catégorie incluant trois domaines :
· le support et la maintenance des logiciels ;
· la formation des clients auxquels nous vendons ces logiciels ;
· le conseil que nous pouvons leur apporter lors de la vente ;
En
France
, la société regroupe 1.000 personnes pour un
chiffre d'affaires de 1,1 milliard de francs, en croissance de 23 % sur
l'année fiscale écoulée ;
Nous sommes en mesure d'offrir à toute société l'ensemble
des logiciels constituant son système d'informations ; nos
logiciels fonctionnent dans tous les environnements informatiques. Nous sommes
" leader " mondial au niveau des bases de données.
2. L'internet et le network computer
: depuis qu'Internet est
vraiment devenu un phénomène,, on peut dire que l'informatique et
les NTIC sont un facteur de développement des entreprises :
Internet
permet de faire circuler l'information, de la mettre à
disposition de tous les utilisateurs, de faire communiquer les entreprises
entre elles, de faire tomber les frontières entre les entreprises
partenaires en intégrant un même système d'informations, et
donc de créer de nouveaux produits, de nouveaux marchés ;
Le
network computer
là-dedans représente la faculté
de permettre à tous d'être branchés sur le réseau,
d'accéder à ces nouveaux produits et services, à un
coût d'achat mais surtout à un coût de gestion de
l'ordinateur qui est extrêmement faible.
L'objectif
d'ORACLE n'est
pas, dans ce cadre tant de fabriquer des network computer en quantité
industrielle que de faire exploser le nombre des utilisateurs des
systèmes d'informations.
Notre
network computer
pour l'entreprise ressemble à celui
d'IBM : il va tout chercher sur le réseau, il se charge
dynamiquement et il n'y a rien de résident : il a de la
mémoire vide, mais il n'a pas de mémoire morte. Il fonctionne
avec une
carte à puce
: elle contient
l'identification de l'utilisateur et lui permet d'aller se connecter et
d'utiliser un autre network computer que le sien, un peu comme pour les
téléphones GSM.
Lorsque l'on se connecte aujourd'hui, les temps d'attente sont souvent trop
longs ; ces temps d'attente proviennent soit de l'infrastructure
réseau, soit des fournisseurs d'accès qui n'ont pas
forcément bien dimensionné leurs matériels, soit pour les
deux raisons à la fois. Mais les capacités de transmission
d'informations sur les réseaux progressent considérablement. Une
étude très approfondie du groupe TEST (leader des journaux
informatiques) le montre : la qualité des fournisseurs
d'accès est vraiment très...disparate ; en fait, ils sont
véritablement un " goulot d'étranglement " ; la
qualité du débit offert est très variable dans le
temps ; le " goulot d'étranglement " est en fait plus
là que dans le tuyau lui-même.
Nous pensons que les opérateurs Télécoms vont investir
massivement dans l'augmentation du débit, ce qu'ils n'ont pas
forcément fait dans lepassé parce qu'il n'y avait pas
forcément de bonnes raisons de le faire ; nous pensons cependant
qu'il n'est pas réaliste de penser que, dans les deux ans, on fera via
Internet à domicile des applications comme celles qu'on a en multimedia
sur un CD-ROM. D'une façon générale, la
généralisation du phénomène Internet prendra du
temps : ce sont les applications simples, de courrier électronique
par exemple, qui vont permettre sont avènement, à condition
toutefois que celui-ci soit peu cher à l'achat, simple à
utiliser, et fiable tel que le Minitel a pu l'être.
3. Eléments de discussion :
L'expérience du Minitel doit servir : autant le network computer
peut facilement toucher les 10/15 % de la population la plus aisée,
autant cela n'est pas vrai pour la très grande majorité des
foyers français, dont on sait que le revenu moyen est faible. La grande
vertu du Minitel, et qui devrait être celle d'Internet, fut sa vaste
couverture de la population, un accès pour tous. Si on réussit
à démontrer qu'avec l'arrivée du network computer,
distribué quasi-gratuitement, on peut consulter un service Minitel dans
un temps cinq fois plus court, on va très vite amortir la machine ;
Les services disponibles sur Internet sont variés et de nature
complètement différente :
· communiquer, c'est-à-dire s'envoyer des messages : cette
fonction devrait connaître un grand succès ; une étude
américaine fait d'ailleurs le lien entre la baisse du chiffre d'affaires
de La Poste américaine et l'accroissement du nombre des communications
via support électronique ;
· jouer, c'est-à-dire les jeux vidéos : nous ne
pensons pas que les jeux, de plus en plus sophistiqués, y seront
rapidement accessibles ;
· s'informer : cette fonction devrait connaître un grand
succès ; c'est faisable avec le débit actuel ; on n'a
d'ailleurs pas besoin de débit extraordinaire pour ce faire ; on le
fait déjà avec le Minitel : on s'informera juste mieux et
avec une meilleure économie sur un network computer;
· le commerce électronique (acheter/vendre) : c'est
parfaitement faisable sur Internet ; on pourra acheter beaucoup de choses,
faire ses courses, tout ceci aura une incidence sur les réseaux de
distribution ;
· le télé-travail : nous n'y croyons pas vraiment
en dehors d'un environnement professionnel, donc avec des lignes un peu
spécialisées ;
· se former : nous y croyons beaucoup ; les pouvoirs publics
pourraient mettre au point un plan d'informatisation des écoles à
un prix " faisable " budgétairement : il s'agirait de
mettre en place un serveur local.dans les établissements avec un network
computer connecté (notion d'Intranet) ; mais, comme il faut se
rééquiper tous les quatre ans si l'on souhaite rester dans le
coup, il faut réfléchir à une architecture qui ne tombe
pas rapidement dans l'obsolescence ;
Audition de M. Pierre DELLIS
Délégué général du SYNTEC informatique
La chambre syndicale, il y a trois ans, a attiré
l'attention sur :
1)
le faible taux de pénétration de l'informatique en
France, comparé aux grands partenaires (5,5 % de croissance en 1995,
contre 12 % en GB, 10 % en Allemagne et 8 à 12 % dans les pays du
nord) (même évolution en 1996)
2)
le poste informatique est ressenti comme une dépense:
· personnel
· Matériel (l'investissement à tendance à baisser)
· services et logiciels
télécoms
On tente de sensibiliser les gens
La chambre syndicale regroupe:
1)
les SSII classique (cap Gemini, ...)
2)
les éditeurs de logiciels (SAP, informix, matra data division,
microsoft,...) (CGI, maintenant sous contrôle d'IBM)(Business object: 500
millions de F de CA)
3)
les mainteneurs: compétence étendue à la gestion
des parcs (ex: facility management)
4)
l'infogérance: décharger le client de toute son
informatique; elle induit 20 à 30 % d'économies; cause: des
matériels plus performants; but inavoué: recycler, en les
"reprenant" les personnels obsolètes; 12 à 15 % de croissance/an
(GB: 20 à 25 %; pourquoi ? car ce gouvernement met ses administrations
en infogérance, et pas chez nous (sauf le musée d'Orsay)
Il n'y a donc pas de constructeurs en tant que tels (30 000 personnes, en
excluant les personnels de la fabrication - convention collective de la
métallurgie)
1,2,3 et 4) représentent 70 milliards de F de CA; 110 000
informaticiens, en France, les dépenses (et investissements) en
informatique: 320 milliards de F et 320 000 personnes : CA de 1 million de
F par personne).
On denombre 5 familles:
1) Les utilisateurs: 160 000 personnes, en excluant les
informaticiens; mais 5 à 6 millions d'utilisateurs en entreprises au
total; réunis au sein du CIGREF(lub informatique des grandes entreprises
françaises)
2) les constructeurs
3) les distributeurs (FNAC, AUCHAN, et autres): 20 à 25 000 personnes
4) Syntec
5) la recherche - enseignement: 5 000 personnes (INRIA, CENT, supélec,
et autres).
A propos des 5,5 % de croissance de 1995/96: tout ce qui est " secteur
public ", c'est 42 % des 5,5 % avec une distinction:
les administrations stricto sensu: baisse de l'inves-tissement informatique
le parapublic (entreprises publiques): légère hausse
Les banques et assurances: mauvaises par rapport aux partenaires
européens; l'industrie: soutient la comparaison
Le problème français: on augmente la productivité car les
charges sociales sont trop élevées. Et une grande
inquiétude liée à l'EURO et au passage à l'an 2000
: ce dernier va coûter de 2 à 300 milliards de $ (pour l'ensemble
du monde): les directeurs informatiques sont gênés car n'ont pas
anticipé ni prévu et leurs patrons eux, ne comprennent pas ce
coût.
Donc tout cet argent va plomber les investissements.
Autre frein constaté: gouvernemental: peu de ministres utilisent
l'informatique, de même que les patrons d'entreprises
nationalisées.
Audition de Jacques DOUCEDE
Président du GIE INFOGREFFE-TELEMATIQUE
Résumé : Créé il y a dix ans, INFOGREFFE permet, par Minitel, d'avoir accès aux informations des greffes des Tribunaux de commerce ; véritable état-civil des sociétés, il permet d'obtenir bien plus rapidement que jadis des informations utiles, qui sont toutes publiques, et permettent d'être bien informé sur la situation des entreprises ; il existe deux accès, l'accès kiosque et l'accès sur abonnement ; la tarification est alors différente. La quasi-totalité de la France est couverte, à l'exception de quelques régions ; l'ensemble du fonctionnement d'INFOGREFFE représente 8 millions d'appels annuels si l'on regroupe tous les services proposés ;bientôt, il sera possible d'obtenir les informations actuellement disponibles sur Minitel, sur Internet : un système de paiement sécurisé par carte bancaire est prévu ; la migration sera progressive. INFOGREFFE étant un GIE, ne publie pas de bilan ; son chiffre d'affaires tourne autour de 300 à 350 millions de francs par an.
1. Il y a dix ans, nous avons créé
INFOGREFFE
qui permet, par
Minitel
, d'avoir accès aux
informations des greffes ; ces informations sont issues de tous les
registres légaux dont nous avons en charge la tenue. Le principal
d'entre eux est
le registre du commerce et des
sociétés
.
On peut dire qu'il est
l'état-civil
avec les actes des
sociétés, les statuts, les bilans, que nous saisissons et
numérisons. A côté du registre du commerce, il y a un
certain nombre de registres légaux, tout ce qui touche aux
sûretés, aux nantissements des fonds de commerce, les
privilèges de toutes sortes. Toutes ces informations sont publiques et
sont très utiles pour être bien informé sur la situation
des entreprises.
Avant la mise en place de nos services d'accès par
Minitel
, l'information n'était pas d'un accès
très facile : si l'on voulait se procurer un extrait Kbis du
registre du commerce, pour avoir toutes les informations juridiques d'une
entreprise (le nom des dirigeants, activité, date de création,
adresse...), il fallait déterminer le Greffe compétent, trouver
son adresse, lui écrire, régler les frais de Greffe d'avance,
attendre quelques jours, un délai variable selon la diligence du Greffe.
Aujourd'hui, tous ces inconvénients ont disparu puisqu'il suffit de
mettre le nom de la société, même sans connaître son
adresse, et on peut alors consulter toute l'information disponible. Le registre
du commerce remplit ainsi pleinement son rôle d'instrument de
publicité légale.
2. Il existe deux accès
: un
accès
kiosque
par le 08 36 29 11 11, accessible au public, et un
accès sur abonnement
qui est utilisé par les
professionnels dont la plupart sont des avocats, des banques de données,
des grandes entreprises, les banques, beaucoup d'administrations (les services
de la Direction Générale des Impôts par exemple qui,
à l'issue d'un appel d'offres, ont passé un contrat avec
INFOGREFFE), des Parquets, la COB, etc...On reçoit à peu
près
50.000 appels par jour
et on donne accès
à la quasi totalité des Greffes des Tribunaux de Commerce de
France, facilitant ainsi le travail quotidien des utilisateurs qui recherchent
de l'information brute et actualisée en permanence. Cette
facilité d'accès à l'information favorise la transparence
interentreprises et contribue en cela à la prévention des
difficultés des entreprises et la lutte contre les impayés.
3. Sur le plan technique
, il existe
trois serveurs
en
France : nous avons fait des liens par
reroutage
si bien que
l'on couvre pratiquement toute la France. Il manque des ressorts de Tribunaux
de Grande Instance à compétence commerciale, là où
il n'y a pas de Tribunaux de commerce, comme c'est le cas par exemple dans
l'est de la France mais la Chancellerie ne nous a pas donné d'accord
pour diffuser l'information provenant de ces juridictions.
Nous avons par ailleurs des liaisons télématiques avec les
partenaires avec lesquels nous travaillons. Quand on fait une formalité
au Tribunal de commerce, on doit faire une publicité au BODACC, mais
également avec l'INSEE. On est en pourparlers avec le Casier judiciaire
parce que, pour faire une immatriculation ou une inscription modificative d'un
dirigeant, il faut demander systématiquement l'extrait de casier
judiciaire des personnes concernées.Tout ceci permet d'éviter de
ressaisir des informations et d'améliorer les délais de
traitement des formalités. C'est dans cet esprit que nous collaborons
avec l'INPI, qui gère le registre national du commerce et des
sociétés.
L'ensemble du fonctionnement d'INFOGREFFE représente
environ
8 millions d'appels par an
. On a développé des
transmissions par fax, on peut aussi avoir par téléphone un
minimum de renseignements sur une entreprise. On envisage de mettre en place un
centre d'appels téléphoniques pour les gens qui n'ont pas
d'écran Minitel ;
Notre profession s'est toujours attachée à s'adapter à
l'évolution des techniques, pour rendre un meilleur service au public.
4. INFOGREFFE et Internet
: Dans la région Rhône-Alpes,
chez nos Confrères d'INTERGREFFE, on peut déjà demander un
Kbis ou un bilan sur
Internet
; pour ce qui concerne INFOGREFFE,
notre application Intrnet sera prête prochainement ; toutes les
informations accessibles aujourd'hui sur Minitel le seront sur Internet et le
paiement se fera, au moins dans un premier temps, par carte bancaire avec un
système de paiement sécurisé.Il s'agit de
Payline
,
proposé par la Société Générale. Les
utilisateurs seront débités au fur et à mesure de leur
consommation. La transition se fera donc progressivement du Minitel vers
l'Internet
.
5. Les tarifs
: Toutes nos données sont publiques et toutes
nos prestations sont tarifées par décret. Toutefois, pour le
service Kiosque, nous avons dû nous intégrer dans un palier de
tarif Teletel.
La transaction moyenne est de l'ordre de 3 à 4 minutes de
connexion ; sur le
service kiosque
, c'est 9,21 francs la
minute TTC ; via
l'accès sur abonnement
, c'est 3 F la
minute HT de connexion, mais les personnes sont facturées à
l'acte, par référence au tarif règlementaire des
Greffiers. Ce type de consommation convient pour un besoin fréquent
d'interroger, avec une facturation très détaillée, chaque
fin de mois. Le
kiosque
convient plutôt à une utilisation
occasionnelle
.
Sur Internet, la facturation étant à
l'acte, nous nous référerons au tarif règlementaire de
notre Profession, sachant que la valeur du taux de base a varié de 10%
seulement depuis 17 ans.
6. Le chiffre d'affaires
: INFOGREFFE étant un GIE, la loi
ne prévoit pas la publicité des comptes ; elle ne
prévoit la publicité des comptes annuels que pour les
sociétés anonymes, les SARL et certaines SNC. Nous ne sommes pas
une entité commerciale et sommes imposés au titre des
bénéfices non commerciaux puisque la diffusion des informations
des Greffes est le prolongement de l'activité des Greffiers.
Seuls
les outils ont changé.
Tous les produits tirés de la
télématique sont redistribués aux Greffes en fonction du
temps passé et des actes qu'ils ont diffusés. Le chiffre
d'affaires annuel global est de l'ordre de 300 à 350 millions de francs.
Audition d'Alain DUCRAY
Directeur de l' évaluation stratégique et du
développement
Groupe LAGARDERE
Résumé : Internet est une révolution colossale, un outil exceptionnel faisant gagner un temps considérable, et il faut étudier l'accélération de son implantation en France : il aura la même vitesse de pénétration que d'autres outils mais, comme d'habitude avec les français, qui sont plutôt " suiveurs ", l'Etat devra montrer l'exemple ; nous avons créé un fournisseur d'accès à vameur ajoutée, CLUB-INTERNET, mobilisant 200 personnes en contact avec 40.000 abonnés : nous pouvons ainsi cerner les problèmes technologiques qui se posent, étudier les demandes des consommateusr, leurs profils ; nous fabriquons des produits éducatifs numérisés et interactifs et sommes tournés vers l'Education et la Santé: là encore, il faudrait vite trouver le moyen d'introduire à tous les niveaux le micro-ordinateur comme outil quotidien ; mais d'abord, équiper les formateurs au sein des IUFM ; autre souci majeur pour l'avenir : trouver le moyen d'une protection efficace des produits numérisés en empêchant leur copie, hélas aujourd'hui possible.
1. L'Education
: nous fabriquons des
produits
éducatifs
; ils sont encore chers, mais leur prix de revient
baisse ; les produits sont conçus dès le départ comme
étant utilisables
numériquement
et d'une façon
interactive
; nous pensons qu'il faut trouver une formule pour
introduire, habilement, chez les enseignants, au niveau des IUFM en
particulier, mais aussi dans les petites écoles, chez les parents
d'élèves, les moyens d'utiliser
basiquement
le
micro-ordinateur comme outil quotidien ; de même, nous avons
suggéré de rendre obligatoire en
sixième
l'écriture d'une rédaction sur traitement de texte ; des
professeurs de petites écoles ont montré la voie : ainsi,
Rachel COHEN, qui enseignait dans un quartier difficile de la
Seine-saint-Denis
, a réussi à démontrer, par
l'utilisation de ces outils,
qu'un enfant issu d'une famille
étrangère et totalement défavorisée, né en
France, avait la même chance qu'un enfant d'une famille bourgeoise bien
installée, d'arriver à passer avec succès son
Bac
; donc, d'abord équiper au moins la structure
supérieure des 4.000 professeurs d'IUFM qui enseignent les 100.000
futurs professeurs qui, eux-mêmes, vont avoir 13 millions d'enfants sur
les bras ;
2. Les marges sur les produits éducatifs
: Sur un produit
valant 100 francs, il y a 50 francs pour la partie distribution physique
et la marge du distributeur ; les 50 francs restant correspondent aux
coûts de fabrication
, en y incluant la partie
droits
d'auteur
, 5 à 7 % du prix total ; notre crainte : la
facilité à copier un produit numérisé
:
nous en sommes aujourd'hui au point où l'on sait reconnaître un
produit copié, grâce à des
algorythmes
de
sécu-rité ; en revanche, on ne peut empêcher leur
diffusion. Il y a donc là un effort à fournir de la part des
industriels pour rechercher les moyens d'une plus grande
sécurité ;
3.
Le Minitel
: on a un peu raté la
révolution
du Minitel : l'argent n'est pas allé chez
les fournisseurs de " bons " contenus, mais chez d'autres,
aux
services...moins avouables ; c'est peut-être dû à la
peur de ces fournisseurs devant le " saut " impliqué par
cette
révolution : transformer son magazine ou son quotidien en produit
accessible différemment ;
4.
Internet
: Internet est une révolution mondiale et
il faut étudier la façon d'accélérer son
implantation en France : comme d'habitude avec les français, je
crois que l'Etat devra montrer l `exemple ; nous pensons que ce
produit aura la même
vitesse de pénétration
que
d'autres, en France ; simplement, il existe un certain nombre de
freins
qui bloquent encore cette accélération : le
frein linguistique
mais aussi le fait que, d'une façon
générale, les français sont plutôt
"
suiveurs
" : ils attendent toujours un peu
avant d'y
aller, ils observent. Mais ça va venir, car Internet est un
outil
exceptionnel qui fait gagner un temps considérable
.Mais,
globalement et pour le moment, Internet se résume en un
phénomène gratuit de mode
;
5.
Nous avons monté le
CLUB-INTERNET
: cela nous a
permis de voir quels étaient les problèmes technologiques qui se
posaient, et il y en a beaucoup, quelles étaient les attentes et
demandes des consommateurs, leurs tranches d'âges ; nous avons
actuellement 200 personnes qui y travaillent, à la fois sur le
studio et sur les différents services ; nous
avons 20.000
abonnés
, dont " l'économie " n'est pas encore
trouvée.
6.
L'actualité chez
MATRA
: nous avons mis au point
des téléphones à écran qui sont des accès
à Internet : ils vont bientôt sortir ; l'écran
sera grand comme une carte postale.
7. L'entreprise
:
l'Extranet
et
l'Intranet
vont
générer des économies qui devraient être
productives ; mais il faut se méfier : améliorer la
qualité du travail de chacun ne va pas forcément se traduire
ipso facto
et dès le lendemain matin par une amélioration
de sa productivité.
Audition de Bernard DUFAU
Président d'IBM France
accompagné de
monsieur RAGUENEAU
Résumé : Pour combler le retard de la France dans l'utilisation des NTIC, il faut avant tout avoir une action forte d'explications : il faut montrer les perspectives qu'elles ouvrent, notamment en matière d'emplois ; de même, il faudrait réfléchir à relier les classes en réseaux : l'essentiel est que les enseignants et les élèves se familiarisent aux NTIC et ce pour faire en sorte au bout du compte que l'informatique soit utilisée dans la pédagogie ; le Minitel présente certains avantages : une logique économique, et le fait qu'il soit installé partout ; mais la réalité va triompher et les entreprises vont rapidement déceler tout l'intérêt d'Internet et se connecter ; par ricochet, les particuliers suivront ; on peut imaginer un terminal commun entre le Minitel et Internet, permettant d'accéder aux deux services ;
1. Le retard de la France dans l'utilisation des
NTIC
: En ce qui concerne la façon d'améliorer les
choses, je pars du principe qu'il ne faut pas uniquement compter sur l'Etat
mais sur l'ensemble des
responsables industriels
; il faut
mieux expliquer, informer, corriger des contre-vérités telle que
celle qui consiste à dire que plus l'informatique se développera,
plus il y aura de chômage, bref, avoir une
action plus forte
d'explications
; il faut prendre d'une façon positive les
évolutions en cours, montrer qu'elles sont une opportunité de se
réaliser, de croître, de réussir et d'entreprendre ;
2. L'Education
: ce n'est pas tant la connexion physique à
Internet qui est la chose la plus importante que d'emporter
l'adhésion à ce mode d'activité et de
fonctionnement
; il faudrait beaucoup réfléchir
à relier en réseaux les classes
: ce serait une
excellente formation que de faire travailler sur des logiciels à la fois
les enseignants, les pédagogues et les élèves ; il
faut arriver à faire en sorte d'utiliser l'informatique dans la
pédagogie ; l'essentiel est que les élèves et
enseignants se
familiarisent aux NTIC
, qu'ils apprennent à
avoir de l'information sur l'art, la culture ou autres, par ces technologies
nouvelles ;
3. Le Minitel
: son avantage est qu'il est installé partout,
les gens ont globalement appris à l'utiliser ; et puis il fait des
transactions commerciale3s, donc il a une
logique
économique
; pour migrer sur Internet, il y a un
problème de prix : quand vous allez à France Telecom, vous
récupérez un
Minitel
gratuitement, vous ne payez que la
communication ; les gens considèrent qu'au niveau familial, c'est
un outil qui peut être économiquement pas cher ; en
fait
, la réalité va triompher
: les
entreprises, qui ont besoin de communiquer à l'international, vont
devoir aller vers Internet ; il vont s'apercevoir de
l'intérêt réel d'Internet
; il va donc
se développer rapidement ; ensuite, beaucoup de gens se
connecteront chez eux après avoir vu comment cet outil fonctionne dans
l'entreprise ; France Telecom pourrait concevoir un
"
pont
" entre le Minitel et Internet avec un
terminal commun
permettant d'accéder aux deux et donc de fournir les deux
services ; c'est tout à fait envisageable ;
4.
Le type
d'amortissement
le plus adapté à
l'équipement informatique des entreprises est un amortissement sur 2 ou
3 ans : un chef d'entreprise ne peut accepter que tout le on lui explique
que ses collaborateurs ont besoin du dernier produit ; il n'est pas
prouvé qu'ils l'utilisent à 100 % ; il faut accepter que le
renouvellement du matériel se fasse rapidement mais pas forcément
tous les trois à six mois ;
5. L'infogérance
: nous gérons le parc PC de grandes
entreprises; cette pratique de
l'infogérance
se développe
fortement à travers le monde, et même en France, malgré,
dans ce dernier cas, les freins que représentent les conditions d'emploi
des personnes concernées ; les syndicats, souvent, sont
rétifs face à ces métiers alors qu'ils offrent au
contraire de bonnes perspectives d'évolution en termes de
carrière ;
6. La querelle
entre équipement en PC ou NC est idiote : la
vraie question est de savoir comment gérer l'ensemble des
équipements, une fois qu'ils sont décidés (au niveau des
écoles par exemple) : si vous êtes dans un environnement
où les utilisateurs se suffisent à eux-mêmes, s'ils sont
majeurs, alors il faut plutôt un produit de type PC ; dans une
architecture en réseau pour les écoles, la question est donc de
savoir où vous mettez les PC et à qui vous donnez les PC ou les
NC, mais les deux fonctionneront de toute façon ;
Audition de Monsieur DURPAIRE
Directeur du C.R.D.P. de Poitiers
Président de
l'Association des Directeurs de C.R.D.P
Une condition déterminante pour le développement
des Nouvelles technologies : une volonté politique forte, clairement
affichée et pérenne.
Dans le département de la Vienne, le plan de développement des
usages de l'informatique à l'école a été un
succès parce qu'il reposait sur des actions coordonnées entre
l'Etat et les collectivités territoriales, parce que les
équipements étaient liés aux formations et parce que les
moyens d'accompagnement humaines étaient importants.
Quelles mesures peut-on envisager ?
· une aide à l'équipement personnel pour les
enseignants, en allant plus loin qu'une baisse de la TVA sur les seuls CD-Rom,
· une formation pour les enseignants. Il convient de repenser le
dispositif local de formation continue autour des C.R.D.P., MAFPEN, I.U.F.M. Il
faudrait étoffer les structures régionales d'appui. Pourquoi ne
pas effectuer des propositions de formations complémentaires hors du
temps de travail ?
· doter les établissements d'une assistance technique : la
présence d'un O.P. ciblé réseau dans chaque lycée
paraît indispensable,
établir des plans, lancer des projets à tous les niveaux.
Situation dans laVvienne
Les établissements scolaires sont tous
équipés et le matériel est régulièrement
renouvelé grâce aux aides des collectivités territoriales.
L'effort soutenu du Conseil Général de la Vienne et des communes
est lié à un effort de formation et d'animation du dispositif.
Des opérations comme celles actuellement en cours (classe 97 au
C.R.D.P.) ou le projet Net Days contribuent à la réflexion
pédagogique et au développement des usages.
Le C.R.D.P. de Poitiers est un important centre de ressources pour les
enseignants avec quelques 1 500 titres de CD-Rom (consultables sur place) : il
se distingue par des compétences fortes en matière d'informatique
documentaire : le C.R.D.P. assure le dépouillement de revues et diffuse
les données à tous les établissements français sur
disquettes, sur CD-Rom (Mémocd), prochainement sur Internet.
M. DURPAIRE est favorable à l'idée de documentation
répartie dans les BCD et les CDI, dans le cadre de réseaux.
En conclusion, il y a un effort important à faire à tous les
niveaux (non seulement dans les I.U.F.M., mais aussi dans les
universités, dans les lycées, les collèges, les
écoles) et sur une longue durée.
Audition de Bernard DIZAMBOURG
Directeur de la DISTNB
Direction de l'Information
Scientifique, des Technologies Nouvelles
et des Bibliothèques
et de Gérard LESAGE
Adjoint au Directeur
Ministère de l'Education
nationale
Résumé : 1.000 établissements scolaires sont aujourd'hui connectés au réseau mais ces expériences ne sont pas généralisables : c'est plus d'un dispositif expérimental que le fruit d'une démarche cohérente et réfléchie. La demande des enseignants étant très forte, il faut donc rapidement construire cette démarche, autour de quelques idées force: ne pas séparer la problématique des contenus pédagogiques de celle des tuyaux; élaborer des outils communs à toutes les Académies; y créer des centres de ressources; trouver une solution aux problèmes de la maintenance des équipements dans chaque établissement; dispenser une solide formation à tous les enseignants. Autre défià relever: financer le développement de contenus multimedia pédagogiques. Le succès des expériences en cours prouve qu'il faut aller de l'avant.
1. Aujourd'hui
,
20 des 28
Académies
sont connectées sur le réseau avec un
serveur, ce qui représente 1.000 établissements - lycées
et collèges. Les serveurs ont, d'ores et déjà, une
fonction relativement riche à la fois
d'information
et
de
lieux d'échanges
pour les communautés
pédagogiques; c'est-à-dire qu'autour des serveurs se
créent des fonctions d'animation, des groupes, des forums, des
échanges de produits pédagogiques;
2. Ces serveurs
sont à la fois le lieu d'accès à la
messagerie électronique
, à des fonctions de
forum
;
c'est la porte d'entrée sur Internet; cependant, il ne s'agit encore que
d'un dispositif expérimental et ils ne sont pas
généralisables en l'état; par contre, je crois qu'il
faudra rapidement savoir ce que l'on veut faire: soit conserver un serveur par
Académie, soit mettre en place un réseau de serveurs dans les
Académies avec des fonctions de "centres de ressources" et autres;
l'important est que chaque serveur fonctionne comme
lieu
d'échanges de contenus
, permettant le repérage de sites
Internet existant dans une discipline scientifique et permettant de faire des
"ponts" avec ces sites.
3. Ces serveurs
préfigurent des fonctions qui - demain -
devraient être assurées par un
ensemble de fournisseurs
d'accès spécifiques au monde de l'Education
qui sont,
d'une certaine façon, des fonctions d'échanges dans la
discipline, des fonctions de circulation d'informations au sein de cette
discipline, de mise à disposition du contenu, de validation de contenus
existants sur le réseau;
4. Il n'existe pas
, au sein du Ministère, d'organisation
permettant de former les enseignants se destinant eux-mêmes à
devenir les gestionnaires de tous ces serveurs. Cependant, il y a,
auprès de chaque
Recteur
, une
personne responsable des
nouvelles technologies et des réseaux
en charge de l'animation
de ce dispositif et, d'autre part, un
comité de pilotage
chargé d'animer ce dispositif de manière à éviter
toute dispersion. Le but était d'éviter que les IUFM, les MAFPEN,
les CRDP ne travaillent d'une façon isolée; aujourd'hui,
honnêtement, ce dispositif est plus ou moins "piloté" selon les
Académies: cela dépend de la qualité du conseiller
pédagogique; au total,
nous disposons plus d'une couche
d'expériences que d'une démarche académique
cohérente
, à l'exception de quelques Académies
où l'on constate une progression en termes de connexion
d'établissements et de choix pédagogiques négociés
et validés auprès de collectivités territoriales. Mais
beaucoup d'Académies en restent à la phase expérimentale.
5. Je sens
une
montée en puissance très
forte
au niveau de l'implication des responsables concernés -
Recteurs, Inspecteurs d'académie,...: mais là où les
choses avancent le plus rapidement, c'est lorsqu'il y eu - en amont - une
action de sensibilisation
; donc, certains recteurs - celui de
Versailles
, celui de
Strasbourg
- en ont fait des
enjeux de fond; l'Académie de Strasbourg a ainsi connecté la
totalité de ses lycées et collèges en une année
dans le cadre d'un plan global négocié avec les
collectivités territoriales;
6. Le rôle du Ministère
aujourd'hui est de faire en sorte
qu'il y ait un
travail méthodologique
des Recteurs
permettant d'atteindre ce but, en liaison avec les collectivités
territoriales. Mon sentiment est que
l'on ne peut pas scinder les deux
aspects de la question
: d'un côté le monde
pédagogique, et de l'autre les problèmes de tuyaux pris en charge
par les collectivités territoriales: il faut qu'il y ait un lieu
où se discutent les stratégies pédagogiques et permettant
d'avancer de façon cohérente. Notre objectif est d'ailleurs de
faire élaborer des outils qui soient des
outils communs
.
7. Il y a deux ou trois
problèmes essentiels. D'abord celui de la
formation
: dès que, au sein d'une Académie, le
nombre d'établissements devient très important, se pose un
problème de formation des chefs d'établissement; car, à
l'heure actuelle, de nombreuses situations restent dépendantes de la
nature des chefs d'établissement et il est arrivé qu'à
l'occasion d'une mutation, des dispositifs mis en place aient disparu. Autre
problème
: la structuration, sur le territoire, des "centres de
ressources"
. On s'aperçoit ainsi que, si l'on n'a pas une
structuration dans les Académies d'un certain nombre de centres de
ressources, les dispositifs mis en place ont tendance à rapidement
s'épuiser. Or, cette fonction n'est pas très bien
esquissée aujourd'hui. Troisième problème: celui
de
la maintenance
dans les établissements
; dans un
lycée, il n'y a pratiquement jamais de personnel technique; or, il y a
un minimum de fonctions de proximité supposant un minimum de
précautions et de technicité; donc, s'il n'y a pas d'enseignant
acceptant de prendre en charge ce genre de problèmes, ça ne
fonctionne pas.
8. Les contenus
: Je pense que nous avons un vrai problème tant au
niveau du
développement
des contenus que de
l'accès
à des contenus existants, qui est donc un
problème de
structuration
: d'où l'idée des
"centres de ressources" permettant de faire en sorte que l'on
puisse
accéder à des contenus pas trop chers et dans des conditions de
droits garanties
, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. De même,
il faut approfondir la réflexion sur le moyen de
financer le
développement de contenus multimedia pédagogiques
, assez
proches des programmes classiques. Je pense qu'il y a un certain nombre
d'enseignants sur lesquels on "mordra" si on développe des contenus de
ce type, car aujourd'hui, nous disposons de contenus qui supposent que les
enseignants aillent les chercher puis les réutilisent dans des processus
pédagogiques traditionnels, ce qui est très complexe. De la
même façon, je pense qu'il y a une
attente des
familles
pour un certain nombre de produits permettant de faire
travailler les enfants en dehors de la classe, du genre "banques
d'exercices";
Audition de Michel FENEYROL
Directeur du C.N.E.T
Résumé : L'un des rares points forts de la France dans le domaine des technologies de l'information, sont les télécommunications ; si, au sortir de l'après-guerre, la France partait de rien, elle dispose aujourd'hui d'équipementiers et d'opérateurs bien placés au niveau mondial; l'essentiel est donc de consolider nos atouts, en mettant notamment l'accent, dans la recherche, sur les logiciels qui eux-mêmes mettront toujours plus d'intelligence dans les services et les réseaux; le schéma d'Internet, tel qu'il existe aujourd'hui, a un problème de stabilisation économique; techniquement, le standard a des limiteset l'on se pose la question de savoir comment il pourra faire face à l'évolution du trafic ; il faut tout faire pour qu'en France le nombre de personnes travaillant sur la recherche dans les télécommunications soit augmenté, et ce pour faire face à la concurrence que se livrent les grands opérateurs mondiaux.
1. La situation de la recherche en
télécommunications
: en France, l'un des rares points forts,
dans le domaine des technologies de l'information, est le domaine des
télécommunications:
Sur les composants, nous sommes très limite mais la situation s'est
sensiblement redressée depuis 1989;
Sur les matériels grand public c'est un peu nuancé mais il y a de
nombreux secteurs comme la hi-fi, où nous sommes très mal
placés; on a encore, en Europe, deux constructeurs importants qui sont
Philips et Thomson;
En télécommunications, alors que nous étions très
mal placés au sortir de la guerre, grâce à un certain
nombre d'efforts, dont ceux du C..N.E.T, nous faisons partie aujourd'hui des
trois ou quatre grands de ce monde; il faut maintenant consolider parce que
tout continue d'aller très vite autour de nous: les domaines de la haute
technologie sont en pleine évolution, croissent très vite et les
"grands" sont globalement menacés par de nouveaux entrants venant du
monde de l'informatique et de l'audiovisuel, domaines dans lesquels nous sommes
moins bien placés ; il y a deux secteurs encore séparés:
La recherche dans le domaine des équipements: on a ALCATEL; le C.N.E.T a
contribué dans les années 1950 à 70 au
développement d'ALCATEL ; les télécommunications
françaises trouvaient d'ailleurs leur intérêt; nous avons
quelques industriels performants comme, par exemple, la SAGEM, ce qui
n'était pas le cas après-guerre où nous étions
dominés par des constructeurs étrangers (ITT et ERICSSON
principalement) ;
Les opérateurs: France Télécom, avec son centre de
recherche, le C.N.E.T, a le premier ou deuxième centre de recherche
européen; celui-ci fait partie quatre premiers mondiaux, après
ATT, NTT et Deutsche Telekom; il faut se rendre compte que, dans le nouveau
contexte compétitif, la compétition va se concentrer sur la
recherche et le développement des principaux grands opérateurs ;
les financements nécessaires sont tels que les résultats obtenus
par les grands opérateurs seuls pourront les assurer;
Au total, la France dispose d'atouts ;
2. Aujourd'hui
, nous entrons sur des réseaux qui sont
multiservices
; ainsi, la recherche sur les services de
télécommunications se dissocie petit à petit ; on voit par
ailleurs se développer plus
d'intelligence
au-dessus des
équipements: on achète des équipements et, au-dessus, si
on veut faire des services, il faut encore faire de la recherche ; la
bataille
sur cette recherche là met en jeu essentiellement
des problèmes de logiciels dans lesquels on rencontre en face de nous
des gens venant du monde informatique:
Microsoft
,
Sun
,...
Notre problème aujourd'hui est donc de bien situer, pour notre
opérateur,
où se situe sa future innovation
; c'est
certainement plus d'intelligence dans les services, dans les réseaux
; les services de données et d'images sont ceux qui vont le plus
croître ; il est clair que dans le monde dans lequel nous entrons,
au-delà de la communication purement téléphonique vocale
la majorité des services grand public vont être des services
commandés à la voix ;
Parmi nos atouts, on peut dire que nous avons su maîtriser les
réseaux; sur les langages vocaux comme sur le langage écrit, le
C.N.E.T est fort et n'a pas de problèmes ; toutefois, sur les logiciels
de terminaux liés aux ordinateurs, les constituants de base viennent des
Etats-Unis ; je suis donc en train d'installer une équipe du C.N.E.T aux
Etats-Unis.
3. Internet
: le schéma Internet, tel qu'il existe, a un
problème de
stabilisation économique
: et il y a
aujourd'hui deux approches de son économie :
celle consistant à payer la transaction ;
celle qui consiste à dire: c'est un système audiovisuel, j'y
consulte ma banque, je vois passer de la publicité: c'est la pub qui
paye ; c'est le modèle "push"; cette dernière est, par exemple,
celle de Bill Gates; elle consistera à pousser toujours plus la
publicité sur Internet ; mais, il y aura probablement un certain temps
avant que ce système déstabilise la diffusion hertzienne, par
satellite ou par câble et son équilibre économique ;
toujours est-il qu'actuellement, s'il y a beaucoup et toujours plus de trafic,
on ne sait pas bien qui gagne de l'argent sur ce système ; on va
commen-cer à avoir des systèmes de paiement électronique,
mais ce n'est pas aujourd'hui parfaitement résolu, techniquement ;
Techniquement
, le standard a des limites et la question va se
poser de savoir comment il va arriver à monter en débit et en
stabilité; certaines évolutions pourront s'appuyer sur les
technologies ATM
;
les recherches en cours montrent par
ailleurs que l'on devrait arriver à mettre au point des
téléphones à écrans sur lesquels vous pourrez
à la fois consulter l'annuaire et les services modèle
Télétel et à consulter Internet;
4. Le C.N.E.T aujourd'hui
, représente 4.300 personnes: il y a un
peu plus de 3.000 ingénieurs et chercheurs parmi lesquels
2.000 ingénieurs Bac + 7 (universitaires + thèses) ou
des gens de très grandes écoles d'ingénieurs; cela
représente une puissance en cerveaux tout à fait importante; le
budget est de 3 milliards de francs par an
.
;
Si on regarde l'évolution des forces
, elles vont se reconvertir vers
les logiciels d'intégration
,
qui seront de plus en
plus réalisés en interne
.
Après
ces reconversions, le champ des recherche, tant pour les
opérateurs que pour les équipementiers restera extrêmement
vaste, avec des techniques très évolutives et des voies de plus
en plus variées ; il n'y a aucune raison objective pour que la
quantité de forces à engager dans le
Recherche/Développement baisse, si on veut rester
leader
. Autre
risque à maîtriser pour France Telecom, c'est
l
e
transfert de notre savoir-faire à des sous-traitants qui peuvent armer
nos concurrents; le problème de fond que nous avons à
résoudre est d'augmenter nos forces de développement de
logiciels; ainsi, les Allemands, qui faisaient traditionnellement moins de
Recherche/Développement que France Télécom sont en train
de nous rattraper sur cette activité.
De même, il faut favoriser tous les efforts au niveau des
Universités
, du CNRS, de l'INRIA, bref, faire qu'en France le
nombre de gens qui travaillent sur de la recherche dans le domaine des
télécommunications augmente.
Nous avons aujourd'hui des projets communs de recherche et développement
avec Deutsche Telekom, avec Sprint. Toutefois, les expériences de
coopération les plus réussies sont avec les Italiens mais leur
alliance avec les américains (et l'intervention de France
Télécom sur le sol italien) vont nous mettre en situation
de
concurrence.
Audition de Michel FERRIER
Secrétariat général de la Défense nationale
Résumé : Il faudra, à un moment ou à un autre, qu'Internet soit réglementé, dirigé et contrôlé car cet espace de liberté extraordinaire et ressenti comme tel aujourd'hui peut rapidement devenir un espace mis à profit par le crime organisé, qui brasse et développe des chiffres d'affaires colossaux, ce qu'aucun Etat ne peut accepter ; la notion de " tiers de confiance devrait permettre de travailler d'une façon sécurisée ; mais la mise au point d'un système contrôlé et sécurisé est loin d'être terminée et nécessite une coopération européenne étroite, actuellement en cours ; la question est de savoir si les américains, eux-mêmes concernés par un tel système, mais pas encore " au point " accepteront d'agir de concert avec les européens ;
1.
Je suis chargé, au sein du
SGDN
, de
toute la partie qui est, à la fois, technique, scientifique et de
défense ; cela va de la Présidence de la commission des
ventes d'armes au Comité d'action scientifique de la défense, que
je préside, et qui étudie la façon dont la science
évolue et la façon dont on peut obtenir un certain nombre de
conséquences au profit de la défense ; au milieu de toutes
ces activités, je suis le responsable des problèmes de la
sécurité des systèmes d'information : j'ai la tutelle
du service central de sécurité des systèmes
d'information ;
2. Idées directrices :
Il faudra, à un moment ou à un autre, qu'Internet soit
réglementé, dirigé et contrôlé;
aujourd'hui, c'est un espace de liberté extraordinaire et qui est
vécu comme tel ; tout comme la voiture le fut à son
apparition, avec la liberté de parcourir 500 kilomètres
rapidement, de se déplacer ; mais je suis persuadé que, sur
le long terme, la réglementation sera nécessaire ;
Pourquoi ? par exemple du fait du développement du crime
organisé à l'échelle mondiale, d'une tout autre ampleur
financière que le banditisme auquel nous avons été
habitués : les organismes mafieux de blanchiment de l'argent
" sale ", tous les milieux développant des
chiffres
d'affaires colossaux ;
ceux-ci vont pouvoir en effet disposer de
technologies très sophistiquées ; les
" gangsters " vont chiffrer toutes leurs
communications ; nous
voulons donc que la puissance publique et tous ceux ayant à faire avec
le chiffrement, développent un système efficace permettant de
parer à ce genre de phénomène, c'est-à-dire qui
soit d'un niveau de sécurité suffisant pour garantir la
protection des informations des utilisateurs tout en maintenant la
capacité d'accès aux autorités judiciaires et de
sécurité, dans le strict respect de la loi.
La cryptologie : chaque fois que les USA ont essayé de faire
quelque réglementation sur la
cryptologie
, ils n'ont pas
réussi : l'opinion publique est, d'une manière
générale, allergique à tout texte qui serait de nature
à lui restreindre son espace de liberté. De fait, jusqu'à
présent, la puissance publique américaine a réussi
à contourner l'opinion publique en infiltrant les entreprises, les
grandes administrations, l'université. Les services
spécialisés américains disposent à cet effet de
moyens énormes, sans communes mesures en rapport des moyens dont
disposent nos propres services spécialisés. Ainsi, les produits
mis sur le marché correspondent-ils à ce que la puissance
publique américaine souhaite voir être mis sur le marché,
et ce malgré l'absence de réglementation;
Le tiers de confiance
: nous ne pouvons pas accepter un
chiffrement hermétique,
car, à ce moment là,
on garantit la protection des informations mais on met également la
puissance publique dans l'incapacité d'intervenir, et c'est la porte
ouverte au terrorisme ou au grand banditisme ; c'est pour cela qu'est
apparue la notion de " tiers de confiance " qui
concilie un peu
les deux choses :
protection des informations et maintien de la
capacité d'accès légal ;
de toute
façon, plus les problèmes technologiques se compliquent sur
Internet, plus la tricherie se complique elle-même : donc, le
système que nous mettons en place va permettre de travailler d'une
façon sécurisée et non détournable ; il est
développé en étroite coopération avec nos
homologues britanniques, allemands, néerlandais, suédois,...Ce
système sera au moins
européen
; il permettra
un dépôt de clés dans chaque pays pour les communications
correspondantes : le système permettra des communications de pays
à pays : un
pays A
utilisera un tiers de confiance,
le
pays B
un autre, etc... Les autorités de
sécurité de chacun des deux pays pourront, sans même
avertir l'autre, sans discuter, intervenir, mais uniquement les
autorités du pays de départ et celles du pays
d'arrivée ; dans l'hypothèse d'une communication
franco-suédoise passant par l'Allemagne, les autorités de ce
dernier pays ne pourront pas accéder aux informations
échangées;
Je crois que
les américains sont tout à fait
désorientés :
ils sont démunis en
matière de législation et de lois et ils craignent que le
système dérape un peu partout dans le monde et qu'on trouve un
chiffrement hermétique
dans lequel les autorités de
tous les pays se trouveront démunies ; en fait, je crois que si
nous réussissons, en Europe, à mettre au point notre
système, les américains pourraient s'y rallier ; ce que nous
mettons en place est défini jusqu'au moindre détail : nous
avons expérimenté avec les anglais la
compatibilité
de l'envoi de messages entre France et
Grande-Bretagne ; les anglais ont fait des tests pour voir comment les
systèmes américains seraient plus ou moins compatibles avec les
nôtres ; il évident qu'au vu des résultats, s'il
s'avère que les systèmes ne sont pas compatibles, on fera des
compromis avec eux ; c'est un problème de stratégie ;
Audition de Luc FERRY et Pierre SAGET
Respectivement Président et secrétaire
général
du Conseil national des programmes
Résumé : Face à une certaine réticence du milieu intellectuel à l'égard de tout ce qui est nouvelles technologies, il faut trouver une argumentation forte prouvant que celles-ci sont véritablement utiles sur le plan pédagogique. Le Conseil national des programmes a demandé que, dans les nouveaux programmes de 6è, le traitement de texte soit le minimum enseigné en technologie : l'école doit en effet intégrer l'apprentissage des nouvelles technologies pour aider à dépasser les inégalités entre ceux qui ont les moyens de les pratiquer et les autres.
1.
Le
milieu intellectuel
a toujours
fait
preuve d'une certaine réticence à l'égard de tout ce qui
est nouvelles technologies ; la France offre d'ailleurs une assez longue
histoire de la critique de la modernité, de la technologie et
particulièrement du domaine de l'image, pratiquement depuis le livre de
Guy DEBORD (
La société du spectacle
), jusqu'aux travaux de
Régis DEBRAY.
2.
Dans un certain
milieu enseignant
, on retrouve la
même réticence à l'égard de l'entrée de ces
nouvelles technologies à l'école. Chez les
littéraires
, cela correspond à " faire entrer
le loup dans la bergerie ", avec l'idée que les enfants regardent
déjà suffisamment la télévision, qu'on va tuer le
livre, privilégier tout ce qui est de l'ordre de
l'émotion
contre la réflexion
, que c'est contraire à la
distanciation nécessaire pour véritablement apprendre les savoirs
fondamentaux... Je ne suis franchement pas de cet avis.
3.
Les moyens
, en gros, sont là, contrairement
à ce qu'on dit partout : il semblerait qu'il n'y ait aucune
difficulté à équiper les établissements scolaires
en ordinateurs multimedia par le biais des collectivités locales, des
pouvoirs locaux ; le problème n'est donc pas tant celui des moyens
que celui de
l'absence de demande
.
4.
En revanche, les nouvelles technologies soulèvent une
critique
immédiate : on a la nette impression que
l'offre précède la demande
(la technologie est
disponible mais le consommateur, à la limite, ne sait pas ce qu'il va en
faire). Dans cet esprit, les CD-ROM seraient très utiles sur un plan
pédagogique, à condition, d'abord,
de justifier leur
intérêt véritable
à l'intérieur du
monde scolaire.
5.
Le risque de créer une atomisation du social
est
réel, le rôle fondamental de la télévision
étant de créer une sorte " d'espace public
privé ", tout au moins un espace commun. Souvent on discute, le
lendemain, d'une émission vue à la télévision la
veille : il se crée ainsi
un espace de sens commun
autour de cet objet télévisuel. Avec 30 chaînes, il
sera beaucoup plus difficile de parler du même sujet au bureau le
matin ! Ce risque là me semble tout à fait justifié.
6.
Dire que
l'image tue le livre
est totalement faux et
constitue une espèce de manipulation intellectuelle du type
" années 60 " ; en revanche, sur l'usage et
l'intérêt de la chose, un problème réel se pose.
7.
Le Conseil national des programmes
a demandé
que, dans les nouveaux programmes de 6
è
, les professeurs de
technologie
aient l'obligation d'enseigner au moins le traitement de
texte
, afin que les élèves apprennent à se servir
d'un clavier et commencent à comprendre le fonctionnement d'un
ordinateur. Tous les enfants entrant aujourd'hui en 6
è
auront
un jour à se servir de ces outils ; c'est le
problème
de l'égalité démocratique
qui se pose dans ce
domaine. L'école doit aider à y accéder et donc
intégrer l'usage des nouvelles technologies dans ses programmes.
8. (Pierre SAGET).
L'utilisation des nouvelles technologies ne remet pas
du tout en cause les problèmes d'apprentissage de la lecture : au
contraire
, cela implique presque une maîtrise de la lecture plus
performante
. Si l'on veut combattre les idéologies qui
soutiennent le contraire - dont la puissance est extrême dans le milieu
intellectuel, donc scolaire - il faut être capable de
justifier un
vrai usage du multimedia
. On ne peut se contenter de dire " La
France va prendre du retard " parce que " les intellos s'en
fichent " (" on n'a pas besoin d'être en avance si c'est sur
une mauvaise voie ! "). Bien plutôt il faut trouver une
argumentation forte pour expliquer la véritable utilité,
l'intérêt réel sur le plan pédagogique, culturel et
scolaire, des nouvelles technologies. Des arguments tels que
" l'apprentissage des nouvelles technologies est utile parce
qu' il
faut préparer nos enfants à la mondialisation " n'apportent
rien : tous ceux qui sont hostiles à la mondialisation - c'est
à dire une grande majorité d'enseignants - entendent par
là " grand capital " ...
Il n'y aura pas de
réformes si le personnel enseignant n'est pas convaincu de leur
intérêt.
Audition de monsieur FIGER
Vice-président de CAP GEMINI
Résumé : L'ensemble des collaborateurs du groupe Cap Gemini à accès à un Intranet mondial: cela nous a transformé la vie en termes de rapidité de réaction, d'accès à l'information ; les problèmes de la France tiennent, d'une part, au réseau : la France ne s'est pas servi de l'avance Télétel dont elle disposait parce qu'elle pratique une politique malthusienne de tarification du Numeris, et, d'autre part, parce qu'il n'y a pas de backbone internet ; donc, au niveau professionnel, le réseau français ne permet pas de faire des applications professionnellespour les PMEs et le grand public; or, c'est un problème de volonté politique ; autre problème: le coût des PC; le taux d'équipement évolue beaucoup trop lentement; il faut absolument trouver une incitation pour qu'il y ait un phénomène déclencheur; l'Etat doit donner l'exemple ; d'une façon plus générale, l'accès à Internet doit faire partie de l'infrastructure nationale, comme l'eau, le gaz ou les routes;
1. Notre groupe
est connecté à Internet
depuis 1984; actuellement, l'ensemble de nos 25.000 collaborateurs à
travers le monde à accès à un
Intranet
mondial sur lequel ils peuvent travailler en groupe, avoir accès
à l'ensemble de la connaissance de notre groupe, qui est en ligne par
des moteurs de recherche du type
Altavista
; et aujourd'hui, ça
marche: pour vous donner une idée, je reçois 100 à 150
messages électroniques par jour; c'est quelque chose qui nous
a
transformé la vie en termes de rapidité de réaction,
d'accès à l'information
; notre métier est aussi de
vendre ce genre de solutions
à nos clients;
2. Les problèmes
que nous avons en
France
sont
clairs:
Le premier problème, c'est le réseau et la politique de France
Telecom avec les clients: aujourd'hui, France Télécom a des
tarifs exorbitants, que ce soit pour les entreprises ou les particuliers; j'ai
un réseau mondial et je vois bien les différences de prix; aux
USA, la situation est un peu différente: d'abord, c'est beaucoup moins
cher pour le grand résidentiels; pour le prix d'un abonnement à
France Télécom, on a les communications locales gratuites; pour
Internet c'est important; la grosse différence entre le Minitel et
Internet c'est que ce dernier est tellement plus agréable et que vous
restez beaucoup plus longtemps connecté; nous avons observé, sur
notre plate-forme Inforoute, que les gens restent connectés en moyenne
au moins une heure; et les gens qui ont Internet regardent moins la
télévision; tandis que la durée moyenne de connexion sur
Minitel est de 4 minutes parce ça coûte horriblement cher;
Mais le probleme premier reste bien le reseau:
Il y a un réseau français qui a
été le premier à être numérisé en 1987
et qui est donc un réseau moderne; nous avions une avance de dix ans;
malheureusement, on ne s'est pas servi de cette avance parce que nous avons une
politique malthusienne de tarification du Numéris; en fait, il faudrait
mettre le Numéris au tarif du téléphone, il n'y a
même pas à discuter; je ne comprends même pas que France
Télécom ne le fasse pas parce que ça lui permettrait
d'avoir une clientèle captive et de ne pas être gêné
par les nouveaux entrants (le câble,etc...);
Mais, pire que ça aujourd'hui: il n'y a pas de backbone Internet en
France: si vous voulez déployer Internet, ça ne marche pas: si
vous partez d'un point en France pour aller vers un autre point
français, c'est plus long que pour aller à Seattle, en
Norvège ou ailleurs; Pourquoi? parce que France Télécom
n'a pas cru à Internet et n'a pas voulu installerun backbone; il y a
bien l'ancien réseau "renater" reliant les universités; il y a
des opérateurs privés ayant installé leurs réseaux,
mais ils ne traitent que les parties où il y a du monde; aux USA, ils
ont plusieurs backbone; donc, au niveau professionnel, le réseau
français ne permet pas de faire des applications professionnelles; c'est
un problème de volonté politique; il faut donc agir très
vite sur le réseau Télécom, car les choses n'attendent pas
en ce domaine: s'ils ratent le train il y aura des opérateurs qui vont
leur "griller" la place; en France, on a des monopoles qui pourraient
servir
à cela; autant en profiter.
Deuxième problème, lié au Minitel, c'est le coût des
PC; il y en a à peu près 7 millions de Minitels installés
et 300.000 personnes connectées à Internet; il faut que notre
parc de PC augmente plus vite; il ne doit y avoir que 500.000 PC de
particuliers connectables; il faut donc que le gens s'équipent en PC,
sinon ça ne décollera pas; dans notre filiale des Pays-Bas, les
patrons ont dit: on arrête d'envoyer des papiers, maintenant tout le
monde travaille chez soi avec un PC; mais ils ne leur ont pas donné un
PC, ils leur ont simplement fait des conditions, avec un prêt sans
intérêt, échelonné, plus une négociation:
plus de 80 % des personnes ont acheté un PC sur leur argent avec ces
conditions favorables; il faudrait faire une incitation pour qu'il y ait un
phénomène déclencheur; il faut absolument le faire car le
taux d'équipement est beaucoup trop lent;
3. Il y a beaucoup de jeunes aujourd'hui
, en particulier sortant des
écoles d'ingénieurs, des écoles commerciales, pour qui les
NTIC font partie de la formation; en revanche, en dehors de ces milieux, les
gens considèrent que, si ce n'est pas l'employeur qui fait la
démarche, ce n'est pas à eux de le faire;
il faut trouver un
moyen pour que les gens comprennent qu'il s'agit d'un investissement dans
quelque chose qui ne fatigue pas et aide beaucoup au quotidien
; ce que je
voudrais faire passer, c'est
qu'en France il faut que l'Etat donne
l'exemple
;
4. Contrairement
à ce que les gens croient, Internet est le
réseau qui permet de mettre en place
les meilleures
procédures de sécurité
; il est assez simple
d'identifier qui fait quoi sur le réseau et on peut prendre les gens
malveillants assez systématiquement; en fait, la plupart des
brèches dans la sécurité sont dues au fait que
les gens
ne prennent pas de précautions
du tout (mots de passe,...); ensuite,
il doit y avoir des niveaux de sécurité: une barrière
à l'entrée,...et,
in fine
, il faut surveiller; or, on
dispose de beaucoup de moyens pour ce faire; à partir du moment
où il y a des droits d'accès différenciés dans une
entreprise commerciale, la situation est confortable;
le vrai
problème est ailleurs
: c'est lorsque les gens quittent la
société: il nous faut être sûrs qu'ils n'auront plus
accès aux informations auxquelles ils avaient accès jusque
là;
Sur le
cryptage
, c'est là encore un domaine où la France
se distingue encore: ce sont les militaires qui ont la mainmise
là-dessus; on maintient une position qui nous pénalise, on est
les seuls au monde;
5. Il va falloir adapter la législation
; cette adaptation sera
d'autant plus facile et naturelle que les gens auront vu que ça
permettait de faire plus de choses, d'aller plus vite; je mettrais d'abord le
courrier électronique
, puis la reconnaissance de la
signature
électronique
,...De même, il faudrait
installer des
bornes multimedia
un peu partout et permettant au public d'utiliser
Internet directement, sans être obligé de s'équiper;
6. Il y a deux grandes façons de gagner de l'argent sur Internet:
soit la technologie à la Minitel, ce que j'appelle la facturation
à la transaction; la transaction peut être un abonnement, elle
peut se faire au temps,...Vous pouvez après affiner votre formule de
facturation; pour réaliser cette facturation à la transaction, il
faut des moyens de paiement style porte-monnaie car on ne peut pas faire de
transaction bancaire pour des petits montants, ça coûte trop cher;
il faut donc un intermédiaire
la publicité: il y a par exemple un site aux USA qui s'appelle Hot mail,
qui vous donne le courrier électronique gratuit, simplement parce qu'il
affiche de la publicité chaque fois que vous accédez à
votre courrier; à mon avis, ce système va marcher, mais
uniquement pour les gros sites;
7. L'ergonomie
est mon "cheval de bataille": il faut faire des
applications où les gens oublient qu'il y a un système
informatique derrière; le problème n'est pas uniquement
lié à la technologie
mais aussi à la manière
de réfléchir et de la présenter
; une bonne
ergonomie permet aussi d'éviter de
former
les gens, ce qui est
très coûteux;
8. Pour aller plus loin
, je dirais qu'aujourd'hui
l'accès
à Internet doit faire partie de l'infrastructure nationale, comme les
routes, le gaz, l'eau
; l'énorme avantage de ce réseau,
c'est que, maintenant, tout le travail et toute la puissance sont faits
dans
les micros, à condition d'avoir des ordinateurs suffisamment
puissants; tout le travail étant fait à l'extérieur du
réseau,
le coût d'infrastructure ne vaut plus rien
; c'est
d'ailleurs le vrai problème des opérateurs
télécoms: ils ont des investissements sur des réseaux
traditionnels et, Internet, pour eux, ce n'est pas un réseau,
c'est
une passoire
; eux ont fait des investissements colossaux sur les
réseaux classiques,
moi, j'ai construit le réseau interne
du groupe avec des routeurs: j'ai dû dépenser 3 millions de francs
de matériels
.
Audition de Paul-Louis GIRARDOT, Jean-Pascal TRANIE,
Stéphane TREPPOZ et Marie-Thérèse SUART-FIORAVANTE
Compagnie Générale des eaux
Résumé : L'avènement d'Internet représente une formidable mutation pour notre société car elle abolit toute notion de distance, de frontière et bientôt de langage avec l'arrivée des logiciels de traduction automatique. Aucun pays n'est désormais artificiellement fermé aux autres ce qui représente à la fois une formidable opportunité à l'exportation mais accroît la situation concurrentielle sur les marchés intérieurs ; après avoir été longtemps en avance sur le reste du monde grâce au Minitel, la France est désormais très en retard sur les autres pays de l'OCDE en ce qui concerne le successeur international d'une télématique qui n'était qu'hexagonale : Internet. Afin de reprendre l'initiative dans ce domaine, plusieurs mesures pourraient être prises.
Les propositions de la Compagnie Générale des
Eaux
afin que la France rattrape son retard dans l'utilisation
d'Internet :
Former le grand public à surfer sur Internet :
Surfer doit devenir aussi naturel que de consulter un renseignement sur le
Minitel ; il faut commencer dès le plus jeune âge à
l'école, ce qui implique une formation des enseignants ainsi qu'un
équipement des écoles en PC multimedia. Pourquoi ne pas imposer
comme dans certaines écoles des Etats-Unis que certains devoirs (deux
par an par exemple) soient remis
via
courrier électronique. Si un
enfant n'a pas de micro-ordinateur chez lui, il peut le faire depuis sa salle
de classe.
L'ANPE et les entreprises devraient faire suivre à leurs
" clients " respectifs des formations obligatoires à
Internet.
L'enjeu est de mettre chaque français devant un clavier pendant au moins
deux heures. La richesse d'Internet fera alors le reste.
Mettre des terminaux d'accès à Internet à disposition dans
tous les lieux publics :
Les écoles, les mairies et leurs déclinaisons associatives,
l'ANPE et bien entendu les entreprises doivent mettre à disposition des
terminaux permettant de se connecter une première fois à Internet.
Faire baisser le coût du terminal d'accès à Internet :
S'il y a abondance de récepteurs possibles (micro-ordinateurs, network
computers, consoles de jeux, poste de télévision, Web TV...), le
PC reste le terminal privilégié en raison de ses capacités
de stockage et de ses capacités multimedia. Le taux de
pénétration des micro-ordinateurs dans les foyers français
est faible (16 %) par rapport aux chiffres européens et
américains et le nombre de PC " communicants " ne
dépasse guère un million d'unités pour 21 millions de
foyers.
Ceci est probablement dû au prix élevé de ces
matériels qui avoisine les 10.000 F ce qui n'en fait pas un produit
grand public. Il est donc impératif de faire baisser le prix de ces
équipements en envisageant une baisse de la TVA (ne serait-ce
qu'à titre temporaire le temps que la France rattrape son retard) ou
indirectement en proposant un crédit d'impôt aux ménages,
qui pourrait être proportionnel aux revenus.
Faire de la fourniture d'accès à Internet un produit de
première nécessité :
L'abonnement à un fournisseur d'accès à Internet devrait
être taxé d'une TVA au taux réduit ou bien devrait
être indirectement subventionné
via
un crédit
d'impôt. On parle ici d'un budget d'environ 100 F par mois par foyer hors
communications téléphoniques, ce qui n'est pas neutre pour un
ménage modeste qui devra nécessairement faire des arbitrages dans
son budget global.
Développer Internet par le câble et abaisser le coût des
communications téléphoniques :
Les réseaux câblés représentent l'infrastructure
idéale pour se connecter à Internet car ils permettent des
vitesses de transmission des données incomparables, n'occupent pas les
lignes téléphoniques et permettent de s'affranchir des
coûts du téléphone car on peut proposer aux foyers un
forfait mensuel " tout compris ". Une telle offre ne sera
néanmoins possible que si l'opérateur technique des
réseaux du Plan Câble, à savoir France Telecom, souhaite
collaborer et propose des coûts d'interconnexion réalistes, ce qui
n'est pas le cas à ce jour.
Concernant l'accès à Internet via le réseau
téléphonique commuté, il faut arriver à un
" forfait Internet " car le budget moyen mensuel d'un
Internaute
français est aujourd'hui beaucoup trop élevé (300 F
par mois contre 100 F aux USA) pour espérer une extension du
marché au-delà des foyers aisés.
Soutenir la création de contenus de qualité en
français :
L'écrasante majorité des contenus aujourd'hui disponibles sur
Internet sont en langue française ce qui n'est guère
étonnant puisque 80 % des " surfeurs " sont
nord-américains. L'histoire du câble en France prouve que seule la
présence de contenus de qualité en français est
susceptible de déclencher l'acte d'achat. Il faut donc
impérativement que les éditeurs de contenus ouvrent des sites sur
Internet pour ne pas laisser Microsoft ou NBC venir prendre leur place.
Si la réticence actuelle de la communauté éditoriale qui
vit de sa " rente télématique " peut être
comprise tant que les systèmes de paiement sécurisés ne
sont pas totalement au point sur Internet, ce problème n'en sera plus un
d'ici quelques mois et le temps perdu pour aller sur Internet sera peut
être exploité par de nouveaux entrants étrangers qui
n'auront pas eu la même attitude frileuse.
La presse, en particulier, doit réussir sa révolution
électronique, ce que sa situation financière précaire ne
facilite pas.
Audition de Roger-François GAUTHIER
Directeur général du CNDP
Résumé : L'Éducation nationale n'a pas jusqu'ici l'habitude d'intervenir dans l'utilisation des technologies, anciennes ou nouvelles, pour la classe ; cette attitude remonte à très loin et rejoint le thème de la liberté des maîtres dans la classe ; il faut donc agir avec doigté face aux enseignants et leur montrer que le professionnalisme, aujourd'hui, c'est, en plus de leurs compétences traditionnelles, la possibilité de jouer d'une palette d'instruments, tels que ceux que les TICE mettent à leur disposition. Il faut aussi, puisqu'il y a maintenant urgence, multiplier les lieux ressources où ils pourront se connecter et rechercher les informations et les documents qui peuvent leur être utiles ; le CNDP dispose d'un réservoir multimédia extraordinaire et la question de sa numérisation est posée.
1. Éléments de discussion :
Il y a au monde deux grands types de systèmes éducatifs : vous
avez le cas du Japon, système éducatif centralisé comme le
nôtre dans la définition de ses programmes, de son organisation,
et qui va très loin dans la définition des outils d'enseignement
; à l'opposé, les systèmes anglo-saxons
génèrent des contenus d'enseignements qui ne sont pas
définis au niveau national mais dans les établissements
scolaires, et donc à proximité des destinataires, ce qui suppose
un travail très étroit avec les familles.
En France, situation intermédiaire, les programmes d'enseignement sont
définis par l'Etat, le même État qui se fait discret
dès qu'il s'agit des outils et ressources pour l'enseignement : les
manuels d'enseignement ne sont l'objet d'aucune validation ni a priori ni a
posteriori de la part de l'autorité éducative ; il y a,
traditionnellement, une grande pudeur, qui rejoint le thème de la
liberté des maîtres dans la classe : une fois les programmes
d'enseignement rédigés et publiés, l'institution
considère son travail comme terminé. Ceci explique l'attitude de
l'Éducation nationale par rapport aux TICE : elle n'a pas l'habitude
d'intervenir dans l'utilisation des technologies pour la classe, que ce soit
les technologies anciennes, les manuels scolaires par exemple, ou les autres ;
donc, le cas de figure français est vraiment spécifique.
Il faut aussi voir que les questions qui nous arrivent par les nouveaux
supports, principalement Internet, sont pour l'école, extrêmement
dérangeantes : jadis, une fois les programmes élaborés,
ils " passaient " dans les manuels et la porte de la classe
se
refermait sur ces savoirs qui étaient figés pour quelques
années ; aujourd'hui, on est confronté à une profusion
documentaire, un contact, à portée de clavier, avec des savoirs
savants qui étaient jusqu'ici tenus à distance, filtrés,
transformés en savoirs scolaires. D'où les difficultés
d'adaptation des enseignants.
D'autre part, le public des enseignants est très spécifique,
segmenté. Chacun se reconnaît plus dans sa discipline que dans le
métier d'enseignant commun à tous ; c'est un secteur où
les généralisations, les extensions, sont très difficiles
; on a très rarement vu, dans l'Éducation nationale, des
phénomènes d'innovations arrivant, dans des temps observables,
à couvrir la totalité du champ ; je crois que nous devons, sur
ces questions là, être d'un volontarisme très fort, il ne
s'agit pas d'aller faire de la cueillette mais bien de poser la question de
savoir comment on peut labourer le territoire afin que vraiment quelque chose
puisse décoller.
Il faut savoir trouver des langages très concrets par rapport à
tel ou tel programme d'enseignement à mettre en oeuvre ; les professeurs
dont on doit rêver sont ceux qui savent jouer d'une palette d'instruments
: l'idée est de leur montrer que leur professionnalisme sera de plus en
plus ceci. De même, il serait indispensable que, dans chaque
établissement d'enseignement, il y ait un lieu institutionnel,
émanation du conseil d'administration par exemple, où il soit
obligatoire que les partenaires de l'établissement et ceux de
l'extérieur se posent la question des technologies nouvelles et de la
documentation.
Si on veut que les choses avancent, il faut certes former les enseignants mais
aussi être disponible pour les aider partout où ils se trouvent ;
il faudrait ainsi multiplier les lieux et les ressources : il n'y a pas
aujourd'hui assez d'endroits où, de façon simple,
immédiate, les enseignants peuvent consulter des produits
numériques, consulter Internet. Il faut aussi leur faciliter la
tâche en leur montrant des usages, en diffusant des documents y compris
sur papier et en vidéo ; l'Etat, à cet égard, ne se met
pas assez en ordre de bataille ;
2. Les projets du CNDP :
Le CNDP est un réservoir multimédia extraordinaire : il y a des
années que sur le son, l'image animée, l'image fixe, nous
produisons beaucoup. Nous possédons des archives et collections
entières, sorte de quasi encyclopédie construite au fil des
années au service de la classe. La question de la numérisation de
tout ce capital est posée, de façon urgente maintenant ; nous y
travaillons déjà. Nous avons des réserves en
" or " qui doivent nous permettre de remplir les
" tuyaux ". Le service que nous avons commencé de construire
et qui ouvrira en septembre 1997, tourné vers le collège sous le
nom de Savoirs-Collège, répond à l'objectif suivant :
permettre à tout professeur de collège, de façon
très simple, à partir d'une connexion à un site Internet
" Savoirs-collège ", sorte de guichet unique, d'interroger
le
dispositif d'information construit par le CNDP à partir d'une
discipline, d'un niveau de classe, de telle question didactique et de se voir
proposer et signaler des ressources documentaires privées, publiques,
écrites, audiovisuelles, numériques. C'est ainsi que la palette
d'outils prend une première forme, et nous pensons par là jouer
de façon évidente la complémentarité des supports,
puisque les documents pédagogiques d'accompagnement d'émissions
de télévision du CNDP pour la classe, par exemple, seront
consultables et imprimables à partir d'Internet deux semaines avant la
diffusion hertzienne, qui elle-même sera libérée de droits
pour l'enregistrement et l'usage en classe.
Simplicité d'accès à une pluralité de ressources
repérées, commentées, avec signalement d'usages
éducatifs possibles et enrichissement par tous les établissements
du réseau CNDP, voilà les idées principales qui
sous-tendent Savoirs Collège à son origine.
Audition de Philippe GILBERT et de Pierre COL
JET Multimedia
Résumé : JET Multimedia propose des solutions visant à essayer de reproduire en grande partie le modèle économique du Minitel pour l'accès à Internet. En effet, pour développer son utilisation, il faut pouvoir mettre en avant une nouvelle économie de services en ligne en faisant en sorte de répondre aux besoins quotidiens du plus large public. France Explorer répond à cet objectif qui est d'offrir à des fournisseurs d'informations présents sur le Minitel une possibilité d'assurer une transition de leurs services vers le monde de l'Internet. Nous faisons en sorte d'entraîner et d'accompagner leur migration.
1.
Notre société a travaillé
essentiellement sur des développements technologiques autour du
Minitel
, dès 1989. Nos clients furent au départ la plupart
américains
- Microsoft, Compaq, IBM, Apple
- puis, au fur et
à mesure des années, les marchés se sont élargis -
ministères de l'Education nationale et des Affaires
étrangères par exemple - avec
quelques succès à
l'exportation
tel que l'équipement de réseaux
télécoms à l'étranger comme au Danemark ou en
Slovénie.
2. L'arrivée d'Internet
nous a amenés à nous
repositionner et à essayer
de faire raccrocher le monde du Minitel
et le monde l'Internet
. Nous avons donc rejoint le groupe
JET
Multimedia
qui est l'un des principaux acteurs du
Minitel
puisqu'il
est le deuxième centre serveur
Minitel
français (150.000
utilisateurs fin octobre 1997) avec un volume d'activités de
160 millions de francs de chiffre d'affaires pour une vingtaine de
millions de francs de résultats, cotation au second marché et 120
salariés. L'activité et les métiers de
JET
Multimedia
recouvrent l'ensemble des compétences et des savoir-faire
nécessaires pour la concrétisation d'un projet de service en
ligne : le groupe a une activité éditoriale, il est
producteur d'un certain nombre de contenus de services à valeur
ajoutée - par exemple l'information sur les ventes aux enchères
faite par les commissaires-priseurs. Il y a
ensuite
la plateforme
technique serveur pour diffuser ces contenus au travers des
réseaux ; la technologie logiciel est un
troisième
volet, un
quatrième
étant constitué par la promotion et la diffusion de l'information
sur les services (car l'on sait, d'expérience et grâce au
Minitel
, que le public ne vient pas spontanément sur un service
en ligne ou télématique et que l'on peut l'inciter à le
faire par de la publicité à la télévision, dans les
journaux, etc...). Nous essayons donc de faire en sorte que le public les
découvre et, s'il est intéressé, les utilise.
3. Nous pensons que le modèle Minitel a vécu
: des
producteurs de contenus s'adressaient à des utilisateurs mais dans un
système bien balisé
, balises établies par
les opérateurs eux-mêmes qui étaient à
l'époque nationaux et tout puissants car uniques. Aujourd'hui, nous
pensons que pour réussir sur les nouveaux marchés de
l'Internet
, il faut pouvoir dépasser son simple rôle soit
de fournisseur de technologies soit de fournisseur de contenus et qu'il faut
pouvoir aller à la rencontre du public, l'aider et le pousser. En clair,
faciliter la vie des utilisateurs.
4.
Pour développer l'utilisation d'Internet
, il faut que
l'on mette en avant une
nouvelle économie de services en
ligne
avec des informations de proximité, faire en sorte de
répondre aux besoins et à des préoccupations quotidiens
des gens. Notre souci est donc de toucher les utilisateurs en les
intéressant le plus largement possible à cet
égard ; nous avons donc décidé de leur faire
découvrir un logiciel -
France explorer
- sans abonnement
et sans inscription préalable, avec des discours clairs en termes de
tarification. Aujourd'hui, cette offre fonctionne très bien. Dans une
deuxième
phase, nous avons décidé
d'offrir à des fournisseurs d'informations présents sur le
Minitel une possibilité d'assurer une transition de leurs services vers
l'Internet
, en leur permettant de réaliser des services en ligne
tout en conservant les leurs sur le Minitel le temps qu'ils se fassent une
idée en termes de "
business
" ; nous leur
amenons
un mode rémunération basé sur l'économie du
"
Kiosque
", l'important pour nous étant de
pouvoir
entraîner et accompagner leur migration
. Si ces
phases réussissent en France, notre objectif est de déplacer
ensuite ces modèles à l'étranger en les adaptant. Nous
proposons donc une solution visant à essayer de reproduire en grande
partie le modèle économique du Minitel pour l'accès
à Internet.
Pour en savoir plus sur le projet France Explorer :
www.France-explorer.com
(rubrique dossier de presse)
Audition d'Alain LE GOURRIEREC
Directeur de la coopération scientifique et
technique
Ministère des affaires étrangères
Résumé : Le contraste est réel entre les Etats-Unis et la France lorsque l'on aborde le sujet d'Internet : on a en France un langage assez défensif ; Internet y est parfois perçu comme une menace; ce qui explique la différence entre le taux d'équipement des ménages américains et français, c'est l'habitude qu'ont les premiers de pratiquer l'informatique à l'école ou à l'Université ; pour faire progresser l'utilisation d'Internet en France, le service public a un devoir, une obligation de présence sur les réseaux ; de même, il faut faire en sorte que les formations françaises soient plus présentes à l'étranger ; la France, par ses bases de connaissances, son patrimoine,sa creativite dispose d'atouts importants dans la bataille des contenus qui s'ouvre.
ELÉMENTS DE DISCUSSION :
1 .
J'arrive de
San Francisco
où
j'étais en poste ; les Français y sont tres présents dans
la conception de logiciels,plus que les Allemands et que les Espagnols par
exemple ; en général, nos compatriotes qui vont là-bas y
viennent temporairement, avec l'idée de rentrer en Françe, une
fois qu'ils auront acqus des références ;
2. Le contraste
est frappant entre les Etats-Unis et la France lorsque
l'on aborde le sujet de l'Internet : on a en France un
langage plutot
défensif
.
Une des craintes exprimée dans l'approche du monde Internet, c'est la
domination linguistique de l'anglais, à travers la très forte
présence actuelle des contenus d'origine américaine ; or il n'y a
la rien d'inévitable. Nous en sommes aux balbutiements de ces
réseaux et rien n'est fige. C'est aux acteurs français (pouvoirs
publics, établissements de recherche et d'enseignement, presse et
edition,artistes,etc) de faire preuve de dynamisme et de s'approprier ces
reseaux.
En vérité, le combat de demain est probablement
centré sur les contenus
, et la France, avec son
patrimoine, ses bases de connaissances et sa creativite dispose d'un
" gisement " considerable.
3. Aux Etats-Unis
, l'utilisation de l'informatique est ancrée
dans la vie quotidienne, ceci se retrouve dans le taux d'équipement des
ménages ; ce qui
peut expliquer la différence avec les
Européens,
c'est d'abord l'habitude de travailler, tant à
l'école qu'à l'Université américaines, sur des
supports informatique.
4.
Autant le
Minitel
a satisfait une demande sociale,
autant je crois que l'intérêt serait qu'il se produise maintenant
une sorte de
migration raisonnée
des services Minitels
vers Internet. Le grand public serait de la sorte convaincu de l'utilité
d'accéder aux réseaux.
5.
Pour faire progresser l'utilisation d'Internet en France,
le
service public
a un devoir de présence sur les réseaux ;
par exemple, il faudrait aujourd'hui essayer de faire en sorte que les
formations supérieures françaises y soient plus présentes;
nous avons là un
atout
majeur dans un monde ou la
qualité des formations devient la référence
première.
Audition de Xavier GOUYOU-BEAUCHAMPS
Président de FRANCE TELEVISION
accompagné
de monsieur Pierre-Henri ARNSTAM
Résumé : Face à la révolution numérique d'une part et l'explosion du marché de la télévision d'autre part, France Télévision doit adapter son offre : télévision généraliste avant tout, au rôle social accentué par rapport à d'autres chaînes, elle est amenée à réfléchir à comment combiner ce rôle avec la nouvelle donne : mettre en place des offres spécifiques ; intéréssée par de vastes champs programmatiques, elle opérera des choix en fonction d'un critère premier, celui de l'utilité sociale ; partie prenante dans les expérimentations " autoroutes de l'information " et présente sur Internet, où ses sites rencontrent un vif succès, France Télévision gardera à l'avenir son réseau terrestre, indispensable aux décrochages locaux de France 3.
1.
Pour nous,
le plus visible dans
l'évolution des NTIC
, c'est le
numérique
sur le plan
technique et, sur le plan économique, la
formidable explosion du
marché de la télévision
; le premier
phénomène auquel nous assistons donc est la
transformation de
l'offre
: au-delà des programmes généralistes, se
profile un marché d'une multiplicité de services, payants et
à la carte ; les opérateurs privés ont d'ailleurs une
stratégie de transfert du marché de la télévision
gratuite au marché de la télévision payante ;
Le rôle de France Télévision dans cette évolution va
changer :
si notre rôle devient plus crucial dans la
télévision généraliste
, la conception que l'on
peut avoir de
notre rôle social
nous amène à
l'idée que nous aurions intérêt à pouvoir combiner
la télévision généraliste accessible à tous
et certains types de télévisions spécialisées
destinées à certains publics, tels que celui de certaines
populations récemment immigrées, ou bien les cinéphiles,
les amateurs d'Histoire, etc... Dans cette optique, France Television a
déjà lancé Festival, la chaîne fiction, France
Supervision, la chaîne de la musique, de l'opéra et de la danse,
Histoire, Euronews... on voit donc qu'il y a une combinaison intelligente
possible, grâce aux techniques nouvelles, entre un programme
généraliste s'adressant à tous et des
éléments de programmes spécialisés par
ailleurs ; c'est
un premier champ de transformation
pour nous,
c'est-à-dire
l'adaptation de notre offre au fait qu'il y aura quand
même deux grandes séries d'offres : l'offre
généraliste et l'offre spécifique
;
Au fond, France Télévision se pose comme éditeur de
programmes et pas comme opérateur : nous n'avons pas l'intention de
nous poser comme exploitant de plate-forme et comme distributeur de
programmes ; nous ne savons pas ce qu'est la gestion
d'abonnés ; nous n'avons pas de compétences en
matière de distribution d'une manière
générale ; la question pour nous est donc bien
tactique : avons-nous intérêt à nous allier à
un opérateur ? Nous avons répondu oui.
2. Les réseaux
: la question se pose de savoir s'il faut
raisonner en termes de réseaux complémentaires, réseau
hertzien + réseau satellitaire, ou est-ce que les satellites rendent
inutile le réseau terrestre ? Pour le moment, il nous manque
beaucoup d'éléments là-dessus :
on sait que le
numérique va engendrer des évolutions rapides
, que ses
progrès seront tels qu'on peut envisager des taux de compression
très élevés et qu'au fond on peut imaginer qu'on puisse
diffuser dans des conditions peu onéreuses une grande quantité de
programmes à la fois, mais que cette évolution durera quelques
années quand même ; on sait aussi que le réseau
satellitaire ne sera pas entièrement satisfaisant avant quelques
années et pour un certain nombre d'usages ; de tous ces
éléments d'information, il ressort
que le réseau
terrestre sera indispensable, en particulier à cause des
décrochages locaux
: il faudra avoir à l'avenir deux
réseaux complémentaires ; mais nous sommes entrés,
sur ces sujets, dans une zone d'incertitude qui ne nous permet pas d'être
catégorique ;
3.
Je ne range pas,
a priori
, et peut-être ai-je tort,
l'absorption ou la fusion de l'ordinateur et du
téléviseur
comme un phénomène ayant un
effet direct sur nous : ça nous est un peu égal que nos
programmes soient reçus sur un ordinateur, un téléviseur
ou tout autre vecteur, ça n'a pas grande importance pour nous.
Simplement, c'est comme pour la numérisation : plus le
système est informatique, plus les possibilités d'accès
diversifiés existeront de la part du consommateur, plus
cela implique
que nous nous adaptions
, que nous diversifions notre offre ; nous
n'avons pas du tout les mêmes considérations sur le rapprochement
Télécoms/informatique, que les industriels.
4. La diversification de l'offre
: nous avons naturellement des
incertitudes sur les types de programmes auxquels nous devons nous
intéresser : nous savons par exemple que nous n'avons aucune
légitimité pour le
télé-achat
, ni pour faire
des
films X
; nous allons donc tatonner pour trouver notre voie,
avec comme
critère premier l'utilité sociale
.
5. France Télévision et le multimedia en ligne :
La situation actuelle : nous avons développé une offre
globale sur Internet dès janvier 1996, celui-ci constituant un nouveau
mode de diffusion de nos programmes ; nos sites France 2 et France 3 vont
se concentrer sur les caractéristiques propres du media Internet :
ainsi, les techniques de consultation de vidéo à la demande
seront particulièrement mises en valeur ; d'autres projets sont en
cours, soit parce qu'ils constituent un angle éditorial
particulièrement stratégique, soit parce qu'ils s'adressent
à une cible spécifique. Dans cet esprit, nous allons
bientôt ouvrir des services éducatifs et ludiques à
destination des enfants et des adolescents ;
Depuis leur création, les sites de France 2 et de France 3 accroissent
régulièrement leur fréquentation. Le nombre de pages vues
sur ces sites a triplé pour atteindre aujourd'hui un chiffre mensuel
supérieur à 800.000 ;
6. France 3 et les expériences " autoroutes de
l'information "
: France 3 a répondu, en 1995, à
l'appel à propositions ; deux projets ont été
labellisés en 1996 : l'un à Poitiers, visant à
expérimenter un
service d'information locale en
continu
; l'autre à Nice, qui est
un service de
vidéo à la demande
du journal
télévisé de France 3 Côte d'Azur : dans ce
dernier cas, chacun des abonnés test du réseau câblé
peut voir, sur son micro-ordinateur, les différents sujets du journal
télévisé régional avec une qualité
remarquable d'images et de son ;
Nous nous efforçons d'imaginer de nouveaux services utilisant la
technologie, qu'il soient utilisables sur le câble, sur le satellite, sur
l'Internet, ou sur le réseau hertzien. Mais les difficultés
budgétaires ne nous permettent pas d'expérimenter en vraie
grandeur ces services futurs et de vérifier ainsi leur viabilité
économique ;
Audition de Gilles GRANIER
Directeur général Europe de l'ouest - INTEL
Résumé : Je suis alarmé du retard de la France dans l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et des conséquences qu'il peut avoir sur la compétitivité de la nation et en particulier sur les futures générations : retard en termes d'équipements dans les foyers, approche verticale du système d'information dans l'entreprise, sous-équipement des établissements scolaires ; je suis affolé de constater que les dirigeants d'entreprises continuent de travailler en semaines et en mois alors que le monde tourne en secondes ; je suis sidéré de voir que les écoles ne sont pas équipées de lignes téléphoniques ; il faut très vite réagir et comprendre que travailler dans un environnement technologiquement plus avancé permet d'augmenter la productivité -individuelle et collective - et de créer des richesses et des emplois.
1. En tant que français
, je suis alarmé
du retard de la France dans l'utilisation des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, et les conséquences qu'il peut
avoir sur la compétitivité de la nation et en particulier sur les
futures générations ; il faut considérer trois
aspects :
Un premier aspect à court terme : le retard en termes
d'équipements : 15 % des foyers ont un micro-ordinateur ; si
l'on parle de micro-ordinateurs équipés d'un modem ou d'un
CD-ROM, c'est bien pis, le taux d'équipement chute terriblement ;
et ces 15 % sont à comparer à plus de 25 % pour le
Royaume-Uni et à plus de 30 % pour l'Allemagne ; sans parler
des USA : 42 % ; nous avons donc un très fort handicap
par rapport à nos grands partenaires ; or, ce type
d'équipement est un outil de productivité individuelle et
collective : on peut en effet travailler à la maison presque aussi
efficacement que sur le site d'une entreprise ;
Deuxième constat : lorsque l'on se transporte dans l'entreprise, le
retard français est là aussi réel en termes
d'équipements, à la fois quantitativement et
qualitativement ; beaucoup d'entreprises ont une approche du
système d'information verticale c'est-à-dire avec ordinateur
central et terminaux ; or, ceci n'aide évidemment pas à la
compétitivité ; en outre, cela verrouille l'ensemble du
système d'information ;
Troisième constat : le retard de la France dans l'utilisation
d'Internet peut s'expliquer par l'existence du Minitel, qui, au départ,
a été l'une des grandes chances données à la nation
d'évoluer mais qui, finalement, s'est avéré être le
plus grand gaspillage qu'on ait jamais fait à ce niveau ; le
Minitel nous coûte aujourd'hui notre retard sur Internet alors que nous
avions le plus grand et le plus beau réseau mondial, celui qui
fonctionnait le mieux ; on l'a isolé : il n'y a pas d'autres
Minitels dans le monde ; le reste du monde a choisi la voie des
réseaux ; quelque part, on va payer très cher cette
situation, surtout si l'on ne fait rien rapidement pour changer cet état
de choses ;
2. L'Education
: comparer le taux d'équipement de nos
écoles en informatique avec celui de l'Allemagne, qui elle-même
n'est pas la plus avancée, montre déjà qu'un
fossé énorme
nous sépare d'eux, en notre
défaveur ; de plus, les équipements que l'on peut trouver en
France sont
déclassés
; souvent, les
micro-ordinateurs que l'on trouve sont ceux qui ont été
"
cascadés
" par les constructeurs -
c'est-à-dire offerts - parce qu'ils ne sont plus vendables, que ce sont
des " îlots " individuels, non connectables au réseau;
cela va plus loin : les écoles ne sont même pas
équipées de lignes téléphoniques aujourd'hui ;
il n'y pas d'infrastructures ; or, c'est dommage car
les enfants ont
une approche intuitive de l'informatique
: devant un écran,
ils découvrent des applicatifs ; c'est donc un gâchis ;
le rôle de l'Etat, tout comme il donnait " un verre de
lait " tous les matins aux enfants des écoles, est aujourd'hui de
donner un quart d'heure d'Internet, ou plus, par jour aux enfants
;
cela implique bien entendu qu'il y ait un ordinateur, qu'il soit
connecté, qu'il soit multimedia, avec un CD-ROM, tout ceci permettant de
donner à l'enfant une approche ludique et éducative des
systèmes d'information ; c'est fondamental : c'est une
responsabilité gouvernementale que d'équiper les
établissements scolaires d'équipements récents ;
3. Le grand public
: tel qu'il existe aujourd'hui,
l'équipement " à la maison " est
obsolète
aux deux tiers, voire aux trois quarts
, c'est-à-dire qu'il
s'agit de machines qui ne sont pas capables de tourner les logiciels qui sont
vendus aujourd'hui parce que le
processeur
n'est pas assez performant,
parce que le
disque
n'a pas assez de capacité, parce qu'il n'y a
pas de
modem
; c'est affolant ; je me demande même, si,
dans les 15 % de foyers recensés, on n'inclut pas les écrans
Minitel...Or, je crois sincèrement qu'une
incitation fiscale
à l'achat
par les particuliers d'équipements
informatiques pourrait changer cette situation ; si le prix moyen d'achat
d'un ordinateur à utilisation domestique tourne autour de 15.000 francs
-soit 2.376 dollars pour l'année 1996 - coût que l'on retrouve
dans tous les pays, hors taxes
, le traitement fiscal
réservé à ce genre d'achats varie fortement d'un pays
l'autre : en Allemagne par exemple, il existe une incitation fiscale
permettant aux particuliers achetant un produit informatique de le
déduire en tout ou partie de sa déclaration de revenus ; ce
qui permet de réduire la pression de son impôt ; de
même, aux Pays-Bas, de telles incitations fiscales existent, qui
expliquent que là-bas, le taux d'équipement des ménages
est bien supérieur ; il y a d'ailleurs 1 million d'utilisateurs
d'Internet ;
4. L'entreprise
: lorsque je me rends chez les Présidents
des grandes entreprises françaises,
je suis affolé
de constater que je n'y vois pas d'ordinateurs ; ils n'utilisent donc pas
de messagerie électronique : ils travaillent encore en semaines et
en mois alors que le monde tourne en secondes et fractions de secondes ;
ils utilisent encore les moyens traditionnels de communication que sont les
courriers, la frappe traditionnelle ; je trouve cela dommage car
travailler dans un environnement technologiquement plus avancé
leur permettrait d'augmenter leur productivité
; à
l'instar de Jean-Marie DESCARPENTRIES, je pense qu'il faudrait que chaque
Président d'entreprise ait, comme Vice-président, comme personne
directement attachée à lui - ce qui est valable pour le
Président de la République -
un " chief information
officer "
ayant énormément de pouvoirs - plus que
n'importe quel qui d'autre : Bercy, l'Education nationale - et qui
dicterait un peu ou qui inscrirait l'outil dans la stratégie de
l'entreprise comme facteur de compétitivité et non pas comme
coût ;
ceci permettrait de faire prendre conscience à tous
des possibilités de création de richesses et d'emplois que les
nouvelles technologies de l'information permettent
;
Audition de M. Jean-Louis GUIGOU
Délégué général de la DATAR
Résumé : La France continue de trop dépenser d'argent - environ 100 milliards de francs - pour les transports terrestres, et pas assez dans la formation aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Or, ces investissements là sont absolument nécessaires : il faut porter nos efforts, massivement et sans compter, vers les jeunes. De même, ces nouvelles technologies doivent être l'occasion de moderniser l'Etat. Le développement de la société en réseau donne un coup de vieux aux hiérarchies traditionnelles, et ceci est inquiétant dans un Etat unitaire comme la France, moins disposé à bien vivre ce bouleversement que d'autres Etats, à structure fédérale par exemple.
1.
Il n'y aura pas de substitution possible entre la
mobilité physique et les nouvelles technologies de l'information et de
la communication : il s'agit de deux phénomènes se situant
dans un simple rapport de cumul et de synergie.
2.
Il y a un grand débat en France actuellement
entre
Politique de l'offre et Politique de la demande
. Nous sommes aujourd'hui
dans une perspective d'offre, dans une situation assez identique à celle
que nous avons connue il y a trente ans, lorsque ont été
construites de nombreuses routes et autoroutes : les Pouvoirs publics ont
à l'époque fait le pari que celles-ci se rempliraient
d'automobiles, à une époque où ces dernières
n'étaient pas aussi nombreuses qu'aujourd'hui. Cependant, l'analogie
avec cette période n'est pas vraiment possible car nous assistons, avec
la montée en puissance de l'utilisation des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, à un phénomène
culturel :
le problème n'est pas tant celui de l'offre que
celui de l'absence de demande, cette dernière étant le
" goulot d'étranglement " de ce développement
.
3
. Nous devons nous interroger sur Internet II, les réseaux
à grand débit qui permettent pour des scientifiques qui
manipulent et stockent de grandes quantités d'informations, de
bénéficier de réseaux câblés seuls
susceptibles de satisfaire leurs demandes.
4.
Je défends l'idée que nous dépensons toujours
trop d'argent (environ 100 milliards de francs annuels) sur les transports
terrestres et pas assez dans la formation aux nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Le paradoxe est donc que nous avons
aujourd'hui du mal à trouver 5 milliards de francs pour bâtir un
plan d'équipement multimedia des lycées et collèges !
Pourtant, son coût - évalué à 8 milliards en
incluant les abonnements ainsi qu'une salle multimedia par établissement
- est tout à fait à notre portée, d'autant que c'est vers
les jeunes qu'il faut porter nos efforts, massivement et sans compter.
5.
L'internationalisation des PME : il y a un effort essentiel
à faire en faveur de l'internationalisation des PME car, le territoire
français étant trop faiblement dense, il est difficile aux PME de
trouver des clients de proximité.
6.
Il faut moderniser les services publics par les nouvelles
technologies de l'information et de la communication
: des
études montrent que 30% de la mobilité quotidienne des citoyens
serait économisable par ce biais ! Deux grands secteurs sont
à moderniser :
la santé
(par le développement
du télé-diagnostic) et
l'Education nationale
(par le
développement du télé-enseignement). Ces nouvelles formes
de pratiques devraient modifier la donne et constituer un élément
essentiel d'une politique d'aménagement du territoire. On risque de
rapidement assister au même phénomène qu'aux Etats-Unis
où de plus en plus de cadres demandent à leurs patrons de
" troquer " des baisses de salaires en échange d'une mise
à leur disposition de services de télé-enseignement.
7.
Le développement de la société en
réseau donne un " coup de vieux " aux hiérarchies
classiques
. Ces dernières sont affaiblies par la montée
en puissance des compétences et seront rapidement
dévalorisées avec le temps. Ce phénomène est
inquiétant dans un Etat unitaire comme la France, moins disposé
à bien vivre ces bouleversements que les Etats à structure
fédérale par exemple. On peut voir réapparaître les
" villes-Etats " du temps passé.
8.
Dès qu'un réseau se forme émerge - en
anti-thèse à la consitution dudit réseau - un autre
phénomène :
la territorialisation
, sorte
d'identification des hommes à un lieu et signe d'appartenance à
un groupe, très forts. D'où le succès de la notion de
" pays " dans la Loi de Charles PASQUA sur l'aménagement du
territoire. Ce phénomène est patent tant en Italie, qu'en Espagne
ou en Grande-Bretagne, un peu moins en France.
Audition de Marc GUILLAUME
Professeur à l'Université de PARIS 9 DAUPHINE
et de
Bernard FLEURY
Commissariat au plan
Résumé : Aujourd'hui, l'utilisation des logiciels éducatifs est extrêmement décevante ; il y a un décalage évident entre le discours triomphaliste d'il y a quelques années et les réalités ; si on avait une baguette magique, il faudrait créer des boutiques d'inculturation, en libre-service que l'on placerait dans un endroit de passage; dans l'entreprise, la difficulté vient du fait qu'on est en face d'un dispositif à la fois transparent et rapide ; c'est un peu comme si, tout à coup, on demandait à tout le monde de rentrer dans un camp de nudistes, sans préparation ; ce qui change avec Internet, c'est la logique " hyper ": il faut arriver à ce que l'information en mode hypertexte soit rendue publique et gratuite, et qu'elle soit démocratiquement accessible ; pour l'Education, c'est cette logique d'hypertexte qu'il faut faire apprendre aux enfants :il faut qu'ils apprennent à se faire aider par des machines pour chercher l'information
1. Le grand public
: Je suis très
frappé par le fait qu'une mission comme la votre s'organise autour du
thème " comment faire pour que le grand public s'intéresse,
se mobilise autour d'Internet " ; il me semble qu'il n'y avait
pas la
même énergie, la même mobilisation, au moment où,
dans les années 80, la télématique française a eu
du mal à décoller ; j'y vois
l'effet d'une
autocritique
, d'une tendance de la société
française à rejeter ce qu'elle a produit elle-même et
à accueillir, en revanche, un peu complaisamment, ce qui vient des
USA ; j'attire au passage l'attention sur un
fait
étrange
: on accueille Internet comme un produit du
progrès américain alors qu'il est très largement le fruit
d'un " colbertisme " américain, tenace, massif puisqu'il est
issu de 20 ans d'efforts et de financements publics aux USA ;
2. L'Education
: aujourd'hui, l'utilisation des
logiciels
éducatifs
est extrêmement décevante ; dans les
collèges, elle est quasi nulle ; il y a un décalage
évident entre le discours triomphaliste d'il y a quelques années
et les réalités ; au niveau de l'utilisation
des
micro-ordinateurs
dans l'enseignement supérieur, il y a beaucoup
de retard ; à l'Université de Dauphine, beaucoup
d'étudiants " niveau maîtrise " ne savent pas utiliser
Excel par exemple ; tant qu'il n'y aura pas, du côté des
étudiants, une exigence pour qu'il n'y ait plus une telle
inertie
, toute l'institution sera telle que les nouvelles
technologies ne seront pas facilement introduites ;
si on avait une
baguette magique, il faudrait créer des boutiques d'inculturation, en
libre-service, surtout sans informaticiens ; on les placerait dans un
endroit de passage, comme à Beaubourg
; Internet n'est pas
une " vague de plus ", comme le furent la télévision ou
l'informatique : ce n'est pas une nouvelle vague
mais la vague qui
emporte
; le système a vieilli, il est en crise :
Internet est ici un efficacité et une puissance extraordinaires ;
je ne peux donc pas imaginer que cela, cette fois-ci, ne changera pas
profondément le dispositif scolaire ; l'essentiel est que les gens,
dans tous les pays du monde, apprennent
à taper sur un clavier et
apprennent à pratiquer des langues
étrangères
;
3. Plus il y aura de commutation électronique
, plus il y aura de
cyberspace
, plus le besoin de commutation spatiale réelle
et donc de transport de densité urbaine se développera ;
Internet aujourd'hui est vital, urgent ; mais les problèmes du
XXIè siècle c'est la ville, les transports intra et extra
urbains ; ce sont des choses compliquées à résoudre
parce qu'il y a des problèmes d'environnement, d'espace, d'encombrement,
de concurrence ; alors que sur le
cyberspace
- et c'est son
charme - plus il y a de monde, mieux c'est : le voisin ne gêne pas,
au contraire, il peut vous apporter une information que vous n'avez pas ;
dans un monde où le lien social est en train de changer, l'idée
que tout le monde puisse être lié par ces systèmes
là est intéressante ;
4. L'entreprise :
globalement, la difficulté vient du fait
qu'on est en face d'un dispositif à la fois transparent et rapide ;
c'est un peu comme si, tout à coup, dans l'entreprise, on demandait
à tout le monde de rentrer dans un camp de nudistes, sans
préparation ; cependant les gens sont prêts à suivre
des cours, à s'adapter ; la vraie difficulté tient au fait
que tous les dispositifs d'opacité que les hommes ont mis en place pour
travailler sont résistants ; comment s'y prendre
concrètement ? D'abord, il ne faut pas que le secteur public reste
en retard, qu'il donne le mauvais exemple ; il faut que les entreprises
publiques donnent l'exemple ; puis, faire comprendre à toutes les
autres entreprises qu'Internet n'est pas " une vague de
plus " mais
une vague de fond ; il faut également mettre l'accent sur les
conséquences que cela va avoir sur la formation, le management,
l'organisation des entreprises ; il faut donc une approche transversale du
phénomène : il faut un noyau qui mobilise les moyens et
mettre dans le coup tous les gens qui, à l'intérieur de
l'entreprise, sont concernés par le processus quelle que soit la
structure au sein de laquelle ils travaillent ; puis il faut une structure
d'appel (implication de la direction générale) ;
5. Il ne faut pas abandonner le Minitel
; il faut conserver sa
fonction " annuaire " : on ne va pas chercher un numéro
de téléphone sur Internet ; il faut que le Minitel rentre
dans le téléphone ; on peut employer une
métaphore :
le Minitel, c'est le vélo, et le
vélo ne peut évidemment pas présenter la moindre
concurrence par rapport à l'auto
; pour une fois que nous
avons réussi à être plus " marchands " que les
anglo-saxons, ne boudons pas notre plaisir ;
6. Internet
ne peut être comparé à la
révolution " télé " (télétravail,
télésanté,...) : ça fait un siècle que
ça existe ; ce qui est
un point de bifurcation avec Internet,
c'est la logique " hyper "
(hypertexte) : une
logique
où l'on cherche l'information dans une logique de flux, d'urgence, on
recherche telle information et elle seulement ; ça explique
pourquoi les greffes des tribunaux sont tellement sollicités : on a
besoin de cette information tout de suite ; il faut donc faire comprendre
aux gens que
l'information en mode hypertexte doit être rendue
publique, gratuite et qu'elle soit démocratiquement
accessible
; pour l'Education, c'est cette logique d'hypertexte
qu'il faut faire apprendre aux enfants ; maintenant, ils n'ont plus
à se perdre dans un océan d'informations ; c'est savoir, au
contraire, ce dont ils ont besoin ; il faut qu'ils sachent que
l'information, c'est un peu comme le calcul : il y a des machines
pour vous l'apporter : apprendre à se faire aider par des machines
pour chercher l'information
;
Audition d'Abdallah HITTI
Directeur général de KLELine
Résumé : KLELine est une société financière de commerce électronique, seule au monde à avoir mis au point un système de paiement sécurisé sur réseau ouvert ; sorte de banque à distance autorisée, ses compétences ne s'arrêtent pas là : elle offre un service complet de préparation des écritures comptables générées par le commerce électronique en vue de leur intégration dans la comptabilité de l'entreprise ; forte de son succès, elle formule certaines propositions très concrètes visant, d'une façon générale, à développer l'utilisation d'Internet par les entreprises, et à promouvoir le commerce électronique, d'ou découlent des propositions de mesures incitatives fortes à l'endroit des Universités et des banques ;
1. KLELine
est une société
financière de commerce électronique au sens concret du terme,
c'est-à-dire que nous faisons du commerce électronique, et depuis
deux ans maintenant ; nous sommes spécialisés dans le
service de paiement sécurisé sur réseau
ouvert
; nous avons mis en place un portefeuille virtuel qui
s'appelle KLEBOX ; il est la somme de deux choses : un porte-monnaie
et un porte-cartes pour les paiements directs par carte bancaire ou de
crédits ; le porte-monnaie est limité à 500 francs en
solde et en transactions, on peut bien entendu multiplier le nombre de
transactions ; c'est un système multi-devise, on peut donc ouvrir
un porte-monnaie en francs, en dollars ou en devises ; ce système
utilise le multi-linguisme : il parle d'entrée de jeu six
langues ; une personne habitant en France peut ouvrir un porte-monnaie en
Espagnol et payer en Yens ;
KLELine est devenue une
société financière
à
la demande de la Banque de France avec le statut suivant : le compte
technique de l'avoir sans obligation de preuve ; ce compte est
déposé dans une banque française et le total des sommes de
500 francs multiplié par le nombre de porte-monnaies y est
déposé ;
Notre service ne s'arrête pas là
: nous avons
pensé que pour développer le commerce électronique, les
marchands doivent être rassurés, d'où le statut de
société financière ; les clients sont rassurés
par le fait que leur numéro de carte ne circule pas sur Internet lors
d'un acte d'achat car il est déposé à la banque ; il
y a tout de suite eu une forte demande des marchands qui demandaient de l'aide
dans toute la partie fiscale et comptable : on a donc mis en service une
sorte d' "arrière-boutique " qui retraite tous les soirs
l'ensemble des transactions faites sur Internet en préparant les bons de
commande, les factures, en calculant les taux de change en vigueur pendant les
transactions, les relevés de comptes, etc...
Bref, un vrai service complet de préparation des écritures
comptables générées par le commerce électronique en
vue de leur intégration dans la comptabilité de
l'entreprise ; S'ajoute à cela un service dédié
à la protection des droits d'auteur : tout document, toute musique,
tout jeu, tout film vidéo acheté auprès d'un marchand
partenaire de KLELine et payé par KLELine contient une
sécurité permettant, au bout du compte, que les ayants droit
soient payés ; ce système est très
apprécié de grands quotidiens car il permet le micro-paiement
à trois ou cinq francs, mais également de protéger les
journalistes, les photos publiées dans la presse,...Nous sommes les
seuls au monde à avoir mis au point un service complet de paiement
sécurisé depuis septembre 1996 : nous avons actuellement
51 marchands opérationnels ; au niveau des personnes utilisant
la carte, on commence à voir leur comportement : ils
déposent dans le porte-monnaie un solde moyen de 270 francs, alors
que le minimum est de 100 francs ; et l'acte d'achat
" micro-paiement " est d'en moyenne six francs, constaté et
stable depuis trois mois ; la tendance des consommateurs nous convient
très bien : ils font 5,76 actes par mois alors que nous en avions
prévus trois ; nous sommes donc un service de banque à
distance autorisé spécialisé dans le Commerce
Electronique;
Le service KLELine est un service à valeur ajoutée : on a
des partenaires dans le monde entier et, au niveau français, on a
dix-neuf sociétés que l'on peut référencer comme
partenaires - installateurs ; donc, autour de KLELine, 22 personnes en
terme d'effectif, nous avons généré 150 emplois totalement
nouveaux dans l'infographie, dans l'installation et la mise en place ;
nous équipons donc les marchands ; le nerf de la guerre, ce sont
les commissions que nous prenons sur les transactions : elles sont de 2
à 4% sur les paiements par cartes, et de 6 à 15% sur le
reste ; mais ce sont surtout les services divers qui
rémunèrent ;
2. Les attentes de KLELine pour le commerce électronique : il faut,
Encourager les initiatives des marchands pour exposer leurs Informations, Biens
et Services (IBS) sur Internet. Pour certains d'entre eux, il s'agit d'utiliser
Internet comme un media puissant et original d'un IBS qu'ils ont
déjà via le Minitel ;
Résoudre collectivement le problème de l'expédition des
BS, au niveau mondial. C'est une opportunité pour La Poste ;
Valider le modèle fiscal de KLELine en le faisant adopter par les
autorités fiscales et douanières. Prix HT + TVA (si applicables)
= prix TTC + fret + assurances + divers = prix rendu. Le modèle a
l'avantage de résoudre le problème de la fiscalité et des
taxes locales dans le pays de livraison ;
Adopter l'identifiant universel du produit acheté sur Internet ;
cet identifiant universel comporte le numéro de la transaction et le
serveur d'intermédiation qui l'a généré. Ceci
facilitera les contrôles douaniers et accélérera la
circulation des Biens.
Inciter les organismes bancaires à financer les initiatives de commerce
électronique : au niveau des collectivités locales, des
villes numérisées, des centres commerciaux réels
adossés à des centres commerciaux virtuels et des entreprises de
toute taille.
Encourager les Universités à créer un IUT pour le commerce
électronique où l'ensemble des connaissances requises seront
enseignées : la technique des réseaux ouverts, le commerce,
la fiscalité, le paiement sécurisé, la comptabilité
du commerce électronique ;
Audition de Jean-Michel HUBERT
Président de l'Autorité de Régulation des Télécommunications
Résumé : L'ART a pour mission fondamentale de mettre en oeuvre les conditions favorables à l'exercice de la concurrence dans le secteur des télécommunications ; l'une des questions importantes qu'elle est en train d'examiner porte sur l'évaluation du coût des obligations de service universel ; en ce qui concerne l'extension du réseau Internet en France, la volonté de raccordement des établissements d'enseignement au réseau constitue aux yeux du Président de l'ART une affirmation politique très importante dont la cohérence est indiscutable ; plus généralement, le développement d'Internet est susceptible de devenir un jour un enjeu majeur tant pour les régulateurs que pour les opérateurs historiques. A l'heure actuelle, personne ne peut dire avec précision ce dont l'économie d'Internet sera faite, malgré de puissantes et concertées approches économiques du réseau qui semblent se profiler.
1. L'Autorité de Régulation des
Télécommunications
a pour mission de mettre en oeuvre les
conditions favorables à
l'exercice de la
concurrence
; sa mission a été initialement
fondée sur une approche assez largement juridique et
réglementaire. Nous avons désormais ajouté une
préoccupation économique
à cette dimension
juridique. Pour les nouvelles technologies de l'information et de la
communication, notre action s'effectue par le biais d'un certain nombre de
leviers, le principal d'entre eux étant le développement de la
concurrence considéré comme un instrument naturel du
développement du marché ;
2. Le service universel
: il est sans aucun doute l'une des
clés de voûte du développement potentiel de la
communication et de l'accès au réseau. Il comporte plusieurs
composantes : la
péréquation tarifaire
,
la
péréquation géographique, les cabines publiques,
l'annuaire, les services sociaux
. Cette notion et sa définition
ont fait l'objet d'échanges approfondis : le service
téléphonique constitue un niveau minimal de service universel.
Inversement, il est prévu que le périmètre de
définition du service universel évolue pour prendre en compte les
évolutions technologiques ultérieures ; c'est un
élément important qui relève de la responsabilité
du législateur ; une autre observation s'attache à
l'évolution du coût lié à la prestation du service
universel ; pour des pays comme la Grande-Bretagne, ce coût doit
représenter un montant aussi faible que possible ; pour la France,
le coût est réel, ce qui a un impact direct sur les orientations
à donner ;
3. L'Education
: les établissements d'enseignement doivent
être raccordés au réseau ; c'est une
affirmation
qui a une cohérence indiscutable
au regard d'une priorité
donnée à une politique de formation et d'enseignement ; ce
raccordement peut s'effectuer par des voies contractuelles normales conformes
aux principes du financement de l'ensei-gnement ; une autre option
consisterait à l'inclure dans le contenu du service universel, ce qui
reviendrait à en faire supporter la charge par les différents
opérateurs
4. Autres réflexions :
Les tarifs des télécommunications : nous sommes dans le
prolongement d'une évolution historique qui, en ayant longtemps
ignoré la réalité des faits pour s'attacher à une
approche tarifaire forfaitaire et d'équilibre général,
développe une perspective basée sur la logique de marché
et fondamentalement axée sur les coûts ;
Internet : c'est un produit qui a un développement quantitatif
fantastique mais qui, pour les régulateurs, et aussi d'une certaine
manière pour les opérateurs historiques ou assimilés, est
un enjeu majeur : un vaste monde en soi se développe hors
règles et normes traditionnelles sans que l'on puisse encore en mesurer
précisément financier et économique ; on ne sait pas
ce dont sera fait l'économie d'internet ; en toute état de
cause, il y a derrière l'utilisation d'Internet des approches
économiques puissantes et très concertées, sans oublier
l'impact culturel à travers l'utilisation de la langue anglaise sur
la très grande majorité du réseau;
Audition de Monsieur André HUSSENET
Directeur de l'INRP
Résumé : L'utilisation d'Internet
à des fins pédagogiques peut constituer une révolution en
ce sens que la relation entre l'enseignement et l'élève peut en
être profondément modifiée.Tout se passe aujourd'hui comme
si l'accès à la compréhension du monde passait
nécessairement par la parole du maître. La perspective pour le
professeur de devenir un guide qui facilite l'accès de
l'élève au savoir demeure inquiétante et le cours
magistral pendant lequel l'élève prend des notes reste un
modèle très prégnant.
La formation des maîtres est une question majeure.
J'ai formulé des propositions devant les directeurs d'IUFM :
· penser la formation des enseignants sur une
durée plus longue en articulant formation initiale et continue de
début de carrière,
· mettre l'accent sur la formation des jeunes
professeurs,
· organiser partiellement la formation des
maîtres par les technologies nouvelles plutôt que d'offrir des
formations aux technologies nouvelles.
1. L'utilisation d'Internet
à des fins
pédagogiques peut constituer une
révolution
si
l'accès à la toile est offert massivement, à
l'école et à domicile, aux maîtres comme aux
élèves. Jetons une regard sur notre passé pour mesurer la
force de notre
tradition catholique qui a éloigné le
fidèle du livre
et imposé la médiation du
prêtre, contrairement à la tradition protestante ou le
fidèle accède directement au livre. Remarquons que la France,
pays catholique, a inventé l'école obligatoire, tandis que
l'Angleterre inventait l'obligation, pour les villes d'une certaine importance,
de construire des bibliothèques.
Je crois que l'école et l'université française sont
marquées par cette tradition et que
la pratique
généralisée du cours magistral
, l'utilisation assez
faible du manuel au collège et au lycée ont des racines
profondes. Nous agissons souvent comme si la compréhension du monde par
les élèves n'était possible que par la parole du
maître. Si ce que je suggère est vrai, on peut mieux comprendre la
sous-utilisation chronique des centres de documentation et d'information et
imaginer que l'accès à la toile ne se fera pas naturellement
quand bien même les ordinateurs de nos établissements seraient
massivement reliés au réseau.
2. Au fond, votre proposition d'équiper rapidement et massivement les
écoles d'ordinateurs reliés à l'université revient :
à généraliser la possibilité pour les
élèves d'accéder, directement, au savoir ;
à proposer aux maîtres un changement majeur, quand bien même
l'incitation ne serait pas nouvelle, qui consiste à organiser, si
possible en l'individualisant, le travail intellectuel de l'élève
et à faciliter le cheminement de tous et de chacun.
Or les enseignants n'ont pas, aujourd'hui, adopté massivement cette
posture, ils craignent ce saut important et difficile. La profession
d'enseignant a longtemps été fondée sur le fait
indubitable que le maître était plus savant, nettement plus
savant, que le reste de la population.
Cette caractéristique disparaît, d'une part l'école a
réussi à faire mieux et plus universellement partager le savoir,
d'autre part les connaissances sont plus facilement accessibles techniquement
(via les technologies de communication) et intellectuellement (plus on sait,
plus on est capable d'apprendre).
Nier la difficulté des enseignants à modifier leurs attitudes
serait se condamner à l'immobilisme. Ils ont besoin d'être
accompagnés pour maîtriser l'usage des technologies pour aider les
élèves à mieux apprendre et plus efficacement.
3.
Une
enquête
sur la lecture des enseignants
révèlerait qu'ils ne sont pas meilleurs lecteurs que la moyenne
des français. Si ce constat est juste il est alarmant car il
paraît difficile de susciter la curiosité des élèves
si l'on n'est pas soi-même curieux. L'enseignement ne supporte pas la
tricherie, on ne peut exiger des élèves l'effort qu'impose tout
apprentissage si on ne consent pas à faire soi-même le même
effort.
Nous voyons bien que la relation entre les professeurs et les parents (de plus
en plus instruits et cultivés) ne peut évoluer favorablement si
la profession d'enseignant ne repose pas sur une compétence et sur un
exercice permanent du travail intellectuel. Le modèle achevé est
sans doute celui de l'enseignant chercheur de l'université même
s'il n'est pas transposable dans le scolaire, il peut servir de
référence.
4. Comment former les enseignants ?
Cette question est ancienne et reste majeure. Le contexte économique
à changé la donne du recrutement : les candidats à la
fonction sont à la fois nombreux et de grande qualité. Cependant
force est de constater que
l'année préparatoire au concours
est perturbée
, et dans certaines académies
profondément,
par le simple fait qu'à l'issue de
l'année l'élève professeur
, spécialement dans
certaines disciplines,
devient professeur ou bien chômeur
.
Les enjeux sont tels que le comportement des étudiants s'en ressent
gravement, la seule question qui vaille est le succès ; tout ce qui
n'est pas absolument indispensable pour le concours est rejeté, la
compétition devient sauvage - tous les moyens peuvent être bons
à l'instar de ce qui s'observe quelquefois en première
année de médecine. Il n'est plus, dans ces conditions, question
de formation ou de culture, mais d'efficacité immédiate. Le
Ministre de l'éducation nationale a des choix à faire et sa
responsabilité porte sans doute prioritairement sur la définition
des épreuves du concours.
L'Ecole doit recruter des maîtres
équilibrés, curieux, capables d'évoluer et de mobiliser
des élèves dont les intérêts et les aptitudes sont
extrêmement divers.
Former de bons maîtres constitue une responsabilité
ministérielle majeure.
5. En tant que directeur de l'INRP
et futur directeur de l'INRDP (Institut
national de recherche et de documentation pédagogiques) j'ai
récemment proposé quelques axes de travail aux directeurs des
IUFM :
· donner la priorité à la formation des professeurs des
écoles ;
· concevoir une formation étalée dans le temps : les
deux années de formation initiale et les cinq premières
années d'exercice. C'est sur les premières années qu'il
faut concentrer les efforts car c'est en début de carrière que
les habitudes se prennent. Tous les formateurs savent que les modifications de
comportement exigent, au-delà de la cinquantaine, des investissements
énormes pour des résultats non assurés ;
· s'arrêter de former les enseignants à l'utilisation de
technologie d'information et de communication pour organiser partiellement les
formations par les technologies nouvelles, ce qui est fondamentalement
différent. Si l'on ne procède pas ainsi les professeurs ne seront
pas capables de former les élèves ensuite et un divorce se
créera entre la culture des jeunes et les conditions d'apprentissage
dans le système éducatif. Ce dossier me paraît être
l'un des dossiers majeurs du siècle. Son traitement déterminera
aussi la possibilité de promouvoir la formation tout au long de la vie
par les établissements, les universités, les organismes
professionnels, les entreprises, les chambres consulaires.
Audition d'Alain JOFFRIN
Président de KODAK Europe, Afrique et Moyen-Orient
et de
Rémy BOYER-CHAMMARD
Directeur des systèmes d'Information de Kodak-Pathé
Résumé : C'est la réunion de l'analogique et du numérique qui, dans les cinq prochaines années, va avoir une influence sur l'entreprise, ses métiers, ses canaux de distribution ; et ce mélange de technologies peut apporter quelque chose au niveau des utilisateurs ; d'ores et déjà, nous voyons le tout numérique pénétrer largement et être utilisé dans le domaine de l'impression graphique, dans le domaine médical ; les freins au développement du tout numérique sont d'abord le coût du micro-ordinateur, toujours trop cher, ainsi que son utilisation, encore trop complexe : le consommateur a tendance à acheter la facilité ; or, celle-ci ne fait pas partie de l'usage domestique de la micro-informatique ; il faut bien observer la vitesse à laquelle évoluent les technologies et leurs applications par rapport à la vitesse d'évolution du droit régissant les entreprises : la mobilité des organisations, leur souplesse, doit avoir comme contrepartie une adaptation rapide du droit et de la; sinon, les délocalisations se multiplieront ;
1. L'impact du numérique sur l'analogique
chimique
actuel est un élément important vis-à-vis de
nos
marchés
et de notre
compétitivité
par rapport à tous nos
concurrents ; ainsi,
· dans l'un de nos métiers, " le grand public
consommateur ", qui fait des photos (photo souvenir, photo émotion,
photo mémorisation), l'image analogique est ce qui se fait de
mieux ; cela restera le media le plus utilisé pour les 10/15
prochaines années ; donc, durant toutes ces années, la
photographie continuera à être une technologie chimique ;
· dans l'autre métier, qui est la partie " applications
professionnelles " pour les agences de presse, l'édition, le monde
cinématographique, la télévision, le monde médical,
et pour tout ce qui touche la manipulation, la restitution, la communication et
le stockage de l'information, les possibilités numériques sont
telles que nous voyons, dès aujourd'hui, le numérique à
portée de valeur au niveau de l'original (on parle d'une
technologie analogique au niveau de l'original, et numérique au niveau
de la manipulation et, éventuellement, de la restitution) ; ainsi,
dans les 4/5 prochaines années, l'original exposé par les
amateurs sera simultanément développé photographiquement,
scanné numériquement, et nous devrons, dans un futur proche,
donner la possibilité aux amateurs d'avoir la double information
analogique et numérique de façon à offrir le meilleur de
ces deux technologies ;
C'est donc
la réunion de l'analogique et du
numérique
qui, dans les cinq prochaines années, va avoir
une influence sur l'entreprise, ses métiers, ses canaux de
distribution ; et ce mélange de technologies peut apporter quelque
chose au niveau des utilisateurs ; d'ores et déjà, nous
voyons le tout numérique pénétrer largement et être
utilisé dans le domaine de l'impression graphique, dans le domaine
médical ;
L'exemple du cinéma : Cela fait 20 ans que l'on dit que l'image
vidéo va prendre le pas sur la pellicule 35 mm classique utilisée
par les producteurs ; or, on ne l'a pas constaté ; on a
constaté un mariage des deux au niveau professionnel ; en fait,
sous une certaine forme, les deux se mélangent : l'essentiel du
film est toujours pris et tiré avec l'analogique ; mais le
numérique est largement utilisé aussi car il permet
d'éviter de faire des trucages toujours plus surprenants tout en
diminuant les coûts ;par contre, le coût du numérique
au niveau de la projection est tel qu'elle n'existe pas aujourd'hui ;
donc, vous avez analogique, numérique, et retour sur analogique ;
Au niveau du grand public, le numérique ne sera qu'un
élément additionnel permettant de faire une manipulation, de
rectifier des défauts, par exemple les yeux rouges parce qu'il y a le
flash ;
2. Les freins au développement du tout numérique sont
variés :
· le micro-ordinateur, même si son coût a diminué,
reste cher ;
· et, quand vous vous y mettez, il reste encore assez compliqué
d'utilisation ; tant que l'on ne pourra pas offrir un système plus
simple au niveau du grand public, on progressera lentement à partir d'un
taux actuel de pénétration d'environ 15% dans les foyers ;
certes, il y a un marché pour la complexité, mais, on le voit
pour la photographie, ce qui marche vraiment, c'est le
" prêt-à-photographier ", l'inverse de la
sophistication : le consommateur a tendance à acheter la
facilité ; or, celle-ci ne fait pas partie de l'usage domestique de
la micro-informatique ;
3. L'évolution du marché
dans le secteur des
entreprises
: le fait marquant d'aujourd'hui par rapport à il y a
cinq ans, c'est
qu'on raisonne sur des schémas totalement
européens
: quand on construit une architecture
informatique, on ne va plus jamais raisonner sur une architecture
nationale ; et l'on a deux grands domaines :
Le domaine des transactions : on doit pouvoir servir un client espagnol
à partir d'une plate-forme logistique française en le facturant
dans sa monnaie, ce qui suppose une architecture de systèmes
intégrés du point de vue des données et du point de vue du
fonctionnement ; nous nous appuyons donc sur des progiciels
intégrés ; et tout ceci à un effet fort sur les
métiers à l'intérieur de l'entreprise : on va avoir
de moins en moins de développeurs et de plus en plus de gens au contact
de clients internes pour les aider à faire évoluer leur processus
de travail...
Le domaine du traitement de l'information, non pas l'information
transactionnelle, mais toute l'information support à la
décision : comment mettre à disposition l'information
collectée sur Internet, celle que nous avons historiquement
stockée, et de nature à aider les décideurs
européens ;
On est face à tellement d'informations que la capacité d'analyse,
de synthèse, n'ont jamais été aussi importantes : il
faut savoir traiter tout ça ; par exemple, un système
intégré de gestion permettra d'avoir des
call
centers
(centres d'appels) pour traiter les appels clients
européens, pour traiter
le back office
(les
opérations) de la comptabilité fournisseur ;
il faudra
pouvoir tout faire bien et rapidement
; cela s'applique à
tous les métiers : relations avec les fournisseurs ;
gestionnaires de stock,...Tous ces métiers sont en train d'être
révolutionnés ;
4. Nous avons une messagerie interne
mise en place dans les
années 82/83 : nous échangeons une masse gigantesque de
messages entre nous ; il a été stratégiquement
décidé de la faire évoluer sur des outils qui permettent
d'attacher à un message traditionnel du texte, de l'image, de la
voix,...On dépense 20 millions de $ pour la messagerie
électronique au niveau mondial;
5. Message aux politiques
: il faut bien observer la vitesse
à laquelle évolue les technologies et leurs applications par
rapport à la
vitesse d'évolution du droit
: la
mobilité des organisations, leur souplesse, doit avoir comme
contrepartie une adaptation rapide du droit: l'informatique pourra
répondre toujours plus vite à des changements de structures
d'organisations, à des déplacements de
responsabilités
...Si les conditions pour les entreprises font que
c'est moins cher d'être là-bas, ça ira vite
...avec
tout les problèmes que l'on peut imaginer chez nous : emploi,...Il
n'y a aucun doute que l'économie de demain risque d'être
complètement bouleversée par la montée en puissance d'une
économie immatérielle et de modes de fonctionnement
s'affranchissant de plus en plus des contraintes géographiques.
Audition de Bernard LARROUTUROU
Président de l'INRIA
accompagné de
M. KOTT
Résumé : Le développement d'Internet risque de faire une victime : la fiscalité des Etats ; dans le " cyber monde ", on risque en effet de ne plus payer certains impôts ; faire migrer les services présents sur Minitel vers Internet n'est pas simple : il s'agit pour les entreprises de passer d'un modèle économique à un autre, celles-ci ayant une activité renchérie sur Internet par le fait qu'elles vont devoir gérer le côté commercial et financier de leur activité, ce qui n'est pas le cas pour le moment ; en matière éducative, le principal effort consiste à motiver les enseignants pour qu'ils se mettent à utiliser les NTIC dans leurs classes ; il ne faut surtout pas imposer la technologie avant d'en imposer l'usage ; il faudrait les inciter à faire des serveurs, cette démarche valant pour les élèves : il faut donner une chance à tous les écoliers d'en fabriquer.
Q. De quelle maniere l'inria reflechit-il au phenomene internet ?
R. L'INRIA
est un institut de recherche travaillant
avec un grand souci de l'application ; nous faisons partie d'un
consortium
mondial regroupant 850 membres, dont une soixantaine en
Europe, et réfléchissant sur le
Web
; ce
consortium
regroupe de très nombreuses entreprises et les pistes
sur lesquelles nous réfléchissons, pour ensuite mener ensemble
des actions, vont dans plusieurs directions : les
outils de publication
électronique, l'édition et le traitement de documents,
l'Education ; le commerce électronique
, le
cryptage
.
Q.
Quelle est la position de l'INRIA sur les problèmes
liés à la cryptologie ?
R.
En France, bien que la proximité avec
Internet
soit
moins grande qu'aux USA, les échos sur le manque de fiabilité de
l'ensemble du système Internet sont réels : au-delà
des problèmes
techniques
, liés par exemple au
paiement sécurisé des transactions
, les problèmes
psychologiques
existent, liés à la fiabilité
du
Minitel
qui n'est finalement pas très sûr de ce point de
vue là, guère plus en tout cas que ce qui se passe sur
Internet ; de toute manière, les bouleversements arrivent :
tout ce qui est droits de douane, TVA et autres impôts risque de
disparaître, et les Etats ont de quoi s'inquiéter au niveau de la
fiscalité : dans le " cyber monde " on risque de ne
plus
payer d'impôts ;
Q.
Le Minitel n'est-il pas devenu un frein au développement de
l'Internet ?
R. Faire migrer
les services présents sur le
Minitel vers
Internet
n'est pas simple ; jusqu'à présent,
l'avantage du système "
kiosque
" de France Telecom
est
extraordinaire pour les entreprises présentes sur le
Minitel
: les gens offrant leurs services sur Minitel n'ont pas de
problèmes avec leurs mauvais clients puisque c'est France Telecom qui
gère le système, qui assume la gestion du risque lié
à la solvabilité du client ; en cas de
migration
, ces
entreprises se retrouveront seules face aux clients, devront se
préoccuper de gestion financière, de valeur ajoutée du
service ; d'autre part, elles se trouveront, en cas de migration, face
à d'autres paramètres de gestion liés à leur
présence sur Internet : l'image animée, le son ; bref,
il s'agira de
passer d'un modèle économique à un
autre
;
Q
. Comment s'y prendre pour faire pénétrer Internet
à l'intérieur des écoles ?
R. L'Education
: l'idée de relier des écoles à
des serveurs départementaux est intéressante mais je crois que ce
serait une erreur de
faire des serveurs
" officiels "
,
contraire à la philosophie d'Internet ; c'est contraire à la
bonne pratique ; je crois qu'il est vraiment vital de donner une chance
à tous les écoliers de fabriquer des serveurs : si l'on veut
des serveurs francophones, ma théorie est
qu'il vaut mieux des
serveurs francophones avec des fautes d'orthographe que pas de serveurs du
tout
; le point de départ important étant de toute
façon de
motiver les enseignants
; sans cela, on va
rentrer un peu dans un système où, en dehors des choix
techniques,
on impose de la technologie avant d'en imposer l'usage, ce qui
ne marche pas
; donc, convaincre les enseignants d'utiliser ce genre
de technologies en les incitant à faire des serveurs serait une bonne
approche ; c'est la démarche la plus importante ; il ne faut
pas voir, bien que ce soit important, que le côté
" consommateurs " du système : le côté
" producteurs " est très important ;
Mon expérience d'Universitaire m'a confronté au problème
du
" centre de documentation "
: quand on
équipe complètement une Université en PC, on sait
très bien l'inconvénient d'avoir des tables PC partout en libre
service, notamment le suivant : certains utilisateurs apportent des
disquettes chargées de
virus
; on sait aussi que le
coût de maintenance d'une telle installation est très
élevé ; il y donc un équilibre à trouver entre
faire déporter le travail sur les usagers, avec tous les
inconvénients que cela pose, et le désir d'offrir un service de
qualité
; il faut donc rester pragmatique sur le point de
savoir s'il faut mettre un PC par classe ou pas
: des compromis
apparaîtront, notamment du fait de l'existence, pour une partie du public
visé, d'un environnement ressemblant à celui qu'on leur propose,
chez eux ou dans l'entreprise ; ceci dit, la pratique de l'informatique
chez les étudiants de première année d'Université
est réellement effrayante tant elle est faible
;
cette situation n'est pas normale ; je constate qu'on ne leur offre
même pas les moyens de rattraper ce retard car l'Université
standard n'offre pas de matériels en " libre
service " ;
Audition de Michel LARTAIL
Directeur du GIP RENATER
1. Renater
est un des très grands réseaux
de l'Internet. La mission qui lui a été confiée est
d'assurer un service pour le monde de
la recherche, la technologie et
l'éducation
; En plus des membres fondateurs Renater a
passé des contrats avec la quasi-totalité des organismes de la
recherche publique française qui bénéficie ainsi de
l'accès aux même services ; Il en est de même avec
certains grands centres de recherche industrielle ; Par le vecteur des
chercheurs, Renater a ainsi servi d'initiateurs à beaucoup de grandes
entreprises ; Renater compte environ
160 clients et 550 grands
sites
: il y a par exemple toutes les Universités ; Le
budget annuel est de l'ordre de 80 millions de francs ; Renater
repose sur une organisation coopérative, le principe est celui d'un
réseau national fédérant des réseaux
régionaux qui pour la plupart sont financés en partie par les
collectivités locales intéressées.
2. L'Internet
est né du besoin naturel de communiquer ; son
développement correspond au besoin de savoir, de voir à
distance ; et ce n'est que l'amorce d'un grand mouvement au terme duquel
les écrans auront pénétré les foyers et où
l'on pourra transmettre et recevoir de l'information en permanence ;
3. La France
a sans doute pris du retard en terme de nombre
d'utilisateurs, notamment dans le grand public, mais quantitativement cela
n'est pas vrai dans le monde de la recherche et de l'enseignement qui a su
s'organiser. Sur le plan technique et industriel, les Etats Unis ont su, au
détriment des européens, profiter de l'arrivée de
l'Internet. Sur le long terme rien n'est joué, ainsi l'arrivée
des réseaux à haut débit et des nouvelles applications
multimédia exigeant une qualité de service spécifique
pourrait permettre à la France et aux autres pays européens de se
remettre dans le peloton de tête.
4. Le ministère de l'Education
nationale a donné pour
mission à Renater d'assurer l'épine dorsale du réseau de
la recherche et de l'éducation ; Il s'agit d'un service qui est
destiné à un usage professionnel ou pédagogique. Renater
et les universités n'ont pas vocation à être des
fournisseurs d'accès au grand public. Pour ce qui est de l'accès
des étudiants il se fait dans un cadre pédagogique et dans les
locaux des établissements, généralement dans des salles de
TP. Cela demande cependant d'y consacrer des ressources humaines. A l'exception
des personnels qui le nécessitent, les universités ne fournissent
pas d'accès depuis le domicile Internet par le réseau
téléphonique. Ces accès sont très lourd à
gérer pour les établissements et pose des problèmes bien
connus en matière de sécurité. Ce type de prestation
particulière relève des fournisseurs spécialisés
d'accès Internet au grand public qui disposent de moyens adaptés.
5. L'affaire MYGALE
a posé le problème de
l'hébergement de serveurs et de la responsabilité des contenus.
Il ne semble pas qu'il y ait en France de vide juridique en ce domaine et les
risques civils et pénaux sont sérieux. La responsabilité
des serveurs et des contenus relève des organismes et
établissements qui les hébergent. Il n'est pas possible de
demander aux responsables des établissements d'assumer la
responsabilité des contenus de serveurs ne relevant pas des strictes
missions de recherche et enseignement. La fourniture d'une telle prestation
relève également d'une activité spécifique
mobilisant des ressources humaines importantes.
6 La connexion des établissements d'enseignement
est l'un des
volets du projet Renater 2, proposé dans le cadre de l'appel à
projet sur les autoroutes de l'information. Le projet a immédiatement
bénéficié au démarrage de l'existence de Renater et
de son réseau de partenaires universitaires et régionaux. Durant
la première année, l'assistance des universités a ainsi
permis d'assurer rapidement un transfert de compétence vers de nombreux
rectorats et les premiers établissements raccordés ; Actuellement
le développement se poursuit sous la conduite des services du
ministère de l'éducation nationale. Ainsi des passerelles
généralement mises en oeuvre par les rectorats permettent sur la
plupart des régions le raccordement d'un certain nombre
d'établissements volontaires. Les serveurs sont
généralement au rectorat, ce qui est un choix raisonnable car une
partie des utilisateurs sont des mineurs.
Renater assure l'interconnexion nationale et internationale. De nombreux
réseaux régionaux de Renater et la plupart des
collectivités locales qui les soutiennent participent au projet.
Certaines régions se sont lancées dans un raccordement
volontariste de l'ensemble des lycées.
L'accès à Internet classique avec tous les services qui ont fait
son succès constitue un passage obligé et utile. Mais il faut
considérer qu'une application comme le télé-enseignement
demande des services réseaux très exigeants en qualité de
service et en débit que l'on ne sait pas encore traiter sur l'Internet
classique. Le monde de l'éducation dans son ensemble est donc
très certainement un des secteurs où peut se préparer la
deuxième vague de l'Internet.
Audition de Bruno LASSERRE
Ancien directeur général des
télécommunications
Chargé d'une mission sur les
nouvelles technologies
de l'information par le Gouvernement
Résumé : Ce qui est frappant en France c'est que, au sein des entreprises, les télécommunications et l'informatique sont considérées comme une fonction logistique, alors qu'elles sont des fonctions stratégiques qui, d'une certaine manière, vont profondément changer la façon dont l'entreprise travaille et décide ; je crois beaucoup aux effets de la concurrence comme moyen de banaliser l'usage des NTIC et notamment par cette nouvelle fonction qui va se développer et qui est " l'investissement dans l'intelligence " : des opérateurs vont constituer, intégrer, assembler des produits sur mesure qui seront eux-mêmes vendus avec une " approche client ", le tout aboutissant à une nouvelle façon de proposer le téléphone ; pour l'Education, va se poser une question, relative au " service universel " : si l'on considère que l'accès à une banque de données participe, par son essence même, au droit à l'éducation, ne faut-il pas considérer que ça doit être intégré dans le " service universel ", c'est-à-dire, en fait, " mutualisé " entre opérateurs, plutôt que financé par le budget de l'Etat ?
1. Les nouvelles technologies de l'information
et de
la
communication dans l'entreprise : Pourquoi l'informatique est-elle
considérée dans les entreprises françaises aujourd'hui
sous l'angle essentiellement budgétaire
? Je crois
que c'est parce que, d'une certaine manière, on n'a pas encore compris,
et cela est probablement dû à
un manque de
concurrence
, qu'investir plus tôt que d'autres dans ces
technologies critiques, c'était acquérir un avantage
concurrentiel par rapport à d'autres ; nous nous trouvons donc dans
une phase de transition
où ce type d'investissement
apparaît comme un
poste de dépense
sans que l'on en
mesure pour autant les avantages ; ce qui me frappe en France c'est que
les
télécommunications
et
l'informatique
sont considérées comme une
fonction logistique
, alors qu'elles sont des
fonctions
stratégiques
qui, d'une certaine manière
, vont
profondément changer la façon dont l'entreprise travaille et
décide
; ainsi, par exemple, implanter un système
mobile dans une entreprise n'est pas une simple décision
budgétaire consistant à dire " on va rationaliser les
dépenses " : il
révolutionne
la façon
dont on discute, on travaille, on prépare les décisions. Demain,
l'accès à la mobilité par le radiotéléphone
ou à Internet, participera même davantage que le
téléphone fixe au droit à la culture, à
l'éducation, aux loisirs,...et ce sera considéré comme un
droit fondamental
Un
autre aspect
de ces difficultés est que, dans les
entreprises, il y a des directions en charge des questions informatiques qui ne
sont
pas assez intégrées à la décision
stratégique
au plus haut niveau ;
2. La crainte des français
par rapport aux nouvelles
technologies : cette crainte est un sentiment un peu contradictoire car la
France est un pays qui a su inventer des nouvelles technologies, par exemple la
technologie GSM ; mais, nous avons vis-à-vis d'elles des sentiments
très ambigus :
· le premier est que nous avons le souci, beaucoup plus qu'aux USA par
exemple, de se passer de toute intervention humaine dès qu'on peut la
substituer par des services automatiques ; voyez par exemple aux
USA : on vous remplit le réservoir d'essence, on porte votre paquet
à la sortie du supermarché, on conduit votre caddie
jusqu'à la voiture ; en France, c'est l'inverse : on a
dévalorisé ces " petits boulots " pour des raisons
psychologiques, mais aussi économiques - le coût du travail ;
· le second est cette tendance intellectuelle sinon à
dénigrer, du moins à aborder sur le ton de la critique
l'arrivée des ces nouvelles technologies, et ce en grande partie parce
qu'elles viennent des Etats-Unis ; on ne retrouve ça dans aucun
autre pays ; je trouve cela assez grotesque ;
3. Je crois beaucoup aux effets de la concurrence
comme moyen de
banaliser les usages des NTIC; on va le voir sur le
téléphone
: aujourd'hui, le
téléphone est un produit qui n'est pas " vendu ", ou il
l'est, mais à des tarifs uniformes, donc, dans une relation en quelque
sorte passive ; le consommateur prend ce qu'on lui apporte ; or, la
concurrence va permettre de changer cette situation : non pas
forcément au niveau de la répartition du marché, mais par
cette nouvelle fonction qui, à mon avis, va se développer, et qui
est " l'investissement dans
l'intelligence "
apportée par ceux qui vont investir
dans le
marketing
, dans la tarification, dans la conception, qui vont
acheter des capacités disponibles auprès des différents
fournisseurs d'infrastructures et qui vont constituer, intégrer,
assembler des produits sur mesure qui seront eux-mêmes vendus avec une
" approche client ", des
"
packages
" en quelque
sorte, dans lesquels on pourra choisir sa structure tarifaire, un accès
combiné au téléphone, à Internet, au câble,
par exemple sur la télévision ;
donc une nouvelle
façon de proposer le téléphone
;
4. L'Education
: le problème essentiel est au niveau de
l'équipement
: il faut raccorder les écoles au
réseau, et notamment Internet, à raison de 2 PC par classe ;
mais pour accéder à quoi ? c'est le problème des
contenus
: se pose le problème de la langue ; je
pense qu'Internet doit être accessible tant en anglais qu'en
français pour ceux qui le souhaitent ; se pose une autre question,
relative au
" service universel "
: si
l'on
considère que l'accès à une banque de données
participe, par son essence même, au
droit à
l'éducation
, ne faut-il pas considérer que cela doit
être intégré dans le " service universel ",
c'est-à-dire, en fait, " mutualisé " entre
opérateurs, plutôt que financé par le budget de
l'Etat ; ce débat est très fort aux Etats-Unis : les
Démocrates par exemple, sont en faveur
de la contribution
naturelle des opérateurs à l'Education
par ce moyen ;
5. Les mondes du téléphone et de l'informatique
sont
structurés d'une façon très différente : le
monde du téléphone
est dominé est
dominé par des
acteurs puissants et stables
, inscrits dans
la durée, la puissance et le temps, alors que
celui de
l'informatique
est un monde plus
" start-up "
de gens qui peuvent partir de rien et, d'un coup, faire une percée
fulgurante ; le monde du téléphone est dominé par une
norme publique
, donc assez bureaucratique ; celui de
l'informatique est dominé par une
norme
privée
; donc, malgré
l'interpénétration entre ces deux mondes, il y a un
choc
des cultures
, un mélange de fascination et de crainte : le
monde du téléphone se demande s'il ne va pas disparaître au
profit d'un monde plus incertain, plus mobile. Je donne donc une explication,
à propos d'Internet, qui est la suivante : beaucoup de gens se
disent : " n'est-ce pas la fin d'un
monde " ? ; ils ne
peuvent pas le dire car Internet est à la mode ; mais, au plus
profond de leur culture, les opérateurs téléphoniques se
disent peut-être - justement parce qu'Internet est la
négation même de l'idée que le prix dépend de la
distance - "
Internet ne prépare-t-il pas notre fin, celle du
" brave telecom world ?
".
Audition de Suzanne LAVERDIERE
Directrice générale du Cinéma et de
la Production télévisuelle
Province du QUEBEC
Résumé : Les pouvoirs publics québécois développent toute une panoplie d'aides en faveur du multimedia et couvrant l'ensemble des problématiques connues: le produit, la main d'oeuvre, le rayonnement international, les aspects financiers. Et ce parce qu'un phénomène inquiétant d'expatriation de la main d'oeuvre qualifiée se fait sentir au niveau de la Province, plus particulièrement en direction des Etats-Unis. Beaucoup reste à faire, notamment en matière éducative, même si le "réseautage" se développe; d'une façon générale, les acteurs de l'espace francophone ont intérêt à se regrouper faute de quoi ils seront rapidement submergés par le savoir-faire et les moyens développés par les américains.
1. L'action publique
: La SODEC (société
d'État québécoise qui a pour mandat de promouvoir et de
soutenir l'implantation et le développement des entreprises culturelles)
administre un certain nombre de programmes en faveur du multimédia:
Le premier s'adresse aux productions francophones à caractère
culturel destinées au grand public afin d'aider au développement
de contenus multimédias interactifs destinés à aller sur
les autoroutes de l'information, à s'intégrer aux CD-ROM,
etc...nous encourageons les entreprises de contenu culturel et celles qui
maîtrisent les technologies, notamment les plus petites, à se
regrouper, à se structurer, à partager une infrastructure, ...
Le second programme consiste en un soutien à l'exportation, au
rayonnement culturel, et qui prend la forme d'un soutien aux entreprises qui
oeuvrent dans le multimédia, afin de les aider à
pénétrer les marchés extérieurs (participations
à des foires; développement de plans d'entreprises à
certains endroits, adaptation de l'outil de production, etc...);
Troisième programme: le crédit d'impôt remboursable pour la
production de titres multimédia; ce crédit d'impôt existe
depuis 1990 pour le cinéma et la télévision. Au mois de
mai 1996, le Gouvernement du QUEBEC a décidé de l'élargir
à la production multimédia; il est calculé en fonction de
la main d'oeuvre québécoise payée, embauchée, donc
payée par un producteur établi au Québec pour
réaliser des productions; il intervient à deux niveaux:
· la fabrication;
· une bonification si le titre ne fait pas l'objet d'une commande et
que la production est franco-française;
Le crédit s'élève ainsi à 65 % des sommes investies
pour la partie main d'oeuvre, jusqu'à concurrence de 35 % du coût
total de la production, pour un titre produit de plein droit et disponible en
version française. Lorsqu'un titre est produit sur commande pour les
besoins d'un client ou que le titre n'est pas disponible en version
française, le crédit d'impôt s'élève alors
à 45 % des sommes investies pour la partie main d'oeuvre, jusqu'à
concurrence de 25 % du coût total de la production.
L'aspect "financement des entreprises" consiste en des formules
classiques de
type prêt bancaire (garanties de prêts, crédits
renouvelables, prêts à terme et, exceptionnellement, prises de
participations)... Donc finalement, nous nous permettons de prendre des risques
financiers comme une banque pourrait le faire et ce car nous connaissons
très bien le secteur du
multimédia
et avons une bonne
expérience d'autres secteurs tels que celui du disque, du livre, du
spectacle, du cinéma, de la télévision;
Un nouveau fonds a fait son apparition récemment: le
"Fonds
d'investissement de la culture et de la communication"
, dont
la
SODEC
fait partie en tant que gros partenaire financier: nous y avons injecté
5 millions de $, 10 autres millions provenant du Fonds de solidarité des
travailleurs du Québec (FSTQ); ce fond là a pour mission d'entrer
dans le capital des entreprises pour permettre leur croissance, leur mariage
avec d'autres entreprises;
Nous aidons donc
l'ensemble des problématiques
: le
produit, la main d'oeuvre, le rayonnement international, les aspects financiers
de l'entreprise.
Nous avons enclenché tous ces programmes car un
réel
problème
est apparu rapidement ces dernières années:
le fait que nous perdions la main d'oeuvre: elle
s'expatriait
, partait
aux Etats-Unis; tout ce que nous faisons vise donc à garder les jeunes
(18/35 ans) que l'on forme, à créer des centres technologiques,
des "mégacomplexes", afin de garder l'expertise; la bonification du
crédit d'impôt va dans ce sens, pour encourager les entreprises
québécoises à travailler avec la
main d'oeuvre
québécoise
.
2. Les licences
: le notion de licence d'exploitation est de plus en plus
développée dans le
multimédia
, à
l'
instar
de ce qui se fait pour l'audiovisuel; mais l'on rencontre des
problèmes juridiques supplémentaires tels que la notion de
propriété de l'oeuvre, le caractère original plus ou moins
marqué des oeuvres, les droits d'auteur, le problème de la
perception des redevances, le type de licence à accorder: bref, tout le
secteur
multimédia
est actuellement en train de structurer et,
comme nous sommes très proches des américains, nous observons de
très près les développements de leurs législations
à cet égard; mais actuellement, en matière
éducative, les serveurs de type "départementaux" tels que vous
les imaginez en France, n'existent pas.
3. L'Education
: beaucoup de problèmes se posent à nous
dans ce secteur: au niveau du matériel pédagogique, qui devient
rapidement désuet, des coûts d'acquisition qui sont très
élevés, plus généralement, la difficulté,
pour les jeunes, d'être en contact avec les meilleurs produits; dans
cette perspective "éducative", nous avons développé ce que
l'on appelle le
"réseautage"
: il s'agit, grâce
notamment au financement du"Fonds de l'autoroute de l'Information"
(FAI),
doté de 60 millions de $ sur 3 ans, de mettre en place les
"cadres", les fibres optiques et tous les dispositifs nécessaires
à une mise en réseau des écoles et des
bibliothèques, mais également des villages, des groupes
communautaires;
Nous faisons tout ça parce que nous sommes très sensibles au fait
que la plus grande partie des informations que l'on retrouve sur
Internet
et sur les CD-ROM au Canada est en
anglais
; il nous faut
donc rapidement prendre place sur le réseau en produisant des documents
en français, que ce soient des livres de cuisine, des guides de conduite
automobile, bref, des documents de toutes sortes;
4. Les Etats-Unis
: leurs efforts, au niveau technologique, sont toujours
aussi grands; leur offensive s'est faite tous azimuts: micro-ordinateurs,
portables, PC,...et ils continuent; si nous ne nous regroupons pas, par exemple
les pays francophones, leurs moyens sont tels que nous serons rapidement
submergés par l'anglais et dépassés d'un point de vue
technologique;
Crédit d'impôt remboursable pour la production de titres
multimédias
Cette mesure, annoncée par le Gouvernement du Québec à
l'occasion du Discours sur le budget du 9 mai 1996, s'applique à tout
titre multimédia admissible produit par une société non
exonérée d'impôt ayant un établissement au
Québec, et dont la version finale, prête à la
commercialisation, n'était pas complétée le 8 mai 1996. La
mesure a été modifiée le 17 avril 1997 et le 22 mai 1997,
par l'entremise de communiqués de presse et d'un Bulletin d'information
(numéro 97-3) émis par le Ministère des Finances. La
synthèse suivante reflète ces modifications.
Role de la Sodec
La SODEC est le guichet d'entrée pour les sociétés qui désirent se prévaloir du crédit d'impôt remboursable. Elle est essentiellement responsable de l'admissiblité des titres, de la détermination de la catégorie à laquelle ils appartiennent et de l'émission de décisions préalables et de visas à cet égard. La SODEC fournira également une estimation du montant de crédit d'impôt sur la base d'un devis de production, lequel montant serait sujet à une vérification subséquente par le Ministère du Revenu.
Titres multimédias admissibles
L'expression "titre multimédia" désigne un
ensemble organisé d'information numériques qui rencontre les
exigences suivantes:
· il est fixé sur un quelconque support électronique;
· il comporte un volume non négligeable de trois des quatre
types d'information suivants: texte, son, images fixes, images animées;
· sa structure et son accès sont régis par un logiciel
permettant l'interactivité.
Sous réserve du paragraphe suivant, les titres multimédias
admissibles sont:
· catégorie 1 : les titres multimédias produits sans
être l'objet d'une commande, qui sont destinés à une
commercialisation et qui sont disponibles en version française;
· catégorie 2 : les autres titres multimédias.
Ne sont pas admissibles:
· les titres multimédias qui sont, pour l'essentiel, des
services de communication interpersonnelle, tels que la
vidéoconférence et les babillards électroniques ou des
services transactionnels, tels que le télé-achat, les centres
commerciaux virtuels et les billetteries électroniques;
· les titres multimédias destinés à
présenter une entreprise à but lucratif, à faire
connaître ses activités ou à promouvoir ses produits ou ses
services;
· les titres multimédias encourageant la violence, le sexisme
ou la discrimination.
Calcul du credit d'impot remboursable
Le crédit d'impôt remboursable est calculé
selon le moindre des montants suivants:
· pour la catégorie 1 : 65% de la dépense de
main-d'oeuvre ou 35% des frais de production admissibles.
· pour la catégorie 2 : 45% de la dépense de
main-d'oeuvre ou 25% des frais de production admissibles.
L'expression
"dépense de main-d'oeuvre"
désigne, pour le
producteur d'un titre multimédia admissible, les montants suivants:
· les salaires engagés auprès des personnes qui sont
à son emploi dans un établissement de celui-ci situé au
Québec et qui travaillent directement à la production du titre
multimédia admissible, que l'on peut raisonnablement considérer
comme se rapportant à ce titre, compte tenu du temps que
l'employé y consacre;
· dans le cas où les travaux sont effectués par un
sous-traitant, les montants suivants:
· lorsque le sous-traitant est une personne ou une
société de personnes ayant un lien de dépendance avec le
producteur du titre, la partie de la contrepartie versée dans le cadre
du contrat, que l'on peut raisonnablement attribuer aux salaires versés
aux employés d'un établissement du sous-traitant situé au
Québec, à l'égard de la production d'un titre
multimédia admissible pour le compte du producteur ;
· lorsque le sous-traitant et le producteur n'ont pas de lien de
dépendance, la moitié de la contrepartie versée dans le
cadre du contrat, que l'on peut raisonnablement attribuer à la
production d'un titre multimédia admissible pour le compte du
producteur, par les employés d'un établissement de ce
sous-traitant situé au Québec.
Pour être admissibles, les dépenses de main-d'oeuvre doivent
être engagées à l'égard des étapes de la
production du titre allant de celle de la conception jusqu'à celle de la
mise au point d'une version finale, prête à la commercialisation.
Toutefois, elles ne comprendront pas une dépense à l'égard
de laquelle un autre crédit d'impôt remboursable est
accordé par ailleurs. Elles devront de plus être réduites
du montant de toute aide gouvernementale ou non gouvernementale, sauf en ce qui
concerne le montant d'une aide financière accordée par le Fonds
de l'autoroute de l'information, par la SODEC ou par le Conseil des arts et des
lettres du Québec.
L'expression
"frais de production admissibles"
d'une
société à l'égard d'un titre multimédia
admissible désigne, dans la mesure où ils sont raisonnables dans
les circonstances et inclus dans le coût de production, le coût ou
le coût en capital, selon le cas
,
de ce titre multimédia
pour la société, l'ensemble des montants, autres que des
honoraires de production ou des frais d'administration, qu'elle a
engagés pour réaliser au Québec les étapes de la
production de ce titre multimédia allant de celle de la conception
jusqu'à celle de la mise au point d'une version finale, prête
à la commercialisation.
Ces étapes peuvent comprendre des activités relatives à
l'écriture du scénario du titre, à l'élaboration de
sa structure interactive, à l'acquisition et à la production de
ses éléments constitutifs (son, images fixes et animées,
textes et données de tous ordres) et à son développement
informatique. Cependant, ces étapes ne peuvent comprendre des
activités relatives au matriçage du titre, à la
multiplication de ses supports d'information, à sa promotion, à
sa distribution ou à sa diffusion.
Les frais de production peuvent également comprendre un montant relatif
aux honoraires de production et aux frais d'administration afférents au
titre multimédia qui ne dépasse pas 20 % de la partie de la
dépense de main-d'oeuvre de la société, non incluse dans
ce montant, à l'égard du titre multimédia.
Les frais de production admissibles devront également être
réduits du montant de toute aide gouvernementale ou non gouvernementale
selon les mêmes modalités que celles prévues pour la
dépense de main-d'oeuvre.
Suite aux modifications apportées à la mesure par l'entremise des
communiqués de presse du 17 avril 1997 et du 22 mai 1997 et du Bulletin
d'information numéro 97-3, émis par le Ministère des
Finances, le projet de Règlement sur l'attestation de titres
multimédias aux fins du crédit d'impôt remboursable doit
être amendé. La SODEC informera les intervenants du milieu
dès que ce document sera finalisé et il sera disponible sur
demande.
Audition de Daniel LEGENDRE et de Elisabeth COUFFIGNAL
LBB Communication
Résumé : Les européens n'ont pas
encore compris que s'ils ne sont pas dans les contenus très rapidement,
ils ne maîtriseront pas les évolutions en cours, qui sont
très rapides ; il faut que l'ensemble de la société se
mette en réseau, il faut que tout devienne transversal et non plus
pyramidal : si nous ne le faisons pas, nous deviendrons rapidement des
acheteurs de produits anglo-saxons ; si l'on reste bloqués, nous
risquons d'avoir un réveil très dur dans quelques années.
Dans les applications des nouvelles technologies de 3D,
nous sommes déjà les sous traitants des américains et des
Japonais.
1. LBB Communication
est une petite structure
personnelle qui s'occupe de communication (Daniel LEGENDRE) ; je suis
totalement " free lance " (Elisabeth Couffignal) ; nous avons la
responsabilité, à Sciences Po, de tout ce qui est information,
communication et enseignement de la technologie ; nous organisons pas mal de
choses.
2. Les contenus
: on risque de voir les contenus européens
" pompés " par les américains ; les européens
n'ont pas encore compris que s'ils ne sont pas dans les contenus très
rapidement, ils ne maîtriseront pas les évolutions en cours ; nous
avons des projets que nous proposons à des européens mais nous
avons un mal fou à les intéresser ; si cela continue, nous irons
travailler avec les américains ; je suis par exemple sur une
série complètement universelle de dessin animé (c'est le
genre de produit qui s'exporte le plus facilement) ; ce qui
m'intéresse, c'est de développer le concept avec toute la gamme
multimedia : en France, j'ai un mal fou à intéresser les
professionnels ! (Elisabeth Couffignal)
3. Si nous voulons l'emporter
, il faut que l'ensemble de la
société se mette en réseau, il faut que tout devienne
transversal et non plus pyramidal : si nous ne le faisons pas, nous deviendrons
rapidement des acheteurs de produits anglo-saxons ; si l'on reste
bloqués, nous risquons d'avoir un réveil très dur dans
quelques années ; on a par le passé perdu beaucoup d'argent, on a
fait de mauvais choix technologiques dans les tuyaux ; c'est une catastrophe ;
Or, tout va très vite : British Telecom par exemple développe des
agents de recherche intelligents sur Internet (il n'y a plus d'information non
voulue qui vous soit renvoyée) ; j'en ai parlé récemment
avec la responsable des livres anciens à la Sorbonne qui m'expliquait
qu'elle était en relation permanente avec la bibliothèque de
Washington via Internet ; pour eux, c'est capital, et...c'est anglo-saxon...
4. Les blocages culturels français
: j'ai proposé,
à Sciences Po, un séminaire dont l'un des thèmes
était la maîtrise des outils Internet pour appuyer
l'apprentissage, notamment en économie, des étudiants : cela n'a
pas été retenu ; on a ensuite proposé un séminaire
sur l'intelligence économique qui, lui non plus, n'a pas eu lieu :ceux
qui ne l'ont pas accepté ne sont vraiment conscients des enjeux ; ils
n'arrivent pas à comprendre qu' Internet et toutes les nouvelles
méthodes sont un atout fabuleux pour l'intelligence économique
(Elisabeth Couffignal) ;
5. Economiquement
, nous avons du mal à trouver des marchés
qui soient assez porteurs en France ; je vous livre une illustration : une amie
consultante avait mis au point un projet pour une banque : c'était le
département " communication " qui voulait créer une cellule
de veille, d'intelligence concurrentielle ; leur position a été
en se rétrécissant car il ne fallait pas qu'il y ait directement
de liaison avec la direction du développement, pas de liaison avec la
direction générale ; on arrivait devant des documentalistes qui
voulaient augmenter leurs stocks d'informations et qui ne voulaient pas le
partager...
Audition d'Yves LEON
Président d'IAT Conseil Get Systemia
Résumé : L'idée selon laquelle la France est en retard dans l'utilisation des nouvelles technologies de l'information est erronée: nous ne sommes globalement pas en retard non seulement parce qu'il y a le Minitel mais aussi parce que la stratégie de France Télécom sur son évolution est intelligente; le Minitel nous sert de barrière de protection; cependant, s'il est une ligne de défense, il ne doit pas être une "ligne Maginot": si l'on s'en sert pour construire le rempart qu'il convient, on peut se retrouver dans une situation inverse avec une "vague d'assaut" prête à aller se projeter vers d'autres pays; simplifier les formalités administratives grâce aux NTIC implique qu'il faille arriver au point où le flux électronique soit conforme au flux papier; car une entreprise doit pouvoir déclarer à l'administration ce qu'elle a à lui déclarer sous une forme électroniqueet l'administration recevoir ces déclarations; l'Etat pourrait donc, dans un premier temps, décider qu'un tel système est autorisé sans être obligatoire ; au fur et à mesure, les dispositifs se synchroniseront.
2. Autres éléments de discussion:
La
simplification des formalités administratives
: nous
travaillons beaucoup sur "l'approche formulaire"; nous avons fait une
étude pour le compte du CERFA: il gère 2.000 modèles de
formulaires produits par l'Administration, dont 20% seulement font plus de
500.000 mouvements par an; parmi ces formulaires, certains en effectuent
beaucoup plus - les feuilles de sécurité sociale par exemple -.
80% de ces 20% sont couverts par un message EDI; un travail d'analyse des
coûts engendrés laisse apparaître une difficulté:
aujourd'hui, l'Administration prend en charge une partie de ce coût;
demain, avec les outils dont on dispose et qui vont permettre de supprimer la
fonction papier, des coûts aujourd'hui invisibles pour le contribuable
intéressé le deviendront pour lui: s'il va chercher sa
déclaration d'impôts sur Internet, il va payer sa connexion; il ne
paiera probablement pas le serveur de l'administration, mais il supportera
d'autres coûts tel
que le rapatriement sur sa propre
machine - il va consommer de l'énergie informatique -, le coût de
son propre papier; il faut réfléchir à comment
gérer ce transfert inévitable de coût sur l'utilisateur
"privé"; cela devrait se traduire, par contre, par une baisse des
dépenses de l'Administration.
Autre problème à propos des formulaires:
l'effet de
transparence
des nouveaux outils proposés. En règle
générale, l'Administration ne donne pas d'accusé de
réception. Sur Internet, tout est horodaté, en
conséquence, un "pseudo" accusé de réception est
fourni.
Il faut donc arriver au point où le flux
électronique sera bien conforme au flux papier
; une entreprise
doit pouvoir déclarer à l'administration ce qu'elle a à
lui déclarer,
sous une forme électronique
; de même,
l'administration doit pouvoir recevoir ces déclarations; et là,
il faut
un tiers de confiance
; l'Etat pourrait donc, dans un
premier temps, décider que c'est autorisé sans être
obligatoire; au fur et à mesure, les dispositifs se synchroniseront.
Audition de monsieur LEPAS
Directeur des affaires économiques
générales du CNPF
en compagnie de Mme MOUNOLOU
et de
M. Olivier GAINON
Résumé : Le CNPF est inquiet car, face à l'enjeu majeur que représente l'utilisation des NTIC en termes de compétitivité économique, le retard français est réel ; il s'explique en partie par l'expérience du Minitel, devenue aujourd'hui contre-productive ; l'Etat a donc un rôle fondamental à jouer : il doit tenir un langage de communication fort à l'égard de l'opinion, consistant à dire que nous entrons dans la société de l'information et que pour ne pas rester au bord du chemin, il faut prendre les mesures nécessaires ; enjeu social, le développement des NTIC passe par une sensibilisation dès l'école : il faut mettre tous les moyens pour que l'apprentissage des NTIC devienne aussi naturel que celui de la lecture ; l'enjeu pour les entreprises n'est pas moindre et il implique, particulièrement en France, de repenser la structure de l'entreprise, notamment au niveau de la prise des décisions.
1.
Concernant
les NTIC
d'une façon
générale, il y a à la fois
enjeu majeur
et
retard
français sérieux; le CNPF est inquiet ;
Enjeu majeur d'abord, en termes de capacité de concurrence
internationale : préserver notre niveau de
compétitivité passe par une diffusion massive de ces NTIC,
comparable à celle qui se passe chez nos partenaires et concurrents au
niveau international. Nous entrons en effet dans une phase où les
entreprises ont enfin acquis un certain savoir-faire efficace dans
l'utilisation de ces technologies de l'information et de la communication et
nous devrions avoir des retombées en termes de
productivité ; il nous faut donc à tout prix rattraper notre
retard en termes d'équipements, donc d'utilisation, car on peut attendre
des NTIC un supplément de croissance économique sur les 15/20 ans
qui viennent.
Sur l'
emploi
, nous pouvons faire un pari sur l'avenir ainsi qu'un acte
de foi mais rien n'est sûr en la matière et il faut espérer
que, comme pour les autres révolutions technologiques, ceci donnera
finalement un supplément d'emplois ;
Nous avons au moins
deux certitudes
en la matière :
les NTIC sont incontournables : si nous ne faisons pas un effort au moins
équivalent au moins à celui qu'effectuent nos principaux
partenaires, nous perdrons des emplois parce que nous perdrons de
lacompétitivité;
Globalement, le développement des NTIC favorisera la montée de
l'emploi qualifié ;
Retard français ensuite : les chiffres montrent un retard
inquiétant, notamment dans l'équipement des ménages ;
le faible taux d'équipement des entreprises est quant à lui
à relier au phénomène plus général de la
crise de l'investissement, parce que la dépense en NTIC est d'abord une
dépense d'investissement ; nous sommes en train de rater cet
investissement dans les NTIC au moment même où les NTIC ont
atteint un premier seuil de maturité en termes d'efficacité. Pour
les ménages, ce retard a en partie pour cause le Minitel : c'est
une expérience intéressante mais qui est à notre avis
totalement dépassée au point que le Minitel devient maintenant un
obstacle au développement des NTIC au niveau des ménages. Ces
technologies ne peuvent passer que par un autre support : le Minitel est
d'une certaine façon un frein au passage rapide à leur
utilisation. Notre avantage, né de ce Minitel, est en train de
disparaître à toute vitesse ; nous avons besoin aujourd'hui
d'autoroutes et pas de routes à deux voies. Cette expérience est
aujourd'hui contre-productive. Il ne faut plus dépenser d'argent pour
doper le Minitel mais essayer de conduire des politiques visant finalement
à développer le support ordinateur avec tout ce que cela implique
au niveau des contenus ;
L'Etat a donc une responsabilité fondamentale qui est celle
de tenir
un langage de communication fort à l'égard de l'opinion
consistant à dire qu'on va devoir passer dans des délais rapides
à la société de l'information et que l'on va prendre les
mesures nécessaires à cet effet ; l'action à mener
est avant tout une
action de conviction culturelle
; elle
n'est pas conduite pour l'instant.
2. L'Education
: dans toutes les familles, ce sont les jeunes qui
poussent à l'investissement dans les NTIC ; c'est la jeune
génération qui pousse à s'équiper ; plus
généralement se pose un problème à la fois global
et social : une grande partie de la population ne possède pas
d'équipement (13 à 15% des ménages sont
équipés) ;
si l'on veut éviter que le fossé
ne se creuse dans les années qui viennent entre ceux qui seront
connectés
et les autres, l'école a donc un rôle
majeur :
il faut vraiment mettre le " paquet "
c'est-à-dire mettre en place des équipements massifs avec une
très grande disponibilité ; il faut former les
élèves au niveau du collège ; se donner les moyens
pour former des formateurs, bref, se doter d'un plan à 5 ou 10 ans.
Apprendre à utiliser un ordinateur nous paraît comme relevant de
la même logique que l'apprentissage de la lecture
; il
faut donc insérer cet apprentissage dans les cursus scolaires ; de
même, il faut changer d'attitude dans la gestion des
équipements : il faut ouvrir des centres, des cyber-
centers
en quelque sorte, où les élèves et les adultes pourraient
venir travailler sans avoir besoin d'acheter chez eux les équipements.
(de même qu'en termes de formation permanente, il ne serait pas choquant
d'imaginer qu'une partie des fonds affectés serve à
l'initialisation aux NTIC des personnels des entreprises) ;
La problématique des contenus se pose également : et
là, l'expérience du Minitel est intéressante car elle
montre qu'il y a une demande pour certains types de contenus.
Du côté des administrations, on pourrait développer les
services
on line
;
3. Les incitations
à s'équiper sont nombreuses, mais il
faut éviter le piège des aides : quand on en sort, on
constate un phénomène dépressif profond ; donc, un
système de crédit d'impôt pour l'achat d'équipements
ne nous paraît pas le plus approprié : l'idée
de
créer des cyber-centres
en les mettant à la disposition
des gens nous paraît meilleure ; ils profiteraient en tout cas
à tous ceux qui ne voudront ou ne pourront pas s'équiper ;
4. Les entreprises
: elles voient encore trop souvent
l'informatique comme un coût et non comme un vecteur
d'efficacité ; or, nous sommes dans une phase où ces
technologies sont mieux maîtrisées que jadis, on sait mieux les
utiliser de façon efficace, le personnel est mieux formé; mais la
vision de l'informatique est toujours un peu passive aujourd'hui.
D'après de nombreuses enquêtes, il semblerait que ce soit surtout
dans les structures verticales de prises de décision que les NTIC soient
les plus efficaces en terme de gains de productivité et c'est vrai qu'en
France on a à cet égard un retard culturel certain dans la
manière de procéder.
L'enjeu au sein de l'entreprise est donc de nature
culturelle
: c'est dans le management, dans une nouvelle approche
de la structure de l'entreprise que les progrès seront
réalisés.
Audition de Pierre LESCURE
Président
Marc-André FEFFER,
Vice-président - Délégué général
Alain LE DIBERDER,
Directeur des nouveaux programmes
CANAL +
Résumé : La gestion des abonnés ainsi que la moyenne d'âge des collaborateurs de CANAL + expliquent très largement le fait que l'entreprise est aujourd'hui informatisée au maximum et que l'imprégnation d'Internet y est profonde. Le retard français dans l'utilisation d'Internet s'explique largement par la défection des corps intermédiaires - les enseignants en particulier - qui n'assument pas leur rôle de promoteur des nouveaux outils.
1. L'utilisation de l'outil informatique
: CANAL
+
n'a pas eu à subir le blocage culturel qu'ont beaucoup d'entreprises
françaises - pour lesquelles l'investissement informatique est
très souvent considéré comme un centre de coût
plutôt qu'un investissement d'efficacité - car, par la force des
choses, elle a été prise par une " contrainte
dynamique " :
l'entreprise a été amenée
à s'informatiser au maximum pour la gestion de ses
abonnés
. Le basculement vers cette informatisation totale s'est
produit lorsque le nombre d'abonnés a passé le cap du
million
: CANAL + était alors liée à
une entreprise qui n'était pas suffisamment informatisée et a
été contrainte de changer son ancien mode gestion des
abonnés pour un nouveau, beaucoup plus performant. C'est donc la nature
même de l'activité du groupe qui l'a amené à
s'adapter puis à compléter l'informatisation de ses
activités, ce qui recouvre la gestion des programmes et la plupart des
activités techniques et professionnelles de CANAL +. Le groupe a mis en
place un
Intranet
pour l'ensemble de ses collaborateurs, dont la
moyenne d'âge ne dépasse pas 31 ans. L'immense majorité de
ceux-ci utilise en permanence la messagerie électronique mis à
leur disposition.
2. CANAL +
est la seule chaîne de télévision
à diffuser un programme quotidien original sur le
" cybermonde ", qui est
"
cyberflash
". De
même, CANAL + diffuse un journal -"
Infonet
" -
émission quotidienne d'une durée de 2 minutes 30 s qui est un
journal d'informations générales entièrement
fait
à partir d'Internet
. D'une façon
générale
, l'imprégnation d'Internet au sein du
groupe se fait assez lentement mais en profondeur
: d'ores et
déjà, des millions de français se rendent compte qu'on
peut faire de l'info avec Internet.
3. Pour promouvoir le développement de l'utilisation d'Internet dans les
entreprises, il est indispensable que leurs
dirigeants
donnent l'exemple
et s'y mettent eux-mêmes. Mais ce ne sera pas suffisant car
les freins
à ce développement sont multiples
. L'un des plus importants
est
le rôle que jouent les " corps
intermédiaires "
dans la société:
l'industrie automobile française s'est ainsi largement
développée grâce aux garagistes ; de la même
façon, la généralisation de l'usage de la photographie
doit beaucoup à l'action des photographes de quartier qui - étant
à la fois critiques et professeurs - " transmettaient
l'information " dans le grand public. Le
retard
français
dans l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la
communication est largement dû au fait que
les corps
intermédiaires qui devraient aider à leur promotion et
généralisation - les enseignants par exemple - ne sont pas en
mesure de jouer leur rôle
. De nombreux
magazines
se
spécialisent dans ces nouvelles technologies, mais leur impact final ne
peut être aussi important que celui du monde de l'enseignement. Autre
frein au développement de l'utilisation d'Internet
: la faible
densité sur notre territoire de points de vente
spécialisés
en équipements informatiques: on ne
peut que constater qu'aujourd'hui, en dehors des plus grandes
agglomérations, un habitant vit en moyenne à 300
kilomètres au moins d'un tel point de vente. Il manque une réseau
serré de vente de ce genre d'équipements.
Audition d'André-Jean-Marc LOECHEL
(Education nationale)
Laboratoire de recherche des Musées de France
Résumé : De la masse considérable d'informations numérisées dans le domaine culturel, on ne trouve aujourd'hui nul écho sur Internet. Les universitaires et les chercheurs qui auraient tant besoin de ce matériau se heurtent à la culture administrative française. N'a toujours pas pu être réalisée d'expérimentation grandeur nature d'une telle réponse aux besoins de l'éducation et de la formation ; est-il vraiment pensable de priver ainsi nos enfants de cette opportunité fantastique d'accéder au monde de l'art et du patrimoine ! Pour de nombreux concitoyens aujourd'hui, on peut presque parler de " détournement de patrimoine ". Il conviendrait de créer des sortes de petits laboratoires qui regrouperaient des enseignants et leur permettraient d'expérimenter des produits interactifs multimedia éducatifs. Nus avons à ce jour un vrai problème culturel face à l'utilisation des nouvelles technologies.
1.
Lorsqu'a été lancée une
politique de numérisation du patrimoine
, il s'est agi de
numériser une masse considérable d'informations, que l'on ne
retrouve aujourd'hui nullement sur Internet . Les universitaires et
enseignants - que l'on pourrait pourtant considérer comme destinataires
premiers d'une telle documentation, se
à la culture administrative
française
, sans équivalent ailleurs ou presque ; or,
comment peut-on priver ainsi nos enfants, ceux des banlieues
défavorisées et tous les autres, les chercheurs et universitaires
de toutes disciplines, de cette opportunité fantastique d'accéder
à une telle documentation.Il y a là un phénomène
tout à fait inadmissible ; certains n'hésitent guère
à parler de
" détournement de
patrimoine "
;
2.
Il faudrait expérimenter des sortes de
petits
laboratoires
qui permettraient aux enseignants
d'expérimenter
des produits interactifs multimedia
éducatifs ; on ne tient en effet jamais compte de
l'enseignant
dans ce genre de situation : non par souci de
préservation de pouvoirs mais uniquement parce que le contexte veut que
les administrations du Patrimoine soient
terriblement
conservatrices
; or, de nombreux enseignants accepteraient de
réfléchir, de participer à une telle réflexion,
autour par exemple de l'utilisation de l'image virtuelle.
3.
Il est plus qu'urgent, pour nos enseignants, qui souvent ne
connaissent pas les potentialités pédagogiques offertes par les
nouvelles technologies, et qui seraient prêts àoeuvrer sur ce
terrain, de
leur offrir des structures appropriées
au sein
desquelles ils pourraient travailler sur les contenus, etc...
4.
Il faut qu'on arrive à faire passer le message de
l'intérêt des nouvelles technologies de l'information et de la
communication ; car il n'y a aucun doute que nous sommes en
présence d'
un vrai problème culturel
, au sein
également de
l'Université
où chacun est
habitué à son individualisme, à son propre
magistère.
Il
n'y a que les nouvelles
générations qui feront passer ce message ou ce sera,
peut-être, un mouvement de fond qui l'imposera.
Audition de Philip LOEB
Président Directeur général
d'EURIWARE
et de
Christian LE DRIAN
Directeur général d'IFATEC
Résumé : L'aspect " éducation " est probablement le fondement du retard français dans l'utilisation des NTIC : on s'aperçoit que dans le système éducatif rien n'est fait pour utiliser l'information ; pire: à l'école, utiliser l'accès à l'information par des systèmes actuels est considéré comme de la fraude ; on constate le même blocage psychologique dans les entreprises, et qui vient de la difficulté que nous avons à travailler en équipe ; il faut faire naître une informatique décisionnelle et communiquante qui dope l'entreprise au niveau commercial et du marketing et arriver à passer d'une vente pilotée par la production à une production pilotée par les ventes; il faut le faire car le problème est que les centres de décisions, dans le domaine des hautes technologies, sont en train de quitter la France.
1.
Le retard français
: l'aspect
Education
est probablement le
fondement
de ce
retard ; aujourd'hui, dans le milieu professionnel mais aussi en tant que
parents, on s'aperçoit que dans le système éducatif
rien n'est fait pour utiliser l'information
; l'accès
à l'information est quelque chose de très limité ; un
exemple : il y a un ou deux ans, ma fille ne pouvait pas dire, en
terminale, qu'elle utilisait Internet pour faire ses devoirs ; en deux
ans, la situation a cependant pas mal évolué parce qu'il a
été admis qu'elle puisse capter un document sur un
écrivain sur Internet et le mettre derrière un devoir de
français Cela veut dire, en résumé,
qu'utiliser
l'accès à l'information par des systèmes actuels n'est pas
valorisé
; c'est un des points de base qui fait qu'aujourd'hui,
parmi nos dirigeants, la notion même d'accès à
l'information est une notion qui n'est pas considérée comme elle
devrait l'être ;
2. Au niveau de l'Education
, j'ai une suggestion : le besoin
d'accéder à l'information telle qu'elle est disponible sur les
nouveaux outils n'étant pas ressenti, et rien n'y prédisposant,
je suggère que,
dans les écoles, on demande aux
élèves de rechercher des informations sur le Net pour faire leurs
devoirs et qu'on oblige un certain nombre de gens à considérer
que c'est un " plus "
; (Christian LE DRIAN)
3. Dans les entreprises
, même
blocage
psychologique
: dans les premières démonstrations
d'Internet que nous faisions à des dirigeants d'entreprises, ceux-ci se
montraient très intéressés ; pourtant, la question
que l'on m'a posée fut : " Oui, mais la
sécurité ? " ; je leur apportais un service tout
fait, qui ne coûtait quasiment rien, et c'est la seule question que l'on
m'a posée ; je crois que
ce blocage psychologique vient de la
difficulté que nous avons, dans la société
française, à travailler en équipe
; (Philip
LOEB)
4. La France
n'a absolument aucun retard dans la maîtrise des
technologies informatiques ; le problème n'est pas là ;
en fait, la force et la faiblesse des français est qu'ils ont à
portée de leur vie une richesse et un patrimoine que l'on ne retrouve
pas ailleurs
; ils n'ont donc pas le réflexe d'aller chercher
ailleurs
; ce qui est dommage car aujourd'hui, ils pourraient
trouver sur Internet les informations qui leur permettraient d'être plus
efficaces et plus performants ;
De même, du côté du
management
des entreprises -qui
sont des gens d'une génération pour laquelle l'outil informatique
n'était pas présent ou très peu important dans leur
culture - cet outil et les possibilités qu'il ouvre
ne sont pas
perçues à leur juste valeur
; combien de chefs
d'entreprises ne se sont jamais connectés sur un ordinateur
personnel ? Ces gens là ne sont pas capables de montrer l'exemple
dans l'entreprise et donc d'impliquer une volonté de changement
importante ; (Christian LE DRIAN)
5. Les entreprises : technologiquement, on a les ingénieurs qu'il
faut pour toutes les technologies de base ;
la problématique est
que la hiérarchie de l'entreprise fait que le travail en groupe n'est
pas dans la culture
; ça ne peut changer que si les entreprises
françaises s'internationalisent ; il faut espérer d'autre
part que les nouvelles générations apporteront une autre
façon de travailler ; le problème est que
les centres de
décisions
, dans le domaine des hautes technologies, sont en train de
quitter la France ; il faut tenter d'inverser cette tendance ; dans
mon expérience, je suis frappé de voir que nous avons de
très bons ingénieurs mais que
l'exploitation marketing
et la capacité commerciale
sont très difficiles à
mettre en oeuvre, malgré les aides ;
6. En France
, le système d'information est encore
trop
orienté vers la production
; c'est une informatique de
production qui est là pour aider à produire, à compter et
contrôler ce qu'on a produit ; à partir du moment où
la production baisse, on cherche à réduire les coûts ou
à améliorer les marges ; par conséquent on a pas la
volonté, comme aux USA,
de regarder cette chaîne de valeur
dans sa globalité
, c'est-à-dire au-delà de
l'entreprise, en regardant ses fournisseurs et clients, de remonter d'un cran
pour la voir dans sa globalité et de redessiner ses
process
pour donner à l'entreprise de la souplesse, de la
réactivité, des capacités d'anticipation ; donc,
faire naître une informatique décisionnelle et communiquante qui
dope l'entreprise au niveau commercial et marketing
; passer
à une production pilotée par les ventes et non une vente
pilotée par la production
; aujourd'hui, on a un paysage
qui est assez en retard et déficient sur tout ce qui est systèmes
de pilotage par les ventes et le marketing ;
7. Le problème est bien d'ordre culturel
:
l'américain est
pragmatique
, il se demande comment il va
pouvoir réduire ses achats, anticiper par rapport aux prévisions
de vente ; en France, on a une
culture analytique
qui fait
qu'il faut tout avoir ; on construit donc des monstres qui ne marchent pas
et qui s'arrêtent en cours de route ; c'est pour cela qu'il y aussi
peu d'exemples de réussite de systèmes de pilotage ;
nous ne savons pas être pragmatiques
; la France est
à côté de ce mouvement qui consiste à recentrer les
activités et à dire que, finalement, l'entreprise a besoin de
l'information ;
maîtriser l'information n'apparaît pas
comme étant son problème ; c'est là que la
société française est en crise
; que font les
étrangers ? Ils achètent des parts de marchés, des
ingénieurs et cadres français, des structures
françaises : c'est moins une crise que se ressent au niveau de
l'emploi - il y a un sous effectif majeur de ce côté là -
qu'au niveau de
la perte de pouvoir pour la France
;
Audition de Didier LOMBARD
Directeur général des stratégies
industrielles
Ministère de l'Industrie
Résumé : Le réseau majeur en matière de commerce électronique est aujourd'hui le Minitel qui représente à lui tout seul plus que la totalité du commerce électronique se pratiquant sur les autres réseaux ; il faut donc garder, malgré ses défauts, ce capital précieux et faire en sorte, plutôt que d'organiser une alternative brutale au Minitel, d'aménager des passerelles entre ce dernier et Internet ; parmi les freins au développement de l'utilisation d'internet, reste le problème de la sécurité des transactions : celle-ci est tout à fait fondamentale pour faire réellement démarrer le commerce électronique ; un des nouveaux métiers qui devrait apparaître rapidement à cet égard est celui de " tiers de confiance " ; nous travaillons à la mise en valeur des fonds patrimoniaux, d'une richesse inouïe ; de même, invitons les administrations à se mettre sur le réseau, ainsi qu'à mettre à disposition du public un certain nombre de formulaires administratifs d'usage courant ;
1. Internet et le Minitel
: nous sommes un peu
intoxiqués par les américains pour ce qui concerne
le
" retard " de la France
dans l'utilisation
d'Internet ;
en fait, ce discours ne correspond pas complètement à la
réalité car, quand vous
regardez le volume de commerce
électronique qui a été chargé sur le Minitel, c'est
aujourd'hui beaucoup plus que la somme de tout ce qui s'échange sur les
réseaux à travers le monde;
donc, en fait,
le
réseau majeur
en matière de commerce électronique,
c'est, pour le moment,
le Minitel
; on a donc en France un
capital
, qui est ce parc Minitel, mais également " le
parc d'usagers simples ", ceux qui savent s'en servir ; c'est un
" plus " ; je ne voudrais donc pas que l'on développe
à toute vitesse une stratégie alternative basée sur
Internet sans raccord avec la situation Minitel, et puis qu'on abandonne ces
services à un vieillissement du genre " fin de la première
chaîne " ; parce que je crois que ce serait là un
appauvrissement par rapport aux usages qu'on a déjà
introduits ;
2. Pour Internet
, je pense qu'il y a une voie qui consiste à
mettre en place des accès particuliers à tout ce qui tourne
autour des réseaux, et consistant à faire en sorte qu'il y ait
une
passerelle d'accès sur les serveurs Minitel à partir
des réseaux Internet
de façon à ce qu'on puisse
récupérer à la fois les serveurs, les usagers ; bref,
faire
une opération de transfert globale du patrimoine, une
migration
; il suffit de sortir de France pour se sentir
handicapé de ne plus pouvoir avoir accès aux serveurs que l'on
utilise quotidiennement, pour se rendre compte " qu'on les
a " ;
certes, ils sont vieux, lents, ils ont tous les défauts, mais ils
existent ;
3. Parmi les freins
au développement d'Internet, en dehors des
problèmes de terminaux, il y a
l'insécurité des
transactions
; je pense d'ailleurs qu'un des
nouveaux
métiers
qui va apparaître est celui
d'intermédiaire entre le demandeur et
l'offreur
; c'est le tiers de confiance
: dans
le nouveau système, l'usager va avoir besoin d'un tiers qui soit capable
de lui garantir la respectabilité de celui d'en face ; puis il va
également vous garantir que le paiement va bien partir au bon moment et
servir à ce pourquoi il est destiné ; le sujet " tiers
de confiance " est donc
fondamental pour faire démarrer le
commerce électronique
parce que je connais tout un tas de
clients potentiels qui attendent des liaisons sécurisées
dans tous les sens du terme; ce sujet nous passionne donc et nous sommes en
train de regarder si on ne peut pas susciter quelques candidatures pour faire
ces métiers avec l'idée qu'ils pourraient servir en fait
" d'assureur " entre le client et le fournisseur ;
4. L'enseignement
: les problèmes sont
d'équipements
, qui sont lourds, de
raccordement
, pour lequel on a tout un débat sur le tarif
des
interconnexions
; je pense personnellement que, derrière
tout cela, il y a le sujet de
la motivation des enseignants
, et
de
leur formation
; nous avons en mémoire les
échecs passés : les
micros
mis en place
étaient peu adaptés, ont été laissés dans
des coins, non utilisés ; il se trouve que, dans les
expérimentations que l'on a lancées il y a deux/trois ans, on
avait des petits clubs d'enseignants passionnés qui se sont mis en
réseau, qui sont
accros
du système et qui utilisent les
NTIC d'un point de vue pédagogique ;
je ne suis pas trop
inquiet sur le fait que, à l'époque où nous vivons, on
arrivera à motiver les enseignants
et à faire en sorte
qu'ils ne rejettent pas le système ;
5. Les entreprises
: nous pensons qu'elles auraient
intérêt à utiliser cet outil à la fois pour
améliorer leur
information
mais aussi pour pouvoir
participer
à des appels d'offre, se
présenter,...nous sommes donc en train de préparer une
mesure-type pour les aider dans leur première approche du sujet
Internet ; on les subventionnerait pour analyser l'intérêt
pour elle de se mettre sur le réseau et se faire faire une
page
Web
avec des offres commerciales plus ou
moins élaborées;
6. Le grand public
: on retombe sur des sujets classiques tel que
celui de l'équipement des foyers, comment faire en sorte que les gens
achètent plus de
micro-ordinateurs multimedia
, comment
faire pour qu'ils aient accès à ces nouveaux matériels
plus simples qui vont bientôt apparaître sur le marché,...je
crois qu'à l'automne, il faut que des mesures soient effectives ;
sur l'équipement, on peut imaginer tout ce qu'on veut ; on peut
faire comme aux
Pays-Bas
où l'Etat a mis en place des
mesures de telle façon que, lorsque les industries investissent dans les
systèmes informatiques, elles ont des
dégrèvements
d'impôts ou des aides différentes
, en fait des aides
indirectes ; il faut cependant bien garder à l'esprit qu'en France,
l'élément discriminant auquel on ne prête pas assez
attention et qui détermine l'attitude d'achat (ou pas),
est
l'obsolescence du matériel
; de toute façon, vous
n'arriverez pas à avoir des machines stabilisées ;
7. Les contenus
: nous travaillons sur des sujets tels que la
mise en valeur
des fonds patrimoniaux
, puisque que
la Culture est propriétaire de fonds absolument fantastiques ; de
même, il faut développer les contenus offerts par les
musées scientifiques et techniques ; au ministère de
l'industrie,
nous achetons des licences
, à Microsoft ou
à d'autres, pour 100, 200, 300 postes ; c'est payé, une fois
pour toutes ; cela se négocie bien sûr : nous ne payons
pas 300 fois la licence de base ; d'une façon
générale, nous estimons que tout un tas de choses pourrait
être mis à disposition sur Internet : les formulaires
administratifs, d'usage courant...tout ce qui est actuellement sur
Minitel ; les rapports de l'usager normal avec l'administration, je ne
vois pas pourquoi on ne les fournirait pas sur Internet ; mettre les
administrations sur le réseau procurerait des gains de
productivité
et de fonctionnement, cela permettrait de
faire sauter des
barrières
administratives ;
Audition de Jean-Claude MAILHAN
Vice-président du SYNTEC
(Chambre syndicale des
Sociétés de Services et d'Ingénierie Informatique)
Directeur " Business Processes and Information
Systems "
d' ALCATEL Télécom
accompagné des membres du bureau du
SYNTEC :
MM. François DUFAUX, Eric HAYAT, Alain CHAGNEAU
et
François ODIN
Résumé : Les métiers des SSII ont une caractéristique majeure : ils subissent une évolution économique et technique extrêmement rapide. Dans ce contexte, elle recrutent beaucoup de jeunes diplômés, le marché étant marqué par une forte croissance. L'adéquation de l'outil de formation qu'une nation offre à l'ensemble de ces caractéristiques est donc capital. Or, en France, cet outil de formation souffre de graves imperfections. Développer l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans ce pays suppose de traiter différemment de ce qui se fait aujourd'hui - ne serait-ce que dans le discours - l'ensemble des questions que cela soulève.
1. Le monde des SSI :
Les métiers des SSII
(Sociétés de Services et d'Ingénierie Informatique) ont
caractéristique majeure
: ils subissent
une
évolution économique et technique extrêmement
rapide
, et sont par conséquent relativement
imprévisibles. La part de prévisibilité existe, mais la
grande difficulté est de " phaser " ces évolutions dans
le temps, de savoir à quelle vitesse tel marché correspondant
à telle technologie va évoluer. Si les grandes orientations
technologiques peuvent être - par regroupements nombreux au niveau
mondial - assez aisément " pilotées ", les erreurs de
marketing commises à deux ou trois ans près peuvent se
révéler mortelles pour les entreprises.
2. Les problèmes de formation en France
: La
capacité de notre outil de formation à délivrer des jeunes
qui soient opérationnels à la fois sur le plan
qualitatif
et sur le plan
quantitatif
est
préoccupante.
Sur le plan quantitatif, le SYNTEC représente 100.000 emplois dans les
SSII. Le taux de croissance du marché étant de l'ordre de 5%,les
SSII recrutent environ 5.000 jeunes diplômés - pour l'essentiels
des Bac + 5 - ces 5.000 représentant à leur tour
environ 25% de la production nationale de Bac + 5. Or, si le taux de croissance
du marché s'accroît pour passer à deux chiffres - ce qui
est envisager - la question se pose de savoir si notre outil de formation
pourrait alors répondre à la demande. Il y a des risques de
tensions sur le marché des SSII à cet égard.
Sur le plan qualitatif, on ne forme pas assez parce qu'il n'y pas assez de
filières. De même, si les jeunes diplômés
maîtrisent bien la technologie, ils ont énormément de
difficultés à comprendre la problématique de l'utilisation
de cette technologie dans les entreprises (besoins du client,
problématique " business "). Les jeunes sortent formés
aux sciences et aux technologies mais pas à la compréhension de
tout ce qui fait la vie d'une entreprise - techniques de communication,
techniques de travail en groupe.
Si la France ne veut pas être handicapée par une
inadéquation de son outil de formation
, il faut augmenter
le volume des jeunes diplômés d'une part, et que l'on accentue la
formation en sciences humaines, parallèlement à la formation
scientifique dispensée.
3. Il faut traiter différemment la problématique de
l'informatique en Franc
e
: Elle est aujourd'hui
caricaturalement
traitée. Le public perçoit en
général les campagnes en faveur de la promotion des nouvelles
technologies de l'information et de la communication comme une
contrainte
nouvelle
que l'on souhaite leur imposer (rationalisation des
dépenses de santé, baisse du nombre d'emplois disponibles
à terme...). La plus grande partie de la population perçoit ces
nouvelles technologies uniquement comme des
outils de
productivité
, sans bien saisir les autres enjeux
fondamentaux du phénomène. Il faut par conséquent
" rectifier le tir " et prendre l'habitude de les présenter
sous un angle positif.
4. Le Minitel
: Si
l'économie
du Minitel est un
succès - des millions de gens ont pu se familiariser avec un terminal -
il n'en reste pas moins vrai que depuis le développement d'Internet,
il fait maintenant perdre du temps
à la France, car le
basculement de l'ensemble des services qui y sont présents sur Internet
se fera tôt ou tard.
France Télécom
doit donc
s'atteler à lui trouver un successeur car les gens n'accepteront plus
très longtemps de payer dix fois plus cher le prix de la communication
sur Minitel que sur Internet.
5.
Messages au monde politique
: Depuis des années, le
SYNTEC s'efforce de faire passer
deux
messages :
L'Etat doit éviter toute forme d'interventionnisme qui serait
déplacé, par exemple en réitérant une sorte de
" plan informatique pour tous " ;
Il faut lancer des expériences pilotes, limitées
budgétairement, dont l'exemplarité et la communication qui sera
faite autour de celle-ci, pourront avoir un grand impact sur le public et les
professionnels. Trois secteurs devraient en être le champs : la
santé, l'environnement et la culture.
Audition de Bernard MANIGLIER
Vice-président de COMPAQ Europe
Directeur
général de COMPAQ France
accompagné de monsieur Eric
BOUSTOULLER
Résumé : La France est très en retard en matière d'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication : largement distancée par les anglais et les allemands, elle est en passe d'être rattrapée par les Pays-Bas, quatre fois moins peuplés qu'elle;mais il n'y a pas de raisons qu'elle ne rattrape pas son retard ; pour ce faire, il faut très vite commencer par l'Education et se fixer comme objectif en l'an 2000 la connexion de tous les établissements à Internet ainsi qu'une utilisation de l'informatique par les 9/10è des enseignants ; dans le même temps, il faut multiplier les points d'accès dans les lieux publics et accélérer la migration des services du Minitel vers Internet ; de très nombreuses mesures peuvent être prises allant dans ce sens ; mais d'une façon générale, il s'agit de recréer un environnement économique et fiscal plus favorable qu'il ne l'est actuellement aux entreprises et créateurs de richesses ; si la France décide de combler son retard rapidement, les opportunités sont extraordinaires.
Pour combler le retard de la France dans l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication
, il faut
créer une véritable dynamique autour de
trois
priorités
:
l'Education
, les
PME
,
Internet
:
1. L'Education
:le retard de la France est flagrant ; si la
moyenne européenne du nombre de PC par établissement scolaire, en
1996, est de 9, la France est à 6 ; on connaît les
origines
de cette situation : l'échec du " plan
informatique pour tous " (1985), la réticence des enseignants,
l'absence de programmes scolaires adéquats, les contraintes
financières du Ministère (acquisition et maintenance des
matériels) ; seuls
30%
des enseignants utilisent donc
aujourd'hui l'informatique. Les
conséquences
à long terme
sont hélas prévisibles : inadéquation du
système éducatif par rapport aux demandes des entreprises,
apparition de nouveaux facteurs d'exclusion ; Il faut donc se fixer
quelques objectifs
simples et " forts " :
· 30 micro-ordinateurs par établissement scolaire à
l'horizon 2000 ;
· 90% des enseignants utilisant l'informatique dans le cadre de leur
discipline, à la même date ;
L'ensemble des établissements scolaires connectés à
Internet en l'an 2000 ;
Dans cette perspective,
COMPAQ
formule un certain nombre de
propositions
:
Accorder plus d'autonomie aux établissements scolaires dans leur
fonctionnement et dans la gestion de leur équipement informatique et des
NTIC ;
Intégrer au programme de formation des enseignants une partie sur les
NTIC et les réseaux informatiques et instituer une épreuve
pratique portant sur les NTIC dans les concours de l'Education Nationale ;
Doter chaque établissement d'une salle informatique reliée
à Internet/Intranet : adopter le Net PC afin de répondre aux
problèmes de coûts d'acquisition et de maintenance ;
Mettre en place dès le secondaire (6
ème
) un programme
cohérent de formation et d'utilisation des NTIC ;
Favoriser les programmes de donation des entreprises par des mesures de
déduction fiscale équivalente au coût d'acquisition des
matériels donnés ;
Mettre en place des programmes de sensibilisation en association avec les
constructeurs et éditeurs (actions COMPAQ : Cyberport,
Trophée de la citoyenneté, Cybermétropole, Toute une ville
sur Internet,etc...) ;
2. Les petites entreprises
: là encore, le retard est
avéré :
moins de 40%
des petites entreprises (moins
de 10 salariés) utilisent l'outil informatique ; le taux de
connexion à Internet
est très faible : environ
4% ; les déséquilibres régionaux (Paris/Province)
sont accentués ; les
origines
de cette situation sont dues
à deux types de freins : frein financier (coûts
considérés comme trop élevés), freins culturels
(les systèmes d'information sont considérés comme outils
de gestion et non comme outil de compétitivité) ; les
conséquences
à long terme sont prévisibles :
une compétitivité et une productivité affaiblies ;
l'impossibilité d'accéder à des marchés mondiaux
ainsi qu'à des sources d'informations concurrentielles ;
Il faut donc se fixer des
objectifs
:
· 80% des PME équipées en micro-ordinateurs à
l'horizon 2000 ;
· 70% des PME connectées en réseau local à la
même date ;
· 70% des PME connectées à Internet en l'an 2000 ;
Dans ce sens,
COMPAQ
propose
:
De mettre en oeuvre le décret d'application établi en 1996
concernant la durée d'amortissement de 2 ans pour les matériels
et logiciels informatiques ;
Faciliter le télétravail par une déduction totale sur le
bénéfice des sociétés des achats de
matériels informatiques réservés à cet usage ;
Appliquer des conditions fiscales avantageuses sur les matériels et
logiciels micro-informatiques pour les professions libérales ;
Accélérer et simplifier les procédures d'homologation des
produits de communications (modems) ;
Initier des actions de sensibilisation auprès des petites entreprises
avec le concours d'associations, chambres de commerce et d'industrie et de
constructeurs informatiques (Actions COMPAQ : sensibilisation presse
Compaq dans les principales régions en 1997, Tour de France formation
dans 80 villes, Tour de France cycliste,etc...) ;
3. Le retard français sur Internet
: le
constat
est
le suivant : le nombre de PC connectés par habitant est l'un des
plus faibles d'Europe (quatre fois moins qu'aux Pays-Bas) ; la France
représente moins de 2% des serveurs Internet ; moins de 10% des PME
y ont accès ; les
origines
de ce retard peuvent s'analyser
de la façon suivante : le coût des liaisons
téléphoniques est de 50% plus cher que dans d'autres pays ;
une prédominance du Minitel comme outil de communication et
d'information ; des sites francophones peu nombreux ; les
conséquences
à long terme de cette situation sont la
marginalisation de la France et de la francophonie, et son absence sur l'un des
futurs secteurs de croissance ;
Les
propositions
de
COMPAQ
sont les suivantes :
Multiplier les points d'accès publics à Internet en association
avec les constructeurs informatiques (musées, expositions,
bibliothèques municipales,etc...) ;
Appliquer sur les produits multimedias (CD-ROM, accès Internet, services
en ligne,etc...) un taux de TVA réduit de 5,5% voir 2,1%, au même
titre que la presse ;
Accélérer la migration massive des services existants sur le
Minitel vers Internet ;
Mettre en place un cadre d'action en matière de cryptologie afin de
faciliter le développement du commerce électronique ;
Réduire le coût des connexions à Internet ;
4. D'une façon plus générale
, la France ne sortira
de cette situation qu'en créant un environnement économique plus
favorable
. COMPAQ formule à cet égard des propositions qu'elle
juge prioritaires
:
Lever les freins de l'Etat pour favoriser la création de richesse et
l'emploi (réduire fortement les impôts : taux marginal
d'imposition sur le revenu, stock-option, ISF ; réduire fortement
les règlementations : autonomie des chefs d'entreprises sur les
conditions d'emploi nécessaires au bon développement de leurs
entreprises ; suppression de la bureaucratie administrative) ;
Créer au niveau de la Présidence de la République et du
Premier Ministre des forces de reflexion et de conseil
(" war-room "
sur les NTIC en France par rapport aux autres pays du monde ; cabinet de
conseillers et d'experts, avec réunions trimestrielles, regroupant les
principaux acteurs en France des NTIC) ;
Faire évoluer la perception des dirigeants d'entreprise sur le
rôle des NTIC : outil de compétitivité et condition de
survie plutôt que productivité (Sites Internet
dédié, espace de démonstration) ;
Réduire à 5,5% la TVA sur les micro-ordinateurs multimedia
communicants ;
Comprendre le fonctionnement et les mécanismes de décision et
mise en oeuvre de l'administration française (réduction de la
durée d'amortissement ; TVA sur les produits multimedia) ;
Former et informer les dirigeants politiques et administratifs français
aux NTIC ;
Déduire à 100% et sans plafonnement de l'impôt sur le
revenu pendant deux ans les achats de produits multimedia communicants
(micro-ordinateur, logiciels, services en ligne) ;
Professionnaliser le recrutement et la gestion des dirigeants des entreprises
publiques ;
Transformer la France en un pays où il fait bon créer et
développer des entreprises (comparaison des conditions fiscales et
réglementaires avec les autres pays du monde, consultation des
entrepreneurs français) ;
5. Autres propositions :
Augmenter l'équipement informatique de l'ensemble de
l'administration : administration centrale, collectivités locales
et régionales, etc...) ;
Mettre en place des mesures d'incitation dans les relations
" Etat-Citoyen " afin d'augmenter l'utilisation des NTIC
(échanges avec l'administration en matière de fiscalité,
de protection sociale, de scolarité,etc...) ;
Faciliter l'accès au capital-risque pour les entreprises
développant des produits NTIC
Audition d'Alain MASSÉ
Auteur de " Internet, la révolution est pour
demain "
Attaché audiovisuel à l'ambassade de France au
Canada
(
masse@ambafrance.org
)
Résumé : Pour ce qui concerne les domaines de l'enseignement et de la formation, le premier enjeu majeur est de réussir à sensibiliser les acteurs, c'est-à-dire tous ceux qui seront prochainement amenés à travailler autour du concept de " culture Internet " ; cette sensibilisation en amont est fondamentale si l'on veut faire de ces acteurs de véritables partenaires dans le cadre du dévelopement des infrastructures et des nouveaux usages ; quand on aborde l'Internet, les deux axes essentiels sont l'aspect " appropriation des outils " mais aussi l'aspect " culture Internet ", ce dernier englobant l'histoire de la Cybernétique et de l'Internet ; cette approche est transposable au monde des entreprises ; j'en appelle à une vaste campagne nationale d'AlphaNétisation ; les fondements de la Société de l'Information reposeront sur la valorisation des biens immatériels ; la France pourra compter sur son formidable capital de biens immatériels pour prendre toute sa place dans le développement des contenus en ligne qui représentent la plus puisssante arme pour affronter la prochaine infoguerre.
1
. Je me suis réellement intéressé aux
NTIC
il n'y pas si longtemps ; ayant été l'un des
premiers acteurs du mouvement des
radios libres
, ce qui m'a
accroché, c'est le parallèle entre la situation des radios en
France, à la fin des années 70, et la situation de l'Internet
aujourd'hui : les questions tournant autour de l'Internet sont celles qui
se posaient déjà à l'époque des radios
libres (limites de la liberté d'expression et risques de
dérives racistes, voire pornographiques, problèmes de droits
d'auteurs avec le piratage des oeuvres diffusées, problèmes de
réglementations, etc.); s'agissant de NTIC (notons que les canadiens
parlent déjà de TIC), ce sont ces mêmes questions qui ont
alimenté les critiques à l'arrivée du
télégraphe, du téléphone, des micro-ordinateurs ;
2. L'enseignement
me tient particulièrement à coeur car
j'ai moi-même enseigné ; les États-Unis se sont
récemment fixé, avant d'être suivis par de nombreux autres
pays, l'objectif ambitieux de connecter à l'Internet tous les
établissements scolaires et universitaires d'ici l'an 2000 ; je me
permets d'attirer l'attention des pouvoirs publics français sur le fait
que cet objectif sera certainement tenu car aujourd'hui, ils en sont
déjà à 61% des établissements primaires et 77% des
établissements secondaires connectés ;
Après notre Président, le Premier ministre a repris l'objectif de
connecter toutes les classes avant l'an 2000 ; ma réaction
personnelle est de dire :
surtout, ne commettons pas l'erreur de
commencer par mettre des prises dans les classes sans avoir
préalablement sensibilisé, puis formé les prochains
acteurs, avant de les associer au choix des infrastructures et à la
réflexion sur les adaptations
pédagogiques nécessaires
; cette démarche tire
les leçons de l'échec du plan " informatique pour
tous " qui avait imposé aux enseignants non formés des
ordinateurs de marque française en leur disant en substance :
" vous verrez, c'est tellement merveilleux qu'à terme on n'aura
même plus besoin de vous ; en attendant, débrouillez-vous
avec cet outil car nous ne pouvons pas vous offrir de formation
adaptée " ; pour tirer les leçons d'un autre
échec, revenons sur l'échec du plan câble dont la
principale raison a été le non respect de la formule " un
franc pour les tuyaux et un franc pour les contenus " ; dans la
période d'
AlphaNétisation
, il faudra respecter la formule
"
un franc pour les formations, un franc pour les tuyaux et un
franc
pour les contenus
" ;
3. Pour imaginer l'Internet de demain
, et les usages qui en
découleront, il faut mener des recherches prospectives en
interprétant les indicateurs qui concernent les domaines technologiques,
mais aussi économiques, sociologiques, philosophiques, etc. ; cette
démarche globale avait permis à Norbert Wiener (père
fondateur de la Cybernétique), il y a près d'un demi
siècle, d'en appeler à "
utiliser les prochaines machines
à calculer pour démocratiser l'accès à
l'information
" ;
De nombreux indicateurs nous permettent déjà d'établir les
trois principaux accélérateurs du développement de
l'Internet :
généralisation d'une offre diversifiée
d'accès à hauts débits
(câble, ADSL,
satellites, boucle radio, réseau électrique),
simplification des terminaux et des logiciels d'accès, diminution du
coût d'accès
(pour le matériel et pour les
communications) ; ces indicateurs nous permettent d'imaginer les nouveaux
contenus potentiels des services de l'Internet et d'ouvrir une recherche sur
les nouveaux usages et leurs effets sur notre société. Pour
objectiver ces propos, je n'hésiterai pas à avancer que
demain, c'est Madame Michu qui passera ses commandes sur l'Internet, mais qui
se fera aussi une copine virtuelle japonaise en s'affranchissant des
problèmes du clavier, en parlant à son terminal
(grâce à la reconnaissance vocale),
et de la
langue
(grâce au logiciel de traduction
automatique)
;
4. La découverte de l'Internet
doit reposer autant sur la
sensibilisation à la
" culture Internet "
que
sur
" l'appropriation des outils "
et ce,
quelque soit
le cadre, professionnel ou privé ; les formations à
l'Internet~Intranet ne reposent souvent que sur l'appropriation des outils ; la
sensibilisation en amont à la culture Internet~Intranet se justifie
pourtant par les effets quotidiens engendrés par l'usage de ces nouveaux
services (communications transversales, personnels plus autonomes,
modifications des liens hiérarchiques, etc.) ;
5. Trois éléments de discussion :
Il serait judicieux de mettre en place une commission de réflexion qui,
sous la tutelle des pouvoirs publics, aurait pour mission de mener une
réflexion sur le long terme, commission regroupant non seulement les
acteurs professionnels de l'Internet, mais aussi des sociologues, des
philosophes, des économistes, des pédagogues, des personnes
pouvant avoir des expériences et réflexions variées ;
Il semble primordial de soutenir les services de contenus français sur
le Web pour rattraper notre retard, notamment par le biais d'une
défiscalisation ou d'un soutien financier (pourquoi ne pas s'inspirer de
ce qui réussit si bien avec le cinéma ?) ;
De nombreux indicateurs démontrent que les fondements de la
Société de l'Information reposeront sur la valorisation des biens
immatériels ; malheureusement, je crains que nous ne perdions
beaucoup de temps à faire valider cette hypothèse qui devrait
pourtant servir d'axiome de base à tout plan d'entrée de la
France dans la Société de l'Information ; cette hypothèse
est pourtant encourageante car le principal bien immatériel de la France
vient de sa population qui est culturellement tout à fait
disposée à basculer d'une communication numérique Minitel
à une communication numérique Internet, ce qui n'est pas le cas
d'autres pays que l'on dit avancés et qui ont pourtant tous
échoués dans leurs tentatives sur le Videotext.
Audition de Laurent MAURIAC
LIBERATION
Résumé : Le retard français dans l'utilisation d'Internet est d'abord un problème d'attitude : on a tendance à le considérer comme une mode, on en parle - notamment dans les medias - sans le connaître, et tout cela aboutit à dire des choses fausses. Le retard français est aussi lié à l'existence du Minitel : non pas l'existence de l'objet lui-même, mais les dérives commerciales qui sont dues au système de tarification en vigueur.
1. Le retard français
dans l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication est surtout
dommageable pour les
entreprises
: dans la concurrence
mondiale, l'usage d'Internet est capital : on peut très bien
imaginer qu'une entreprise américaine cherchant un fournisseur
européen le fasse par le réseau, via les sites
Web
existants ; celles qui n'en n'ont pas se placent dans une situation de
handicap ; de même, il est clair que
le courrier
électronique
facilite grandement les relations
commerciales ; bref, les entreprises françaises doivent absolument
adopter l'Internet. Le principal
rôle que l'Etat
doit avoir
est de retirer toutes les
barrières
qui freinent le
développement d'Internet ; ainsi, pour les entreprises, il faut
créer des incitations à l'utilisation d'Internet : permettre
au chef d'entreprise d'effectuer des démarches de toutes sortes lui
facilitant sa vie quotidienne par exemple ;
2. Le Minitel
est pénalisant du point de vue du
développement de l'utilisation d'Internet : en fait, ce n'est pas
l'objet lui-même qui l'est mais ce sont les
dérives
commerciales
qui sont dues au système de tarification qu'on a
liés au Minitel ; ainsi, cela aboutit au fait qu'à la SNCF
par exemple, on fait payer un service qui devrait être gratuit ; on
devrait transférer des contenus du type de celui de la SNCF sur la
Web
, avec un accès gratuit.
3. Il ne s'agit non plus de supprimer le Minitel
; il s'agit
simplement de proposer d'autres possibilités ; à mon avis,
Internet n'a pas vocation à remplacer le Minitel car ce dernier a
énormément d'usages propres, tel que le 36.11 ; parfois
même, pour tel type d'information, le Minitel sera plus rapide
d'utilisation qu'Internet ; cependant, il
faudrait trouver le moyen
d'accélérer le processus de migration
des services
présents sur le Minitel vers l'Internet : on pourrait pratiquement
aller jusqu'à imaginer une
taxation du Minitel
, car on est
dans un système économique qui est anormal ; ce ne serait
pas illégitime ; ce serait une taxation sur les serveurs et non une
taxation sur les utilisateurs ;
4. Aux USA
, le
commerce électronique
se
développe très vite ; il y a récemment une entreprise
qui a vendu 200.000 voitures en ligne ; on est donc dans une logique
mondiale et non nationale et ce genre d'entreprise peut très bien
s'implanter en France ; à cet égard, le retard de nos
entreprises dans l'utilisation d'Internet est pénalisant. Le
problème de la sécurité des transaction sur Internet n'en
est plus un : les dernières techniques de paiement sont totalement
sécurisées
;
5. Quand on parle
du retard français, c'est un problème
d'attitude
: c'est là que le Minitel est vraiment
néfaste ; c'est une mauvaise appréhension du
réseau ; or Internet aujourd'hui c'est comme le
téléphone, c'est un support de communication, ce n'est pas une
mode ; si l'on prend une comparaison avec un livre,
ce n'est pas
l'encre sur le livre mais c'est la page du livre
; il faut donc
considérer Internet comme un état de fait. Il y a un
énorme problème de sensibilisation, il y a un énorme
travail à faire dans les universités, dans les medias en
général, surtout les medias audiovisuels; le problème -
dans les medias - est le même que dans les entreprises : les gens ne
connaissent pas, ils parlent de quelque chose qu'ils ne connaissent pas ;
je le constate à
Libération
. Dès qu'il y a une
affaire de pédophilie, on tient l'Internet pour responsable alors que ce
n'est là qu'un outil, au même titre que le courrier postal ou le
téléphone. On a parlé de " cybersecte "
simplement parce que le groupe en question disposait d'un site Web. Toutes ces
attitudes sont la preuve de la
méconnaissance du
réseau
;
Audition de Meryem MARZOUKI
et
Michel DAVIDOV
respectivement Présidente et secrétaire
de l'AUI
Résumé : L'objectif principal de l'AUI est d'oeuvrer au développement et à la démocratisation de l'usage d'Internet, moyen d'expression de la citoyenneté ; pour ce faire, des mesures fortes, d'ordre politique et financier sont nécessaires, et l'AUI formule des propositions concrètes à cet égard ;trop peu de contenus à vocation pédagogique étant utilisables aujourd'hui, il faut oeuvrer à leur développement ; ceci est capital dès l'instant où la connexion de toutes les écoles serait l'un des moyens les plus efficaces pour lutter contre l'exclusion, qui figure parmi nos priorités ;
1. L'AUI
a un peu plus d'un an d'existence et nous
avons un peu plus de 100 membres dont une douzaine de
sociétés : des fournisseurs de contenus, d'accès,
quelques associations ; nos membres sont d'origines variées :
éducateurs, formateurs ;
2.
Ses principaux
axes de réflexion
sont,
· des mesures fortes, volontaristes, d'ordre politique et financier,
sont nécessaires afin de favoriser un meilleur équipement des
familles, des entreprises, des organismes publics : le coût
d'abonnement par exemple, devrait être fiscalement avantageux (voir point
4.)
· le développement d'Internet passe par une meilleure
information des utilisateurs, en tant que consommateurs mais aussi en tant que
citoyens ; nous insistons beaucoup sur les aspects
" confidentialité et respect de la vie privée " ;
· les contenus : nous planchons sur les questions
d'autorégulation, les questions juridiques notamment;
3. L'Education :
internet peut contribuer à rompre l'isolement de certaines
écoles, notamment en zones rurales, en rendant possible l'accès
à des informations éloignées, pour les ressources et les
supports pédagogiques ; notre point d'intérêt :
que des projets communs entre écoles éloignées, ou
mêmes entre écoles françaises et francophones, puissent
être menées grâce à l'utilisation des
réseaux ; les derniers chiffres font état de 600
écoles connectées au sein de 13 Académies, soit un
pourcentage de connexion de moins de 1% ;
Les contenus : on dispose de très peu de contenus en ligne
adaptés à des utilisations pédagogiques ; il s'agit
donc de développer vigoureusement ces contenus ;
La formation des enseignants : il faut agir très en amont,
c'est-à-dire au niveau des IUFM, et poursuivre ce travail dans le cadre
de la formation continue ;
La lutte contre
l'exclusion
est aussi une de nos
préoccupations : prise dans son sens " échec
scolaire ", il semble évident qu'Internet à l'école
est source de progrès ;
4. Ses propositions
: mesures d'encouragement pour l'informatique
et les réseaux :
L'AUI propose qu'un certain nombre de mesures incitatives soient
décidées par les responsables politiques afin que l'utilisation
d'Internet et de l'informatique ne soit plus en France l'apanage de quelques
privilégiés .
1) Mesures d'ordre politique :
Affirmation par les responsables politiques de la volonté de faire du
développement de l'outil informatique une priorité ;
Mise en chantier d'un réel statut du télétravailleur ;
Affirmation de cette même priorité dans le domaine de la formation
et de l'apprentissage ;
Installation de postes de consultation dans tous les lieux publics :
bureaux de poste, mairies, bibliothèques, maisons de la culture, maisons
de quartier, MJC, agences de l'ANPE ;
· encouragement ferme et sans ambiguïté :
· à la construction de solutions de connexion permanente,
c'est-à-dire autres que via le réseau
téléphonique ;
· aux services publics et assimilés à la mise en place
de services Internet aux côtés de leurs actuels services en 36 15,
16 et 17 ;
· aux organismes privés à faire de même ;
· mise en place de :
La possibilité de s'adresser à ses élus par courrier
électronique ;
La possibilité de s'adresser aux administrations par courrier
électronique, et la possibilité de mener des démarches
administratives par ce même biais ;
La possibilité de consulter le déroulement de l'activité
publique en ligne (budget des communes, délibérations
diverses) ;
Concernant l'infrastructure, l'AUI insiste sur l'importance fondamentale de
construire et développer les accès autres que par le
réseau téléphonique. Ces nouveaux accès sont
actuellement seuls à offrir une perspective sérieuse de connexion
permanente pour tous les abonnés ;
2. Mesures d'ordre financier :
Mesures en faveur de la baisse du coût des investissements :
· TVA à 5,5% sur les équipements matériels
(machines, périphériques, modems,...)
· TVA à 5,5% sur les logiciels ;
· encouragement des organismes financiers à accorder des
prêts à 0% pour les acquisitions informatiques ;
· le temps d'amortissement comptable : aujourd'hui trop long, il
est devenu un obstacle à l'équipement, surtout quand on sait
qu'il faut souvent se reéquiper tous les dix-huit mois ;
Mesures en faveur de la baisse du coût des communications :
· TVA à 5,5% sur les abonnements auprès des fournisseurs
d'accès Internet, et d'une manière générale sur
toute forme d'abonnement à un service en ligne ;
· Mise en régime spécial des numéros de
téléphone (points de présence) des fournisseurs
d'accès Internet, en dehors de toute considération de tranche
horaire.Le prix de l'heure de connexion devrait être d'environ 5 francs
TTC et les trois premières minutes gratuites, de manière à
pouvoir disposer gratuitement de services simples comme le courrier ;
· Mise en place " d'accès de base ", simple point de
connexion a réseau, sans aucun passage ou accès aux services dits
" à valeur ajoutée ", ni filtrage ;
· TVA à 5,5% sur les lignes spécialisées ;
· Baisse significative de la location des lignes
spécialisées, notamment par la multiplication et
l'amélioration de celles-ci ;
· Actions sur le taux de TVA :
Des baisses significatives, immédiates et spectaculaires pourraient
être obtenues par action sur ce taux, l'un des plus lourds de l'Union
européenne ; les politiques devraient ici agir de concert avec les
dirigeants des Etats-membres, afin d'aller dans le même sens ;
Audition d'Henri de MAUBLANC
Président de l'AFTEL
accompagné de
M. Gérard LADOUX
Résumé : Internet en tant que réseau est une tendance majeure, inéluctable et souhaitable ; l'e-mail est devenu un moyen de communication mondial, avec un taux de croissance sans commune mesure avec celui qu'avait connu le téléphone à ses débuts ; mais c'est avant tout à partir de l'enteprise que se développera Internet : sa pénétration dans le grand public est positive, mais elle est aujourd'hui moins importante pour notre pays qu'un développement fort et rapide dans nos entreprises ; celle-ci contribuera à les rendre plus réactives, productives et ouvertes sur leurs clients et marchés, et leur permettra de communiquer moins cher ; il est donc très important de développer la pratique du courrier électronique qui est l'une des " killer applications " qui va permettre le développement du réseau ; dans cet esprit, l'AFTEL formule un certain nombre de recommandations aux pouvoirs publics, autour des priorités qu'elle a fixé ;
1. Les priorités :
Favoriser l'accès à l'Internet des entreprises et des
particuliers ;
Soutenir activement la création de produits, services et contenus,
français et européens ;
Clarifier le régime juridique des accès et des communications sur
l'Internet ;
Faire progresser, par l'usage des réseaux, la modernisation de l'Etat et
la valorisation du patrimoine culturel français ;
2. Les propositions
: l'AFTEL formule un certain nombre de
recommandations aux pouvoirs publics, autour des quatre priorités
précédentes ; il s'agit donc pour :
Favoriser l'accès à l'Internet des entreprises et des
particuliers : de,
· rapprocher l'offre de prestations de courrier électronique du
" service universel " des télécommunications :
· en permettant aux opérateurs de service universel de proposer
des offres à leurs abonnés ;
· en ouvrant à leurs concurrents, au coût marginal, un
accès à leurs bases d'abonnés pour proposer de telles
offres ;
· en rendant possible l'inscription automatique et gratuite de
l'adresse électronique dans l'annuaire universel, et l'écriture
de messages à partir de l'annuaire électronique ;
· en envisageant la création d'un numéro particulier,
tarifé en dessous du prix des appels locaux, accessible à tous
les opérateurs et limité à l'échange de courrier
électronique ;
· encourager la baisse des prix des services de
télécommunications en stimulant la concurrence ;
· accélérer l'équipement des lieux publics
d'enseignement, de documentation et de recherche en accès
Internet ; cette politique doit s'accompagne d'une véritable
formation et information des personnels ;
Favoriser, dans l'attribution des aides, les projets Internet ;
Soutenir activement la création de produits, services et contenus,
français et européens : de,
Aligner la TVA sur les services en ligne de presse et d'édition sur le
régime normal appliqué pour ces activités (2,10% et
5,50%) ;
Envisager la création de fonds d'investissements dédiés au
multimedia et à l'Internet, sur le modèle fiscal des SOFICA ;
Orienter une part importante des aides à l'innovation ou à la
création vers l'Internet, en favorisant particulièrement les
projets à vocation exportatrice, culturelle, sociale, et ceux tendant
à renforcer la place du français sur l'Internet ;
Favoriser la création et l'expérimentation, sur l'Internet, de
téléservices d'intérêt général,
notamment dans les domaines de l'enseignement, de la médecine, de
l'assistance aux personnes dépendantes,etc.
Rassembler les efforts privés et publics en faveur du
développement des différentes formes de " network
computers " ;
Contribuer au développement du multilinguisme sur l'Internet ;
Favoriser, notamment par des actions de sensibilisation, de partage
d'information, de formation, l'utilisation productive de l'Internet par les
entreprises et les administrations ;
Renforcer la présence française dans les organismes de
standardisation `IETF, WC,...) ;
Soutenir la candidature française à l'organisation de la
conférence annuelle de l'Internet society INET 98 ;
Clarifier le régime juridique des accès et des communications sur
l'Interne
t
: de,
Définir par la loi les obligations des fournisseurs de services et
d'accès, en tenant compte du rôle particulier des fournisseurs
d'accès Internet ;
Etendre par la loi les compétences du Conseil supérieur de la
Télématique, en le chargeant notamment d'appliquer la
réglementation des services en ligne ;
Mettre en place une collaboration internationale, notamment dans le but de
favoriser la recherche des sources des infractions ;
Faire progresser, par l'usage des réseaux, la modernisation de l'Etat et
la valorisation du patrimoine culturel français : de,
Développer la pratique des échanges électroniques par les
administrations publiques, tant en interne (amélioration de
l'efficacité du travail), qu'en externe (créer un effet
d'entraînement sur les acteurs privés : transmission des
déclarations fiscales et sociales, appels d'offres et commandes
publiques,etc.) ;
Améliorer la valorisation des données publiques et du patrimoine
culturel français en favorisant ledéveloppement d'éditeurs
spécialisés :
Libéraliser l'usage des données publiques ;
Rendre accessible la masse des rapports et documents publics, par des
opérateurs du système concurrentiel ;
Engager une politique volontariste de valorisation, sur les réseaux et
les supports numériques, du patrimoine historique et culturel de la
France ;
Audition de Lydia MERIGOT
Sous-Directeur des services documentaires
La
Documentation Française
Résumé : Pionnier dans l'utilisation du Minitel comme outil de diffusion à destination d'une population plus large que les seuls professionnels, la documentation française aborde aujourd'hui pleinement le monde de l'Internet : son site a pour objectif d'abord de diffuser son catalogue éditorial puis un certain nombre d'informations administratives ; bientôt le paiement en ligne sera également possible ;
1. La Documentation Française
est " offreur
de contenus " et non " développeur de
techniques ",
même si elle les utilise
; sa mission est d'informer à
la fois l'administration et le citoyen,
et, dans ce but, elle utilise
les nouvelles technologies de l'information et de la communication - plus
particulièrement pour diffuser de la documentation ; le
côté " éditorial ", même si nous avons un
service d'édition électronique qui a été pionnier
en son temps, a moins utilisé les nouvelles technologies et est
resté plus " papier " jusqu'à présent ;
cependant,
Internet est en train de faire basculer tout
cela
;
2.
La Documentation Française a donc une
compétence de
diffuseur et de producteur de contenus dans le domaine des banques de
données documentaires
pour tout ce qui concerne nos domaines,
c'est-à-dire les politiques publiques, l'action du Gouvernement, tout le
côté politique, économique et social français
à l'étranger ;
A la fin des années 70 ont été créées des
banques de données ; puis, nous avons été pris par le
Minitel - on s'y est mis vers 1986/87 : nous l'avons utilisé comme
outil de diffusion pour une population plus large que les seuls
professionnels ; nous y avons mis un répertoire permanent
accessible à tous, qui fut " Admitel " ; puis, nous
avons
été choisis par le Premier ministre pour faire le réseau
inter-administratif du guide télématique des droits et des
démarches du citoyen ;
3. C'est ainsi
, par la pratique, que nous avons été
amenés à nous poser beaucoup de questions sur le moyen de
mettre de l'information vulgarisée mais valable, validée
par l'administration et destinée au citoyen
; nous nous
sommes également penchés sur la question de
savoir comment
construire un système d'informations en réseau
;
aujourd'hui, ce grand chantier est achevé et nous disposons d'un
réseau qui reroute sur plus de 24 services Minitel de
l'administration ; c'est " 36.15 vos droits " ;
4. Tout ceci
n'est pas encore accessible sur Internet, mais nous y avons
déjà créé - dans le cadre de l'appel à
projets sur les autoroutes de l'information -
un annuaire des sites
Internet de l'administration française ; c'est
" admifrance "
; c'est notre premier site
Internet : on recense tous les sites de l'administration française
d'Etat et, peut-être plus tard, ceux des collectivités
territoriales ; nous avons ainsi recensé plus de 300 sites, avec
une traduction allemande et anglaise ; nous envisageons des liens avec les
autres sites européens et internationaux ; il faut que nous
arrivions à
tisser une toile des sites
administratifs
;
5. Tout ceci
nous a obligés à travailler de façon
transversale, en réseau ; c'est ce qu'induit la pratique
régulière de l'Internet
; de même, il faut
reconnaître que c'est la pratique intensive du
Minitel
qui nous a
permis d'aborder facilement le monde de l'Internet ; ce dernier n'est pas
si compliqué qu'on peut l'imaginer communément ; en fait,
Internet offre beaucoup plus de possibilités - graphisme, navigation
- mais il faut faire l'effort de l'explorer
, surtout lorsque l'on est
tributaire de ses habitudes anciennes
; sur Internet on apprend en
faisant
;
6. Le site Web
de la Documentation Française : au
départ, nous avions un site " vitrine " ; puis, nous
avons cherché à y mettre du
contenu et des
informations
; l'objectif premier est d'y diffuser notre
catalogue éditorial
; nous devons devenir
vendeurs
sur le Web ; actuellement, nous y avons mis quatre
années de catalogue avec une commande en ligne ; nous n'avons pas
encore de
paiement en ligne
car il nous faut pour cela s'allier
avec des plateformes ; mais ce sera possible très
bientôt ; de même, nous avons des rubriques concernant
l'administration, des listes de missions et rapports officiels, et nous ouvrons
actuellement un site de tous les rapports non publiés de
l'administration ;
Audition de Roger MEZIN
Directeur de Sup de Co Amiens
Leader du projet EDUCAPOLE
en compagnie de
Madame SPALLETTI
et de
Joël PERON
Résumé : L'idée selon laquelle on va transformer les enseignants en concepteurs et créateurs d'outils multimedia est d'une dangerosité extrême: elle va coûter une fortune et créer de nombreuses déceptions; la démarche à adopter est en fait la suivante: il faut tout d'abord trouver une source certaine et de haut niveau en termes de création multimedia; puis, il faut créer une équipe spécialisée et professionnelle pour mettre en place un outil multimedia à partir de cette source. L'intérêt du multimedia pour l'école est qu'il permet de répondre à une demande de parcours personnalisés de formation de plus en plus fortes émanant tant des parents, des entreprises que de la nation.
1. L'Education
: j'ai eu plusieurs
expériencescertaines ont échoué, d'autres marchent:
Les échecs: l'idée selon laquelle on va transformer les
enseignants en concepteurs et créateurs d'outils multimedia est
dangereuse : elle va coûter cher, créer beaucoup de
déceptions, car on n'obtiendra pas de produits unifiés. C'est une
idée perverse; or, elle est populaire partout dans le monde. J'en ai
fait l'expérience. La région Picardie a financé pendant 7
ans à raison de 4 millions de francs par an des professeurs de langue
pour qu'ils créent des outils multimedia: il n'y a pas eu l'ombre d'une
esquisse d'un CD-ROM qui fonctionnait dans un quelconque IUFM; rien : les
crédits ont servi à financer des heures supplémentaires !
La démarche à adopter est en fait la suivante: il faut tout
d'abord trouver une source certaine et de haut niveau en termes de
création multimedia; puis, il faut créer une équipe
spécialisée et professionnelle pour mettre en place un outil
multimedia à partir de cette source; nous avons créé une
société installée à Amiens qui met en vente des
produits professionnels, c'est-à-dire que n'importe qui peut utiliser;
l'ensemble des livres du programme a été numérisé;
cette numérisation est accompagnée d'une autre conception
pédagogique: nous n'avons plus un découpage par chapitre, mais un
découpage par
notion
. Tout ce système couvre nos
17 disciplines, depuis la gestion de production, le marketing, le
commercial, la vente, la comptabilité, la finance, la stratégie,
la publicité, etc...; chaque notion supporte au moins une animation
vocale, plus des graphiques, et chaque sous-module a une ou deux animations
vocales: le graphique se compose devant vous, en couleurs, avec un commentaire
sonore et un résumé de ce commentaire sonore; ce qui a un impact
pédagogique très fort; les tests que nous faisons aujourd'hui
montrent qu'un élève qui travaille un quart d'heure sur un
ordinateur dispose du même volume de savoir qu'une heure de cours, et les
notes qu'il obtient sont deux à trois fois supérieures.
Dès que nous avons mis en place ce procédé, nous avons
été contactés, sans rien faire, par des pays
étrangers et des écoles étrangères voulant avoir ce
système là; nous avons ainsi été amenés
à créer une école au Maroc, une autre en Côte
d'Ivoire, au Sénégal, en Tunisie, au Vietnam, en Roumanie; et il
y a des demandes sur Madagascar, le Brésil...
2. Educapole
: c'est un
pôle éducatif
qui a
pris corps au travers d'un contrat de plan Etat-Région; il s'agit de
sensibiliser les professeurs au
multimedia
, de faire leur formation
continue. Le Conseil Régional a équipé des
établissements avec le multimedia; nous avons rencontré des
difficultés au niveau des contenus: le rectorat veut que les seuls
contenus qui soient envoyés vers les établissements soient ceux
qui sont émis par le CRDP; la volonté des politiques - dont je
suis - était contraire: nous voulions renouveler une opération
faite avec
Vuibert
et associer les collectivités au
financement de réalisations mulitmedia; cependant, les éditeurs
ont peur à la fois parce qu'il n'y a pas de
marché
et parce qu'il n'y a pas
de lieu d'expérimentation
; selon
moi, il fallait aller vers la création de contenus, exigence plus grande
que celle des contenants et des terminaux;
3. L'école et le multimedia doivent répondre à trois
demandes:
La première est celle de l'enfant et des parents, c'est-à-dire
"comment vais-je, à mon tour, être un homme, comprendre le monde,
comprendre qui je suis, qui sont les autres,... et tenter de me faire une
idée de la place que je voudrais tenir et du destin que je voudrais
avoir;
La deuxième demande, c'est l'entreprise, avec les exigences
posées par le monde du travail;
La troisième demande est celle de la nation: il y a une demande
nationale qui n'ose pas s'exprimer pour toutes sortes de raisons;
c'est-à-dire qu'on a complètement échoué puisqu'on
a fait une école laïque, unique et obligatoire pour défendre
l'idée national, et que ce système a complètement
échoué;
Ces
trois
demandes vont être très fortes à
l'avenir, et elles se manifestent déjà en termes de formation
continue; les parents d'élèves commencent d'ailleurs à
"jouer la demande", il commence à y avoir une concurrence entre
établissements; certains se vident...
4. L'intérêt du multimedia pour l'école:
A la différence de l'enseignant, l'ordinateur ne juge pas; il n'y a donc
pas de discrimination comme cela arrive régulièrement à
l'école: l'élève prend son temps devant l'ordinateur, il
prend confiance en lui; il comprend qu'en travaillant il ne peut pas être
"nul";
L'ordinateur est un singulier scanner pédagogique: on peut suivre pas
à pas la démarche d'un imprudent dans son acte d'apprendre: ou
va-t-il chercher l'information, comment la travaille-t-il,...
Audition de Thierry MILEO
Directeur " Stratégies et Affaires
Extérieures "
de BOUYGUES Télécom
Résumé : Le développement des nouveaux outils de communication est intimement lié à la libéralisation effective du marché des télécommunications : cela vaut pour toutes les nouvelles technologies, notamment internet ; or, les conditions du développement du marché de l'Internet ne sont toujours pas réunies en France : tout ira très vite dès lors que des services attractifs seront proposés au public français qui, alors, deviendra consommateur ; mais pour le moment, on ne constate rien de tel ; les administrations ont à cet égard un rôle crucial à jouer pour susciter l'intérêt du public ; en matière d'Education, c'est à l'Etat de dégager au sein de son budget les moyens nécessaire à l'accès au réseau ainsi qu'au développement d'outils éducatifs performants ; quant aux entreprises françaises, elles doivent le plus rapidement possible être raccordées à un réseau approprié, ceci étant devenu un élément indispensable de leur productivité ;
1. Le développement
des nouveaux outils de
communication
est intimement lié à la libéralisation
du marché des télécommunications
: il n'y a
pas d'autre accélérateur de pénétration et de
développement de tous ces nouveaux moyens de communication que la
libéralisation effective de ce marché ; cela vaut pour
toutes les nouvelles technologies qu'il s'agisse de l'informatique en ligne,
à savoir Internet, ou, plus généralement, de toutes les
fournitures de capacités : la possibilité de louer des
liaisons pour transmettre des données ou de la voix, la capacité
donnée aux entreprises de développer des applications
nouvelles,...
2. Pour la téléphonie mobile
, on est dans un service
à haute valeur ajoutée : il s'agit d'une
fonctionnalité, la
mobilité,
qui fait l'objet d'une
forte demande des entreprises et des particuliers et pour laquelle les clients
sont prêts en payer le coût : quatre ou cinq fois plus qu'un
téléphone normal . Sur un service dont le chiffre d'affaires
est, rapporté à la minute, bien supérieur à celui
d'une application fixe, l'opérateur est en mesure de consacrer une part
substantielle du revenu à la rémunération de
l'accès au réseau de France Télécom (encore
appelé " interconnexion ").
; On est pas du tout dans
cette même logique pour ce qui concerne Internet
où le
fournisseur d'accès a la contrainte commerciale d'offrir un service
rapporté à la minute (communication locale incluse) le moins cher
possible.
3. Il faut trouver
le moyen de faire comme aux Etats-Unis : il y a
eu un
axe très fort
en 1992 entre les compagnies
régionales de téléphone et l'exécutif; celles-ci
ont convaincu Al Gore qu'il fallait ouvrir à la concurrence le
marché de la téléphonie à longue en contrepartie de
quoi elles se déclaraient prêtes à développer
Internet dans les écoles, les hôpitaux, les
bibliothèques,...Le tout s'est concrétisé par la suite par
un
cadre législatif
libéral relativement
favorable au développement de la concurrence.
4. La principale contrainte
, pour un opérateur
télécom français, est une
contrainte
économique
: il s'agit de forcer le développement du
marché
de l'Internet par des tarifs attractifs
et une offre diversifiée de services ; tant que ne seront pas
réunies ces conditions du développement de ce marché, il
n'y aura pas de miracle c'est-à-dire pas de croissance du
marché; en clair, il faut que, à
l'instar
de ce qui se
passe ailleurs
, les grands noms de l'économie française
privée se mettent à proposer des services Internet
;
il faut qu'il y ait plusieurs produits phares proposés à des
tarifs raisonnables pour que le consommateur ait confiance et se
lance. Quant aux nouveaux opérateurs de télécoms, ils
sont tous très intéressés par Internet qui sera
d'ailleurs un complément indispensable de l'offre de
télécommunications: il faut en effet pouvoir proposer plus que la
téléphonie de base classique, il faut proposer un service
Internet, si possible rapide, avec des capacités supérieures
à celles qu'offre aujourd'hui France Télécom soit par
accès fixe radio à haut débit, soit par câble. Ce
sera encore plus vrai pour les entreprises dans le cadre d'offres Intranet pour
les différents sites d'une même entreprise ;
on a donc
à la fois le sentiment d'être obligés d'y aller, que c'est
un élément indispensable dans une offre de
télécommunications concurrentielle à celle de France
Télécom, mais que, dans le même temps, aujourd'hui, la
rentabilité des lourds investissements nécessaires est encore
incertaine.
Si les conditions réglementaires et
économiques étaient meilleures, les opérateurs auraient
vraisemblablement des stratégies d'attaque du marché grand public
beaucoup plus ambitieuses, par exemple en prenant soin d'adjoindre au service
Internet un service d'assistance clientèle de qualité pour aider
les abonnés par téléphone 24h/24.
5. Ensuite
, se pose le problème de pouvoir disposer de
services attractifs pour le public
français
; pour le moment, on doit plutôt
parler d'invasion de l'anglais sur Internet ; c'est tout à fait
possible d'y parvenir car le développement de services ne
nécessite pas le même niveau de ressources financières que
le développement d'une offre d'accès Internet concurrente ;
le développement de services est l'affaire de petites structures de 3 ou
4 personnes, pas nécessairement adossées à de grands
groupes ; à partir du moment où l'on aura une certaine masse
critique, alors, un très grand nombre de services vont se mettre en
place, au-delà des premiers services qui auront été
initialisés soit par les fournisseurs d'accès français
soit par les administrations pionnières ; et là,
les
administrations ont un rôle crucial à jouer
pour susciter
l'intérêt, développer les procédures administratives
par voie totalement électroniques et donc faire en sorte qu'il y ait sur
Internet quelque chose d'attractif pour le public français ; l'Etat
a donc un rôle particulier à jouer ;
6. L'Education
: pour les services éducatifs, il faudra que
l'Etat définisse des priorités au sein du budget de l'Education
nationale ; à titre personnel, j'ai peine à croire que, dans
un budget qui représente 20% de celui de l'Etat, il n'y ait pas une
marge de manoeuvre de l'ordre de 2 à 300 millions par an ; or, sur
l'accès, le coût serait uniquement de l'ordre de 100 millions par
an ; puis il faudrait veiller à ce que
les points
d'accès restent ouverts 24 heures sur 24, les week-end,
parce
qu'il y a un danger effectif de voir ces outils éducatifs
réservés en dehors des heures ouvrables, uniquement à ceux
qui en ont les moyens ;
7. Les entreprises
: l'objectif doit être de leur offrir des
accès largement diversifiés et des services totalement
intégrés ; on assiste aujourd'hui à une augmentation
du trafic des données des entreprises parce que les outils de production
doivent impérativement s'intégrer les uns aux autres: le
principe même de toute entreprise performante est de produire plus,
d'avoir le minimum de stocks, d'être en relation étroite avec ses
fournisseurs et ses clients ; or,
les échanges de
données sont considérables dans ce type
d'entreprise
; c'est par exemple le cas de la
société
Benetton
: le créateur est à
New York
, relié avec le décideur à Milan, ce
dernier renvoyant immédiatement les commandes sur les boutiques de
Hong-Kong
, bref, une intégration complète de l'entreprise
entre ses différents sites, vers ses fournisseurs, ses clients, avec des
délais de réponse de plus en plus courts, la
nécessité d'informer le management et les institutions
financières, la qualité de l'information, sa
rapidité,...
Les entreprises françaises doivent donc
être le plus rapidement possible raccordées à un
réseau approprié
; c'est un élément
indispensable de leur productivité de demain; or, les prix des
liaisons spécialisées à haute technique sont aujourd'hui 5
fois supérieur à ceux du Royaume-Uni, 10 fois supérieurs
à ceux des USA ; là aussi, la solution réside dans
l'effectivité de la concurrence dans les
télécommunications.
Audition de Jean MIOT
Président de l'AFP
Résumé : Le développement d'Internet va bouleverser la vie quotidienne de tout un chacun, mais plus particulièrement celle des journaux : il doit être conçu comme un complément naturel du journal-papier, avec des développements tels que la télévision, l'information économique et financière, les services, le sport, etc... ; les éditeurs français l'ont bien compris qui ont déjà pris l'indispensable virage, beaucoup d'entre eux ayant un site Web ;
L'AFP a sa place sur le Web.
L'Agence est aujourd'hui le premier producteur francophone sur le réseau
mais ce n'est pas sans risques, en particulier pour ce qui concerne le piratage
de l'information : " il n'y a de bonne autoroute qu'à
péage ". Son espoir et sa chance de développement
est "hors media ", c'est à dire les entreprises ; son
statut ancien la prive de réelles marges de manoeuvre et il faudrait
songer à le moderniser ;
1. Internet est une vraie révolution
qui va bouleverser sans
aucun doute la vie quotidienne, mais aussi la vie des journaux ; j'ai
d'ailleurs toujours dit, du temps où j'étais Président de
la
Fédération Nationale de la Presse
Française
, qu'il fallait impérativement que les journaux
s'engagent dans cette révolution, complément naturel du
journal-papier ; il ne s'agit pas de refaire sur
internet
le
journal que l'on fait sur papier ; le premier exemple concerne la presse
télévision : à partir du moment où il y a 70
chaînes de télévision, il n'y a plus de journal de
programmes lisible possible ; d'où la possibilité, avec
Internet
, d'avoir un complément d'informations qui vous permettra
de faire apparaître sur votre écran la sélection des 70
films qui passent dans la soirée ; mais ce qui est vrai pour la
télévision l'est aussi pour l'information économique et
financière comme pour beaucoup d'autres secteurs tels les loisirs, les
services. Vous pourrez ainsi, en complément de votre journal, obtenir
les informations de service et de proximité dont vous avez besoin ;
D'ailleurs, les grands quotidiens régionaux ont commencé à
créer leur
site Web
fournissant à leurs clients
des compléments d'informations
. J'ai donc le sentiment
aujourd'hui que les éditeurs français ont bien compris
l'indispensable virage
qu'ils devaient prendre, et ils l'ont
pris. De grands quotidiens nationaux tel que
Le Monde,
se sont mis
totalement sur Internet, ce qui permet de les consulter à distance ;
2. En ce qui concerne l'AFP
, le problème se pose
différemment : la difficulté est qu'à partir du
moment où l'agence se met à produire de l'information accessible
pour tous, elle
se met en concurrence
avec ses propres
clients ; en fait, l'expérience du
Minitel
, à
laquelle l'AFP a participé, et qui présentait le même genre
de problèmes, a montré qu'il y avait de la place pour tout le
monde. Il reste beaucoup de place dans le " Cyberspace ".
Quoiqu'il
en soit, notre développement Multimedia doit se faire en partenariat
avec la Presse française.
Je suis parti de
trois théorèmes
face au
développement d'Internet :
le théorème de
Bill Gates
qui a coutume de dire :
" on ne sait pas comment ça marche mais ce qu'on sait, c'est qu'il
faut y être ! " : il est donc indispensable que l'AFP soit
présente ;
" Il n'est de bonne autoroute de l'information qu'à
péage " : imaginons que nous déversions totalement dans
les tuyaux d'Internet toute la matière première de l'AFP, ce
serait suicidaire ;
" Internet est un secteur où, pour l'instant, nous sommes
condamnés à naviguer à vue " : d'ailleurs, des
entreprises telles que
Microsoft
on pris des virages à 180°.
Concrètement, nous avons commencé l'aventure avec notre antenne
américaine, et en anglais ; j'ai mis depuis en place un
département Multimedia qui fait que
l'AFP est aujourd'hui le
premier producteur francophone sur le réseau
; c'est
très important quand on sait que 90 % de l'information circulant sur
Internet est en anglais...Sur le serveur Wanadoo, vous pouvez consulter le
journal AFP " Le monde en continu " en français : il
comporte une
Une
avec les dix principales nouvelles du jour et, à
partir de telle dépêche, vous pouvez décliner sur un
complément d'informations, le tout accompagné de photos.
Il convient de veiller à ce que toutes les
imagettes
soient à la plus " basse résolution " possible car le
danger est le piratage.Il est plus difficile à une entreprise comme la
nôtre de se lancer dans l'aventure. Il faut qu'en aucun cas on puisse
puiser les informations de l'AFP pour les réutiliser sans payer
l'abonnement qui s'impose. Le développement qui sera financé par
la publicité ; l'habitude de la
gratuité
d'Internet fait que les
internautes
n'accepteront de payer que pour des
produits de plus en plus ciblés, extrêmement pointus, très
spécifiques (économie, sports, etc...); la publicité
nous est interdite ; nous ne pouvons être que " fournisseur
primaire d'information ", ce qui est notre premier métier.
3
. Notre espoir et notre chance de développement
réside surtout dans le " hors media ", c'est à dire les
entreprises
, car du fait de la crise mondiale de l'écrit et de la
concentration en matière de chaînes de Télévision et
de Radio, le nombre des abonnements dans le secteur
" Media " va
diminuer ;
Internet se nourrira de publicité, qui nous est interdite.
Quand on a lancé
World Sport Report,
on a vendu le produit
à un distributeur, lequel se paie en publicité ; pour la
Presse régionale, qui nourrira ses pages " Web " de
publicité, l'AFP peut produire des pages communes aux divers journaux
électroniques.
Ceci dit, l'AFP étant une société anonyme à but
commercial sans capital et sans actionnaires, ayant des relations
" sui
generis " avec l'Etat à travers un statut législatif
(
ce qui fait hurler de rire Bill Gates
), l'AFP est
sérieusement handicapée : il faut songer à moderniser
son statut qui date de 1957.
5.
Je reste convaincu qu'en définitive
, ceux qui ont
gagné de l'argent jusqu'à présent sont ceux qui ont
fabriqué les pompes et les tuyaux
, ceux qui vont en gagner
maintenant sont ceux qui vont les remplir
. L' AFP a un rôle
à dès l'instant où elle produit en
six langues trois
millions de mots par jour
(notre production est
l'équivalent de 5.000 pages de livres par jour) ; nous pouvons donc
vendre nos produits à valeur ajoutée et même servir nos
clients par le même réseau, texte image et son, même si nos
satellites ont encore de beaux jours devant eux.
C'est donc tout le système AFP qui doit se tourner vers le
Multimedia
.
Audition de Jean-Marc MONTEIL
Ancien Président de la conférence des
Présidents d'Universités
Recteur de l'Académie de BORDEAUX
accompagné de
Mme Anne PICARD
et de
M. ABECASSIS
Résumé : La couverture de la France éducative par les technologies modernes de la communication suppose qu'il y ait un plan de formation sur le développement des compétences de base, telle que la lecture par exemple ; il faut en effet faire attention de ne pas accroître un certain nombre d'inégalités, notamment pour ce qui touche à la capacité de maîtrise de ces nouveaux outils ; l'un des déficits majeurs de l'Université française, tant par rapport aux grandes écoles que par rapport à beaucoup d'Universités étrangères, est la faiblesse de son système de documentation, d'information et de transmission de l'information ; il faut introduire l'idée d'une valorisation de l'utilisation des NTIC tant dans le cursus des étudiants que dans l'évaluation des enseignants-chercheurs ; d'une façon générale, il faut provoquer une prise de conscience dans la communauté universitaire de ce qu'il va falloir rapidement basculer sur d'autres modalités de gestion.
1. Les NTIC et l'Education
: Un contresens
consisterait à penser que les NTIC vont fonctionner comme des
éléments qui sont susceptibles de pallier les insuffisances de la
communication et de la transmission de l'information :
Internet, c'est
de l'écrit
; cela suppose donc de savoir écrire ;
donc, si on pense que les NTIC vont nous permettre de se dispenser d'un
travail d'éducation de base, on se tromperait
; il ne faut
donc pas refaire l'erreur du " plan informatique pour
tous " ;
donc,
premier message
: la couverture de la France éducative
par les technologies modernes de la communication suppose qu'il y ait
l'accompagnement d'un plan de formation sur le
développement des
compétences de base
;
2. Les NTIC et le grand public :
les NTIC doivent se
développer dans le grand public ; cela suppose qu'on soit capable
d'aménager un grand dispositif de formation
qui
reprendrait un certain nombre d'éléments classiques de la
production, notamment écrite, à côté de l'aspect
" transmission de l'image " ; il faut donc qu'il y ait
une
véritable éducation aux technologies nouvelles
afin
qu'elles puissent être utilisées dans ce qu'elles sont capables de
fournir ; cela rejoint l'Education : cela nous oblige à avoir
un travail très approfondi sur la lecture et l'école
élémentaire
afin d'éviter l'installation de handicaps
nouveaux (parce que ces outils peuvent fournir une expression
éventuellement plus ludique, plus intéressante et plus attractive
que les modèles pédagogiques classiques) ;
Il faut donc faire attention
: si on se dispensait d'une
réflexion qui va très en amont, on passerait probablement
à côté de la pleine utilisation de l'outil et on
engendrerait, paradoxe des paradoxes,
on accroîtrait un certain nombre
d'inégalités
notamment pour ce qui touche à la
capacité de maîtrise de ces nouveaux outils ;
Si on veut réellement bien faire les choses, il faut accroître les
réseaux métropolitains, en créer d'autres, avoir un
maillage extrêmement important du territoire ; donc, il faut penser
Internet en termes de formation, non pas seulement d'utilisation de l'outil
lui-même, mais de formation de base pour une bonne utilisation de l'outil
lui-même ; il y a d'ailleurs un gisement d'emplois
considérables : des formateurs travaillant au sein des
collectivités, partout en France ;
Mon inquiétude est donc d'avoir l'infrastructure et de ne pas
être capable de gérer la superstructure qui va
l'accompagner
. Il faut donc songer à mettre le maximum de gens
de notre population à un niveau de maîtrise, par exemple du
clavier de l'ordinateur, et des nouveaux outils en général, et
qui le rende comparable à d'autres pays ;
3. L'Université
est plurielle au sens où il y a des
établissements universitaires à proprement parler et il y a des
grandes écoles ; or, l'un des déficits majeurs de
l'Université française par rapport à ces écoles, et
par rapport d'ailleurs à d'autres universités
étrangères, c'est son dispositif de documentation, d'information
et de transmission de l'information ; il suffit de pénétrer
dans une université pour constater
le très faible taux
d'équipement
alors que dans une grande école les moyens
sont plus nombreux à répartir sur un nombre beaucoup moins
important d'étudiants (ces écoles disposant de financements
variés tels que ceux provenant des chambres consulaires et
collectivités territoriales) ;quand vous êtes dans un
ensemble universitaire de 25.000 étudiants, la mise en place d'une
infrastructure est beaucoup plus lourde et complexe ; il suffit aussi de
comparer l'état de la documentation universitaire française par
rapport aux grandes universités américaines pour comprendre qu'en
France, nous sommes très en retard ; de même, à
Centrale, à Polytechnique ou à Normale Sup, il est beaucoup plus
aisé de disposer d'outils extrêmement performants que si vous
êtes à Nanterre : dans cette dernière
Université, les coûts d'équipements sont
démultipliés ; il y a donc un effort d'équipement
infrastructurel à fournir ;
La conférence des Présidents d'Universités en a
parfaitement conscience puisqu'elle a créé une
agence de
modernisation
qui travaille à l'introduction des outils
informatiques les plus modernes pour faire à la fois de la gestion
financière et de la gestion pédagogique ; d'un autre
côté, le niveau d'équipement est tellement bas qu'il s'agit
de combler en fait un fossé ; nous en avons conscience ;
équiper est donc une ardente obligation
: on ne peut pas vouloir
être au niveau des autres et bricoler
;
4. L'idée d'introduire
dans le
cursus
universitaire la
valorisation du fait de l'utilisation des NTIC me paraît très
intéressante ; ce serait très incitatif pour les
étudiants ; de même, nous sommes favorables au fait de
prendre en compte dans l'évaluation des enseignants-chercheurs leur
capacité à faire utiliser les nouveaux outils
; de
même il y a une rationalisation indispensable des moyens à
faire car l'on peut constater
des situations
curieuses
: aujourd'hui, dans certaines petites villes, vous
trouvez des implantations informatiques qui sont absolument du dernier cri
alors que, dans le même temps, dans certains dispositifs
métropolitains internationalement reconnus vous courrez après
trois centimes pour arriver à faire de l'équipement ou à
remplacer de l'équipement existant ;
5. Il faut voir les choses en face :
dans la communauté
universitaire, vous avez probablement une
minorité
démographique compétente
qui est mobilisable sur ces
sujets ; vous avez une
majorité
qui, elle, n'est pas
inscrite dans cette modalité culturelle ; et, dans cette
majorité là, vous avez probablement une
majorité
résistante
non pas pour des raisons idéologiques mais
pour des raisons de sédimentation successive de culture ; et puis
vous avez une partie qui est prête à suivre une minorité
agissante ; le tout est
de trouver l'élément
d'incitation pour que la partie la plus motrice et entraînante puisse
agir
; le point d'entrée, c'est de faire percevoir les
enjeux à cette communauté et surtout, de mettre en oeuvre
rapidement des expérimentations ; expérimenter pour
prouver ; pour ensuite réunir des compétences, croiser des
expertises, solidariser des expériences ; il faut provoquer une
vraie prise de conscience pour pouvoir
basculer rapidement sur d'autres
modalités de gestion
;
Audition de M. Olivier MURON
Directeur du Pôle Administration
Direction de
l'Innovation et des Nouveaux Usages
France TELECOM
Résumé : Internet et Intranet constituent aujourd'hui des outils de compétitivité et de productivité essentiels pour les entreprises comme pour les Administrations et c'est une véritable révolution ; or, la France est en retard dans l'utilisation de ces technologies, que ce soit dans les entreprises - qui considèrent trop souvent l'investissement informatique comme un centre de coût -, dans l'administration, pour l'usage domestique ou pour l'éducation ; dans le même temps, les USA multiplient les programmes visant à généraliser l'utilisation d'Internet dans tous les domaines ; ils le font parce qu'ils constatent que l'impact des nouvelles technologies sur la croissance et sur l'emploi est considérable - entre un tiers et la moitié de l'augmentation du PIB l'année dernière ; la France doit réagir sans délais sauf à voir l'écart se creuser avec ses grands partenaires économiques.
1. Chercheur de formation
, c'est en 1994 que j'ai eu
vraiment un "
flash
" sur Internet en me
rendant compte
au sein de l'INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en
Automatique) du " phénomène " Internet: à la
fois une évolution technologique très rapide et un foisonnement
de nouvelles applications. Le
réseau
devenait rapidement
un
outil de productivité
essentiel : cela allait
constituer une révolution à laquelle il fallait nous
préparer; l'INRIA a participé avec des partenaires industriels ou
utilisateurs à de nombreux projets " Autoroutes de
l'Information " par exemple " MulticâblE " qui a
démarré en 1994 (Internet sur réseau
câblé) ou " Storia " (Intranet pour un grand groupe
industriel), etc.; donc, nous avons réalisé à cette
époque qu'Internet allait devenir le grand réseau de
communications mondial, prototype des " Autoroutes de
l'Information ".
2. Sur le constat du retard français
dans l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, c'est assez
clair: dans les
entreprises
, Internet est souvent
considéré comme un
centre de coût
plutôt qu'une
opportunité d'améliorer sa
compétitivité
; là, on sent une différence
d'approche entre l'Europe en général et les USA ; en termes
d'investissements informatiques, l'écart avec les USA a d'ailleurs
tendance à se creuser ; c'est très préoccupant ;
en
informatique domestique
, notre taux d'équipement est
également faible ; nous faisons un gros effort au niveau des
administrations : tous les Ministères (sauf un) disposent
aujourd'hui d'un serveur Internet, un annuaire a été mis en
place
, des systèmes de formulaires électroniques
sont en cours de développement; mais le niveau reste trop faible
aujourd'hui ; alors qu'aux USA, il y a eu
10 millions de
déclarations d'impôts
sur Internet cette
année ;
3. L'impact des nouvelles technologies
: leur
pénétration est insuffisante en France ; or, il est clair
qu'elles ont un impact sur la
croissance
, et donc sur
l'emploi
, comme le prouve le cas des USA ; l'année
dernière,
les nouvelles technologies de l'information et de la
communication ont représenté entre un tiers et la moitié
de la progression du PIB
; il semble donc que nous soyons
entrés dans un
modèle économique nouveau aux
USA
, tiré par les nouvelles technologies qui y jouent un
rôle structurant ; il reste donc un travail important de
persuasion
à faire en France, même si la seule
observation de ce qui est en train de se passer aux USA en ébranle plus
d'un.
4. Les Etats-Unis
sont en train d'accélérer le mouvement
sur Internet : ils ont annoncé plusieurs programmes coup sur
coup : le
raccordement des écoles
, le programme
"
A
ccess America
", c'est-à-dire le fait pour le
citoyen de pouvoir se connecter et remplir les formulaires administratifs par
le réseau ; sur tous ces sujets, nous, français, sommes en
retard ; il y a
urgence à avoir un déclic
tant
sur l'Education que les entreprises, le grand public et l'administration ;
cette dernière doit donner l'exemple et entraîner les autres
secteurs; il
faut agir sur l'ensemble de ces composantes
en
même temps car tout est lié et il y a un effet
catalytique : en agissant sur l'ensemble des
" fronts ", on a
plus de résultats que si l'on agissait sur un secteur à la
fois ; de plus, l'effet mobilisateur est plus important;
François FILLON a proposé au Premier Ministre un programme
" Société de l'Information ", reprenant l'ensemble de
ces composantes.
5. L'Education
: il faut tenir compte du passé et ne pas
recommencer les erreurs du genre de l'achat de centaines de machines que l'on
déposerait dans les écoles ; le rôle de l'Etat pour
l'école n'est pas là ; c'est bien plutôt de
fixer des objectifs éducatifs (une heure d'utilisation des
technologies de l'information pendant les quatre années de
collège), de former les enseignants
,
de définir des
orientations en type de normes et de standards pour les logiciels et les
équipements, d'encourager la mise en réseau de tous les contenus
existants et d'inciter les enseignants à produire des contenus
.
6. Il est enfin essentiel
de soutenir la recherche-développement,
notamment sur certains axes importants tel que la recherche d'informations dans
le réseau ou le temps réel (téléphonie,
vidéo, etc.); il faut que notre recherche et nos industriels se
mobilisent davantage sur Internet . Il faut enfin favoriser la
création de " start-ups" qui sont au coeur de la dynamique
actuelle
d'Internet, c'est l'objet du fonds de capital-risque " Technologies de
l'Information " récemment annoncé par François FILLON.
Audition de Monsieur Pierre MUSSO
Enseignant - chercheur à l'Université de
PARIS I
Chef du projet " CréaNET " au C.N.E.T
Centre
National d'Etudes des Télécommunications)
Question
: Vous travaillez depuis de très
nombreuses années sur " l'émergence du concept de
réseau chez Saint Simon " ; or, aujourd'hui, on à
l'impression que les structures pyramidales de la société
française, et les personnes classées dedans, ne
s'aperçoivent pas que les réseaux sont en train d'imbiber de
façon horizontale toutes nos pyramides et que leur nature même
risque d'être remise en cause de manière fondamentale, et ce par
la nouvelle approche de la valorisation des savoirs sur les
réseaux ; sur cette question des réseaux et des pyramides
pouvez-vous nous donner votre approche ?
Réponse
: j'ai travaillé à partir de la
pensée de St Simon ; je crois que la pensée du réseau
a été produite à l'issue du travail des
Lumières
, à la charnière du 18è et du
19
è siècles,
à la confluence des
savoirs
des grands corps techniques liés à
l'ingénierie civile et militaire du 19
è
siècle
(Les Ponts et Chaussées; l'Ecole Polytechnique...), et des
savoirs
sur la naissance de la clinique et de la médecine ainsi
que de l'économie politique.
La philosophie du
réseau
apparaît en réaction
à la crise de cette image qui dominait
l'Encyclopédie
,
celle de l'arbre : il était le système de structuration du
savoir, mais il ne convient plus, il faut penser différemment, penser en
termes de réseau.
Le réseau aujourd'hui, ce sont les réseaux d'informations,
de transports (les infrastructures techniques) mais aussi le mode de
raisonnement, la technologie de l'esprit, et que l'on retrouve dans à
peu près toutes les disciplines du savoir. Il en va ainsi par exemple de
la science des organisations
: on raisonne de plus en plus en
termes
d'entreprise- réseau
mondialisée. Tout ce qui donne
l'image de l'horizontalité, d'échange, d'association (grand
thème des Saint- Simoniens) se dresse contre la structure pyramidale et
hiérarchique, proche de la figure de l'arbre de
l'Encyclopédie
;
Les deux images contiennent cependant leurs propres limites. La mutation
technique actuelle oblige à penser différemment les
systèmes d'organisation (les entreprises, les institutions) ; cette
modification est liée au rôle stratégique que jouent les
systèmes d'informations dans les entreprises ainsi que dans l'appareil
d'Etat.
Dans la pensée de
Saint-Simon
, l'idée de
réseau est plus large que la simple opposition de l'image : il
s'agit (ce qui a été repris par
Al Gore
) de
réaliser un véritable changement social par la multiplication des
réseaux (à l'époque, on parlait des chemins de fer ;
aujourd'hui il s'agit des systèmes d'informations). Il faut donc garder
l'image mais montrer qu'elle est porteuse d'une vraie perspective de mutation
ou de réflexions sur le changement social ;
La clé du raisonnement des saint-simoniens ne confond donc pas
l'utopie sociale et l'utopie technologique
. Or, la confusion
entre ces deux utopies (le réseau annonce un
futur
en nous
indiquant dans le même temps qu'on est en train d'y passer (Internet, les
téléphones mobiles,...) est très répandue.
Les représentations des internautes tournent très souvent
autour de l'idée d'une société interactive, d'une
démocratie électronique, et dans un pensée à la
fois
libérale
et
libertaire
et qui porte le
mythe pas simplement dans le
futur
mais dans le
présent
(dans le rapport aux techniques). Or, il est important d'avoir une
distance critique
par rapport à ces
représentations, par rapport à ce collage trop rapide entre
technique
et dimension sociale et culturelle.
Question
: Etes-vous d'accord ou pas avec la réflexion
suivante : il est nécessaire de différencier
l'information
(qui est le minerai de base de la société de
l'information) et la
connaissance
(qui est une information à
laquelle on a ajouté du
savoir
) : les connaissances allant
se développant, on a tendance à dire que les connaissances
prennent encore plus de valeur lorsqu'elles s'appuient sur le temps (ce qui
donne
l'expertise
: nos sociétés ont un niveau
d'expertise leur donnant une réelle compétitivité dans la
future société de l'information) ; enfin, la somme des
expertises donne la
sagesse
(qui la valeur supérieure de la
société de l'information, et que l'Europe possède
à très haute densité) . Pouvez-vous nous donner votre
sentiment sur les systèmes de valeurs de la société de
l'information ?
Réponse
: Je suis totalement d'accord avec la
distinction essentielle entre information et connaissance.
Trop
d'information tue l'information
: l'information peut devenir le
contraire du
savoir
(ainsi du
surfeur
sur le
réseau : celui-ci est une telle
jungle
qu'il lui faut une
grille conceptuelle pour aller chercher quelque chose, sinon, il s'y perd et il
n'apprend rien).
L'information
, même comme minerai de base, est déjà
une
construction
: c'est de plus en plus l'information qui
construit l'événement plutôt que l'information qui vient
rendre compte de l'événement (sans même parler de
manipulation).L'information est donc une construction et est
elle-même un
système de représentation
;
Ma conviction de citoyen " informé " est qu' il y a un
enjeu majeur sur l'apprentissage qui est au moins aussi important que
la
laïcité sur l'école
. C'est un enjeu de qui ne se
résoudra pas en quelques mois car il passe par la constitution de
contenus, de formations de formateurs, de structuration d'outils, de
logiciels, etc.
Il y a donc un travail immense, qui passe par la formation des élites
par des systèmes d'information et d'apprentissage
Sur le plan philosophique, ce qui peut empêcher
l'enfermement
dans
un système d'information (certains parlent
d'autisme
, ces
systèmes rendant
sourd-muet
par rapport à toutes ces
dispositions techniques, tel
Baudrillard
qui dit que l'on
rentre dans une société de simulation et de simulacre), c'est un
gros travail du côté du bon sens, de l'apprentissage, de
l'interpellation, du jugement, etc...Les
medias
peuvent jouer un
rôle éducatif de critique et de connaissance des dispositifs.
Autre aspect essentiel en faveur des
outils de connaissance
: la
création de services, de contenus, de logiciels et d'outils est
nécessaire, ce qui passe par une politique de soutien à des
acteurs (
créatifs et créateurs
) ; il y a donc
clairement un problème de financement et d'aides : on pourrait agir
sur le mode de ce qui a été fait pour le
cinéma
.
J'insiste sur le concept
d'intelligence ajoutée
: la
valeur ajoutée, dans cette économie où
l'information
devient facteur de production et de compétitivité
, c'est
l'intelligence ajoutée qui vient de la capacité de faire
travailler ensemble autour de projets des personnes venant d'horizons
différents : mondes de l'art, de la création, monde des
scientifiques, monde culturel en général : il y a des
atouts et spécificités françaises de ce
côté là et il faut constituer des
pôles
d'excellence
autour de projets. Des pays comme le Japon, les USA et le
Canada ont déjà pris des dispositions en ce sens ;
les
projets sont la matière première à injecter dans le
système de savoir, en amont de la formation
;
Le
réseau
, s'il est réduit à un lien, peut
être assez trompeur ; alors que si on le considère comme un
lien entre des lieux
on rejoint l'idée de connexion
de lieux de vie, de proximité.
Le réseau est en effet à la fois un système d'organisation
horizontal mais en même temps permet la connexion de lieux et
pôles. Il est très lié à la
métaphore
de l'organisme
: la pensée du réseau est une
pensée à rapprocher de l'organisme et du cerveau car la
notion même de réseau vient de la médecine, de la
clinique : les médecins, au moment de la clinique naissante
(deuxième partie du 18
è
siècle) transposent le
réseau qui est sur le corps ou dans le corps et que eux observent
(effets sur la circulation sanguine, sur le système nerveux et le
transposent sur le territoire : ce qui était observé doit
devenir construit
et ils passent le relais aux ingénieurs
.
Dans
l'histoire des réseaux en France
, il y a souvent une
première variante
qui est une réussite et qui est le fruit
de la combinaison d'un pouvoir volontariste de développement
économique assez éclairé, pouvoir
industrialiste
(
Napoléon II et de Gaulle par exemple) : se produit la rencontre
entre un grand corps technique et des investissements massifs dans une
politique
néo-colbertiste
qui va permettre de réaliser le
réseau sur un très court terme.
Ensuite, l'Etat se désintéresse du réseau ;
Deuxième variante
: l'Etat s'y désintéresse
d'entrée : c'est le cas du téléphone. Il cherche
à " refiler " à un peu tout le monde les
investissements et le développement du réseau: ça met un
siècle à émerger. Là, le réseau joue contre
l'institution étatique.
La pensée
Saint Simonienne
est au pouvoir sous Napoléon
III et elle est de même très active dans les réseaux des
grands corps techniques dans les années 50 et 60 (la DATAR, le Plan).
Il y a donc un rapport ambivalent constant dans l'histoire entre cette
dialectique de l'Etat et du ré seau. On a beau dire que les
politique colbertistes sont dépassées et que les
réseaux peuvent se développer de façon autonome par le
marché, il n'empêche qu'il y a peut être des cycles
techniques qui feront que, à nouveau, il faudra refaire appel à
l'Etat (car il n'y aura peut être pas d'investissements suffisants pour
équiper l'ensemble du territoire). La dialectique
Etat-réseaux
est donc très spécifique à la
France à cause du modèle néo-colbertiste et du
modèle Saint Simonien.
Auteur de " Télécommunications et philosophie des
réseaux " - PUF 1997 - Collection " La politique
éclatée "
Audition de Bruno OUDET
Président du chapitre français
de
l'INTERNET SOCIETY (ISOC)
Résumé : Avec la mise en réseau des ordinateurs, on voit se tisser la toile mondiale des compétences et des intelligences ; dans ce cadre, le retard français est à traiter " à la base " : il s'agit d'apprendre aux jeunes générations à utiliser un clavier, clé du problème de la faible connexion des français aujourd'hui ; c'est si fondamental que les pouvoirs publics devraient équiper les écoles, en commençant par les zones défavorisées, afin de générer un mouvement massif, tout en permettant de lutter efficacement contre l'exclusion. Une démarche pédagogique réfléchie est donc nécessaire aboutissant à immerger l'ensemble des programmes scolaires dans le monde des NTIC. La mise à disposition des informations publiques sur le réseau est une autre ardente nécessité. D'une façon générale, de nombreuses rigidités inhérentes aux institutions sont à supprimer si l'on veut faire avancer les choses ; dans cette vaste perspective, l'ISOC présente de nombreuses propositions.
1. L'ISOC
est une association de droit américain
à vocation internationale créée en janvier 1992 par les
pionniers de l'Internet pour promouvoir et coordonner le développement
des réseaux informatiques dans le monde.Elle regroupe 7.800 membres dans
le monde.
2.
Bien malin qui peut dire ce que sera le
paysage du monde en
réseau
dans les années à venir, quelles sont les
technologies qui vont vraiment déboucher, vues les évolutions
très rapides : il faut donc faire preuve d'une certaine
humilité ;
Il faut prendre le retard français dès le départ,
c'est-à-dire chez les jeunes, et ce dès maintenant : c'est
fondamental. La priorité est d'apprendre à utiliser un
clavier : si les gens ne sont pas connectés, c'est qu'à la
base ils ne savent pas l'utiliser, et donc ne possèdent pas
d'ordinateur ; cette priorité du clavier est la première
chose à faire intégrer aux jeunes ; il n'est pas exact de
dire que le Minitel a donné une avance aux français sur ce
point : les gens utilisent ce dernier avec deux doigts ; le
problème n'a donc pas changé.
Les associations travaillant à l'insertion des jeunes sont les
premières à dire que les nouvelles technologies de l'information
sont une façon d'intéresser les jeunes, de leur donner de la
valeur, de leur faire prendre conscience qu'ils peuvent faire quelque
chose : ils peuvent parler de leurs quartiers, décrire les
expériences qu'ils vivent ; on peut d'ailleurs imaginer des
programmes pour les gamins qui ne partent pas en vacances, ouvrir des
cyber-cafés l'été...
Le message à faire passer aux pouvoirs publics serait donc de
dire : " mettez des ordinateurs dans les
écoles " :
en commençant par les zones prioritaires, là où l'on
recense le plus de difficultés d'insertion, et non dans les zones
privilégiées, là où les enfants ont très
souvent un ordinateur chez eux. Il faudra veiller à l'insertion dans les
programmes scolaires et de formation des maîtres, des NTIC : il faut
qu'il y ait des cours sur l'utilisation, puis d'autres cours enseignant la
recherche sur Internet, il faut faire cet effort plutôt que de simplement
dire : " Vous êtes connectés ; à vous de
jouer ".Tout ceci doit s'intégrer dans un processus
pédagogique réfléchi.
L'ISOC est très sensible au problème de l'espace public sur
Internet, à savoir la mise à disposition des informations
publiques : il nous semble tout à fait anormal que les gens ne
puissent pas voir le Journal Officiel et d'autres informations de ce
type ; il faut donc un espace public hors publicité.
D'une façon générale, il faut décloisonner,
supprimer les rigidités inhérentes aux institutions
françaises : il en va ainsi de l'Université par exemple,
où il n'est même pas possible d'utiliser des serveurs pour
l'emploi des scientifiques, ou la recherche d'emploi des jeunes
diplômés ;
Nous avons demandé la création d'un Observatoire français
des usages et des technologies d'Internet : il faut en effet un endroit
pour discuter, réfléchir, structurer l'ensemble des questions qui
se posent ;
3. Les propositions de l'ISOC :
Créer des lieux-relais pour offrir des accès publics au
réseau ;
Diffuser gratuitement l'information publique ;
Appliquer le taux de TVA de la presse aux services d'information sur
Internet ;
Développer des sites d'orientation au sein de l'information
publique ;
Développer un site public de formation, notamment sur la publication
électronique, l'Intranet et la cryptographie ;
Créer une coopérative pour aider les jeunes maisons
d'édition et les faire bénéficier de l'image de la
coopérative ;
Créer une fondation pour le soutien aux jeunes maisons
d'édition ;
Aider à l'hébergement des associations en les accueillant sur
certains sites publics (Etat ; collectivités locales) ;
Guichet unique et transparence dans les subventions d'aide à la
publication ;
Mise en place d'un service de veille et prise en compte de l'expérience
des pays plus avancés dans l'utilisation de ces technologies ;
Créer un groupe de travail sur le multilinguisme dans l'Internet ;
Offrir des supports de cours à l'échelle nationale, et mise en
ligne des thèses ;
Soutenir les échanges d'idées et le travail en
collaboration ;
Accélérer la collaboration internationale ainsi que le processus
de mise en place d'outils cryptographiques ;
Utiliser les supports médiatiques classiques pour diffuser la pratique
de l'Internet (sur la 5
è
chaîne de
télévision par exemple) ;
Faire de l'adaptation du droit d'auteur une des priorités ;
Faire reconnaître la signature électronique par le droit
français ;
Impliquer des équipes françaises dans les groupes de
standardisation qui précisent l'utilisation de Mime pour les
échanges de documents EDI ;
Définition par l'administration des procédures
électroniques pour les appels d'offre et les relations de type
commercial avec les entreprises ;
Favoriser l'avènement des terminaux bon marché et des dispositifs
de lecture des cartes à puce multi-applications.
Créer un Fonds pour développer le cyberespace de la francophonie,
rassemblant et faisant coopérer compétences et intelligences au
milieu du fort courant poussant l'anglais comme langue internationale des
échanges.
Audition de François PETIT
Vice-président d'ALCATEL-ALSTHOM
accompagné de
M. CALVET
Résumé : Le prix des communications téléphoniques reste, en France comme, plus généralement en Europe, un frein puissant au développement des diverses formes de télécommunications, y compris Internet; élément positif cependant en France: la marge énorme à la baisse des prix des équipements qui sont proposés; il suffit que les opérateurs répercutent les baisses de prix dont eux-mêmes bénéficient de la part de leurs fournisseurs; Internet, tel qu'il est aujourd'hui, explosera ou implosera tôt ou tard car il utilise des réseaux téléphoniques qui n'ont pas été faits pour cela: donc, le réseau Internet devra un jour ou l'autre être réarchitecturé et doté de capacités à large bande qui, à l'heure actuelle, font défaut; autre frein à son développement: le fait qu'il ne respecte pas les lois normales du business, les différents intervenants ne percevant pas la rémunération qui devrait être le reflet de la valeur ajoutée qu'ils apportent dans le dispositif; de même se pose, en Europe, le problème des contenus; en France, le Minitel offre de ce point de vue une situation plutôt satisfaisante
1. C'est un fait que
, en France en particulier
,
le taux de pénétration du PC dans les ménages et les
écoles est très faible
, par rapport notamment aux
Etats-Unis, et encore plus le nombre des PC connectés; cette
différence s'explique entre autres par
la gratuité des
communications locales
là-bas; cependant les constructeurs ont
considérablement baissé le prix des équipements vendus aux
opérateurs, sans que cette baisse n'ait été
réellement reflétée par les opérateurs sur leurs
propres prix
; il y a donc aujourd'hui une marge énorme à la
baisse
et c'est un élément positif pour la France et
l'Europe, sachant que, et l'expérience américaine le prouve, si
le prix des communications baisse, il y a une demande très importante;
en clair,
le prix des communications est, en France, un frein au
développement d'Internet
;
2. D'une façon plus générale
et de notre point de
vue, Internet tel qu'il est aujourd'hui
explosera ou implosera à
moyen terme
: en effet, les réseaux téléphoniques
qu'il utilise n'ont pas été prévus pour lui; les
communications durent en moyenne 20 minutes (au lieu de 2 min. en moyenne
pour une conversation téléphonique) et, déjà, les
centraux téléphoniques explosent; toutes les semaines, on voit
des services d'accès à Internet aux USA qui sont
déconnectés;
un jour ou l'autre, le réseau Internet
devra être réarchitecturé et doté de
capacités à large bande qui, à l'heure actuelle, font
défaut
;
3. De même
, une raison pour laquelle Internet tel qu'il est
aujourd'hui ne se prolongera pas est que
ce système ne respecte
pas les lois normales du "business"
: les différents
intervenants
dans la chaîne d'Internet ne touchent pas une rémunération
qui devrait être le reflet de la part de valeur ajoutée qu'ils
apportent dans le dispositif; exemple aux Etats-Unis: les communications
étant gratuites et seuls les " access providers " étant
rémunérés, les serveurs sont obligés de
mettre de la publicité
dans leurs informations pour
récupérer le coût du système;
4. Les contenus
: avoir un réseau est déterminant; mais
l'aspect "contenus" est fondamentallui aussi: un des éléments du
succès d'Internet aux USA est justement l'explosion du nombre de
serveurs avec des contenus plus ou moins intéressants et intelligents;
en Europe
(est-ce dû au fait de la multiplicité des
langues
?
)
, il y a un problème au niveau des
contenus
; pour le moment, en France en tout cas, il reste à cet
égard plus intéressant de se connecter au
Minitel
qu'à Internet
;
5. En France
, en tout état de cause, il faut vraiment y
mettre les moyens
si on veut développer les usages
d'Internet et infléchir le phénomène de retard que nous
pouvons constater; mais il faut faire attention à notre démarche
et avoir conscience que la France ne doit
pas mettre en place des
systèmes fermés, propriétaires
: l'époque ne
permet plus de tolérer ça; il ne s'agit pas de refaire un "plan
informatique pour tous": la France doit au contraire
s'insérer
dans le réseau mondial
; sinon, ce serait très grave;
donc, plus particulièrement en ce qui concerne l'Education nationale,
· premièrement, ne pas commettre la bêtise de choisir, si
on veut équiper les écoles par exemple, le mauvais PC;
· deuxièmement, traiter le problème culturel latent,
particulièrement au niveau de l'Education nationale, des rapports aux
NTIC d'une façon générale;
· troisièmement, éviter les investissements inutiles du
genre construire des bâtiments pour mettre à l'abri le
matériel informatique durant les vacances, ou durant l'hiver,...
6. Autres éléments de discussion:
Si vous voulez offrir des télécommunications numériques
à largeur de bande un peu plus grande que ce qui est accessible
aujourd'hui, on a peu de problèmes: dans le réseau de transport
interurbain ou international on a par contre un problème d'accès
qui est le point de savoir comment faire pour que les derniers
kilomètres entre le point de rattachement du réseau
télécom et l'abonné soit de bonne qualité;
Autre problèmede nature similaire : les communications Internet
aujourd'hui passent sur le réseau téléphonique
général; or, ce dernier n'a pas été conçu
pour ce type de trafic; sur le long terme, il va falloir investir dans la
partie "accès"et la partie "commutation d'abonnés";
L'ouverture à la concurrence des télécommunications
laissera en fait les nouveaux opérateurs "entrants" plus
défavorisés que France Télécom: en effet, ils ont
aujourd'hui pour l'essentiel un réseau de transmission, plus un
réseau d'accès, qui, en règle générale, est
un réseau GSM, lequel réseau GSM n'est pas un réseau
à large bande (même si, aujourd'hui on peut mettre des
données sur un terminal GSM); mais les choses devraient bouger
très vite de ce côté là;
Le coût des transmissions va baisser: pour éviter le
phénomène de saturation/encombrement, comme ce qui se passe aux
Etats-Unis, les opérateurs, si le développement d'Internet devait
se confirmer, vont devoir investir tant dans la partie "accès" que la
partie "commutation": France Télécom en a conscience d'autant
qu'ils savent qu'ils ne seront pas les maîtres du jeu puisque les
offreurs d'accès Internet vont se développer spontanément;
les opérateurs seront donc bien obligés d'investir: le
problème est d'éviter d'investir trop tard, par exemple au moment
où il y aura de tels goulots d'étranglement et une telle
saturation que l'ensemble du système ne fonctionnera pas; les techniques
existent aujourd'hui: celles qui tendent à prévaloir sont l'ADSL
et l'ATM parce que ce sont des techniques modulaires permettant à
l'opérateur d'offrir à la demande des accès large bande
à ceux qui le demandent;
ALCATEL-ALSTHOM a un réseau interne de télécommunications
qui s'appelle ALCANET et qui relie toutes les filiales que nous avons à
travers le monde et notamment nos centres de recherche/développement:
c'est un réseau sécurisé car nous avons besoin d'assurer
la sécurité des informations que nous échangeons; de ce
point de vue là, Internet n'est pas la panacée;
Audition de M. PRADA
Président de la COB
A l'encontre de ce que l'on peut lire et entendre dans la
presse, je pense que le retard des entreprises françaises dans le
secteur informatique n'est pas si important. Le problème que nous
rencontrons étant, à mon avis, principalement culturel. Le
résultat étant, un blocage au niveau du financement de
l'innovation.
Actuellement, la réponse apportée par les financiers a
été la création du nouveau marché. Le but de ce
dernier étant d'aider les entreprises de hautes technologies dans leurs
recherches de financement. Néanmoins, je constate qu'il est difficile de
faire évoluer notre économie vers une économie de
marché à l'américaine où les épargnants
prennent le risque d'investir dans ce secteur. L' autre facteur est le fait que
les entrepreneurs français préfèrent trouver les
financements auprès des banques. Les sociétés
cotées en bourse ayant généralement atteint une masse
critique.
Pour ces raisons, nous avons essayé de faciliter au maximum
l'entrée sur le nouveau marché des entreprises. Limitant notre
intervention à une demande de projection financière à
terme. De même, la place de Paris s'est liée avec celles de
Bruxelles, Francfort et Amsterdam afin de créer une dynamique. Enfin,
nous disposons d'un outil financier qui devrait être utilisé pour
favoriser la prise de risque de la part des cadres. Il s'agit des
" stocks
option ". Malheureusement, celles-ci sont souvent
considérées comme des suppléments de salaire au lieu de
servir de " start up ".
Je crois donc qu'en ce qui concerne le financement des NTIC par et pour les
entreprises, il est nécessaire de laisser une grande liberté aux
gestionnaires en ayant des échéances à long terme pour que
ce marché trouve sa voie. Il est très difficile d'expliquer que
les investissements dans les nouveaux moyens de communications
représentent un gain et non un coût. Les investisseurs en
continuelle recherche de croissance constateront rapidement l'avantages de ces
nouvelles technologies.
L'autre point que je souhaiterais aborder avec vous est le fonctionnement des
marchés financiers. Les NTIC devraient provoquer une véritable
explosion de ce secteur de l'économie. La rapidité des transferts
des informations n'est que la partie visible de l'iceberg. L'autre est le fait
que chaque société pourra se passer d'intermédiaire pour
intervenir en bourse. Cette situation est déjà apparue aux
Etats-Unis et peut apparaître en France. Dans ce cas, nous nous
trouverons dans un double système. Le premier sera
réglementé et offrira toutes les sécurités
possibles pour assurer la santé financière de l'économie.
Le second risque est d'être une jungle où les protections, bien
qu'existantes, ne seront pas forcément assurées par des
institutions compétentes.
Bien sûr, les éléments dont je viens de vous faire part,
posent plus de questions que de réponses. la COB, comme la plupart des
acteurs de notre pays met en place les outils qui lui permettront d'utiliser le
réseau des réseaux non pas en tant que vitrine mais comme outil
de travail améliorant les échanges.
Audition de Madame Anne de la PRESLE
CCDA
La mise en place d'une "culture presse bouton" pour
maîtriser l'utilisation du réseau me semble devoir être un
des objectifs de la mission qui vous a été confiée par le
Premier Ministre. Par ce biais, la France pourra se positionner sur l'immense
marché que représente le contenu de l'Internet.
L'éducation représente, par là-même, la source de la
préparation des jeunes générations aux nouveaux moyens de
communication et d'information. Elle permettra de rompre l'équation qui
a été admise jusqu'à présent : nouvelles
technologies de l'information égale dépersonnalisation et
économie de personnels. D'autre part, pour nos jeunes
générations, les besoins en formation pourraient
représenter de nombreux emplois (formateurs et formateurs de formateurs).
Je me permets de vous préciser que je n'ai pas commencé par
mentionner l'équipement des écoles. L'échec du plan
"informatique pour tous" a démontré que la mise à
disposition de matériel informatique ne suffisait pas à implanter
de nouvelles habitudes. Même si l'utilisation d'un système
propriétaire a pour avantage de fidéliser le client grâce
aux services offerts, particulièrement adaptés à ses
besoins, il a l'immense inconvénient de cloisonner le marché et
d'obliger le client à adopter plusieurs systèmes
différents (tous évolutifs, au rythme variable, selon
l'interlocuteur).
Concernant le Minitel, il est clair qu'il a des défauts. Il est lent,
arborescent et les utilisateurs disent avec raison que sa principale
utilité est pour les renseignements ponctuels. Par contre, il est d'un
maniement simple. Hélas, pour ceux qui ont eu l'occasion de se connecter
à l'Internet, cette simplicité n'est pas suffisante pour
représenter une véritable concurrence à terme vis à
vis du réseau des réseaux.
En France, les internautes représentent une très petite partie de
la population. Les avantages des services Télétel
d'intérêt non purement hexagonal, s'ils étaient
transférés sur l'Internet permettraient de mieux répondre
aux besoins du grand public. En effet, ils ont su cibler les besoins afin de
mieux y répondre. Chose qui ne fait qu'apparaître sur l'Internet,
où la livraison d'informations pose moins de problèmes que celle
des biens matériels.
Dans un autre domaine, toutes les entreprises n'ont pas encore perçu
l'utilisation professionnelle des NTIC, alors que cela va représenter un
gain de temps fantastique en recherche d'information et en communication. Comme
pour l'éducation, la majeure partie du travail de migration vers le
réseau sera représenté par la formation et l'assistance.
Les entreprises réaliseront rapidement les possibilités qui leur
sont offertes pour communiquer soit entre elles, soit vers le grand public.
Lorsque j'utilise le terme communiquer, je sous-entends la volonté de
proposer l'achat ou la vente d'un bien matériel ou immatériel.
Là encore, la notion de "bouquet de services" telle qu'exploitée
grâce au système Kiosque de Télétel, avec reroutage
apporte une expérience non négligeable.
Pour conclure, il est clair que l'Internet représente un enjeu. Mais
nous devons pouvoir rattraper notre retard en utilisant judicieusement les
avantages du Minitel. Moins dans le domaine technique que dans l'approche des
services proposés, le style éditorial à l'écran
étant, en France, souvent de grande qualité.
Audition d'Alain PRESTAT
Ancien président de THOMSON Multimedia
Résumé : Dans le millénaire qui s'achève, il y aura eu deux révolutions majeures de l'information : celle de Gutenberg et la révolution de l'information en cours aujourd'hui. Le rapprochement de trois mondes jusqu'alors distincts (l'électronique grand public, les télécommunications et l'informatique) va donner naissance à l'intéractivité des savoirs ouvrant elle-même des perspectives de croissance extraordinaire. Cela signifie que, d'un seul coup, on va créer au niveau mondial une capacité de créativité et d'innovation sans précédent. La possibilité pour un plus grand nombre d'accéder à l'information va décloisonner le savoir, ne plus le réserver aux "élites " et entraîner une transformation radicale des économies et plus généralement de nos sociétés ; et, comme on le constate tous les jours, au rythme des investissements et des annonces, tout évolue très vite.
1. En terme de vocabulaire
, je pense que la
référence au " numérique " est
déjà périmée.
Le numérique, c'est
comme la prose pour Mr Jourdain
; c'est uniquement le moyen de
compresser les données et de travailler sur elles; le virage des
techniques numériques est maintenant loin derrière nous ; en
cela, la France n'est pas très en retard car ce virage a
été pris au bon moment. Toute l'information peut maintenant
être numérisée sous forme de 0 ou de 1 qui forment comme un
fluide vital, comme le sang du corps. C'est donc essentiel mais je pense que la
notion d'"
interactivité
" l'est beaucoup
plus:
c'est là la vraie possibilité nouvelle offerte par le
numérique, avec tout ce que cela induit en termes de services,
d'activités des entreprises, de vie quotidienne, de travail,...
2. La révolution
vient du rapprochement de
trois
mondes
qui, jusqu'à présent, étaient
distincts :
l'électronique grand public, les
télécommunications et l'informatique
; c'est une
révolution d'une ampleur tout à fait
considérable
; c'est la porte entre-ouverte par
Gutenberg
sur le savoir qui est en train de s'ouvrir en grand.
: Tout cela vient de
ce qui s'est passé depuis la guerre avec la possibilité de coder
tout type d'information (données, images, son) de les stocker, de le
traiter et de les transmettre instantanément
Dans le
millénaire, il y aura ainsi eu deux transformations fondamentales au
niveau du savoir : l'imprimerie et la révolution actuelle.
On entre donc dans le XXIè siècle avec comme perspective
l'explosion du savoir et de la créativité.
N'importe
qui
va pouvoir accéder à des bases de données et
intéragir avec elles; cela veut dire que, rapidement, on
créé au niveau mondial une d'innovation sans
précédent. Aujourd'hui, vous avez une minorité d'individus
instruite : elle forme un petit sous-ensemble par rapport aux milliards de
terriens Demain la géographie du savoir sera différente et toute
notre économie va être confrontée à ces
problèmes de suppression des frontières.
3. Le monde de l'audiovisuel change
: il y a encore peu, on
était devant son écran et on recevait passivement l'information
sans pouvoir interagir ; depuis 1993 le téléviseur est
devenu plus intelligent en recevant plus de programmes et en renvoyant de
l'information en retour. Aujourd'hui, cette intelligence s'acquiert par
adjonction de boîtes ; demain, elle sera peut-être
progressivement intégrée dans le téléviseur devenu
un véritable terminal multimedia domestique. Du côté du PC,
de manière équivalente, à une évolution vers le
concept de terminal multimedia par adjonction de cartes pour porter les
fonctionnalités nouvelles. Le problème n'est pas de savoir qui va
gagner. Je pense que les deux voies cohabiteront en fonction des besoins des
consommateurs.
4. Plus important
que les équipements proprement dits
"(" le
hard "), le succès dépend des services qui peuvent
être rendus (programmes, guides, logiciels. Les compagnies de
téléphone, de câble ou de satellite se sont rendues compte
qu'il n'y avait pas que l'infrastructure qui comptait,
mais bien
plutôt les services
; ce qui explique les investissements
importants auquel on assiste dans ce secteur, les américains ayant
l'avantage de la taille de leur marché; En Europe, il y a un
problème de dimension du marché dû au multilinguisme et
à la mosaïque de contraintes nationale. Je pense pourtant qu'il ne
faut pas avoir de complexes vis-à-vis des américains et autres,
que nos ingénieurs sont suffisamment créatifs, que nos
ingénieurs et entrepreneurs sont suffisamment créatifs et que,
grâce à notre capacité d'adaptation, l'Europe doit pouvoir
profiter de ces nouveaux développement
5. Notre Education
va devoir opérer la mutation de
Gutenberg
à Internet, et ne plus se contenter du papier et
du stylo ; tout un programme en forme de révolution
culturelle. Mais il faut bien que quelqu'un donne l'exemple et imprime le
mouvement ; alors, quel meilleur vecteur que le système
éducatif ?
Audition de M. Jacques-André PREVOST
Président de l'INPS
et de
M. REVENU
Directeur marketing et développement - groupe
ATOS
membre de l'INPS
Résumé : L'INPS a pour mission de proposer aux pouvoirs publics des politiques, des stratégies et des mesures de lutte contre la complexité d'origine publique ; dans le cadre de la simplification, l'administration peut être un moteur ou un frein - tant vis-à-vis des entreprises que du grand public - en utilisant les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Aujourd'hui, les choses restent figées car nous n'avons pas un bon système de décisions politiques : il y a toujours, à un moment donné, une décision administrative qui vient bloquer les initiatives privées.
1. L'Institut National pour la Simplification
a
été créé en 1994 ; c'est une association de
type Loi de 1901.Elle défend l'idée selon laquelle, si l'on veut
véritablement mettre en place en France des politiques de lutte contre
la complexité d'origine publique, il faut absolument que la
société civile fasse connaître ses positions et crée
une demande forte, intelligible, consensuelle, et utilisable par les pouvoirs
publics.
2. Le retard français
: dans le cadre de la simplification,
l'administration peut être un moteur ou un frein à l'utilisation
des nouvelles technologies. On devrait pouvoir, par exemple, payer depuis
longtemps par carte bancaire ses impôts, les timbres fiscaux, la
vignette ; le dernier gouvernement a bien repris, dans son discours,
l'exigence des entreprises de
" guichets
uniques "
mais
il n'en a pas facilité la mise en place dans le domaine social, et il a
empêché la société civile de le faire. Or, il y a de
très nombreux exemples civils, et depuis longtemps, de mise en place
réussie de ces mécanismes : le
Minitel
, et
l'interbancarité
, c'est-à-dire l'utilisation d'une carte
bancaire dans un réseau qui est partagé, lequel réseau
vous permettant aujourd'hui, quelle que soit votre banque, d'accéder
effectivement avec votre carte à n'importe quel point du territoire pour
récupérer de l'argent, mais aussi pour effectuer des paiements,
etc...
3. Pour que l'administration
laisse se développer les nouvelles
technologies, il faudrait soit que les pouvoirs publics laissent faire le
marché, sans l'entraver, soit qu'ils participent à la
constitution d'une
structure fédérative
qui
définirait les règles du jeu (concepts, normes, etc...).
4. Ainsi, demain
, une entreprise n'aurait plus à remplir
laborieusement ses déclarations sociales et fiscales sur de très
nombreux formulaires papiers mais devrait pouvoir envoyer ces données au
travers d'un réseau permettant à chaque administration de les
recevoir à partir d'une source unique : la comptabilité de
l'entreprise. Et de quelques ordres sécurisés d'envois à
partir de l'ordinateur de l'entreprise vers les ordinateurs de toutes les
institutions publiques et sociales partenaires de l'entreprise : tous les
partenaires y gagneraient en temps, en argent, et en productivité.
5. Si l'idée du " guichet unique
a reçu trop peu
d'applications, si la tentative a échoué, c'est en raison de la
lenteur des institutions publiques à évoluer, et parce que
nous n'avons pas un bon système de décisions
politiques
: les cabinets ministériels ont toujours voulu
intervenir pour obtenir un affichage médiatique, et donc orienter et
diriger les mutations dans des domaines où ils n'ont pas de
compétence technique. Ils auraient dû au contraire laisser faire
les professionnels compétents et se mettre à leur service pour
lever les obstacles bureaucratiques publics qui les empêchent de
coordonner leurs cahiers des charges, leurs systèmes de normes,
etc...Car depuis longtemps, toutes les grandes sociétés de
services informatiques sont prêtes à mettre en place très
rapidement le " guichet social unique " ou d'autres types de
collectes d'informations nécessaires aux administrations ; elles
sont prêtes à le faire mais elles attendent parce que certains
cabinets ministériels et leurs bureaux veulent piloter la
réforme, et que si ces entreprises prennent des initiatives
maintenant, nécessitant des investissements importants, elles
risquent d'être contredites par des décisions
administrative
s.
6. Or, il faudrait être opérationnel dès
maintenant
: si j'étais ministre, je rassemblerais les
demandeurs d'informations ainsi que les grandes sociétés de
services informatiques, et je leur demanderais de proposer - en deux mois un
système et un calendrier
. Puis je concentrerais mon action
sur la levée des obstacles internes aux administrations.
Audition de Philippe QUEAU
UNESCO
Résumé : La nouvelle écriture du monde que représente Internet donne à la France des atouts essentiels : son patrimoine intellectuel et culturel et tout ce qui permet de promouvoir l'intelligence collective est donc à mettre en ligne, car le sagesse - apanage de nos vieilles nations -, qui est la capacité de valider une information dans un océan de données, devrait nous permettre de nous distinguer des autres nations et de jouer avec succès des cartes originales.
Q.
Au point de vue de l'héritage
multiséculaire de
savoirs
, pensez-vous que la France a une carte
à jouer avec l'arrivée d'Internet ?
R.
La France dispose
d'atouts essentiels et c'est là que se
joue son avenir
. On distingue trois catégories de savoirs :
l'information brute, qui, liée à la connaissance permet d'aboutir
à la sagesse ;
L'information brute : il s'agit de mettre autant que possible en ligne
toute celle dont nous disposons tant dans notre patrimoine intellectuel - les
sciences par exemple - que dans notre patrimoine culturel ;
La connaissance : nous devons absolument déployer toute notre
énergie pour mettre à profit, en termes d'Education par exemple,
toute la valeur ajoutée découlant de cette connaissance ;
La sagesse : les informations et les connaissances étant
amenées à devenir extrêmement abondantes sur le Net, la
sagesse va consister à pouvoir naviguer intellectuellement parmi cet
océan de données, à acquérir un niveau
supplémentaire dans l'intelligence de l'information ; nous pourrons
nous distinguer des autres au travers de notre capacité à nous
distancer par rapport à tous ces savoirs et à jouer des cartes
originales - la création, la recherche. La sagesse est donc la
capacité de valider une information, de juger par rapport à
différentes options. Et l'on va retrouver le rôle fondamental du
politique, consistant à juger parmi différentes options quelles
sont les connaissances qu'il faudra privilégier et encourager dans
l'intérêt général. Des questions essentielles se
posent donc aux " politiques " à l'aube de la
société de l'information : comment faire pour encourager la
connaissance ? Quelle éthique nous faut-il pour déterminer
ou conduire une politique planétaire de l'information ? La sagesse
n'est donc pas simplement celle du philosophe " loin de
tout " mais
bien plutôt la sagesse politique, l'adoption d'un système de
valeurs planétaire afin de pouvoir naviguer dans l `océan
d'informations.
Il faudrait mettre sur le Net tout ce qui est dans le domaine public et qui
pourrait rapidement créer un effet de masse, ce dernier induisant des
effets de valeur ajoutée.
Q.
Comment peut-on parvenir à ce
basculement
des
contenus du domaine public vers le Net ?
R.
D'abord, bien prendre conscience du
phénomène de
gratuité
généralement induit par Internet. D'une
façon générale
, tout ce qui permet de promouvoir
l'intelligence collective est à mettre en ligne
, tout ce qui
permettra de transformer le " cyberespace " en quelque
chose de
ressemblant à
l'agora
de l'antiquité, à un
espace public lieu de la parole et de l'action au sens
d'Aristote
;
on retrouve ici l'utilité de l'homme politique au sens
aristotélicien
du terme : l'homme politique est l'homme de
parole et d'action, celui qui ne produit pas au sens de la production de biens
matériels, apanage du marché ; et de nos jours, le risque
est de voir le marché envahir tout et qu'il n'y ait pas d'espace public,
pris dans le sens du poumon indispensable pour créer la valeur
ajoutée dont nous avons tous besoin au plan de l'Education, de la
recherche, de la création, de la connaissance, de tous les plans qui ne
sont pas directement solvables. Il faut créer la vertu dans le
" cyberespace ", valeur commune et partageable permettant
de mettre
magiquement à disposition de la planète entière un
océan d'informations et permettant à chaque nation de jouer sa
propre partie. Ce peut être la valeur du patrimoine culturel francophone
par exemple.
Q.
Quel rôle l'Etat va-t-il jouer dans ces transformations ?
R.
L'Etat doit absolument jouer le
rôle de tampon
par rapport à la pression
osmotique
du marché qui tendrait
à envahir tout. Au second niveau du savoir - celui de la connaissance -,
l'Etat a une mission prioritaire pour
l'Education
: il y a
un
cri d'alarme
à pousser en ce qui concerne la formation
de nos enfants à l'utilisation des nouvelles technologies de
l'information et de la communication.
Q.
Vous pensez que nous sommes en train de rentrer dans un monde de plus
en plus abstrait ?
R.
En effet. Notre civilisation devient de plus en plus
abstraite
et virtuelle
: aujourd'hui, 3.000 milliards de $ transitent
quotidiennement sur les réseaux, télématiques ou autres.
L'idéal serait de favoriser - dans les finalités profondes de
l'enseignement - une meilleure prise en compte de cette abstraction, d'en
analyser tous les niveaux, toutes les vertus et en même temps tous les
dangers. N'en doutons pas, la France du 21
è
siècle
sera pour une large part virtuelle. Il en découle donc cette urgence au
niveau de l'enseignement
: la nouvelle écriture du monde que
représente Internet permet des collectivités virtuelles d'esprit,
des formes d'intelligences à plusieurs
; d'où une
importance très grande de la capacité de travail en groupe, que
l'enseignement français actuel ne favorise pas ; celui-ci est
plutôt tourné vers la sélection, vers une espèce de
différenciation, alors que l'urgence de l'heure est de resserrer les
rangs.
Q.
La croissance sans emplois laisse beaucoup de monde au bord du
chemin ; ma conviction est qu'il faut leur faire accéder à
des informations, qu'ils en prennent connaissance, ne serait-ce que pour qu'ils
se sentent mieux dans leur peau ; d'ailleurs, je suis persuadé que
la connaissance trouvera une autre fonction dans les métiers de demain.
Qu'en pensez-vous ?
R.
Je partage absolument votre avis
. L'Etat doit faire en sorte
d'assurer la gratuité du maximum de ces informations
pour que
les " inoccupés ", les " inutiles " de
demain
puissent disposer de ces nouvelles bibliothèques virtuelles pour pouvoir
se former.
Audition de Christophe RALITE
Gérant de CR MULTIMEDIA
Résumé : Développer l'utilisation d'Internet en France suppose de répondre à quelques défis majeurs: le coût de l'accès au réseau, tant pour le grand public que pour les entreprises, en est un. De même, un vaste effort de formation est nécessaire aussi bien en direction des PME que des enseignants. Les médias, enfin, ont un rôle à jouer dans la démystification de l'Internet.
1. CR MULTIMEDIA
est une société de
quatre personnes spécialisée en conseil en médias
électroniques. Je suis en parallèle
Professeur à Paris
VIII
et ai été impliqué de près dans un certain
nombre d'actions menées par le Ministère de l'Education
nationale. Se poser la question de savoir quelles mesures il faudrait prendre
pour aider au développement de l'utilisation d'Internet en France oblige
à prendre le problème à sa base et à se poser la
question de savoir ce qu'est Internet. Internet est un ensemble de
technologies, de logiciels et d'hommes. C'est un réseau avec,
par-dessus, des systèmes informatiques et des terminaux, des logiciels,
des contenus et des utilisateurs. Si l'on parle du réseau - qui est la
couche "transport" de l'Internet actuel - on s'aperçoit, sondages
à l'appui
, qu'il y a un problème de coût d'accès
au réseau
: il est en France plus cher qu'aux USA,
phénomène lié au coût des lignes
spécialisées qui y sont moins chères que chez nous. C'est
un des problèmes fondamentaux.
2.
Ce problème de coût se pose au
monde de
l'enseignement en France
: les coûts de connexion pour avoir, par
établissement, un débit suffisant restent élevés.
Le grand public, quant à lui, paie la communication
téléphonique locale assez cher et ceci est le
principal point
de gêne
pour l'accès à Internet, indépendamment
des aspects culturels. Sur ce problème, les USA sont en train de faire
un pas important puisque les communications locales seront bientôt
gratuites. Les technologies qui permettent d'utiliser le câble pour
l'Internet et qui vont bientôt se généraliser pour le grand
public vont aider à son développement, mais ce n'est pas
suffisant : le téléphone va rester longtemps, pour le grand
public, le principal moyen d'accès à l'Internet.
L'avenir
d'Internet en France est - à mon sens - lié à ce
problème
.
3.
A l'heure actuelle, l'Internet tel qu'il existe est parfaitement
exploitable. La France ne doit pas faire son propre réseau. Les
technologies sont largement suffisantes pour que l'on puisse assister à
une progression de son utilisation dans notre pays. Mais il faut que les
entreprises
françaises aient la liberté la plus totale
pour les exploiter.
4.
Si l'Internet peut s'imposer dans les entreprises, c'est par
l'Intranet
et par l'
e-mail
tel qu'ils existent; ce qu'il faut
simplement, c'est
inciter les entreprises à mieux acheter
l'informatique
. L'effort de formation se situe plutôt au niveau des
petites entreprises: elles ne savent pas où chercher l'information sur
Internet et ne feront pas systématiquement l'effort de faire cette
formation si on ne les incite pas.
5. L'Education
: il faut équiper les établissements
scolaires, ce qui oblige à mettre en place une
architecture
de
suivi technique. L'Education nationale doit se
définir une
politique
. Le problème est si complexe que je ne pourrais pas dire
autre chose qu'il est nécessaire d'entamer une
vaste formation du
corps professoral
aux outils de l'Internet. Et de leur donner des outils et
la possibilité de les utiliser. Au minimum, rendre obligatoire
l'utilisation des moyens informatiques dans le cadre des cours; de même,
dans les examens, introduire des épreuves liées aux questions
informatiques. Il faut complètement s'appuyer sur l'enseignant et le
faire participer, par une action de sensibilisation couplée à une
offre concrète de matériel, parce que le couplage me paraît
fondamental.
6. Le grand public
: il faut que les médias soient plus positifs
quand ils parlent d'Internet et qu'ils réussissent à
démystifier tous ses aspects inconnus du grand public. Pour cela,
peut-on aider les journalistes à se former ? Le Gouvernement devrait
inciter, au travers des médias, les gens à acheter un
micro-ordinateur.
Audition de Jean-Marie RAUSCH
Sénateur-Maire de METZ
Résumé : Le changement de
société que nous vivons en passant de la société
industrielle à la société de l'information transforme
radicalement le comportement des hommes, et la société verticale
et hiérarchique va être remplacée par une
société beaucoup plus transversale sous forme de
réseaux ; la nouvelle société va s'administrer de par
la volonté, l'espoir et l'esprit des gens, donc d'une manière
totalement différente de la société industrielle ;
or, l'Etat, le Gouvernement, l'état d'esprit français, restent
complètement ou presque basés sur le système de la
société industrielle; Si on veut changer tout cela, il faut
s'attaquer aux thèmes suivants : toutes les formes
d'éducation, de formation, d'accès à la culture,
d'ouverture au monde ; cela passe aussi par une beaucoup plus grande
association des femmes aux pouvoirs ; même s'il est vrai qu'il
entraîne un certain retard vis-à-vis du développement
d'Internet, il ne faut pas sacrifier le Minitel mais le laisser tel quel car il
reste encore et par beaucoup d'aspects, le système le plus
rapide ;
1. Je m'intéresse à la communication depuis
plus de 25 ans
; j'ai câblé ma ville intégralement
dès 1979 et je travaille toujours sur les systèmes de
communication parce que la
Lorraine
est une région en
déclin industriel : on s'est rendu compte qu'elle était
passée il y a 150 ans de la forme de société agricole
à la société industrielle et qu'elle est en train
actuellement d'abandonner cette dernière - disparition du charbonnage,
de la sidérurgie ; je veux conduire aujourd'hui son virage vers la
société de hautes technologies, sans être sûr
toutefois que l'on arrivera à retrouver le même niveau d'emplois
que jadis ;
2. Ce qui change en fait aujourd'hui, c'est le mode de fonctionnement de la
société
: le système de la société
industrielle qui a dominé notre activité de 1835 à nos
jours était en gros un système qui, aussi bien en matière
d'organisation politique qu'industrielle et de management, était
très hiérarchique, pyramidal
avec défense du
" pré carré ", avec l'ordre qui venait d'en haut, avec
une certaine rigueur et raideur ; le changement de société
que nous vivons actuellement en passant de la
société
industrielle
à la
société de
l'information
transforme radicalement, à mon avis, le
comportement des hommes, et la société verticale et
hiérarchique va probablement être remplacée par une
société beaucoup plus transversale sous forme de
réseaux ; la nouvelle société va s'administrer de par
la volonté, l'espoir et l'esprit des gens
, donc d'une manière
totalement différente de la société industrielle ;
or
, l'Etat, le Gouvernement, l'état d'esprit français,
restent complètement ou presque basés sur le système de la
société industrielle qui est pyramidal, c'est-à-dire
hiérarchique et vertical
;
3. On le voit
au travers du non-enthousiasme pour une vraie
décentralisation - par exemple les réactions d'anciens
élèves de l'ENA aux changements annoncés concernant leur
école : on se rend compte qu'il sera difficile de passer d'une
forme de société qui est
très centraliste et
centralisée vers une société plus horizontale, plus en
réseau, plus transversale
. Ceci est le
grand blocage
à surmonter dans la modification de la société
française
; les gens ayant de plus en plus
d'informations, étant de plus en plus rapprochés, pouvant de plus
en plus se brancher les uns sur les autres, pouvant de mieux en mieux se
connecter, rentrent qu'on le veuille ou non dans un système de
réseaux dans lequel il y a une grande transversalité une
connaissance infiniment meilleure que dans l'ancienne société
avec ses " prés carrés ", ses secteurs
réservés, cette attitude très centralisatrice et
jacobine
;
4. Si on veut changer tout cela
, il faut s'attaquer aux thèmes
suivants : toutes les formes d'éducation, de formation,
d'accès à la culture, d'ouverture au monde ; cela passe
aussi par une
beaucoup plus grande association des femmes aux
pouvoirs
, parce que les femmes n'ont pas une mentalité trop
verticale et hiérarchisée ; elles ont beaucoup plus une
mentalité transversale, de contact, de réseau ; autour de
moi d'ailleurs, j'ai placé des femmes à parité avec les
hommes, partout : ça marche très bien et je suis la seule
grande ville de France à ne pas avoir augmenté les impôts
depuis 1984 : vis-à-vis des problèmes de dépenses et
d'investissements, les femmes sont rigoureuses ; donc,
dans un pays
comme la France, plombé hiérarchiquement, il est probable que
l'un des grands moyens d'en sortir est de placer des femmes partout aux postes
de responsabilités
;
5. La France comporte des ingénieurs absolument extraordinaires ayant
inventé des technologies remarquables et qui, pour la plupart,
marchent ;
mais ils ont doté ces technologies de concepts dans
lesquels ils les ont emballées et qui ne marchent absolument
pas
; et c'est l'un des grands drames français ; dans le
domaine des NTIC justement, on a loupé la plupart des belles
technologies qu'on a inventées parce qu'on les a habillées de
concepts " à la française " qui ont complètement
" foiré " : ainsi, les 819 lignes, il y a une
cinquantaine d'années : génial, la plus fine
définition,...mais on a ensuite obligé les français
à acheter un poste en 819 lignes, on a payé deux fois plus cher
que les allemands, déjà entrés dans les 625 lignes
fabriquées en grande série...bref, une erreur
économique ; on pourrait dire la même chose du
procédé SECAM : le PAL a fait une percée sans commune
mesure avec lui ; puis il y a eu " l'erreur
absolue " : le
plan câble ; ça nous a coûté 30 milliards et
nous sommes le pays le moins bien câblé du monde...Enfin, les
satellites : on a lancé TDF1 et 2 : catastrophe
financière : il n'y a rien dessus ; c'est terminé,
planté !Pour
Internet
, quand c'est arrivé, on a
dit : " c'est un truc américain, nous, on a un système
infiniment meilleur qui est le Minitel " ; on ne s'est pas
bousculé jusqu'à il y a six ou sept mois ; dernier
exemple : la numérotation à 10 chiffres, complètement
débile par rapport à celle d'autres pays ; bref, " on
est les meilleurs " ...mais ça reste à prouver car le
système dans lequel on a emballé notre meilleure technologie
s'est, lui, " planté " ;
6. A qui la faute ? Que faut-il faire ?
Pierre LAFFITTE l'a bien
analysé : la France a toujours eu un conflit entre des
intérêts qui ont peut-être été bien
définis, non par des ministres de l'Education nationale mais par des
gens qui se sont plus ou moins occupés de cela, et entre
l'industrie ; et, lorsqu'il s'agissait de faire un choix entre l'emploi et
l'industrie, on a plutôt privilégié l'industrie aux
dépens de la formation et de l'enseignement : chaque fois qu'on
pouvait faire une vraie percée sur quelque chose, et notre retard au
niveau des écoles est dû à cela, on est bloqués par
des gens qui disent : " Ah non ! le seul matériel que
vous ayez le droit de mettre, c'est du Bull ; celui-là est
américain, ça ne va pas ! " ;
7. Les écoles
: la situation de l'informatique -
le
stylo des gosses de demain
- est peut-être moins dramatique qu'on
ne le dit : récemment, je me suis rendu dans un collège de
Metz : à la question : " combien avez-vous d'ordinateurs
dans la classe ? ", la réponse a été 1 ou 2,
c'est-à-dire rien ; mais, à la question : " qui
sait se servir d'un ordinateur ? ", presque toutes les mains se
sont
levées ; j'ai demandé : " comment ça se
fait ? ", ils m'ont répondu : " on en a un à
la maison " ; il y aurait donc là, de la part du
Gouvernement
, quelque chose à approfondir : ne pourrait-on
pas, plutôt que d'équiper systématiquement les
écoles, aider les familles à acquérir des ordinateurs pour
leurs gosses, chez eux ? les gosses en prendraient plus soin, et cela
coûterait moins cher
;
8. Le Minitel
: j'ai été un des premiers à
dire, alors que tout le monde en faisait la louange, que le Minitel serait
assez rapidement dépassé par des réseaux informatiques
nouveaux ; cependant, aujourd'hui, même s'il est vrai qu'il
entraîne un certain retard vis-à-vis du développement
d'Internet par exemple,
il ne faut pas le sacrifier mais le laisser tel
quel car il reste encore et par beaucoup d'aspects, le système le plus
rapide
: pour réserver, pour l'annuaire, pour consulter des
horaires d'avion, il est fabuleux, en tout cas plus rapide
qu'Internet ;
il faut donc le laisser partir " en
sifflet " doucement et progressivement et arriver, avec Internet ou
des
réseaux Intranet, à des choses qui soient aussi bonnes que le
Minitel
;
Audition de Maurice REMY
Ancien Directeur général de
MATRACOM
Président d'Auteuil Participation et Conseil
Résumé : Le retard français dans l'utilisation d'Internet s'explique d'abord par un problème culturel: nos traditions hiérarchiques, nos mentalités sont très différentes de l'esprit d'Internet, fait d'initiative et de créativité; puis il reste des problèmes techniques, tels que la l'encombrement du réseau: le développement de l'utilisation d'Internet ne coïncide pas avec les moyens que l'on met à la disposition des gens; enfin, des problèmes liés à l'incapacité où nous sommes de développer des entreprises travaillant sur l'innovation, pour de multiples raisons, notamment fiscales; il est donc très important de pouvoir réagir vite et, au premier chef, de songer à obtenir que nos enfants, dès leur plus jeune âge, apprennent à utiliser les NTIC.
1.
Mon implication dans Internet est liée aux
relations que j'ai établies avec une entreprise américaine qui a
développé une technologie dans les radiocommunications qui permet
d'augmenter leur capacité, de mettre beaucoup plus d'abonnés;
j'ai développé un projet, dans ce cadre, appelé "les
boucles radio Internet rapides" et qui permettrait un accès plus rapide
à Internet: il permettrait d'avoir 800 kg bits par seconde en
liaison radio, ce qui permettrait d'avoir une image de qualité en une
seconde, de faire quasiment de la vidéo;
2. Le retard
de la France dans l'utilisation d'Internet ne tient pas
à un problème de compétences technologiques, on trouve des
français parmi les créateurs de technologies, mais peut
s'expliquer ainsi:
On a un problème culturel important vis-à-vis de ce genre de
technologies, sous deux aspects:
le premier est lié à nos structures de pensée, à la
mentalité: nos traditions hiérarchiques bien ordonnées,
pyramidales; l'exemple typique est le Minitelet son kiosque: sa structure et
son fonctionnement sont bien ordonnés; pour aller de là à
là, il faut remonter puis il faut redescendre. Alors qu'Internet c'est
vraiment tout le contraire; c'est le système dans lequel il n'y a pas
d'organisation: on peut aller d'un point à un autre; c'est très
différent; c'est un peu, comparé au Minitel, la hiérarchie
contre l'initiative. Ou encore l'économie administrée et la libre
entreprise. Pour trouver quelque chose sur Internet, il faut avoir des
initiatives; lorsqu'on a lancé le Minitel,c'est justement le moment
où l'on voyait apparaître les premiers PC où l'on trouvait
de l'intelligence, qui permettait des initiatives...Ce qu'il y a d'affreux,
c'est que les premiers PC étaient français... et que l'on est
passé à côté d'un succès mondial.
A Matracom, nous avons essayé de vendre le Minitel aux américains
et ça n'a pas marché: ça ne correspondait pas du tout au
mode de société; donc, notre problème est bien culturel;
et on le retrouve au niveau des écoles: aux USA, les étudiants
ont un sens de l'initiative, vont dans les bibliothèques, recherchent;
beaucoup plus que chez nous.
le second, c'est Internet lui-même: c'est pour une grande partie en
anglais; la conséquence est qu'en France, même si les gens ont
fait des progrès dans cette langue, on ne trouve pas beaucoup de sites
français;
Des problèmes techniques: il y a des problèmes d'encombrement du
réseau en France, plus importants qu'aux Etats-Unis; l'accès est
difficile; il y a un décalage entre le développement de
l'utilisation d'Internet et les moyens que l'on met à la disposition des
gens;
Des problèmes liés à l'incapacité où nous
sommes de développer des entreprises d'innovation dans ce secteur. Par
exemple, un de mes fils a créé une entreprise de logiciels; il
travaille dans le domaine de la sécurité cryptographique: il a
créé une centaine d'emplois en 7/8 ans; il aurait fait cela
aux USA, il aurait 1.000 ou 2.000 personnes, il serait coté en bourse,
il aurait d'autres moyens de financement; je pense qu'on n'a pas les structures
économiques, financières et fiscales adaptées; on est
handicapés par nos structures, par le manque d'entrepreneurs;
Il y a, à ce titre, un obstacle considérable dont on ne parle pas
assez, celui de
la fiscalité des "stock option
". Aux
Etats-Unis,
les gens créent leur entreprise; ils ont des "stock options" et puis,
s'ils réussissent, le jour où l'entreprise arrive en bourse, ils
deviennent riches. En France, on est jaloux de la réussite et l'on taxe
de manière spoliatoire les entrepreneurs.
3. Autres éléments de discussion:
Internet va créer un environnement nouveau: le commerce
électronique, un court circuit complet du système postal à
terme, le télétravail, avec des conséquences sur
l'aménagement du territoire, sur les relations familiales; tout ces
choses vont se généraliser. A terme, Internet sera le
deuxième réseau universel de télécommunications,
à côté du réseau classique; dans l'industrie, on va
avoir un développement de tout ce qui est Intranet, qui va amener des
besoins de connexion entre réseaux locaux de plus en plus importants; il
y a probablement des choses que l'on imagine pas encore et qui se feront; le
basculement se fera quand un grand nombre de gens prendront conscience du
phénomène, ce qui n'est actuellement pas le cas;
Je pense qu'il faut qu'on trouve une solution au niveau local, au niveau
régional, arriver à mettre en place des structures qui
court-circuitent un peu le mécanisme de l'Education nationale, non pas
forcément en court-circuitant les maîtres, mais en
court-circuitant la structure; je ne sais pas comment il faut faire, je n'ai
pas de solution; il faut qu'on obtienne que nos enfants, dès leur jeune
âge apprennent à utiliser les NTIC, à être
créatifs ;
Audition de François REINER
Directeur du secteur médiathèque et
réseaux
Cité des sciences et de l'industrie
Résumé : Nous sommes au moment du retournement d'une institution qui s'est vécue largement, depuis sa création, comme un monument au rôle centripète ; ce retournement nous conduit à un partage plus équitable entre ce rôle centripète et ce qui se passe dans le sens centrifuge pour pouvoir mettre à disposition nos ressources à l'extérieur ; tout cela va de pair avec le grand projet en cours de plate-forme de diffusion à hauts débits. Nous avons un problème à résoudre en matière scolaire : les NTIC peuvent aujourd'hui aider mais encore faut-il qu'elles trouvent leurs place dans l'acte éducatif lui-même ; c'est un problème non résolu jusqu'à présent ; notre système d'enseignement reste trop dogmatique et beaucoup de choses sont à revoir à cet égard.
1. Le secteur médiathèque
et
réseaux a la charge organique de la médiathèque plus ce
qui était auparavant dispersé, à savoir le
département informatique
, celui de
la production
audiovisuelle
,
les produits interactifs
, le département
" sciences actualités "
; cela regroupe tout ce
qui produit ou diffuse des «objets informationnels» à usage
interne et externe ;
2.
Nous sommes au moment du
retournement
d'une institution
qui s'était vécue largement, du fait des conditions de sa
création il y a dix ans, comme un monument qui avait un rôle
centripète
avec une mission de vulgarisation scientifique,
technique et industrielle ; ce retournement nous conduit à un
partage plus équitable entre ce qui se passe dans le sens
centripète
et ce qui se passe dans le sens
centrifuge
pour pouvoir mettre à disposition nos
ressources à l'extérieur ; dès l'ouverture, en 1986,
nous avons lancé nos documents à l'extérieur de la
cité ; nous avons été accessibles par le
réseau disponible à l'époque, le
Minitel
, et notre
catalogue fut le premier accessible à distance pour nos
abonnés ;
3.
Nous sommes aussi une
médiathèque
, ce qui
veut dire
bibliothèque multimedia
: nous avions
dès le départ comme mission de rassembler, autour de
l'écrit, des documents informatiques et audiovisuels divers, ce qui fait
que nous avons aujourd'hui rassemblé 4.000 documents audiovisuels
représentant environ 1.200 heures de programmes ; nos
systèmes permettent à un utilisateur d'accéder à
n'importe lequel de ces documents ;
4.
Tout ceci va de pair avec le grand projet qu'a impulsé
Gérard THERY que nous appelons
CCR
: projet de plate-forme
de diffusion à hauts débits qui repose sur les technologies ATM,
qui donne bien entendu la possibilité de transporter aussi de l'IP sur
ATM
, mais, au-delà de l'IP et de ce qu'il sait faire, nous donne
la possibilité d'avoir de l'image dans les deux sens, d'intervenir
dessus, d'avoir de la simulation à distance ; notre souci est donc
soit de mettre les contenus existants à la cité sous une forme
compatible avec ce type de diffusion, soit de créer des contenus
spécifiques qui soient compatibles avec elle ;
Au-delà d'un impact interne, optimiser les ressources en contenus dont
nous disposons, nous en attendons un
impact externe
, la diffusion
de ces contenus ; l'usage des réseaux doit nous permettre de faire
de façon beaucoup plus simple des tas de choses que nous avions du mal
à faire jusqu'à présent ; ainsi, pour les
expositions itinérantes
: c'est très
coûteux à faire ; à partir du moment ou nous abordons
le concept d'exposition virtuelle ou de traduction virtuelle d'exposition
réelle, il évident que l'accès à distance devient
beaucoup plus simple et moins cher mais cela suppose bien entendu que ce soit
conçu pour être utilisé de cette façon
là ; cela suppose que la cité détermine sa propre
doctrine sur la façon dont nous voulons que nos contenus soient
accessibles à l'extérieur ;
5.
Nous avons un
site Web
, mais qui reste très textuel
à l'heure actuelle ; bien que ce soit très complexe,
nous
envisageons de le connecter au système de réservation
, pour
donner aux gens une capacité de préparation : ce n'est pas
la peine d'offrir des choses qui tel jour sont complètes à la
cité des enfants ou à la Géode ; or, actuellement,
pendant les périodes de forte fréquentation, une centaine de
jours dans l'année, il y a des phénomènes d'affolement
à l'entrée dans la bâtiment, des queues devant les
caisses ; les dialogues devant les caisses sont beaucoup trop longs pour
expliquer ce qui disponible ou pas ; bref, il faut améliorer le
système ;
6.
Dans la constitution de notre fond, nous avons rencontré plus
de
résistance
de la part des producteurs audiovisuels
français que de la part de producteurs distants ; en fait, ces
derniers avaient amorti sur d'autres marchés leurs produits et n'avaient
probablement jamais imaginé qu'ils vendraient quelque chose en
France ;
à partir du moment ou nous mettrons notre fond à
disposition du public, je pense que la relation va s'inverser avec les
détenteurs de droits
: jusqu'à présent,
c'est nous qui allions les voir en disant " tel film nous
intéresse, nous payons une somme forfaitaire pour pouvoir les mettre
à disposition du public pendant dix ans " ; je pense qu'on va
pouvoir passer à un autre système, que l'on est d'ailleurs en
train de négocier avec la BBC, qui est l'un de nos plus gros
fournisseurs, consistant non plus
en paiement forfaitaire
mais en
paiement à l'usage
; ça change les choses car
le paiement forfaitaire est à payer même pour des choses qui ne
seront jamais utilisées ; les moyens budgétaires que nous
économiserons ainsi seront reportés vers l'acquisition des
droits, nous permettant d'élargir notre cadre ;
7.
Il faut absolument
distinguer l'écrit de la forme
papier
parce que l'écrit, lui, est à la veille d'une
amplification encore considérable de son importance
contrairement
à ce qu'on raconte
; il n'est absolument pas mis en
danger ; ce qui l'est, ce sont les formes de l'écrit, la liaison
entre l'écrit et le papier, la forme livre ;
c'est une mutation
qui va se produire
;
8.
Un bon
tiers de nos visiteurs sont des scolaires
et
nous avons beaucoup de programmes éducatifs ; et là, nous
avons un
problème
à résoudre : tous ces
dispositifs peuvent aider, mais
encore faut-il qu'ils trouvent leur place
dans l'acte éducatif lui-même
; ce n'est aujourd'hui
pas le cas ; les réseaux, c'est très bien, mais comment
faire pour que, dans le cadre de l'établissement scolaire, ils aient
leur place ? C'est un problème que l'Education nationale n'a pas
résolu, ni avec la télé, ni avec le cinéma et
pratiquement pas avec l'audio ;
L'activité intellectuelle la plus utile à l'enseignement, c'est
généralement l'enseignant qui l'a, c'est-à-dire que
c'est la préparation de son cours qui est l'activité la
plus utile
; or, j'ai toujours été irrité de
voir le temps passé par les élèves à écrire
sous la dictée le résumé du cours du professeur qu'il
avait certainement lui-même préparé longuement ; c'est
quelque chose qu'on retrouve dans toutes les disciplines, à savoir que
le travail le plus formateur, c'est généralement celui qui
en a le moins besoin, l'enseignant, qui le fait et qui ensuite, dans notre
système dogmatique d'enseignement, le met à la disposition de
l'élève sans que celui-ci ait besoin de faire ce travail
là
; c'est vraiment l'inverse qu'il faudrait faire ;
ce type de dispositif, ce n'est plus possible car aujourd'hui, on peut
lâcher un élève ou un groupe d'élèves
à la recherche de l'information et ce sont eux qui font le travail .
Audition de Francis REVERSE
Président de DEGRIFTOUR
Résumé : Dégriftour et Réductour utilisent, en termes de commercialisation, tant le Minitel qu'Internet ; ce dernier outil présente de nombreux atouts : la page d'accueil qui ne figure pas sur le Minitel, la navigation sur le site, beaucoup plus agréable pour le client ; cependant, l'information textuelle est rigoureusement la même ; dans l'ensemble, ces moyens télématiques nous différencient des agences de voyage traditionnelles car nous n'éditons pas de brochures, et nous ne recevons pas de clients ; les avantages d'Internet se ressentent également à d'autres niveaux : un coût de distribution de nos produits très inférieur à celui de nos concurrents, le référencement de produits ne figurant pas sur les catalogues papier traditionnels, une actualisation quotidienne de nos offres, une réactivité exceptionnelle face aux évolutions tarifaires (liées à la fluctuation des monnaies) ;
1.
Nous avons une casquette
Dégriftour
,
qui est une marque qui a été très
médiatisée, et nous avons une deuxième casquette qui est
Réductour
, concept créé plus tard, et qui est un
Tour operator
qui n'a pas de boutique ni revendeur, ni même de
brochure : on vend donc les mêmes produits que les autres
Tour
operator
, mais à un prix moindre car nous faisons des
économies importantes : dans le prix d'un voyage, il y a plusieurs
centaines de francs pour la brochure papier, on peut distribuer jusqu'à
90 brochures pour une seule vente ;
Dégriftour
est donc fait
pour des gens qui veulent partir au tout dernier moment, sur un coup de coeur,
ou parce qu'il y a un côté ludique dans la démarche ;
2.
Nous avons un serveur sur lequel on a branché le
Minitel et
Internet
; pour nous, ce sont deux media qui permettent de
commercialiser ; jusqu'à aujourd'hui, ça reste très
franco-français : nous avons très peu de commandes venant de
l'étranger ; pour la France, Internet représente
6% de
notre chiffre d'affaires
; nous mettons en place un catalogue sur
Minitel et sur Internet en anglais qui a pour but de vendre la France au monde
entier ;
3. Sur Dégriftour
, il y a 1.200 produits : 300 disparaissent
chaque jour et 300 autres apparaissent ; donc il n'y a que le Minitel qui
pouvait convenir à l'époque où on a lancé ce
système ; par contre, avec
Réductour
, on a un
catalogue de beaucoup plus longue durée puisqu'on peut acheter 6 ou 8
mois à l'avance : cela permet de vendre moins cher les mêmes
produits que les concurrents et cela permet de vendre aussi des produits
différents dès l'instant où, dans une brochure de
tourisme, il n'y a que des hôtels de grande capacité (parce qu'il
faut amortir la page), alors que le petit hôtel familial qui a cinq
chambres et deux étoiles ne peut pas être dans une brochure
d'agence de voyages ;
Donc, finalement,
· le concept de vente télématique de voyages s'adapte
à tout type de produit ;
Pour nous, Internet ou le Minitel, c'est la même chose ; il y a
évidemment le coût du Minitel qui n'existe pas sur Internet, mais
ça reste encore secondaire pour nous ; il n'y a que la page
d'accueil qui soit différente sur Internet : la navigation est
évidemment plus agréable, mais les informations textuelles sont
rigoureusement les mêmes ; sur Internet, le système est
sécurisé ; cela dit, le client a la possibilité de
nous confirmer par fax sa commande avec son numéro de carte
bancaire ;
4. Sur Internet
, il y a des photos couleur des hôtels ;
clairement, les nouveaux media sont pour nous un moyen de vendre, c'est une
brochure, avec les avantages énormes,
· de pouvoir référencer des produits qui ne sont pas
dans les catalogues papier ;
· un coût de distribution qui est mille fois
inférieur ;
· la possibilité de changer les prix en fonction des taux des
monnaies
· le côté vivant du catalogue
télématique : ne peuvent apparaître que les produits
disponibles si le client veut bien introduire sa date de voyage ;
5. Nous avons un robot
qui tous les jours, à cinq heures du
matin, va vérifier tous les vols
Lufthansa
disponibles
(notre plus gros partenaire) ; il "
check
"
tous les vols
et rafraîchit notre catalogue
Dégriftour
et
Réductour
; de même, ce robot va dans une agence qui
s'appelle
Look voyages
et il reprend tous les vols sur lesquels il y a
des vols disponibles ;
6. L'équilibre économique
: par rapport à une
agence traditionnelle, il y a quand même chez nous une quarantaine de
personnes qui travaillent à mettre des
infos
toute la
journée sur Internet : on vit un peu comme une
station de
radio
; il faut rafraîchir en permanence le catalogue, à
savoir trois fois par jour pour
Dégriftour
et une fois par jour
pour
Réductour
; il faut rémunérer ces
personnes ; ceci dit, il y a 110 autres personnes qui exploitent les
commandes et qui les traitent avec le service d'exploitation, la
comptabilité, les réservations, etc...On aura des
gains de
productivité
si on double notre chiffre d'affaires : on
passera peut être à 220 personnes, mais on restera toujours
à 40 pour les informations ; donc ce dernier coût va
baisser ;
On va aussi
automatiser
un certain nombre de procédures,
notamment les commandes pour l'aérien, mais aussi pour les
hôteliers par exemple : c'est lui-même qui, avec son Minitel,
va déclencher le débit de la carte de crédit du client et
envoyer la confirmation ;
7. Le système de tarification du Minitel
est pour le moment assez
intéressant dans la mesure où chacun choisit son tarif ; on
a mis une tarification
bleu/blanc/rouge
, on va de 1,01 à
2,30 francs ; on n'a pas une clientèle considérable de
jeunes contrairement à ce qu'on peut supposer ; ce sont
plutôt des cadres, dirigeants d'entreprise, professions libérales,
de 30 à 50 ans ; les retraités n'ont pas beaucoup de
Minitels ; les jeunes, je ne sais pas où ils sont, mais pas
vraiment chez nous ;
8.
Nous avons reçu des clients pendant un certain temps, comme
dans d'autres agences de voyage ; désormais, nos bureaux sont
fermés au public et, le seul moyen aujourd'hui pour le client de nous
atteindre est de se placer derrière un écran ;
9. Notre nouveau serveur " Club Bonjour France "
a
clairement
pour but de " vendre " la France aux étrangers. Il sera
très prochainement sur Internet en français et en anglais.
Nous avons constaté que les hôtels de grande capacité
(généralement classés***, **** ou ****luxe)
n'intéressent que 30% des touristes. Les autres souhaitent des
résidences, de l'hôtellerie légère ou de plein air,
des gîtes ruraux ou du locatif.
Nous ouvrons donc très largement notre catalogue à ces produits
et avons signé un accord avec 700 agences immobilières membres de
la FNAIM pour proposer des villas et des appartements.
D'ici un an, nous pourrons également proposer au touriste
étrangers des tarifs aériens avantageux de chez lui vers la
France.
Audition de Jacques RICHARD
Directeur du CRDP de l'académie de
Versailles,
Conseiller du Recteur
Résumé : L'Académie de Versailles a depuis longtemps compris la nécessaire adaptation des méthodes de transmission du savoir aux technologies de l'information ; dans cet esprit, ses cadres travaillent en réseau et elle met en oeuvre une politique d'équipement des établissements dont l'idée force est: pas d'équipements sans formation, pas de formation sans équipements. 30 médiapôles,20 groupes d'expérimentation pédagogique y travaillent sous la coordination du directeur du CRDP.
1. L'Education
: L'accès aux nouveaux
moyens d'information et de communication nécessite la mise en place d'un
plan national d'équipement. Il ne sert à rien de dire que
l'Education nationale est en retard en matière
d'équipements lorsque c'est l'ensemble de la société
qui l'est.
Intégrer les technologies de l'information et de la communication, c'est
aussi aider les foyers à s'équiper : l'utilisation du
magnétoscope en classe d'est développée quand les foyers
s'en sont munis.
C'est aussi prévoir une politique d'accompagnement pédagogique,
technique et de formation en dépassant le stade qui consiste à
aligner des chiffres pour prévoir un budget d'équipement en
ordinateurs et en connexion Internet (les Etats-Unis ont déjà une
pratique en cette matière, mais n'ont pas pour autant réduit la
misère de leur enseignement secondaire).
Mais le véritable problème c'est que l'on ne peut plus enseigner
comme avant et que les
méthodes de transmission du
savoir
induisent l'utilisation de ces nouvelles technologies. La
population scolaire est devenue hétérogène et
l'environnement de l'école a évolué. Bientôt, les
élèves n'accepteront plus la situation actuelle dans
l'enseignement. Car un fossé s'est creusé entre les façons
d'enseigner et la culture des élèves, entre
" l'école " que les adultes regrettent et celle qui devrait
répondre à la diversité de culture des jeunes et à
leur temps. Aujourd'hui, le maître n'est plus l'unique source
d'information et les savoirs sont dispersés dans des banques de
données textuelles et d'images...à travers le monde.
La communauté éducative doit donc se préparer à un
changement profond de l'organisation de la vie de l'établissement :
peut-on continuer à " saucissonner " le cours par tranches
de
55 mn ? La classe prend une autre dimension : branchée sur le
Web, est-elle devenue trop petite ou trop grande ?
2. Des enseignants
en ont conscience et
" bougent " :
leurs comportements ont évolué dans certains
établissements de l'académie où l'on pratique le travail
en réseau, où l'on organise l'espace autrement : une salle
de classe possédant un plan de travail central et douze ordinateurs
répartis autour, demande une pédagogie autre de la part de
l'enseignant qui n'est plus en situation frontale. C'est un début de
rupture avec l'organisation traditionnelle des cours. Mais la
généralisation n'a pas encore eu lieu.
3. Reste malgré tout un problème d'
équipements
: il n'y a pas assez d'ordinateurs alors que le
nombre d'enseignants prêts à les utiliser augmente ; il
y a peu d'établissements mis en réseau. D'autre part,
l'obsolescence du matériel posera à terme d'immenses
difficultés.
L'Académie de Versailles
a, depuis
longtemps, mis en place un plan à cet égard, en travaillant avec
les collectivités territoriales ; il s'agit de bâtir un
projet dans lequel le chef d'établissement s'engage à avoir une
équipe pédagogique qui sera formée : il ne doit pas y
avoir d'équipements sans formation, ni de formation sans
équipements. L'établissement soumet son projet qui est
expertisé au niveau de l'académie par le CRDP, lequel se charge
également, en liaison avec les corps d'inspection, non seulement de
l'expertise mais aussi du conseil nécessaire à la construction du
projet.
4.
Le travail en réseau est la seule solution pour mutualiser les
moyens dans une académie. A Versailles, c'est ce que nous avons
développé : des centres de ressources, les
médiapôles, sont répartis sur l'académie et assurent
la formation, son suivi, et ce auprès des établissements ;
les groupes d'expérimentation pédagogique disciplinaires
travaillent sur l'expérimentation des logiciels, l'information et la
préparation des formations ; l'ensemble est coordonné par le
CRDP. Ainsi, corps d'Inspection, CRDP, IUFM et MAFPEN doivent travailler dans
le même sens en mettant en synergie leurs compétences et leurs
moyens.
5. Dans les IUFM
, il y un
retard considérable en formation
initiale
, tout simplement parce que ce sont des établissements
jeunes et qu'il a fallu organiser leur mise en place. Parce qu'aussi les
professeurs-formateurs n'avaient pas comme premier objectif d'intégrer
les technologies de l'information dans les apprentissages. L'académie de
Versailles tient à instaurer une action de formation, qui consisterait,
en complément d'une formation de base, à envoyer les stagiaires
IUFM sur des sites où les technologies nouvelles sont utilisées.
6. Dans les années à venir,
ceux qui n'intégreront
pas les nouvelles technologies dans leurs pratiques pédagogiques auront
beaucoup de difficultés à conduire un enseignement permettant de
former de futurs citoyens ayant le sens des valeurs d'hier et les moyens
d'affronter la société d'aujourd'hui.
Audition de Nancy RISACHER
Docteur en Droit
nannie@imaginet.fr
LA PROTECTION DES MINEURS
SUR LE RÉSEAU
INTERNET
L'avènement des Autoroutes de l'Information, dont le
réseau Internet est le précurseur, pose, indéniablement,
aux juristes, de nouveaux problèmes d'applicabilité du droit.
Loin d'être un " vide juridique ", le réseau Internet
peut être soumis, au contraire, à une pléthore de
règles applicables, en raison de la multiplicité des situations
qu'il génère.
Dans le cadre de la préparation d'une Thèse de Doctorat en Droit,
j'ai orienté mes recherches sur les relations particulières liant
la jeunesse aux nouvelles technologies. Formidable outil de communication,
d'information et d'éducation, Internet a un rôle particulier
à jouer pour le développement des enfants et des adolescents.
Mais, comme tout vecteur d'information, Internet doit aussi concilier la
liberté d'expression et la nécessaire protection des mineurs et
de la moralité publique. Ainsi, mon propos a été d'essayer
de démontrer que le réseau des réseaux ne remet pas en
cause la problématique générale et fondamentale de la
protection des enfants dans les médias, mais, que ses
particularités, à savoir, sa structure non
hiérarchisée, son caractère protéiforme et,
surtout, sa dimension mondiale, suscitent de nouvelles réflexions quant
à l'effectivité du droit existant.
Après avoir décrit les spécificités techniques
d'Internet afin de pouvoir mieux l'appréhender au niveau juridique, la
première partie de ma thèse a été consacrée
à la démonstration de l'absence de " vide " juridique
sur Internet, mais à la présence de nombreuses
" contradictions " juridiques. En effet, l'existence d'un
véritable arsenal juridique national protecteur des mineurs et de
l'ordre public permet notamment d'appréhender la circulation sur
Internet des contenus illicites (notamment à caractère
pédophile) mais aussi des contenus préjudiciables, puisque
l'article 227-24 du code pénal français punit la diffusion
de matériels pornographiques ou violents, lorsque ceux-ci sont
susceptibles d'être vus ou perçus par des mineurs. Afin
d'étayer la démonstration, une comparaison avec les textes
régissant les médias, que l'on appellera
" traditionnels " (cinéma, presse, télévision et
télématique) m'est apparue indispensable. Par conséquent,
une analyse du droit de la communication a permis de dégager les
dispositions intrinsèquement applicables à Internet puisque le
réseau ne pose pas, sur le fond, de nouveaux problèmes juridiques.
Cependant, la difficile détermination des responsabilités
(notamment de la responsabilité pénale) des multiples
intervenants sur le réseau, a conduit, après le constat
d'échec de la voie législative ( on rappellera, à ce
titre, que la plupart des dispositions de l'Amendement Fillon ont
été sanctionnées par le Conseil Constitutionnel
français le 23 juillet 1996 et que le Communication Decency Act a
été déclaré non conforme au Premier Amendement de
la Constitution américaine par la Cour Suprême le 27 juin
1997) à l'adoption de solutions d'autorégulation des acteurs.
La deuxième partie vise à faire le point sur les défis
posés aux juristes par la dimension mondiale d'Internet. En effet, d'une
part, la mise en oeuvre du droit pénal international n'est pas
aisée et constitue un enjeu, certes juridique, mais aussi politique, et
d'autre part, l'application du droit international public et notamment de la
Convention des Droits de l'Enfant des Nations-Unies, doit être
renforcée. Néanmoins, le juriste peut s'inspirer des solutions
dégagées par la Directive européenne
" Télévision sans Frontière " modifiée le
30 juin 1997, en matière de diffusion transfrontière
d'informations par satellite, afin d'envisager de nouvelles solutions
adéquates.
Dans un premier temps, la Technique est venue au secours du Droit sur Internet,
par la mise en place de systèmes de filtrage des contenus grâce
à des logiciels de contrôle parental, à la labellisation
des sites avec l'élaboration, au niveau international, du principe
d'étiquetage neutre PICS (Plateform For Internet Contents Selection) ou
encore par l'émergence d'une Cyberjustice, avec le Virtual Magistrate
américain et le Cybertribunal canadien. Mais, des solutions politiques
sont aussi en voie de développement : après la
Recommandation du 11 septembre 1995 du Conseil de l'Europe, relative
à une coopération entre Etats membres en matière de
procédure pénale liée aux nouvelles technologies, c'est
une véritable Charte de coopération internationale sur Internet
qui a été proposée par Monsieur François
Fillon, en octobre 96, et dont les travaux d'élaboration se
poursuivent à l'OCDE.
A l'issue de 1997, année où l'enfance maltraitée a
été déclarée Grande Cause Nationale, les pouvoirs
publics, les associations, les parents et tous les citoyens se
préoccupent de la place de l'enfant dans la Société de
l'Information et agissent pour qu'Internet soit mieux intégré
à l'école ( voir le succès des récents Netdays et
l'annonce du " Plan Multimédia pour l'Ecole " par
Monsieur le Ministre Claude Allègre) mais aussi, plus
largement, dans la vie quotidienne.
Audition de Joël de ROSNAY
Cîté des Sciences et de l'Industrie
Résumé : L'évolution simultanée du nombre des utilisateurs des réseaux interactifs multimedias internationaux (qui va passer de 50 millions aujourd'hui à 400 millions en l'espace de 40 mois), et des avancées technologiques (nous sommes arrivés à l'ère du push media), ainsi que la constatation du retard pris par la France dans celles-ci nous oblige à agir très vite dans un sens combinant la réduction du coût du téléphone,l'équipement rapide et peu onéreux du plus grand nombre en matériels informatiques, et une formation repensée et généralisée à tous les niveaux de la société.Il faut même se montrer audacieux tant l'attente paraît grande en ce domaine. Le plongeon de la France dans l'économie informationnelle étant inévitable, autant mettre à profit l'économie du Minitel, quitte à faire preuve d'un peu d'imagination.
1.
Nous sommes à la
cinquième
grande étape de l'évolution des réseaux interactifs
multimedias internationaux.
La première étape de cette évolution a été
l'accès au réseau lui-même, représenté par
les fournisseurs d'accès ;
La seconde a été l'utilisation d'outils de navigation pour
naviguer sur cet énorme océan d'informations créé
par l'interconnexion des ordinateurs entre eux ;
La troisième ont été les moteurs de recherche,
destinés à trouver l'information pertinente;
Quatrième étape : l'intranet.Les entreprises ont
réalisé que les moteurs de recherche pouvaient fonctionner pour
leur propre documentation. (65 % des 1 000 premières
entreprises mondiales ont un intranet) ;
La dernière étape est le push media ou web casting ou encore
" intervision " : chacun peut reçevoir l'information
qu'il souhaite au moment désiré, le tout en fonction d'un
questionnaire préalablement rempli.
2.
Cette
évolution
est à placer aux
côtés d'une autre évolution, celle du nombre des
internautes
: de 50 millions aujourd'hui (dont
30 millions aux USA) il va passer à 400 millions en l'an 2000
(il y aura alors 1 milliard de pages
Web
) ; l'âge moyen
des utilisateurs est de 35 ans aux USA et 29 ans en Europe. Toutes
ces évolutions ont une conséquence directe: nous sommes en train
de passer d'une structure pyramidale de notre société
traditionnelle, à une structure en réseaux ;
3.
Le
message
à faire passer aux
pouvoirs publics
est le suivant : l'évolution multimodale fait que les entreprises
et les particuliers auront vite le choix entre à la fois le cuivre (qui
permet de passer 56,6 kg de Bits), le coaxial, l'ADSL (qui permet
300 méga Bits dans un sens et 150 à 200 kg Bits dans
l'autre), le satellite (34 méga bits dans deux sens, sur orbite
basse de 400 km), et la fibre optique. Il faut donc favoriser tous les
accès.Or, comme aujourd'hui il y a surtout de l'accès à
bas et moyen débit, il faut que la France, ses PME, ses entreprises,
dès maintenant, pratiquent la connaissance de l'interactivité
disponible sur ces bas et moyens débits.Et plutôt que se connecter
à
Internet
ou à
l'intranet
, il faut apprendre
à se connecter par Internet:au lieu d'attendre du réseau un
programme, la responsabilité est renvoyée sur ceux qui
s'interconnectent.
4.
Comment faire pour que la France rattrape son
retard
dans
les Nouvelles technologies de l'information
? Il y a d'abord la
volonté politique : le monde changeant (il est plus ouvert, moins
virtualisé), il faut arriver à prouver qu'il faut catalyser une
série d'initiatives de la base vers le sommet avec la complicité
de l'Etat.Il faut donc,
Diminuer le coût du téléphone en France; il est prohibitif,
notamment pour les écoles et les PME (on peut commencer par le tarif
nuit, de manière à ce qu'on puisse télécharger les
logiciels et travailler avec) ;
Des terminaux faciles à utiliser: il faut que France Telecom sorte son
Network computer.Tout ça pour qu'au départ, on incite les
français à partir d'un programme (qui pourrait être une
nouvelle formule de l'annuaire électronique étendue aux
entreprises)
Favoriser les jeunes entrepreneurs, qui seront les créateurs d'emplois
dans ces réseaux de la société informationnelle, et ce par
des moyens appropriés (fiscaux ; facilités pour la
création d'entreprises ; détaxation de certains types de
logiciels).Partant du principe que la société informationnelle
est et sera de plus en plus le catalyseur, l'accélérateur et
l'amplificateur de la société industrielle classique, il faut
clairement différencier ce type de création d'entreprises des
autres.La société informationnelle est comme l'huile qui va
dégripper et faire tourner de plus en plus vite le moteur rouillé
de la société industrielle classique.
Lancer à tous les niveaux de la société et de l'entreprise
une formation adaptée à ces outils.Il faut former les gens
à se servir d'un nouvel outil, l'ordinateur personnel, qui est le
combiné multimedia de l'an 2000. Internet pourrait s'appeler le
téléphone multimedia: l'essentiel est d'apprendre l'accès
au réseau.On apprend aussi aux gens à découvrir l'image,
à l'insérer, à la prendre avec une caméra
numérique, à l'insérer dans un document.
5.
L'enseignement
: chaque enseignant devra avoir son
adresse électronique
et être capable de communiquer
gratuitement avec le reste du monde ; on pouurait lancer dans le
même temps une
opération audacieuse
: la
formation des anciens par les plus jeunes.Ces derniers ayant compris
l'informatique plus vite que les moins jeunes, on inverse la proposition
classique : on laisse les jeunes de 12 ans former ceux de 20 ans qui
formeront ceux de 40.
6.
Le monde de
l'entreprise
: je soumets une idée :
"
la cantine du cerveau
".On peut s'y rendre par
exemple de 11
à 16 heures ; la cantine étant un lieu multimedia, une
sorte de
cybercafé
interne à l'entreprise (chaque
collaborateur dispose d'une carte à puce donnant accès au site,
permettant de stocker des informations; la carte servant en même temps
d'horodateur) ; tout ça pour éviter le système des
cours du soir ou l'on se rend fatigué et donc moins réceptif.
7.
Le
Minitel
: nous sommes assis sur un
trésor ; le minitel, c'est 8 milliards de chiffre d'affaires,
6 millions de terminaux, 6 millions d'usagers potentiels.Le
problème: les gens l'utilisent à 80 % pour l'annuaire, ne
sachant donc pas vraiment s'en servir.Les Français ont malgré
tout démontré par ce biais que la société on-line
interactive avait un besoin social.Le Minitel étant un continent
à lui seul, il faut le rapprocher du continent Internet.
8.
La
gratuité
: La leçon à
tirer pour la France, c'est qu'il faut désenclaver notre pays, notre
monde Télétel, en acceptant une
forme de risque
. Celle-ci
est paradoxale dans l'économie des réseaux, et pas très
bien comprise dans l'économie classique : c'est la gratuité.
Elle est génératrice de services à valeur ajoutée:
en étant gratuit dans un premier temps, en étant facile
d'accès, on crée des niches en synergie les unes avec les autres,
chacune d'entre elles se développant à son propre rythme. C'est
la création d'une économie fonctionnant par la loi des rendements
croissants: il y a des effets d'amplification, de boule de neige. Pour ce
faire, il faut d'abord des offres de transaction suffisamment attractives pour
des utilisateurs; l'accroissement du nombre des utilisateurs
génère des informations sur ceux-ci; on favorise alors les
interactions entre ces utilisateurs (forums
, news group
,...) ; plus
on agit ainsi, plus on fidélise les utilisateurs du site; on obtient
ensuite le profil de l'usager du site et l'on peut ainsi intéresser les
annonceurs. Il se crée une communauté d'intérêts.
C'est la nouvelle économie de la société de l'information.
Audition d'Alain ROSSET
Ex Président d'Archipel
Directeur Général d'Alex Informatique
1. Le Minitel
a eu et a encore l'énorme
succès que l'on connaît en France. Il fait du français le
plus grand utilisateur de télématique au monde. Par contre le
Minitel n'a pu être exporté à cause de
réglementations protectionnistes, notamment aux USA. Avec l'apparition
d'Internet, porteur de nouveaux modèles économiques et d'une
mondialisation des communications, le Minitel aurait dû être
adapté techniquement ainsi que à de nouveaux modèles
sociaux économiques : initier le grand public à l'emploi des
ordinateurs tout en s'adaptant aux nouveaux fonctionnements tarifaires.
2. Le fameux retard en Internet
n'est pas aujourd'hui un problème
en soit au niveau du grand public. Ce qui est grave est le fait qu'en France
(et en Europe) les dirigeants considèrent encore très peu
l'informatique comme une partie intégrante de leur stratégie
industrielle. Il s'agit d'un problème de formation en management et des
jeunes. Surtout si l'on admet que la généralisation d'Internet au
grand public passe par son utilisation en entreprise.
3. L'évolution du Minitel
aurait dû prendre en
considération les technologies émergeantes que des PME/PMI
Françaises possèdent ou possédaient puisque la plupart
d'entre elles ont été soit rachetées soit
expatriées aux USA.
4. Internet
met en avant les sociétés innovantes mais
aussi et surtout sur le plan du revenu généré, les
entrepreneurs créatifs. Les premiers sont généralement
éduqués pour cela, les seconds ont surtout le désir
d'entreprendre. Les premiers doivent pénétrer ou créer le
marché, les seconds vendent des produits finals basés sur les
produits innovants des premiers. Or, les aides s'arrêtent essentiellement
au développement des innovants, ce qui fait que la France manque
cruellement de succès marketing et surtout de créatifs qui en
sont un vecteur fondamental. Or, ce sont les créateurs qui
créeront des richesses sur Internet et dynamiseront les
sociétés innovantes. Sans eux, ces dernières (et donc nos
investissements) partent vers d'autres cieux.
5. La France
a une culture de grande entreprise au point où la
quasi totalité des aides leur sont données. Or, Internet est loin
d'être leur apanage : si il y a des aspects réservés
aux grands acteurs (les infrastructures pour le commerce électronique
par exemple), ce médium permet à une multitude d'entrepreneurs
créatifs de créer des nouvelles richesses, de nouveaux
métiers ou encore d'adapter les métiers à la
société de l'information. Ils sont jeunes pour la plupart, donc
n'ont accès à rien sur le plan tant financier que connaissances
pratiques. Et ils ne sont pas aidés. Une nouvelle stratégie pour
les aides gouvernementales, réservées aujourd'hui aux seuls
grands comptes ou innovateurs, vers ces créateurs d'entreprise serait
à mon sens la meilleure façon de sortir de notre immobilisme en
la matière, d'intéresser et de motiver, donc d'accéder au
grand public.
6. Quant à la généralisation
d'Internet aux foyers,
cela passe aujourd'hui par l'achat d'ordinateurs. Ceux-ci changent sans cesse
et l'esprit français n'aime pas cela et c'est son droit. Dans ce
contexte, un système basé sur la location (et/ou
subventionné par les opérateurs) devrait être plus
motivant. Après tout, le Minitel, les Mobiles, GSM ne se sont-ils pas
imposés de cette manière ? Une collaboration loyale entre
les PME innovantes et les grands industriels seraient à ce niveau
profitable pour le retour sur les investissements nationaux en faveur de
l'innovation.
7. Enfin, Internet
va devenir payant ! En Californie, les plus
grands revenus générés par Internet résultent
aujourd'hui des services de proximité (accompagnés de pubs),
comme le Minitel ! Les standards et les opérateurs peuvent changer
d'un jour à l'autre ou mieux inter-opérer ! Comment va donc
se comporter ce marché encore naissant ? Tous ces
éléments parmi d'autres doivent être mis à profit
pour rattraper le retard : former les jeunes et très jeunes, aider
les entrepreneurs créatifs (tarification spéciale pour leur
développement) quelque soit leur niveau technologique et leur
activité), sensibiliser les dirigeants d'entreprises...
Audition de Philippe-Olivier ROUSSEAU
Membre du CSA en charge des technologies nouvelles
Résumé : Développer l'utilisation des NTIC dans le monde éducatif suppose une réflexion approfondie sur les moyens les plus appropriés à employer si l'on veut éviter les erreurs du passé ; ainsi, cette utilisation suppose que l'on définisse un projet éducatif global autour de la manière de les employer eu égard aux structures et mentalités existantes ; d'autre part et du fait de l'introduction des NTIC, on ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion autour des rapports entre l'école et son environnement, notamment les entreprises ; il faut d'ores et déjà encourager et multiplier les initiatives et expérimentations locales en partenariat avec les entreprises ; le retard très inquiétant pris par ces dernières, en France, dans l'utilisation des NTIC ne laisse pas d'inquiéter ; il faut trouver les moyens de développer cette utilisation.
1. Je suis, au-delà des mes fonctions au CSA
,
membre du conseil d'administration du CNED, qui est le premier centre de
télé-enseignement d'Europe et le premier centre de ce type de la
francophonie, et co-responsable d'un programme de la Banque Mondiale
intitulé "
Information for development
". Il y a,
dans
ce programme, trois entités :
· le management, qui est celui de la Banque Mondiale ;
· les donateurs, qui sont soit des Etats soit des
sociétés (IBM ; Motorola ; ...) ;
· un comité consultatif, dont je suis responsable,
chargé de formuler des recommandations sur l'évolution de ce
programme ;
Ce programme a une vue globale de toutes les actions, en particulier les
actions pilotes que le fonds a décidé d'aider : l'Education
vient au premier rang ;
Les NTIC et l'Education :
Il faut essayer de voir la manière dont le monde éducatif en
général peut utiliser et peut faire siennes les nouvelles
technologies, ainsi que la manière dont le monde éducatif, avec
ses structures existantes et susceptibles d'évoluer, va enseigner ces
nouvelles technologies : il faut absolument avoir une dialectique entre
ces deux choses parce qu'il serait, en termes d'efficacité,
extrêmement réducteur de vouloir introduire, a fortiori de force,
ces nouvelles technologies sur des domaines que l'on a enseignés depuis
un ou deux siècles ;
En d'autres termes, s'il est très intéressant d'utiliser les NTIC
pour les mathématiques, la littérature et le droit, il faut en
parallèle mener une action, définir un
projet
éducatif plus global
autour des NTIC ;
L'idée de faire, comme souvent la France aime bien cela, un grand plan
national unique non seulement en ce qui concerne l'équipement
(réseaux et terminaux) mais aussi en ce qui concerne les programmes et
la manière d'introduire ces technologies, serait une erreur ; et ce
pour deux raisons simples :
· nous pressentons que les NTIC auront un impact majeur sur
l'Education ; mais, sur la manière précise dont cet impact
va se produire, nous n'en savons rien ; il faut donc rester d'une grande
modestie et se garder de toute généralisation hasardeuse ;
· l'introduction des NTIC dans le monde de l'Education posera
inévitablement la question des rapports entre l'école et son
public naturel, les enfants, et son public indirect, les parents, et puis celle
des rapports entre l' école et son environnement immédiat,
à savoir l'entreprise, les autres services publics et la
société ;
Une modeste
recommandation
pourrait être la suivante :
l'Etat, qui a un rôle évident d'initiative à jouer doit
faire tout ce qui est en son pouvoir pour susciter et pour aider les
initiatives locales
;
Sans vouloir faire le procès de l'Education nationale, je crois qu'il
est absolument nécessaire de multiplier les expériences en
partenariat, et plus particulièrement en partenariat avec les
entreprises ; il faut développer les expérimentations en
leur gardant un coeur, qui est l'école, mais en même temps, en
profiter pour faire l'école " hors les murs " par des
partenariats avec des entreprises ; de même, s'il faut profiter de
ces nouvelles technologies pour promouvoir la langue française, le
marché étant mondial, il faudra bien se résoudre à
avoir un curriculum (des cours) en langue française mais aussi en
d'autres langues ;
Il faut que les écoles disposent des équipements
nécessaires à leur connexion, c'est évident, mais surtout
qu'on les laisse prendre l'initiative des projets plutôt que de leur
imposer ; ceci dit, la clé des changements espérés
résidant dans le corps enseignant, il faut éviter la coercition
et les recommandations du genre " c'est comme cela et pas
autrement " ou " on va vous apprendre comment modifier
vos
habitudes pédagogiques avec ces techniques ",... Ceci ne marchera
pas ; il faut partir résolument modeste mais néanmoins
très déterminé ;
3. Les entreprises
: il y a, et je ne m'explique pas très
bien pourquoi, un retard vraiment considérable dans notre pays pour
l'utilisation par les entreprises du courrier électronique ; or, je
suis persuadé,
· que cette utilisation est la clé d'une meilleure
productivité ;
· que pour réformer le mode de fonctionnement interne des
entreprises, ces nouvelles technologies sont capitales: cela peut permettre de
faire " sauter " un certain nombre de relations
hiérarchiques,
d'échelons inutiles ;
· que ce la modifie également de manière assez
substantielle le rapport entre l'entreprise et son environnement :
fournisseurs, clients, concurrents ;
Or, il apparaît de plus en clairement aujourd'hui que si, aux Etats-Unis
par exemple, il n'y avait pas eu le développement de
l'économie immatérielle
que l'on sait depuis 1992,
le cycle de progression de l'économie traditionnelle aurait
été
beaucoup plus lent
; or, la France accuse
à cet égard un
retard considérable et très
inquiétant
; ces nouvelles technologies sont sources
d'emplois nouveaux : sans parler de ceux qui en vivent très bien
grâce aux "
stock options
", un
"
cyber salariat
" se développe grâce aux
NTIC, mieux rémunéré que la moyenne ;
Il faut donc trouver le moyen de combler ce retard, notamment en continuant
à faire décroître les tarifs
, en
général, du téléphone, avec, peut-être
à terme, une
double tarification
, c'est-à-dire une pour
les services de téléphonie et de télécommunications
classiques, et l'autre pour Internet ; de même, il faut favoriser
autant que faire ce peut les
infrastructures dites alternatives
(câble, satellite, fréquences terrestres) sans oublier de
continuer à développer les réseau
téléphonique classique ;
Audition d'Anita ROZENHOLC
Chargée de mission pour les nouvelles techniques de communication à la DATAR
Résumé : A la date du 15 octobre 1997, il ne convient pas de dire que la France est en retard dans l'utilisation des techniques d'information et de communication ; la situation est plus complexe. Il y a ceux qui sont de plein pied dans la " Société de l'information " et il y a ceux qui sont à côté et qui n'ont pas encore perçu les enjeux majeurs de cette nouvelle révolution industrielle : une France à deux vitesses en quelque sorte. Pour ceux qui résistent, l'effort devra consister à faire une révolution culturelle qui ne passe pas uniquement, tant s'en faut, par l'appropriation d'Internet.
Aussi devient-il urgent de mobiliser toutes les
énergies afin
de systématiser et de généraliser
simultanément
, sur tout le territoire, des pratiques de
télémédecine, de téléenseignement, de
commerce électronique, ou d'utilisation des EDI... car il faut bien
admettre que les règles qui prévalent dans la
société de l'information sont
une chance fantastique pour le
développement régional et la création d'emplois, pour
l'aménagement du territoire
. C'est pourquoi il est essentiel de
lancer le " grand Chantier " de la mise en oeuvre de la
société de l'information.
1. La France et les TIC
:
la France n'est pas en retard, elle
est scindée en deux
. Il y a ceux qui savent et ceux qui sont
à côté ; pas en retard, à
côté ; nous vivons une mutation industrielle qui valorise la
tertiarisation des processus de production et qui exige une gestion
tertiarisée de tous les patrimoines. La prise de conscience doit
atteindre l'ensemble des décideurs pour être au niveau de celle
des USA ou de Singapour.
La modernisation de l'administration : nul ne peut affirmer que la
formation professionnelle et permanente est de rigueur pour les cadres de
l'administration. Or, l'administration doit aujourd'hui donner l'exemple et
poursuivre deux objectifs : d'une part intégrer l'usage de
l'informatique en réseau et des outils telle la visioconférence
et, d'autre part, initier et soutenir autant que faire ce peut des projets
utilisant à forte dose les TIC. Le Commissariat à la
réforme de l'Etat souhaite une mise en réseau rapide de
l'administration et sa présence sur Internet ; il n'est toutefois
pas explicitement affiché la nécessaire compréhension par
les hauts fonctionnaires des règles de la société de
l'information qui permettraient de mieux orienter les investissements et les
soutiens publics en région.
L'Education nationale est bien évidemment en toute priorité
concernée par les TIC et le multimedia pour initier de nouvelles
pratiques pédagogiques, pour rendre accessible à tous la culture
mondiale mais aussi, encore ne faut-il pas l'oublier, parce que le travail
à distance sera majoritaire dans les modes de production futurs et qu'il
faut acquérir ce savoir-faire. Mais les compétences dans
l'éducation nationale sont partagées entre le ministère,
les municipalités et les collectivités locales. Aussi, pour que
la formation agisse avec toute l'efficacité souhaitable, il faut
impérativement que toutes ces compétences travaillent en harmonie
et ce n'est pas toujours le cas.
La formation continue est confrontée à une situation difficile
dans le mesure où les métiers les plus traditionnels se
transforment : l'électricien devient électronicien, le
garagiste devient informaticien ; mais les salariés appartiennent
le plus souvent à de très petites entreprises qui
bénéficient peu de la formation continue et professionnelle. Dans
le domaine des services d'intérêt général, le
multimedia on line devrait être d'un grand secours.
Les compétences pour créer des entreprises virtuelles en France
existent et, pourtant, de nombreux jeunes s'expatrient et les centre-d'appels
ne sont pas au rendez-vous alors que nos régions françaises sont
potentiellement aussi bien pourvues que l'Ecosse ou l'Irlande. Il nous faut
lancer des signaux qui donnent à nos territoires une image de
modernité.
La numérisation des patrimoines : l'Histoire nous a montré
que posséder des mines d'or et de diamants n'était pas suffisant
pour devenir un pays riche. Il fallait savoir exploiter ces richesses, les
transformer et les commercialiser : c'est là que se trouve la
valeur ajoutée. Or, la France est riche de patrimoines ayant une grande
valeur marchande dans la société de l'information sous condition
de numérisation et d'exploitation ; le souhait de Bill Gates de
s'approprier la reproduction numérique des fonds culturels de toute
nature montre bien la valeur potentielle de ceux-ci.
2.Que serait-il souhaitable de faire ? je dirais simplement qu'il nous
faut bien identifier nos potentialités dans la société de
l'information qui s'installe à grande vitesse, et ne négliger
aucune d'entre elles sachant que beaucoup sont dans des régions dites
fragiles. Le monde entier nous envie nombre de richesses cachées qui,
bien exploitées, créeraient de nombreux emplois.
Une révolution culturelle est à faire : la
dématérialisation de l'économie, l'importance croissante
des téléservices et des téléactivités
devraient obliger les acteurs de la vie économique, sociale et
culturelle à inverser les priorités traditionnelles qui portaient
essentiellement sur les routes et le béton ; les boucles locales
d'accès à des réseaus larges bandes doivent être au
coeur de la réflexion de ceux qui sont responsables des
investissements ;
Des emplois sont à créer dans de nouveaux métiers :
Créer un emploi de télé-vendeur pour accroître la
zone de chalandise de l'Armagnac, c'est accroître indirectement le nombre
d'emplois non-qualifiés ; il en va de même dans le processus
de production de la pâte de verre où la création de postes
de télé-
designer
permet de prospecter de nouveaux
marchés et d'accroître le nombre de salariés de la
production ; les centres d'appels, les systèmes de
traçabilité de produits agricoles, sont, par ailleurs, des
secteurs créateurs de nouveaux emplois que l'on voit se localiser en
Ecosse et en Irlande.
Des services publics à reconstruire :
Le
développement du téléenseignement, de la
télémédecine, la mise en réseau des
établissements publics, sont autant de bouleversements qu'il faut mener
à bine rapidement sur tout le territoire afin de faire en sorte que
chacun à son niveau et compte tenu de ses compétences, de ses
savoir-faire et de son patrimoine, soit perçu dans un espace
considéré comme ayant une attractivité compétitive.
Audition de Monique SASSIER
Ghislaine CASTILLON
UNAF
Résumé : Les familles veulent s'engager dans une démarche résolument positive, revendiquant pleinement leurs responsabilités éducatives en ce domaine. Son souci est double : il s'agit de généraliser l'accès à Internet tout en évitant que celle-ci n'aboutisse pas à une consommation sans bornes qui, finalement, raterait son objectif d'intégration. Pour l'UNAF, il s'agit de faire de ces techniques d'information et de communication un vrai moyen de construire un monde de justice, de dignité et de liberté pour tous, un monde " humain ".
1. Un enjeu pour le mouvement familial :
L'UNAF a engagé une réflexion sur les
effets
des nouvelles technologies de l'information dans la vie
quotidienne de nos concitoyens. Dès aujourd'hui, les familles doivent
être et sont déjà présentes en tant qu'actrices,
utilisatrices et usagères dans ce débat, déjà
largement ouvert sur le sujet.
Les UDAF, les associations familiales et les mouvements familiaux sont conduits
à être partenaires dans toutes les initiatives.
2. Réflexions et propositions de l'UNAF :
L'UNAF émet les
avis
suivants :
Apprendre à penser autrement
: Internet - réseau des
réseaux - est un réseau d'échange d'informations à
la différence de structures préexistantes qui consistaient
à la redistribution d'informations ; les modes traditionnels de
régulation comme le CST pour la télématique ou le CSA pour
l'audiovisuel ne sont pas transposables sur Internet. En effet, aucune
autorité de contrôle " a priori " ne peut gérer
les flux de données ; l'UNAF participe aux travaux de la commission
visant à mettre en place le Conseil de l'Internet et des services en
ligne (CISEL) et souhaite s'intégrer pleinement dans cette instance.
L'UNAF définit son champ de compétences :
· elle veut échapper à la seule
représentation
consumériste
en se positionnant en tant que représentante de
l'ensemble des familles qui sont des potentiels utilisateurs et usagers
d'Internet. Elle souhaite participer à la mise en place, à la
définition des produits, des utilisations, des contrôles et des
droits qui sont nécessairement associés à Internet.
· concernant
la " moralité de
l'expression
" : elle exclut toute conception moralisatrice
ou
tout jugement étriqué ; le projet du Code inclut dans ses
principes le respect de la dignité humaine, la protection des mineurs,
les libertés fondamentales, le respect de l'ordre public...
· elle considère qu'il n'y a pas de
vide juridique
sur
Internet : le droit commun peut s'appliquer facilement en
théorie.La protection de la personne et du consommateur est
assurée par les règles du droit commun qui, pour la plupart,
s'appliquent à Internet ; en revanche, ce droit s'adaptera aux
spécificités d'Internet ; il faut être conscient de la
difficulté d'appliquer le droit en raison de la fugacité et la
volatilité des contenus ainsi que l'identification des acteurs ;
· elle souhaite avoir une
action pédagogique
intelligente
avec les promoteurs de ces nouveaux outils et avec les
familles pour qu'effectivement ces dernières intègrent Internet
dans leurs modes de vie ;
L'UNAF encouragera et participera à des
démarches
qui
conduiraient à la création d'une commission chargée de la
labellisation des sites selon des critères et des niveaux à
définir.
Audition de Christian SCHERER
D.A.R.P.M.I
(Direction de l'action régionale et des PMI)
Ministère de l'Industrie
Résumé : Aujourd'hui, les élèves ont, au travers des NTIC, des moyens infiniment plus puissants d'acquérir des connaissances et d'apprendre que d'écouter leurs professeurs ; or, le modèle éducatif ex cathedra, où l'enseignant dispense de la science à l'élève prédomine ; mais, de plus en plus, le professeur est déstabilisé car sa génération est en retard : les jeunes générations quant à elles maîtrisent de mieux en mieux les NTIC ; le Gouvernement pourrait s'intéresser aux centres de documentation au sein des lycées et les faire évoluer doucement vers une porte d'entrée à l'Internet ; la technologie permettant aujourd'hui d'accéder à Internet par le minitel, une volonté du Gouvernement permettrait de passer outre les pressions des lobbies s'y opposant ; de même, on peut imaginer un système incitant les possesseurs de Minitel à troquer ce matériel pour des outils multimedia ; enfin, il faut mettre en ligne tous les textes officiels " nul n'étant censé ignorer la Loi ".
1. L'Education
: que faire pour informatiser les
classes
? j'ai beaucoup de sensations et peu
d'idées
; c'est un travail de très longue haleine
qui nécessiterait dix ou quinze ans ; les décision
politiques ne peuvent pas attendre ; honnêtement
, je pense
qu'il faut tout simplement laisser faire la nature
; il faut
simplement s'apercevoir d'une chose : quand l'enseignant commence à
parler d'informatique à des enfants, ceux-ci écoutent poliment
mais ils sentent bien que le message est en retard ; ainsi, je me suis
rendu dans un Lycée parisien récemment : j'ai parlé
d'Internet pendant longtemps ; les professeurs ont posé des
questions savantes et les élèves se sont tus ; j'ai
répondu et puis, à la fin, par politesse, les
élèves m'ont attendu à la sortie ; sans les
professeurs cette fois, ils m'ont posé d'autres questions ; ce qui
veut dire que c'est le modèle éducatif
ex cathedra
,
où l'enseignant dispense de la science aux élèves, qui,
une fois de plus, a prévalu ; or,
aujourd'hui, les
élèves ont des moyens infiniment plus puissants d'acquérir
des connaissances et d'apprendre que d'écouter leurs
professeurs
; ceux qui cherchent de l'information peuvent la
trouver dans des réseaux comme Internet ; le professeur est
profondément déstabilisé car sa génération
est en retard ;
Je pourrais multiplier les exemples montrant qu'Internet est plus un
problème pour les quadragénaires et plus âgés que
pour les jeunes qui, eux, " sont tombés dedans " ;
peut-être devrait-on considérer Internet comme on considère
aujourd'hui la conduite automobile : il y a des gens de l'Automobile Club
qui viennent de temps en temps expliquer aux enfants comment on conduit une
automobile, leur font faire un petit tour dans la cour de
récréation avec des voitures électriques : mais,
souvent, les enfants se débrouillent mieux que les
professeurs
...
Les enseignants feraient bien de demander aux
élèves comment utiliser les NTIC car souvent, les jeunes s'y
connaissent, eux
;
2. Le Gouvernement
pourrait prendre
une mesure
qui n'est
pas très chère et qui est très douce et qui ne peut
qu'aller dans le bon sens : ce serait
de s'intéresser aux
centres de documentation
; dans les établissements
secondaires, il y a souvent un centre de ce type, lieu où les
élèves sont habitués à aller chercher de la
documentation ; il y généralement un documentaliste ainsi
qu'un ordinateur pour gérer les fonds documentaires ; il y a
parfois quelques CD-ROM mis à disposition par l'Education
nationale
; on pourrait faire évoluer doucement ce lieu vers
une porte d'entrée vers Internet
; ça aurait
l'avantage de pouvoir maîtriser l'usage qui en est fait ; car mettre
Internet en libre-service serait une catastrophe, expérience à
l'appui : les enfants vont là où il ne faut pas, c'est pire
qu'à la télé ; mettre Internet dans les classes sans
réfléchir, c'est dangereux et contraire aux grands principes de
la pédagogie ; par contre, investir dans ces centres de formation
sans y mettre Internet, c'est dommage : on prive d'ailleurs la corporation
des documentalistes d'une action particulière ; il faudrait donc
faire évoluer en douceur - comme cela a été fait pour les
guichets bancaires ou à la SNCF - la documentation guichet vers une
documentation libre-service, de façon régulée ;
3. Le Minitel
: voici deux propositions ;
La
première mesure
consisterait à
permettre aux
dernières générations de Minitel, qui sont de superbes
machines, d'accéder à Internet
: c'est possible :
mettez 80 colonnes sur le Minitel et vous avez le terminal que la
planète attend et n'a pas aujourd'hui ; si ça n'a pas
été fait, c'est sur pression des " rentiers " du
Minitel, ce
lobby
profitant d'un marché fermé ; c'est
scandaleux mais c'est hélas ainsi ; mais, une volonté du
Gouvernement permettrait de crever l'abcès ;
La seconde mesure est la " fillonette " : tout français
qui rapporterait son Minitel chez le marchand pour repartir avec un ordinateur
multimedia comportant un modem se verrait déduire de la facture une aide
gouvernementale de 1.000 francs ; c'est une mesure audacieuse qui
aurait pour effet de faire passer le monde du Minitel vers Internet ;
4. Autres éléments de discussion :
Les
communications téléphoniques
en France sont trop
chères : si nous étions dans la même situation qu'aux
USA, on paierait 150 francs mensuels pour avoir un accès
illimité au téléphone pour les communications locales, qui
nous amène au point d'entrée Internet ; et, en rajoutant
150 francs mensuels, on aurait l'accès Internet par un
access
provider
comportant à la fois une boîte électronique et
un droit lui-même illimité ; pour 300 francs mensuels,
dans un monde déréglementé, le marché sait apporter
à l'usager un accès permanent à l'Internet pour les
familles ; ceci dit, les prix vont baisser en France : à
partir du moment où on déréglemente, que des
opérateurs étrangers arrivent, où on peut mettre une
parabole sur le toit pour se connecter à un satellite de
Bill
Gates
, il est sûr que le marché va s'équilibrer ;
L'aspect équipement
est très important : on voit
qu'il y a une
barre psychologique
avec des multimedias à
10.000 francs ; il faut faire en sorte de baisser le coût de
l'investissement pour tous ;
5. Les entreprises
: afin qu'elles aillent vers Internet, il faut
d'abord " dédiaboliser " Internet ; la clé, c'est
"
Evariste
", qui consiste à
" prêcher " : ainsi, je me balade, je fais un peu le
bateleur quand il le faut, je vais sur les estrades, dans les foires de
province ; j'interpelle les PME et leur dis : " regardez ce
que
fait votre collègue japonais ou allemand " ; et, comme ils ne
sont pas sots et que leur marché est déjà en grande partie
international, ils se connectent ;
Il y a en fait trois sortes de PME :
· la
PME high tech
, qui est née dedans ; on ne peut
plus rien pour elle : elle va tirer les autres ;
· à l'autre bout,
l'artisan
ne connaissant pas la
technologie ni l'informatique : ceux-là, on va les laisser
tranquilles un moment ;
·
la PME intermédiaire
: il faut alors
prêcher, montrer, les mettre en ligne ; c'est un travail à
long terme ;
Bien entendu,
l'administration
doit elle aussi exister sur le
Web
, se présenter, et elle est d'ailleurs en train de le
faire ;
6. Les textes officiels
: les français sont censés ne
pas les ignorer ; or, il est interdit de les mettre en ligne ;
ce
n'est pas normal et l'Etat, qui en est le producteur, doit les mettre à
disposition
; d'ailleurs, la technologie le permet ; la
revendication forte est donc de dire que le citoyen français veut
accéder aux textes ; je suis prêt, si on me le demande,
à mettre la totalité du
Journal Officiel
en ligne,
sur un serveur français, sans délai,pour trois fois rien,
à condition qu'on ne m'empêche pas de le faire ; je peux le
faire au titre du simple citoyen, au titre du Ministère de
l'industrie ; bref, je ne voudrais pas que ce soit un japonais qui le
fasse ;
7. La France va subir l'arrivée du commerce électronique
et lorsqu'il sera possible sur Internet, le
lobby
du Minitel pourra se
transplanter ; mais je suis pessimiste car ce lobby du Minitel est comme
un animal d'élevage et qui est lâché dans la
forêt : il va vivre 24 heures avant d'être
dévoré par les chacals ; ils n'ont pas un public
mature
; l'ouverture du monde Minitel à Internet va faire un
carnage ; les sociétés vont mourir : il n'y en a pas
une sur dix qui arrivera à affronter Internet
;
Audition de Fabrice SERGENT
Directeur général de Grolier Interactive Europe
Résumé : La filiale Online de Grolier Interactive (groupe Lagardère) a quatre activités principales : Le Studio Grolier, qui crée des sites à forte valeur ajoutée pour les entreprises et le grand public ; une activité d'édition directe, le bouquet Club-Internet, fournisseur d'accès et diffuseur de contenus, devenu le plus grand serveur Web français ; une activité éducative qui nous a amené à créer le plus grand serveur francophone en termes de contenus, qui n'a pas vocation à remplacer l'école mais plutôt à susciter l'éveil. Internet fournit un champ d'application bien plus large que le Minitel ; sur ce dernier, les messageries - qui sont chères alors que celles de l'Internet sont gratuites - sont amenées à disparaître.
1. Il y a deux ans et demi
, alors que personne ne
s'intéressait à Internet en France, nous avons lourdement investi
dans ce domaine ; le résultat est que nous sommes passés
d'un groupe de trois personnes à 150 aujourd'hui à Paris,
qui réalise un chiffre d'affaires de plusieurs dizaines de millions de
francs et qui a trois activités principales :
Une
activité de studio de création de serveurs
Web
(
Le Studio Grolier
). Nous sommes, avec 40 personnes,
le plus gros studio ; cette activité gagne de l'argent ; nous
faisons de la prestation de services aux entreprises ; notre
particularité est d'avoir la vision d'un éditeur quand nous
conseillons nos clients ; nous ne sommes ni une société de
publicité, ni une société informatique ; notre
objectif est de créer l'audience sur le site que nous avons
créé ;
Une
activité d'édition directe
: nous créons
des produits multimedia à valeur ajoutée forte :
fanzines
électroniques ; organisation
d'expositions
virtuelles
au plan international (au lieu de se tenir au Grand Palais,
elles se tiennent sur Internet); nous vendons des contenus. Nous avons
créé "
Hachette net
" qui est le serveur des
meilleurs sites de l'Internet : il s'agit, avec une rédaction d'une
quinzaine de personnes, de labelliser les meilleurs sites de l'Internet ;
nous avons l'ambition de l'exporter à l'étranger car il permet de
donner un regard européen ou francophone sur la qualité d'un
site ;
Une
activité éducative consistant en un serveur pour
enfant
est de très loin le plus gros serveur francophone en termes
de contenus : il rassemble en fait 16 magazines et partenaires ;
ce serveur regroupe plus de 4.000 pages Web en français pour
lesquelles nous avons reçu un soutien du gouvernement en termes de
qualité (le projet a été labelisé par le
gouvernement et le ministère de l'Education nationale l'a
sélectionné pour mener une expérimentation d'envergure
nationale sur l'utilisation d'un serveur ludo-éducatif en milieu
scolaire); nous souhaitons en faire une plate-forme internationale de contenus,
un support destiné notamment aux français, aux
"
Alliances françaises
" à travers le monde, aux
Lycées français à l'international
; ce contenu
n'a pas vocation à remplacer l'école mais plutôt à
susciter l'éveil
: vous avez une liste des meilleurs sites
sur Internet destinés aux enfants, vous avez un contrôle parental
qui permet aux enfants de ne pas aller sur des sites pornographiques ou ce
genre de choses;
La vente d'accès et la diffusion de contenus avec le bouquet
" Club-Internet " :
c'est le
plus grand serveur
Web
français
; toute la
stratégie " Club-Internet " a été
montée en fonction de l'expérience que l'on a pu acquérir
dans le domaine des " Relais H " dans les lieux
publics ; notre
serveur a donc pour mission de faciliter la recherche d'informations aux
visiteurs, d'animer cette information - un peu comme sur une chaîne de
télévision - puis de fournir des moyens de paiement,
c'est-à-dire facturation du contenu, paiements à
l'abonnement ; ce serveur regroupe les plus prestigieux magazines du
groupe HACHETTE mais a une vocation généraliste tout à
fait neutre cependant ; le journal présent sur notre bouquet est
libre de choisir son modèle économique : s'il souhaite
fournir des copies gratuitement, c'est son problème ; notre
rôle à nous est de le mettre en valeur ;
2. Internet et le Minitel
: dans le sens ou Internet va permettre
des expériences liées aux divertissements que le Minitel n'a
jamais su fournir, il a un champ d'action bien plus large que le Minitel ;
le problème du Minitel est qu'il fournit des applications de messagerie
- payantes et chères - qui font la fortune de gens dans des domaines
plus ou moins reluisants ; ces messageries vont probablement
disparaître car, économiquement, elles ne tiendront pas la route
face à celles présentes sur Internet qui sont gratuites ;
chez nous, un abonnement mensuel c'est 77 francs et le coût d'une
heure de télécommunication téléphonique est de
10 francs ; donc,
une sorte de bulle va exploser sur le
Minitel
, celle des services qui ont essayé de tirer profit du
temps de consultation ; donc, les services qui ont essayé de tirer
profit du temps de consultation risquent de décroître fortement.
3. Le courrier électronique
sera l'opportunité de
pénétration d'Internet dans le grand public de la même
façon que l'annuaire électronique le fut pour le Minitel ;
le courrier électronique va prendre beaucoup de chiffre d'affaires au
fax ;
Audition de Michel SERRES
de l'Académie Française
accompagné de monsieur Michel AUTHIER
Résumé : Ce qui se passe aujourd'hui est une révolution très fondamentale, comparable à l'avènement de l'écriture, ou l'invention de l'imprimerie ; nous vivons donc une fracture, qui demande qu'on n'ait plus la même idée sur la pédagogie, sur les disciplines. Il faut tout repenser. Ce qui caractérise la façon dont le savoir s'organise aujourd'hui, c'est qu'au-delà même des réseaux, il fait espace ; et cette organisation va gouverner la façon dont on va mettre en place les technologies de réseaux ; mais il faut au préalable organiser un réseau de la demande, celle-ci appelant l'offre. Dans ce cadre, il faut réfléchir à la gratuité totale de l'accès au savoir, qui n'est pas forcément souhaitable ; dans cette révolution, un nouveau type d'enseignant est à inventer : il devra être un réel pédagogue, une sorte d'accompagnateur, et non plus un simple instructeur ; l'Education nationale fourmillant d'initiatives locales, il faut donc partir de la base et imaginer une structure en réseaux libre avec le moins de hiérarchies et contrôles possibles.
1.
Ce qui se passe aujourd'hui est une
révolution très fondamentale
: lorsque a
été inventée
l'écriture
, tout un
temps culturel a basculé, on a inventé les premières
Sciences et le monothéisme ; quand on a inventé
l'imprimerie
a été inventée la physique. Quand
Montaigne
dit " avoir la tête bien faite et non bien
pleine ", c'est à cause de l'imprimerie : la librairie dans
laquelle il se trouve est le premier cas où l'imprimerie permet à
un individu habitant dans la campagne, à Bordeaux, d'avoir du savoir
chez lui. Il se moque de la
mémoire
car les livres sont autour de
lui.
Or arrive aujourd'hui une révolution de ce genre et cette
révolution renverse complètement toutes nos idées
concernant la Science ; elle change.C'est le " tuyau "
qui fait
le sens :
dès qu'on invente un tuyau, on invente une nouvelle
pédagogie
.
Le changement est tel qu'il va rendre désuète la totalité
des systèmes précédents.
Nous vivons donc une
fracture
et cette fracture demande qu'on
n'ait plus la même idée sur la
pédagogie
, sur les
disciplines
. Nous sommes à la recherche,
précisément, de ce nouveau type de reconstruction " à
zéro " ; Par exemple, tout ce que l'on conçoit comme
campus, lycées, classes, sont des
concentrations
qui sont
appelées à avoir un rôle mineur par rapport à ce
phénomène. Il faut donc tout repenser : la classe, le
lycée, l'architecture, la bibliothèque, le campus.
Ainsi, si le système de conservation du savoir au premier
millénaire avant Jésus Christ était de l'ordre du
temple
, que si, à la Renaissance, avec le livre, il devient de
l'ordre de la
banque
,
ce qui caractérise la façon
dont le savoir s'organise maintenant, c'est qu'au-delà même du
réseau, il fait espace
. Le savoir s'organise en espaces et cette
notion va gouverner la façon dont on va mettre en place les technologies
de réseaux.
Mais l'optique de " réseaux " est encore une optique de
château- fort
contre laquelle il faut se battre : le savoir
est partout dans la société, le savoir fait infrastructure, il
est le territoire même de la richesse ; et donc, le plus important
n'est pas tant le tuyau, c'est-à-dire l'interconnexion, mais bien
plutôt d'imaginer des systèmes de circulation, ainsi que de
cartographie de l'espace
: les premiers permettant d'aller très
vite d'un savoir à l'autre, les seconds permettant de s'y
" retrouver " sur un territoire.
2.
Internet et le Savoir
: la problématique
d'Internet est comparable au marché sur
la place d'un petit
village
:ce n'est pas parce qu'il y a des marchands d'oeufs que
les clients viennent sur la place du village ; c'est quand les clients
viennent sur la place du village que les marchands d'oeufs apparaissent.Il faut
donc bien commencer par créer le marché ;
Or, ce marché, cette connexion, a un coût et pose donc le
problème de la
gratuité
; d'un
côté, pour tout ce qui concerne la tradition française,
l'école laïque et obligatoire, l'égalité des chances,
la gratuité est un principe basique ; de l'autre, il n'est plus
sûr que la gratuité totale soit souhaitable : il est possible
que la personne qui constatera que c'est gratuit ait tendance à
dévaloriser l'ensemble du savoir qui lui sera accessible.
L'idéal serait pourtant qu'il y ait partout des
bases de
données
et que tout le monde puisse consulter gratuitement ;
mais l'essentiel, là encore, est
d'organiser un réseau de
la demande
. Il faut que la demande soit organisée ; alors,
elle appellera l'offre. Il y aura un véritable échange.
Globalement parlant, ces réseaux ne devront pas recopier les
systèmes pédagogiques tels qu'ils sont dans l'ancien
système : il faut en inventer de nouveaux.
3.
Le problème de l'éducation
est d'abord un
problème
pédagogique
, ensuite un problème de
formation professionnelle
; enfin un problème de
citoyenneté
: jadis, on prenait un fils de casseur de
cailloux pour en faire un académicien ; puis on a pris un
chômeur pour en faire un programmateur ; aujourd'hui, on prend un
exclu pour tenter d'en faire un citoyen ;
Et aujourd'hui,
les trois missions se recouvrent l'une
l'autre
: on ne pourra pas faire d'éducation si on ne
résout pas, en même temps, les deux autres niveaux qui sont
la
formation professionnelle
et
l'insertion
;
Il faut donc comprendre que pour bien aborder ces problèmes,
il
faut partir de la demande vers l'offre et non l'inverse
;
l'idée fondamentale est donc de partir du niveau le plus basique et
tenter de faire des connexions à partir de choses déjà
existantes ;
4.
Il faut donc inventer un
nouveau type d'enseignant
; le
nouvel enseignant doit être un réel
pédagogue
, et
non plus un simple
instructeur
; une sorte
d'accompagnateur
.
Ce qui d'ailleurs peut permettre de résoudre le problème
d'identité des enseignants, qui est grave :
aujourd'hui, la
situation hiérarchique du savoir est souvent renversée
,
l'instituteur n'étant pas préparé aux questions de ses
élèves. Or, cette situation fait peur aux enseignants plus que
tout autre chose.
5.
Les problèmes de l'institution Education
nationale
sont avant tout question de volume, de masse et
d'inertie : il est très difficile d'orienter en temps réel
un énorme bateau. Or, l'Education nationale fourmille d'initiatives
locales.
Il faut donc partir de la base et imaginer une structure en
réseaux libre avec le moins de hiérarchies et contrôles
possibles
. Parmi les initiatives locales, les expériences
pédagogiques, il faudrait sélectionner les plus remarquables, et,
dans la politique de choix, dans l'avancement, eh bien, de façon
systématique et visible, il faudrait faire avancer leurs promoteurs de
deux échelons : tout le monde suivrait.
6.
Il ne faut pas croire que la France soit en retard pour les
raisons
qu'on lit dans les journaux et dans les chiffres ;
simplement, comme dans tous les pays latins, les français adorent
le
lien social
alors que les anglo-saxons non;la connexion par réseau
leur sert pour faire des choses qui, nous, nous dégoûteraient
(
faire ses courses par exemple
). L'Amérique est une
société où il y a très peu de liens : on ne se
connaît pas les uns les autres.C'est un pays sans liens.
Audition de Franck SERUSCLAT
Sénateur
Membre de l'Office parlementaire
d'évaluation
des choix scientifiques et technologiques
Auteur d'un rapport sur les techniques de
l'information
et de la communication
(audition effectuée avant la publication du
rapport)
Résumé : Déterminer quels sont les apprentissages nécessaires - au niveau scolaire essentiellement - tant pour faire acquérir l'accès au savoir que pour contribuer à l'évolution de la citoyenneté, tel est l'objet du dernier rapport rendu public par Franck SERUSCLAT ; l'auteur y livre l'ensemble de ses réflexions sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
- 1. Le souci qui sous-tend mon rapport est de déterminer quels sont les apprentissages nécessaires - au niveau scolaire - tant pour faire acquérir l'accès au savoir que pour contribuer à l'évolution de la citoyenneté . Je considère en effet que la vie de l'homme s'inscrit dans trois directions, ou est fondée sur trois éléments: sa formation professionnelle , sa formation de citoyen , sa formation personnelle :
Sa formation de citoyen est également liée à ce parcours scolaire mais avec une partie très importante qui est hors de l'école - dans la cité essentiellement ; comme, aujourd'hui, il n'y a plus de profession dans laquelle on n'utilise pas - ne serait-ce qu'un peu - la clavier d'un ordinateur, ma réflexion essentielle porte sur le secteur scolaire : il s'agit d'analyser ce qui se fait, ou ne se fait pas mais pourrait se faire, au niveau de l'apprentissage de l'utilisation des nouvelles technologies ;
Sur le plan professionnel, j'ai eu à coeur d'étudier l'évolution de l'utilisation de ces nouvelles technologies par un " ensemble professionnel ", à savoir le secteur de la Santé ;
2. Ce que j'appelle la citoyenneté , c'est que tout homme a des droits civiques ; il faut qu'il puisse les exercer ; ainsi, je me pose les questions suivantes : compte tenu de ce qu'apportent les nouvelles technologies en termes d'améliorations dans les relations entre le citoyen et l'administration, entre le citoyen et la politique - et ce grâce à l'interactivité - que peut-on tirer des expériences développées ici ou là ? Doit-on les généraliser ? La citoyenneté va-t-elle vers une forme plus active ou plus participative ? J'erre un peu dans ces domaines, en travaillant plus particulièrement sur le domaine de l'Education : je parle beaucoup " équipements " avec des camarades de St Fons qui veulent y construire une école interactive ;
3. J'ai travaillé sur l'hypothèse de " l'écroulement soudain d'Internet " ; en effet, tout moyen de communication nouveau, toute technique nouvelle porte en elle un accident : pour le chemin de fer, le déraillement, pour le bateau, le naufrage, pour l'avion le " crash ", pour le nucléaire, la bombe nucléaire ; certains disent, à propos d'Internet : " il y aura une bombe informatique qui sera totale " ; des dysfonctionnements peuvent amener à " tout foutre en l'air " sur Internet, par exemple, des fluctuations financières envoyées avec des références qui ne sont pas les bonnes ;
4. Depuis cette audition, monsieur Franck SERUSCLAT a rendu public son rapport, intitulé : " Les techniques de l'information et de la communication : de l'élève au citoyen " ; l'auteur y livre l'ensemble des ses réflexions sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication ; ce rapport est disponible à l'espace librairie du Sénat, rue de Vaugirard à Paris 6 e .
Sécurité des systèmes d'information et accès à Internet
Par un membre du SCSSI (Service Central de la Sécurité des Systèmes d'Information) - services du Premier Ministre
1 Le réseau Internet
1 Le réseau Internet, prototype des futures infrastructures de l'information semble incontournable dans l'examen des options techniques de modernisation des services d'accès et de transferts d'information utilisés :
· par les entreprises,
· par le secteur de la formation et de l'éducation, ainsi que
· par le secteur des administrations et collectivités territoriales.
2 Chacun des trois secteurs concernés en attend un gain de productivité.
1.1 Un réseau peu fiable et non sécurisé
3 L'absence de toute garantie de qualité de service sur ce réseau, et le caractère parfois inachevé des outils qui l'utilisent heurtent les utilisateurs habitués à une fiabilité et à une sécurité plus professionnelles. Les services Minitels, sécurisés et confinés au réseau national, sources de revenus confortables, devront-ils survivre sur des réseaux privés nationaux ou devront-ils être tous remplacés par des serveurs d'informations équivalents, accessibles au niveau mondial ?
4 Le caractère global et transnational du réseau Internet, le caractère irrévocable et volatil des transactions effectuées en temps réel, joints à la faiblesse intrinsèque des protocoles et produits d'accès spécifiques à l'Internet exigent une stratégie cohérente d'utilisation du réseau. Cette utilisation doit être justifié par rapport à la mission de l'organisme candidat à l'interconnexion afin de pouvoir mesurer et gérer les risques reconnus.
1.2 L'origine des vulnérabilités
5 Globalement la structure du réseau Internet est fragile car des fonctions dangereuses y subistent. Elles étaient prévues, à l'origine, pour deux dispositifs de sécurité majeurs qui ont disparu de la version publique des protocoles IP : la couche session garantie, spécifique au domaine militaire, et les machines " gardes " de réseaux privés. Ces systèmes existent bien mais restent très contrôlés à l'exportation par les Etats-Unis et les coupe-feu actuels n'en sont qu'une pâle imitation.
6 De ce fait, les garanties de disponibilité, d'acheminement, d'intégrité, de preuve d'origine, et de secret des correspondants télématiques ne peuvent être offertes sur le réseau Internet sans de profondes modification.
1.3 Des menaces réelles
7 De nombreux incidents ont été rendus publics dans une communauté pourtant habituellement bien discrète sur ses déboires. Très récemment, le gouvernement des Etats-Unis, lui même, a reconnu ouvertement les vulnérabilités du réseau Internet public. Il a pris des mesures draconiennes pour réviser les architectures de sécurité du réseau américain de façon unifiée, sous la direction du ministère de la défense (Executive Order 13010 du 15 juillet 1996 Critical Infrastructure Protection).
2 Les mesures de réduction des risques
8 La réduction des risques passe classiquement par une répartition claire des responsabilités. Celle-ci s'appuie sur une politique de cloisonnement des réseaux assurée par des sas de sécurité (écluses et gardes).
2.1 le role limite de la cryptologie
9 Contrairement à une idée reçue,
l'emploi d'outils de cryptologie, même ayant recours aux infrastructures
nécessaires de clés publiques certifiées pour signatures
et notarisation, et d'organismes agréés pour le séquestre
des conventions de confidentialité, ne peut suffir à lui seul
à assurer la sécurité. En effet, au-delà de la
qualité contrôlée des réalisations
matérielles (par exemple cartes à micro-circuits), la protection
des documents et des services offerts sur les postes de travail doit être
assurée par
bien d'autres moyens de sécurité
informatique
(par exemple, les contrôles d'accès, la
journalisation, un effacement sûr, ...).
10 A cet égard, la libéralisation des moyens cryptologiques,
réclamée et en partie obtenue, apparaîtra très vite
comme un leurre, si on ne compte que sur ces moyens pour résoudre les
problèmes de sécurité.
2.2 La necessite d'une analyse fine des besoins de securite pour choisir les regles et les outils
11
La clarification des objectifs de
sécurité
des produits est nécessaire. Elle est le
résultat d'une pression, sur les fournisseurs, de la part :
·
du consommateur,
désireux de protéger son
intimité, sa vie privée, ses biens immatériels, et son
activité, et
·
des entreprises
qui luttent pour leur survie dans la guerre
économique sans pitié qui se livre en partie à travers
Internet.
12 Cette pression doit être coordonnée et guidée par
l'Etat
(le gouvernement, l'administration et les collectivités
territoriales). Il s'agit là
d'une action de défense civile
concernant les systèmes d'information et de communication.
2.3 Un moyen pour augmenter la confiance : le schema d'evaluation et de certification contre la malveillance
13
La seule véritable solution permettant
d'augmenter le niveau de confiance
dans les produits utilisés sur
les réseaux est de se faire évaluer et certifier contre la
malveillance. Cette démarche peut s'appliquer, en particulier :
· aux serveus d'information,
· aux commutateurs de messageries,
· aux clients de courrier électronique,
· aux navigateurs-butineurs,
· aux éléments d'infrastructure tels que les routeurs et
les serveurs de noms,
· aux gardes, écluses ou coupe-feu entre Internet et les
réseaux privés contrôlés.
14 Trois catégories de clients, aux besoins de sécurité et
de protection différents, devront réclamer ces
évaluations/certifications et contribuer chacune au financement des
actions correspondantes :
·
le consommateur final,
qui attend au moins une conservation
du niveau de sécurité offert sur les réseaux actuels,
·
les entreprises,
qui ont à faire face à leurs
responsabilités sur ces réseaux à risques, par
exemple : vol de fichiers de transactions ou de numéros de cartes
bancaires réutilisables à l'étranger,
·
l'administration et les collectivités territoriales
qui doivent protéger les intérêts fondamentaux de la nation.
3 Conclusions
15 Compte tenu de l'expérience
télématique accumulée en France caractérisée
par des conditions techniques rigoureuses de l'exercice du droit et du maintien
de l'ordre public, les exigences en matière de sécurité y
sont plus élevées, comparativement, que dans d'autres nations et
ce, sur un marché en partie de renouvellement.
16 La sécurité du coeur du réseau Internet ayant
été affaiblie, il est indispensable de compenser cette absence de
garantie et de responsabilité clairement identifiée
par un
accroissement de la confiance dans les applications et les terminaux
(serveurs et poste d'accès et de travail personnel).
17 En l'absence d'une étude de la valeur qui tienne compte de la
couverture des besoins de sécurité, le risque serait de se
retrouver au volant d'un poids lourd dont les freins n'auraient pas
été contrôlés, en ayant appris à conduire sur
une " 2CV ".
Audition de Jean-Marc STEFFANN
Chef du Laboratoire Réseaux de Consultation
Multimedia
CNET (centre d'études de France Telecom)
Résumé : Le problème de la migration de la " télématique à la française " sur une infrastructure du type Internet s'appréhende sous trois angles: celui des contenus, celui des fournisseurs d'informations, et celui du terminal. Dans chaque cas, on s'aperçoit que rien n'est simple, car certaines des vertus du Minitel ne se retrouvent toujours pas sur Internet ; cependant, les choses évoluant très vite, cette migration est à envisager.
1.
Si on essaye de voir quelles peuvent être
les
solutions alternatives au Minitel
; pour bien
appréhender le problème de la
migration
, il faut essayer
d'analyser ce qui a fait le succès de
Télétel.
Ce qui est remarquable dans le réseau télématique
français, c'est qu'il est le plus grand en termes de nombre
d'utilisateurs: 15 à 17 millions. Une autre caractéristique
en est
le terminal subventionné
presque à 100 % (par
France Telecom), et un
terminal passif
qui
ne permet pas de
stockage local; mais
simple d'utilisation
. A l'inverse, pour
Internet, le terminal classique de base est un PC, qui coûte beaucoup
plus cher et qui est beaucoup plus complexe d'utilisation.
2.
Depuis peu, de grands fabricants américains ont pris
conscience des difficultés du terminal PC et ils ont proposé
le
" network computer ",
un terminal beaucoup
moins
chers - prix visé autour de 2.500 francs - pas tout à fait
passif qui exécute en local des programmes beaucoup plus faciles
à maintenir. Dans le même ordre d'idées, on peut
très bien imaginer que, dans un futur qui n'est pas très
éloigné,
Bill Gates
propose au grand public des terminaux
classiques dérivés de son concept de
" windows
computer "
et qui pourraient se satisfaire d'un débit
relativement faible.
3.
Un premier point de
divergence
entre notre Minitel et
Internet était le terminal; je crois qu'un
point de
convergence
à rechercher en vue d'une migration consisterait
à reprendre les bonnes solutions du terminal peu cher qui se contentait
de faire de la présentation mais qui ne présentait pas de
problèmes de configuration et de maintenance.
4. Les contenus
: France Telecom a initié son programme
Minitel par l'annuaire électronique : il a identifié une
application-phare
, ce que les anglais
appellent " killer
application "
.Cette " killer
application " a permis de
créer une motivation pour prendre pied sur ce type de réseau, et
cela a permis aux gens de se familiariser avec la télématique.
Sur Internet, c'est
l'application Web
qui a donné une
impulsion assez forte. Ce dernier n'est pas plus déployé en
France, c'est qu'il n'y a pas une motivation profonde pour s'y rendre; on
arrive très bien à vivre sans le contenu de ce que l'on trouve
aujourd'hui sur Internet - qui est en général assez peu
intéressant. Si je devais faire un parallèle avec la presse
,
je dirais que l'on trouve sur Minitel des magazines qui sont payants alors que
l'on trouve sur Internet les brochures gratuites de petites annonces et des
dépliants publicitaires ou commerciaux, les services commençant
seulement à apparaître.
Quand on a envie d'acheter des livres
ou des magazines, on aime bien avoir un contenu plus tangible, et
c'est
principalement ce qui manque aujourd'hui sur Internet
.
5. Les fournisseurs de l'information
: aujourd'hui, je gagne de l'argent
si je mets mes informations sur Minitel ; je n'en gagne pas, mais je gagne
de la
notoriété
si je la mets sur Internet ; donc, la
difficulté majeure pour favoriser l'émergence de contenus
attractifs sur Internet touche de très près au
problème du paiement.
Il faut comprendre que les
entreprises aiment bien connaître le cadre dans lequel elles travaillent:
avec France Telecom, le cadre est posé; dans le cas de l'Internet, c'est
beaucoup moins clair. Si on veut pousser la transposition de la
télématique à la française sur une infrastructure
de type Internet, il faut favoriser l'émergence d'un système de
paiement qui repose sur des mécanismes préexistants ; le
système " kiosque " est ici quelque chose qu'on peut
envisager ;
6. L'Education
: le plus important est de
développer
les usages par les professeurs
. Ce point semble plus important encore
que le contenu de la formation proprement dite. Si le professeur a
trouvé les points positifs que l'ordinateur lui apporte, il pourra
beaucoup plus facilement et utilement en faire profiter ses
élèves, et sa motivation pour le faire en sera également
accrue. Le premier but à rechercher pour " l'Internet à
l'école " est donc
l'adhésion des enseignants
et simplement
l'osmose
qui peut se faire entre eux et les
nouvelles technologies. Les autres axes de travail indispensables à la
réussite du projet,concernent la production de contenus
pédagogiques, domaine dans lequel la francophonie à une carte
importante à jouer, et l'équipement des établissements
scolaires en moyens informatiques, matériels et logiciels, et en moyens
réseaux leur conférant des capacités d'échanges
nationaux et internationaux d'une très bonne qualité technique.
AUDIENCE DE Monsieur Jean STOCK
Directeur de l'audiovisuel du groupe HAVAS
- " Le premier Ministre m'a demandé dans le cadre
d'une mission sur les MTIC de voir un petit peu quelles sont les
conséquences des nouvelles technologies sur l'avenir de notre
société. Alors, nous avons choisi trois grands secteurs. Le
premier secteur est celui de l'éducation, c'est-à-dire comment
ces nouveaux outils pourraient être enfin employés par le monde de
l'éducation dans notre pays, de façon à
véritablement faire en sorte que l'accès au savoir, et vous savez
comment je me bats depuis des années pour que cet accès au savoir
au travers des nouvelles technologies devienne prioritaire dans notre pays.
Deuxième grande tendance, c'est comment faire pour que la France dans
ses usages courants des nouvelles technologies au travers du monde Internet,
par exemple, conquiert une des premières places et non pas garde une des
dernières places et souvent quand nous lisons la presse nationale ou
internationale et encore une première du New-York Times la semaine
dernière, on lit très rapidement qu'à cause du minitel,
nous sommes très mal placés dans la course mondiale. Or, tout au
contraire, je dirais qu'au niveau de la culture, je ne parle pas de
l'efficacité mais de la culture, le Minitel nous a apporté cet
immense avantage, c'est que nous avons entre 12 et 16 millions de
français qui pratiquent régulièrement l'écran et le
clavier, ce qui est une forte proportion de population et proportion unique
dans le monde, pour cet emploi en quelque sorte d'un outil
écran-clavier. Troisième grand axe, comment faire pour que
l'industrie qui a depuis très longtemps considéré
l'informatique et les nouvelles technologies de l'information comme un centre
de coût s'inscrivent avec dynamisme dans l'investissement de
l'informatique et dans l'utilisation de l'informatique vraiment comme un
investissement productif nous permettant de conquérir de nouvelles parts
de marché. Voilà les trois grands axes : éducation,
culture internet et usage industriel. Voilà M. STOCK. "
- " M. STOCK : " Eh bien, écoutez, je vais
peut-être tout d'abord vous dire que je m'exprimerai à titre
personnel, car je viens d'arriver chez HARRAS et occuper les fonctions de
Directeur de l'Audiovisuel mais je vous rappelle les dossiers. Il est
peut-être préférable que je m'exprime à titre
personnel, ce qui en plus, va alimenter votre dossier si on base
essentiellement dans l'expérience américaine, où j'ai donc
passé deux ans et demi. Tout d'abord, j'allais dire la consommation des
images à domicile, je pense qu'au niveau de la télévision,
la durée de vision n'augmentera guère alors que, dans le
même temps, le nombre de canaux va exploser, je me fonde sur le cas
américain plutôt qu'allemand. Aux Etats-Unis, lorsque les
satellites ont commencé à distiller les programmes
numériques (d'abord 150, aujourd'hui 175 par position orbitale), le
téléspectateur, dans une proportion importante s'est
précipité mais n'a pas surconsommé ses programmes. En
quelque sorte, il a fait une sélection, l'outil d'ailleurs, à
savoir, le décompresseur-décodeur lui permettait d'être
réellement le directeur de son choix, le directeur de programmes est
devenu le téléspectateur. En effet, le navigateur dans le
système américain, qui n'est pas encore parfaitement
installé en Europe permet au téléspectateur de choisir son
thème à l'intérieur du thème l'âge du
programme, puis la cible par catégorie d'âge (programme pour tous,
programme pour les plus de 15 ans, etc), à l'intérieur
même du thème la sous-catégorie (ex : film d'humour,
de moins de deux ans, s'adressant à tout le monde). Et en
5 secondes, vous avez les quatre ou cinq programmes qui sont
diffusés dans la ½ heure qui suit, qui s'affichent sur votre
écran de télévision, et vous faites votre choix, vous
cliquez simplement, vous faites votre choix. Premier constat, l'augmentation de
l'offre provoque une demande réelle qui n'est pas prouvée par une
consommation nouvelle, bien au contraire, on stagne toujours aux alentours,
pour l'Europe, des trois heures. Ce constat s'est vérifié en
Allemagne où avec la multiplication des schémas en clair sur le
câble, notamment la multiplication des films sur le câble, sur ce
en clair, a eu une augmentation formelle de la consommation
télévisuelle. Je rappelle juste, pour mémoire, qu'en un
week-end, du vendredi soir au lundi matin, on diffuse en clair sur le
câble en Allemagne, autant de films qu'en France en un an sur toutes les
chaînes en clair. Je rappelle qu'en prime-time, on est limité
à 104 films par opérateur, soit 4 ou
5 opérateurs, on est aux alentours de 400 et des poussières
de films et il y a bien 400 films de cinéma offerts par les trente
chaînes en clair. Malgré cette offre gratuite, le
téléspectateur ne surconsomme pas, il fait ses choix, il est plus
responsable. Alors quelle sera la conséquence au niveau du produit, je
pense que, de plus en plus, on cherchera des produits de qualité car le
téléspectateur sera plus exigeant. Qui dit coût dit
coût de rediffusion ou de segmentation de l'offre dans le temps.
Aujourd'hui, la tendance en France qui consistait à bloquer les droits
après la 1
re
diffusion à effectuer une
2
e
diffusion pendant l'été, puis à
enterrer les droits à l'INA, cette tendance est en train de s'inverser.
on est en train de découvrir au niveau des producteurs qu'il faut
produire des programmes qui durent, qui peuvent être offerts à
ceux qui ont les chaînes nationales, qui ensuite le programme tourne au
niveau des chaînes nationales. Pour mémoire, un film coproduit par
TF1 a presque toujours eu plus d'audience lors de sa première diffusion
sur TF1. Un programme qui est offert pour la première fois aux
téléspectateurs, notamment quand c'est un programme de
télévision et pas un programme de cinéma crée sa
notoriété. Sur base de cette notoriété, s'il est
acquis qu'il a une qualité certaine, le téléspectateur qui
n'a pas vu, qui n'a pas pu voir, qui n'a pas voulu voir, qui est obligé
de voir est sensibilisé par son entourage. Deuxième constat, avec
la multiplication des chaînes, la France, si elle veut rester dans le
parcours, doit produire des programmes de grande qualité.
Troisième constat, les programmes de qualité répondent
aussi à des critères de durée, de langue et il est
important que, enfin, on adopte des standards en France qui permettent
l'exportation. Une heure de télévision ne fait pas
60 minutes, elle en fait 48 minutes. Si vous voulez percer
aujourd'hui sur les marchés étrangers, il faut offrir un
programme pour une heure ou qui fait 24 minutes pour une
½ heure. Par ailleurs, il est important que les jeunes
générations apprennent dans le cadre de structures à
mettre en place la notion de rythme qui répond à l'attente des
programmateurs des chaînes dans le monde. Aujourd'hui, lorsqu'on parle
aux américains de la façon dont on fait la
télévision en France, ils ont un sourire. Lorsqu'on leur demande
d'expliquer les choses, ils vous citent une histoire, ils vous disent :
" on entre en gare ". Alors, dans une série américaine,
on voit vaguement le train, on voit la fille qui descend à toute allure
du train, qui embrasse l'homme, et puis c'est terminé. Dans le film
français ou dans la série française, on voit le plan
extérieur de la gare parce que la société de chemin de fer
participe un tout petit peu au financement du film, on coupe sur la caquette du
chef de gare, le train rentre, l'actrice est dans le dernier wagon parce qu'il
faut montrer tout le train, elle descend doucement et puis la caméra
tourne autour du couple qui s'enlace. Ca doit vous rappeler un certain film ou
plusieurs films. La scène dure dix fois plus longtemps. Bien sûr,
c'est un exemple caricatural mais qui montre bien que le
téléspectateur a pris l'habitude, à cause du
système de tournage aux Etats-Unis, et si nous voulons nous concurrencer
en dehors de nos frontières ces programmes et exporter, il faut
dès l'âge de l'école, apprendre à nos enfants
à côté de l'écriture, le stylo à la main, il
faut qu'on apprenne à nos enfants, à écrire dans le
langage moderne audiovisuel. C'est paradoxal de voir que tous les jeunes qui
aujourd'hui veulent vraiment réussir cassent leur tirelire pour aller
faire leurs études de télévision ailleurs. Ceux qui
sortent de ces écoles et qui postulent même dans les chaînes
françaises ont moins de chances que ceux qui ont été aux
Etats-Unis faire leurs classes et dont l'éducation est de dire :
penchons-nous sur l'écriture audiovisuelle, allons voir ce qui se passe
ailleurs, notamment aux Etats-Unis, mais aussi en Australie, mais aussi au
Brésil, de développer une niche qui nous est propre qui s'appuie
sur notre histoire, sur les cadres de notre histoire, qui sont dans la
tête de tout le monde en dehors de la France, ça va des
Châteaux de la Loire à Paris en passant par le T.G.V., et essayons
ensuite de décliner un genre qui plaira, bien sûr, en France, mais
aussi qui plaira ailleurs dans le monde, de cette façon-là nous
exporterons. Encore faut-il avoir une vitrine. Au niveau de l'éducation,
mon interrogation est aussi de savoir qu'il ne faut pas créer une
ouverture de cours sur comment exporter les images françaises. Quelles
sont les méthodes à mettre en oeuvre pour que les images
françaises passent les frontières. Ces gens de l'école de
Commerce, je me demande dans quelle mesure, nous ne devons pas ouvrir surtout
des satellites dans le monde, ce que j'appelle des vitrines,
c'est-à-dire des endroits où, apparemment, à perte, avec
l'aide de l'état, on exporte des films, des séries de telle sorte
que les gens commencent à avoir du plaisir en découvrant ces
images et ensuite en redemandant. Ca n'existe bien sûr pas aujourd'hui.
Enfin, sur le métier de télévision, ce que je peux vous
dire et bien sûr je suis prêt à répondre à vos
questions ".
- " Juste une petite question, j'ai bien compris ce que vous disiez,
je
pense que c'est important que cette différence, si véritablement
on veut valoriser notre patrimoine et en quelque sorte aussi bien notre
histoire, nos sites, que notre savoir-faire français au point de vue de
sa culture, par contre ce que vous dites très clairement c'est que ayons
l'humilité de reconnaître que les standards des autres se sont
imposés au niveau mondial, donc il faut qu'on aie cette humilité
là. Mais, une petite question que je voulais vous poser au niveau de ce
standard mondial au niveau de l'heure de télévision, par exemple,
quand vous dites celle-ci fait 40 minutes ou même 4 minutes,
ceci induit tout de suite une autre question : " Qu'est-ce que vous
faites
des autres minutes dans votre standard ? ".
- " Hé bien, les sociétés en dehors de France et
notamment en dehors d'Europe qui viendront acheter vos programmes seront
presque toutes privées, donc se financeront avec de la publicité,
donc ont besoin de cet espace pour insérer leurs spots publicitaires,
d'où ce format qui n'est pas d'une heure et qui est de 48 minutes.
Quel public du style BBS aux Etats-Unis ont tourné cette
difficulté, puisqu'elle ne diffusent pas de publicité en
valorisatn leurs programmes à suivre dans le cadre du créneau qui
permettent d'atteindre leur ronde, et dès lors de démarrer
systématiquement leur ronde de programmes, car on fait pas, sauf
exception pour le journal télévisé, en Europe et
essentiellement en France.
- " Je n'ai pas parlé de la langue "
- " C'est-à-dire vous l'avez abordé, vous avez parlé
de la qualité et vous avez dit ".
- " j'ai parlé de la langue. Il est fondamental, dans un premier
temps, on essaye pour les programmes à forte notoriété le
tournage dans deux langues. Dès lors, on utilise l'effet de vitrine dont
j'ai parlé tout à l'heure pour petit à petit installer le
doublage en parce qu'aujourd'hui, un pays comme les Etats-Unis se ferme aux
programmes français même lorsqu'ils répondent à un
format sous prétexte que le public américain ne veut pas du
doublage. En fait, si vous installez un programme qui est bien doublé
auprès de ce public, il arrivera un moment où le public
dira : dans le fond, c'est comme si c'était tourné en
anglais. Je pense que pour une grande part, aujourd'hui, les distributeurs et
les diffuseurs américains qui disent que leur public n'aiment pas les
films doublés ou les fictions doublées, ils utilisent un
prétexte pour fermer leurs frontières aux programmes venant
notamment de France.
- " Oui, mais il n'y a aucun doute que les techniques de
numérisation, ça nous permet de doubler plus facilement un film,
de surtout mieux le doubler. Alors, j'en reviens à l'écran, qui
à mes yeux, sera central, à moyen terme cinq ans, je demanderai
l'avis du citoyen. L'écran sera certainement défini comme un
terminal, sera de plus en plus plat, sera vraisemblablement de plus en plus
grand. A noter qu'aux Etats-Unis, il s'est plus vendu de grands écrans
l'année passée que de petits écrans et ce sera un terminal
sur lequel on pourra par fils ou par infrarouges faire rentrer les
données qui grâce à la numérisation s'afficheront
sur cet écran. Je pense qu'il serait intéressant avec les
architectes d'étudier l'évolution de la maison de l'an 2000-2005,
est-ce qu'on va aller vers une pièce dédiée à la
télévision, en fait qui n'est plus une télé telle
qu'on l'a vu aujourd'hui mais à l'image terminal sur un écran.
Vous pourrez voir un film d'une chaîne sans même connaître la
chaîne parce que vous aurez choisi le programme et plus la chaîne,
vous pourrez voir Internet, vous pourrez voir le Minitel du troisième
millénaire ou vous pourrez voir avec les systèmes vidéo
à la demande un programme que vous aurez choisi, donc est-ce qu'il faut
un endroit dans l'environnement familial qui correspond à la
consommation télévisuelle. Qu'est-ce qui plaide en faveur d'une
pièce de ce type ? Bien sûr, le grand écran mais aussi
le son. La numérisation introduit l'arrivée du son Dolby-Sound.
Un Dolby-Sound bien installé, à la portée de tout le
monde, avec ses 5 sources centrales, le droit, le gauche,
l'arrière-droit, un tel environnement sonore, que vous êtes dans
le film, que vous vivez comme au cinéma la réalité de
l'action. Donc, ma recommandation est de dire : cherchons avec les architectes,
peut-être avec les élèves-architectes comment
intégrer dans l'habitat français de demain cette nouvelle forme
de consommation des images avec le son, notamment en Dolby-Sound.
- " Il n'y aucun doute, que c'est vrai, vous avez tout à fait
raison, c'est un enjeu majeur. Moi, je suis très surpris de constater
que, vous savez que le département du Rhône est en train de lancer
un projet de grande envergure et on commence à rentrer dans les maisons
pour voir un petit peu le nombre de téléviseurs disponibles dans
les maisons et tout. La moyenne, c'est de deux à trois
téléviseurs par maison, c'est-à-dire qu'il y a des
habitudes qui se sont installées dans les foyers avec l'arrivée
des multiples chaînes, ça ne va faire qu'éclore encore plus
demain, je pense que c'est vrai, il y a toujours un téléviseur
qui est privilégié, c'est celui qu'on appelle le
téléviseur de salon aujourd'hui, c'est-à-dire ce grand
téléviseur, dans la chambre des parents, il y a toujours un
téléviseur, et si il y a une chambre des garçons et une
chambre des filles, il y a un téléviseur dans chacune des
chambres. Il faut le constater cela et ça va dans le goût normal,
on s'en sert, sans parler qu'il y quand même un nombre non
négligeable de familles qui ont des micros, par ailleurs, dans la maison
et c'est vrai que tout cela, il y a de fortes chances avec la
numérisation et l'arrivée des nouvelles technologies, car il y a
des technologies en plasma, et d'autres technologies, il ne faut pas
privilégier que celles-ci sur des grandes surfaces, là on parle
des salons mais qui ont une capacité à la fois d'avoir une
très bonne résolution, une très bonne vision sur des
objets, Vous avez tout à fait raison, à mon avis l'écran
sera central ".
- " Dans ce contexte-là, c'est une chance pour le cinéma
français, deuxième cinéma au monde, que de pouvoir
pénétrer au sein des foyers sur des grands écrans. Le
cinéma français a les pires difficultés pour passer la
porte des salles en dehors de la France, en dehors de la francophonie en
Europe. En numérique, ce cinéma est un fantastiques programme de
niche télévisuel qui va bien sûr intéresser les
universités, tous les gens du cru sous réserve qu'on accepte le
sous-titrage, peut-être le doublage, etc. Et je crois qu'il y a moyen de
commercialiser ces programmes beaucoup mieux qu'on ne l'a fait dans le
passé. 99 F le film par satellite, le deuxième est gratuit
et ensuite vous payez avec des films en même temps. Le film de
cinéma dans une ambiance de nuit sur un grand écran de
qualité aujourd'hui qui n'est pas encore numérique avec du son
Suround qui vient d'une borne numérique et qui est transmis par un
système numérique et qui est injecté sur l'ampli
vidéo dans les trois couleurs fondamentales de la synchro ou en S
vidéo, c'est quasiment du cinéma à domicile en terme de
qualité et je parle de mon expérience avec 450 clips. Donc, il y
a une prime en Europe.
- " La télévision est sur l'écran alors, Internet,
vous avez entendu parler du problème d'Internet et
.............................D'abord, une des clés de la réussite
du Minitel a bien été la mise à disposition gratuite du
terminal. La mise à disposition gratuite du terminal a poussé les
gens qui n'avaient jamais jouer avec un ordinateur à les couvrir comme
on pouvait avoir une adresse, une information, en faisant deux manipulations au
maximum : la connexion et l'encodage d'un nom, ce qui était tout
nouveau dans le système français. Vous savez tourner les pages et
avec le doigt chercher la bonne ligne, maintenant d'un doigt avec deux
manipulations, accéder à une banque de données. Je pense
que le français est prêt mais il faudra l'aider
financièrement. Donc, il faut
- " le Français est prêt..... "
- " Pour la génération du Minitel plus, ou la nouvelle
génération du Minitel.... "
Comment, vous décrivez le Minitel Plus "
- " Le Minitel Plus est un minitel qui en fait fonctionne sur un
système Internet avec ou sans système propriétaire de
pages d'accueil, qui au départ doit être relativement simple
d'utilisation, çà peut-être le Minitel sur l'écran
de télé, on va en reparler un peu tout à l'heure, je ne
vois pas Internet réussir avec les codes d'accès aujourd'hui pour
les moins de 40 ans. Il y en a pas mal. Il ne doit pas y avoir beaucoup de
sénateurs. Il doit y en avoir deux ou trois. Il y a vous, il doit y
avoir Jean-Marie RAUSCH, et Pierre LAFITTE. Donc, mon intuition, mais c'est
vraiment mon intuition, c'est que, il faut que j'en parle avec les gens qui
créent le système d'accueil, c'est que plus vous créez en
amont un système français qui ressemble au Minitel mais qui est
plus puissant, visuellement plus rapide et plus pratique, mieux on s'installera
comme porte accueil pour le système Internet. Parce qu'Internet,
lorsqu'on regarde et qu'on débarque la première fois, presque
tout est en anglais.
- " De moins en moins, vous avez beaucoup de sites en
français ".
- " D'accord, mais il faut les trouver. "
- " Oh, si maintenant, il y a encore un an, tous les moteurs de
recherche
étaient anglophones, alors que maintenant, tous les moteurs de recherche
sont en français et vous trouvez maintenant des milliers de sites en
français. En un an, il y a eu une véritable explosion. Il faut
quand même bien voir que la communauté française c'est
presque 250 millions de personnes qui parlent français,
francophones, excusez-moi, et nos amis canadiens sont de sacrés
promoteurs assurément du monde Internet, il n'y a pas de doute, et je
crois que là, le problème de la langue est toujours un
problème car c'est vrai que les grands sites américains, on ne
peut pas aller sur Internet sans aller visiter les grands sites
américains. Donc, c'est encore un frein sur cet aspect là, mais
il y a quand même beaucoup de sites en français. Il faut qu'on
essaie d'analyser, je suis là pour vous écouter, voir pourquoi
les gens qui sont sur le Minitel investissent moins peut-être que dans
d'autres pays, les Américains, il y a d'autres raisons, vous qui revenez
de là-bas, il y a le coût des communications, qui locales, sont
forfaitaires, c'est-à-dire, vous payez votre abonnement au forfait et
vous passez le temps que vous voulez sur votre ligne en local, alors qu'en
France, c'est quand même lié à la durée, bien que ce
soit en local, mais ça chiffre quand même si vous faites de
longues vacations, de longues sessions chaque jour, c'est donc un des freins,
mais je ne pense pas que ce soit le seul frein, non plus, parce que il y a
aucun doute qu'il y a déjà 8 milliards de chiffre d'affaires
qui se fait sur le Minitel actuellement, donc c'est un chiffre d'affaires non
négligeable, ça veut dire qu'il y a beaucoup de français
qui déjà pour avoir des renseignements sur les entreprises,
préparer des voyages, faire livrer des fleurs, que sais-je, en tout cas
des milliers de services, ont pris l'habitude d'aller sur le Minitel et je
crois que c'est toute cette économie Minitel, mais aussi cette culture
Minitel qu'il faut faire passer de la façon la plus judicieuse possible
sur le porteur, sur la dynamique Internet et sans perdre l'intérêt
quand même de notre histoire Minitel, vous comprenez. Et là, je
crois qu'on pourrait, et c'est toute la subtilité du problème,
parce que c'est vrai que autant le Minitel est un système
propriétaire, donc par le système kiosque, on sait exactement
comment se faire payer, on s'adresse au 36.15 ou 36.17, que sais-je, et puis
celui qui fournit le service sait que si la connexion a duré
3 minutes, il recevra tant, etc, tout est parfaitement
réglé, c'est ce qui fait la force du Minitel. mais il ne marche
qu'à 9.600 mots et puis il est propriétaire. Alors, que d'un
autre côté, vous avez un système très ouvert qui est
le système Internet qui lui, a d'énormes capacités, il
ouvre sur le monde et ça on ne peut pas s'en priver. On ne peut pas s'en
priver mais il a quand même des défauts majeurs encore pour nous
qui avons une approche Minitel des choses, c'est que au niveau de la
sécurisation des transactions en quelque sorte pour se faire payer une
transaction au même titre que sur le Minitel, d'abord ce n'est pas tout
à fait dans la psychologie de l'Internet actuellement, bon c'est
déjà une chose non négligeable et puis après, on ne
sait pas encore comment mesurer exactement, faire ses facturations sur des
petits temps comme ça et puis sécuriser ses transactions. En tout
cas, il y a énormément de problèmes, mais je crois que
c'est important que je vous écoute.
- " Je vous rejoins tout à fait sur le fait que le Minitel et de
plus en plus de services francophones, je vous rejoins dans le fait que la
complexité dans le Minitel, qui dans la tête des gens passe par
internet, qui à mon avis doit être combattu par une campagne de
presse, c'est à dire qu'il faut expliquer qu'Internet en français
marche très bien. Quelques titres de presse comme Libération, qui
font plus que leur travail.
- " C'est très lu tous les vendredis le journal du
Multimédia de Libé ".
- " Mais les plus de 40 ans, 50 ans ne lisent pas Libé. Pourquoi
ils lisent cela. pour qu'un produit de grande consommation réussisse, il
faudrait demain qu'il touche les du temps et ce sont les gens
de plus de 50 ans qui auront de plus en plus de temps. Si vous voulez
réussir dans le domaine de la communication moderne, il faut le mettre
à disposition de façon conviviale des gens qui disposeront du
temps, donc il faut que notre génération bascule et y croit. Une
des solutions pourrait être de travailler d'arrache-pied à un
système de traduction. La télévision américaine en
temps réel, on transforme les propos des gens en écriture en
temps réel. C'est parfaitement maîtrisé par les ordinateurs
en un couac, mais même lors des attentats en juillet dernier, toutes les
chaînes se sont mises en direct et il n'y a rien de pire que de se mettre
en direct à minuit, à 3 heures ou 4 heures de
l'après-midi, c'était même plus tard à Atlanta,
hé bien tout de suite, les ordinateurs de traduction se sont mis en
marche et j'ai regardé les textes et c'était parfait. les phrases
reprenaient, et je me demande dans quelles mesures il faudrait pas qu'en France
on ait des traductions simultanées. J'ai vu au Japon un système
qui fonctionne sur base de la voie, donc sur reste du texte, ça doit
être nettement plus simple, une fois qu'on a le texte en anglais pour le
transférer en français et.................. Je vais vous parler
du rôle que jouent les cerveaux français dans ce monde de
l'informatique. Les fourmis sont des stars. Il y a une chasse aux cerveaux
français. Alors ou bien on les laisse partir, et ils reviennent peu
souvent parce qu'ils profitent du cadre de vie et les facilités qui leur
sont offertes. On a un plan pour les retenir et pour quelqu'un qui est
passionné d'électronique appliquée, le plan ça veut
dire des débouchés, des débouchés pour ses
idées, pour sa passion, pour le travail. Je ne connais pas assez la
structure de la société française dans ce domaine mais je
suis étonné de voir que même les jeunes
générations, à travers mes enfants, qui sont
passionnés d'ordinateurs, d'écriture, d'interactivité, que
la finalité et la réussite dès lors est d'aller aux
Etats-Unis. Je ne sais pas ce que nous allons faire, ce que vous en pensez.
- " Je crois que la raison en est résolument simple
malheureusement, c'est que les Etats-Unis sont une unité de lieu et une
unité de langue très cohérentes et très
importantes. C'est une base de 225 millions, 220 millions de
personnes. Et il n'y a aucun doute que lorsque vous développez dans ce
domaine de la communication un produit nouveau, vous avez un marché
indigène, en quelque sorte, qui vous permet d'amortir beaucoup plus
rapidement toutes les recherches que vous faites, ça c'est
déjà un premier point. Le deuxième point, à mon
avis, et certainement qu'on en parlera à un moment ou à un autre,
parce que ça fait des années, mais on commence à
améliorer les choses, il y a une prise de conscience nationale qui
commence à se faire, c'est que c'est vrai que dans ce domaine
peut-être plus que d'autres, et j'ai encore vu ces jours derniers,
malheureusement, là encore des français qui sont partis pour les
Etats-Unis dans le domaine des logiciels, mais c'est vrai que les entreprises
françaises n'ont pas un marché boursier qui les aide suffisamment
au niveau du Capitole, c'est-à-dire lorsque l'entreprise est
sous forme de graine, tout à fait elle n'a pas encore germé, et
puis il y a le vend-chear, le vend-chear capitole, c'est deux phases de
développement en France et en Europe, alors c'est vrai que, vous le
savez, nous, à la fois des nouveaux marchés LISDEC par rapport
aux est en train de réfléchir à tout
çà mais il faudra qu'on apporte sans ça on aura pas de
solutions européennes car je crois qu'il faut qu'on soit logiques, ca
sera des réponses européennes et non pas des réponses
strictement françaises, mais là il y aura le problème de
la langue qui se posera avec force et j'espère de tout coeur que vous le
dites que dans quelques années la langue, je parle au niveau des
machines, d'interprétation immédiate sera beaucoup moins un
handicap que pouvait l'être le remplacé.
- " J'en reviens à l'organisation du travail. Là, en fait,
j'ai une seule unité à vous apporter, les circuits financiers
fonctionnent bien en direct, alors aux Etats-Unis où les retraites se
font essentiellement par capitalisation,
, etc. Les jeunes qui
pensent à leurs retraites ont hérité de ce goût pour
l'argent et des placements, ils se précipitent sur les ordinateurs et
sur les banques de données pour acheter en bourse. Je me demande dans
quelles mesures ce phénomène ne va pas traverser l'Atlantique, et
si tel est le cas, s'il ne faut pas le canaliser au profit des futurs
retraités. Je ne sais pas dans quelles mesures ce paramètre est
à prendre en compte sur la retraite complémentaire au
2
e
degré, que sur le marché de New-York, vous
pouvez, en moins de 5 secondes, acheter et vendre depuis votre micro,
c'est impossible à Paris, et vous avez la réponse. C'est assez
étonnant, vous avez des problèmes de taxes quand on est
étranger, etc. A mon avis, j'allais dire, à votre niveau, un
groupe de travail spécial, finances et communications, comment organiser
demain à domicile plus que la banque à domicile les flux d'argent
pour le plus grand bien des personnes qui sont à l'origine de ces flux,
qui travaillent avec leur ordinateur et de l'économie en
général, ce qui est clair qu'aux Etats-Unis aujourd'hui, la
montée de la Bourse qui à l'économie, elle est
d'abord due aux gens qui apportent tous les jours par paquets
électroniques énormément d'argent à New-York, c'est
clair, j'ai pas la solution. Je dis simplement qu'il se passe quelque chose et
que si on n'organise pas à notre façon, avec notre
sensibilité et avec notre expertise bancaire, quelqu'un fera de
l'étranger parce que justement, on parle d'un système ouvert.
Voilà je crois que je vous ai donné un gros trait. Est-ce que je
peux parler quelques instants au Directeur, Parce que vous venez d'arriver il y
a combien de temps.
- " Quatre jours. "
- " Oh, c'est vraiment, c'est tout frais, tout frais. Donc, et vous
prenez, le Directeur de l'Audiovisuel, ça veut dire parce que bon, votre
Compagnie la Société HAVAS est une société qui est
entrée dans un système suite aux derniers positionnements entre
Générale des Eaux, Havas, Canal Plus, etc. et dans un ensemble
qui est tout à fait singulier, au niveau français et
européen. Et vous, quel sera votre rôle au milieu de tout cela,
Directeur de l'Audiovisuel.
- " Hé bien, anciennetés, celles qui vont
arriver seront celles qui correspondent aux apports que la
Générale des Eaux va faire pour que les chaînes du
câble au sens large plus la participation complémentaire de Canal
Plus qui fera donc de Havas la 1
re
société
concert avec la Société Générale. La
volonté du Président, avant même qu'il y ait eu des
discussions avec ..................d'introduire dans le système de
direction générale à Havas quelqu'un qui connaît le
programme et qui connaît les rouages de fabrication et de distribution
des programmes de télévision à travers le monde. Donc, on
est venu me proposer ce poste. Notamment avec mon expérience de
programmateur de M6 au démarrage, on est dans un univers où il
n'y a pas vraiment de lois. Un petit exemple, le jour où j'ai
lancé l'idée d'un 6 minutes, plutôt qui ne durerai que
6 minutes et très peu de texte et un seul mot de titre, on m'a dit
ça ne fonctionnera jamais. Les journalistes parce qu'on supprimait la
grand messe, les présentateurs parce qu'ils n'apparaissaient plus
à l'écran, les cameramen parce qu'ils pensaient qu'ils n'auraient
que deux plans à tourner, etc. Tout le monde était contre sauf le
téléspectateur qui le premier jour a dit : " j'aime
bien ", parce que je n'ai pas envie de voir 35 minutes ou
40 minutes de journal et je note en passant qu'il y a une érosion
depuis des années des journaux télévisés. Il faut,
et on a droit de se tromper, il faut remettre sur le métier un peu tout
ce qui a été fait pour voir s'il y a un avenir dans un contexte
de multiplication de l'offre. Çà va prendre plusieurs mois. Puis
chercher une cohérence interne, puis regarder comment on se positionne
par rapport à la concurrence. La vraie question, c'est est-ce que la
France peut s'offrir une forte concurrence dans le domaine de la
télévision numérique. Ex: aux Etats-Unis, dans un immense
marché, comme vous le disiez tout à l'heure, les programmes du
câble, un point c'est tout. On y ajoutais deux choses : le
multiplex, donc une nouvelle occasion de voir une heure plus tard le même
programme ou deux heures plus tard le même programme, des
que l'on avait sur un ou deux canaux sur le câble, on lui offre par
satellite à hauteur de 60 ou 80 canaux. Mais au départ, tous
les opérateurs satellites avaient la même offre. La
différence se faisait sur le marketing. Nous, on a opposé une
chaîne enfant à une chaîne enfant, à une chaîne
documentaire une chaîne documentaire, à des chaînes
cinéma des chaînes cinéma. Alors, si le
téléspectateur est prêt à payer, tant mieux pour
nous, mais je n'en suis pas sûr. D'autant que chaque chaîne a une
économie qui part de zéro téléspectateur comme le
bouquet. Je fais un simple petit calcul. Quand aujourd'hui, c'est un domaine
que vous connaissez bien, un opérateur paie trois francs par mois une
chaîne pour son câble, c'est le prix maximum en dehors des
chaînes cinéma qu'il donne, en prenant en compte dégressif
dans le temps. Trois francs par mois pour 700.000 abonnés qui est
le point mort de TPS et à mon avis, c'est pas loin du point mort de
Canal Satellite, ça fait 25 millions seulement de recettes par an
pour 700.000
. Il faut monter aujourd'hui en France des
chaînes qui au maximum vont récolter 25 millions et avec
25 millions ça fait pas beaucoup par jour pour faire du programme.
Donc, je me demande dans quelle mesure, il ne vaudrait pas mieux que une
espèce d'harmonie, de complémentarité, je ne parle pas
d'entente à trouver entre les bouquets. On verra
- " C'est pas parti pour pour le moment ".
- " Aujourd'hui, on n'est pas parti pour mais il y a des exemples
européens. L'échec de BSB risque de durer, ensuite il a fallu
marier les actifs parce que les deux sociétés arrivaient à
bout de souffle. Alors, peut-être que le téléspectateur
français mettra tout le monde d'accord parce qu'il tombera follement
amoureux de la télévision numérique et tant mieux pour
tous les créateurs mais ceux qui vous disent aujourd'hui qu'avec la
multiplication des chaînes, on va multiplier les images et dès
lors la demande au niveau de la production, à mon avis, se trompent.
Là-dessus, le débat ne change pas. Par contre, les
mécanismes vont aller vers un programme que vous pourrez retrouver toute
la journée. Vous irez voir à votre convenance ces tests qu'on
vient de faire arranger pour une chaîne de Marine Karmitz, sur
un film, une fiction et un supplément d'une heure qui se rattache au
film : la réalité. Fiction + réalité. Les
résultats vont donc nous parvenir sous peu, d'ici une bonne semaine, je
peux vous les envoyer, si ça vous intéresse. Lorsqu'on a
expliqué aux trois heures par jour de programmes mais diffuseraient
24 heures sur 24, ils nous ont dit " Vous croyez vraiment que
c'est
intéressant ". et il applaudit. Ca correspond à sa
façon de vivre. S'il veut voir au moment où il s'apprêtait
à regarder son film de TF1 le dimanche soir, le film TF1 gagnera et il
ne le verra pas. Par contre, s'il peut voir dans l'après-midi, le soir
plus tard, il viendra. Donc, on va vers une redéfinition des
mécanismes de programmation, voilà pourquoi, le
HAVAS me demande de plancher. Alors, vous dire ce que je vais faire, je n'en
sais rien. "
- " Non, non, c'est un énorme champs parce que vous avez à
la fois une évolution très rapide des technologies
au niveau de . On peut bien voir les trois
diffusions sans oublier le téléphone d'ailleurs pour
après-demain, sont des supports qui joueront un rôle très
important. Et puis, c'est vrai que la télévision de masse telle
qu'elle était encore comprise, telle qu'elle est encore parfois comprise
dans notre pays va cibler, c'est-à-dire on essaiera d'atteindre un
objectif très précis, c'est là où les
thématiques vont se développer
et c'est vrai que le marché de la publicité, alors si je vous
pose cette question, c'est parce que ce soir, je vais rédiger mon
intervention sur la loi de demain sur l'audiovisuel, comme vous êtes un
grand ancien de M6 et M6 de la publicité nationale
à l'intérieur de ces lieux de décrochage, et c'est vrai
que le contrecoups de cela, on a l'impression qu'il y a tout un secteur
d'activité qui doit dans l'entreprise, c'est la presse
régionale parce que actuellement, déjà ils ont de plus en
plus de difficultés à trouver de la publicité. Qu'en
sera-t-il demain si localement, on peut faire des décrochages locaux
tout en ayant en quelque sorte le business au niveau national,
c'est-à-dire, une fois que Carrefour aura eu, je dis Carrefour parce que
c'est un grand distributeur, ça pourrait être un autre, aura pu
financer les décrochages locaux et donc dire j'ai pu faire ma béa
localement et j'ai touché, je ne vois pas pourquoi, il irait prendre
encore des supports locaux en plus. Donc, ça risque d'avoir des
conséquences.
- " des Etats-Unis que du point de sa rue, le paradoxe de la situation
d'aujourd'hui. Il faut donc arriver à utiliser des stylos
électroniques d'un autre façon et pas nécessairement
tout ça va se mettre en place, mais l'identité
France 3 lorsqu'elle ne décroche pas sur une ville. Une
région c'est trop grand pour le téléspectateur. Il faut
des plus petites " chaînes locales ". Fais 12 minutes
par
jour mais fais-les en boucle. Boucle journée 50 %
- " M. TOUCHARD, vous vouliez poser une
question ? "
- " Non, non, ce n'était pas pour poser une question mais pour que vous
disposiez ".
- " Oui, oui, j'ai un timing pas terrible ".
- " Ca fait partie des dossiers que je dois lire. Je préfère
les lire sur place avec les interlocuteurs mais je suis à votre
disposition pour le futur. Si vous souhaitez après avoir vu d'autres
intervenants discuter ".
- " D'accord, dès que vous aurez, du moins, parce que là
vous êtes tout fraîchement arrivé, un tout jeunot, mais
connaissant vos compétences et votre grand savoir-faire, vous le montrez
- " C'est mon meilleur souvenir ".
- " C'est une grande aventure ".
- " Non, non c'est une chaîne
- " C'est fantastique ".
- " Vous savez, 5 jours et 4 nuits avec un changement de nom
deux jours avant le démarrage. J'ai surtout regretté
qu'après on m'ai rappelé, qu'on m'avait envoyé comme les
paras. Je me réveillais le matin parce que je passais de Conseil
d'Administration en Comités de Direction dans toutes les capitales
d'Europe. je me disais : Quelle monnaie tu vas compter aujourd'hui ?.
- " Si je vois, je vais y réfléchir honnêtement,
aujourd'hui j'ai donné un cadre général. Si je vois des
choses précises ".
- " A chaque fois que vous voyez, c'est à dire vous avez vu
aujourd'hui la mission générale. C'est intéressant
l'exposé que vous nous avez fait. Ce qu'il faudrait, c'est
peut-être plus avec votre réflexion voir toutes les nouvelles
technologies de l'information avec l'interactivité qu'elles permettront,
avec, comment pourrais-je dire, le point à point, parce qu'on n'a pas eu
le temps de parler de la communication, on a presque plus parlé de la
communication de masse encore aujourd'hui, c'est-à-dire encore les
méthodes, puis même le câble dans ces nouvelles technologies
numériques qui permettra, M. PERNOUD en est un exemple, mais on
permettra aussi une interactivité réelle et c'est vrai que le
langage sur et
nous ouvre beaucoup de
choses. C'est ça qui est très intéressant. Alors, donc on
va réfléchir à tout ça mais si dans votre approche,
vous avez des choses qui peuvent nous intéresser, ça
m'intéresserait bien que dans les trois mois qui viennent, on se revoit
le cas échéant ; Voilà, faites un bon voyage aux
Etats-Unis.
- " Merci pour votre accueil ".
Audition de Jean-Pierre TEYSSIER
et de
Bernard STIEGLER
Respectivement Président et Directeur général de l'INA
Résumé : Il ne suffit pas de dire qu'on va connecter les écoles au réseau : il faut que le contenu offert aux enseignants et aux élèves soit défini de manière à bien satisfaire leurs besoins ; il faut donc définir un contenu à la fois national et local ; et l'INA, avec son fonds d'images qui est très important, a la possibilité d'offrir ces contenus ; nous expérimentons une Banque de programmes scolaires et universitaires : il s'agit d'offrir aux enseignants des stocks de documents multimedia ; pour favoriser l'implantation des NTIC dans les entreprises, il faut utiliser les crédits-formation des entreprises, qui sont gigantesques ; de même, il faut aider les entreprises innovantes, par exemple en développant le système des " stock options " ;
1. L'INA
un établissement public d'Etat
né à la faveur de l'éclatement de l'ORTF ; nous
sommes un centre de
veille technologique
important sur tout ce
qui se passe dans le multimedia ainsi qu'un centre de production de
procédés et d'images nouvelles ;
2. L'Education :
Parmi les mesures à prendre, il faudrait renforcer la direction des
nouvelles technologies du Ministère car c'est un partenaire dont nous
garantissons la qualité, le dynamisme et avec laquelle nous avons mis en
place des groupes de travail ;
Ma conviction personnelle est qu'il ne suffit pas de dire qu'on va connecter
les écoles au réseau ; il faut que le contenu lui-même
soit défini de manière à satisfaire ce dont ont besoin nos
écoles, nos bibliothèques universitaires et autres ; il faut
donc définir un contenu à la fois national et local ; ceci
est indispensable : si on se contente de connecter les écoles
à Internet, on ne leur apporte pas un contenu spécifique ;
et l'INA, avec son fonds d'images qui est très important, a la
possibilité d'offrir ces contenus ;
La Banque des programmes et de services : en coopération avec La
Cinquième, nous expérimentons une banque de programmes scolaires
et universitaires ; restent à définir pas mal de
choses : la structure juridique, des problèmes techniques :
celui du mode de liaison par exemple, parce qu'il faut
télécharger une carte, il faut " ouvrir le capot ",
...c'est assez lourd pour le professeur ; il s'agit d'offrir aux
enseignants des stocks de documents multimedia, de leur offrir un endroit
où ils puissent également faire de la production ; on en est
encore aux balbutiements ;
Nous avons un projet actuellement soumis à Bruxelles pour lequel nous
avons été préselectionnés et qui consiste à
faire le manuel d'Histoire du XXI
e
siècle, ouvrage
multi-supports ;
D'une façon générale, l'idée est de dire que, si
nous voulons que les enseignants s'approprient ces nouveaux medias, il faut
partir des medias qu'ils ont déjà en main, le manuel scolaire par
exemple, outil de base du fonctionnement de l'école ; d'une
façon plus globale, nous considérons que le problème du
rapport entre l'Education et les nouveaux medias est un problème
éditorial puisque, finalement, l'école travaille sur des
instruments éditoriaux ; donc, nous nous sommes dits qu'il fallait
concevoir un manuel standard, c'est-à-dire soumis aux programmes
officiels de l'Education nationale parce que, si nous voulons que celle-ci
coopère, il ne faut pas entrer en conflit avec son mode de
fonctionnement institutionnel ; donc, nous partons du manuel, que nous
suivons à la lettre, et y apportons un certain nombre d'archives
accompagnant chaque leçon ; le livre, on le retrouve sur Internet
en format HTML mais c'est exactement la typographie du manuel papier ;
évidemment, le format HTML permet de renvoyer sur les bases
audiovisuelles ; en complément, nous fournissons une interface
utilisateur qui permet à l'enseignant, puis aux élèves,
non seulement de consulter les images mais de les utiliser pour réaliser
des devoirs, des exercices (puisque nous produisons aussi des exercices sur
chaque leçon, qui vont utiliser les spécificités de la
radio, du cinéma et de la télévision) ;
La stratégie de l'INA est donc d'être une entreprise
spécialisée dans ces problèmes de documentation ;
nous considérons qu'ils sont essentiels pour notre propre métier
et que, demain, ils seront très génériques pour l'ensemble
des métiers de l'informatique, des télécommunications et
de l'audiovisuel ;
3. Internet et le grand public
: la grande décision
culturelle du siècle prochain sera de
rendre le coût de la
communication local gratuit
; notre chance en Europe, par rapport
aux Etats-Unis, c'est que nous avons du contenu ; d'ailleurs,
Bill
Gates
vient faire son marché en Europe ; ce contenu, il faut
ensuite le mettre sur les réseaux ; c'est simple mais il y a un
certain nombre de préalables sérieux ;
Premier problème : constituer des bases de données en
images, en sons et en textes, en numérisant ce que nous avons dans nos
bibliothèques, musées, archives ; se pose alors le
problème de la numérisation de masse ; en Europe, pour le
moment, les coûts de celle-ci sont excessifs ;
Autre problème : pour que les techniques " push " se
développent correctement, il faut des systèmes de documentation
qui soient à niveau pour ce genre de démarche parce que, de plus
en plus, on aura des utilisateurs qui chercheront une information de plus en
plus granulaire avec un système de documentation qui sera
intégré ; les questions de normes sont absolument capitales
parce les gens qui demain maîtriseront l'évolution de ces
questions maîtriseront une part essentielle du système ;
Aujourd'hui, la télévision doit innover dans des contenus ;
or, le problème est qu'actuellement elle ne peut le faire sinon quoi
elle serait sanctionnée par la publicité : elle ne peut pas
prendre de risque ; nous avons proposé à Jérôme
CLEMENT qu'il ait un écran spécifique sur le réseau, soit
sur La Cinquième, soit sur Arte, qui permette une production
d'innovations ;
4. Internet et les entreprises
: pour favoriser l'implantation des
nouvelles technologies dans les entreprises,
· pourquoi n'utilise-t-on pas, comme le propose Joël
de ROSNAY, les crédits formation des entreprises, qui sont
gigantesques ? Beaucoup de ces crédits formation sont
dépensés en cours de langues, cours contre le stress, balades
à l'étranger, tout cela est ridicule ; pourquoi ne pas
imposer l'utilisation de ces crédits pour une formation sur les
NTIC ? on pourrait par exemple donner des cartes de
crédit-formation à chaque salarié pour tirer sur un
compte ;
· il faut aider les entreprises innovantes, par exemple en y
développant le système des " stock options " ;
5. Il faut que les gouvernants
comprennent que les NTIC sont le moyen de
régler le problème numéro 1 d'un Etat comme la
France qui est
: comment avancer en dépensant
moins ?
c'est possible dans des domaines comme par exemple les
bibliothèques en créant non plus des bâtiments
coûteux mais des bibliothèques virtuelles avec un contenu
numérisé;
Audition de Gérard THERY
Président de la Cité des Sciences et de l'Industrie
Résumé : Le train d'Internet 1 est parti mais celui d'Internet 2 aussi, beaucoup moins médiatisé ; à la différence d'Internet 1, qui est du texte à 95 %, Internet 2 est la fusion des métiers de la télévision, de l'informatique et des télécommunications ; vis-à-vis des usages de la société, il nous faut donc, sans se désintéresser d'Internet 1, tout de suite anticiper Internet 2 ; et ce parce que les américains n'y ont pas encore pensé ; le projet " coeur de réseau " de la Cité des Sciences consiste à remplacer tous les terminaux en service par un système multimedia, site numérique totalement ouvert ;
1. Nous sommes actuellement
dans une zone où un
" train peut en cacher un autre " : le train
d'Internet, qui est
très médiatisé, est parti, mais
Internet 2
lui aussi est en train de partir sans qu'on le voit parce qu'il n'est pas, lui,
médiatisé ; Internet 2 est le
multimedia
instantané
, c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'attente, il
n'y a plus de téléchargement, il n'y a plus le moindre obstacle
vis-à-vis de l'instantané ; Internet 2, c'est
véritablement non seulement le texte, mais le son et l'image ;
Internet est encore à 95 % du texte ; donc, Internet 2,
c'est une fusion des métiers de télévision, donc de
production d'images et de réseaux, des métiers de l'informatique,
donc de traitement, des métiers de télécommunications,
dans leur évolution actuelle ; et, Internet 2 est pour
maintenant ;
2. Alors, vis-à-vis des usages de la société
, j'ai
la conviction qu'il nous faut, bien entendu sans nous
désintéresser de l'Internet 1,
tout de suite anticiper
sur l'Internet 2
et que, notre force, la force de l'Europe, est
justement cette anticipation. Parce que tout ce qui se passe actuellement et
qui s'articule autour de l'Internet 1 est en fait complètement
à l'avantage des Etats-Unis. Ainsi, 75 % des contenus sont
centrés sur les Etats-Unis ; donc, me plaçant du point de
vue de la mise en perspective de nos intérêts industriels et
éducatifs, je suis formel
: il faut jouer Internet 2
parce que les Etats-Unis n'y ont pas encore pensé
; en
revanche, les Japonais y ont déjà pensé ; une
illustration en est la compagnie des Télécoms de
Hong
Kong
qui est en train de développer un programme de desserte en
fibres de l'ensemble de la population de la ville : tout est prêt,
avec des équipes préparant des logiciels informatiques, les
systèmes de télévision, les contenus,... Quelle est la
clé de tout cela ? Un milliard de lignes de téléphone
en Chine... Donc, au fond, aujourd'hui, les vrais contenus, les vrais produits
éducatifs, culturels, les produits de société, les
produits transactionnels, ils sont sur le Net 2.
3. L'économie d'Internet
: Internet est construit sur
deux postulats
de base :
le premier, c'est que l'abonnement est payé par l'organisme ; les
deux tiers des e-mail au monde sont payés par des organismes,
c'est-à-dire que ce n'est pas un marché ; c'est ce que
j'appelle un marché de prescripteurs ; ce n'est pas un
marché de masse ;
le second postulat est que le local subventionne la longue distance, ce qui ne
devrait pas durer éternellement ;
4. Le projet " Coeur de réseau "
de la Cité des
Sciences : la Cité étant un lieu d'accessibilité, il
y a quelque chose comme 500 terminaux, tous de types différents
(les terminaux d'accès à la bibliothèque, la plus grande
bibliothèque scientifique d'Europe ouverte au public ; les
terminaux des expositions ; les terminaux d'animation,...), nous avons
finalement décidé de remplacer tout cela par un système
multimedia qui est un site numérique pour la Cité : nous
avons voulu que le standard général de tout cela soit
rigoureusement ouvert
.
Nous avons voulu qu'il y ait de la fibre partout, que ce réseau permette
de sortir de la Cité ; c'est-à-dire que le terminal qui est
installé dans une école de Belleville ou de Ménilmontant
fonctionnera exactement dans les mêmes conditions que le terminal qui est
à la Cité et disposera des mêmes contenus ;
Ensuite, il est clair qu'il faut un maillage : nous avons donc
veillé à ce que le système soit totalement ouvert et
interopérable de manière à ce que tout site
numérique créé en France, dans une usine, une ville, un
lycée, une mairie, un musée, une université, une
entreprise, soit maillé et connecté à notre site ;
Notre opération s'articule donc à
trois niveaux
:
un site à l'intérieur des murs, donc un site de consultation
publique ;
la desserte de la boucle locale, c'est-à-dire de tous ceux qui sont dans
une zone de desserte ;
un maillage de ce qui pourrait être une centaine de sites
numériques à travers la France ou l'Europe qui, eux-mêmes,
doivent être reliés totalement par des systèmes de
transmission à haut débit, ce qui permet par exemple d'appeler un
site lointain et de l'avoir disponible dans des règles de dialogue qui
doivent être techniquement compatibles ;
Notre système est ATM de bout en bout ; Pourquoi ? Parce que,
à partir du moment ou vous généralisez l'ATM en tant que
système de mise en relation et de commutation et d'aiguillages,
vous n'avez plus besoin de réseaux sans connexion
(l'IP
étant un système particulièrement adapté à
ce dernier type de configuration), vous revenez à des réseaux
à connexion : chaque fois que vous commandez une liaison avec un
serveur ou avec quelqu'un d'autre, un réseau à connexion met
à votre disposition une liaison identifiée, alors qu'un
réseau sans connexion comme le Net ne met pas de liaison
identifiée ; il prend vos datagrammes et il les aiguille, et puis
le standard, le protocole, vous remet les datagrammes en ordre à
l'arrivée ; alors, à partir du moment où vous voulez
marier l'ATM et l'IP, vous êtes amené à ne garder de l'IP
qu'une partie de l'IP qui permet de faire du bout en bout et toutes les parties
qui peuvent vous permettre également de faire, à haut
débit cette fois, des systèmes
hypertexte
;
5. L'Intranet : je conseille une grande prudence
dans le plongeon dans
l'Intranet
car il existe une difficulté de taille assez rarement
exprimée :
comment peut-on éviter de faire communiquer
l'Intranet et l'Internet ? C'est impossible
; la question qui se
pose est donc : comment fera-t-on pour empêcher que les informations
fondamentales de l'entreprise puissent filer à travers l'Internet ?
Le problème que tout le monde pour l'instant à tendance à
éluder, c'est que si vous mettez l'Intranet en communication avec
l'Internet, vous en faites une
passoire
;
6. L'Education
: il y a un vaste problème parce que l'on ne
peut pas recommencer l'opération de " l'informatique pour
tous " des années 80 ; il faut que l'on fasse très
attention ; il faut que l'on soit sur un système totalement
ouvert ; équiper tous les établissements scolaires en PC est
bien beau, mais si leurs usagers n'ont pas été
sensibilisés sur le problème, s'il n'y a pas de
hot
line
pour les aider à se connecter (machines à
gérer les logiciels représentant à peu près
20 % du coût de l'investissement), si le Maître tombe en
drapeau trois ou quatre fois devant ses élèves, c'est
terminé : il mettra le matériel dans un coin et ne s'en
servira plus ;
Audition de Jean-François TOURNU
Conseil régional de BOURGOGNE
Résumé : La région Bourgogne, constatant les besoins des unités de recherche régionales, ainsi que ceux exprimés par les établissements scolaires, a lancé le réseau CLONYS pour la recherche et l'enseignement supérieur, et le réseau INDUNET permettant de relier tous les lycées et de leur donner l'accès à INTERNET via le serveur du Rectorat ; malgré quelques inerties constatées du côté du corps enseignant, les choses avancent, essentiellement sous la poussée des élèves ; le secteur de la santé fait également l'objet de programmes, essentiellement autour de l'imagerie médicale ;
1. Le Conseil régional de Bourgogne
a
lancé un projet éducatif dans cette région, qui s'appelle
INDUNET
: on s'est aperçu qu'il n'y avait rien dans
les régions et que ces dernières pouvaient jouer un rôle
dans le domaine des NTIC ; il n'y avait qu'un seul acteur : France
Télécom, mais il n'y avait pas d'intermédiation entre
cette entreprise et ce que pouvait être la démarche des
élus ; d'où, dans un premier temps, la
nécessité d'écouter, de savoir quels étaient les
besoins, de les identifier ; puis, s'inspirer des rapports publiés
sur ce sujet ; les premiers besoins à satisfaire concernaient
la recherche
: il fallait que nos unités de recherche
s'ouvrent sur l'extérieur; pour cela, on a créé un
réseau qui s'appelle
Clonys
; il a permis
d'identifier des sites de recherche, comme les Universités, et de les
relier; deuxième besoin : l
'Education
: le but
est de construire un réseau éducatif qui réponde aux
attentes; au départ, il s'agit simplement d'être sur le
réseau et pour certains lycées parmi les plus motivés de
trouver les premières applications ;
2. Un premier
réseau expérimental appelé
INDUNET
a donc été lancé, qui a permis à
huit lycées de s'interconnecter sur le Net ; les premières
expérimentations ont consisté à faire travailler des
groupes sur la messagerie, des cours de langues (par exemple, des
élèves du lycée du Creusot peuvent suivre des cours de
polonais diffusés par visio-conférence depuis Dijon)
;
le coût de l'interconnexion étant un handicap très fort en
France, la région nous a aidé
;
3.
Il fallait bien
donner un cadre
à ces
expérimentations: on a donc " normé " les choses, en
offrant à chaque établissement
trois heures d'utilisation
par jour ouvrable
; de plus, l'accès à INTERNET se
faisant par le serveur de l'Académie, il est possible d'interdire
l'accès des élèves à certains sites ;
4. De par la conception du réseau INDUNET
, on a réussi
à interconnecter nos
lycées au coût des
communications locales
; il était important que des
régions reculées, telles que la Nièvre, aient accès
au même coût que Dijon au réseau ; pour celà,
ont été créés des
lieux d'interconnexion dans
chaque département
, dans un site choisi de la " zone pour
les télécommunications locales élargies ", sorte de
centre de gravité permettant à tous les lycées, autour de
celui qui contient le site d'interconnexion, d'être en communication
locale ; c'est important car le raccordement pour trois heures de
connexion pour un lycée de Dijon revenait normalement à
500 francs, coût passant à 7.000 francs dans certaines
zones rurales ;
5.
La région n'a pas pour mission de s'occuper des
contenus
; son rôle est de dire : " donnez nous des
programmes intéressants qu'on soutiendra " ; elle est donc en
quelque sorte juge de l'intérêt des programmes, mais c'est au
corps enseignant
de fournir les projets ; aujourd'hui, on a
quelques lycées très pointus, développant par exemple des
applications dans le domaine technique : par exemple, l'utilisation des
nouvelles technologies de l'image, dans un lycée de
Chalon-sur-Saône, pour l'étude et le réglage de
moteurs ;
6.
Même si nous avançons, il y a encore quelques
inerties
inhérentes à
l'Education
nationale
; des prérogatives jalousement défendues;
l'Education reste donc encore fermée; ainsi, nous voulons lancer la
" visio-Université ", en clair des Universités qui
pourraient mettre en relation leurs compétences et faire quelques cours
généralisés pour l'ensemble des Universités; on a
donc équipé l'Université de Dijon : finalement, les
professeurs ne s'en servent pas vraiment ; la poussée viendrait
plutôt des étudiants; surtout quand ils ont des équipements
personnels chez eux ; mon expérience m'amène à
dégager des
axes de travail forts
dans ce domaine :
Il faut éviter des dépenses inutiles et lourdes quand on sait
qu'avec le réseau on peut faire de la simulation numérique, c'est
à dire travailler sur un calculateur à distance, et ainsi faire
des " économies importantes sur des achats notamment dans le
domaine informatique " ;
L'avenir est à la " formation à la carte " :
l'unité de valeur à acquérir pour un quelconque
étudiant est bien constituée de connaissances ; puis il
s'agit de passer un diplôme ; or, l'acquisition des connaissances,
sur le réseau, va permettre de tout changer, notamment de lutter contre
la surpopulation des amphys des Universités ;
7. La santé
: il faut rester pragmatique ; tout d'abord
nous avons mis en place un réseau de télé-diagnostic
(images fixes) pour les anatomo-pathologistes, puis nous avons lancé
un programme de télé-cardiologie
retenu dans le
cadre de l'appel à projet pour les autoroutes de l'information et
labellisé depuis ; malgré quelques réticences du
monde médical, les choses ont évolué car tout le monde est
d'accord pour dire que la santé coûte cher ; on a maintenant
des systèmes de diagnostics distants qui intéressent les
spécialistes, les structures administratives,... Nos projets concernent
tout ce qui touche
l'animation de l'image,
l'échographie
; je pense d'ailleurs que de nouveaux
métiers vont se développer autour de
l'imagerie
médicale
; pour l'instant, on fait tout celà à
très haut débit (34 mégabits par seconde) en local et
en temps réel ; on va maitenant tenter de mettre en place des
liaisons sur des distances entre deux sites hospitaliers sur lesquelles on
pourra faire en temps réel des diagnostics avec de l'image ; avec
d'autres standards (comme ATM,...) ;
8.
On peut constater dans le domaine
un certain retard
français
, qui de plus continue à se creuser; les
américains sont en train de mettre au point un grand programme:
l'Internet next generation
: ils vont se servir des grandes
universités, de la recherche, en créant des
expérimentations sur des liaisons entre les grands sites, pour ensuite
généraliser dans l'industrie ; nous devons y penser ;
Mission TREGOUET
Résumé de l'audition de Jean-Noël TRONC
1°) Les travaux du Plan
Le Plan consacre une part importante de ses travaux aux technologies de
l'information (rapport sur les réseaux de la société de
l'information d'octobre 1996 ; séminaire Information, Communication et
Société ; groupe interministériel sur les plans de nommage
des sites Internet publics ; futur groupe de travail sur l'utilisation des
réseaux de communication, et notamment d'Internet, pour la modernisation
de l'Etat ; mission Oudet sur l'utilisation d'Internet par les administrations
étrangères ; création du site Web du Plan
www.plan.gouv.fr
; etc.).
2°) Les freins à l'accès des ménages aux
réseaux
Le Minitel a certes répandu l'usage des réseaux, mais sa
structure de coût se traduit par un réflexe naturel de
sous-consommation de services en ligne par les ménages. Ses limites
techniques et sa dimension nationale en font un réseau progressivement
obsolète.
Le sous-équipement en PC tient aux coût, à la
complexité d'utilisation, à un rythme d'obsolescence trop rapide.
En fait, on présente aux ménages le PC comme un bien de
consommation courante (vendu sur étagère en supermarché),
alors qu'il reste perçu comme un bien d'équipement.
Les limites propres au fonctionnement et au mode d'accès actuels
à Internet sont nombreuses : Internet reste une jungle
déroutante pour accéder à une information ou à un
service ; le service marche souvent mal, la connexion est aléatoire et
très lente ; la régulation du réseau se met
progressivement en place alors que la la culture des débuts,
marquée par la tradition d'auto-organisation et d'auto-régulation
propre à la communauté scientifique, laisse la place à
d'autres logiques pour le grand public.
Les coûts des communications sont élevés dès que
l'on passe à un usage régulier, or, il faut s'inspirer de
l'exemple télévisuel : s'il fallait payer « à la
séance » pour toutes les émissions, la consommation
télévisuelle s'effondrerait.
3°) Le débat Minitel/Internet
Le Minitel, réussite nationale incontestable, est désormais un
frein réel au développement d'Internet. Une logique d'utilisation
maximale de la rente dégagée par une technologie obsolète
prend les différents acteurs au piège : les offreurs de service,
qui risquent de perdre du terrain par rapport aux industriels étrangers
de l'information, les administrations, appuyées sur des modes de
diffusion aux règles tarifaires discutables.
La stratégie à adopter :
· Encourager les solutions sur Internet qui reprennent les avantages
du Minitel (la simplicité, la sécurité, la centralisation
des facturations - logique Kiosque) : galeries marchandes électroniques
· Développer, pour l'Etat, des services plus attractifs sur
Internet :
· les prestataires privés titulaires de concessions publiques
à offrir un service sur Internet
· obliger toutes les entités publiques à faire basculer
rapidement leurs serveurs Minitel sur Internet
· développer une véritable politique d'offre de contenus
et de services francophones de qualité (cf. IV)
4°) La modernisation de l'Etat
Le retard français sur Internet tient beaucoup au manque de contenus et
de services francophones de qualité. La distinction importe, puisque, si
l'idée qu'Internet est un outil extraordinaire d'accès à
l'information est désormais répandue en France, la
possibilité d'offrir des services, des transactions, reste
sous-évaluée.
L'Etat a donc une mission fondamentale, pour développer l'offre :
· de contenus francophones de qualité
· de services avancés qui permettent un accès
électronique à l'information et aux procédures.
Ce qui suppose :
· une politique ambitieuse et programmée de numérisation
des patrimoines publics, laquelle rend inévitable des choix essentiels
en matière de tarification des services. Le champ de la gratuité
doit s'étendre, conformément à la culture et à la
structure des coûts propres à Internet.
· le développement d'un Etat en réseau, capable d'offrir
un véritable télé-Service Public : les
téléprocédures en ligne, pour les particuliers et les
entreprises, doivent être proposées massivement. Elles doivent
permettre une simplification des démarches par des logiques de guichet
unique et des outils d'aides en ligne pour les procédures
administratives complexes.
Elles supposent, pour garantir l'égal accès, d'évoluer
rapidement vers un droit à l'adresse électronique pour tous, ce
qui pose la question du terminal (enjeu des bornes interactives).
5°) L'Ecole
· Pour l'école, il s'agit d'encourager le développement
de sites et de contenus par les élèves et les enseignants, en
s'appuyant sur ce que d'autres ont déjà fait (réseau
schoolnet
au Canada/Québec).
· La fourniture d'un micro-ordinateur communiquant à chaque
enseignant est une mesure nécessaire. Son financement peut justifier une
programmation échelonnée complétée, dans
l'immédiat, par l'installation de postes communs en salles des
professeurs et de formations systématiques.
L'engouement pour le thème du réseau ne doit pas faire oublier
que l'enjeu premier est la familiarisation précoce à l'outil, au
média électronique auquel les 2/3 des salariés sont
déjà confrontés sous une forme ou une autre dans leur vie
professionnelle.
· La première des mesures doit donc concerner une formation
élémentaire à l'ordinateur et au clavier, y compris la
dactylographie, intégrée comme une dimension
complémentaire de l'alphabétisation.
Les blocages français dans ce domaine (taper sur un clavier reste
perçu par les cadres comme une tâche dévalorisante)
constituent une cause explicative importante du retard français,
notamment par rapport aux Etats-Unis où, dès le secondaire, les
élèves doivent rendre des devoirs dactylographiés.
6°) L'aménagement du territoire
L'enjeu du satellite
Une approche dynamique est indispensable, et suppose de bien apprécier
la révolution à venir dès 1998 par la couverture totale,
non plus seulement de la population, mais du territoire, par des satellites bas
débit en orbite basse (Iridium, Globalstar, Odyssey) puis, dans quelques
années de plus, pour le large bande (Skybridge, Voicespan, Teledesic,
etc.).
Le rapport réseaux/tarifs/territoire va s'en trouver changé pour
de nombreuses applications de service public en réseau (enseignement,
santé, etc.).
Une structuration d'Internet qui relie à la logique territoriale
La neutralité géographique introduite par Internet est un
avantage, mais aussi un inconvénient (le problème était
déjà posé pour les services Minitel qui se veulent de
proximité).
· Chaque niveau territorial pourrait être décliné
dans des annuaires proposant une liste exhaustive des sites publics et
privés. L'annuaire de la documentation Française doit ainsi
évoluer pour intégrer les collectivités territoriales.
· Des sites annuaires par profession pourraient être
développés.
- Un annuaire des adresses électroniques individuelles pourrait
être adjoint à l'annuaire universel dont l'ART va superviser la
réalisation.
7°) La question du nommage de sites
· La définition d'un plan de nommage évolutif, qui
anticipe la généralisation de sites pour les administrations, est
indispensable et en cours d'élaboration.
·
Les règles définies internationalement
devraient inclure un principe de subsidiarité clairement affirmé,
reconnaissant la compétence des pouvoirs publics nationaux pour
désigner l'organe chargé d'attribuer les noms de domaine sous la
racine nationale (« .FR ») et pour fixer le plan de nommage
sous cette racine.
·
La France doit assurer sa présence dans les enceintes
internationales de l'Internet.
Audition de M. André TRUONG
Président d'APCT
et de
M. Thierry DASSAULT
actionnaire de référence d'APCT
et
responsable du multimédia au sein du groupe DASSAULT
Advanced PC
Technologies (APCT)
Résumé : On assiste à un
changement radical du monde de l'informatique ces derniers temps: toutes les
certitudes sont remises en cause, à cause du développement
d'Internet ; dans cette évolution, qui laisse notamment
apparaître l'impossibilité de transporter sur le réseau des
gigas octets d'informations, APCT travaille sur un nouveau concept de terminal
multimédia, simple d'utilisation et diffusable à très
grande échelle : il s'agit d'une machine dans laquelle est
incorporée un lecteur de CD ROM et un lecteur de cartes à puces
sécurisant les informations disponibles sur ce dernier ; cette
machine marie les qualités du Network Computer avec celles du Minitel.
Dans le domaine de l'Education, il faut aller au
delà de l'incitation, nécessaire, des maîtres à
s'équiper d'outils performants et s'évertuer à les
convaincre que l'utilisation de ces derniers ne remettra fondamentalement pas
en cause leur autorité magistrale .
DASSAULT Automatismes et Télécommunications
développe déjà des outils performants dans le domaine
éducatif, en coopération avec la Cinquiéme ; la mise
en place d'un système de connexion au réseau
générant évidemment des coûts, on peut songer
à sa généralisation par ondes hertziennes.
1.
Les travaux
d'APCT
: il ne faut jamais
oublier que le premier micro compatible a été mis au point en
France, en 1982 ; depuis, évidemment, les évolutions sont
constantes et rapides. Aujourd'hui d'ailleurs, on constate
un changement
radical du monde d'informatique
: tout ce qui était vrai et
certain il y a deux-trois ans est remis en cause, à cause
d
'Interne
t
;
APCT
ayant constaté que le Minitel a peu
évolué depuis son origine, ce dernier n'étant en fait
qu'un Netwwork Computer
, et que le PC est aujourd'hui devenu quelque
chose de gros, et de compliqué d'emploi,nous avons travaillé sur
un nouveau concept de terminal intelligent et universel.
Partant de ce constat, notre raisonnement a été le suivant :
on va tenter de concilier ce qui est " bon " dans le
Minitel
(NC) et le PC d' où notre idée de NetPC.
Il a fallu, ensuite, penser à rendre l'emploi de cette nouvelle machine
facile
; elle a donc une
architecture compacte fermée du
point de vue matérielle mais totalement ouverte du point de vue logiciel
; nous y avons incorporé un lecteur de CD ROM, transformant par
là même le
PC ou NetPC
en simple lecteur de CD
ROM aujourd'hui et demain en simple lecteur de DVD ROM ; ensuite, comme
les informations disponibles sur CD ROM ou DVD ROM sont le plus souvent
très précieuses et donc codées, il s'est agi de les
protéger et de les décrypter par un système de
cartes
à puces
;
Actuellement il est très difficile et très long de transporter
sur le réseau des
giga
octets
d'informations; il faut par conséquent que les informations stables
soient déjà sur
support local
; c'est une machine
où tous les composants matériels et logiciels sont sous le
standard le plus répandu: le standard WINTEL ; elle est
fondamentalement destinée à se connecter au réseau ;
L'idée est donc bien d'avoir un terminal
multimédia
simple, et de pouvoir le proposer largement au grand public .
2.
L'
Education
: à la base, ce sont les professeurs
qu'il faut convaincre d'utiliser
les Nouvelles technologies de
l'information
; il ne s'agit donc pas tant d'installer un PC dans
chaque classe, mais plutôt de le faire chez chaque professeur, afin de
lui faciliter l'approche de ces nouvelles technologies, on peut imaginer un
système de primes à l'achat. Il faut surtout
l'intéresser et lui faire comprendre que le PC, et encore moins le
NetPC, n'est pas du tout un appareil qui va lui faire perdre son
autorité magistrale. La crainte fondamentale des enseignants se situe
là, dès à présent, un jeune de 10/14 ans à
tendance à dialoguer avec son professeur de la façon
suivante :
" non, non, ce n'est pas comme cela que ça
marche, attendez, je vais vous montrer
" ;
Il faut donc une machine qui soit simple à utiliser et qui puisse servir
à diverses utilisations pratiques ; ainsi, par exemple,
DASSAULT
Automatismes et Télécommunications
a développé
une carte de compression numérique, MPEG 2, en liaison avec
La
Cinquiéme
: il s'agit de pouvoir, à partir d'une base de
données sur
Internet
, commander des programmes
audiovisuels en fonction des cours magistraux que les professeurs vont donner,
pour ensuite les recevoir par
téléchargement numérique
par
satellites.
La mise en place de ce système nécessitant des investissements
importants, il faut donc le généraliser le plus possible, ce
qui permettrait à tous types d'établissements scolaires, en
particulier aux plus petites écoles ne pouvant pas forcément
posséder à elles seules toute l'installation nécessaire,
de fonctionner en réseau local.
En conclusion le NetPC ou NPC tel que décrit ci-dessus peut être
un terminal universel permettant de se connecter facilement sur Internet et
peut permettre de familiariser immédiatement les quelque 4.000
professeurs des IUFM à l'utilisation d'
Internet
Audition de Jean-Noël VEYRENC
Société d'Encouragement à l'Industrie Nationale (S.E.I.N)
Résumé : Depuis sa création, la
Société d'encouragement pour l'Industrie Nationale (S.E.I.N) a
pour vocation la promotion des technologies nouvelles et l'encouragement des
industries d'avenir.
Elle a été fondée en 1801 par
Chaptal et de nombreux autres savants, ingénieurs et hommes d'Etat de
l'époque. A son actif, la compréhension et l'encouragement
d'inventions et découvertes telles que : le métier à
tisser (Jacquart), la photographie (Niepce et Daguerre), le moteur à
quatre temps (Beau de Rochas), le cinématographe (les frères
Lumière), l'ampoule à incandescence (Claude), etc....
Aujourd'hui la S.E.I.N souligne l'émergence d'une
nouvelle industrie, celle de la démultiplication des savoirs. Pour
contribuer à son développement, sa méthode est simple et
semblable à celle du siècle dernier qui avait fait ses
preuves :
· Constat du marché et des besoins
· Accueil des inventeurs-entrepreneurs et de leurs initiatives
· Validation et promotion de projets industriels.
Pour cette nouvelle industrie, la S.E.I.N capitalise avec discernement
l'expérience d'experts français et européens. Leurs
travaux permettent à la Société d'affirmer qu'en France et
en Europe la formation professionnelle représente un marché
considérable pour la nouvelle industrie citée à la
condition (non exclusive) que les pratiques professionnelles évoluent en
la matière. Les raisons suivantes accréditent ces propos :
· Importance et récurrence des budgets consacrés
à la formation professionnelle (+ de 2% du PIB en France) ;
· Arrivée à maturité des solutions technologiques
multimedia utilisables pour l'éducation et la formation
· Construction de réseaux multimedia étrangers et
production industrielle de contenus prêts à inonder le
marché européen de la formation estimé à 450
milliards de francs par an.
· Faible mobilisation des industriels et investisseurs
européens potentiels. Ils ne sont pas suffisamment sensibilisés
aux enjeux du marché (éditeurs et producteurs multimedia,
sociétés de services, opérateurs de
télécommunications, chaînes de
télévision,...).
· Forte de ce constat, la SEIN participe au développement de
l'industrie de la démultiplication des savoirs en réunissant des
partenaires concernés pour mener à bien sur plusieurs
années un ambitieux programme (CEE, Etat, Régions,
entreprises,...). Il comporte trois volets :
Observatoire sur les investissements formation :
il identifie
précisément la structure des dépenses de formation des
principaux acheteurs. Périodiquement, la S.E.I.N fournit à ses
partenaires un " indicateur " qui permet de suivre
l'évolution
du marché, d'évaluer les optimisations potentielles, et les
champs d'application des nouveaux supports.
Etude technologique :
Deux fois par an, l'étude S.E.I.N met
en évidence les scénarios techniques et économiques
offerts par les nouvelles technologies de production, de transmission et de
démultiplication des savoirs. L'objet est de sécuriser les
projets des utilisateurs potentiels, de comparer et valider leurs choix
techniques et économiques.
Validation et promotion de projets industriels
: chaque
année, la S.E.I.N vise le lancement d'un projet industriel d'envergure.
En s'appuyant sur les opérations précédentes, la
Société réunit des partenaires, mutualise leurs besoins et
moyens. L'objectif est de passer du stade de l'expérimentation à
celui de l'industrialisation.
Observatoire sur les investissements formation :
La S.E.I.N a étudié les conditions de développement d'un
" indicateur " de comparaison des dépenses de formation au
niveau européen. Cet important travail, soutenu par
la CEE (DG
XXII
), a permis de montrer que la situation constatée en France
sur la maîtrise des informations sur les dépenses de formation est
comparable dans nombre de pays européens :
Hétérogénéité des modes de comptabilisation
des dépenses de formation
Approximation des chiffres fournis chaque année par les entreprises
Manque de moyens et de motivation pour obtenir des situations réelles de
dépenses
Production de formation artisanale face à des besoins nécessitant
une approche industrielle
Il a été estimé que seulement
moins de 20% des
dépenses globales de formation
correspondent à la livraison
de " produit formation " aux acheteurs-utilisateurs
(création
de supports pédagogiques, rémunération des formateurs,...).
L'analyse d'un panel de 200 entreprises et l'utilisation de
l' "
indicateur SEIN
" par certaines, confirment les
propos de
nombreux décideurs politiques et économiques sur
la
difficulté d'évaluer la réalité des
dépenses
. En France, les chiffres officiels indiquent que les
dépenses en formation professionnelle uniquement des enteprises sont de
l'ordre de 50 milliards de f/an. Il est admis que les grandes entreprises
investissent en moyenne au moins 4% par an de leur masse salariale en
formation. Les travaux réalisés sur les entreprises du panel
montrent :
Leurs achats annuels sont très largement supérieurs à ce
qui correspondrait à un effort de 4% annuel (2 à 5 fois)
Le cumul des dépenses réelles de formation de ces 200 entreprises
pourrait, si on se base sur les chiffres officiels, s`approcher du total des
dépenses de formation de l'ensemble des entreprises françaises,
ce qui pose question...
L'étude d'un échantillon significatif d'entreprises du panel sur
trois ans montre que l'utilisation de nouveaux supports pour la formation ne
connaît aucune augmentation. Moins de 1% des budgets de formation sont
réalisés via de nouveaux supports multimedia.
Validation et promotion de projets industriels :
En 1997, la S.E.I.N a contribué au lancement du projet indutriel de
démultiplication des savoirs de PROMOTELEC (Constat du marché et
des besoins, accueil de l'inventeur-entrepreneur et de son initiative (Michel
Bombart), validation et promotion du projet).
Relation entre ces travaux et la mission sénatoriale
:
La S.E.I.N souhaite sensibiliser le Sénat sur le fait que
la
formation est un levier majeur
pour accroître l'utilisation des
nouvelles technologies, notamment d'Internet. Des budgets colossaux existent
pour la formation professionnelle (près de 2% du PIB national, voire
plus...). Il suffirait d'agir pour que par exemple d'ici 3 ans 10% des
journées stagiaires soient réalisées via les nouveaux
supports pour lancer le marché. Plusieurs millions de français
deviendront alors rapidement des utilisateurs d'Internet.
Pour ce faire, la S.E.I.N souligne une priorité :
maîtriser réellement l'information sur la structure des
dépenses de formation.
Elle permettra de montrer objectivement le
faible taux d'utilisation des nouveaux supports aux dirigeants et partenaires
sociaux, et facilitera la recherche et l'adoption de nouvelles solutions. Des
économies significatives, une augmentation du nombre de salariés
formés en découleront sans que de nouvelles dépenses
importantes soient nécessaires.
Ce projet, qui fera référence en la matière, est
un
service " distrinumérique " d'information-formation
performant pour les professionnels de la filière
électrique (facilité d'accès, contenus adaptés,
informations techniques obtenues rapidement, optimisation des
dépenses,...). Le service est accessible par abonnement. L'abonné
se connecte au site Internet du service et demande un contenu précis.
Contenus d'informations
: les normes et les règlementations
(Européennes et nationale), les matériels et leur installation,
l'approvisionnement (commerce électronique), l'environnement
professionnel (fédérations, syndicats,...),...
Contenus de formation :
la certification aux normes et
réglementations (compréhension des normes NFC 15-100,
réglementation européenne,...), la certification aux
installations spécifiques, l'amélioration des compétences
(programme de formation à l'éléctricité niveau 1
à 3), le développement des compétences (Qualité,
ventes, gestion,...), les programmes destinés aux nouveaux
embauchés (Aprentissage-Alternance),...
Dans un premier temps (98/99), ce service s'adresse à
20.000 installateurs éléctriciens (artisans, PME-PMI,...),
par la suite à l'ensemble de la filière - 200.000 personnes -, et
à des pays partenaires (Russie, Liban, Pays du Maghreb,
Indonésie, Vietnam, Amérique du Sud,....)
Pour faciliter le lancement du projet, la S.E.I.N a identifié les
principaux partenaires, et les a sensibilisés entre autres aux sujets
suivants : les investissements nécessaires sont sans commune mesure
avec ceux réalisés généralement, les coûts de
l'heure utilisateur (plus d'efficacité) sont très
inférieurs à ceux actuellement constatés, l'investissement
s'avère rentable en moins de trois ans, l'opération doit se
réaliser en collaboration avec des partenaires tels que : CEE,
Etat, Régions, le projet illustre ce que l'industrie de la
démultiplication des savoirs peut être...
Relation entre ce travail et l'objet de la mission
sénatoriale :
Il est possible de développer rapidement l'utilisation des nouveaux
outils mutlimedia et d'Internet en s'appuyant sur les importants budgets
d'information/formation disponibles.
Ce projet permet de souligner que l'information/formation est un levier
principal pour l'utilisation accrue des nouveaux supports et d'Internet par des
cibles d'utilisateurs professionnels qui ne bénéficient pas de
façon satisfaisante des importants budgets consacrés à cet
objectif.
En plus d'optimiser les moyens, de répondre à des besoins de plus
en plus nombreux, d'agir pour une meilleure maîtrise des nouveaux outils
par le plus grand nombre, ce type de projet industriel montre les
potentialités et conditions de développement en France et en
Europe d'une importante industrie sur ce secteur.
Audition de Bernard VERGNES
Directeur général de MICROSOFT Europe
Nous nous trouvons face à une technologie dont la
puissance double tous les dix-huit mois ; elle implique une remise en
question constante, rien n'étant jamais acquis. Observer le retard pris
par la France dans ces mutations ne doit pas nous faire tomber dans le
catastrophisme et le découragement : il faut au contraire se dire
qu'il y a là une opportunité à saisir ; et, vue
l'omniprésence de l'Etat, c'est donc lui qui doit la saisir : il
faut alors un engagement public " fort ", étalé sur dix
ans et mis en oeuvre d'une façon " industrielle ".
Le coeur de la stratégie de Microsoft reste
" Windows " ;
aujourd'hui, la plate-forme Windows prend en compte tous les besoins de l'
entreprise ;Microsoft réfléchit aussi à
l'Education : les besoins étant très variés, en
fonction tant des établissements que des publics concernés, il
faut songer à une architecture et une plate-forme qui soient les plus
larges et variées possibles ; il faut, bien entendu imaginer une
parfaite évolutivité et compatibilité entre le poste de
l'élève, celui de l'enseignant et de l'établissement.
1. MICROSOFT et la FRANCE :
1.1.
En ce moment, nous nous trouvons face
une technologie
dont la puissance double tous les dix-huit mois
; rien n'est
acquis, sauf si on reste alerte et prêt à changer de cap, à
évoluer, à naviguer à vue, et c'est ce que Bill GATES fait
avec ses équipes en ayant le courage de se remettre en question
constamment, en ayant le courage de vivre la hantise de la concurrence, en
faisant un peu de paranoïa, constante ; la culture de la
paranoïa, je la connais depuis 14 ans que je travaille à
MICROSOFT ; et, s'il y a peu de choses qui évoluent aussi vite que
les technologies de l'information dans la vie courante, la grande
qualité de MICROSOFT aujourd'hui, c'est de pouvoir se donner les moyens
de réagir rapidement, de s'adapter ;
La vision qu'on peut avoir du
retard pris en la matière par la
France
ne doit pas nous faire tomber dans le catastrophisme ni dans la
mauvaise complaisance ; il faut au contraire se dire que ce retard est
plutôt une opportunité à saisir afin de nourrir un
changement très important, culturel, organisationnel, vraiment fort, et
qui doit partir du sommet ;
Tant au niveau public que privé, on peut alors
formuler une
recommandation forte
: puisque l'Etat et les service publics ont
en France un rôle prédominant, ils doivent donc être la
vitrine
de ces nouvelles technologies, dans ses relations avec le
citoyen, avec tous les habitants; ce qui nécessite de communiquer, de
créer, d'inciter; on peut donc songer un engagement public de longue
durée, à savoir dix ans; cet engagement est à mettre en
oeuvre d'une façon " industrielle ", avec tout ce que cela
implique, car il est très lourd.
1.2.
Le coeur de
la stratégie de MICROSOFT a pour nom
Windows
: nous restons très fidèles à ce
choix, qui a beaucoup mûri ces dernières années ;
aujourd'hui, la plate-forme Windows, autour de
Windows NT
s'est
très largement développée pour prendre en compte tous les
besoins de l'entreprise; une étude assez récente prévoit
d'ailleurs qu'en l'an 2000, environ 47% des serveurs d'applications, dans les
domaines les plus critiques d'applications dans l'entreprise, fonctionneront
sur Windows NT, devançant de très loin les autres environnements;
Quant au
net PC
, il verra son apparition dès juin de cette
année : l'objectif est de maximiser et d'améliorer
l'administration centrale des entreprises
pour que l'utilisateur ne
vienne pas, par ses interventions répétées, soit
corrompre, soit modifier l'environnement local, ce qui, l'expérience le
montre, créé des surcoûts énormes en matière
d'informatique : on installe des logiciels, donc il y a des équipes
qui, physiquement, interviennent pour remettre en état le poste de
travail ;
On va y trouver, outre le processeur
Pentium
, des capacités de
traitement en mémoire des informations, car ce qui est le plus important
dans une " connexion réseau ", c'est bien la capacité
de rafraîchir le renvoi d'informations, et ce très
rapidement ; on va aussi trouver une connexion au port permettant d'avoir
une standardisation beaucoup plus grande des périphériques autour
de Windows.
Etant entendu que les notions de maîtrise des coûts et de
pérennité d'investissement sont évidemment
fondamentales dans cette réalisation;
MICROSOFT a fait une estimation du nombre de personnes qui, en France, sont
dédiées à ses technologies (des sociétés de
services, consultants, distributeurs) : il y en a 10.000.Ce sont elles
qui, au quotidien, proposent, conseillent, font de l'assistance ou du support
aux technologies MICROSOFT ; la
banalisation de l'accès à
ces technologies
signifie que les 500 salariés de MICROSOFT France
doivent transférer au quotidien leurs compétences vers ces
relais ; et cela passe par tout un processus de certification des
compétences, des diplômes reconnus au niveau mondial ;
2. l'EDUCATION
: Il faut mettre en ligne le savoir existant, celui
des éditeurs comme celui des enseignants ; le défi,
fantastique, consiste à former des centaines de milliers d'enseignants
qui n'ont jamais été exposés à ces technologies et
leur donner une bonne raison d'y adhérer.
Sur un engagement public fort de dix ans, trois critères seraient alors
à prendre en compte :
· la
compatibilité
, à savoir prendre en compte ce
qui a déjà été fait depuis quelques
années ;
· la
pérennité
de ce qui va être produit
sur les dix ans qui viennent ;
· la
facilité
de mise en oeuvre par les
administrations : le métier de l'Education nationale n'est pas tant
de gérer des réseaux, ni de gérer un service en ligne,
mais bien plutôt d'enseigner et de transmettre une pédagogie
à des enfants pour les former à de nouveaux métiers ;
En partant de l'idée
d'infrastructure unique
, cela
signifie avoir une parfaite
évolutivité
et
compatibilité
entre le poste de l'élève, celui de
l'enseignant, de l'établissement ; il faut dans le même
temps, bien entendu, repérer et organiser en réseau les
différents centres de ressources : le centre de documentation, le
professeur, l'administration, la salle des travaux pratiques, celle des cours,
la structure réseau départementale, celle au niveau du rectorat,
enfin, l'Intranet national ;
L'idée générale est donc de dire
: il
existe des besoins très variés en fonction des
établissements, petits moyens et grands, primaires et secondaires, et en
fonction des personnes qui vont les utiliser ;il faut donc
une
architecture et une plate-forme
qui soient les plus larges et
variées possibles pour s'adapter à tous ces cas de figure
possibles ;
Audition de Jean-Pierre VERJUS
Directeur INRIA Rhône-Alpes
Professeur à
l'INPG (Grenoble)
Membre du conseil supérieur de la recherche et de
la technologie
Résumé : Une explication du retard français dans l'utilisation d'Internet est peut-être, paradoxalement, notre avance dans le monde de la télématique avec le Minitel: on s'est peut-être endormi alors que, pendant ce temps, le monde se tournait vers l'Internet; par ailleurs, le coût d'accès à Internet est resté longtemps relativement cher du fait du coût des télécommunications, comme du peu d'empres-sement des français pour se doter de PC (coûteux cette fois-ci en regard d'un minitel); des initiatives sont donc à prendre, tant au niveau de l'équipement de la population en PC (ou de terminaux plus simples comme les "minitel-internet") qu'au niveau du coût des télécommunications.
Le retard français:
Jusqu'à il y a quelques mois, la France était
très en retard, mais, aujourd'hui, il semble qu'il y ait une
frémissement
: j'ai l'impression que les
medias, les hommes
politiques, de nombreuses PME et surtout les jeunes
font que les choses
bougent véritablement. Il y a quelques mois, les statistiques
officielles estimaient que 1% des français étaient
connectés à Internet à domicile et 1% dans l'industrie,
alors qu'en Suède, il y en avait 16% (9% à domicile et 7% dans
l'industrie); aux USA, c'était de l'ordre de 8% + 8%; donc,
grosso
modo
, le rapport est de 1 à 20 alors que, dans le même temps,
23% des gens sont connectés au
Minitel
. Une récente
statistique de l'AFA (octobre 97) estime à 1,5 millions le nombre
d'internautes en France, ce qui confirme le frémissement annoncé
ci-dessus.
Une première explication que je donne à ce
phénomène c'est que, vraisemblablement, on a peut-être
été
victime de l'avancée que l'on avait dans le monde
de la télématique avec le Minitel
; on s'est peut-être
endormi, on est peut-être aussi victime d'un mépris de certaines
élites pour ce qui se fait à l'étranger.
Le
Minitel
nous a donné en même temps une véritable
accoutumance aux services télématiques (et inversement, il donne
aux industriels français une réelle connaissance des usages de ce
type de service) et en même temps nous en a donné un mode d'usage
discutable, en tout cas différent de celui que propose Internet. En
effet, les acteurs principaux de ce type de service sont les fournisseurs de
contenus, les transporteurs, et les utilisateurs; avec le Minitel, on s'adresse
au transporteur, on le paye au temps passé, et celui-ci
rémunère le fournisseur de contenu; parfois le temps est
très long avant d'arriver à l'objectif souhaité! Avec
une modalité d'intermédiation de type Internet, normalement, on
va s'adresser directement au fournisseur de contenus, qui a
intérêt à fournir un contenu intéressant
; puis
ce dernier rétribuera les transporteurs, s'il a à le faire;
j'utilise volontiers
une métaphore
pour expliquer cette
différence fondamentale: celle du
péage à
l'entrée de nos villes, au Moyen âge
: on payait pour pouvoir
entrer sur les marchés; puis un jour, on a décidé
d'enlever ce péage et les gens purent se promener dans les villes et sur
les marchés, acheter les produits qui les intéressent; s'ils
achètent, le commerçant rétribue la puissance publique,
laquelle s'occupe des routes, trottoirs, etc ...
Il y a donc certainement là
une évolution à
entreprendre
; nous ne sommes pas encore tout à fait sur la
même planète que ceux qui se sont mis sur Internet;
Autre facteur de retard: du fait du
coût relativement
élevé des services télématiques
proposés
aux gens en France, ceux-ci se limitent dans leur consommation;
résultat: la demande ne croît plus très fortement; on
constate à l'inverse qu'aux USA,
plus il y a de services
proposés, plus la demande est forte et plus le coût des services
diminue
;
Developper la francophonie grace a internet
Le
facteur "langue" joue aussi
; j'ai appris
cependant
récemment que 95% des serveurs étaient en langue anglaise il y a
un an et demi; depuis, le chiffre est tombé à 70%;
derrière
l'anglais
, on trouve maintenant
les langues
germaniques
pour à peu près 13%, les
langues romanes
pour 12%, les 5% restant représentant l'ensemble des autres langues;
donc, j'ai l'impression qu'il y a un mouvement et que le facteur
"anglais" va
s'atténuer un peu comme
frein au développement d'Internet
;
Internet est un élément de conquête pour la francophonie:
les pays francophones sont nombreux à demander aux Universités
françaises de leur envoyer des livres (j'ai pu constater de visu que ce
sont souvent des livres dépassés!!) : je leur dis: "non, ce n'est
pas la première priorité; passez tout de suite dans l'univers
Internet; vous aurez ainsi la possibilité d'avoir accès en temps
réel à la documentation vivante et actuelle"; voilà une
mesure à prendre: favoriser le développement d'Internet dans les
pays francophones; une autre mesure est de donner rapidement aux internautes
des outils faciles de fabrication de serveurs, de sorte qu'il y ait de plus en
plus de serveurs en langue française.
Pour un terminal peu coûteux compatible avec internet et le minitel
Le coût des PCs
: les PCs disponibles sur le marchés donnent
encore un vaste horizon de croissance à Internet puisqu'il y a trois
à quatre fois plus de PC que d'usagers d'Internet: il y a, grosso modo,
70 millions d'internautes et 210 millions de PC dans le monde; la croissance du
nombre de PC est de 20% annuel, pour 100% en ce qui concerne Internet; les deux
courbes ne se rejoindraient que dans 4 ou 5 ans. D'un autre côté,
les PC n'atteindront pas certaines couches de la population, car ils sont trop
compliqués et trop chers pour un usage de "premier niveau"; il y a
là certainement
une initiative à prendre
qui viserait
à définir ce que pourrait être le terminal Internet le plus
adapté au plus grand nombre de français.
Le coût des télécommunications
: c'est un autre frein
à l'usage d'Internet même si sa diminution est réelle et
effective depuis la mi-97.
Internet dans les entreprises
Le retard français est important dans les entreprises ; là aussi, il y a une sensibilisation à faire du rôle que peut jouer Internet, au sein de l'entreprise (intranet), pour les relations avec clients et/ou fournisseurs (extranet) mais aussi pour l'accès libre aux informations ou aux logiciels du domaine public. Ce "domaine public" est appelé à jouer un rôle considérable pour permettre aux entreprises de trouver des "produits" très performants et pour lesquels le marketting s'est fait (presque) tout seul.
Audition de Robert VERRUE
Directeur général de la DG XIII/Union Européenne
Résumé : Un phénomène technologique extraordinaire est en cours qui nous oblige à agir très vite dans le sens de l'adaptation de l'ensemble de nos réglementations et, plus largement, des modes de fonctionnement de nos sociétés, à ce que sera la société de l'information: un marché planétaire de l'information où régnera une concurrence permanente. Le phénomène de convergence technologique actuel pousse l'Europe à agir vite; l'intégration de la fonction enseignement dans le processus nous menant vers cette société est capitale faute de quoi la génération actuelle aurait de lourdes responsabilités pour les générations futures.
1.
La
Direction Générale XIII
comprend 5 directions dont une dépend d'Édith CRESSON, celle de
l'innovation (toutes technologies et domaines confondus). Les 4 autres,
rattachées à Martin BANGEMANN, travaillent sur la
société de l'information, selon le schéma suivant :
la conduite du processus de réforme réglementaire et de
libéralisation des télécommunications au plan
européen;
la conduite de programmes de recherche financés par le Programme Cadre
de l'Union Européenne et à fort contenu technologique portant sur
les technologies de communication (c'est dans ce département que sont
nés le GSM, l'ATM, la norme européenne DVB etc...;
la conduite de programmes de développement d'applications
télématiques à très forte coloration
sociétale, ici aussi avec le soutien financier de l'Union
Européenne. Il s'agit plus précisément d'un ensemble de
domaines dont les marchés ne s'occupent pas encore suffisamment et
touchant des secteurs comme la santé, l'éducation, les personnes
âgées, handicapés, l'environnement, le multimédia
éducatif.
2.
Un
phénomène technologique de très grande
portée
est en cours : nous vivons une véritable
révolution au travers de changements qui modifient de manière
extrêmement profonde nos modes de vie, de travail, de déplacement,
de communication dans nos sociétés. Ce phénomène
est appelé à se poursuivre sous l'effet d'évolutions
technologiques en constante accélération : la loi de
Moore
va continuer à jouer sur les vingt prochaines années. Il faut
donc éviter tout retard, sauf à prendre de sérieuses
responsabilités pour les générations futures.
3.
Or, l'Europe conserve un positionnement mondial très honorable
: classement des opérateurs mondiaux de
télécommunications, des industriels d'équipements en
télécommunications, de la maîtrise des technologies de
satellites. De plus, elle s'est décidée à
révolutionner le secteur des télécommunications
(Résolution du Conseil des Ministres de l'Union Européenne de
1994) pour relever le défi de la concurrence et de l'évolution
technologique. Le travail de l'Europe consiste aujourd'hui à conduire
la réforme réglementaire
vers un cadre ouvert et
fondé sur le marché. Il s'agit notamment de se mettre d'accord
sur le Service Universel, sur une politique de licences, une politique
d'interconnexion,...et de laisser ensuite les États, subsidiarité
oblige, transcrire tout cela en droit interne.
4.
Nous devons tenir
le calendrier
de cet important effort de
libéralisation pour deux raisons :
il est le seul susceptible de mettre en oeuvre des mécanismes
économiques qui vont engendrer des baisses de prix et la diversification
des services;
le démantèlement des monopoles (qui va générer des
réductions d'effectifs) est la seule manière de sortir par le
haut des évolutions technologiques en cours en mettant en place une
dynamique permettant une augmentation très substantielle de la demande
de services liés, au sens le plus large possible, à la
Société de l'Information;
5.
De nombreuses
applications nouvelles
apparaissent dans un
très grand nombre de domaines de la vie de nos sociétés et
leur diffusion peut être renforcée :
en faisant confiance à une cadre réglementaire
libéralisé organisant une concurrence effective;
en entreprenant des actions de démonstration et d'entraînement
nécessairement limitées (1,5 milliards Écus pour la
période 1994-1998). Ici le maître-mot doit être de se
concentrer sur des actions de démonstration à forte valeur
pédagogique.
6.
Pour l'avenir immédiat des 2 à 3 prochaines
années trois thèmes d'actions politiques paraissent
prioritaires
: (i) relever le défi de la Société de
l'Information pour nos systèmes d'
éducation
, (ii)
comprendre et anticiper les conséquences de l'accélération
des phénomènes de
convergence
technologique et (iii)
mettre en place les conditions nécessaires à l'expansion du
Commerce Électronique
.
7. L'Enseignement
: on ne construira pas la Société de
l'Information sans intégrer dans la fonction enseignement (au sens
large, à savoir la formation tout au long de la vie) une
familiarisation, par vagues aux technologies et au savoir-faire). Il faut ici
réunir 3 conditions :
· que les classes aient accès, à travers des
réseaux, à des services interactifs multimédia;
· que les encadrements soient formés;
· que les outils existent;
On a trop tendance à se concentrer sur le premier point alors que
l'essentiel ce sont les deux autres. La seconde condition se met en place trop
lentement : combien de Maîtres et de Professeurs sont prêts en
France à intégrer ces nouveaux outils à leur enseignement
? Le problème est de ne pas trop céder à la mode qui vient
des USA
("the school is on the net"; "wiring the school".
Culturellement, cette approche américaine ne peut pas être
transposée telle quelle chez nous. Il faut donc imaginer une autre
approche, mais vite. On ne peut effectivement pas attendre : nous disposons de
cinq ans maximum
. Dans dix ans, l'Europe centrale, le sud-est asiatique,
mais aussi certains pays du bassin méditerranéen (Turquie,
Égypte) auront des générations de jeunes
familiarisés aux nouvelles technologies de l'information.
8. La Convergence Technologique
(mariage des mondes de la
télévision, de l'informatique et des
télécommunications) va remettre en question le fait que ces
mondes font aujourd'hui l'objet d'approches réglementaires
différentes. Dans les 2 ans qui viennent un consensus devra être
dégagé sur ces questions.
9. Le Commerce Électronique
: nous sommes
grosso modo
dans
un calendrier équivalent à celui des USA (Le
Telecommunication
Act
américain daté de février 1996) pour la
libéralisation des télécommunications. Mais pour le
Commerce Électronique on en est encore au stade des balbutiements en
Europe alors que le phénomène est déjà en explosion
aux États-Unis. Les problèmes à régler sont ici
ceux de la protection de la propriété intellectuelle, de celle
des données personnelles, de la sécurité des transactions.
Tout part pour le moment dans le sens de l'anarchie totale. C'est pour le
moment un gigantesque
duty free shop
qui se met en place (taxer des
transactions par réseaux ? on n'a pas de réponse...). Il faut
trouver à terme très rapproché une série de
réponses opérationnelles à une série de
problèmes juridiques très difficiles comme par exemple celui de
la localisation de la responsabilité juridique).
II. MESSAGES DES INTERNAUTES
Je suis très heureux d'avoir découvert ce site grâce a l'article paru dans NETSURF (n° 23). Félicitations Monsieur Le Sénateur pour cette initiative et nous comptons sur votre autorité pour faire bouger les choses . Dans les DOM-TOM nous sommes conscients de l'impact formidable que représente Internet pour le développement de l'activité Touristique qui est la première activité créatrice d'emploi directs et indirects . Les petites structures touristiques qui ont beaucoup de mal a se commercialiser ont, par Internet, une formidable vitrine mondiale directe. Il est donc important de favoriser par tous les moyens le développement d'Internet dans les DOM-TOM comme en métropole pour apporter une contribution active à la création de richesse et donc à la création d'emploi.
Dominique LEMONNIER
*
Il faut envisager Internet en France sous ses deux aspects. Le premier, c'est qu'Internet est un outil économique très puissant au service des entreprises, qui par ce biais peuvent se faire connaître, proposer leurs services ou leurs produits, toucher une clientèle plus large, et laisser ces informations dans une disponibilité permanente. Pour les ménages, c'est pouvoir comparer les services, les prix des différentes sociétés présentes sur le réseau. Ce nouveau type de service par voie électronique peut, d'une part, créer des emplois d'un genre nouveau, mais aussi forcer l'innovation technologique puisque les petites et moyennes entreprises désireuses d'être présentes à l'échelon national devront investir une partie de leur capital dans la modernité. Le second aspect que peut prendre Internet est celui d'un formidable agent social. Internet, c'est toute l'information mondiale accessible pour tout le monde. Pour vraiment toute la population ? En France, c'est encore loin d'être le cas. Certes, les récents efforts du gouvernement de combler le retard, dans un premier temps pour les système éducatif, sont forts louables, mais il faut désormais ALLER PLUS LOIN...Internet accessible chez soi par tout un chacun est encore une utopie, et pour cause : pour se connecter à Internet, il faut tout d'abord un ordinateur. Il semblerait toutefois que ces dernières années le taux d'équipement informatique des ménages soit en pleine expansion. C'est une très bonne chose ! Mais pour bon nombre de particuliers, se connecter à Internet suscite un nouveau problème : le prix des communications. En effet, la grande majorité des utilisateurs Français d'Internet, à domicile, sont reliés au réseau par voie téléphonique. Seulement voilà, la durée, la cause et le besoin d'une conversation téléphonique ne correspondent que très rarement à l'usage d'Internet. Les connexions sur Internet sont en général plus longues, nécessitent un certain temps de recherche avant de trouver l'information désirée. Les tarifs pratiqués par France Telecom sont très vite décourageants et surtout discriminatoires. Mais alors que devient Internet pour tous ? Seuls les plus riches ou les étudiants y auront accès ? Qui est en mesure de payer une utilisation régulière de cet outil, de ce nouveau mode de communication ? Si la France veut combler son retard en matière de connexion aux autoroutes de l'information, il faudra dès lors prendre de nouvelles mesures tarifaires adaptées à l'utilisation du réseau. On est aujourd'hui en droit d'attendre d'un gouvernement socialiste une vision d'Internet comme un droit à l'information et la communication pour tous et non comme un nouvel impôt.
Alexandre Le Rouvillois
*
Il est sain que l'institution publique s'intéresse ainsi au sujet, car d'un réseau initialement coopératif, nous glissons vers un réseau lucratif, envahi par les marchands du temple. Or un tel réseau ouvert, ingouvernable, doit à tout prix échapper au mercantilisme. Internet peut être un outil, et seulement un outil, dans la création de nouveaux rapports entre les personnes, non plus fondés sur la valeur marchande mais sur la valeur d'échange. L'Etat doit donc montrer la voie. Et faciliter, tant que faire se peut, l'accès du plus grand nombre à ce réseau. On peut toutefois douter de la réussite de la démarche, car l'Etat ne sait déjà gérer l'Ecole que comme un instrument de sélection. L'initiative du Sénateur Trégouet est emblématique de l'aspect dynamique, collectif et non-institutionnel des échanges sur le Réseau. Vive l'Initiative ! Vive la Responsabilisation !
Campagnolle Laurent
*
Tout d'abord, bravo pour votre site. On peut constater que la
France comble son retard mais il reste encore beaucoup a faire et il ne
faudrait pas se contenter de suivre sans innover. Il est indispensable de faire
entrer Internet dans la vie quotidienne des français comme l'a fait si
bien le Minitel (simple ...mais cher). On peut laisser le secteur marchand se
développer de lui-même. En revanche, je suggère a
l'éducation nationale de mettre en ligne des sites de
télé- enseignement dans tout les domaines de la connaissance,
accessibles a tous, donc simple à utiliser et gratuit.
Merci. Frédéric, étudiant.
Frédéric Cogne
*
Disposant d'Internet à titre professionnel depuis quelques mois, je suis convaincue de la puissance de cet outil. J'ai navigué sur votre site très intéressant, mais particulièrement élitiste, comme si cette nouvelle technologie ne s'adressait qu'au monde des initiés par la culture et/ou les moyens financiers. Quelques remarques : Professionnellement, nous sommes " flicqués " lorsque nous utilisons INTERNET (temps de connexion, serveur) alors que le coût est le même que l'on se connecte ou non (forfait annuel) Je travaille dans une grande administration " technique " française. Je viens d'acquérir un micro multimédia (12 000 F) : avec un époux chômeur, il est évident que je n'ai pas le moyen de m'offrir une connexion : carte, modem, abonnement, prix prohibitif des communications locales. J'ai été personnellement interpellé par le chapitre AUDITION du site où ne sont auditionnés que les " professionnels ", comme si le WEB était un domaine réservé excluant (= exclus) les citoyens ordinaires. Comment peut on envisager de rattraper le " retard " français dans les nouvelles technologies de l'information, si plus de trois millions d'exclus (chômeurs, RMISTE, jeunes sans emplois) ne peuvent même pas se permettre d'utiliser le téléphone !
N'GOUAT Dominique
*
Remarquable site par sa qualité et sa diversité. Vaste " étude -mission " non moins remarquable. Il semble que le débat autour des NTIC, soit fondamental. Leur utilisation réduite à une partie de la population est segmentante . Il serait plus que souhaitable, pour ne dire impératif, de généraliser cette utilisation . Et le milieu scolaire dans sa globalité, enfants,parents et enseignants, ne pourra que s'en féliciter. Bien sur, il existe un certain nombre de modalités de fonctionnement, d'apprentissage, de moyens à définir de façon précise et de rudes débats en perspectives, mais on ne peut pas envisager que l'on laisse l'élitisme actuel perdurer et préparer des fonctionnements scolaires et autres à double vitesse.
Morel Sogorb Irène
*
Quand
Gutenberg
a inventé l'imprimerie ..les
moines copistes ont pris peur. ils voyaient la la fin de leurs domination du
savoir.Quelque siècles plus tard, la bible était l'ouvrage le
plus imprimé sur la planète.
INTERNET est un outil qui
même si il vient de l'autre coté de l'atlantique ne servira qu'a
ceux qui ont quelque chose a transformer
. La culture du vieux continent,
d'abord effarouchée va trouver dans cet outil un prodigieux levier. Le
Commerce électronique ne sera vite qu'une facette de cette immense
toile. Quand a l'école, elle a été
dégoûtée.
J'ai formé les
INSTITS
et les PROFS lors du plan informatique
pour tous, Les grands gagnants de ce projet très en avance sur son temps
furent
Olivetti
et
THOMSON
qui s'empressa d'arrêter ces
ligne de MO5 et de TO7 dès le projet bouclé. Les premiers Mac
existaient depuis pas longtemps et la convivialité pointait le bout de
son nez mais ce projet avait quelque chose de... Stalinien et de
réglé d'avance. Pourtant ILS étaient sacrement
motivés les profs, en plein milieu des vacances (et oui
Mr Allègre... cela se faisait...) il a fallu décortiquer et
installer les "
nanoreseaux
", très vite il a fallu
se
rendre a l'évidence les " machins " tombaient en panne,
étaient trop lents et les classes bien souvent surchargées n'en
permettait pas l'utilisation. Seuls quelques passionnés ont
continué. 10 ans après je travaille comme Ingénieur
dans l'industrie et je me dis que de tout cela il ne reste pas grand chose aux
jeunes qu'on embauche. C'est triste. Mais si il fallait retourner donner un
coup de mains aux profs et même s'investir dans ce projet... j'irais car
cette fois ci est la bonne. Ne vous laisser pas bercer par les vendeurs de
matériel ils attendent un deuxième Plan informatique pour tous.
Bravo pour votre travail monsieur le Sénateur.
Eric Langlet
Le gros enjeu est, bien sûr, le commerce électronique . Afin de le faire démarrer, une question très importante doit être résolue: la sécurité. Cette sécurité fait appel à la cryptographie, qui obéit à des lois très particulières et en tout cas, propres à chaque état membre (je parle pour l'Europe). Votre mission pourrait-elle contribuer à ce que les lois régissant les autorisations de cryptage soient UNIFORMISEES au niveau de TOUS les états membres ? En effet, la Commission Européenne n'a pas autorité dans ce domaine car il appartient au fameux troisième pillier (souveraineté des états) ?
Gilles POLIN
*
Il est vrai que la France n'est pas aussi présente sur l'Internet que les USA. Mais le français est bien présent grâce au Québec, la suisse, la Belgique et... les pays francophones des pays en voie de développement. La mission Tregouët va jouer un rôle très important et il est capital que les internautes d'expression française s'y associent.
SANFO
*
Le grand défi d'Internet et des NTIC c'est l'accès au savoir pour tous . Et le problème fondamental est celui des contenus . C'est-à-dire des ressources éducatives multimédia qu'ils faut créer produire et diffuser afin de construire cette université sans distance que Michel Serres appelait de ses voeux.
Gilles Chabré
*
Monsieur le Sénateur le plus grand frein au développement d'Internet pour la France s'appelle France Telecom . Les Internautes Français ne peuvent être à égalité avec les conditions de connexion existant aux USA ou au Canada car dans ces pays, les communications locales sont gratuites ou soumises à un abonnement mensuel pour une durée illimitée. seriez-vous la première personnalité politique voulant résoudre ce problème ? Ce n'est pas en faisant payer le plus possible les Français(par l'intermédiaire de France Telecom ) que vous les encouragerez à utiliser les nouvelles technologies.
Thomas Jean-Claude
*
Internet est incontestablement la plus grande révolution technologique de cette fin de siècle . Des lors que seront résolues les difficultés inhérentes a la vitesse d'accès en raison de l'encombrement des circuits, INTERNET va remplacer, en partie, la Poste ( e-mail ), le Fax, la Radio (fichier de bulletins d'information de Radio France par exemple) voire même la télévision des lors que l'on aura une vitesse suffisamment rapide pour télécharger son émission préférée. INTERNET remplacera (en partie) les bibliothèques , les fonds de documentation, les visites aux musées et la presse écrite . En pensant au rayonnement de la France dans le monde je salue l'initiative du service de presse du Ministère des Affaires Etrangères avec son serveur FRANCE. Moi même, je me suis battu pour que l'Ambassade de France au Brésil ait son propre site. ( http://www.tba.com.br/france fabriqués avec les moyens du bord et un coût insignifiant. Aujourd'hui ce sont en moyenne 40 visiteurs que nous accueillons tous les jours et ceci malgré des moyens qui ne nous permettent pas des mises à jour constantes ou un enrichissement quotidien de ce site. Bravo pour cette étude M. Le Sénateur. Mais bravo à la France aussi dont les sites officiels sont en général d'excellente qualité. Continuons. Et surtout invitons le privé à suivre l'exemple du public. Nous n'avons pas a avoir honte.
Christian GESCHWIND
*
PROXIMITE DU NET
: voila le premier but que je donne
à cette mission : par la baisse des tarifs de téléphone et
par le développement des autre réseaux tel Numéris, le
câble ou encore le satellite.
REFORMER
: deuxième but quoique aussi important que le premier:
reformer le lourd appareil français, que toute les institutions,
publiques ou privés, se mettent au Net. Trop de site ministériels
exhibent, tel des trous noir, de boite au lettres électronique ou le
courrier n'obtient guère de réponse. Reformer l'ENA ou il n'y a
pas un seul ordinateur reformer la sécu pour que le net devienne un
outil de sa sauvegarde. Reformer l'esprit commercial français : il faut
abandonner notre minitel qui a eu son temps.
SECURISER
: rendre l'Intranet français comme un exemple de
sécurité, arme économique de première ordre, que
nous allierons à l'originalité française dans le
multimedia, mondialement reconnue grâce a des société comme
CRYO.
Bref, il faut faire bouger tout ca !!!!
Pascal BLANCANEAUX
*
Très bonne initiative, voire la meilleure. En 4 mots : SERA - T - ELLE SUIVIE D'EFFETS ?????
PAYANT Jean-Philippe
*
Fidèle utilisateur de l'Internet pour des objectifs industriels et personnels, je souhaite contribuer à la diffusion de la connaissance de ce que cet outil peut apporter aux entreprises. P.D.G. d'un groupe industriel de 250 personnes, j'ai choisi il y a maintenant un an et demi d'utiliser l'Internet pour communiquer entre les différentes unités du groupe, ainsi qu'avec nos clients, fournisseurs,... Plus de 50 postes sont maintenant connectés en temps réel sur le net et nous utilisons celui-ci pour diffuser de l'information quotidienne (plannings, messages,...), de l'information stratégique (veille technologique, intelligence économique, tableaux de bords de gestion,...). C'est particulièrement fantastique de pouvoir retrouver son " bureau " dans le train, dans l'hôtel, à la maison... et bien sûr dans les locaux de l'entreprise ! De plus, nous utilisons maintenant quotidiennement les systèmes de surveillance de site pour être vigilants quant à nos clients et à leurs choix stratégiques. Conférencier depuis peu ( http://www.alpha-c.com/pcontal/) , j'ai déjà " prêché " dans toute la France en partageant l'expérience du groupe avec d'autres chefs d'entreprises. Je crois personnellement beaucoup à l'importance des tables rondes et des échanges d'expériences qui sont - à mon avis - le meilleur moyen de décloisonner notre société. Félicitations pour l'initiative qui a donné naissance à ce site. Bonne chance dans votre vaste ouvrage.
Philippe Contal
*
Bonjour je pense que le vrai problème d Internet ce n est pas le coût de l installation maintenant presque tous les P.C. sont fournis avec des modem et les abonnement pour l'accès a Internet baissent de plus en plus on peux y accéder a partir de 65 F par mois ce qui n est pas lourd même pour un petit budget le gros problème ce sont les communication trop chères pour que l'on puisse vraiment utiliser le net pleinement et font même reculer certaines personnes intéressées par le net a partir de la première facture
Dartus Franck
*
Monsieur le Sénateur, tout d'abord mes soutiens et
félicitations pour ce rapport et sa méthode.
Le
problème du développement d'Internet est avant tout
économique et politique, car niveau technique la France n'est pas a
positionner parmi les plus mauvais
.
Problème économique
: prix exorbitants pratiques par
l'opérateur France Telecom pour les accès par réseau RTC
ou RNIS.
La solution a ce problème serait de mettre en place des forfaits
téléphoniques sur les réseaux
RTC
et
RNIS
: cela induirait un nombre plus important de connectes a
Internet, donc plus de création de lignes spécialisées et
d'emplois dans les domaines touchant a Internet.
D'une autre part
les liaisons permanentes sont également trop
chères
, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un usage non
commercial du réseau (hormis
renater
). Quand aux
problèmes de débits
, France Telecom fait des essais
d'accès Internet par technique ASDL, ainsi que le possibilités
d'Internet par le câble. Ce sont des perspectives vraiment
fabuleuses : permettre a un prix raisonnable une connexion
illimitée. Au problème de
l'équipement des foyers
,
je ne pense pas que le développement de WebTerminaux soit la bonne
solution car un ordinateur complet est de plus en plus accessible, et ouvre une
famille a d'autres applications telles que la gestion des comptes bancaires, et
en particulier les logiciels éducatifs.
Egalement la
cryptographie
est un problème important, sachant que
d'une part les protocoles utilises sur le réseau sont facilement
trafiquables, et que l'on est jamais a l'abris d'un trou de
sécurité informatique (rare sont les domaines qui n'ont pas eu de
tels problèmes, d'après le CERT). Telles sont les principales
idées de ma contribution. Amicalement.
Tristan SCHMURR
*
Le
DEFI INTERNET
nous interpelle tous ! Cadres chez
HEWLETT-PACKARD FRANCE, nous envisageons avec un groupe de collègues de
proposer une
" Initiative INTERNET "
s'appuyant sur
le savoir
faire et la capacité d'initiative des 4000 employés de
HEWLETT-PACKARD en France.
Notre objectif serait
: de favoriser
l'utilisation d'INTERNET à tout niveau de la société, dans
tout domaine (économique, social, culturel...). Ceci correspond à
notre longue tradition d'entreprise " citoyenne ".
Les contributions (intervention, parrainage, assistance...) seraient
basées sur les règles suivantes
:
- Contribution hors du temps de travail
sur une base de volontariat et
bénévolat (même principe que nous utilisons par exemple
pour le mécénat culturel).
- Pas d'objectifs commerciaux
ni de recherche de subventions. Les
initiatives INTERNET pourraient être accessible ou sollicitées sur
le WEB HP FRANCE. Nos interventions seraient sans exclusive: écoles,
associations, chambres de commerce, entreprise, syndicats... A ce jour
3 thèmes prioritaires seraient retenus :
PRENDRE CONSCIENCE
DU DECALAGE CULTUREL FACE AU MONDE ANGLO SAXON
. le " Savoir
Vivre " à la française sera menace si nous ne savons pas
aussi
VALORISER
:
- La culture du risque et du profit
- le
pragmatisme
, le sens du résultat, le goût de l'action
- le sens du service vis à vis de clients
exigeants et versatiles
- le principe de hiérarchie plate et une communication
transversale
. INTERNET c'est d'abord un état d'esprit: se
responsabiliser au plan individuel et collectif face au futur.
DEVELOPPER
UNE CULTURE DE SERVICES.
Un professeur dans son amphi ou un médecin
dans son cabinet ont moins besoin du dernier micro " Tip
Top " que
d'une véritable infrastructure de services (Non pas tant
l'infrastructure technique: téléphone,
télécommunications somme toute assez compétitive) mais de
SERVICES
- Formation, assistance technique, assistance métier, groupe de
travail, services en ligne... etc
. Ce sont les services qui sont
générateur de valeur ajoutée et d'emplois. Un pays moderne
et développe consomme du services. Un projet INTERNET c'est au moins
50 % du budget du services. Ce domaine correspond au monde de l'entreprise
des aujourd'hui.
FAVORISER L'UTILISATION D'INTERNET PAR TOUS.
Il est
probable que dans moins de 10 ans un non utilisateur d'INTERNET sera aussi
handicape qu'un non possesseur de permis de conduire dans les
années 60. La réussite et la non exclusion passera par
l'adhésion du grand public dans son rôle de citoyen, de producteur
et consommateur.
2 axes semblent importants :
- Favoriser la formation
. Cela est tellement évident qu'il n'y a
pas lieu ici de multiplier les commentaires.
-
Déployer de grands projets
. C'est l'administration et le
secteur public qui doit être le premier utilisateur d'INTERNET.
- - Sans aucune malice un grand projet n'est pas un projet pharaonique sans concertation avec les utilisateurs avec des résultats à 5 ans mais au contraire une action concertée dans la durée incluant tout les acteurs concernes avec étapes et résultats tangibles. Juste un exemple, en juin 1997 la direction de HEWLETT-PACKARD FRANCE annonçait à ses employés UNE BAISSE de 10 % des cotisations complémentaires maladies grâce en 2 ans à la mise en place avec notre partenaire (La COFAST pourquoi ne pas la nommer) d'une bonne gestion concertée incluant des échanges informatises réducteur de coûts mais surtout une responsabilisation des employés dans la consommation médicale. Ce qui est possible dans une communauté de 4000 personnes devrait être possible pour 25 000 000 de salaries !
*
Utilisant Internet dans ma profession, résidant dans la
région Parisienne avec 3 heures de trajet quotidiens, voyageant aux
US pour mon travail, aimant résider à la campagne
particulièrement en Creuse, pays qui se dépeuple et se meurt...
etc. J'ai depuis longtemps effectué des réflexions sur les
contradictions de notre temps... ; Au lieu de répéter
bêtement comme des ânes la traduction américaine :
" Les autoroutes de l'information "... Nous avons en
France, un
patrimoine, une culture, un héritage, et des potentiels tels que nous
devrions employer plutôt: Les Villages, les carrefours, les bistros, les
fontaines, les places, les hameaux et les départementales de
l'information....!! En France nous avons tout ça !!
Et je suis
maintenant persuadé que notre économie et activités
sociales et professionnelles vont revenir à un artisanat du
21
e
siècle !!
En effet,
les technologies de l'information ne sont qu'un outil que nous
utilisons très mal
. L'avenir, et j'en suis maintenant convaincu
ressemblera à celui que la France a connu au 17
e
18
e
et 19
e
siècle, âges d'or de
l'artisanat, du compagnonnage, et des inventeurs géniaux qui ont fait de
la France la première puissance mondiale à une certaine
époque...! Je suis persuadé que ces outils, si ils étaient
correctement et judicieusement utilisés pourraient rendre à notre
pays une nouvelle façon de vivre et de travailler...
En effet, nous n'avons que faire d'autoroutes, de " Hubs ",
de
complexes... La technologie d'Internet nous permet de revitaliser nos villages,
nos places et nos bistros...!! Par ex.
favorisons la constructions de
" Places " de " Hameaux " et de
" Fermes " de
l'information. dans un village
par ex. avec une antenne satellite et un
réseau non taxé et gratuit favorisons l'implantation de
professions tertiaires en réseaux...
Pas de taxes
professionnelles
pour ces professions et crédits bonifiés
pour s'installer dans des villages et des hameaux qui se désertent. par
ex. des villages entiers de traducteurs pourraient se créer, ou par ex.
de professeurs en ligne. L'avantage...? Il serait de reconstituer des
communautés dans le même village permettant des synergies et des
partenariats évidents... De la même manière que au
18
e
siècle, des cultivateurs ou éleveurs de
certains produits étaient regroupés ensemble dans les mêmes
villages...!
Reconstruisons un nouveau tissu social par Internet
. Ici,
un village de traducteurs, ici, des professeurs en maths, là bas, un
hameau de scientifiques sur la pisciculture, ou d'avocats d'affaires etc...
Détruisons nos zones industrielles en région Parisienne qui
implosent sous les tracas urbains
, et les problèmes et qui
coûtent des fortunes au contribuable. Augmentons les taxes
professionnelles en région parisienne et dans les grandes régions
urbaines, et au contraire, exonérons les zones rurales et
équipons les avec des Fontaines satellitaires " et irriguons le
village avec des réseaux courts, économiques et gratuits. Ceci
implique évidemment des exonérations puissantes et fortes pour
favoriser ces implantations, sur les matériels, sur la rénovation
d'habitat ancien, sur les coûts des communications, sur les impôts
sur le revenue etc... Les résultats seraient énormes : - La
création immédiate d'emplois pour ces " Fontaines
satellitaires ", ces réseaux villageois, avec à la clef de
nouvelles professions de maintenance et d'installation des foyers à
équiper
SUR TOUT LE TERRITOIRE FRANCAIS
. Sans compter sur l'effet
" Bras de levier " ".des professions de
transport, des PTT, des
commerçants, des fermiers et de la construction etc... que ces nouveaux
arrivants vont provoquer...
La décentralisation de la matière grise vers les
régions avec spécialisation de villages entiers et de
régions entières autour d'activités spécifiques ou
traditionnelles vont stimuler l'émulation d'industries
entières
, tout en favorisant des échanges et une puissance de
recherche et d'innovation uniques.(Voir l'exemple des vallées Italiennes
" Districts " où le chômage n'existe plus, et les taux
de croissance frisent les 5 % !! ) De plus certaines activités
traditionnelles spécifiques à certaines régions vont
pouvoir se projeter sur la planète entière (Commerce
électronique de produits ou d'activités régionales)...
Etc...
Meilleur cadre de vie, réduction des pollutions urbaines, synergies,
humanité, créativité, économies d'énergie,
augmentation du temps productif tout en réduisant la durée du
travail...!! Flexibilité absolue Etc... Je crains de ne pouvoir tout
dire ici...
Mais nous sommes le seul pays, qui par ses traditions et son
patrimoine, serait capable de prendre le virage de la
4
e
Révolution industrielle dans les meilleures
conditions. Le 21
e
siècle sera le siècle des
artisans et créateurs de génie " High tech " que notre
pays est le seul (ou presque avec l'Italie et d'autres...) capable de
produire... Quittons la ville et réveillons nos villages et hameaux avec
la communication du 21
e
siècle... Cassons les autoroutes
de l'information, et reconstruisons nos villages et nos places de
l'information !!
H. STREF
*
Internet va devenir dans le monde le moyen de communication le plus répandu ! Alors pourquoi ne favorise t'on pas ce moyen de communication ? Le vrai problème est le suivant : les prix de la communication téléphonique. J'ai régulièrement une facture de 4200 F tous les deux mois... comment voulez-vous qu'un français moyen puisse payer cela ? Moi-même je dois réduire mes temps de connexion si je ne veux pas effrayer mes parents ! Internet c l'avenir ! Je dirais même : c'est le présent !! Et si France Télécom ne propose rien pour les internautes, je vois mal les français tous équipés dans les années futur comme le préconise notre 1 er ministre : Jospin. Un peu de bon sens et de compréhension : Il faut attribuer aux Internautes une connexion RTC gratuite ! Déjà que la vitesse n'est pas le point fort d'une ligne RTC. Ceux qui peuvent s'estimer heureux, ce sont les câblés ! Une vitesse 30 fois plus rapide pour un coût nul ! Nous ne demandons pas une ligne plus rapide, mais juste une connexion gratuite pour les Internautes ! merci
Moyne Julien
*
Monsieur le Sénateur, Permettez moi de vous féliciter pour vos initiatives en faveur du développement du domaine Internet. Il faut très vite prendre garde au fait que notre France conservatrice s'est déjà beaucoup trop opposée a la pleine expansion de cet outil de communication et de travail .
Hervé GALMICHE
*
Professionnel et passionné de l'informatique grâce à l'Internet depuis an, employé d'un grand nom de la micro informatique mondiale depuis peu, c'est avec un intérêt mêle d'enthousiasme que j'ai pris connaissance de l'étude du Sénateur Tregouët. Le résultat de mes observations est sans appel. C'est la première fois que je visite un site dont l'utilité alliée à la conception remarquable, démontre de façon définitive tout l'intérêt du réseau des réseaux. Aussi , en tant que concepteur et utilisateur de sites Web, j'approuve totalement le travail d'éveil et d'enseignement effectué par cette mission.
Fabrice Chable
*
Mr le Sénateur, bravo tout d'abord pour cette initiative et l'exemple d'un site bien réalisé, tout le monde n'est pas egal devant le Dieu Cyber ... Cependant, la première réflexion qui me vient à l'esprit est suscitée par la découverte hasardeuse de votre site, ce qui montre bien que l'outil formidable de communication qu'est Internet est bien mal exploité, comme quoi, même avec les meilleurs outils nous ne sommes pas les meilleurs artisans, et se repose donc la question de comment communiquer ? Le " World Wide Web " va finir par nous échapper, si nous ne savons pas fédérer nos curiosités par des efforts politiques et économiques . Vous amorcez la une première démarche a laquelle nous serons attentifs et je vous souhaite la plus grande réussite.
Jean Pierre Lacon
*
M. le Sénateur, Et si vous proposiez des mariages Collèges/Entreprises ? L'entreprise achète un P.C. pour un collège et en échange, le collège développe le web de l'entreprise et forme un employé (sur 1 année scolaire) L'entreprise a tout a gagner, le coût d'un P.C. bien équipe oscillant autour de 10000 F. Le collège aussi, puisque ne faisant plus appel aux deniers publics pour financer sa salle d'ordinateurs récents. Les étudiants apprennent le journalisme, la pao , le graphisme, le réseau sur un exemple concret, réel. Ils démarrent ainsi une expérience professionnelle. La concurrence des collèges avec des entreprises peut être très faible, 1 ou 2 projets par collège et par an, surtout dans des zones rurales. Enfin, ces entreprises concurrencées par les collèges pourraient aussi participer a la formation des étudiants. Voilà. G. Lucato
Gilles LUCATO
Etonnant que les intéressés soient
contactés aussi ouvertement alors qu'une mission va décider de
leur sort. Cette mission devrait, à mon sens,
mettre en valeur les
points suivants
:
-
Il n'est jamais profitable de mettre " dans le même
sac "
les utopistes, rêveurs, savants Cosinus
qui ont crée cet outil
surpuissant qu'est le Web et les marchands du temple dont les ravages
s'exercent déja sur les sites anglo-saxons
- Il est (toujours) évident que
les marchands du temple
et les
plus stupides et malfaisants des hommes (je pense aux réseaux
pédophiles) soient les plus dangereux ennemis des savants Cosinus.
- Le négoce est une chose, l'échange d'idées en est une
autre, les régulations (si régulations il doit y avoir) doivent
en tenir compte
A-t-on remarqué que le QI global des internautes est
le même que celui de l'ensemble de la population
. Certes Internet a
un aspect " surpuissant " cependant, souvenons nous que
" il est
impossible d'obliger à boire un cheval qui n'a pas soif " Je ne
pense pas qu'Internet rende ses usagers plus aptes à quoi que ce soit
Simplement celui qui ne s'en sert pas, ou ne sait pas s'en servir, met de son
coté toutes les chances de devoir s'inscrire à l'ANPE. Cet
apprentissage est nécessaire, non suffisant
Luc VILLEVIEILLE
*
Internet a été et reste un outil
extraordinaire pour les chercheurs du monde entier qui ont pu travailler
ensemble depuis 20 ans, abolissant les distances, les décalages
horaires et les langues (ce dernier point par l'utilisation exclusive de
l'anglais)
. Les progrès réalisés dans tous les
domaines scientifiques par ces échanges électroniques ont
été fulgurants. Maintenant Internet est ouvert à tout le
monde et cette démultiplication aura des conséquences que nous
sommes incapables d'imaginer, dans les domaines artistiques,
économiques, sociaux, politiques.
Nous sommes 150 millions d'internautes, bientôt
1 milliard ?
Par Internet nous sommes tous voisins
. Quel que soit le sujet qui nous
passionne, nous trouvons toujours quelqu'un avec qui nous pouvons approfondir,
confronter, progresser.
Baisser les coûts de connexion, former massivement les utilisateurs,
en particulier les enfants à maîtriser et exploiter intelligemment
cette nouvelle technologie doivent être les priorités des pouvoirs
publics
. Internet est à la fois une formidable opportunité et
un virage à ne pas manquer pour les entreprises, quelle que soit leur
taille. Internet s'impose de manière irréversible à
l'intérieur des entreprises (Intranet) et commence à s'imposer
entre entreprises (extranet). Grâce au
Minitel
, la France a
beaucoup d'avance sur la conception de services interactifs (essayez
actuellement de réserver un billet d'avion sur Internet !). Il
serait dommage de perdre cette avance en temporisant la transposition de ces
services sur Internet, sous le simple prétexte de perdre la manne
liée à la rétribution à la connexion.
Par contre, à l'intérieur des entreprises la France est en retard
principalement parce
que l'habitude de travailler en groupe informel n'a
jamais été développée et parce que le haut
management des entreprises met souvent un point d'honneur à ne pas
utiliser l'outil informatique
. La technologie Internet permet de rattraper
très rapidement ce retard par sa simplicité de mise en oeuvre sur
un réseau interne d'entreprise. J'espère que votre mission
permettra d'ouvrir les yeux des chefs d'entreprises en leur montrant
qu'Internet va bien au delà de la simple communication. C'est un
véritable environnement de travail coopératif, les outils
existent pour développer des applications industrielles et commerciales
(suivi commercial, support client, circuits d'approbation, traitement de
commandes, etc.) ou pour mettre en place des projets interentreprises. Les
habitudes de travail changent, les échelons hiérarchiques sont
bousculés, l'impact sur l'organisation de l'entreprise est loin
d'être négligeable. Toutes les entreprises et administrations
seront confrontées à ces changements et il est
préférable de les anticiper et de les planifier plutôt que
de les mettre en oeuvre sous la pression de la concurrence. Bonne chance
à votre mission. Jean Faget. Président W4. start-up
française.
Jean Faget
*
Très bonne initiative que d'interroger les internautes. Il ne faudrait pas que ca ralentisse les mesures urgentes qui se trouvent au niveau des particuliers (ratio forfaitaire des comm. locales, baisse des prix des PC et mac) et des entreprises (constitution de catalogue de produits...) Quand vous parlez de retard de la France, ce n'est pas seulement en terme d'équipement, c'est aussi en terme de mentalité. Quand on sait qu'il y a encore en France des imbéciles pour faire leur recherche bibliographique scientifiques sur papier !
Herve Normand
*
Comme nombre de mes co-internautes français,
je
pense que la tarification qu'applique France Télécom freine
énormément le développement d'Internet dans notre
pays
. Et si ca continue comme ca (modification des tarifs en faveur des
entreprises et au détriment du particulier) de moins en moins de gens
pourront accéder à ce superbe outil. Moi par exemple, je suis
étudiant dans une petite école qui n'a pas les moyens de se
connecter en permanence, principalement en raison du coût de location de
la ligne et de l'abonnement à
Renater
; je dois donc me payer mon
abonnement et mon matériel si je souhaite me connecter. D'accord, je le
peux...
ENCORE
!
Je ne rêve pas bien-sûr de la situation aux USA où les
communications locales sont gratuites ou presque ; mais un effort en
faveur des internautes particuliers serait le bienvenu si l'objectif est,
rappelons-le, " démocratiser Internet ".
Quant au
contenu,
je pense qu'il est proportionnel à la demande
. Je vois par exemple
en Allemagne où l'accès à Internet me parait moins
coûteux et donc plus développé, beaucoup de services et
d'informations sont proposées (villes, musées, associations...)
alors qu'en France on n'atteint pas ce niveau. Mais si l'utilisation dans notre
pays se développe, je pense que le contenu suivra la progression.
David Rondeau
*
INTERNET est une chance pour une entreprise
française pour améliorer sa communication, sa
notoriété et trouver des Clients et partenaires à
l'Etranger
. C' est bien car en France le business est plutôt en
panne. Mais essayer de le faire comprendre à la COFACE qu'elle doit
prendre en compte ce nouveau moyen ! Il est aussi difficile de faire
changer l'esprit d'un banquier. La BDPME est censé pouvoir financer du
haut de bilan des achats de produits matériel ou logiciel mais il faut
passer par le banquier qui lui ne veut pas financer ce qu'il ne peut palper.
Donc bravo à INTERNET et ce que l'on peut y trouver
. Malheureusement,
comme en France on réglemente tout il y a déjà un certain
nombre d'entraves
. Il y en aura bien davantage lorsque l'on
réalisera en haut lieu:
1)
l'information est maîtrisable d'où danger pour la notion
d'Etat
2)
que l'on peut livrer du logiciel, des musiques sans payer de taxes,
et faire du business . Le seul point faible d'INTERNET, c'est qu'il ne sonne
pas comme le téléphone. A bientôt.
BURON
*
France Telecom
est la plaie
. Par là
s'engouffrent toutes les énergies créatrices, bloquées par
les pages jaunes ou blanches, et ce sacro-saint minitel dont la pub n'a pas
fini de nous coûter. France Telecom a offert ses premiers Minitels ?
Exigeons de France Telecom la mise à disposition gracieuse d'un NC dans
tout foyer raccordé localement au RTC.
Que France Telecom use de son budget pub du minitel et des
bénéfices des pages jaunes pour implanter une image valorisante
de l'Internet, et placer l'Intranet au coeur de ses messages à
destination des entreprises, des collectivités locales et des
administrations.
L'Etat peut inciter fiscalement France Telecom et les opérateurs qui
vont débarquer sur le marché à offrir la gratuité
du réseau local. Ce seront toujours des économies de faites sur
des politiques vaseuses de développement aux mains de caciques locaux
plus préoccupés par des questions électoralistes de courte
échéance que par de réelles envie d'offrir à nos
prochains des conditions de vie riches et épanouissantes.
Plantons de nouvelles forêts riches en essences au lieu de pratiquer des
coupes dévastatrices replantées d'arbres stérilisateurs.
Je suis prêt à re-router au webmaster de ce site tous les messages
qui iront dans ce sens. Cessons de nous voiler la face. Bien à vous.
RLM
René Le Marec
Monsieur le sénateur, j'ai parcouru pendant à
peu près 10 francs le livre d'or, dont la qualité des
interventions, alors que l'accès est libre, en dit long sur la
conscience et le civisme des internautes.
J'en tire 3 constatations
principales
:
1- le coût
: les coms locales sont beaucoup trop
chères
2- la gesticulation
: plusieurs consultations ont déjà eu
lieu. A quoi ont-elles conduit ?
3- l'isolement
: les organisations existantes n'ont pas
été consultées.
Je vois 2 réponses
:
1- la forfaitisation
des communications locales (mais pas le
" forfait " local FT, qui se moque des gens en élargissant
simplement la tranche horaire de la nuit à partir de 18 h contre
30 f/mois) !!!
2 - des actions fortes et rapides de votre part
3
-
la consultation des organisations existantes
et reconnues
ainsi que l'utilisation du bénévolat Question subsidiaire :
Qui va lire les centaines de lettres dont celle-ci, à part les visiteurs
de ce site ? Merci.
Fabrice Portes
Enfin enfin et enfin !!! suis membre
d'Internet
Society Geneve
, je travaille dans une multi nationale US comme reps System
& réseau. j'utilise Internet depuis pas mal de temps
déjà...
Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour promouvoir le NET dans notre pays
hélas jusque a ce jour les pouvoir public ont a mon sens tout fait pour
qu'INTERNET ne progresse pas en France...
Le principal obstacle est a mon sens France Telecom
qui par sa
tarification empêche tout développement du NET. savez vous qu'aux
USA dans la plupart des grandes villes on peux rester connecter en permanence
pour 25 35$ par mois !!!! c'est comme cela que l'on obtient des gens
doues en informatique et que l'on crée des emplois pas en facturant au
prix fort les communications F.T et en mettant une TVA qui n'existait pas puis
de 18.6 a 20 % !!!! La progression du NET est plus rapide en Afrique
Noire qu'en France : voila le résultat !!! si ca continue,
l'Afrique sera mieux équipée que la France... restera plus qu'a
faire développer nos logiciels las bas !!! Voila si vous voulez
vraiment renverser la tendance
voila ce que je propose
:
1-Gratuite de la connexion a Internet
: Internet est comme une route ou
une autoroute et par conséquent ca devrait être gratuit pour tout
citoyen de ce pays : au moins pour les basses vitesses...Je pense
également que les autoroutes pour automobiles devraient l'être
également car c'est un mauvais calcul de considérer que la
rentrée d'argent a court terme... sur les Coms locales faut aussi penser
aux coûts a long termes (emplois, pertes de compétitivité
etc.)
2-Détaxer et sponsoriser les fournisseurs d'accès
Internet
: TVA a 5 % : produit de première
nécessite
3-Favoriser toute initiative dans le domaine
, éviter la
récupération par de grands groupes qui ne font que casser tout
car ils ne pensent qu'à la profitabilité a court terme...
5-La création de contenu en français sera stimule si tout le
monde a accès au NET
, si chacun peux créer du contenu..
6-Arreter l'hypocrisie Internet
: Internet n'est pas un Jack POT comme
le Minitel... C'est un outil de communication planétaire base
essentiellement sur le bénévolat, la contribution de chacun pour
le meilleur et pour le pire. Il ne faut pas essayer de récupérer
quoique ce soit ni même de contrôler quoique ce soit... Il faut
éduquer, former et informer et cesser d'agiter des épouvantails
et de croire que le minitel est avance sur INTERNET car ca c'est franchement
ridicule...
8-Donner la parole aux véritables Experts
... Il y en a peu par
rapport aux U.S.A. mais je n'ai jamais vu quelqu'un comme
Christian
Huitema
être implique la dedans... Au contraire on écarte ceux
qui ne pense pas comme il le faut ! Il faut enfin que la France soit
prête a être une grande démocratie, elle doit faire
confiance en l'individu. La France ne doit pas vouloir contrôler Internet
sous prétexte qu'il y a des pédophiles ou des poseurs de bombes.
Il faut autoriser le cryptage dans ce pays et ne plus faire partie de 5 (Iran
Irak Chine URSS France !!!) Voila... enfin bravo pour cette initiative qui
je l'espère permettra aux instances dirigeantes de ne plus dire
n'importe quoi sur le sujet.
Claude Stabile
Un grand merci à M. le Sénateur
qui
a relevé le défi de l'innovation et de la démocratie. Que
pourrait-on craindre d'une meilleure répartition de la connaissance et
du savoir grâce à INTERNET, sinon que de voir s'effriter les
rentes de ceux qui profitent actuellement de l'ignorance des consommateurs ou
de la lassitude des citoyens ? Il est temps d'admettre qu'il est plus
avantageux pour tous d'échanger de l'information à un coût
marginal (c'est à dire quasi nul !) que de transporter des biens ou
de déplacer des personnes d'un bout à l'autre du territoire et de
la planète.
Cela participe tout autant de la liberté individuelle chère
à notre société que du respect (ou mieux de la
défense) de notre identité culturelle dans une mondialisation
déjà bien établie de notre économie. Rarement une
telle évidence ne s'est imposée à tous aussi clairement.
Une seule règle s'impose: l'accès du plus grand nombre à
ce nouveau média interpersonnel. Parions qu'en moins de 12 mois le
pari sera gagné !
Bernard ROCHIER
*
Merci d'avoir accepté cette mission; l'Internet est peut être une des clés qui permettra de " sortir " de cette situation de blocage dans laquelle notre pays a tendance à s'enfermer; pour ce faire son accès doit être facilité et encouragé.
Yves LEON
*
C'est une initiative géniale qui doit dépasser les clivages politiques. Je vais, de ce pas, référencer ce site citoyen et crucial sur ma modeste page WEB personnelle . BRAVO !
Gérard MARCON
*
Excellente initiative. Au niveau de l'école : il suffit d'apprendre à aller chercher l'information. Au niveau des foyers, il faut bien évidemment les équiper de manière à ce que les enfants apprennent à leurs parents à s'en servir : un achat de masse + les nouvelles technologies devraient faire baisser les prix. Excellent moyen de décentraliser et de donner à tous ceux qui le souhaitent la possibilité de vivre à la campagne sans être pénalisés. Merci. Bonne réussite !
Armelle Mercier
*
Démocratiser Internet est une nécessite. Nous avons encore beaucoup de retard et le seul moyen de le combler est la gratuite de la communication locale comme dans la plupart des Etats des USA. A partir de ce moment, Internet connaîtra une vrai dynamique et le manque a gagner pour les opérateurs devrait se rattraper sur les communications des entreprises qui, elle, gagne de l'argent grâce au téléphone et qui peuvent donc soutenir un léger surcout des communications.
Yves Bernard
*
Il est toujours agréable d'être consulté.
La difficulté est de comprendre l'usage qui sera fait de cette
consultation, ce qu'elle apportera.
Question numéro 1
: Est-ce bien le rôle du
gouvernement de légiférer sur Internet alors qu'il s'agit bien
évidement d'intérêts privés (constructeurs,
opérateurs, entreprises, particuliers), et qu'une bonne éducation
informatique des français aurait présenté une donne
différente de l'offre et de la demande.
Question numéro 2
: Pourquoi ce brusque virage après
avoir défendu mordicus le combat d'arrière garde nommé
MINITEL ?
Question numéro 3
: Démocratiser Internet, c'est
bien mais qui fait quoi avec Internet. ? qui sait faire quoi avec
Internet ?, qui a besoin de quoi sur Internet ?. qui propose quoi sur
Internet, et pour quel prix ? Les réponses à ces questions
s'appellent un marché, et quand un marché est porteur, il se
développe seul.
Question 4
: Quels seront vos moyens pour faire appliquer les
préconisations issues de cette consultation ?. Allez vous obliger
les français à disposer d'un ordinateur pour se connecter une
heure par jour ?
Pierre-Yves DUCAS
*
Nous ne pouvons qu'applaudir à une telle initiative. Il est plus que temps que le gouvernement français s'implique dans ce domaine d'envergure internationale. Le français prendre la place qui lui revient sur le W3. La France a un rôle de premier plan à y jouer. Il faut rendre accessible l'Internet au plus grand nombre possible de gens.
Yves Lefebvre
*
Monsieur le sénateur, je suis enchanté d'avoir
fait votre connaissance à l'Arche, c'est une des rares fois ou j'entend
le discours d'un homme politique aussi intelligemment positif.
Personnellement je travaille sur ce sujet depuis 1989, chef de projet dans une
grosse administration, il n'est pas facile d'être pionnier, mais quelle
satisfaction d'avoir eu des idées justes.
Techniquement la France n'est pas en retard
dans ces domaines des
nouvelles technologies, elle est même en avance mais peu de gens le
savent et ceux qui savent ont bien du mal à se faire entendre pour des
raisons qui relèvent d'un autre débat. Vous indiquez " Une
crainte s'exprime également sur l'effet de ces nouvelles technologies
sur le développement du chômage et de l'exclusion " Rien
n'est plus facile de démontrer le contraire : Utilisons les NTIC
pour loger, nourrir, réinsérer et redonner de la dignité
aux SDF et aux Français, cela créera des emplois, obligera
l'administration a délivrer l'information utile, coordonnera l'action
des associations qui ne manquent ni de solutions ni de bonnes volontés
à défaut de cohésion, voila un beau projet national qui,
avec une bonne volonté politique, une maîtrise d'ouvrage
intelligente et une maîtrise d'oeuvre compétente devrait porter
ses fruits rapidement.
Les ressources ne manquent pas en France
si on dénombre les
chômeurs, les logements vides, les terres en jachère, et les
villages abandonnés. Cette action peu onéreuse au regard des
retours d'investissement devrait provoquer le choc psychologique
nécessaire à une prise de conscience collective en faveur des
NTIC. Parallèlement d'autres projets pourraient favoriser l'information
des citoyens, dans les différents domaines sensibles tels que
l'éducation, la justice, l'administration, pour les aider, pas pour les
piéger comme ont on en a le sentiment actuellement, du fait de la
complexité croissante et du manque de transparence. Le
développement des entreprises toujours par la diffusion d'informations
utiles et d'aides en ligne efficaces, mais dans ce domaine les suggestions ne
manques pas. YAKA (yaka-france.fr) voila encore un beau projet à
soutenir.
Philippe VACHEYROUT
*
Dans ce livre, quelqu'un s'est réjouit que les citoyens
étaient enfin consultés pour autre chose qu'un bulletin de vote
mais il oublie justement qu'il ne s'agit que d'une consultation, hors tout le
monde sait ce que les pouvoirs publics font des avis consultatifs (ils ne sont
là que pour respecter les lois et on ne les prend pas en compte)
toutefois on peut toujours espérer...
Mon avis est que (en vrac)
:
-
la situation des NTIC dans les entreprises et les administrations
publiques
n'est que le reflet de la " frilosité " bien
française, de la rétention de pouvoir des dirigeants) qui freine
un travail collectif. - Les entreprises et les administrations qui sont sur
Internet le sont parce que çà fait bien sinon pourquoi
n'arrive-t-on pas à les contacter par cet intermédiaire alors
qu'ils répondent au téléphone. Si les pouvoirs publics ne
prennent pas Internet au sérieux pourquoi les entreprises le
feraient-elles ? A moins que ce soit aux entreprises de montrer l'exemple.
- Les coûts sont trop élevés
. France
Télécom ne devrait plus avoir le pouvoir de faire traîner
l'essor des connexions via le câble. - Les NTIC dans les écoles
tels que l'a annoncé le gouvernement, c'est de la rigolade. Un
ordinateur pour 30 élèves en l'an 2000 on croît
rêver ! cessons de vouloir imiter les américains qui de toute
façon ne veulent pas, comme le gouvernement français, mettre
l'argent nécessaire pour l'informatisation des écoles. Bill Gates
devrait regarder ce qui se passe chez lui .
- Enfin, en tant que documentaliste à la recherche d'un contrat en
permanence (puisque je ne réussit à travailler qu'en CDD) je
dirais que
les entreprises ont peur du coût de l'information
hors
si un particulier peut se payer un accès aux NTIC c'est que ce n'est pas
si cher que çà (en tous les cas beaucoup moins cher que le
minitel). - Utopie : il faudrait une politique similaire à la celle qui
a permis le développement fulgurant du minitel. Rêvons un peu. En
tous les cas, je reste réaliste, même si j'ai une utilisation
intensive d'Internet au niveau personnel et professionnel, les français
l'ignorent complètement.
Pascale Araujo
*
Serait-ce-le début d'une nouvelle démocratie ?, la politique directement du producteur au consommateur ? Je me surprend a rêver BRAVO ! pour cette initiative, nous, citoyen, ne sommes donc plus de simple votant mais des consultants. Ce n'est plus du OUI/NON a M. MachinBidule . ha super ! ! sinon, des coûts, des coups encore des coûts, du coup tous le monde regarde son CB a lui ;mais il serait plus simple de penser déjà aux groupes. L'école n'est pas connectée, les associations n'ont aucune aide, comment faire progresser la culture cyber, ou le simple accès au savoir si c'est chacun sa merde. l'Etat a une mission sociale. Nous sommes en France... Les entrepreneurs de demain sont dans les écoles d'aujourd'hui. Les sites francophones: mais nous sommes en Europe ? et l'espagnol, l'italien... ne poussons pas la charrue en oubliant les boeufs. d'abord il faut pouvoir décrocher son téléphone avant de parle(en français... pardon), Internet c'est pareil : pas de connexion pas d'échange d'information et puis après quand la ménagère aura un porte voix pour crier son mécontentement sur le prix du poulet aux australiens, je pense qu'elle le fera en français, c'est naturel. Enfin, je délire... en résumé : BRAVO
Rolez
*
Le
frein majeur
à l'utilisation d'Internet par
les Français est tout simplement le coût exorbitant des
communications téléphoniques locales ou régionales
pratiqué par France Télécom.
Echaudés par le coût des 3615, 3617 et autres 3668, les
français se méfient de ce nouveau média interactif sur
lequel on peut passer des heures sans même s'en apercevoir...
jusqu'à réception de la facture téléphonique.
Certes, le coût d'une communication Internet (communication locale) est
inférieur à celui d'un 3615, mais le temps passé sur
Internet est très supérieur à celui passé sur le
Minitel car beaucoup de sites WEB sont très attractifs et incitent
à la " promenade " même si l'objectif initial de la
connexion était une recherche bien ciblée! Pour ce qui me
concerne, les communications Internet me reviennent à 3 ou 4 fois
le prix de l'abonnement au provider Internet (77 F TTC par mois).
Et pourtant, il y a belle lurette que j'ai passé le stade de l'attirance
du " tout beau tout nouveau "...
Le coût des
communications
locales
pratiqué par France Télécom est
véritablement scandaleux. Pour mémoire, dans les années
soixante une communication locale ne coûtait qu'une seule taxe de base
quelle que soit la durée; avant 95 elle coûtait une taxe de base
toutes les 6 minutes. En une seule fois, France Télécom a
augmenté le coût des communications locales de 100 % en
réduisant la durée d'une taxe de base de 6 à
3 minutes.
Pourtant le passage des centraux électromécaniques aux centraux
électroniques (dont le coût d'exploitation est bien
inférieur) aurait dû conduire à une baisse
considérable des communications locales et même aboutir à
la quasi gratuité comme dans les grandes villes américaines. Mais
voilà, France Télécom possède là une
" vache à lait " dont elle a le monopole, qui lui permet de
faire des bénéfices colossaux et de financer tous ses projets
plus ou moins farfelus. Est-il normal, par exemple, que le
GSM
soit
financé par les abonnés du téléphone filaire ?
que le coût d'une communication téléphonique entre un
portable GSM et un téléphone filaire soit notablement
inférieur si l'appel est fait à partir du mobile ? Que FT
baisse le coût des communications internationales (là où il
y a de la concurrence !) à grand renfort de publicité me
laisse indifférent: comme la majorité des français, mes
communications téléphoniques (non professionnelles) à
l'étranger sont très rares.
Hariot
*
Bravo à la personne ou à l'équipe qui
a osé créer ce site
. Il s'agit de la première
consultation réelle que je trouve sur un site " officiel "
français.
Un
regret
, la faible publicité faite sur ce site (y a t `il eu
refus des providers ?). Un second regret plus important, ce site a-t-il un
pendant sur le Minitel (il faut en effet toucher aussi ceux qui n'ont pas
accès à l'Internet !).
Un ou deux points critiques
(mineurs) ensuite : - le questionnaire
concernant l'éducation semble parfois un peu fermé, enfin... -
l'accès aux divers questionnaires est un peu trop
disséminé dans le site (je suis persuadé que certains avis
ne seront pas émis sur toutes les questions pour cette raison)
Pour terminer
: il existe à l'évidence
deux
marchés, les entreprises et les particuliers
, marchés pas
obligatoirement synchrones. Pour les entreprises, il s'agit de problèmes
de rentabilité, de sécurité et d'assistance dans la mise
en oeuvre, la solution viendra seule à part un point capital, les
clients, liaison avec la catégorie suivante. Pour les particuliers,
c'est un problème de services et de prix.
Les services existent sur le Minitel, mais sont très bien
rémunérés, ce qui ne sera pas le cas sur l'Internet. Les
prix dépendent eux du matériel, des logiciels et des
communications, chacun de ces points étant hors d'atteinte aujourd'hui
du marché grand public. Ce sont sur ces trois points qu'il faudra agir
pour développer les communications dans notre pays.
Patrick GICQUEL
*
Bravo pour cette initiative. Contrairement à ce qui est dit plus haut, il n'est pas indispensable que les sites soient bilingues. Le Net est, au contraire, une formidable occasion de défendre notre langue. Les Canadiens l'ont bien compris, eux ! Les sites français sont somme toute assez bien construits, intéressants, en comparaison des sites anglo-saxons, le problème est plutôt de leur faible quantité, aussi bien pour les sites commerciaux (ceux des entreprises) que pour les sites culturels (gouvernementaux, associatifs ou simplement les pages personnelles) Mettons tout en oeuvre pour améliorer l'accès, par la baisse des tarifs de communications d'une part, et d'autre part augmentons la taille des " tuyaux " de communication (câble, LMDS,...); ceci est vrai pour le monde entier, mais l'est aussi en particulier pour la France. Je suis personnellement convaincu que le multimédia interactif (et le terme est faible) est une évolution inéluctable, et qu'elle modifiera profondément le comportement des peuples et les relations entre les hommes; si la France n'est pas prête, elle sera exclue, et pour le moment nous sommes à la traîne. Donnons nous les moyens d'une ambition, et favorisons l'Internet à l'école, ainsi que la formation aux techniques de l'Internet. Comme il s'agit de l'avenir des communications, et que les individus vont disposer de plus en plus de temps libre (sans parler du télétravail), c'est un phénomène générateur d'emplois, et c'est là que se trouve le retour sur investissement de la baisse des coûts d'accès mentionnée plus haut. Le futur est à la communication, comme le 20 e siècle a été l'ère de l'industrie manufacturière.
Michel TURIN
*
L'intention est louable et la méthode aussi
,
mais tout cela n'est quand même pas aussi franc que les
déclarations d'intentions ne le feraient penser. Il est remarquable que
les questions qui sont posées dans les rubrique " A votre
avis " évitent assez adroitement la cause n° 1, qui est
celle du manque d'entrain des fournisseurs d'infrastructures et de services de
la télématique française à enfourcher l'Internet
simplement parce que cela contrarie leurs intérêts
économiques.
La France dispose effectivement d'une grosse population de
professionnels
rodées en la matière, que les technologies
Internet n'effraient pas tant que cela, mais celle-ci a été si
grassement nourrie sur la manne du Minitel pendant pas mal d'années
qu'elle a bien du mal à s'imaginer surfant la vague de l'Internet, qui
plus est en compétition avec de jeunes californiens sveltes et aux dents
longues.
N'importe quel toubib généraliste de campagne prescrirait et en
tout bon sens une cure d'amaigrissement sans avoir besoin de faire faire
moultes analyses. Mais cela suppose que le patient soit suffisamment
motivé pour accepter le régime et s'y tenir, ce qui parait tout
à fait improbable tant que la manne continue à nourrir ses
hommes. Je connais personnellement des fournisseurs de services Minitel qui
l'avouent aussi franchement que cela en privé et
réfléchissent sérieusement à la question depuis
quelque temps mais n'ont pas encore trouvé le courage de passer à
l'acte, alors en attendant ils racontent n'importe quelles sornettes en public
pour continuer à justifier leur job.
Faute d'aborder cette question de front, en toute franchise et avec
énergie, cette mission ne pourra atteindre que des objectifs
subalternes, qui auront peu d'effets.
Didier Lebrun
*
Je suis membre du conseil économique et social de Rueil-Malmaison où j'apporte ma contribution à la promotion des NTIC dans la commune. Votre mission est à mes yeux d'une importance capitale car le développement des NTIC se heurte à l'esprit cartésien de nos compatriotes, en particulier de certains élus qui n'ont pas encore évalué l'enjeu de la maîtrise de ces technologies. Un grand mouvement pédagogique national devrait suivre votre rapport. Je vous exprime tout mon encouragement. respectueuses salutations.
Gaudron Marcel
*
Monsieur le Sénateur, chers lecteurs, La
majorité des personnes qui ont visité ce site ont
apprécié cette initiative qui est une parfaite illustration de ce
que peut représenter le nouvel outil INTERNET. Je pense avoir
trouvé en résumé dans ce livre d'or toutes les attentes
des français qui souhaitent avancer et être au rendez-vous du
prochain siècle qui s'ouvrira sur une nouvelle ère, celle de
l'industrie de la Communication.
Par nos initiatives respectives plus ou moins modestes, nous participons
à l'écriture des pages de l'histoire de l'Internet en France
comme au début du cinéma, de la télévision
où encore plus proche de nous des radios libres.
Dans notre métier nous mettons tout en oeuvre pour faire grossir le rang
des " internautes ", expliquer aux différents chefs
d'entreprise les avantages du Web ou de Intranet'. Mais même si pour
toutes les raisons qui ont étés invoquées sur ce site la
tâche n'est pas facile, l'Internet remporte des victoires tous les jours.
Nos grands parents ont refusé l'informatique, elle est aujourd'hui
présente partout, aidons l'Internet.
Stéphane Sésé
Monsieur le sénateur, votre site est remarquable et
votre mission est d'intérêt public. Internet n'est pas un gadget,
mais un nouveau moyen de communication (pas si nouveau puisque
créé en 1969 sous le nom d'Arpanet).
Le
retard de la France
dans le domaine doit être comblé
rapidement, au plus grand bénéfice de la francophonie. Pour cela
il faut que les chefs d'entreprises comprennent les intérêts
qu'ils peuvent y trouver. Il faut également que les opérateurs de
télécommunications proposent des modes de tarification mieux
adaptés.
Philippe LEROI
*
Monsieur le Sénateur, Le sujet est passionnant , et voilà bien la première difficulté : dépassionner le débat tout en l'élargissant au problème global du retard français en matière de systèmes d'information.
Philippe Bergelin
*
Monsieur le Sénateur, Expert français indépendant auprès de la Commission européenne, je ne puis que vous féliciter pour cette initiative qui permet de banaliser les autoroutes de l'information. Le commentaire que je peux faire sur la situation actuelle est que la France qui était très en avance avec le minitel devient très en retard dans le domaine des services marchands et non marchands. Je pense qu'un effort très important dans le domaine des autoroutes de l'information doit être fourni par les plus hautes autorités de l'Etat. Il n'est pas encore trop tard !
Bruno MELINE
*
Un site bien ficelé.
Concernant l'initiative d'un libre accès à Internet pour tous, il
est clair que c'est le pas nécessaire pour que la France s'affranchisse
du retard qu'elle a pris dans ce domaine. Le libre accès à
l'information est le credo de tous les internautes, et plus
généralement des informaticiens. C'est pour ça que le fait
de payer pour accéder à une telle mine d'information ne fait de
nous, français, que les laissés pour compte de la
révolution des communications. Aussi, l'idéal serait un
accès complètement gratuit, que ce soit au point de vue connexion
(fournisseur d'accès), qu'au point de vue communication (appels
téléphoniques). Et c'est pour cela que ce site ne peut être
que plébiscité par tous les utilisateurs d'Internet... Aussi,
merci pour cette initiative...
Rondinaud Stéphane
*
Monsieur le Sénateur, Le retard de la France dans l'équipement des Etablissements scolaires et dans la formation des enseignants à ces technique de communication est considérable ! L'an dernier, j'ai établi une correspondance sur Internet entre ma petite fille (classe de 5 e ) et une classe d'un collège d'Ottawa; Les élèves de cette classe Canadienne auraient été enchantés d'établir d'autres liens par ce moyen avec les autres élèves du collège de ma petite fille. Hélas, leur espoir a été déçu lorsqu'ils ont constaté que le dit collège ne possédait pas d'ordinateurs à la disposition des élèves et encore moins de connexions au réseau Internet Le problème revêt une grande urgence. Nous sommes avec vous pour que ce travail aboutisse à des décisions réalistes et efficaces. Il est grand temps !
Joseph Cordaro
*
La question est simple et a le mérite d'avoir
été posée
. La réponse l'est heureusement aussi,
et la plupart des critères proposés dans vos pages atteste d'une
bonne analyse de votre part. En résumé, je pense que
les
propositions suivantes
doivent être
PRIORITAIRES
:
- baisse
du coût des communications locales ou création de
numéros d'accès GRATUITS (pour les abonnés et le provider)
pour les connexions numériques,
- baisse
du coût de l'abonnement Numéris pour les
particuliers,
-
baisse
du coût des liaisons numériques pour les
entreprises, -
- développement
de l'offre de connexion par le câble, les
câblo-opérateurs étant tous prêts à
développer cette offre,
- création
de serveurs Web gouvernementaux,
- développement
de l'infrastructure de communication
numérique en France,
- autorisation
de la cryptographie " faible " (40 ou
56 bits), qui constitue actuellement
LE
frein au
développement d'échanges commerciaux sur Internet, la structure
de tiers de confiance actuellement prévue n'ayant aucune chance
d'être développée et utilisée par les PME/PMI et les
particuliers car elle ne correspond pas à leur besoin et son coût
sera certainement trop élevé.
Nicolas Ganivet
*
Ces nouvelles technologies vont être utilisées de manière dense par nos enfants, donc il serait temps que des actions efficaces soient entreprise au niveau éducation nationale pour mettre à niveau toute cette jeunesse et la former très vite à l'usage et aux règles de déontologie appropriées
Courault Jean-Louis
*
Monsieur le Sénateur, bravo pour votre initiative. Il est effectivement grand temps que la France comble son retard dans ces nouvelles technologies. L'état américain a quant à lui compris l'enjeu d'un tel média. A fin 1999, l'administration américaine sera fin prête. A quand la vôtre ?
Christophe Delsaux
*
Demain, la communication par réseaux sera la norme... Comprendre cette évidence et savoir l'intégrer dans la stratégie de nos entreprises, de nos administrations, dans le quotidien de nos contemporains devient une nécessité. Cette mission oeuvre dans ce sens et je vous en remercie. Bien cordialement.
Eric Binger
*
Belle initiative. En tant que professionnel de l'Internet (DG
de la SA Cyberline), je ne peux que regretter de voir chaque jour la France
prendre du retard sur les pays étrangers, les USA notamment. La France a
horreur des nouveautés et des gadgets, peut-on lire.
Le problème est que l'Internet n'est pas un gadget. Le
Minitel
,
et son acceptation par le grand public est la preuve vivante que la France a
une longueur d'avance : elle a su créer les conditions d'un
marché lié à l'information et aux bases de données.
Marché estimé à près de 11 Milliards de
Francs ! Encore faut-il qu'elle sache garder cette longueur d'avance.
Pourquoi, aujourd'hui, un producteur de base de données à valeur
ajoutée aurait-il envie de passer d'un Minitel très
rémunérateur à un site Internet coûteux
(hébergement, création,...) ?
Voilà pourquoi
les productions sur Internet
, en France, sont
souvent de mauvaise qualité (plaquette, ezine, délires
branchés, home-pages) et que la valeur ajoutée se trouve toujours
sur le Minitel. Le Minitel est à la fois la chance et le drame de la
communication électronique française. L'avenir nous dira comment
nous allons évoluer. Bonne chance et vive l'accès d'Internet (si
possible à haut débit) pour
TOUTES
et
TOUS
Hervé BIGAL
Une remarquable initiative que je salue. Nous ne manquerons pas d'inciter nos 2000 étudiants de Premier Cycle, qui ont tous un accès Internet total depuis l'Institut (résidences et salles en libre-service) de venir vous visiter. Et vous nous permettrez de aussi de leur montrer votre site comme un remarquable exemple de qualité aussi bien du contenu que de la forme dans nos cours d'initiation à la composition de pages HTML. Car, quoiqu'en dise quelqu'un plus haut dans ce livre d'or, il existe des écoles/universités qui incluent des formations au NTE dans leur cursus. Cordialement et bravo encore.
Patrick Pollet
*
Monsieur le Sénateur, Bravo. Bravo d'avoir eu le
courage d'accepter de défendre un tel dossier face à toutes les
critiques dont il fait l'objet. Bravo aussi pour son interface conviviale
fluide. Mais je crois que l'Internet en France manque de moyens, qu'ils soient
financiers, matériels ou intellectuels.
En effet,
combien d'écoles
propose une spécialisation aux
pratiques de communication sur Internet ? Combien d'école propose
des cours de programmation, de développement de site ? Bon nombre
de chefs d'entreprise ne croient pas à ce nouveau moyen de travail, de
communication. Peut être à cause de son coût. Car un des
gros problèmes est le coût généré par la mise
en oeuvre de ce réseau dans une entreprise : les fournisseurs
d'accès, puis pour l'utilisation, le coût des communications
téléphoniques...
Si le même réseau fonctionne parfaitement bien outre-Atlantique,
c'est que les communications sont bien moins chères, le réseau
bien moins saturé. Toutes les universités, écoles sont
dotées d'accès performants. Ensuite vient
la communication sur
l'outil
. Face à une presse déchaînée sur le
sujet, critiquant tout et rien en même temps, le patron d'une PME/PMI a
de quoi être perdu et préférer garder son bon vieux service
Minitel ! Internet manque d'information sur ses possibilités, sa
puissance mais aussi ses dangers.
Aussi je crois que tous ces problèmes doivent être
réglés par une communication massive et de bonne qualité.
Seul petit reproche sur votre site destiné aux FRANÇAIS : pour
envoyer ce message le bouton se nomme submit query... Bravo tout de même
Olivier Perrichon
*
Monsieur le Sénateur, Après avoir parcouru ce site, je vous félicite pour sa réalisation. Votre site et votre action doivent avant tout permettre aux français de découvrir l'Internet (WEB, Mail, News). Le besoin est réel. Appartenant à une entreprise (Le Serveur Internet 69270 Saint Romain au Mont d'Or) commercialisant diverses prestations en matière d'Internet, je peux vous affirmer que les entrepreneurs français n'ont pas encore saisi la révolution qu'apportera Internet dans les échanges commerciaux. Aussi, je vous suggère de mettre en place une politique de communication à l'égard des PME/PMI pour que celles-ci ne passent pas à côté d'un outil qui leur permettra notamment de disposer d'une vitrine mondiale. En espérant que les entreprises et la population françaises ne passent pas à côté de la révolution Internet, je vous prie d'agréer mes salutations.
Franck NALLET
Il m'apparaît primordial de mettre en oeuvre tous les moyens afin d'assurer une place prépondérante du français sur Internet et combler dans les meilleurs délais le retard de la France en matière de raccordement au W3. C'est assurément le souhait le plus sincère de tous les internautes du Québec. Monsieur le sénateur, faites en sorte que votre site soit la place centrale de la francophonie sur Internet . Les nouveautés, les forums, les technologies, tout devrait être accessible à partir d'un seul site. Bravo et consacrez tous vos efforts afin de permettre aux jeunes générations de créer des emplois et de nouveaux logiciels ou technologies pour les prochains dix ans.
Jean Laurin
*
Bonne initiative. A faire évoluer avec une
déclinaison d'objectifs
.
Elargissement
d'accès aux réseaux d'information,
banalisation
des service télématiques,
diffusion
de
la langue française.
Si le
Minitel
est un service télématique il reste
horriblement
cher
et en concurrence avec Internet risque ne serait-ce
que par le prix de ses services de tomber rapidement en
désuétude. il est urgent de diffuser tous les services Minitel
sur Internet à des tarifs bien inférieurs la demande potentielle
bien plus élevé amortira les coûts. Aujourd'hui le minitel
constitue sans doute une barrière d'entrée qu'un moyen de
diffusion. une multiplicité de base de données devrait être
développée : Exemple Bibliothèque nationale. Pour la
défense de la langue française pourquoi ne peut-on avoir
accès, comme pour
Encyclopédie Universalis
, au Gros
Robert.
Tarif Télécom
: voir l'article récent de The
Economist
, la France reste un des pays dont les tarifs sont les plus
élevés au temps passé, un tarif de nuit très faible
voir nul serait une incitation utile. l'apprentissage des accrocs se fait
souvent la nuit. Tous les ministères ont-ils une adresse Internet ?
Toutes les administrations ? à l'heure de la résurgence
démocratique n'est-il temps ?
Nudick
*
Votre initiative est excellence. Elle démontre par le concret qu'Internet peut constituer un outil pertinent d'expression démocratique. J'en parlerai dans les forums que je fréquente
Jean TERS
*
Bravo pour cette initiative, maintenant il faut transformer car la francophonie doit se maintenir à travers le WEB
Jacques Tinchant
*
Félicitations pour ce site. Je suis venu... je reviendrai. En tant que créateur d'entreprise dans l'informatique je suis doublement concerné (producteur et consommateur) par le sujet d'Internet. Cette mission est une bonne initiative et connaissant la motivation et l'implication du sénateur TREGOUET dans ses actions, nul doute que cette consultation aboutira à des idées neuves et des chantiers intéressants !!. A très bientôt.
Christophe GUILLARME
*
*
J'aurais bien voulu faire d'Internet mon métier , mais hélas après mon passage dans trois écoles différentes (un IUT, une école d'ing et la fac) je suis bien oblige de constater qu'il n'existe pas de formations pour Internet. Pas de cours de HTML, de design ou de normalisation... RIEN Internet c'est de l'autoformation, mais quand on est étudiant on a pas de temps libre, alors petit a petit la motivation baisse et l'intérêt s'estompe. Quel dommage ! Je suis maintenant trop vieux pour changer encore d'école et personne ne semble s'intéresser a mon travail. Il devient donc très urgent de former des profs, mais pas des matheux comme ceux qu'on supporte en fac, moi je parle de gens compétents, de personnes qui comprennent ce qu'est Internet, des personnes capables d'évolués avec les NTIC. Et qu'on ne me parle pas d'argent, j'ai vu des 100KF partir dans du matériel qui a fini dans un placard ou dans un bureau de prof (et ce encore cette année).
LORRAIN FRED
*
Un des principaux problèmes que rencontre Internet chez nous est son coût . L'existence de fournisseurs d'accès payants est déjà dommageable, bien que nécessaire, sans doute, tout le monde ne pouvant bénéficier d'un raccord au serveur d'une entreprise ou d'une université. Mais le pire est certainement le coût des communications téléphoniques. Il ne faut pas chercher ailleurs le succès d'Internet aux Etats-Unis: ce facteur financier y est inexistant. Les universités bénéficient déjà de raccords non téléphoniques; pourquoi ne pas étendre cette possibilité au plus grand nombre ? Via le câble, par exemple. Ou via la gratuité des appels locaux, sur le téléphone, comme dans certains pays... Merci de vous en préoccuper !
Ghislain
Bravo pour cette excellente initiative. Je suis Français, vit aux US (Cincinnati, Ohio) et ai cinq enfants (9-14 ans), tous rompus à l'Informatique. Il est très important que la France comble son retard dans ce domaine. Rien n'est irréversible ! Bonne chance ! Francois Wilhelm, M.D., Ph.D.
François Wilhelm
*
Afin de développer l'utilisation de l'Internet par les jeunes, il pourrait être envisagé d'encourager les projets allant dans ce sens et portés par des jeunes mais en dehors de l'école ou l'université. De nombreuses associations de jeunes, centres adolescents, centres aérés, maison de quartier existent en France mais faute de moyens ne s'équipe pas ou ne montent pas de projets sur Internet. Serait-il envisageable de faire des projets Internet une priorité des financements jeunesse et sports en matière dans les plans locaux d'aménagement du temps périscolaire, dans l'attribution des subventions aux associations, par exemple ?
Nathanaël BIZERAY
*
C'est avec un vif intérêt que j'ai visité votre site et que je me suis permis de répondre à certaines questions, bien je suis du Québec et que certaines problématiques ne s'appliquent pas de la même façon, mais étant un cousin d'histoire et de coeur, je ne pouvais pas résister à la tentation, ceci dit; Bien que la France éprouve un certain retard sur l'Internet, ce qui est fait est généralement bien, les institutions publiques et certaines grandes entreprises font du bon boulot, mais le problème majeur, à mon avis; C'est l'accessibilité des particuliers, tant au niveau des coûts de connexion, que d'équipements, pour exemple dans la région de Montréal, une connexion illimitée à Internet coûte environ 100FF par mois, ce qui n'est pas le cas en France. Les deux obstacles majeures, je crois, sont les prix et la culture technologique qui est peut-être plus lente à s'installer, mais je crois qu'en travaillant toute la francophonie ensemble, nous y parviendrons, mes salutations du Québec.
Clément-Bernier
Bravo ! Heureuse initiative ! Reste à changer les habitudes et les comportements ! Il y a un réel problème de culture !
ZEKKOUT Gilbert
*
Si les utilisateurs d'Internet sont encore peu nombreux en
France, c'est
que notre Société n'éprouve pas le besoin
d'utiliser ce nouveau moyen de communication
; il n'y a pas de manque
à combler. La presse écrite, la radio, la
télévision, le téléphone, le
télécopieur et le Minitel amènent, dans chaque foyer,
l'information qu'il demande. Nous maîtrisons et utilisons à bon
escient ces diverses techniques de l'information, accessibles à tous,
d'emploi facile et d'un coût dérisoire par rapport au service
rendu. Cette diversité des moyens d'information convient à notre
société de culture latine, pluraliste, innovante, pétrie
d'histoire et d'indépendance d'idées, qui ne peut se
résoudre à subir les machines, et qui, en revanche, les utilise
volontiers avec brio quand elle en a besoin.
Aujourd'hui, la pluralité des moyens d'information, fait qu'aucune
catégorie de notre Société n'est exclue, c'est
certainement l'un des meilleurs garants de notre démocratie. Internet
introduit une nouvelle dimension dans la communication, en fournissant une
connexion universelle à travers un réseau mondial qui
n'appartient à personne.
Cette toile tissée autour de notre planète offre
évidemment d'énormes avantages
: celui de pouvoir
réunir instantanément des personnes concernées par un
sujet indépendamment du lieu où elles se trouvent; celui de
pouvoir explorer et rassembler des informations comme jamais auparavant; celui,
enfin, de supprimer les intermédiaires entre le fournisseur et ses
clients. Grâce au commerce électronique, et en donnant la
possibilité de dissocier les acteurs économiques du lieu de leur
activité, Internet contribuera largement au développement
économique de certaines de nos régions
défavorisées.
Mais ne nous y trompons pas,
l'utilisation efficace d'Internet est encore
affaire de spécialistes
. Le " cybernaute " n'est que le
radioamateur des temps modernes. L'accession à Internet nécessite
encore aujourd'hui certaines connaissances techniques pour maîtriser les
technologies mises en oeuvre: informatique de réseau, informatique
domestique, gestion de fichiers... et si l'on ajoute le coût prohibitif
de l'investissement initial, il est évident que chaque foyer n'est pas
encore en possession d'un terminal Internet. Toute nouvelle technologie
nécessite beaucoup de compétences pour suivre ses
évolutions rapides et incessantes, et il n'est pas réaliste de
penser que chaque possesseur d'équipement Grand Public doive en
permanence se soucier de la dernière version de
" Netscape ",
du nouveau " proxy ", du remplacement du " driver
SoundBlaster " ou du changement d'allocation des
" caches ".
Le contenu technologique d'un terminal Internet grand public doit être
transparent à son utilisateur
, tout comme le sont ceux du
téléphones, du téléviseur, du
télécopieur et du Minitel. En faisant la synthèse de ces
équipements de communication, nous pouvons aisément
décliner le contenu de ce nouvel équipement de
" multicommunication " que serait le nouveau terminal
Internet.
Nous possédons la technologie
. Nos ingénieurs, nos
industries et nos prestataires de services ont les compétence pour
concevoir, fabriquer et diffuser cet équipement Grand Public. Il nous
manquait le volonté politique: elle est là; je suis impatient de
connaître notre avenir immédiat, et d'y prendre part.
Christian Mingot
*
Comme tout le monde, je ne peux que féliciter le
sénateur Tregouët pour son initiative. Une remarque : la
démocratie doit être bien malade dans notre pays pour qu'il nous
semble utile de remercier l'un de nos représentant pour une
démarche qui devrait être naturelle.
Au sujet d'Internet
: passe encore l'achat de l'équipement,
mais comment imaginer qu'une large fraction de la population puisse supporter
les coûts de connexion ? Une seule solution, utiliser le
réseau câblé (installé en France à grands
frais) pour des connexions quasi gratuites et rapides. Enfin si la
dérive commerciale continue, le réseau mondial prendra le chemin
de la catastrophe télévisuelle.
Francis Chalanset
*
En tant qu'enseignant je ne peut qu'être satisfait de cette initiative, mais je tiens à signaler que les NTIC font encore peur. Certes INTERNET échappe au contrôle de tout le monde mais il reste le moyen de communication de la nouvelle génération.
el houat
*
Je me réjouis de cette initiative, et espère, et souhaite que la France soit mieux représentée sur le Web. Notre langue et notre culture méritent de mener bataille. L'enjeu commercial est évident, et notre savoir-faire devrait pouvoir être importé sans problème dans le monde Internet. Enfin, ouvrons nos mentalités et notre esprit cartésien, peut-être un peu trop nombrilisme, sur des concepts de globalisation, évolution, dynamisation, en relation intime avec la Vie. Enfin, l'accès à l'information doit être garantie pour tous (info-riches vs info-pauvres) et permettre la consolidation du socle de la Démocratie, comme valeur.
Jean-François Baylocq
*
Je me réjouis de voir les politiciens descendre dans la rue . Internet existe, c'est un fait. Il ne reste plus, qu'aux élus et aux citoyens d'inventer la vie qui va avec ! Et Dieu quel travail ! Et si jamais nous ne réussissons pas à intégrer cette technologie dans notre vie professionnelle, associative etc... il est à craindre que le monde virtuel le reste. Si au contraire nous l'assimilons alors bien des problèmes majeurs de notre société pourraient enfin trouver une solution. Et quand on me dit qu'Internet est une grande poubelle je réponds que c'est comme lorsque l'on rentre dans une librairie, on peut en sortir avec les pensée de Pascal ou Play-boy. Il faut simplement un accord parental. Si l'unique est devenu commun c'est qu'il a communiqué.
Eric-Charles CHAPRON
*
Je me réjouis de cette très intéressante initiative qui se rajoutant à d'autres initiatives montre un intérêt manifeste des pouvoirs publics pour le sujet . Il faut espérer que les moyens seront à la hauteur des ambitions . Pour ma part, je rencontre beaucoup de gens qui sont prêts à s'investir pour faciliter l'accès à ces nouvelles technologies et beaucoup de jeunes qui ont un tas d'idées sur le sujet . Puissent-ils eux aussi apporter leur contribution sur ce site . Merci en tout cas car en plus de son intérêt votre site est très joliment présenté .
CARASSO-ROITMAN
*
Une mission, un observatoire, des outils pour mieux comprendre la situation, d'accord . Mais des actions sur le terrain : c'est prioritaire aussi. Mettre des ordinateurs connectés Internet dans les bibliothèques municipales me semble indispensable. Internet c'est une très riche bibliothèque et maison de la presse mondiale. Bonne Mission... Impossible n'est pas français !
Nicole Bréaud
*
Bravo, j'espère que cela permettra vraiment de faire avancer et que la volonté du GVT est réellement d'égaler sinon dépasser nos internautes voisins en matière d'accessibilité au réseau Internet Pour cela, il serait bon de suggérer à France Télécom de revoir sa politique de commercialisation grand public . Je pense que les prix sur les produits informatiques sont aussi un frein à cette évolution. Bonne continuation pour ce site qui me paraît d'une conception attractive et très bien faite. Encore bravo !
Ludovic Loudière
*
Bravo ! Belle réalisation que ce site. Qu'elle puisse faire avancer les choses . Mais si Internet prend du retard en France c'est bien à cause de l'opérateur national (France Telecom) qui offre des coûts d'abonnements et de communications trop élevé en matière de communications locales. Il n'est pas seul (à mon avis) à endosser cette responsabilité. En effet, trop de providers n'ont pas le sérieux nécessaire pour accomplir leur mission. A ceux là, il faut aussi imputer les tarifs proposés qui deviennent n'importe quoi pour le même service ou presque. Là aussi, la qualité n'est pas toujours à la hauteur. Cordialement
Didier MAURICE
*
Je découvre avec curiosité et
intérêt votre site, fort bien conçu et
présenté. Dès que la partie " auditions " sera
remplie, il sera intéressant de la consulter. Puis-je suggérer,
comme beaucoup le feront, d'insister sur la nécessité de
préserver, dans le réseau, le plus grand espace de liberté
et de gratuité, notamment pour tout ce qui relève du service
public. L'accès aux textes et documents et l'un des principaux atouts de
l'Internet comme bibliothèque virtuelle. Tout ce que " nul n'est
censé ignorer ", et notamment la loi et tous ses
développements réglementaires, doivent pouvoir enfin être
à portée de clavier.
Cela signifie
aménager en conséquence le système de
l'accès aux données publiques et faciliter par des mesures
diversifiées
(abaissement de la TVA sur les micros, multiplication
des accès à l'Internet dans les administrations et les
établissements d'enseignement) le développement de ce nouveau
moyen de communication. Reste ensuite à chacun à l'utiliser de la
manière la plus intelligente et utile, y compris pour les transactions
commerciales qui doivent y avoir leur place à condition qu'elles ne
l'occupent pas toute entière.
Christian COSTE
*
Votre site va, je le souhaite, permettre un débat public sur l'usage des outils NTIC, et en particulier Internet. Je souhaite que les administrations s'y impliquent et qu'elles voient dans ces nouveaux outils, un moyen de leur réforme. Demain, les citoyens se seront " emparés " de ce nouvel espace, je souhaite que les administrations soient également présente afin que l'intérêt général soit présent sur le net.
Jean Maillet
Le site est à la hauteur des ambitions... Puisse le problème du minitel, ne pas retarder plus longtemps le développement d'Internet.
Lescoffit Francois
C'est avec un amusement non dissimulé que je découvre votre site. J'ai attaqué -avec justesse me semble t'il- la politique de France Télécom vis a vis d'Internet sur ma page http://www.geocities.com/WallStreet/9116/francetelecom.html Ce qui a amené une pétition en ligne contre les tarifs de France Télécom qui a abondamment nourri le débat sur le forum consacré au retard informatique français. Maintenant quand je vois votre page je suis amusé, évidemment. C'est une très bonne idée ce site . Communiquer avec le bon outil pour le bon public c'est un minimum. J'espère que les décisions suivront car l'outil n'est pas tout
Jean Christophe CARON
*
1)
Je ne partage pas l'avis général
concernant l'évolution de la fonction d'enseignant, du fait de
l'expansion de l'outil informatique. Je préfère d'ailleurs le
terme de professeur: je professe des contenus rationnelset non des savoirs
fixés. A ce compte là, n'importe quel enseignant, peut prendre
la place d'un autre (il suffirait de s'approprier des contenus de savoirs, ce
qui est loin d'être une possibilité). Le pédagogisme fait
des ravages, et nous allons bientôt mettre sur le dos des enseignants le
fait que les chères têtes blondes ne maîtrisent pas le C++...
L'outil informatique est, qu'on y réfléchisse bien, un
gigantesque moulin à numériser des contenus. Ces contenus sont
hiérarchisés: des simples lignes d'informations (mailings) qu'on
peut imprimer, aux bases de données interactives. Si on y regarde de
près, le problème de l'informatique à l'école (dans
mon cas lycée/enseignement supérieur) concerne
l'équipement et l'accès des acteurs à ces
équipements.
2)
Je pense qu'il faut avoir une vue globale de la chose:
numériser une école ou un lycée, c'est passer par
plusieurs niveaux d'équipements. la cantine et l'administration, mais
aussi la vie scolaire et l'accès de l'élève à
l'information. Il y a un grand oubli dans cette affaire: quand bien même
votre élève aura accès par sa machine à
TOUT
, il lui faudra
DISCRIMINER
. Cela s'appelle faire preuve de
jugement. Ceci n'est possible que si le
DESIR
d'apprendre (et non
l'épreuve du simple plaisir) est enraciné dans
l'élève (pour qu'il s'élève, justement, et de
lui-même). Il faut reconnaître que nous échouons souvent
pour toutes sortes de raisons...
3)
Les lycées sont sous-équipés en bonnes
bibliothèques, spacieuses, riches et conduites sous la férule de
personnels de haut niveau. Souvent, il s'agit de personnels
démotivés, qu'on a placé là parce qu'ils ne
" tenaient plus " devant les élèves. Quelques uns sont
formidables. La lecture (de l'information) et sa recherche passent par le livre
et par l'obligation de l'élève de comprendre ce qu'il cherche. je
ne vois pas, à part un approximatif gain de temps, ce que la confection
d'un dossier par Internet apporte de plus à l'élève qui a
du mal à se repérer dans l'information papier.
4)
Par contre, le fait d'indexer l'information, de la repérer
avec des moteurs de recherche et de la présenter sur des réseaux
à plusieurs niveaux de sécurité (et de grâce, sur
des systèmes ouverts type
UNIX
et non " offerts " par
Microsoft), me semble une priorité. C'est pourquoi il faut apporter
l'information à la base (chefs d'établissements, professeurs) et
simuler un établissement tout informatique. J'ai visité des
campus américains, et le fait de disposer de bibliothèques de la
taille de la BN sur le campus, de machines disponibles à la carte
(magnétique ou à puce),, me font croire que ce n'est pas
l'informatique qui révolutionne les études. Ce sont les
règlements, les lourdeurs administratives et les moeurs, qui les
étouffent.
En France, vous ne trouverez plus un endroit dans un collège ou un
lycée où l'on peut lire tranquillement. Vous ne verrez pas une
université où la bibliothèque est ouverte jusqu'à 2
h 00 du matin, vous ne trouverez pas un seul professeur dans un bureau qui
reçoit les parents ou les étudiants, sans être
dérangé par X collègues qui partagent son bureau avec lui.
Nous en sommes à punir le bizutage, non à encourager les
fêtes de fin d'années, les remises de diplômes et autres
joyeusetés qui font naître la fierté d'appartenir à
une école.
Connectons ce beau monde sur Internet et qu'en ferons-nous?
5)
J'enseigne la philosophie en lycée. Je me suis formé
sur le tas à l'informatique. Pour l'instant, j'essaie de comprendre ce
qu'est un réseau partagé, multitâches, multi-utilisateurs.
Grâce à Internet, j'ai pu entrer en communication avec des
professeurs américains qui travaillent en science politique et en
théologie (sur des questions sur lesquelles je travaille
moi-même). J'achète mes livres dans une librairie
coopérative de Chicago (c'est moins cher que chez Vrin, place de la
Sorbonne), et je laisse des messages plus brefs que celui-ci :-) à ceux
qui ont la possibilité d'avoir une machine. Je pense que j'ai pu
accélérer grandement et faciliter l'accès à des
informations, dont j'ignorais certaines au départ. Mais je fais tout
cela de chez moi: le ministère de l'éducation nationale n'est
pour rien dans ma formation (sauf qu'il me verse un salaire, ce qui m'a permis
d'acheter deux machines).
Désolé pour ce long courrier,
Cordialement et bon courage pour votre mission.
Jean-Pierre DELANGE
*
Merci de m'avoir reçu aussi cordialement et de m'avoir
exposé vos idées, vos espoirs pour l'avenir du bon vieux pays. Le
moment venu, je vous serais très reconnaissant de me faire parvenir un
exemplaire de votre rapport.
Si vos pérégrinations vous amènent dans notre
vallée des technoïdes
, j'espère que vous ferez
l'honneur d'une visite à une entreprise à la fois hors normes et
bien représentative des deux pays de ses racines.
En vous remerciant encore de cet entretien cordial et instructif, je vous prie
d'agréer, Monsieur le Sénateur, l'expression de mon soutien le
plus entier.
Jean-Louis GASSÉE
*
Informé de votre mission par la presse, nous
souhaiterions pouvoir vous faire part de nos modestes réflexions sur la
diffusion d'Internet dans le grand public.
Abonné au réseau WEB depuis maintenant 9 mois, fana
d'informatique depuis maintenant 18 ans !! eh, oui !...Depuis les bons vieux
Système Occitan, ancêtres des micros dans les années 78-80,
il apparaît qu'en ces temps de crises la diffusion de nouvelles
technologies se heurte à une inertie considérable.
Mais pourquoi ?
Peut-être que finalement :
1 -
l'équipement informatique de base, multimédia, n'est
pas à la portée de toutes les bourses: un PC revient à
environ 8 à 10 kf; Pour un Mac (PowerMac) ajouter environ de 2 à
4 kf.
2 -
L'abonnement à Internet coûte de 50 f mensuel,
connexion illimitée, pour les serveurs (Providers) les meilleurs
marchés à plus de 150 f mensuel, connexion limitée
à 3h mensuel pour les plus arnaqueurs (Type France Telecom avec Wanadoo,
mais il y a pire!).
A cet abonnement il convient de rajouter la facture téléphonique,
non négligeable : environ 100 à150 f mensuel
supplémentaires par rapport à une facture d'un foyer
équivalent n'utilisant pas Internet, pour une durée de connexion
d'environ 7 à 10 heures par semaine et de nuit (conditions tarifaires
les plus intéressantes).
3 -
Enfin, à ne pas négliger, le poste logiciel, car si la
plupart des ordinateurs sont aujourd'hui livrés avec Netscape, Wanadoo
ou tout autre logiciel de connexion à Internet, il n'en demeure pas
moins que pour pouvoir exploiter toute les possibilités du WEB il est
nécessaire de posséder des logiciels de Traitement d'images, de
compression/décompression de données, de conversion de fichiers
etc... relativement mauvais marché : Il faut donc ajouter à
l'investissement de base de 2 à 10 kf de logiciels!.
J'ai donc la chance d'être
1- Jeune
: 30 ans;
2- bien formé
: Ingénieur grande école,
diplômes complémentaires en Droit et Gestion;
3- bien rémunéré
: emploi stable, de Cadre Moyen et
Sup. depuis 7 ans.
Malgré cela, je ne vous cache pas qu
`Internet coûte cher
,
pour le peu de services qu'il apporte, essentiellement ludique ou de recherche
d'informations.
Comment donc voulez-vous qu'une famille française moyenne, avec deux
enfants, une lisibilité mauvaise de l'avenir, une
rémunération suffisante mais pas excessive, etc... puisse
envisager sereinement d'investir 15 à 25 kf dans un équipement
complet et de voir sa facture téléphonique augmenter d'un tiers ?!
Bien Cordialement
HMR
*
Monsieur le Sénateur,
Bravo pour votre site Internet, son plus grand mérite est tout
simplement d'exister et de donner ainsi la parole aux citoyens, ou plutôt
aux internautes dans un premier temps. Bien évidemment je ne peux
qu'être d'accord avec tout ce qui est constaté à l'heure
actuelle concernant le retard grandissant que la France prend dans
l'intégration des N.T.I.C. dans la vie quotidienne et plus
particulièrement au niveau des pouvoirs publics.
Concrètement, puisque votre mission est de recueillir entre autre des
suggestions pour combler rapidement ce retard et faire en sorte que le
déclic se fasse, voici ma proposition :
Puisque les Administrations et les français ne viennent pas à
Internet,
qu'Internet aille à eux !
Tout simplement en organisant des "ateliers" composés de
micro-ordinateurs connectés à Internet dans des lieux aussi
divers et variés que les mairies, les médiathèques, les
établissements scolaires, les administrations etc... Ceci pendant un
jour, une semaine, un mois ou plus ! La mairie ou l'administration qui loue ces
espaces gère uniquement la communication autour de
l'événement et la société organisatrice se charge
de tout le reste, à savoir la logistique, le matériel,
établit les connexions, gère l'animation etc... Par ailleurs des
jeunes de la ville pourraient être formés et aider ainsi pour
l'accompagnement des visiteurs pour leurs premiers pas sur Internet. Bien
évidemment si ce type de projet est mis en place à plus grande
échelle il est clair qu'il
peut être également créateur d'emplois.
La proposition que je viens de vous faire est un des projets que ma
société Surf'line, jeune société pleine
d'énergie, a étudié pour les collectivités locales
en l'adaptant pour chaque cas de figure. Nous pensons notamment à des
"espaces Internet" sur différents thèmes : recherche d'emploi,
tourisme, associations, juniors, culture etc... Nous avons étudié
des solutions techniquement fiables du point de vue informatique et
télécommunication, modulables et facilement transportables.
Il est temps de populariser l'informatique et les N.T.I.C. en les mettant
à la portée de tous les individus y compris ceux qui n'ont jamais
touché un ordinateur de leur vie. Il faut que chacun puisse se rendre
compte par lui-même du potentiel de ces nouvelles technologies et qu'il
puisse être accompagné dans cette démarche.
Nous serions heureux de participer avec vous à cette mission majeure de
cette fin de siècle et de mettre toute notre énergie au service
d'une campagne de sensibilisation aux nouvelles technologies de l'Information
et de la Communication.
Annie VINCENDEAU
*
C'est avec plaisir que j'ai signe afin de voir se
développer Interneten France
Cependant il me parait utile d'être critique!!!!
INTERNET OUI mais pas n'importe comment et a n'importe quelle condition
.
Voilà 3 ans que je dis - que dis je, je hurle - que derrière la
présentation faite des avantages offerts par Internet se cache
UNE
FUMISTERIE
.
La télématique est un sujet dans lequel je suis tombe des le
début de
ma vie professionnelle. Le mot télématique n'existait pas encore.
On ne parlait que de téléinformatique.
Nora-Minc
ont
permis une révolution grâce au message passe auprès des
politiques. Cette révolution m'a conduit a faire partie des pionniers du
Vidéotex, en particulier dans les secteurs bancaires et agricoles, et de
promouvoir les avantages de la solution française a l'étranger
avec un certain succès.
Cette connaissance des besoins réels est la cause de cette
GRANDE
COLERE
contre une présentation fallacieuse de l'intérêt
d'Internet.
Le
premier avantage
de Internet est technique. Il a permis d'imposer un
protocole de communication (IP) qui était tout sauf une norme et qui
avait l'insigne avantage de
FONCTIONNER
.
Le
second avantage
est son aspect réseau des réseaux,
c'est à dire de permettre
l'hétérogénéité des solutions. Ce n'est
cependant pas une nouveauté. En 1985, j'avais participe dans le milieu
agricole a une expérience similaire utilisant le réseau Transpac.
Nous l'avions appelle
RESEAU MULTIPOLAIRE
. D'autre part la technique du
reroutage Teletel permettait également de répondre au
problème.
Le
troisième avantage
visible est l'ergonomie des services.
Malgré le Minitel photo, le réseau Teletel n'est pas en mesure de
proposer une telle présentation.
Les
inconvénients
sont pour leur part très difficiles a
solutionner :
La
bande passante
des serveurs ne sera jamais suffisante.
L'expérience m'a montre le cote inflationniste de ce type de
technologie. Déjà, en 87, pour assurer un service correct d'un
centre serveur Teletel grand public, il était nécessaire de
penser le nombre d'accès simultané par multiples de 1000 et ...
la vitesse de transmission n'est qu'a 1200 bps pour des écrans limites a
1000 caractères (Une page moyenne sur un Minitel est de l'ordre de 600
caractères a transmettre). Dès aujourd'hui, l'utilisation
d'Internet " lasse " à cause de sa lenteur d'affichage.
Comment résoudre ce problème? alors que les modems sont
déjà plus de 30 fois plus rapides que le Minitel.
Le
second inconvénient
, plus limitant encore est
économique. A qui veut-on faire croire que Internet est GRATUIT.
Peut-être les communications sont-elles très bon marche cependant
la gratuite du VIDE n'est pas très motivante. Bravo pour le Louvre
virtuel. quel est son utilité? Combien de services utiles seront
gratuits. Je ne m'imagine pas un " data provider " ne pas
faire payer
la fourniture de ses informations. Les solutions proposée sa ce jour ne
sont pas satisfaisantes.
Alors que la technique du kiosque teletel permettait d'affranchir l'utilisateur
des contraintes administratives du " Comment régler ", les
solution de type carte bleue impliqueront une inflation dans les coûts
matériels et impliqueront une déviation économique au seul
profit des banques ...sauf a créer une monnaie VIRTUELLE...
Le
troisième inconvénient
immédiatement visible est
la fuite en avant qui apparaît des ce jour. Une mise à jour du
logiciel de consultation est a prévoir tous les 2 mois et ce, suite a
une absence de norme minimum dans les présentations. Peut-être
faut-il penser que Internet est encore en phase de développement et n'a
pas encore sa maturité. Cette situation me semble provenir du besoin
" d'être toujours le premier " en occupant coûte que
coûte le terrain sans réfléchir au delà d'un
positionnement en valeur boursière des sociétés
éditrices des logiciels. Netscape, Microsoft, Oracle et Sun sont
tombés dans cet excès. Doit-on les suivre?
D'autres solutions existent
. Certaines ont été
testées telles que le " concept d'intelligence repartie " ou
les solutions pour rendre interactives les applications accessibles via
Internet. Elles sont soit apparues trop tôt, soit elles n'ont jamais su
se vendre malgré les appuis qu'ont pu offrir certains ministères
et même la CEE. Il me parait important, dans le cadre de votre mission,
de rechercher des solutions innovantes par rapport a ce qui est en
général propose. Lors de mes missions a l'étranger pour la
promotion de Teletel, j'ai eu l'occasion de constater combien l'esprit
innovateur français pouvait être influant dans la
définition des solutions techniques mises en place dans certains pays,
et, ce n'est a mon avis pas sans raisons que certains accords sont aujourd'hui
possibles autour d'Internet avec des pays comme l'Australie et la Nouvelle
Zélande.
Il ne me parait pas évident que la France soit en retard dans ce
domaine. Il me parait plus évident d'affirmer que nous devons utiliser
le délai de réactivité que nous a apporte Teletel pour
analyser sereinement la situation sur les plans techniques et
économiques et éviter les pièges dans lesquels ne
manqueront pas de tomber les " accros " des affirmations a
" l'emporte pièce ".
A vous lire prochainement
Luc BECKER
*
Bonjour,
J'ai signé, car internaute depuis bientôt deux ans, je trouve
indispensable que notre pays s'intègre rapidement dans ces nouvelles
voies de communication qui sont devenues incontournables. D'après mon
expérience (j'ai ouvert un point d'accès Internet dans mon
magasin) j'ai pu constater que hormis le coût de l'équipement et
des communications, c'
était le manque d'information et de formation
qui arrêtent la plupart des
" internautes potentiels ".
J'ai dans ce domaine quelques
suggestions
à faire, pour que le
plus grand nombre puisse accéder à ces nouvelles technologies.
Il existe au Canada un " programme d'accès communautaire "
destiné à doter les " petites " communes (- de 50 000
habitants)
de points d'accès Internet
, et à offrir aux
habitants des dites communes la formation nécessaire pour évoluer
sur le net.
Ces " CAC " (centres d'accès communautaires) au départ
subventionnés, doivent viser à une autonomie financière
dans un délai de deux ans.
J'ai pu constater, par les contacts que j'ai établis avec l'un de ces
CAC que cette expérience, est un formidable moteur
d'intérêt pour les populations concernées:
fréquentation croissante, assiduité aux " cours de
navigation ", et surtout, le plus important à mon avis,
pénétration auprès de toutes les couches de la population.
Une des grandes forces de cette expérience est de permettre aux
visiteurs intéressés, non seulement de pouvoir
" naviguer " sur le Web en étant conseillés; mais aussi
d'être mis immédiatement en relation avec d'autres personnes dans
le même cas qu'eux ( au même niveau) et donc de commencer à
communiquer, et ceci sans les tâtonnements (parfois décourageants)
inhérents à une première prise de contact avec un
" système " que l'on ne maîtrise pas.
J'envisageais de contacter les institutions locales pour leur proposer de
tenter une expérience similaire, tout en suggérant, pour en
accroître l'intérêt, une sorte de " jumelage
virtuel " avec l'un de ces CAC, mais vu la mission dont vous êtes
chargé, il me semble que ce projet pourrait être tenté au
niveau national.
Alain BENARD
*
Ayant assisté muet aux
désastres
qu'ont
constitué
les plans " Câble " et " Informatique
pour tous "
, j'apprécie particulièrement
l'opportunité que vous offrez à tous d'apporter sa contribution
à la définition d'un futur plan " Internet ". Je vous
soumet donc ci-dessous quelques remarques tirées de mon
expérience d'
utilisateur professionnel
d'Internet. Mon
activité sur Internet consiste à rechercher les nouveaux produits
susceptibles d'être intégrés dans de grands systèmes
de télécommunications ou d'informatique. La recherche
d'informations sur ce réseau est devenue tellement efficace, que, comme
la plupart de mes collègues, j'ai renoncé à tous les
outils que nous avions à notre disposition auparavant et en particulier
au Minitel pour ne plus faire appel qu'au " WEB ".
Seul Internet en effet peut nous fournir en une journée de travail la
liste de tous les partenaires dans le monde susceptibles de nous fournir les
produits que nous recherchons. En général on reçoit la
documentation utile dès le premier contact par simple transfert de
fichiers informatiques. En quelques heures vous savez " qui fait
quoi " dans le monde, dans le domaine qui vous intéresse.
Le malheur est qu'aujourd'hui ne sont présentes de manière
professionnelle sur Internet que les sociétés Nord
Américaines, Anglaises et Israéliennes! Les
sociétés Françaises, comme les Allemandes d'ailleurs, sont
pratiquement inaccessibles alors même qu'elles sont le plus souvent
présentes sur le réseau. De ce fait je constate que la proportion
de produits anglo-saxons ne cesse de croître dans nos projets au
détriment des produits français. Je constate que nos clients eux
mêmes puisant aux mêmes sources d'informations ne souhaitent pas se
voir proposé d'autres produits. Je m'interroge sur le préjudice
que cette situation va induire dans l'économie française si cette
situation s'aggrave.
Je propose ci-dessous deux explications certainement partielles mais plausibles
de cette situation.
1) Lorsque les industriels français sont présents sur
Internet, ils le sont pour le prestige et non pour les affaires
. Ceci est
sans doute un problème de maturité qui se corrigera. Pour le
moment les sites sont techniquement mal conçus et commercialement
inefficaces.
Mal conçu
, cela veut dire en général que l'on a
sacrifié l'efficacité au prestige. On conçoit de belles
images très longues à afficher, on utilise les dernières
trouvailles technologiques qui interdisent à la majorité des gens
équipés depuis plus de six mois de lire ces splendides textes. On
multiplie des " hyperliens " vers des serveurs qui
n'existent plus ou
vous éloignent du sujet. Sous prétexte de modernité
" Hypertexte ", on découpe un texte en pages individuelles
interdisant toute impression globale . L'impression d'un dossier technique
conçu sur de tels serveurs prend des heures et impose la présence
humaine pour initier l'impression de chaque page.
Ces serveurs ne sont lus que par leurs auteurs. Les autres lecteurs
" zappent " encore plus vite que devant leur écran de
télévision.
Inefficace
, cela découle souvent du fait que l'information
présentée est sans intérêt pour un acheteur
potentiel. Ce défaut est la marque que l'entreprise n'a pas de
stratégie commerciale vis à vis d'Internet et n'a pas compris que
le visiteur du site recherche des faits précis, des produits ou services
très bien ciblés. Il veut avoir un contact clairement
identifié et disponible, si possible via Internet. Ceci oblige en
général à revoir les interfaces commerciaux et fait
disparaître la notion de territoire. Les petites société
sont plus à l'aise en général que les grands groupes pour
faire face à ce changement et comprennent plus facilement qu'un
responsable commercial soit affecté exclusivement à la relation
sur Internet. Celui-ci doit assurer la gestion des contenus et manifester une
disponibilité permanente.
2) Les informations présentées sur les serveurs
français ne sont pas conçues en fonction des modes de recherche
de l'information sur Internet.
La recherche d'information sur Internet passe par des
" moteurs " de
recherche qui travaillent par mot clé. Les bases de données de
ces moteurs se constituent en permanence à la lecture des sites
connectés sur Internet. Il est clair que si une société
n'indique pas quel produit ou service précis elle peut fournir, elle ne
sera jamais répertoriée. En effet, si elle se présente
seulement comme une société de mécanique ou
d'électronique, les moteurs de recherche la traiteront comme les
milliers de ses semblables, n'offrant aucune raison à un
" surfer " de s'intéresser à elle. Par contre si elle
dit (en anglais) qu'elle est leader dans les vannes hydrauliques, elle risque
d'être contactée par les intéressés de ce secteur.
Ceci signifie très concrètement que les pages WEB d'une
entreprise doivent être conçues en fonction des moteurs de
recherche. On en est très loin en France. Par contre on trouve de
très petites sociétés israéliennes ou irlandaises
très présentes sur le WEB qui savent se donner l'apparence
d'être incontournables dans leur domaine grâce à leur
parfaite intelligence du réseau!
Quelles actions peut-on recommander pour assurer la présence des
produits français sur le WEB? Tel pourrait être le sujet d'un
débat dont l'enjeu économique pour la France me semble tout
à fait occulté dans les discours actuels. Au delà de cet
aspect pratique, je crois qu'il convient de s'interroger sur la mondialisation
des échanges qu'engendre Internet et sur les conséquences de
cette mondialisation sur les PME qui à cause d'Internet se voient
propulsées sur la scène mondiale et obligées de revoir
leurs objectifs et leur organisation.
J'espère que ces quelques idées pourront être prises en
compte dans votre consultation et je serais heureux de pouvoir poursuivre avec
vous la réflexion sur un sujet que je connais bien en tant que
enseignant, chercheur et ingénieur en télécommunications.
Philippe CHAILLEY
*
D'abord un constat
Une révolution est en cours, qui va bouleverser nos modes de vie de
façon au moins aussi importante que la révolution industrielle du
dix-neuvième siècle.
Cette révolution se nourrit des formidables progrès
opérés dans le domaine des technologies de l'information et s'est
appuyée historiquement sur deux axes : d'abord l'invention et le
développement de l'ordinateur personnel et maintenant, depuis trois ans,
l'extraordinaire évolution du réseau de réseaux
communément appelé Internet.
Point n'est besoin d'être économiste pour se rendre compte qu'en
la matière, à l'évidence
les Etats-Unis mènent
le bal
. Leur capacité d'innovation technologique a laissé le
Japon, star économique des années 60, 70 et 80 loin
derrière. Quand à
l'Europe
qui connaît des
difficultés d'adaptation structurelles, elle n'a malheureusement pas
jusqu'à présent fait preuve d'une grande créativité
dans ce domaine.
Point n'est besoin non plus d'être un spécialiste pour mesurer
l'ampleur des enjeux en matière de création de richesses, de
croissance et d'emplois pour les pays qui sauront prendre, même en
marche, le train de l'histoire . Il suffit justement d'observer les
remarquables performances de l'économie américaine dont la
croissance actuelle tire son carburant principalement de cette
révolution technologique.
La France accuse un retard considérable en la matière, y compris
par rapport à ses voisins Européens.
Notre
Minitel
, une invention que le monde nous enviait il y a 10 ans,
s'est rapidement sclérosé .
Victime d'une conception trop centralisatrice qui excluait tout apport
créatif extérieur, il n'a pas su être perméable aux
évolutions en cours.
D'atout à l'époque, il est devenu un handicap aujourd'hui car, en
occupant le terrain, il freine l'équipement du pays en ordinateurs
personnels, faisant du parc Français dans ce domaine l'un des plus
pauvres d'Europe .
D'aspect peu engageant, d'accès désespérément lent,
de coût prohibitif, le réseau Minitel est pour tous ceux qui ont
déjà la chance de pouvoir faire des comparaisons, condamné
à brève échéance par la déferlante Internet.
Pourtant il ne tient qu'à vous, Monsieur Le Président, de
transformer cet échec en réussite.
En effet, si l'outil est obsolète, la technologie, elle, existe bel et
bien, et France Télécom possède en l'occurrence un
savoir-faire né de cette expérience dont aucun autre groupe de
télécommunications ne peut se prévaloir.
A l'instar des Américains qui vont dans les mois à venir, mettre
sur le marché les premiers ordinateurs de réseau ou
" NC " pour " Network Computer ", sorte
de petites consoles
de coût modique, permettant d'accéder à toutes les
fonctions et services offerts par l'Internet, pourquoi ne pas, nous
mêmes, profiter de notre expérience et de notre savoir-faire en la
matière pour mettre au point rapidement un Minitel
amélioré offrant les mêmes possibilités?
Ces NC Français devraient, comme naguère le Minitel, être
mis
GRATUITEMENT
à la disposition des abonnés, illustrant
ainsi magistralement la notion de service public à la Française.
Le coût de l'investissement serait amorti en facturant l'accès au
réseau Internet sur la base d'un tarif forfaitaire mensuel, comme cela
se pratique actuellement.
France Télécom, qui a l'avantage de fournir aussi les lignes
téléphoniques pourrait proposer un coût de communication
particulier pour la durée de connexion au réseau qui serait
inférieur au coût d'une communication locale, pratiqué
actuellement, rendant ainsi l'offre encore plus attractive.
Il paraît raisonnable de penser que, dans ces conditions
, la plupart
des
quinze millions de détenteurs d'un Minitel s'équiperaient
d'un tel terminal et que beaucoup d'internautes choisiraient France
Télécom pour leur accès à Internet faisant par
là même de cette société, l'un des plus importants
pourvoyeurs d'accès au monde et lui assurant, au delà d'une
prodigieuse rentabilité financière, une place stratégique
à l'heure ou tous les grands groupes de télécommunications
cherchent à se positionner par rapport aux nouvelles technologies.
L'appel d'air ainsi provoqué stimulerait les énergies
créatives, les services présents sur le Minitel se reportant de
facto sur Internet, d'autres s'y ajoutant, contribuant à augmenter de
façon impressionnante la présence Française sur le
réseau de réseaux, et stimulant l'activité
économique et la créativité technique de notre pays.
Au delà, c'est la France toute entière qui serait gagnante, car
il suffit d'observer les expériences menées ici et là sur
le plan local par certains élus visionnaires et l'intérêt
croissant qu'elles suscitent chez nos concitoyens, toutes catégories
sociales et toutes classes d'âges confondues, pour mesurer le
bénéfice que tirerait notre pays au plan de l'éducation,
de l'enseignement, de l'exercice de la vie sociale et culturelle, de l'exercice
même de la démocratie si une telle initiative était prise.
Hors de nos frontières, une mesure aussi ambitieuse ne pourrait que
susciter l'admiration et l'envie. Il n'est que d'écouter le discours
d'investiture du Président Clinton et l'importance qu'il accorde
à la mise sur réseau de toutes les écoles US pour
apprécier le formidable bond en avant que nous nous serions fait faire
à nous mêmes.
Monsieur le Président, à l'heure ou la France doute, et ou la
tendance dans notre pays est au repli sur soi, il est urgent d'inventer des
occasions de lui redonner confiance en elle, en son pouvoir d'innovation et en
sa capacité à aller vers les autres.
En voici une.
Bernard
GRIMALDI
*
L'INTERNET A DEPASSE LE STADE DE LA CURIOSITE
Selon le quotidien
USA Today
, la Federal Communications Commission (FCC)
devrait approuver aujourd'hui une mesure gouvernementale accordant des
subventions aux écoles primaires et secondaires américaines,
aussi bien publiques que privées, pour réduire leurs coûts
d'accès à l'Internet (connexion et frais de câblage). En
fonction de la richesse de l'école et de sa localisation
géographique, la réduction pourra atteindre 90%. Cette mesure,
cheval de bataille du Président Clinton,
concerne
110 000 écoles et
50 millions de professeurs et
d'étudiants, ainsi que certaines bibliothèques
défavorisées. Les quelques 2,25 milliards de dollars annuels que
coûtera le projet devraient être financés par une taxe
fédérale sur chaque ligne de téléphone, y compris
les " sans fil " . A compter de janvier 1998, un organisme
indépendant (la National Exchange Carriers Association) sera
chargé de collecter et de distribuer les fonds. Une étude
récente, reprise par le SJMN, montre que 20 millions d'américains
considèrent que le réseau des réseaux leur est
désormais indispensable, mais que 9,3 millions de personnes l'ayant
essayé l'année dernière l'ont abandonné, le jugeant
trop difficile à utiliser. L'étude dénombre par ailleurs
28 millions (contre 8,4 millions 15 mois plus tôt) d'utilisateurs
réguliers. Plus de 59% des utilisateurs de courrier électronique
se connectent tous les jours et 40% des surfeurs du Web butinent
quotidiennement. Enfin, un sondage laisse apparaître qu'America OnLine
(AOL) conforte sa position de numéro un, parmi les fournisseurs
d'accès.
Bernard LAMONNIER
*
Lors de notre discussion, nous avons été
amené à parler de la notion de " prosumers " et j'ai
pris l'exemple des musiciens de type RAP. Cet exemple aurait pu être
évidemment tout autre. Par contre je reste convaincu que ces exemples
marketing au sens socio-économique du terme sont fondamentaux dans
l'actuelle évolution de la société de l'information. Les
nouveaux métiers
, générateurs d'emplois de TOUT
niveau, résulteront en grande partie de cette façon de voir.
C'est pourquoi je me permets de vous écrire ce jour pour approfondir un
tout petit peu ce sujet.
Cet envie de vous écrire m'est venue en lisant les nouvelles mesures
européennes concernant l'aide aux PME/PMI de haute technologie et
l'évolution du business Internet aux USA.
Il n'est pas rare aujourd'hui d'entendre que le futur
business
grand
public rentable d'Internet sera constitué de la fourniture d'information
locale ou d'accès rapide à une information simple,
accompagnée de publicités payantes, du type : " quels films
passent dans les salles de cinémas les plus proches ce soir ?
présentez moi un extrait de ce film ?, quelle est l'agence
bancaire/assurance/... la plus proche et ouverte dans l'heure à venir ?
etc... "
C'est la ré-invention du Minitel dont l'expansion aux USA (où son
avenir était presque évident) n'a été brisée
sans doute que par l'intermédiaire de réglementations
protectionnistes américaines (qui ne disposait à l'époque
que du fax) ! C'est la mise à disposition au grand public d'un
réseau déjà vieux ! Ce ne sera sans doute pas un
Super-Minitel mais simplement un
Minitel multimédia
! Ce qu'il y
a de certain en tout cas, c'est que l'Internet, multimédia ou non,
engendrera des richesses donc des emplois dès lors qu'il y aura du
pratique et du "serviciel". Ce qui n'a rien à voir, n'en déplaise
au lobby Wintel, avec la vente forcée de Micro Wintel par
l'intermédiaire d'annonces et de discours péremptoires de Gates,
Grove, Ellison, Mc Cracken etc... d'après lesquels le retard
européen et français proviendraient d'un sous équipement
en micros grands publics, discours qui malheureusement semblent porter. Ce
n'est essentiellement que du marketing, mais avec quel talent et quelle
puissance ! Ils y sont acculés car, sans croissance de leurs ventes,
basées essentiellement sur le renouvellement de l'existant et un petit
peu d'accroissement, ils sont en réalité très fragiles.
Ceci explique la nécessité de ces showbizs d'une part et leur
course à la croissance externe (tendance à
l'"oligopolisme ") d'autre part.
En fait, tout cela pour dire
que le retard de l'utilisation d'Internet en
France (et Europe) n'est pas du tout dramatique en soit
par rapport
à ces annonces. Mais il l'est par contre par rapport à
l'isolement que son ignorance peut amener aux niveaux des entrepreneurs et
décisionnaires. Je m'explique : est-ce le public ou les entreprises qui
sont en retard ? J'ai peur que ce soit surtout les seconds. En effet, Internet
s'est diffusé aux USA par le transfert d'une utilisation au travail vers
celle à la maison. L'intersection de ces deux populations d'utilisateurs
est grande. C'est sans doute la même en France et partout ailleurs mais
ce qui " cloche ", c'est que peu d'entreprises utilisent
Internet :
65 % sont déjà équipées aux USA alors que 50 % en
D, 35 % en F et 30 % en UK l'envisagent seulement. Et là, il faut
craindre cet état de fait, car si Internet, ou tout au moins la
société de communication (ouverture, dialogue, échange...)
qu'elle sous-tend, a changé quelque chose c'est bien cela :
l'informatique (traitement de l'information) devient une partie
intégrante de la stratégie industrielle, ce qui nécessite
que les dirigeants d'entreprise comprennent et s'impliquent dans la technologie
afférente pour rester " dans la course ". Le Commerce et la
Production va changer au niveau planétaire.
Ceci est peut être dramatique car, si les entrepreneurs existants qui
n'évoluent pas vers ce comportement auront sans doute des
problèmes, un manque de créateurs d'entreprises ou de
métiers possédant ces compétences aura des
conséquences énormes sur la nouvelle dynamique économique
nécessaire à l'emploi.
Dans ce contexte, que penser des mesures qui visent essentiellement les PME/PMI
de hautes technologies, plus communément appelées innovantes ?
J'aimerais là reprendre mon exemple de " prosumer ", au
risque
d'être encore un peu long.
On devrait classer de nos jours (très schématiquement) les
acteurs concernés par l'informatique ainsi :
- Les
innovants :
ils exploitent une idée (ou plus souvent en
réalité des résultats de R&D universitaires), la
développent et tentent de la commercialiser. Ce sont des professionnels
qui élaborent et promeuvent des outils génériques. Ils
doivent créer le besoin donc faire du marketing (par opposition à
ventes).
- Les
créateurs :
ils connaissent les clients et tentent de
satisfaire leurs besoins avec les moyens techniques les plus adaptés. Ce
sont des " prosumers ", qui achètent des outils
génériques, les remodèlent selon les besoins de leur
clientèles, y ajoutent (remixent) du(es) contenu(s) et les revendent.
Ils ouvrent des portes dans des marchés nouveaux ou connus mais
croissants. Ils font des ventes.
- Les
utilisateurs finals :
ils achètent pour leurs besoins
propres (entreprises de production ou individus). Ils sont en bout de
chaîne, expriment leurs besoins ou subissent l'offre quelquefois. Ils
font des achats.
C'est pour moi la chaîne de valeur de la haute technologie et chaque
entreprise ou individu d'un de ces types doit se positionner convenablement
pour atteindre ses objectifs. Or que se passe-t-il souvent en France ?
- Les
innovants
n'ont pas trop de problème pour trouver l'argent
nécessaire pour faire leur R&D. Il existe de nombreuses
filières et les nouvelles mesures vont dans ce sens. C'est l'aide
à l'innovation et ceci est très bien.
Par contre, dès que l'on parle de pénétrer les
marchés, le financement vient vite à manquer à ces
innovateurs, alors que les besoins sont dix fois supérieurs. De plus, il
s'agit rarement de nouveaux métiers.
- Les
utilisateurs
et les
innovants
trouvent également
assez facilement de l'argent pour élaborer ensemble un nouveau produit.
Par contre, l'impact sur l'emploi est ici mineur quand il ne s'agit pas tout
simplement de réduire les ressources humaines. Il s'agit essentiellement
de concurrence sur la qualité et sur la rentabilité d'un produit
ou d'un procédé. Ceci est bien sûr essentiel pour conserver
les emplois mais très loin d'être suffisant pour une expansion
vers de nouveaux métiers ou vers une adaptation des métiers
actuels.
- Les
créateurs
ou " prosumers " sont avant tout des
individus qui ont le DESIR d'entreprendre. Pourtant, il leur est très
difficile (en Europe et particulièrement en France) de trouver les
financements nécessaires au développement de leur entreprise. Ils
sont souvent jeunes, ont des idées nouvelles et les banques leur sont
inaccessibles. Sinon, ils ne sont pas considérés comme innovants
et n'ont pas accès aux subventions habituelles. Ils sont de plus
très mal informés.
- Et dans tous les cas, lorsqu'un créateur (innovant ou prosumer)
réussit assez bien et qu'il doit passer à la vitesse commerciale
supérieure, il se fait racheter par un grand (généralement
équipementier en France) pour un prix misérable. Ce n'est pas le
cas aux USA, où la motivation est grande de développer une
affaire et de se faire acheter au prix fort ou tout au moins correct.
L'enjeu est bien au niveau du créateur et c'est comme cela que cela
marche aux US avec un
triple
effet :
-
1) la croissance de ces " prosumers ", associé ou non
à une innovation, est le meilleur générateur d'emploi
nouveaux,
2) le moral entrepreneurial est totalement préservé : c'est le fameux " tout est possible avec un peu d'argent si l'on vend " et
3) ils assurent les débouchés des Innovants car leurs nouvelles idées nécessitent des outils toujours nouveaux qu'ils n'ont pas peur d'employer.
L'esprit d'entreprise ne s'acquiert pas, mais c'est une qualité qui doit être encouragée ; alors que l'innovation (différent de la découverte pour moi) résulte le plus souvent d'une éducation et d'opportunité.
Je pense que ce raisonnement est particulièrement vrai dans le multimédia où des créateurs de contenus, de remixage de contenus, d'interfaces interactives, de dispositifs conviviaux etc... vont émerger, grâce à des outils et des concepts innovants, et vont accéder aux utilisateurs finals. Ils seront demandeurs de matériels parfaitement adaptés. Un exemple très particulier mais fondamental, est le couple (professeur et élèves) en environnement multimédia, qui va en plus faire poser quelques questions sur les revenus engendrés par leur créativité. En fait, la chaîne de valeur multimédia calque exactement celle donnée ci-dessus. Il me semble donc évident que, pour préserver notre culture, exploiter notre patrimoine (au sens large, donc celle et celui qui concourrent à l'économie), il faille aider au développement de ces " prosumers " de toute nature, en leur donnant accès aux financements classiques au même titre que les professionnels innovants, car en retour ils utiliseront les technologies développées et concourront aux adaptations nécessaires à leurs besoins qui sont ceux des utilisateurs finals. Et ces derniers auront de plus en plus leur mot à dire dans une société communicante. Leur diversité (origine nationale, raciale et sociale) devra être prise en compte. Dans ce contexte, la notion de standard va changer, la localisation va devenir primordiale et toute opportunité pourra alors se présenter pour des entreprises innovantes de fournitures high tech pour l'Internet et le multimédia, relayées par des " prosumers " actifs et en prise directe avec leurs clients.
C'est de cette manière également que l'élargissement du marché avec l'Europe permettra de mettre sur un même pied d'égalité les entreprises innovantes. Dans le cas inverse, cet élargissement profitera essentiellement aux américains à nouveau et les entreprises françaises devront au mieux localiser sans réelle valeur ajoutée.
Alain ROSSET
*
Je voudrais vous faire part de l'intérêt que je
porte a votre mission et vous apportez quelques éléments de
réflexion et d'information, du point de vue de l'informatique,
susceptibles de vous apporter de l'aide.
Vous posez trois questions principales comme support de votre réflexion.
Question 1
Les NTIC s'appuient très fortement sur l'informatique en tant que
science (on dit couramment que l'informatique représente 70% des
réseaux. Il me semble donc qu'un facteur de déblocage
réside dans la mise en place d'un corps spécifique d'enseignants
en informatique dans l'enseignement secondaire. Des réflexions sont
actuellement menées en ce sens par divers partenaires de l'Education
nationale qui aboutissent a la demande d'un capes et d'une agrégation
d'informatique. Bien évidemment, cela ne suffira pas, il conviendrait de
réfléchir très soigneusement a des contenus de programme
qui aillent dans le sens de l'émergence, dans le secondaire, de
l'informatique en tant que discipline d'une part et de la mise en place de
l'informatique comme outil et technique pour l'ensemble des enseignants. Je
suis convaincu que l'informatique peut et doit jouer un rôle essentiel en
ce domaine du fait de sa triple nature :
science :
elle s'étudie elle-même, a ses propres
problèmes et génère ses propres solutions
outil :
elle apporte par ses méthodes des moyens d'analyse
nouveaux aux autres disciplines, technologie : elle offre les supports
matériels nécessaires a la mise en oeuvre des
méthodologies nouvelles d'apprentissage.
Question 2
Deux catégories de mesures
pourraient être envisagées :
- Une
catégorie
pour préparer culturellement le pays a
cette révolution technologique de manière a ce qu'il soit apte a
en comprendre les enjeux et a utiliser ces technologies. Souvenons nous de
l'échec cuisant du plan " informatique pour tous " , du
principalement a ce manque de préparation culturel. Cela implique des
moyens consolides pour la recherche en informatique, pédagogie,... et
une très forte interaction entre les divers partenaires impliques.
L'éducation Nationale a un rôle capital a jouer dans ce domaine,
sa responsabilité pleine et entière doit être
engagée sur une telle action.
- Une
catégorie
pour offrir les supports matériels
indispensables au bon fonctionnement de l'ensemble. De ce point de vue, le
problème est complexe, compte tenu de l'état de dépendance
vis a vis des Etats-Unis dans lequel est l'Europe pour les matériels
informatiques. Un plan d'une telle ampleur ne supportera pas du matériel
dépasse et pose en outre le problème bien français du
Minitel. Des réflexions sont menées au sein d'associations comme
SPECIF (Société Professionnelle des Enseignants Chercheurs en
Informatique de France), présidée par mon collègue Max
Dauchet, professeur a l'Université Lille 1.
Question 3
Sur ce point, les recherche récentes en informatique (Data Mining, KDD,
SIAD,...) apportent une réponse évidente aux entreprises pour ce
qui est de les aider a consolider leurs parts de marche et a former leur
personnel. Là encore, me semble-t-il, nous sommes confrontes a un
problème culturel, particulièrement en ce qui concerne les
PME/PMI. J'ai a ce sujet une ou deux expériences qui me font dire qu'il
faut mettre en place tout ce qui peut accélérer les transferts de
savoir, de savoir-faire et de technologie entre le monde de la recherche et
celui de l'entreprise. Certaines mesures récentes prises par le
gouvernement vont d'ailleurs dans ce sens.
Professeur M. LAMURE
Président section informatique
Conseil national des Universités
AH!!!
Enfin un question intéressante!!! Il est en effet grand temps
de se demander si l'Internet doit être utiliser plus en France!!! Je suis
Française actuellement aux States(!) et je peux vous en parler, de
l'Internet! C'est tout simplement génial!!! J'en suis folle! Et ici, ce
n'est pas cher du tout!! Je fais des tas de choses avec, c'est incroyable!
J'envoie quelques e-mail a mon oncle (seul dans ma famille ayant accès
au net), j'écris a des amis aux USA, et croyez moi, ça vdix fois
plus vite qu'une lettre ici (ca peut mettre deux jours à une semaine
pour une lettre, une seconde pour un e-mail!!!). Et ça ne coûte
rien, c'est compris dans l'abonnement! Je peux avoir des renseignements sur la
France, je peux parler avec des gens en France en direct (dans des chat
rooms!), je peux avoir les résultats de foot de Rennes (ma ville!) ainsi
que ceux de n'importe quel sport!
Dans une de mes classe, on utilise le net pour faire des recherches très
poussées sur l'Indonésie et l'on va simuler un débat, me
classe étant l'Indonésie, d'autres classes dans le monde
étant d'autre pays!
Et tout ca toujours en direct!! L'Internet est un engin de recherche et
d'apprentissage intarissable! Je peux passer des heures dessus!!! Mais ce que
je regrette le plus, c'est de ne pas pouvoir écrire a mes parents de
cette façon, car tout cela est trop cher, trop abstrait pour les
Français! J'ai appris tellement de choses et je m'amuse tellement avec
ca! Et surtout je peux vous dire que bientôt qui n'aura pas l'Internet
sera laisse derrière par les américains! Tous le monde a ca ici!
Tout le monde l'utilise pour tout: loisirs, communication, travail, infos, etc!
C'est de cette façon que je sais ce qui ce passe a peu près en
France!
Et enfin, la seule chose que je peux dire est que tout cela va
énormément me manquer quand je rentrerais en France! Je pense que
l'Internet devrais être dans toutes les écoles!
Legrand MARIE
*
J'étais mardi soir à
l'Arche
, où
j'ai eu le bonheur de vous écouter.
Je viens de passer 10 ans aux USA. J'y ai travaillé dans
différentes entreprises américaines, où j'étais le
seul français, à différents postes de
responsabilités.
J'ai vécu deux ans dans le Michigan, six ans au Texas, deux ans à
Washington DC. J'ai été immergé dans la culture
oui, la
culture
américaine. J'ai assisté, et sans doute
participé à l'explosion INTERNET.
Je suis convaincu qu'il se passe quelque chose d'aussi important pour
l'humanité que la découverte de l'imprimerie.
Avant de vous entendre hier au soir, je désespérais de rencontrer
un responsable français qui perçoive l'importance de ce que nous
vivons. L'imprimerie, même s'ils n'en ont jamais bien pris conscience, a
provoqué chez six petites tribus européennes de tels remous qu'en
trois siècles à peine, et sans cesser de s'affronter entre elles,
elles se sont imposées sur les cinq continents.
Que provoquera INTERNET? Pour qui? Et pour Quoi? Nous sommes à
l'orée de quelque chose de fondamental. Je crois vous avoir entendu
mentionner le concile de Trente et la Réforme. C' est bien de cela qu'il
s'agit. Il ne faut pas que votre rapport soit oublié dans le brouhaha .
Quoiqu'il arrive, il faudra continuer le travail commencé.
Merci encore, monsieur le sénateur, pour cette soirée
passionnante.
Arnaud
D'AVEZAC DE CASTERA.
*
Un bel exemple
Message Voici un bel exemple de démocratie directe. Un homme politique
chargé d'une mission que je considère comme extrêmement
importante, choisit de demander son avis à une population
concernée et compétente (au moins en partie). Il est vrai que ne
pas utiliser Internet pour glaner des informations sur Internet serait une
hérésie. Mais cette méthode a le mérite d'exister.
Je suis certain que des idées intéressantes sortiront de ce
forum. A charge de l'état, du gouvernement et de l'Assemblée
Nationale, en particulier, d'en tirer les conclusions qui s'imposeront. Cela
étant dit, j'aimerais que l'on s'interroge sur les apports d'Internet
à la Démocratie, à son fonctionnement. Quels sont aussi
les risques encourus ? Quels changements dans les pratiques politiques,
Internet peut-il amener ?
Marc
*
Un bel exemple : c'est normal ! Je vous lis et m'interroge : Parlons démocratie donc. Internet est accessible à tous et vous pouvez y trouver ce que vous voulez ou ne voulez pas, d'ailleurs, ce qui peut vous enrichir infiniment. Or avec Internet, on ne maîtrise pas celui qui laisse dans un quasi anonymat des messages. Dans la réalité, chacun se doit de prouver ce qu'il dit, d'où la démarche de M. Trégouët, qui paraît être évidente. Je ne comprends pas que vous louangiez ce qui est banal ! et qui devrait être systématique : demander un avis à ceux qui savent, au moins un peu, ce qui touche un domaine novateur et qui annonce une révolution à l'échelle mondial. Meilleures salutations DUPONT
*
Internet permet d'échanger et de communiquer
.
Internet facilite les relations, Internet facilite le débat, mais
Internet ne rend pas les gens plus intelligents. Les News, par exemple, c'est
formidable comme outil de débat/discussion, mais on n'y lit que ce que
les gens y écrivent. Et on y trouvera toujours des argument bidons, des
réflexions non fondées... donc Internet offre la
" possibilité " mais c'est aux gens d'en faire le bon usage.
Et les gens ne sont pas prêt et pas assez mature pour vivre une
" révolution citoyenne "... Cordialement.
HEURTAUD
*
Nous pensons que l'essor d'Internet doit passer en
priorité par un développement de proximité. Les
collectivités locales se doivent aujourd'hui d'équiper leur ville
de cet outil d'aménagement indispensable. L'intérêt du
citoyen internaute commence par l'information et la communication de
PROXIMITE
. Seul le
CONTENU
fera le développement
d'Internet.
Raphaël HERTZOG
*
Démocratie de proximité
Pourquoi pas...
- La prise de contact dès l'école primaire
(encadrée pour éviter les dérapages) ; c'est le moyen de
former les enfants tôt, et on sait d'autre part que les enfants sont de
plus en plus décideurs en matière d'achats :
"
Papa, c'est quand qu'on achète Internet ? Emilie l'a
déjà, et tu sais, j'pourrai aussi faire mes devoirs dessus.
" On fait même une bonne action en créant un marche pour
Bull !
La prime au PC
ou a l'abonnement Internet (une
jospinette
?)
- inciter les projets
lies a Internet, dans le cadre de l'école
et aussi pour les particuliers (ex: au collège, une recherche a faire
sur un sujet, a l'aide uniquement d'Internet)
- une société de téléviseurs français
(cherchez bien, si si, il en reste une) pourrait avoir la bonne idée de
s'inspirer de ses homologues japonais qui ont démocratise Internet :
Internet sans PC, directement intègre au téléviseur
-
aider
au financement de séries d'émissions TV qui
montrent pour tout un chacun l'intérêt qu'il peut retirer
d'Internet (pour les enfants, les ados, les actifs, les chômeurs, le
3
e
âge...)
-
rendre
Internet concret (qu'est-ce que ca peut m'apporter)
plutôt que de le critiquer => passe par une formation des journalistes
Le problème de la
législation
est un autre débat.
Qu'il ne faut pas occulter, certes. Mais je pense qu'on ne doit pas attendre
qu'il soit résolu pour enfin entrer dans l'ère Internet.
Stricher Philippe
*
Idées pour développer
l'accès
:
-Favoriser
au maximum l'accès à Internet dans les
écoles (pour les enfants) et dans les bibliothèques pour les
adultes.
- Mettre en place une politique d'achat de matériel avec renouvellement
régulier.
-
Créer
un poste dans chaque école ou groupe
d'écoles pour assurer la formation (maîtres et
élèves) et aussi la maintenance (budget annuel).
- Pourquoi ne pas
se faire équiper
gratuitement par les
marques ????
Attention prévoir plusieurs machines (1 pour 2 élèves).
- Dans les
bibliothèques
: 3 à 4 machines.
- Demander à France Télécom un
tarif
préférentiel
pour les communications.
Et bientôt il y aura d'autres opérateurs ( concurrence ). Tous
ceux qui y toucheront sont de futurs clients !
Olivier, 25 ans, Japon
*
Quelques humbles pistes :
Baisser
le prix des communications locales
-
Favoriser :
multiplication des sites français, tribune
d'essais pour les jeunes informaticiens, ...
-
Accès Web dans les écoles
, il y aura des volontaires
pour former gratuitement les profs (je suis volontaire!)
-
Arrêter
de parler d'autres réseau qu'Internet et croire
que le
MINITEL
rebondira, ou essayer de faire un réseau
Franco-Français
-
Former (Informer?)
les journalistes TV aux services que peut rendre le
WEB pour qu'ils arrêtent de ne parler que du côté
Pedo-nazi-narco qui me parait d'ailleurs proportionnellement bien moindre que
ce que voit à la TV ou ailleurs.
-
Financer
des sites de service public rendant des services publics:
- toute la paperasse administrative. A vous de compléter la liste
Pour favoriser le développement d'Internet en France, l'Etat pourrait,
sans gros Coûts :
-
aider
les personnes handicapés moteurs, sensoriel et visuel,
à acquérir du matériel informatique à coups
réduits,(ou) et un abonnement plus avantageux,
-
favoriser
l'expansion du télétravail (cela aidera les
chômeurs)
-
faire comprendre
à France Télécom qu'il ne faut
pas remplir les caisse avec des lignes amortie (mais le maintenir en bonne
état, et les rendre plus performantes. IL est possible d'allonger cette
liste/....
B. MICHEL
*
Dans quel pays 60 % des petits écoliers rêvent de
devenir fonctionnaire. Dans quel pays, lorsque l'on pose la question a des
lycéens : " êtes-vous prêt a travailler dans une usine
? " aucune main ne se lève ? Dans quel pays pense-t-on que c'est
en travaillant moins
(retraite a 55 ans, 35 heures de travail...) que
l'on produira plus de richesse pour le pays et donc plus d'emploi ? Dans quel
pays pense-t-on naïvement que c'est en ayant l'emploi comme obsession
première que l'on parviendra a le développer ? Cela fait
maintenant plus de 7 mois que je suis
expatrié en Allemagne
pour mes études (a ce titre, je suis parfaitement conscient de ma
situation privilégiée) et voir de l'extérieur le triste
spectacle auquel se livrent mes compatriotes me fait mal au coeur. Alors j'ai
envie de dire a ceux qui rechignent a faire l'Europe :
Que la France se
réveille ! Le monde ne l'attendra pas !
BONELLI
*
Comment faire découvrir aux enfants
Internet
et
le
multimédia
si les
instituteurs
ne sont pas
intéressés ? J'ai proposé des initiations Internet et
multimédia à des instituteurs mais ces derniers sont pas ou peut
passionner par ces sujets. Si les enfants des milieu ruraux passent à
côté des nouvelles technologies, ils auront des gros
problème dans leurs vie actives. De plus il ne semble que
l'école est le lieu
où la découverte d'Internet est
le plus approprié
Raphaël CHAMEROY
*
INTERNET : Bientôt 30 ans ...
Internet est né en 1969 pour les besoins du Département
Américain de la Défense. Appelé alors
ARPANET
, ce
nouveau réseau permettait de relier les 4 grands sites informatiques
avec pour objectif : " créer un système de communication qui
puisse résister aux dégâts potentiels d'une attaque
nucléaire ". Quelques années plus tard, ce réseau est
cédé aux civils, c'est-à-dire aux universitaires qui
avaient contribué à sa naissance, l'armée se créant
un réseau réservé aux militaires.
Pendant 20 ans, ce réseau se développe avec pour utilisateurs les
universités américaines et les grandes administrations
(musées, bibliothèques,...). Quelques étapes clés :
1982, l'expérimentation du protocole TCP/IP; 1986, création du
réseau NSFnet avec une structure plus solide.
La vraie révolution commence lorsque ce réseau devient facilement
accessible au grand public : 1989 avec l'apparition du
WWW
(World Wide
Web) et surtout 1993 avec le premier navigateur : Mosaïc.
Et c'est l'explosion. Arrive maintenant la nouvelle étape avec
Java
qui va accroître encore l'impact d'Internet, en permettant
l'émergence du
Net Computer
.
Internet est donc né par hasard. Surprenant pour beaucoup de nos esprits
scientifiques et rationnels ! Mais finalement c'est probablement le lot de
toutes les vraies innovations, c'est-à-dire celles qui créent des
ruptures majeures.
Ce développement explosif aux Etats-Unis s'est accompagné pendant
longtemps d'un profond scepticisme en Europe et notamment en France.
Après une longue période d'ignorance pure et simple du
phénomène, on n'a ensuite disserté que sur les limites et
les problèmes, en ignorant la dynamique en cours et la puissance des
énergies focalisées sur Internet.
LES " FAUSSES " LIMITES D'INTERNET
1.L'argent
L'argent. Que n'a-t-on pas écrit ou dit à ce sujet ! L'essentiel
tient en deux phrases : " Internet est un réseau d'amateurs sans
moyens, sans ressources. On peut l'utiliser sans payer, donc il n'y aura pas
d'argent pour son développement. " Et pourtant il se
développe, se professionnalise tous les jours. Des grands groupes - pour
lesquels le mécénat n'est pas dans les moeurs - investissent.
Alors que se passe-t-il ? D'où vient et viendra l'argent ?
Première ressource
: la publicité. Au fur et
à mesure de son développement Internet est devenu un media de
plus en plus important. Pensez à ce réseau comme à celui
de nos routes, en virtuel bien sûr. Et bien comme sur les routes, on
installe des panneaux publicitaires. Avantage supplémentaire c'est un
media interactif, atout pour la communication institutionnelle comme
commerciale.
Deuxième ressource
: l'argent économisé. Il
s'agit là d'une ressource paradoxale, puisque l'on va investir non pas
pour l'argent gagné sur Internet, mais celui économisé par
ailleurs. C'est un outil plus performant de mise en relation avec ses
fournisseurs ou ses clients. Un exemple caractéristique : utiliser des
E-mail à la place de télécopies permet de payer une
communication locale pour communiquer mondialement. Certaines entreprises vont
beaucoup plus loin. Par exemple, ouvrir un site WEB accessible aux clients qui
ont envoyé un paquet express permet de les informer en temps réel
de la position exacte de leur colis tout en désengorgeant le central
téléphonique : amélioration du service et diminution des
coûts. Enfin, rendue jusqu'à présent impossible pour des
raisons de sécurité - voir ci-après -, la vente via
Internet se développe très rapidement aujourd'hui aux Etats-Unis.
Troisième ressource
: le paiement à l'utilisation.
D'abord le coût d'abonnement à un fournisseur de service : de 66 F
à 100 F par mois minimum en France, 20$ aux US, soit un prix du
même ordre que celui d'un abonnement au câble. Jusqu'à
présent l'accès à un site WEB était gratuit.
C'était d'ailleurs un des principes fondateurs du réseau.
Aujourd'hui ce principe s'effondre et on voit fleurir des sites fournissant des
informations payantes. La méthode est simple : la ou les
premières pages d'accès sont gratuites - elles fonctionnent comme
un produit d'appel. Si vous voulez plus d'informations - par exemple un rapport
détaillé -, vous devez entrer un code, code fourni moyennant
paiement d'un abonnement. La plupart des grands media américains ont
ouvert de tels sites.
La sécurité
Deuxième source de tous les maux : Internet n'est pas sûr, on peut
intercepter le contenu de votre communication.
C'est - ou plutôt c'était - vrai. Mais que dire du
téléphone, du fax ou du courrier. Combien de personnes donnent en
confiance leur numéro de carte bleue par téléphone pour
réserver une place de cinéma ou de théâtre ? Quand
on envoie un fax, qui se soucie de savoir où se trouve le fax
récepteur ? Est-il dans le bureau du destinataire ou dans un couloir ?
Avant de parler du
cryptage
, réfléchissons un instant sur
le risque réel lié à Internet. L'envoi est effectué
dans une adresse E-mail identifiée, protégée par mot de
passe. Cet envoi est, dans la plupart des cas, aléatoire en terme
d'origine - je peux envoyer mon message depuis mon bureau, mon domicile, une
chambre d'hôtel,... - et de date. Intercepter dès lors son contenu
suppose de déployer des moyens considérables. De plus, la
sécurité sur Internet a fait des progrès significatifs :
protection par " firewall ", signature électronique,
chiffrement, ... Mon propos n'est pas de dire que Internet présente des
caractéristiques de sécurité absolue, mais qu'elles sont
supérieures à celles observées dans les modes de
communication classique. Bien sûr en cas de flux de données
réguliers et stratégiques - par exemple les échanges
à l'intérieur d'un réseau bancaire -, Internet est
inadapté.
LES " ENCORE VRAIES " LIMITES
WWW = World Wide Waiting
- Tout utilisateur d'Internet a eu la sensation de passer son temps à
attendre, surtout s'il a eu la " stupide " idée de chercher
à utiliser les nouvelles possibilités multimedia ouvertes.
Sensation mélangée de frustration et d'énervement à
regarder l'indicateur qui, sur l'écran, indique le temps restant
à attendre. Ce phénomène est tellement connu qu'aux
Etats-Unis le World Wide Web a été rebaptisé en World Wide
Waiting (" Le monde entier attend ") !
D'où vient cette
lenteur
?
Trois origines : la vitesse des
modems, le site contacté, la performance des réseaux
empruntés.
Les deux premiers problèmes sont aujourd'hui résolus : les modems
sont de plus en plus rapides, les sites sont professionnels. Restent les
réseaux. Le problème ne vient pas tant du manque de
capacité que d'une inadéquation des réseaux
empruntés. Imaginez que tout le trafic automobile soit orienté
sur les chemins vicinaux, délaissant les autoroutes. Quel embouteillage
! Et pourtant les autoroutes seraient vides. C'est la situation actuelle
d'Internet. Le trafic ne transite que par les voies secondaires, la croissance
ayant pris tout le monde de court. Or les grandes artères sont loin
d'être saturées. Conscient de l'importance de ce marché, la
professionnalisation du réseau, c'est-à-dire l'utilisation des
grandes artères, est en cours. Côté marché
Entreprises via les réseaux privés, le problème n'existe
déjà presque plus. De grands opérateurs comme Concert
(British Telecom + MCI) ou Global One (France Telecom + Deutsche Telecom +
Sprint) ont lancé des investissements pour ces grands clients.
Côté grand public, les solutions via le câble (cf. le test
réalisé par la Lyonnaise de Communications à Paris) ou des
lignes de type Numeris vont se développer.
Dernier élément concernant l'engorgement des réseaux :
l'impact de Java
. Cette nouvelle approche permet de diminuer le temps de
connexion : les données étant rapatriées avec une
micro-application - l'applet -, le travail peut se faire en local.
L'équipement des particuliers en terminaux connectés
Internet
On ne pourra vraiment développer des applications grand public que quand
le parc de terminaux sera suffisant. Qu'en est-il aujourd'hui ? Difficile de
répondre en l'absence de statistiques vraiment fiables (plusieurs
utilisateurs pour un abonnement, réseaux d'entreprises connectés
à Internet, ...). Le nombre total d'Internautes est estimé entre
35 et 50 Millions, dont 15 à 20 Millions aux US et moins de 300 000
en France.
La croissance est explosive
: aux US, le nombre a plus que doublé
entre 95 et 96. En France, le boom a vraiment débuté en 96. Dans
les mois et années qui viennent vont arriver sur le marché des
produits qui vont accélérer cette pénétration :
baisse de prix et simplification de l'utilisation (le Netcomputer),
fonctionnalité à l'intérieur de produits mass market
(téléphone mobile et TV Set intégrant la technologie
Java). Vraisemblablement, dans peu d'années, les ménages seront
multi-équipés, un peu comme pour les horloges : qui est capable
de dire rapidement de combien d'appareils il dispose susceptibles de lui donner
l'heure ? Elle se trouve partout : cuisinière, chaîne hifi,
voiture, ordinateur, ...... et bien sûr montre et réveil !
ET DEMAIN ?
Alors Internet va être une déferlante venant tout bousculer
à la vitesse de l'éclair ? Oui en théorie, car les
problèmes techniques vont être résolus. Non en pratique,
car l'inertie des systèmes, des organisations, des habitudes va venir
freiner ce mouvement. Changer de monde, sortir de sa caverne (nous sommes face
à cette rupture un peu comme l'homme de Cromagnon avec la roue !) ne
peut se faire en jour. Le management et l'organisation des entreprises sont
à réinventer, de nouveaux usages sont à imaginer et
à diffuser.
La portée de la rupture est en effet considérable
:
instantanéité des échanges, richesse du contenu possible
(voix, data, image), ouverture du système (tout est compatible et
décentralisé ou décentralisable), coût de
transaction tendant vers zéro. Le monde dans lequel nous entrons est un
monde global. Les Etats-Nation sont et seront de plus en plus
déstabilisés. Les entreprises risquent aussi de se trouver face
à des groupements mondiaux formels ou informels de consommateurs. Des
secteurs entiers sont bouleversés, voire menacés dans leur
existence même : disparition des écrits (banque), diagnostic
à distance (médecine, dépannage,...), transmission directe
des informations numérisées en supprimant l'étape du
support physique (distribution des software, des disques, des films,...),
téléphone via Internet (opérateurs de
télécommunications classiques), ...
Deux
histoires
illustrent bien, je crois, ce qui nous attend et
l'attitude à adopter.
Les surfeurs et le raz de marée Imaginez-vous un instant sur une plage
de Floride, près de Miami, un jour de tempête. Les vagues sont
impressionnantes et pourtant une dizaine de surfeurs sont à l'ouvrage.
Les quelques passants les regardent admiratifs, cherchant à deviner
celui qui va réussir à rester debout. Difficile tant pour ceux
qui sont sur l'eau - performance sportive - que sur la plage - performance
d'observation -. Nous sommes aujourd'hui un peu comme ces passants quand on
regarde les entreprises essayer de résister aux mouvements en cours.
Bien. Mais un esprit un peu plus curieux vient d'apprendre qu'un
raz-de-marée est annoncé pour dans une heure ! Bientôt la
situation va donc être bouleversée. Ceux qui n'ont aucune chance
sont soit sur l'eau debout sur leur planche, soit sur la plage se pensant
à l'abri : les 2 vont être balayés. Le plus sage est pour
ceux qui sont dans l'eau d'être allongé sur leur planche et de s'y
agripper, pour les autres de cesser d'être spectateur. Je crois que pour
nous aussi le raz-de-marée arrive : attention aux situations acquises et
apparemment courageuses; attention à ceux qui ne se croient pas
concernés.
Le bébé dans son landau
Autre petite histoire. Un bébé de 9 mois dans son landau. Un
bébé surdoué, qui a parfaitement analysé tous les
risques liés à l'apprentissage de la marche et ses
conséquences : tomber au début et se faire mal; ensuite pouvoir
se faire écraser en traversant une rue ou agresser; ... Il fait alors le
choix raisonné : rester dans son landau, lieu infiniment plus sûr,
lieu qu'il connaît et où il a déjà ses habitudes.
Drôle de choix, non ? Stupide. Ce bébé va passer à
côté de la vie, rester isolé et finalement dépendant
des autres. Maintenant pensez aux propos si souvent tenus concernant Internet
et plus largement les nouvelles technologies de l'information. Combien, au nom
des risques, affirment qu'il faut rester dans son landau ! Comme le
bébé, ceux qui n'auront pas la vraie lucidité,
c'est-à-dire celle de saisir les opportunités et d'affronter
pragmatiquement ce nouveau monde, se trouveront marginalisés.
Sébastien Patoret,
chargé de la logistique à
l'université coopérative
sans distance du Roannais
*
Dans les années 60 le téléphone en France
était archaïque (
22 à
Asnières
) par rapport
à ses collègues étrangers. Paradoxalement ce fut sa grande
chance. Parce que lorsqu'il fut contraint de se moderniser, il est passé
directement aux centraux numériques, prenant ainsi une
génération d'avance et ouvrant la porte au Minitel,
1
er
succès mondial de télématique grand public.
Aujourd'hui l'administration française EST archaïque, toute sa
culture date des années 50-60. Un exemple navrant : j'ai reçu il
y a quelques semaines, un courrier de l'URSSAFF, où une même
phrase contenait des caractères d'imprimerie et des mentions
manuscrites. Façon de dire " J'ai tellement peu de respect pour
vous que je ne prend pas la peine de rédiger une phrase en bon
français. Ceci vous suffira bien. " Qu'une secrétaire envoie
un tel courrier à un client dans le secteur concurrentiel et c'est le
licenciement justifié- pour incompétence professionnelle
flagrante.
L'administration doit faire sa révolution.
Ce serait le meilleur service (public) qu'elle pourrait rendre à la
nation. Alors, tant qu'à faire, autant qu'elle saute directement une
génération et passe immédiatement à la Fonction
Publique du XXI
e
siècle. Dans la grande vague de
mondialisation et de désengagement de l'Etat, l'administration est la
seule activité où celui - ci reste largement majoritaire en
influence.
Ce serait tout à l'honneur des responsables politiques actuels
d'initier cette grande réforme.
On pourrait même s'offrir le
luxe, sur un tel sujet qui devrait être consensuel, de confier à
la droite au chômage le soin de concevoir une réforme
réellement intelligente, sérieuse et à long terme et
à la gauche au gouvernement le soin de motiver les fonctionnaires pour
qu'ils réclament eux-mêmes cette modernisation.
Naturellement les technologies de l'information seront au coeur de ce grand
changement.
Comme les instituteurs du siècle dernier, en charge
d'alphabétiser tout un peuple et fabriquer une génération
d'ingénieurs, les fonctionnaires doivent être les hussards de la
société de l'information. Mais on ne peut pas espérer une
information complète de la part de l'administration. Bien au contraire,
elle est non seulement souhaitable pour la démocratie mais elle devient
nécessaire. Dans le Monde, plus ou moins régi par les principes
libéraux (au sens économique strict), les Etats qui ont
compétence dans des domaines régis, théoriquement, par le
marché sont eux aussi en concurrence économique. A charge pour
les gouvernements d'améliorer leur efficacité. Or l'une des
règles de l'efficacité libérale est l'accès
immédiat et complet à l'information, indispensable pour que la
concurrence s'exerce en toute transparence.
Robert BRANCHE
*
Alors qu'il devient enfantin de mettre sur le web n'importe
quel document . Il devient impératif pour le gouvernement d'imposer aux
administrations la diffusion d'informations relevants de l'état et
gratuitement : la loi, le journal officiel, les annonces légales, les
supports d'enquête d'utilité publique etc ... (liste surtout pas
exhaustive) Internet doit être un lieu obligé pour les
informations légales La démocratie l'exige . merci
Alain LACHON
*
L'avenir d'Internet pour les communications entre
administration, transfert de document, les textes de lois et
réglementation ?
Communication entre fonctionnaires
:
Je considère que tous
les textes administratifs devraient
être accessibles sur Internet. Il devrait en être ainsi des codes,
lois et règlements. Or, le Secrétariat général du
gouvernement vient de signer la reconduction de l'exclusivité de la
publication des codes en faveur d'une société privée qui
les publient exclusivement sur papier. Il faut modifier ces procédures
archaïques. D'ailleurs, le Ministère des Finances et plusieurs
autres institutions viennent de les outrepasser parce que la demande et la
logique l'exigent et ont mis à la disposition des Français
plusieurs serveurs où l'on trouve la réglementation. Aujourd'hui,
pour disposer du code des communes, il faut interroger un serveur japonais ou
un serveur allemand!
L'Etat doit se réformer. Internet doit l'y
aider
. Amicalement.
ALTERNET
III. CONSULTATION DES INTERNAUTES |
||
|
||
(Attention Important : cette consultation n'est pas à confondre avec un sondage. Les visiteurs du site " www.mission-tregouet.fr " (plus de 16.000) ont pu répondre à quatre questionnaires, pendant plus de 1 an. Ils ont répondu selon le temps dont ils disposaient soit à l'ensemble des questions, soit seulement à celles qui leur paraissaient les plus pertinentes. Aussi, cette consultation n'a rien de scientifique. Nous nous sommes contentés d'établir la moyenne sur 10 (jusqu'à la 3° décimale) des notes que les internautes ont attribués à chaque question |
||
Première série de questions : INTERNET ET L'EDUCATION |
||
|
|
Moyenne
|
1 |
Les matériels disponibles dans les écoles sont obsolètes ou en quantité insuffisante. |
8.374 |
2 |
Il faut trouver les moyens pour que les enseignants puissent accéder aux banques de programmes, aux banques de données aussi souvent et aussi longtemps qu'ils le veulent, et ce, sans avoir le souci de trouver des budgets pour payer les connexions, et régler les droits d'auteurs. |
8.052 |
3 |
Il faut former les enseignants pour qu'ils utilisent plus facilement les NTIC. |
7.898 |
4 |
Il n'y a pas de budget dans les établissements d'enseignement pour payer les abonnements à Internet et les coûts de communication. |
7.740 |
5 |
D'être intégré dans un grand réseau Intranet départemental. L'enseignant qui disposerait alors d'une machine plus simple (de type PC Net ou Network Computer) pourrait télécharger instantanément le programme qui l'intéresse tout en conservant en résidant ou en local les logiciels dont il se sert le plus fréquemment. Les liaisons entre les établissements d'enseignement et les serveurs départementaux d'Intranet et les droits d'auteur étant réglés par l'Etat et les Collectivités locales, les enseignants disposeraient alors de plus de programmes, d'accès à des bases de données ou à des banques de programmes, sans limitation du durée et ce, sans avoir le souci de trouver le moyen de payer les communications et les droits d'auteurs. |
7.638 |
6 |
Les enseignants ne sont pas formés pour se servir des NTIC. |
7.508 |
7 |
Il faut, avec l'aide des enseignants, réaliser des programmes de qualité répondant à l'attente des enseignants, en laissant les NTIC dans un rôle d'outil, et non comme une démarche pédagogique se substituant au rôle présentiel de l'enseignant. |
7.454 |
8 |
Il faut prendre des mesures pour permettre aux enseignants d'acquérir personnellement des matériels et des logiciels informatiques dans des conditions particulièrement favorables. |
7.010 |
9 |
Il faut améliorer l'ergonomie des NTIC pour que leur usage devienne plus facile et plus naturel. |
5.596 |
10 |
Les techniques le permettant désormais, il faut attacher une attention particulière à la qualité de l'image (grandeur et définition de l'image) et à la qualité du son dans les salles de cours et les amphis. |
5.528 |
11 |
Les enseignants pensent que les NTIC ne peuvent pas leur être utiles dans leurs programmes d'enseignement. |
5.220 |
12 |
Le réseau Renater ne répond pas à tous les problèmes qui se posent aux enseignants pour l'usage d'un réseau. |
5.182 |
13 |
Il est difficile d'avoir plusieurs e-mail pour un même abonnement à Internet. Il faudrait de plus des outils de courrier électronique pensés pour les groupes scolaires (mail public et privé, mail au responsable). |
4.886 |
14 |
D'installer des micros ordinateurs dans chaque classe en sachant que chaque enseignant doit régler son problème seul, doit accepter de voir son matériel tomber dans une obsolescence rapide, et ne peut disposer que d'un nombre plus réduit de logiciels en raison des coûts élevés liés au nombre de sites. |
3.678 |
15 |
Les problèmes des droits d'auteur ne sont pas bien résolus et les enseignants craignent de se mettre dans l'illégalité . |
3.652 |
Deuxième série de questions : INTERNET et L'ENTREPRISE |
||
1 |
Les chefs d'entreprises ne sont pas suffisamment informés du potentiel d'Internet pour leur entreprise. |
9.162 |
2 |
Les Pouvoirs Publics devraient accélérer la mise en place des systèmes de cryptage aux normes internationales et favoriser la sécurisation des transactions financières sur Internet. |
8.948 |
3 |
L'utilisation du réseau Internet dans toutes les relations entre les entreprises et les diverses administrations (URSSAF, ASSEDIC, Mutuelles, Impôts, etc.) pour les déclarations comme pour les paiements devraient être favorisée par les Pouvoirs Publics. |
8.882 |
4 |
Les administrations françaises en investissant elles-mêmes sur des architectures réseau du type Internet et dans des matériels et logiciels de nouvelle génération devraient montrer l'exemple à l'ensemble des entreprises françaises. |
8.256 |
5 |
Les liaisons numériques ne devraient pas être globalement (installation, abonnements, coût de connexion) plus onéreuses pour les entreprises que les liaisons RTC. |
8.138 |
6 |
Le coût des Liaisons Spécialisées est trop onéreux. |
8.110 |
7 |
Le système de courrier électronique (par e-mail) devrait disposer d'une fonction d'authentification de l'expéditeur (et donc donner une validité juridique à celui-ci). |
8.074 |
8 |
Les coûts d'abonnements au réseau France Télécom et les coûts de connexion sont trop élevés. |
7.670 |
9 |
Les bandes passantes mises à disposition des entreprises devraient être élargies. |
7.586 |
10 |
Les entreprises craignent qu'Internet soit une brèche permettant des intrusions externes dans le système d'information de l'entreprise. |
7.304 |
11 |
Les transactions financières sur Internet ne sont pas encore fiabilisées et n'y permettent donc pas encore le commerce en toute sécurité. |
7.234 |
12 |
Les coûts d'abonnements et de connexion au réseau devraient être moins onéreux pour les entreprises. |
7.106 |
13 |
Les connexions devraient être fiabilisées (contrat de qualité avec les opérateurs) pour ne plus assister aux trop nombreuses interruptions actuelles. |
6.916 |
14 |
Les débits sont trop lents et font perdre trop de temps au personnel de l'entreprise. |
6.804 |
15 |
Internet ne garantit pas la confidentialité et la sécurité y est insuffisante (le cryptage n'est pas encore développé). |
6.796 |
16 |
Le prix des licences multiples pour les entreprises est trop élevé et ne favorise pas le travail de groupe. |
6.736 |
17 |
Les temps d'amortissement comptable dans les bilans sont inadaptés par rapport à la réalité d'usage des équipements informatiques. |
6.726 |
18 |
Le système de courrier électronique (par e-mail) devrait disposer d'une fonction d'accusé de réception. |
6.692 |
19 |
Parce que la stratégie sur les matériels, les logiciels, les architectures développées par les grands acteurs mondiaux (Network Computer, NetPC, OS/2, Pentium, PowerPC, etc.) sont souvent antagonistes et que les responsables d'entreprise n'ont pas une vision suffisamment pérenne des futurs développements informatiques. |
6.598 |
20 |
À l'encontre des équipements habituels, les professionnels de l'informatique n'accordent pas assez d'importance à l'information et à la formation des chefs d'entreprise. |
6.528 |
21 |
Les coûts réels informatiques (formation, maintenance, etc.) sont nettement plus élevés que les simples coûts d'investissement dans des matériels et logiciels. |
6.500 |
22 |
Il n'y pas encore assez d'entreprises et de sites français sur Internet. |
6.464 |
23 |
Les coûts de formation du personnel, liés à la mise sur le marché de nouvelles versions de logiciels, à un rythme trop rapide, sont trop lourds pour l'entreprise. |
6.324 |
24 |
Les fournisseurs d'accès devraient plus assister les entreprises au niveau de la formation et de l'aide en ligne. |
6.000 |
25 |
La question des Droits d'Auteurs sur Internet devrait être clarifiée. |
5.982 |
26 |
Les recherches sur Internet sont encore trop complexes et trop imprécises pour les résultats obtenus. |
5.486 |
27 |
La configuration d'une machine pour l'utilisation d'Internet est difficile (d'autant plus s'il s'agit d'une vieille machine). |
5.482 |
28 |
Les banques, en raison de l'obsolescence rapide des matériels et logiciels informatiques n'accordent pas les mêmes conditions financières pour l'acquisition de tels matériels que pour les autres types d'équipement (machines outils, équipements de production, etc.). |
5.304 |
29 |
Il est à craindre que les personnels emploient leur poste Internet (courriers personnels, consultations personnelles, jeux, etc.) à d'autres fins que celles qui sont bénéfiques dans l'entreprise. |
5.074 |
30 |
Il n'y a pas de véritable marché de reprise des matériels informatiques ce qui rend difficile le remplacement de ceux-ci. |
4.756 |
31 |
Internet est encore un gadget et n'est pas utile à l'entreprise pour augmenter son chiffre d'affaires. |
4.780 |
32 |
Autre rédaction de la proposition précédente mais entraînant un comportement différent : les investissements en informatique sont souvent reportés parce que ce report permettra avec le même montant de dépense d'acquérir un matériel plus puissant plus rapide et moins cher. |
4.686 |
33 |
Les investissements sont sans cesse reportés parce que la presse spécialisée et les constructeurs annoncent de nouveaux matériels et de nouveaux logiciels dès le lendemain de la sortie d'un équipement . |
4.468 |
34 |
Les équipements informatiques sont trop rapidement obsolètes. |
4.430 |
35 |
Les investissements en informatique sont souvent reportés parce que la loi de Moore nous permet d'être assurés que le même matériel de même puissance et aux mêmes capacités sera beaucoup moins cher quelques mois plus tard. |
4.350 |
36 |
Les connexions sont trop souvent interrompues. |
4.098 |
|
Troisième série de questions : INTERNET ET L'INTERNAUTE |
|
1 |
Coût des temps de connexion trop élevé. |
8.859 |
2 |
Pouvoir accéder aux services publics (ANPE, ASSEDIC, URSSAF, CAF...) par Internet. |
8.568 |
3 |
Augmenter la bande passante à disposition de chaque internaute. |
8.467 |
4 |
Taxer les temps de connexion de façon forfaitaire et non en fonction de la durée. |
8.176 |
5 |
Les responsables de la Société (Elus, chef d'entreprises, etc.) n'utilisent pas suffisamment eux-mêmes Internet. |
7.885 |
6 |
Accélérer la mise en place de réseaux remplaçant les lignes téléphoniques (câbles, satellites...). |
7.744 |
7 |
Appliquer une TVA réduite sur les ordinateurs et les logiciels. |
7.730 |
8 |
La TVA sur les matériels et les logiciels est trop élevée. |
7.577 |
9 |
Les débits sont trop faibles. |
7.486 |
10 |
Le matériel est trop coûteux. |
6.886 |
11 |
Favoriser le développement de sites en langue française. |
6.790 |
12 |
Les paiements informatiques ne sont pas sécurisés. |
6.771 |
13 |
Pouvoir accéder au Minitel depuis l'Internet à moindre coût et de façon conviviale. |
6.566 |
14 |
Fiabiliser les connexions en demandant aux opérateurs de respecter une charte de qualité. |
6.495 |
15 |
Offrir des formations continues via Internet à moindre coût. |
6.376 |
16 |
Disposer d'un matériel de type Network Computer ou PC Net (rassemblant les avantages du Minitel et de l'Internet) mis à disposition des foyers dans les meilleures conditions pour accélérer l'implantation d'Internet tout en protégeant les services déjà existants. |
6.352 |
17 |
Favoriser l'installation de l'Internet sur les téléviseurs. |
5.783 |
18 |
Créer un véritable service de formation, d'aide et d'information pour les internautes. |
5.544 |
19 |
Le matériel devient trop rapidement obsolète. |
5.465 |
20 |
Il n'y a pas de terminaux adaptés à l'ensemble de la population. |
5.426 |
21 |
Création d'un réseau téléphonique réservé à Internet. |
5.379 |
22 |
Le cryptage des données n'est pas satisfaisant. |
5.335 |
23 |
Coût d'abonnement trop élevé. |
4.971 |
24 |
Il n'y a pas assez de sites en français. |
4.908 |
25 |
Les logiciels sont trop vite dépassés. |
4.827 |
26 |
Les connexions sont coupées trop souvent. |
4.472 |
27 |
La possibilité d'avoir plusieurs adresses E-mail par abonnement (avec un outil les gérant) |
4.448 |
28 |
L'Internet n'est pas protégé juridiquement. |
3.874 |
29 |
Il n'y a pas de règle applicables à tous les pays. |
3.439 |
30 |
Il est difficile de trouver des sites des autres pays francophones. |
3.277 |
31 |
Le nommage est compliqué (syntaxe des URL). |
2.904 |
|
Quatrième série de questions : Nous avons demandé aux internautes visitant le site " www.mission-tregouet.fr " de classer par ordre de préférence les 134 propositions et 29 sous-propositions faites par M. Patrice MARTIN-LALANDE dans le rapport qu'il a remis à Monsieur le Premier Ministre. |
|
1 |
La tarification forfaitaire mérite d'être expérimentée très vite. L'existence d'une boucle locale forfaitaire sera de nature à développer l'adhésion du grand public à l'Internet, comme cela a été le cas aux Etats-Unis et au Canada où les opérateurs de télécommunications proposent une tarification forfaitaire pour les communications locales. Il faut encourager d'une manière générale toutes les offres de raccordement (téléphonique et autres) à prix forfaitaire. |
9,165 |
2 |
Il faut mettre en ligne gratuitement le Journal Officiel en s'appuyant au maximum sur les fonctionnalités qu'offre le réseau l'Internet. |
9,038 |
3 |
Promouvoir les accès haut-débits : câble, RNIS, hertzien, satellite. |
9,021 |
4 |
Les informations actuellement disponibles gratuitement par simple documentation écrite doivent l'être également en ligne. |
8,866 |
5 |
Autoriser la diffusion d'offres d'emplois |
8,794 |
6 |
La TVA sur l'accès à l'Internet devra être ramenée au niveau du taux réduit, c'est à dire 5,5 %. |
8,783 |
7 |
Mettre en réseau les données que détiennent les bibliothèques, comme la Bibliothèque Nationale de France, la bibliothèque du Parlement, la bibliothèque Georges Pompidou, etc. |
8,704 |
8 |
Lever les obstacles à l'utilisation, dans des délais raisonnables et à un juste prix, de la voie de retour des réseaux du plan câble. |
8,660 |
9 |
Elargir le projet de connexion des collèges et lycées à l'ensemble des établissements, de l'école primaire à l'université. Il est proposé, dans un délai de 3 ans, que tout élève ou étudiant sortant du système scolaire maîtrise la pratique des réseaux électroniques. |
8,584 |
10 |
Renforcer la présence des Administrations publiques sur l'Internet, notamment par la mise en ligne systématique et dans la mesure du possible gratuite des données publiques (textes juridiques, journaux officiels, fonds documentaires et patrimoniaux...). |
8,517 |
11 |
Ouvrir sur l'Internet les bases de données de présentation des livres de la BNF et des autres bibliothèques. |
8,502 |
12 |
Promouvoir la messagerie électronique à l'école et attribuer à chaque étudiant une adresse électronique, dont la boîte sera, pour lui, accessible de partout : lieu scolaire, lieu public ou dans le milieu familial. |
8,482 |
13 |
Libéraliser les algorithmes largement utilisés, du niveau du RC4 - 40 bits. |
8,469 |
14 |
Permettre les recherches sur les livres numérisés depuis l'Internet |
8,446 |
15 |
Un document imprimé payant de
la Documentation
Française, en rupture de stock,
|
8,379 |
16 |
Favoriser la consommation de produits multimédia, grâce à un abaissement à 5,5 % de la TVA sur les produits et services multimédia : les CD-ROM, l'accès à l'Internet et les services en ligne. |
8,374 |
17 |
Développer le paiement électronique sur l'Internet des factures émises par les services publics et répercuter sur les consommateurs les économies engendrées. |
8,366 |
18 |
Les formulaires doivent être mis en ligne dans les serveurs Web ministériels. |
8,346 |
19 |
Mettre en ligne, dans des conditions à définir, les thèses des étudiants qui le souhaitent et certains supports de cours à l'échelle nationale. |
8,282 |
20 |
Obtenir rapidement la normalisation, au moins au niveau européen, des protocoles de paiement sécurisés, de façon à utiliser en France l'acquis en matière de cartes à puces. |
8,230 |
21 |
Dégager les moyens nécessaires et significatifs pour intégrer l'Internet aux grands chantiers tel que l'Education, ou la réforme de l'Etat. |
8,228 |
22 |
Permettre aux entreprises d'envoyer leurs déclarations fiscales, sociales, douanières via l'Internet. |
8,191 |
23 |
La Documentation Française devra faire le choix, pendant un temps limité mais nécessaire pour convaincre les citoyens, de diffuser gratuitement sur l'Internet des documents imprimés qui sont aujourd'hui payants. |
8,151 |
24 |
Multiplier les expérimentations de transactions administratives en ligne. Penser aux déclarations administratives en ligne. |
8,143 |
25 |
Intégrer au Bottin administratif les adresses électroniques des serveurs et des personnes des différentes administrations. |
8,119 |
26 |
S'assurer que l'ensemble des serveurs administratifs offrent des outils de recherche aussi simples que possible Les sites gouvernementaux et administratifs doivent se doter d'un moteur de recherche facile d'utilisation pour l'utilisateur. |
8,111 |
27 |
Les marchés publics doivent rapidement être accessibles en ligne. |
8,082 |
28 |
La France doit affirmer son attachement au développement de systèmes informatiques ouverts, fondés sur des standards publics permettant la plus grande interopérabilité des terminaux, des réseaux et des services. |
8,037 |
29 |
Renforcer la présence stratégique d'experts francophones dans les instances internationales de normalisation pour que les nouvelles normes qui s'élaborent permettent le plurilinguisme. |
7,973 |
30 |
Promouvoir la création de contenus éducatifs en ligne : par l'augmentation du budget affecté aux " licences mixtes " (éditeurs et ministère de l'Education nationale), ou en créant une nouvelle ligne budgétaire dédiée aux produits multimédia interactifs, avec un mécanisme comparable à celui du livre scolaire. |
7,958 |
31 |
Aider à la création de bases de données et à la mise en réseau (interne et externe) des institutions disposant de bases de données patrimoniales (musées, bibliothèques, etc.). |
7,944 |
32 |
Renforcer le programme de formation sur les NTIC des enseignants et futurs enseignants. |
7,893 |
33 |
On pourra également
encourager les foyers à
s'équiper d'une deuxième ligne télépho-
|
7,855 |
34 |
Développer la possibilité donnée aux candidats de s'inscrire aux examens et concours par l'Internet. Y faire figurer les résultats. |
7,851 |
35 |
Créer sur l'Internet une offre sur la France et son patrimoine culturel destinée aux publics étrangers en langue étrangère, dans le prolongement des initiatives déjà prises par le Ministère de la culture et le Ministère des affaires étrangères. |
7,849 |
36 |
Accorder une réduction d'impôt sur le revenu égale à 20 ou 25 % du coût d'achat d'un équipement informatique communicant (PC familial avec modem, modem seul, etc.) dans la limite de 10 000 F. |
7,848 |
37 |
L'utilisation du " fr. " doit être encouragée. Il serait utile par exemple d'aligner le prix et les délais d'attribution pour la déclaration sous " .fr " sur ceux correspondant au " .com ". Le prix payé par l'utilisateur final, en France, comprend non seulement le coût de l'enregistrement au NIC France mais aussi un surcoût d'intermédiation prélevé par les fournisseurs de service français. |
7,838 |
38 |
Une harmonisation et une simplification au niveau européen de la TVA en ligne sont souhaitables. |
7,835 |
39 |
Les éditeurs de progiciels de gestion destinés aux entreprises doivent pouvoir intégrer les télédéclarations dans leurs produits. |
7,822 |
40 |
Utiliser les potentialités du réseau pour le soutien scolaire. |
7,810 |
41 |
Soutenir les initiatives et accompagner financièrement le développement des autoroutes de l'information francophones par une démarche véritablement multilatérale. La France, le Québec, et le reste du Canada doivent unir leurs forces. |
7,778 |
42 |
Un site d'information sur les métiers doit être développé à la fois par l'ONISEP et par les entreprises elles-mêmes pour répondre de façon pratique aux questions des jeunes. |
7,771 |
43 |
Etendre la libéralisation des infrastructures de communication. Cette proposition vise à créer en France des infrastructures alternatives de télécommunication, nécessaires pour la régulation du marché des prix par la concurrence. |
7,756 |
44 |
Créer un Intranet éducatif : pour les élèves d'écoles primaires et de collèges, cet Intranet donnerait accès à une liste limitée de serveurs du réseau l'Internet. Pour les lycées et universités, l'accès serait libre. |
7,720 |
45 |
Créer un site public hébergeant gratuitement les informations concernant les associations reconnues d'utilité publique. |
7,679 |
46 |
L'Etat doit constituer un réseau Intranet et peut-être des réseaux extranets permettant aux agents publics de s'échanger des informations, d'accéder à des fonds documentaires, de gérer des fichiers en commun, de suivre le déroulement d'un projet, de mieux individualiser les réponses,... |
7,655 |
47 |
Informer et aider les entreprises (notamment les P.M.E.) pour développer l'usage de l'Internet dans une optique commerciale. |
7,652 |
48 |
Expérimenter en milieu rural des solutions de raccordement à l'Internet via des satellites de télécommunications couvrant largement l'hexagone. |
7,641 |
49 |
Expertise, sous l'égide du ministère du travail et des affaires sociales, en liaison avec les partenaires sociaux, de la réglementation relative au travail à domicile et de son application, en vue d'une actualisation de cette réglementation, prenant en compte le télétravail à domicile. |
7,635 |
50 |
Une transposition rapide de cette directive dans notre droit interne (courant 1998) prenant en compte les spécificités du commerce électronique permettra à la France de bénéficier, dans les meilleurs délais, d'un dispositif juridique sécurisant l'ensemble des transactions électroniques. |
7,634 |
51 |
Multiplier les points d'accès publics au multimédia. |
7,629 |
52 |
Soutenir la création de produits et de logiciels multilingues de qualité, notamment de moteurs et de serveurs de recherche français, véritables annuaires électroniques du Web qui répertorient et indexent automatiquement les contenus mis à disposition, outils qui, pour l'instant, ont été mis en place en grande partie par les anglo-saxons. |
7,618 |
53 |
Elargir les conditions d'attribution du fonds régional d'aide au conseil pour les PME, ou FRAC, afin d'inclure les prestations d'assistance au commerce électronique et à la communication électronique. Poursuivre la libéralisation de la cryptologie. |
7,594 |
54 |
Mobiliser les grandes écoles d'administration afin qu'elles intègrent l'utilisation des NTIC dans leur programme de formation. |
7,575 |
55 |
DGE (Dotation globale d'équipement) : Inciter les préfets à privilégier, si la situation locale s'y prête, les équipements informatiques scolaires lors de l'établissement de la liste annuelle des opérations à subventionner. |
7,556 |
56 |
L'Etat doit aider les entreprises à se protéger en leur conseillant des moyens de chiffrement forts leur assurant une parfaite confidentialité de leurs échanges tout en permettant l'application de la loi française. |
7,532 |
57 |
Mettre en oeuvre les jumelages électroniques et les échanges en ligne entre écoles françaises et étrangères. |
7,531 |
58 |
Favoriser l'adoption d'une charte de coopération internationale sur l'Internet Se préparer au commerce électronique. |
7,490 |
59 |
Accorder à la presse électronique les avantages fiscaux de la presse papier. Délivrer un agrément aux sites répondant à certains critères. |
7,474 |
60 |
Faciliter l'accès de la presse aux données publiques afin d'encourager le développement de services électroniques de presse : l'Administration doit être en mesure de fournir les données qu'elle produit, soit gratuitement soit à un coût raisonnable, correspondant au coût de la mise à disposition de ces données. |
7,463 |
61 |
La France doit jouer la carte du RNIS : cela pourra passer par la communication auprès du grand public et des entreprises que le RNIS est le moyen adapté à leurs connexions l'Internet, par l'aide à l'installation de lignes RNIS chez les particuliers, ou encore par des aides directes aux fournisseurs d'accès dans leurs offres de connexion via le RNIS Hertzien. |
7,447 |
62 |
Défiscaliser sur un an les investissements liés à l'acquisition du matériel nécessaire : ordinateur à domicile, ligne RNIS, serveur d'entreprise. |
7,421 |
63 |
Offrir sur le réseau en libre accès une méthode d'auto-apprentissage du français langue étrangère. |
7,396 |
64 |
Chaque administration doit veiller à former les agents publics les plus concernés à l'EDI et sensibiliser les responsables. |
7,394 |
65 |
Demander à la Commission Européenne la création de nouveaux programmes qui promeuvent la diversité linguistique de l'Europe dans les services en ligne. |
7,386 |
66 |
Il est urgent d'intégrer le multimédia dans les actions de formation professionnelle. |
7,369 |
67 |
Lancer de nouvelles expérimentations en 1997 et au delà pour continuer de développer le tissu français d'entreprises innovantes du multimédia. |
7,352 |
68 |
Promouvoir l'autodiscipline des acteurs de l'Internet Il importe que les pouvoirs publics apportent leur soutien à la mise en oeuvre de la future charte. |
7,316 |
69 |
Amplifier le plan de numérisation des données patrimoniales de l'Etat et des collectivités locales par un soutien financier renforcé. Développer les partenariats avec le secteur du tourisme et les industriels pour enrichir le contenu des services. |
7,311 |
70 |
Avant toute introduction d'équipements informatiques dans les établissements scolaires, privilégier systématiquement la concertation et le partenariat entre les acteurs concernés. |
7,298 |
71 |
Former les professionnels aux nouvelles technologies, en particulier au sein des écoles de journalisme. |
7,281 |
72 |
Inviter les partenaires sociaux à négocier à tous les niveaux, interprofessionnel, branches, entreprises, pour donner un cadre au plus près des réalités professionnelles à l'exercice du télétravail salarié et ménager les garanties sociales nécessaires à son développement. |
7,275 |
73 |
Fournir à chaque agent public une adresse électronique d'ici l'an 2000. |
7,267 |
74 |
Il sera opportun de promouvoir l'ensemble des initiatives visant à une meilleure information des consommateurs. Aussi, comme sur Minitel, la DGCCRF devra ouvrir un serveur sur l'Internet dédié à cette information. |
7,247 |
75 |
La mise en réseau de l'Administration doit associer les collectivités locales en les intégrant à des réseaux extranets. |
7,239 |
76 |
Il est indispensable d'identifier au sein de chaque administration les personnes compétentes dans l'utilisation des NTIC. |
7,219 |
77 |
Coordonner les actions menées dans les différents ministères ainsi qu'à l'échelle européenne. De façon à développer l'archivage exhaustif des richesses du patrimoine public, la possibilité pour les chercheurs de travailler virtuellement sur ces richesses. |
7,219 |
78 |
Encourager les logiques de nommage intuitif des noms de serveurs et domaines. |
7,207 |
79 |
Déduction sur le bénéfice imposable des sociétés de 20 à 25 % du coût d'achat du matériel informatique âgé de moins de quatre ans et remis à un établissement d'enseignement en bon état de fonctionnement. |
7,197 |
80 |
L'Internet doit évoluer dans une perspective multilingue : le réseau ne doit pas faire l'objet d'une adaptation a priori aux besoins des non - anglophones. |
7,176 |
81 |
Redéployer des moyens notamment au sein de l'Administration et dans l'Education nationale. Développer une gestion mixte des projets entre l'Etat et le privé, notamment dans le domaine de l'éducation, de l'équipement des lieux publics. |
7,164 |
82 |
Les concours administratifs doivent être réorientés afin de tenir compte des NTIC dans le fonctionnement de l'administration. |
7,134 |
83 |
Pour les entreprises françaises devant utiliser PGP dans le cadre de leurs relations internationales (réponses à un appel d'offre, etc.), autoriser l'utilisation temporaire de PGP en l'informant sur les dangers que recouvrent cette utilisation, sur le caractère exceptionnel que devrait avoir l'utilisation de ce type de procédé de chiffrement ainsi que sur l'importance de maîtriser l'identité de leurs utilisateurs au sein de l'entreprise. |
7,126 |
84 |
Développer l'interactivité des services d'information afin de permettre au lecteur d'obtenir l'information qui convient le plus à son attente. |
7,108 |
85 |
Soutenir les projets d'activités périscolaires : classes de découverte multimédia. |
7,096 |
86 |
Mettre en oeuvre un plan stratégique international de l'enseignement à distance et de la téléformation |
7,092 |
87 |
Qualifier les concepts juridiques de la création. Concernant les procédures d'identification et de codage des oeuvres, l'harmonisation des systèmes est menée tant au plan international que communautaire et national. |
7,038 |
88 |
Promouvoir la certification internationale des systèmes d'identification des oeuvres. |
7,022 |
89 |
Systématiser l'autorisation pour les élèves et les étudiants de rendre des copies sous forme dactylographiée. |
6,963 |
90 |
Fédérer autour d'un projet et d'un cadre normatif commun toutes les expérimentations de téléprocédures déjà mises en oeuvre par certaines administrations. |
6,945 |
91 |
Développer le partenariat entre le SCSSI et le Ministère de l'industrie pour étoffer l'industrie française des produits de cryptologie. |
6,940 |
92 |
Aider ceux qui se révèlent les plus prometteurs par des moyens nouveaux pour assurer leur développement. |
6,915 |
93 |
Adapter la loi Toubon du 4 août 1994 à la présentation de prestations sur l'Internet. Cette adaptation implique d'accepter clairement les Webs en anglais lorsque la cible est étrangère. |
6,887 |
94 |
L'Etat doit associer à l'élaboration de ses sites d'information tous les établissements publics et d'une manière générale toutes les organisations servant de relais entre les professionnels et l'Administration. |
6,857 |
95 |
Soutenir financièrement les communes. |
6,853 |
96 |
Créer des centres - ressources ;multimédia éducatif en ligne; dans les CDDP animés par des conseillers pédagogiques multimédia (enseignants spécialisés ). |
6,842 |
97 |
Création d'un prêt à taux zéro pour les ménages non - imposables permettant l'acquisition de matériel informatique communicant. |
6,833 |
98 |
Instituer certains sites supports d'annonces judiciaires et légales. |
6,791 |
99 |
Inscrire la fraude informatique dans le troisième pilier européen afin de permettre au minimum une collaboration intergouvernementale sur ces problèmes, ainsi qu'une coopération judiciaire et policière. |
6,784 |
100 |
Favoriser le développement de configurations génériques de sécurité afin de proposer aux entreprises une gamme de produits adaptés à leurs besoins et leur apportant l'assurance du niveau de sécurité réellement atteint. |
6,755 |
101 |
Développer la coopération judiciaire et policière au sein de l'Union européenne pour permettre d'avancer vers une solution internationale globale. |
6,747 |
102 |
Les réflexions des deux groupes de travail précédents devront déboucher sur l'envoi à destination des compagnies d'assurance, des gestionnaires de risques et des PME-PMI, d'une information claire et fiable sur l'utilisation de l'Internet, les risques réels encourus et les moyens mis à leur disposition pour se protéger. |
6,746 |
103 |
Redéployer une partie des fonds de la formation professionnelle pour couvrir les formations à l'Internet, les équipements démonstratifs sur l'Internet ainsi que les téléformations via l'Internet. |
6,738 |
104 |
Tendre vers l'objectif d'égalité de tous dans l'accès aux informations par le réseau, Les pouvoirs publics doivent réfléchir à attribuer une adresse électronique à tous les Français. |
6,733 |
105 |
Renforcer la mission de veille de la DGCCRF, en liaison avec le SERICS, sur le développement du marché informatique mondial, afin de recueillir toute information sur l'émergence de monopoles dans ce secteur, ainsi que toutes propositions tendant à favoriser le développement de systèmes ouverts. |
6,721 |
106 |
Assurer la coordination efficace des différentes discussions entamées au niveau international. |
6,707 |
107 |
Au moins durant la période transitoire précédant l'actualisation du régime légal applicable au travail à domicile, autoriser les conventions ou accords collectifs comportant des dispositions relatives au télétravail, lorsqu'il est accompli à domicile, à déroger aux dispositions du code du travail relatives au travail à domicile. |
6,685 |
108 |
Il est nécessaire d'accélérer le dépouillement de la consultation sur la boucle locale radio, lancée par le ministère des télécommunications en 1996, et de financer les projets retenus autour de l'utilisation de la boucle locale radio pour l'accès à Internet. |
6,685 |
109 |
Renforcer le projet actuel de serveur Educasource destiné aux enseignants ; le relier à l'Intranet éducatif et à l'Intranet administratif. |
6,683 |
110 |
Pour ce qui concerne la sécurité, il est en outre nécessaire d'établir une clarification, une typologie et proposer une normalisation internationale des attaques sur l'information. |
6,668 |
111 |
Mettre en place des bornes l'Internet Cyberjeunes dans tous les lieux publics à caractère éducatif, scientifique et d'insertion (CIO, CDDP, Missions locales,...). |
6,651 |
112 |
Développer ou regagner une compétence nationale en sécurité des systèmes d'information, en donnant aux acteurs institutionnels les moyens suffisants. |
6,620 |
113 |
Il est par conséquent nécessaire : d'établir la liste des risques et les conséquences pour l'entreprise. de réfléchir à la valorisation de l'information au sein de l'entreprise pour une adéquation des moyens de protection; cela devra passer par la reconnaissance de l'information en tant que bien de l'entreprise. |
6,613 |
114 |
Pour chaque projet, les pouvoirs publics doivent se poser la question : est-ce que les technologies de l'information peuvent apporter un élément de solution? |
6,612 |
115 |
Les investisseurs institutionnels, banques et places financières, devraient s'étoffer de spécialistes sachant évaluer la qualité des projets. L'ANVAR, qui possède déjà une certaine expertise dans le domaine, pourrait apporter d'utiles aides et conseils. |
6,583 |
116 |
Lancer une campagne d'information à destination du grand public, des pouvoirs publics et des entreprises qui pourrait être intitulée :l'Internet pour tous; Faire décliner les messages par les relais institutionnels, collectivités locales, chambres commerce,... |
6,576 |
117 |
Donner un signal international fort à l'engagement positif de la France dans le commerce en ligne tout en évacuant le risque de délocalisation des activités en déterminant le régime de TVA applicable par le lieu physique de l'acheteur des biens et services. |
6,549 |
118 |
Renforcer le suivi des différents projets financés dans le cadre de l'appel à propositions relatives aux autoroutes de l'information. |
6,512 |
119 |
Informer les futurs créateurs sur les modalités de la création en ligne au moyen d'un site dédié à la création sur l'Internet. Ce site pourrait offrir aux utilisateurs un vade-mecum de la création d'un service en ligne. |
6,510 |
120 |
Mettre en place des moyens dédiés pour l'information continue : par téléphone : mise en oeuvre d'un Numéro Vert disponible 24h/24 par l'Internet : mise en oeuvre d'un site grand public d'information sur les technologies de l'information. par Minitel : sur un 3614, avec possibilité pour le public d'écrire et de poser des questions . |
6,477 |
121 |
Fédérer les offres de services en permettant aux utilisateurs de consulter le support éditorial recherché tout en portant à leur connaissance l'ensemble des titres afin de marquer la spécificité des offres de services de presse électronique. |
6,459 |
122 |
Les maisons de services publics et leurs animateurs doivent être à la fois la vitrine des efforts des Pouvoirs publics en matière de NTIC, et des lieux d'apprentissage aux techniques multimédia et d'information. |
6,448 |
123 |
l'Etat devra proposer des allégements fiscaux aux créateurs d'entreprises multimédia. |
6,424 |
124 |
Prévoir dès l'origine l'utilisation commerciale des données numérisées. Développer des partenariats avec des éditeurs de programmes et la presse. |
6,421 |
125 |
Diffuser aux parquets une circulaire relative à l'Internet. |
6,414 |
126 |
Instituer, progressivement sur une durée de 3 ans, une épreuve pratique obligatoire portant sur les réseaux informatiques dans tous les examens et concours de l'Education nationale (particulièrement dans les concours de recrutement d'enseignants). |
6,394 |
127 |
Les professionnels pourraient se concerter pour la mise en place d'un label presse garantissant la spécificité des services d'informations offerts et leur qualité professionnelle. |
6,389 |
128 |
Inciter à des regroupements d'initiatives pour mettre au point des galeries commerciales électroniques attractives par la diversité des produits proposés. |
6,353 |
129 |
Il est nécessaire que l'action du gouvernement en la matière puisse s'appuyer sur des outils spécifiques d'étude à l'échelle du territoire national sur les coûts de développement des nouvelles technologies, les bénéfices escomptés, les économies engendrées. |
6,335 |
130 |
S'employer à améliorer les réseaux existants et à aider la connexion rapide et massive des Pays du Sud - Est asiatique et de l'Afrique. |
6,327 |
131 |
Mettre à la disposition des entreprises du multimédia des outils simplifiant nettement leurs procédures administratives. Par exemple, créer, à l'instar du chèque emploi - services un chèque emploi - PME leur permettant aussi simplement la rémunération de leurs quelques employés. |
6,298 |
132 |
Pour un employé qui passe au télétravail, exonérer l'entreprise des charges sociales le concernant pendant un an. |
6,253 |
133 |
Autoriser dans certains cas le DES 56 bits dès lors que le fournisseur qui l'incorpore dans un de ses produits s'engage à fournir sous 2 ans (avec un ou plusieurs rendez-vous intermédiaires) une solution de séquestre ou de récupération de clés (key recovery) et à condition que la solution de " key recovery " retenue apporte la preuve de non-dégradation de la sécurité de l'échange. |
6,210 |
134 |
Dans un délai de 3 ans : mettre en oeuvre les jumelages électroniques et les échanges en ligne entre écoles françaises et étrangères ; soutenir les projets d'activités périscolaires : classes de découverte multimedia ; développer la possibilité donnée aux candidats de s'inscrire aux examens et concours par l'Internet ; y faire figurer les résultats... |
6,200 |
135 |
Établir un recensement et une typologie des différents acteurs, fournisseurs ou consommateurs de contenu, et des différents types de contenus pouvant alimenter les réseaux culturels. |
6,145 |
136 |
Il faut assurer la mise en oeuvre des propositions de l'avis du Conseil national de la consommation et leur assurer une publicité plus large notamment à travers la mise à disposition du public de plaquettes d'information éditées par le CNC le plus largement possible. |
6,141 |
137 |
La CCDA doit renforcer son pôle de compétence l'Internet. |
6,114 |
138 |
Promouvoir l'existence des 44 zones franches pour les nouvelles entreprises multimédia; inciter ces entreprises à s'y implanter en leur proposant par exemple des accès privilégiés à des infrastructures de communication à haut débit ou bien un bonus fiscal. |
6,013 |
139 |
Favoriser le recours au système du guichet unique. Il ne s'agit pas ici d'imposer le recours à la gestion collective, mais d'inciter les sociétés de perception et de rémunération des droits à offrir aux utilisateurs de nouvelles technologies des facilités pratiques. |
5,994 |
140 |
Accorder une subvention liée au passage d'employés au télétravail, assortie d'une condition de remboursement sur 5 ans : si l'entreprise réalise désembauches dans l'année, la subvention lui est acquise. Sinon, elle doit la rembourser en totalité sur 5 ans. |
5,980 |
141 |
Constituer une force de décryptement interministérielle, juxtaposée au centre de déchiffrement, à créer suite à la loi de réglementation des télécommunications instituant la procédure des Tiers de confiance. Cette force devra pouvoir agir en qualité d' expert auprès des tribunaux. |
5,978 |
142 |
Soutenir le développement du secteur de l'édition et de la production multimédia. A cet effet, on pourra réfléchir à la création d'un fonds de soutien à la production. |
5,977 |
143 |
Aider à la numérisation des fonds éditoriaux des entreprises de presse. |
5,945 |
144 |
Mettre en place, comme le suggère Monsieur Serge Poignant, un fonds francophone d'intervention pour la diffusion des autoroutes de l'information dans les pays du sud, lors du sommet d'Hanoi. |
5,907 |
145 |
Un bilan de la prise en compte par les professionnels du modèle de contrat sera effectué au bout de six mois. S'il s'avère que ce modèle n'est pas repris par les opérateurs, les pouvoirs publics pourront le rendre obligatoire ou solliciter l'arbitrage de la commission des clauses abusives. |
5,903 |
146 |
Aménager un système de provision sur ressources comparable à celui de l'article 39 bis du code général des impôts pour la numérisation des fonds des agences de presse. |
5,891 |
147 |
Construire un discours politique positif qui valorise les atouts français plutôt que d'insister sur le retard national. |
5,857 |
148 |
Créer un fonds de garantie pour le capital-développement dans les entreprises de production et d'édition de produits multimédia. Ce fonds, privilégiant les investissements en fonds propres dans les entreprises de production et de distribution, pourrait être une expansion de l'expérience déjà menée par l'IFCIC. |
5,851 |
149 |
Il faut inciter France Télécom et les autres fournisseurs d'accès à transposer pour l'Internet le système du kiosque, permettant à des utilisateurs sans abonnement de se connecter à des services à valeur ajoutée au format l'Internet, en permettant un reversement aux offreurs de ces services. |
5,841 |
150 |
Déterminer avec précision les éléments constitutifs de l'infraction prévue à l'article 227-24 du code pénal. |
5,632 |
151 |
Réaliser des tests et des études pour mieux cerner la demande du marché en matière de programmes de toutes natures et de contenu multimédia, en segmentant selon les différents types d'utilisateurs. |
5,567 |
152 |
Réunir un comité interministériel pour la société de l'information, qui incarne le volontarisme du Gouvernement de développer l'Internet en France. |
5,514 |
153 |
Demander à France Telecom de remettre le mode 80 colonnes dans tous les cahiers des charges de ses terminaux Minitels. |
5,384 |
154 |
Par ailleurs, un comité consultatif pour la société de l'information doit être créé. |
5,240 |
155 |
Réserver la déclaration prévue à l'article 43 de la loi du 30 septembre 1986 aux acteurs professionnels. |
4,976 |
156 |
Préciser les dispositions de l'article 43-1 de la loi du 30 septembre 1986 relatif à la fourniture de moyens de filtrage et donner les moyens de faire respecter cet article. |
4,968 |
157 |
En matière de statistiques, il serait souhaitable de mettre en place un groupe d'experts " L'école à l'heure du numérique ". |
4,929 |
158 |
A l'image des oscars américains ou des césars français, créer un prix récompensant le meilleur site l'Internet, le plus visité, etc. Comme il existe celle de la musique, créer une " Fête de l'Internet ". |
4,813 |
159 |
La France devra élaborer des serveurs d'évaluation, compatibles PICS, dotant le public de systèmes de filtrage répondant aux conceptions des différentes familles de pensée. |
4,634 |
160 |
Lancer des jeux sur l'Internet, à vocation internationale, en utilisant notamment les opportunités fournies dès 1998 par des événements sportifs à fort retentissement. |
4,455 |
161 |
Assouplir la législation en matière de fichiers nominatifs |
4,048 |
162 |
Assouplir la législation sur le jeu afin d'autoriser les jeux promotionnels sur l'Internet même si les joueurs doivent supporter une participation financière. |
3,873 |
163 |
Autoriser la publicité pour l'alcool sur l'Internet, accompagnée des informations préventives existantes sur les risques entraînés par les excès. |
2,726 |
IV. examen
par la commission des finances
Mardi 3 mars 1998
- Présidence de M.Christian
Poncelet, président. La commission a tout d'abord entendu une
communication
de
M. René Trégouët
sur les
conséquences des nouvelles technologies de l'information sur la
société française
à l'aube du XXI
e
siècle.
M. René Trégouët
a tenu à remercier la
commission de lui avoir permis de mener à leur terme les investigations
qui lui avaient été confiées en janvier 1997 par le
précédent Premier ministre, Alain Juppé. Il a
rappelé que la commission des finances avait en effet
décidé, à la demande du président René
Monory, de le charger de poursuivre pour son propre compte la mission dont
l'exécutif l'avait initialement investi.
M. René Trégouët
a insisté sur la
difficulté de sa tâche qui, par son ampleur, concernait à
la fois les entreprises, l'éducation et le vaste public des internautes.
Le nombre et la qualité des précédents rapports
publiés sur la question accentuaient cette difficulté.
Pour s'en démarquer et tenter d'apporter aux débats sur ces
questions une contribution modeste, mais nouvelle et personnelle, le rapporteur
a entrepris, d'une part, de se servir d'Internet pour dialoguer avec ses
utilisateurs, en y ouvrant un site web, qui a reçu environ
16.000 "visiteurs", d'autre part, de partir d'une approche
historique et
philosophique afin de tenter de mieux comprendre la situation de la France au
moment de son entrée dans la société de l'information.
M. René Trégouët
a noté que tout le monde
s'accordait à
reconnaître, d'un côté, le
caractère inéluctable et déterminant de l'avènement
de la société de l'information et, d'autre part, l'existence d'un
certain retard français de ce point de vue, malgré les signes
récents et encourageants de l'amorce d'un rattrapage.
Il a observé que nous étions déjà dans la
société de l'information, l'explosion d'Internet et de la
téléphonie mobile étant des phénomènes
irrésistibles, et l'exemple américain illustrant l'impact majeur
des nouvelles technologies de l'information et de la communication sur la
croissance et l'emploi.
A cet égard, il a rappelé que les nouvelles technologies
outre-Atlantique étaient à l'origine du tiers de la croissance
des Etats-Unis, représentaient les exportations les plus importantes du
pays devant l'automobile et l'aéronautique, et correspondaient à
un effectif de 4,6 millions de personnes avec un rythme de création
d'emplois deux fois supérieur à celui du reste de
l'économie (plus de 160.000 nou-veaux postes de techniciens
informatiques en 1997) et des salaires nettement plus élevés.
M. René Trégouët
a surtout insisté sur le fait
que les technologies de l'information et de la communication étaient
devenues un élément essentiel de l'accès au savoir, ce
dernier étant désormais le fondement du pouvoir, plus que la
richesse ou la force militaire, qui en sont tributaires : la puissance se
trouve ainsi déconnectée du nombre. Sur le plan militaire, la
technologie importe davantage que le nombre de divisions, comme la guerre du
Golfe l'a montré. Sur le plan économique, l'immatériel
compte désormais plus que la production céréalière,
charbonnière, pétrolière, ou même
sidérurgique ou chimique.
Or, face à ces évolutions majeures,
M. René
Trégouët
s'est inquiété de ce que la France et
l'Europe perdaient des parts de marché, par rapport aux Etats-Unis et
à l'Asie, dans des secteurs, liés aux technologies de
l'information, aussi essentiels que les semi-conducteurs ou l'informatique,
alors même que la France possède des atouts indéniables :
l'expérience du minitel, une avance en matière de carte à
puces, le rang mondial de France Telecom ou d'Alcatel, son potentiel de
recherche, même si notre pays s'est généralement
adapté, toujours avec retard, aux évolutions majeures de ces
dernières années : l'irruption de la micro-informatique,
d'Internet, de la téléphonie mobile.
Les échecs se sont aussi accumulés : plan calcul, plan
câble, plan informatique pour tous, satellites TDF, normes de
télévision MAC, etc..., dont le prix en matière de
déficit de création d'emplois, de dette publique mais aussi
d'émigration de nos élites est très élevé.
Pour expliquer ces échecs et ces erreurs de stratégie,
M.
René Trégouët
s'est placé sur un terrain d'ordre
historique et culturel.
Alors que la xylographie, qui permettait de reproduire les idéogrammes,
n'a fait, en Chine, que conforter le mandarinat, l'imprimerie, au contraire, en
Europe, a été associée à l'essor de l'humanisme de
la Renaissance et à celui de la Réforme pour devenir, en
même temps qu'une technique, un moyen d'expression et de communication,
une industrie et une activité marchande.
Le rapporteur a mis en exergue l'apparition d'un clivage dans la diffusion des
textes imprimés, puis dans les performances économiques entre,
grosso modo, pays catholiques du sud et pays réformés du nord de
notre continent, cette divergence persistant, encore plus ou moins, s'agissant
des technologies de l'information et de la communication.
L'influence des mentalités et le système de valeurs des
sociétés contribuent fortement, a ajouté le rapporteur,
à expliquer cette divergence; la confiance en l'individu et dans les
vertus de l'échange, comme l'a montré Alain Peyrefitte,
étant des valeurs favorables au progrès technique.
M. René Trégouët
a constaté que le
centralisme, le dirigisme, les cloisonnements hiérarchiques et sociaux
qui caractérisent la société française, le
système de valeurs de ses hauts responsables lui venaient, pour
beaucoup, de son histoire : héritage des deux Rome, impériale et
catholique ; diversité de ses populations et traumatismes liés
à un passé troublé qui l'ont conduit à se
retrancher derrière un Etat fort et centralisé ; recherche de
l'honneur et du désintéressement par ses élites qui les
ont éloignées des activités commerciales, industrielles et
financières, conduisant la puissance publique à intervenir dans
ces domaines. Il en résulte des inhibitions qui entravent aujourd'hui
encore notre entrée dans la société de l'information,
même si nous échappons cependant, en partie, au clivage nord-sud
par certains traits qui nous singularisent : précocité de notre
unité nationale, de notre révolution
démographique,
relative avance économique sur le reste du continent à la veille
de la révolution, tendance aux ruptures politiques, à
l'alternance de phases de progrès et de relatif déclin
économique, tradition du gallicanisme, puis triomphe de la
laïcité en ce qui concerne, enfin, l'Eglise et ses relations avec
l'Etat.
Cependant,
M. René Trégouët
a déploré
que notre société apparaissait encore trop souvent à la
fois comme une société de défiance vis-à-vis des
capacités individuelles, des forces du marché et de l'innovation
et une société d'arrogance en ce qui concerne l'attitude de ses
élites, pourtant souvent prises en flagrant délit
d'incompétence et d'erreur stratégique. Or, les pyramides du
pouvoir sont menacées, aujourd'hui, par les réseaux du savoir qui
tendent à relier spontanément leurs bases.
Il a noté que, pour ce qui est de l'informatique, dominée par la
demande et centrée sur le client, l'échec de la démarche
colbertiste a été patent, le propre du colbertisme étant
d'aggraver le mal, à savoir les carences d'initiative privée,
auxquelles il est censé remédier.
Il a, en effet, estimé que les évolutions des technologies de
l'information et de la communication sont désormais beaucoup trop
complexes, rapides et multiformes pour pouvoir se prêter à des
plans, des grands programmes ou des parties de "mécano" industriel
étatiste tels que les technocrates les affectionnaient il y a peu de
temps encore.
M. René Trégouët
a ensuite résumé cette
évolution des techniques par trois mots : diversification, performances,
convergences :
- diversification des solutions, avec ou sans fil de transmission des
données les plus diverses, y compris à travers les réseaux
traditionnels ;
- gains spectaculaires de performances, en ce qui concerne notamment les puces
(dont le nombre de transistors intégrés double tous les 18mois)
ou la compression de données, qui permet de multiplier par huit les
capacités des canaux de diffusion ;
- convergence, grâce à la généralisation du
numérique, entre l'audiovisuel, rendu interactif, les
télécommunications, dont les réseaux deviennent de plus en
plus intelligents et polyvalents, l'informatique, enfin, désormais
communicante et multimédia.
Il a relevé les conquêtes essentielles des années
récentes :
- la mondialisation, avec Internet, réseau des réseaux
plané-
taires ;
- l'ubiquité, permise par les terminaux mobiles ;
- le multimédia, qui donne la possibilité d'adjoindre du son et,
surtout, des images aux autres données transmises... ;
- enfin, l'interactivité, qui concerne, notamment, l'audiovisuel et le
développement des messageries électroniques et, surtout, la
multilatéralisation simultanée des échanges (avec les
forums de discussion et les "visioconférences"...).
Ces technologies, a expliqué le rapporteur, devraient
générer une nouvelle économie des réseaux : les
informations en représenteraient le minerai de base; elles seraient
enrichies par le savoir qui permettrait de les transformer en connaissances ;
enfin, un ensemble de connaissances, auquel s'ajouterait de
l'expérience, constituerait une capacité d'expertise, la somme
des expertises correspondant à la sagesse des nations ou des entreprises.
M. René Trégouët
a précisé que ses
convictions personnelles le rapprochaient des tenants de systèmes
informatiques ouverts, comme ceux qui correspondent aux standards JAVA ou UNIX,
plutôt que des vues de Microsoft qui développe des systèmes
propriétaires tendant à garder ses clients captifs.
Il a, dès lors, fait part à la commission de son relatif
optimisme concernant la France et l'Europe : les Européens ont, par
exemple, en matière d'urbanisme ou de médecine, une
capacité d'expertise à valoriser sur les réseaux: la
sagesse de l'Europe, c'est-à-dire la somme des expertises, lui
confère une supériorité sur les nouveaux pays industriels
d'Asie, par exemple.
En matière logicielle, la France peut exploiter les talents qui sont
traditionnellement les siens en mathématiques. Sans vouloir contester
l'écrasante suprématie américaine dans le domaine des
systèmes d'exploitation - logiciels de base des ordinateurs personnels
-, les succès éclatants de certaines PME françaises
montrent qu'il y a des créneaux à occuper par ailleurs,
s'agissant d'applications spécifiques. Moyennant un capital très
réduit, une équipe de moins de vingt personnes peut faire fortune
dans des délais records. L'exemple de "start-up" californiennes comme
Nestcape le prouve. Contrairement aux activités des
sociétés de service informatique, dont les résultats
dépendent du nombre d'heures d'ingénieurs passées et des
ressources d'une clientèle particulière, la diffusion d'un
logiciel n'est soumise à aucune contrainte matérielle
particulière. Il n'y a pas de limite au nombre de copies d'un
modèle original. C'est là l'une des meilleures illustrations de
la déconnexion de la puissance et du nombre : la capitalisation
boursière d'une société de logiciels comme Microsoft, qui
compte seulement environ 20.000 salariés, dépasse
désormais celle d'un mastodonte comme Boeing
(150 000 salariés).
M. René Trégouët
a rappelé que la
première des priorités, avec l'éducation, consistait
à encourager, sur le plan fiscal, financier et administratif, la
création dans notre pays de sociétés innovantes en
matière de technologies de l'information.
Il a déploré l'insuffisance des mesures prises dans ce sens :
capital risque ou stock options par exemple. Il a estimé que les deux
domaines dans lesquels il lui paraissait le plus urgent d'intervenir, en raison
des lacunes qui subsistent, concernent ce qu'on appelle le capital
d'amorçage et la constitution d'une génération de
mécènes (business angels ou "anges des affaires") qui, fortune
faite, aident de jeunes créateurs d'entreprises à réussir.
Il importe également d'instituer, grâce à des fonds de
pension à la française, de nouvelles sources d'épargne
longue et de les orienter, en même temps que les produits de l'assurance
vie, vers la satisfaction des besoins du capital risque.
Cependant,
M. René Trégouët
a estimé que
l'Etat et les collectivités ne devaient pas, pour autant, rester
passifs, l'éducation constituant, en effet, une priorité
essentielle qui suppose un triple effort : formation des formateurs, des
maîtres et des élèves, équipement (qu'il s'agisse de
serveurs, de terminaux ou de réseaux) et enfin, création de
contenus.
Il a ajouté que l'Etat devait également veiller, comme en
Amérique, à soutenir la recherche et les infrastructures de
réseaux correspondantes, à assurer le respect des obligations de
service universel, ainsi que celui d'autres règles de droit, notamment
en matière de concurrence et de contenus.
Il a conclu sur la nécessité de cesser d'avoir peur des nouvelles
technologies de l'information et de la communication et d'en considérer
les aspects positifs sur les plans économiques, culturels et sociaux, en
terme de croissance et d'emploi, grâce à la création
d'activités nouvelles, d'accès aux connaissances et de
réduction de la fracture sociale.
Un large débat s'est alors engagé.
M. Jacques-Richard Delong
a souligné la qualité du
rapport, duquel il tire la conclusion d'un triomphe de l'esprit sur la
matière, estimant toutefois que l'intervention du schisme protestant,
auquel le rapporteur a attribué la diffusion des valeurs universalistes,
n'était pas nécessaire à la promotion du progrès
technique.
M. Philippe Marini
a relevé l'utilisation souvent caricaturale du
terme "colbertisme", devenu, à tort, synonyme d'interventionnisme
excessif et tatillon de l'Etat : le colbertisme fut aussi une manifestation de
la volonté politique d'investissement à long terme et de
positionnement international.
Il a ensuite affirmé partager avec le rapporteur la vision humaniste des
nouvelles technologies, ajoutant que l'interactivité qu'elles
permettaient était le symbole du savoir et de la valeur ajoutée
que l'on retrouve dans le processus de l'intelligence.
M. Jean-Philippe Lachenaud,
qui lui aussi a insisté sur la
qualité du rapport, a voulu connaître l'état des
initiatives prises par de nombreuses collectivités territoriales en
matière de nouvelles technologies. Il a également rappelé
que l'adoption puis l'utilisation de l'euro nécessitaient un effort
important d'informatisation de la part des entreprises.
M. Jean-Philippe Lachenaud
a ensuite voulu savoir si le rapporteur
considérait que, parmi les freins au développement des
technologies nouvelles, figurait l'insuffisance du câblage en fibres
optiques. Puis, il a demandé où en était l'application
éventuelle du plan Jospin, annoncé à Hourtin en août
dernier.
M. Alain Lambert, rapporteur général,
a estimé que
l'aspiration à un monde sans Etat était utopique et dangereuse,
l'avènement d'une société reposant uniquement sur le
marché étant néfaste à la démocratie en
raison de l'absence de sécurité juridique.
M.
Christian Poncelet, président,
a souhaité
connaître l'environnement financier et fiscal propice à l'essor
des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
En réponse aux divers intervenants,
M. René
Trégouët
a apporté les éléments
d'information suivants :
- l'interactivité, intrinsèque à Internet, est le
meilleur moyen de lutter contre la dictature, les tyrannies ayant toujours
usé et abusé de moyens d'information passifs ;
- le plan gouvernemental d'informatisation du système
éducatif, chiffré à environ 12 milliards de francs,
constitue un pas en avant mais devrait être tourné, non pas
seulement vers le système scolaire, mais vers l'ensemble de la
société, à commencer par les personnes les plus
précarisées ;
- les modalités de cryptage, arrêtées récemment
par le Gouvernement, ne sont pas favorables au développement du commerce
électronique.
M. Christian Poncelet, président,
a proposé
d'examiner, au cours d'une prochaine séance qui leur serait
spécifiquement consacrée, les mesures fiscales contenues dans le
rapport et devant permettre le développement des nouvelles technologies.
La commission, à l'unanimité, a donné acte à
M.
René Trégouët
de sa communication et
décidé
que les conclusions de sa mission feraient l'objet
d'une
publication
sous la forme d'un
rapport d'information
.
LISTE ALPHABETIQUE DES PERSONNES CITEES
DANS LE TOME
2
Note : Pour trouver où sont cités les
personnes ci-dessous utilisez le moteur de recherche
http://www.senat.fr/requete_rapports.html
ABECASSIS
M., 206
ALTERNET,
420
ARAUJO
Pascale, 369
ARCHAMBAULT
Jean-Luc, 19
ARNSTAM
Pierre-Henri, 115
AUTHIER
Michel, 283
BARRY
M., 49
BAUME de la
Renaud, 22
BAYLOCQ
Jean-François, 385
BEAUSSANT
Antoine , 26
BECKER
Luc, 395
BENARD
Alain, 396
BERGELIN
Philippe, 374
BERNARD
Yves, 367
BERTOLUS
Jean-Jacques, 22
BERTRAN
Philippe, 29
BIGAL
Hervé, 377
BILLAUT
Jean-Michel, 24
BINGER
Eric, 377
BIZERAY
Nathanaël, 382
BLANCANEAUX
Pascal, 352
BON
Michel , 29
BONELLI
, 413
BOUGNOUX
Daniel, 33
BOURGOIS
Jean-Manuel, 35
BOURMAUD
Claude M., 38
BOUSTOULLER
Eric, 176
BOUTINET M.,
42
BOUVIER
Alain, 43
BOYER-CHAMMARD
M., 136
BRANCHE
Robert, 419
BREAUD
Nicole, 386
BREGANT
Gilles, 47
BRUN-BUISSON
Francis, 49
BURON
, 363
CADOUX
Mme, 54
CALVET
M., 221
CAMPAGNOLLE
Laurent, 347
CARASSO-ROITMAN,
385
CARON
Jean-Christophe, 388
CASTILLON
Ghislaine, 274
CHABLE
Fabrice, 359
CHABRE
Gilles, 350
CHAILLEY
Philippe, 398
CHALANSET
Francis, 384
CHAMEROY
Raphaël, 413
CHANDESRIS
Dominique M., 289
CHAPRON
Eric-Charles, 385
CHAGNEAU
Alain , 173
CLEMENT
Jérôme, 56
CLEMENT-BERNIER
A., 382
COGNE
Frédéric, 348
COL
Pierre, 111
CONTAL
Philippe, 353
CORDARO
Joseph, 376
CORNU
Bernard, 59
COSNARD
Michel, 62
COSTE
Christian, 387
COURAULT
Jean-Louis, 376
COUFFIGNAL
Elisabeth Mme, 155
COURTOIS
Jean-Philippe, 66
D'AVEZAC de CASTERA
Arnaud, 409
DARTUS
Franck, 353
DASSAULT
Thierry, 327
DAVIDOV
Michel, 187
DELANGE
Jean-Pierre, 390
DELLIS
Pierre, 75
DELSAUX
Christophe, 377
DE LA PRESLE
Anne, 227
DELAFRAYE
Jean-Louis, 71
DE MAUBLANC
Henri, 191
DE ROSNAY
Joël, 261
DIZAMBOURG
Bernard, 88
DOUCEDE
Jacques
,
77
DUCAS
Pierre-Yves, 367
DUCRAY
Alain, 81
DUFAU
Bernard, 84
DUFAUX
François, 173
DUPONT
, 409
DURPAIRE
Jean-Louis, 86
EL HOUAT
, 384
FAGET
Jean, 361
FEFFER
Marc-André, 163
FENEYROL
Michel, 92
FERRIER
Michel, 96
FERRY
Luc, 99
FIGER
M., 101
FLEURY
Bernard, 124
GAINON
Olivier, 159
GALMICHE
Hervé, 358
GANIVET
Nicolas, 376
GASSEE
Jean-Louis, 390
GAUDRON
Marcel, 373
GAUTHIER
Roger-François, 108
GESCHWIND
Christian, 351
GHISLAIN,
381
GICQUEL
Patrick, 372
GILBERT
Philippe, 111
GIRARDOT
Paul-Louis, 105
GOUYOU-BEAUCHAMPS
Xavier, 115
GRANIER
Gilles, 118
GRIMALDI
Bernard, 400
GUIGOU
Jean-Louis, 121
GUILLARME
Christophe, 380
GUILLAUME
Marc, 124
HARIOT,
371
HAYAT
Eric, 173
HEURTAUD,
410
HERTZOG
Raphaël, 410
HITTI
Abdallah, 127
HMR,
391
HUBERT
Jean-Michel, 130
HUSSENET
M., 132
JOACHIM
M., 56
JOFFRIN
Alain, 136
KOTT
M., 140
LACON
Jean-Pierre, 359
LACHON
Alain, 420
LADOUX
Gérard, 191
LAMURE
M., 407
LAMONNIER
Bernard, 401
LANGLET
Eric, 349
LARROUTUROU
Bernard, 140
LARTAIL
Michel, 143
LAURIN
Jean, 379
LASSERRE
Bruno, 146
LAVERDIERE
Suzanne, 149
LEBRUN
Didier, 373
LE DRIAN
Christian, 167
LE DIBERDER
Alain, 163
LEFEBVRE
Yves, 367
LEGRAND
Marie, 408
LE GUISQUET
Loïc, 71
LE GOURRIEREC
Alain, 113
LEGENDRE
Daniel
,
155
LE MAREC
René, 363
LEMONNIER
Dominique, 346
LEON
Yves, 366
LEROI
Philippe, 374
LE ROUVILLOIS
Alexandre, 347
LESAGE Gérard
, 88
LESCOFFIT
François, 387
LESCURE
Pierre, 163
LEPAS
Armand, 159
LOEB
Philip, 167
LOECHEL
André-Marc, 165
LOMBARD
Didier, 170
LORRAIN
Fred, 381
LOUDIERE
Ludovic, 386
LUCATO
Gilles, 359
MAILHAN
Jean-Claude, 173
MAILLET
Jean, 387
MANIGLIER
Bernard
,
176
MARC,
409
MARCON
Gérard, 366
MARZOUKI
Meryem
,
187
MASSE
Alain
,
181
MAURIAC
Laurent, 185
MAURICE
Didier, 386
MELINE
Bruno, 375
MERCIER
Armelle, 366
MERIGOT
Lydia, 194
MEZIN
Roger, 196
MICHEL
B., 412
MILEO
Thierry
,
199
MINGOT
Christian, 384
MIOT
Jean, 203
MONTEIL
Jean-Marc, 206
MOREL- SOGORB
Irène, 349
MOUNOLOU
Mme, 159
MOYNE
Julien, 358
MURON
Olivier, 210
MUSSO
Pierre
,
213
NALLET
Franck, 379
N'GOUAT
Dominique, 348
NORMAND
Hervé, 362
NUDICK,
380
ODIN
François, 173
OLIVIER,
411
OUDET
Bruno, 218
PAYANT
Jean-Philippe, 352
PATORET
Sébastien, 418
PELTIER-CHARRIER
Mme, 29
PERRICHON
Olivier, 378
PERON
J. M, 196
PETIT
François, 221
PICARD
Anne, 206
POLIN
Gilles, 350
POLLET
Patrick, 378
PORTES
Fabrice, 364
PRADA
Michel, 225
PRESTAT
Alain, 229
PREVOST
Jacques-André
,
232
QUEAU
Philippe, 235
RAGUENEAU
M., 84
RALITE
Christophe, 238
RAUSCH
Jean-Marie, 240
REINER
François, 247
REMY
Maurice
,
244
REVENU
M.
,
232
REVERSE
Francis, 251
RICHARD
Jacques, 255
RISACHER
Nancy, 258
ROCHIER
Bernard, 366
ROLEZ,
370
ROMAGNI
Patrick, 38
ROMAN
Daniel, 356
RONDEAU
David, 362
RONDINEAU
Stéphane, 375
ROS de LOCHOUNOFF
M., 26
ROSSET
Alain, 265, 406
ROUSSEAU
Philippe-Olivier
,
267
ROZENHOLC
Anita, 271
SAGET
Pierre, 99
SANFO,
350
SASSIER
Monique, 274
SERGENT
Fabrice, 280
SESE
Stéphane, 374
SCHERER
Christian, 276
SCHMURR
Tristan, 354
SERRES
Michel, 283
SERUSCLAT
Frank, 287
SPALLETTI
Mme, 196
STABILE
Claude, 365
STEFFANN
Jean-Marc, 293
STIEGLER
Bernard, 312
STOCK
Jean, 296
STREF
H., 358
STRICHER
Philippe, 411
SUART-FIORAVANTE
Marie-Thérèse, 105
THERY
Gérard, 316
THOMAS
Jean-Claude, 351
TERS
Jean, 380
TEYSSIER
Jean-Pierre, 312
TINCHANT
Jacques, 380
TOURNU
Jean-François, 320
TREPPOZ
Stéphane, 105
TRANIE
Jean-Pascal, 105
TRONC
Jean-Noël, 323
TRUONG
André, 327
TURIN
Michel, 372
VACHEYROUT
Philippe, 368
VERGNES
Bernard, 335
VERJUS
Jean-Pierre, 338
VERRUE
Robert, 341
VEYRENC
Jean-Noël, 330
VILLEVIEILLE
Luc, 360
VINCENDEAU
Annie, 392
WILHELM
François, 381
ZEKKOUT
Gilbert, 382