ABROGER LE DÉCRET DU 31 MARS 1937

Pris en application de la loi du 21 juin 1936 instituant la semaine de quarante heures, le décret du 31 mars 1937 86( * ) fixe des normes contraignantes d'aménagement du temps de travail dans les établissements de crédit.

Un décret défavorable à l'emploi et qu'il est exclu d'étendre aux établissements non assujettis

Le décret de 1937 est trop rigide par lui-même, et présente en outre le défaut de ne pas s'appliquer de façon homogène à tous les établissements exerçant le métier de banque, soit explicitement pour les Caisses d'épargne (son article 2 prévoit pour elles des modalités particulières de répartition du temps de travail), soit implicitement pour le Crédit agricole et la Poste (le premier relève des articles 922 et suivants du code rural, la seconde, dont le personnel demeure fonctionnaire à plus de 80 %, du code des postes et télécommunications).

Une des pistes envisageables aurait été l'extension du décret de 1937 aux entreprises qui en sont aujourd'hui exclues , bien qu'elles pratiquent le même métier que les autres banques. Le groupe de travail a écarté cette hypothèse pour deux raisons  : d'une part, les personnels de la Poste, du Crédit agricole ou des Caisses d'épargne ne réclament pas leur assujettissement au décret de 1937, et, d'autre part, ce dernier se révèle nuisible à une bonne rentabilité des réseaux.

Si le décret de 1937 représentait pour les salariés une protection indispensable, il est probable que ceux des réseaux qui ne lui sont pas soumis en réclameraient l'application. Or il semble que les salariés de ces réseaux restent attachés à leur propre organisation du travail.

Celle-ci est en effet plus adaptée que celle des banques soumises au décret de 1937 qui ne permet pas un fonctionnement des guichets bancaires conforme aux besoins du marché. Il nuit à leur rentabilité et fait donc peser un risque sur l'emploi dans ces guichets.

L'inconvénient d'horaires étriqués est que les réseaux d'agences ne peuvent pas servir les clients suffisamment longtemps pour être rentables . En conséquence, les banques placées dans cette situation s'efforcent de réduire le nombre de leurs guichets.

Une autre organisation du travail permettrait, à temps de travail inchangé pour chaque salarié, une ouverture des guichets six jours sur sept sur des plages quotidiennes plus grandes. L'exemple des Caisses d'épargne ou du Crédit agricole, où la négociation collective préside à cette organisation, montre que cette solution est possible sans léser les salariés.

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