II. LA PRÉDOMINANCE DU SECTEUR DES FRUITS ET LÉGUMES DANS LE COMMERCE EXTÉRIEUR ESPAGNOL

A. L'ÉVOLUTION POSITIVE DU COMMERCE EXTÉRIEUR AGRO ALIMENTAIRE DE L'ESPAGNE

1. Le commerce extérieur agricole dans le volume global des échanges espagnols

Le commerce extérieur agricole a toujours représenté une part importante du commerce extérieur total . Ainsi en 1984, les importations et les exportations de produits agricoles représentaient respectivement 17,8 % et 14,7 % de l'ensemble des importations et des exportations espagnoles. En 1994, ces chiffres étaient quasiment stables avec 17 % pour les exportations et 13,9 % pour les importations. Les premières estimations pour 1997 sont à peu près identiques.

Ce maintien est d'autant plus remarquable que le volume de ces échanges s'est multiplié par 3 en l'espace d'une dizaine d'années . Par ailleurs, la comparaison avec la France est significative. En effet, les importations de produits agro-alimentaires en France représentent en 1996 155,10 milliards de francs, soit 11 % du total des importations françaises. En outre, les exportations de produits agro-alimentaires en France s'élèvent en 1996 à 213,6 milliards de francs, soit, 14,5 % de l'ensemble des exportations françaises.

IMPORTATIONS TOTALES/IMPORTATIONS AGRICOLES
EN ESPAGNE

EXPORTATIONS TOTALES/EXPORTATIONS AGRICOLES
EN ESPAGNE

2. Une croissance régulière des exportations agro-alimentaires

En 1996, pour la première année depuis 8 ans, l'Espagne a dégagé un solde commercial agro-alimentaire positif . Ce résultat traduit, certes, l'effet bénéfique de l'absence de sécheresse en 1996, mais surtout la poursuite d'une croissance régulière des exportations de ce pays qui s'affirme progressivement comme un concurrent agro-alimentaire très sérieux. Cette évolution lui permet de rééquilibrer ses échanges avec la France, premier partenaire commercial.

La différence de dynamisme entre les exportations et les importations creuse l'écart en 1997 et conforte la tendance au développement d'un solde extérieur agro-alimentaire structurellement excédentaire en Espagne.

Les 6 premiers mois de 1997 consacrent l'émergence de l'Espagne comme un exportateur net. De plus, les ventes espagnoles à l'extérieur ont progressé de 23,9 % en valeur sur cette même période, les achats espagnols ayant reculé en tonnage de 10 %.

a) Les soldes excédentaires

Les soldes excédentaires concernent principalement en 1997 les fruits avec près de 10 milliards de francs , les fruits tempérés rapportant à l'Espagne environ 5 milliards de francs.

Les légumes frais ont permis de dégager un solde toujours plus important : de 6,5 milliards de francs en 1994, celui-ci passe à 7,6 milliards de francs en 1997.

Les fruits et légumes apparaissent ainsi comme le secteur dégageant le principal solde positif de la balance commerciale agro-alimentaire de l'Espagne.

Les conserves et épicerie sèche progressent d'un milliard de francs entre 1994 et 1995 et atteignent 2,6 milliards en 97 après une augmentation à près de 4 milliards en 1995.

Les vins et spiritueux dégagent également un solde excédentaire de 1,6 milliard de francs en 1997 compte tenu d'un solde excédentaire pour les vins de 4,3 milliards de francs mais d'un solde négatif pour les spiritueux de 2,7 milliards de francs.

Viennent ensuite les graisses et les huiles (3,6 milliards de francs) ainsi que les viandes (moins d'un milliard).

Si les fruits, les légumes, les céréales et les boissons exportés représentent 76 % du total pour un montant unitaire supérieur à 100 milliards de pesetas, on assiste à une diversification progressive de l'offre en tonnage , portée notamment par les viandes, la première transformation des céréales (farine) et les préparations de fruits et légumes.

b) Les soldes déficitaires

Les principaux soldes déficitaires concernent les poissons, crustacés et mollusques ainsi que les oléagineux avec plus de 100 milliards de pesetas chacun en 1997.

Les céréales obligent, en outre, l'Espagne à régler une facture de 3,3 milliards de francs en 1994 et de 6,7 milliards de francs en 1995. En 1997, le solde de ce chapitre dépasse les 50 milliards de pesetas comme celui " des aliments pour animaux ".

Les autres déficits significatifs, mais moins élevés, concernent les tabacs avec 2,7 milliards de francs, le café vert et torréfié avec 2,6 milliards de francs et les produits laitiers avec 2,0 milliards de francs. Viennent ensuite le sucre et les " animaux vivants " dont le solde négatif dépasse les 10 milliards de pesetas chacun.

Il est à noter que 30 % des achats en valeur espagnols concernent des produits à forte valeur unitaire (viandes, préparations diverses, café, animaux vivants) mais représentent un faible tonnage (10 % du total).

Au-delà des aléas climatiques, les soldes susceptibles d'évoluer favorablement pour l'Espagne sont " les animaux vivants ", grâce à un meilleur auto-approvisionnement. L'existence de quotas entrave toute évolution pour le sucre et les produits laitiers.

PRINCIPALES EXPORTATIONS AGRICOLES DE L'ESPAGNE

(% par rapport à l'ensemble des exportations agricoles)

Sources : CFCE et statistiques Ministère de l'agriculture espagnole.

PRINCIPALES IMPORTATIONS AGRICOLES DE L'ESPAGNE

(% par rapport à l'ensemble des importations agricoles)

Sources : CFCE et statistiques Ministère de l'agriculture espagnole.

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