Les erreurs publiques : les banalisations ratées
Sans aucun doute l'Etat porte une responsabilité majeure
dans la crise du système bancaire français. Comme le
relève le rapport du Commissariat au plan : "
la transition d'un
paysage bancaire rigidement cloisonné et administré, fortement
institutionnalisé, à un marché bancaire concurrentiel n'a
pas été gérée. Les nationalisations n'ont pas
été utilisées pour restructurer les établissements
les plus fragiles pour recomposer le secteur bancaire, avant de passer à
la politique de privatisation ou à l'occasion de ces opérations
de privatisation, ce qui était vraisemblablement l'avantage réel
procuré par la nouvelle vague de nationalisation
"
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*
)
Ce défaut de vision stratégique et d'implication de
l'État actionnaire et tuteur a eu des conséquences graves dans le
secteur des institutions financières spécialisées
.
Au lieu de recentrer des établissements de place sur leur mission
de service public mieux définie, l'Etat a fait entrer ses institutions
spécialisées dans une concurrence qu'elles n'ont pas
été capables d'affronter (SDR, CEPME, CFF).
En d'autres termes, l'Etat n'a pas su arbitrer le conflit
d'intérêt entre, d'un côté, sa volonté de
conserver aux IFS des objectifs de service public et, de l'autre, son obsession
de la banalisation des réseaux.