Audition d'Alain DUCRAY
Directeur de l' évaluation stratégique et du
développement
Groupe LAGARDERE
Résumé : Internet est une révolution colossale, un outil exceptionnel faisant gagner un temps considérable, et il faut étudier l'accélération de son implantation en France : il aura la même vitesse de pénétration que d'autres outils mais, comme d'habitude avec les français, qui sont plutôt " suiveurs ", l'Etat devra montrer l'exemple ; nous avons créé un fournisseur d'accès à vameur ajoutée, CLUB-INTERNET, mobilisant 200 personnes en contact avec 40.000 abonnés : nous pouvons ainsi cerner les problèmes technologiques qui se posent, étudier les demandes des consommateusr, leurs profils ; nous fabriquons des produits éducatifs numérisés et interactifs et sommes tournés vers l'Education et la Santé: là encore, il faudrait vite trouver le moyen d'introduire à tous les niveaux le micro-ordinateur comme outil quotidien ; mais d'abord, équiper les formateurs au sein des IUFM ; autre souci majeur pour l'avenir : trouver le moyen d'une protection efficace des produits numérisés en empêchant leur copie, hélas aujourd'hui possible.
1. L'Education
: nous fabriquons des
produits
éducatifs
; ils sont encore chers, mais leur prix de revient
baisse ; les produits sont conçus dès le départ comme
étant utilisables
numériquement
et d'une façon
interactive
; nous pensons qu'il faut trouver une formule pour
introduire, habilement, chez les enseignants, au niveau des IUFM en
particulier, mais aussi dans les petites écoles, chez les parents
d'élèves, les moyens d'utiliser
basiquement
le
micro-ordinateur comme outil quotidien ; de même, nous avons
suggéré de rendre obligatoire en
sixième
l'écriture d'une rédaction sur traitement de texte ; des
professeurs de petites écoles ont montré la voie : ainsi,
Rachel COHEN, qui enseignait dans un quartier difficile de la
Seine-saint-Denis
, a réussi à démontrer, par
l'utilisation de ces outils,
qu'un enfant issu d'une famille
étrangère et totalement défavorisée, né en
France, avait la même chance qu'un enfant d'une famille bourgeoise bien
installée, d'arriver à passer avec succès son
Bac
; donc, d'abord équiper au moins la structure
supérieure des 4.000 professeurs d'IUFM qui enseignent les 100.000
futurs professeurs qui, eux-mêmes, vont avoir 13 millions d'enfants sur
les bras ;
2. Les marges sur les produits éducatifs
: Sur un produit
valant 100 francs, il y a 50 francs pour la partie distribution physique
et la marge du distributeur ; les 50 francs restant correspondent aux
coûts de fabrication
, en y incluant la partie
droits
d'auteur
, 5 à 7 % du prix total ; notre crainte : la
facilité à copier un produit numérisé
:
nous en sommes aujourd'hui au point où l'on sait reconnaître un
produit copié, grâce à des
algorythmes
de
sécu-rité ; en revanche, on ne peut empêcher leur
diffusion. Il y a donc là un effort à fournir de la part des
industriels pour rechercher les moyens d'une plus grande
sécurité ;
3.
Le Minitel
: on a un peu raté la
révolution
du Minitel : l'argent n'est pas allé chez
les fournisseurs de " bons " contenus, mais chez d'autres,
aux
services...moins avouables ; c'est peut-être dû à la
peur de ces fournisseurs devant le " saut " impliqué par
cette
révolution : transformer son magazine ou son quotidien en produit
accessible différemment ;
4.
Internet
: Internet est une révolution mondiale et
il faut étudier la façon d'accélérer son
implantation en France : comme d'habitude avec les français, je
crois que l'Etat devra montrer l `exemple ; nous pensons que ce
produit aura la même
vitesse de pénétration
que
d'autres, en France ; simplement, il existe un certain nombre de
freins
qui bloquent encore cette accélération : le
frein linguistique
mais aussi le fait que, d'une façon
générale, les français sont plutôt
"
suiveurs
" : ils attendent toujours un peu
avant d'y
aller, ils observent. Mais ça va venir, car Internet est un
outil
exceptionnel qui fait gagner un temps considérable
.Mais,
globalement et pour le moment, Internet se résume en un
phénomène gratuit de mode
;
5.
Nous avons monté le
CLUB-INTERNET
: cela nous a
permis de voir quels étaient les problèmes technologiques qui se
posaient, et il y en a beaucoup, quelles étaient les attentes et
demandes des consommateurs, leurs tranches d'âges ; nous avons
actuellement 200 personnes qui y travaillent, à la fois sur le
studio et sur les différents services ; nous
avons 20.000
abonnés
, dont " l'économie " n'est pas encore
trouvée.
6.
L'actualité chez
MATRA
: nous avons mis au point
des téléphones à écran qui sont des accès
à Internet : ils vont bientôt sortir ; l'écran
sera grand comme une carte postale.
7. L'entreprise
:
l'Extranet
et
l'Intranet
vont
générer des économies qui devraient être
productives ; mais il faut se méfier : améliorer la
qualité du travail de chacun ne va pas forcément se traduire
ipso facto
et dès le lendemain matin par une amélioration
de sa productivité.