d) Les propositions de la mission : la mise en oeuvre effective et rapide de l'éducation aux choix
Votre mission d'information observe d'abord que le principe
fixé par la loi de 1989 - l'élaboration de leur projet
d'orientation par les élèves et les étudiants - n'a
guère été explicité par les mesures du NCE qui
devaient pourtant être mises en oeuvre à la rentrée de 1995.
·
le rapport d'étape 1996 de la loi de programmation
Le récent rapport d'étape au Parlement sur l'état
d'exécution de la loi de programmation du " nouveau contrat pour
l'école " du 13 juillet 1995 apporte cependant quelques
indications.
Les CIO devront ainsi veiller à la cohérence des
différentes actions d'information menées au profit des jeunes en
élaborant, dans le cadre du district ou du bassin de formation, et en
collaboration avec les collectivités locales et les milieux
professionnels notamment, un projet d'intervention assurant l'articulation des
différents carrefours, forums ou stages de découverte. Ils
doivent, par ailleurs, collaborer à la mise en place des diverses
actions d'information qui figurent dans les conventions de partenariat conclues
avec les branches professionnelles.
Les CIO devront également élaborer des dispositifs
spécifiques de repérage, d'accueil et de prise en charge des
jeunes avec l'objectif d'éviter au maximum les périodes d'errance
entre la sortie du système scolaire et l'insertion professionnelle. Ces
mesures devraient être renforcées lors de la mise en oeuvre de
l'accord-cadre interministériel relatif au réseau public de
l'insertion des jeunes, conçu le 20 mars 1996.
Le rapport indique ensuite que la mission d'information et d'orientation
assignée à l'école doit s'appuyer sur une meilleure
utilisation des outils modernes de communication.
Aussi des développements de logiciels ont-ils été
entrepris par l'intermédiaire des conseillers d'orientation-psychologues
et des conseillers chargés d'une mission nationale ou académique
informatique. Depuis février 1996, un logiciel permet au conseiller
d'orientation-psychologue de puiser à diverses sources les
renseignements dont il a besoin.
L'ONISEP, en collaboration avec la direction des lycées et
collèges, a édité une série de CD-ROM
intitulés :
Itinéraires pour un métier
, qui
aident à rectifier la représentation erronée que se font
les jeunes élèves de certaines professions.
Enfin, un projet de collaboration entre le ministère et le CNDP est en
cours, concernant l'édition de produits multimédias,
destinés à informer les élèves, les parents et les
enseignants sur les divers aspects de l'orientation, notamment en enrichissant
leur connaissance des formations et de l'environnement économique.
·
le bilan de l'expérimentation engagée dans certaines
classes de 5e
La mission d'information remarque que l'innovation qui lui paraît la plus
importante et la plus concrète -
les séquences
périodiques de réflexion à partir de la classe de 5e, sur
les métiers et l'éducation des choix,
prévues par la
mesure n° 48 du NCE- n'a été expérimentée
que dans 362 collèges et ne devait être
généralisée dans toutes les classes de 5e qu'à la
rentrée de 1996, une expérimentation devant être
engagée parallèlement dans les classes de 4e de ces mêmes
collèges.
Dans ces conditions, et à ce rythme, l'ensemble des élèves
des quelque 7.000 collèges ne devraient bénéficier de
ces séquences qu'à la rentrée de 1998, date à
laquelle le dispositif serait étendu à toutes les classes de 3e.
Ces échéances apparaissent trop tardives, notamment pour les
collégiens en fin de scolarité qui doivent choisir une
orientation au lycée, et il serait souhaitable que les séquences
d'orientation soient généralisées à toutes les
classes de 3e dès la rentrée de 1997 et que soit mise en oeuvre
parallèlement sans délai l'éducation à
l'orientation pendant les trois années de lycée, comme le
ministre l'a annoncé.
S'agissant des modalités d'organisation de ces séquences au
collège, le premier bilan de l'expérimentation engagée au
cours de la dernière année scolaire fait apparaître une
formalisation sans doute insuffisante du dispositif.
En effet, les instructions contenues dans la note du 3 juillet 1995
et la circulaire du 31 juillet 1996 restent muettes sur les horaires que
les établissements devraient consacrer aux séquences et qui sont
laissés à leur appréciation;
D'après la première évaluation réalisée, les
collèges concernés auraient consacré dix heures par
an et par division à l'orientation, organisées par quinzaine ou
réparties plus globalement sur certaines périodes de
l'année.
La mission considère que la périodicité de cet horaire
devrait être précisée et proposera ainsi qu'au moins une
heure par mois soit réservée dans l'ensemble des collèges
à l'orientation afin que celle-ci devienne partie intégrante des
enseignements dispensés, et que la mise en oeuvre de ce dispositif fasse
l'objet d'une évaluation aussi rapide que possible.
Elle souhaiterait également, outre la participation des personnels
chargés traditionnellement de l'information et de l'orientation (chefs
d'établissement, professeurs et professeurs principaux, COP, conseillers
d'éducation, documentalistes) que soit mentionnée la
participation systématique de professionnels à ces
séquences, ainsi que celle de bénévoles extérieurs
au système éducatif, notamment de jeunes retraités,
justifiant d'une expérience professionnelle récente et
adaptée, et d'étudiants de deuxième ou de troisième
cycle. Elle souhaiterait, enfin, que les familles soient associées
à ces actions de formation à l'orientation, selon des
modalités arrêtées au niveau de chaque établissement.
·
la nécessité de mettre rapidement en oeuvre une
formation à l'orientation dans les lycées
D'après le rapport d'étape relatif à la mise en oeuvre de
la loi de programmation du NCE, un horaire devrait être consacré,
dès la classe de seconde, à l'information et à la
formation des élèves à l'orientation, dont les
modalités, très générales, ont été
précisées par la circulaire n° 96-230 du
1er octobre 1996 : pour les
classes de seconde
, plages
obligatoires d'information, rencontres avec des intervenants
extérieurs..., pour les
classes de première
, rencontres
thématiques obligatoires sur les débouchés et sur les
réussites par séries du baccalauréat, pour les
classes
de terminale
, connaissance des enseignements supérieurs, des
procédures d'inscription, intervention d'anciens élèves et
d'enseignants-chercheurs, une évaluation des actions d'orientation
entreprises dans les établissements étant prévue
dès la fin de la présente année scolaire.
Le rapport d'étape précise également que des
journées " portes-ouvertes " seront organisées dans les
établissements d'enseignement supérieur à partir de 1997
et que des conférences disciplinaires indiqueront aux lycéens la
nature du travail à fournir dans les principales voies de formation de
l'enseignement supérieur.
A l'exemple du collège, la mission d'information souhaiterait que ces
actions de formation à l'orientation soient mises en oeuvre dans les
meilleurs délais dans les trois années de lycée, sous la
responsabilité des professeurs principaux.